Faut-il rétablir la peine de mort ou se faire justice soi-même ?
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Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie initialement parue en 2002/2003 ; il s'agit d'une histoire complète. Cette édition est en noir & blanc avec des tons gris.
Dans la première page, une jeune fille jour sur une balançoire, puis à cache-cache avec son père que l'on ne voit pas. Elle semble avoir une dizaine d'années et la scène se passe dans un grand jardin public. Dans la scène suivante, Pat Amersham et John Cain arrivent sur la scène d'un crime. Il s'agit d'une livraison de drogues qui a dégénéré en exécution sommaire des responsables du laboratoire clandestin. John Cain découvre que les trafiquants se servaient de nourrissons pour faire transiter la drogue aux frontières. De retour au commissariat, leur supérieur leur confie une nouvelle enquête : le corps d'une jeune fille d'une dizaine d'années a été découvert découpé et empaqueté dans 3 cartons abandonnés devant un magasin d'articles d'occasion pour enfants. Après examen, Wendy Niles, le médecin légiste, leur indique que la jeune fille a été charcutée alors qu'elle était encore vivante. Elle a été torturée pendant 3 semaines.
Warren Ellis explique dans les textes qui complémentent le récit que ce dernier lui a été inspiré par l'angoisse qu'il éprouve à l'idée que sa fille puisse être victime d'un détraqué. Il raconte également qu'il a eu l'occasion à plusieurs reprises de discuter avec des policiers de la brigade criminelle et qu'il en est ressorti que les comptes-rendus criminels que l'on peut lire dans les journaux sont édulcorés par rapport à l'horreur réelle des faits. Il indique enfin qu'il souhaitait examiner quelle stratégie psychique un individu normal (John Cain) doit mettre en place pour accepter l'existence d'actes aussi monstrueux perpétrés par un autre être humain.
Autant le dire tout de suite, je ne suis pas convaincu du résultat. Pour commencer, Ellis a souhaité faire de son personnage principal (John Cain), une victime. Je ne vois pas ce que ça apporte à l'histoire. Au vu des nombreux crimes abjects sur lesquels il enquête, John Cain est déjà assez éprouvé comme ça par la noirceur des horreurs dont il est le témoin a posteriori. Ensuite, Ellis se focalise uniquement sur John Cain. Le lecteur ne développe aucune empathie pour les victimes qui restent juste au niveau des statistiques. Il n'assiste pas aux horreurs commises par le meurtrier (ce n'est pas plus mal), mais il n'a pas non plus accès à son psychisme. Le lecteur est donc invité à suivre un homme déjà accablé par son métier et son histoire personnelle et qui va souhaiter trouver comment mettre un terme aux atrocités commises par le meurtrier. Il s'agit d'un thème que Garth Ennis a développé à de nombreuses reprises et avec différentes approches dans la série du Punisher MAX . Par comparaison, l'approche d'Ennis semble superficielle, peu crédible et trop fermée.
Il reste cependant plusieurs passages qui sortent de l'ordinaire et qui évite à cette histoire de sombrer dans une enfilade lieux communs. À plusieurs reprises, Ellis fait partager à son lecteur l'horreur absolue de la barbarie des crimes perpétrés. Il ne s'agit pas de se vautrer dans un voyeurisme cauchemardeux. Les illustrations se limitent à des représentations simples, sans sensationnalisme. Mais la matérialité est inéluctable : le lecteur ne peut pas faire abstraction de l'anormalité de ce qui lui est donné à voir (ossements presque dissous, ou membres découpés). Il y a également un moment incroyable, celui où John Cain a l'intuition de l'identité du coupable. Ellis et Jacen Burrows (l'illustrateur) montrent en 3 pages (dont la dernière est muette) John Cain en train d'associer les éléments disparates dans son esprit. Par le biais de cette scène en pleine, rue, les créateurs mettent à nu le processus intellectuel du personnage de manière magistrale.
Je suis également assez partagé sur le travail de Jacen Burrows. C'est l'illustrateur en titre de la maison d'édition Avatar Press. Il a déjà collaboré avec Ellis sur Dark Blue, avec Garth Ennis pour Crossed et sur des adaptations de texte d'Alan Moore comme The Courtyard et Providence. Il a illustré en 2010 et 2011 un nouveau scénario d'Alan Moore intitulé Neonomicon. Il utilise un style plutôt épuré (il ne reste que les traits nécessaires) et presque dépourvu d'ombrage (ces derniers étant figurés par les nuances de gris). Ses décors sont assez détaillés et très prosaïques. L'ordinateur du médecin légiste ressemble à un ordinateur, et pas à un jouet. Les places de stationnement disposent de bordures pour éviter que les véhicules se collent au trottoir. En fait l'apparente simplicité et le dénuement relatif de ses dessins trompent l'œil du lecteur. Burrows transcrit la réalité avec un sens très sûr du détail significatif. Par contraste, les visages des individus semblent plus dépouillés, plus simples, ce qui rapproche le lecteur d'eux, tout en leur enlevant un peu trop de réalisme pour ce genre de récit.
Scars se lit rapidement, en mettant le lecteur face à des réalités qu'un individu normal préfère éviter de regarder en temps normal. Le scénario comporte quelques éléments artificiels qui ne semblent là que pour permettre au récit d'aboutir au dénouement (l'acquisition trop opportune d'une arme à feu illégale par John Cain), et les illustrations ont une apparence légèrement éthérée qui dessert par endroit ce fait divers très noir.
Trouble de stress post-traumatique
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Ce tome contient une histoire complète qui s'apprécie mieux par un connaisseur de l'univers partagé DC, que par un néophyte. Il contient les 9 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018/2019, écrits par Tom King, dessinés et encrés par Clay Mann et mis en couleurs par Tomeu Morey. Quelques pages d'épisodes, ou la quasi-intégralité ont été dessinées par d'autres artistes : Travis Moore, Lee Weeks, Mitch Gerads, Jorge Fornés. Les couvertures ont été réalisées par Mann. le tome contient également les couvertures variantes réalisées par J. G. Jones, Francesco Matina, Mark Brooks, Ryan Sook (*9).
Dans un petit patelin du Nebraska, Booster Gold (Michael Carter) est assis au bar en train de boire un café. La propriétaire lui indique qu'il y a une jeune femme en costume derrière la vitrine, Harley Quinn, et elle demande à Booster Gold s'il va y avoir un combat : il répond que oui. Superman survole comme une flèche des champs au Nebraska, ne laissant qu'une traînée rouge. Au sein du Sanctuaire, Harley Quinn se tient face caméra, évoquant toutes les personnes qu'elle a écoutées parler de leurs traumatismes. Dans le café, elle s'est assise à côté de Booster Gold et elle savoure l'odeur d'une véritable American Pie. Superman arrive au-dessus du Sanctuaire et est atterré par ce que sa supervision lui permet d'observer. Blue Jay (Jay Abrams) se tient face caméra au Sanctuaire et expose son angoisse de mourir étouffé dans son lit car il ne contrôle plus ses changements de taille. Dans le bar, Harley Quinn cite Sigmund Freud, puis prend son couteau et la plante dans l'épaule de Booster Gold. le combat physique commence.
Au site du Sanctuaire, Superman a découvert les cadavres de Lagoon Boy, Commander Steel (Henry Haywood), Hot Spot (Isaiah Crockett), Solstice, à quelques mètres de l'entrée, dans un champ de blé. Batman (Bruce Wayne) et Wonder Woman (Diana) sont en route pour le rejoindre. Hot Spot se confie face caméra sur le fait qu'il essaye d'être quelqu'un. Devant son cadavre, Superman ne parvient pas à se souvenir du slogan de Hot Spot. le combat entre Booster Gold et Harley Quinn se poursuit sauvagement. Superman pénètre dans le Sanctuaire : il découvre deux autres cadavres Arsenal (Roy Harper) et Flash (Wally West). Au Sanctuaire, face caméra, Roy Harper raconte son addiction. Au sein du Sanctuaire, Superman découvre les restes des robots qui constituaient le personnel domestique. Il est rejoint par Batman et Wonder Woman. Au sein du Sanctuaire, face caméra, Booster Gold évoque les traumatismes provoqués par les combats et demande de l'aide.
Au premier abord, cette histoire constitue un événement créé de toutes pièces pour exploiter les ressources d'un univers partagé de superhéros, celui de DC Comics. Des récits complets avec de nombreux superhéros constituent un point d'attraction quasi irrésistible pour les amateurs du genre. Pour celui-ci, le scénariste a choisi un point focal inhabituel : Harley Quinn (du fait de son succès cinématographique, incarnée par Margot Robbie) et Booster Gold, un superhéros de second rang (peut-être même de troisième) créé par Dan Jurgens en 1986, voir Booster Gold: The Big Fall (épisodes 1 à 12). L'intrigue repose sur une enquête policière à la suite du meurtre de plusieurs superhéros, la plupart de second plan, même un inventé pour l'occasion. le lecteur suit deux groupes d'enquêteurs : Batman d'un côté, et de l'autre Harley Quinn, Batgirl, Booster Gold & Bue Beetle. le coupable est dévoilé à la fin. Les dessins de Clay Mann sont très propres sur eux : détourage des formes avec un tait fin, utilisation très maîtrisée de traits plus épais et de fins aplats de noir, respect des spécificités de chaque costume de superhéros, langage corporel un peu emphatique comme il se doit pour des superhéros, présence régulière des décors, et un remarquable travail d'habillage par le coloriste, utilisation spectaculaire des superpouvoirs sans trop en rajouter. La narration visuelle est sophistiquée, avec toujours des relents discrets de l'influence d'Ariel Olivetti et Olivier Coipel. Malgré la qualité du rendu des dessins, le lecteur finit par ressentir que les plans de prise de vue manquent d'allant et d'entrain, rendant la narration visuelle parfois un peu plan-plan.
Pour pouvoir soutenir le rythme de parution, d'autres dessinateurs participent à plusieurs épisodes. Travis Moore dessine trois pages de l'épisode 2 consacrées à Booster Gold. Il se calque sur le rendu graphique de Clay Mann, avec des dessins un peu plus énergétiques. Dans l'épisode 3, Lee Weeks réalisent 18 pages sur 20, et le lecteur a bien du mal à reconnaître sa patte par comparaison aux magnifiques pages qu'il a réalisées pour la série Batman écrite par Tom King. Moore revient pour deux pages dans l'épisode 5, à nouveau consacrées à Booster Gold, également plus énergétiques que celles de Mann, mais sans être mémorables pour autant. Mitch Gerads dessine 18 pages de l'épisode 6, et le lecteur perçoit tout de suite la différence, avec une approche du cadrage et du découpage beaucoup plus rigoureuse, apportant un rythme très particulier, ainsi qu'une narration visuelle générant un ressenti plus factuel, une expérience de lecture, plus mémorable. Il en est de même pour les 8 pages qu'il dessine dans l'épisode suivant. le lecteur identifie plus aisément les 3 pages réalisées par Jorge Fornés dans ce même épisode 7, avec un rendu similaire à celui des épisodes de Batman qu'il a dessiné, écrits par Tom King. Gerads revient encore pour 16 pages de l'épisode 8, tout aussi agréables dans leur rigueur, Travis Moore dessinant les 4 autres pages. Avec un peu de recul, l'unité graphique ne souffre pas de l'apport de ces autres dessinateurs.
D'une certaine manière, ce récit s'avère donc être également une sorte de crossover d'artistes qui viennent se rencontrer dans une même histoire. le scénariste a imaginé un point de départ justifiant que plusieurs superhéros se retrouvent à collaborer : une installation dans laquelle les superhéros peuvent venir parler des moments traumatiques de leur vie. Il peut aussi bien s'agir de moments de leur personnelle, que de situations de combat contre des criminels. Cela permet de voir défiler plusieurs personnages face caméra, évoquant un moment difficile, chacun à leur manière. le lecteur voit ainsi passer, entre autres, Harley Quinn avec différentes postures à chaque fois, Blue Jay, Hot Spot, Arsenal, Booster Gold, Pison Ivy, Batman, Lagoon Boy, Sideways, Doctor Light, Robin, Red Robin, Nightwing, Fire, Ice, Cyborg, Question, et beaucoup d'autres. King effectue un travail remarquable sur l'expression orale de chacun, pour coller à leur personnalité, sans aucun effet de répétition. Bien sûr, ces mini confessions parlent à tous les lecteurs quand il s'agit de Batman, Superman ou Wonder Woman. En revanche, elles s'adressent avant tout aux connaisseurs de l'univers partagé DC quand il s'agit de Doctor Light (Kimiyo Hoshi) ou Sideways. Il faut avoir une connaissance préalable de ces personnages pour comprendre en quoi ce qu'ils disent évoque leur histoire personnelle. Par exemple, Blue Jay parle de Silver Sorceress (Laura Neilsen), une référence vraiment pointue. Au fil de ces déclarations, le lecteur obtient la confirmation que le thème privilégié de l'auteur est bien celui du traumatisme, et des symptômes qui sont associés au stress post-traumatique.
Enfin, il y a l'enquête et le coupable. Comme à son habitude, Tom King se révèle être très doué pour la construction de son récit, avec des retours en arrière, pour une découverte progressive très ludique, sans obligation de concentration extraordinaire ou de nécessité de prendre des notes. L'enquête fait quelques détours : les affrontements entre Harley Quinn et Booster Gold, le passage visuellement surprenant avec Oswald Cobblepot, la réalité virtuelle avec Lagoon Boy qui se fait tirer dessus à répétition, Lois Lane qui évoque les vidéos envoyées au Daily Planet, ou encore le monologue incroyable de Gnarrk dans l'épisode 6, qui parle de Jean-Jacques Rousseau, etc. L'auteur dispose de beaucoup d'épisodes, et il en tire parti pour étoffer la personnalité de plusieurs personnages, au point que ces moments supplantent l'intrigue en intérêt. En outre, le traumatisme d'un personnage en particulier se révèle dans toute son horreur, indépassable. le récit devient son histoire, celle de sa souffrance insupportable, à tel point qu'il prend le pas sur l'intrigue, sur l'enquête, ce qui donne une sensation très bizarre à la lecture, comme si finalement son centre d'intérêt est entièrement focalisé sur ce personnage et que le reste ne sert que de décor. du coup quand arrive l'explication de qui a commis le crime et comment, cela semble avoir perdu de son intérêt au regard de tout le reste. En outre, King a choisi un coupable qui fait polémique pour une partie des lecteurs car cela le détruit d'une manière irrémédiable, peu compatible avec son statut.
En découvrant le principe de l'histoire, le lecteur est fortement alléché : une enquête, un lieu à la fonction logique et évidente, une équipe de superhéros plutôt originale. Il se rend vite compte que les dessins se lisent tout seuls et possèdent un certain charme, mais que la narration visuelle manque de punch pour un récit de superhéros, ou d'un point de vue graphique plus affirmé et plus personnel. Au fil du récit, il apparaît également que Tom King développe plusieurs éléments mais qui finissent par phagocyter l'intrigue, alors que certains n'aboutissent nulle part. D'un côté, c'est une lecture riche de promesses avec une qualité de production très sophistiquée. De l'autre côté, la somme des parties a du mal à s'agréger dans un tout. D'une certaine manière, les conséquences de cette aventure sont développées dans Flash Forward (2019) par Scott Lobdell & Brett Booth.
Bof pas terrible. Les premières pages m'ont donné envie de continuer malgré un style de dessin qui ne m'emballe pas trop.
Le premier tome n'est pas si mal, des idées originales, il y a du potentiel. J'avais bien aimé la vue à la première personne au début de la BD, mais malheureusement, elle disparaît rapidement et on y reviendra plus.
Aussi, à ma grande surprise, la première partie de la BD contient 2 cases assez violentes, où l'auteur n'a pas lésiné sur l'encre rouge pour signaler la présence d'un cadavre, ni pour montrer explicitement des morceaux bien sanglants d'un personnage déchiqueté et dévoré par un ogre.
Je me suis alors dit que cette BD était en réalité destinée à un public plus averti (et non pas +3 comme l'éditeur l'indique), et ce n'est pas pour me déplaire. Malheureusement, en terminant le 3eme tome, que je me suis forcé à finir, j'avais bien compris que c'était un faux espoir. Passé la moitié du tome 1, jusqu'à la fin de la série, il n'y a plus une seule goutte de sang et le réalisme des combats retombe à un niveau purement jeunesse. On pourrait presque croire que les deux cases en question, qui auraient dû être modifiées pour une version plus soft, ont été oubliées à la relecture.
Je m'attarde peut-être un peu trop sur ce point, et c'est une attente purement égoïste de ma part, je l'avoue, mais c'est un détail important quand l'histoire et les idées de départ ne m'ont finalement pas du tout convaincu. De plus, l'intrigue avance trop rapidement, surtout dans le 3eme tome. Les personnages manquent de charisme, que ce soit dans le dessin ou dans l'histoire. On ne s'attache à aucun d'entre eux.
Bref, une BD qui divertira certainement quelques jeunes ados, mais qui sera très vite oubliée. Note : 2,5.
C’est pratique, des éditeurs stéréotypés. Dès qu’on voit une couverture, dès qu’on recoupe avec le nom de l’éditeur, on sait à quoi s’attendre. Du coup, je cherchais une série divertissante, légère, sans prise de tête (et tant pis si la fin du deuxième tome ressemblait autant à un abandon de série qu’à une fin de cycle, je vous le répète, je savais chez quel éditeur j’étais) avec un peu d’humour à deux balles, un univers bien balisé. Je suis tombé sur cette série à la bibliothèque et je n’ai pas hésité.
Alors, assez étonnement, j’ai trouvé le scénario plutôt original pour le coup. Bernard Swysen revisite quand même plutôt bien le mythe du paradis perdu en gardant pas mal de références religieuses et le deuxième tome qui nous entraine chez les dieux égyptiens a clairement le mérite de l’originalité.
Mais sorti de cet aspect, j’ai vraiment eu ce à quoi je m’attendais : un récit mêlant aventure et humour facile, avec un duo de héros composé du gentil looser et de la courageuse, intelligente, belle, sexy et ingénieuse jeune fille, des rebondissements assez prévisibles mais distrayants, des seconds rôles très caricaturaux (oui, je sais, les héros l’étaient déjà) et une fin qui n’en est pas vraiment une… mais qui a le mérite de tout de même ressembler à une fin de cycle.
Côté dessin, c’est du Soleil là encore : couleurs franches, style graphique semi-réaliste accentuant l’aspect caricatural des expressions des personnages, dynamisme. C’est plutôt bien fait sans (mais vraiment sans) révolutionner le genre.
J’aurais aimé un humour plus percutant, un rythme plus soutenu, des personnages plus marquants, c’est sûr… mais quelque part, j’ai eu ce à quoi je m’attendais. Je ne suis donc pas déçu mais on est loin de l’œuvre à lire absolument. Pour moi, c’est entre le bof et le pas mal sans plus.
Décidément, j’ai du mal avec cette collection. Pourtant, contrairement à d’autres opus, cet album ne sombre pas dans le n’importe quoi, et la narration de Runberg est fluide. Ça se laisse lire donc, mais j’en suis sorti frustré.
En effet, si la narration est fluide, il faut aussi dire que l’intrigue est des plus légères ! C’est un peu creux, le rythme est lent, il ne se passe finalement pas grand-chose. Les grandes cases avec peu de textes accentuent même l’idée de dilution, jusqu’à une chute que j’ai trouvé moyenne.
Quant au dessin de De Rochebrune, il est lisible, mais lui aussi manque de détails. Et je n’aime pas trop ses visages, aux traits souvent estompés.
Note réelle 2,5/5.
Gros bof me concernant pour cet album. Pourtant, la plupart de ces auteurs « Charlie Hebdo » m’ont déjà fait rire sur plusieurs albums. Mais ici, la mayonnaise ne prend pas.
Je passe sur le côté forcément hétéroclite et inégal de ce genre de recueil – auteurs différents, avec des styles (dessin et humour) eux aussi différents.
Mais à part d très rares sourires, c’est vraiment décevant de leur part. ils jouent presque tous sur des anachronismes, se moquant plus de l’image, de l’exploitation commerciale ou « patrimoniale » faite aujourd’hui à propos de Mozart, que de Mozart lui-même. Mais s’il y a bien quelques petits passages trashouilles, j’ai trouvé – ce qui est paradoxal venant de ces auteurs – que l’ensemble n’était pas assez irrévérencieux. Mention spéciale à Riss, qui ne s’est pas foulé avec ces « si Mozart », très quelconques (c'est clairement sa contribution que j'ai trouvée la plus pauvre).
Certes, Mozart ne sort pas grandi de l’épreuve. Mais les auteurs du collectif « Bonobo VI » non plus hélas.
Je poste mon avis après lecture des deux premiers tomes, seuls disponibles à médiathèque (et de toute façon, ils ne m’ont pas convaincu d’aller plus loin et découvrir le dernier).
Pleyers et Martin ont aussi collaboré sur Jhen (Xan), et on reconnait aisément leur style. D’abord celui de Martin, avec ses scénarios historiques souvent fouillés, documentés pour ce qui est du contexte (c’est la première fois que je vois évoqué – même si ici c’est presque anecdotique et pas mal brouillon – les « peuples de la mer » sur lesquels les historiens s’interrogent encore).
Par contre, je n’ai pas du tout été convaincu par le personnage de Moïse (toujours suivi ici par son frère Aaron, qui ne sert à rien si ce n’est fournir une ombre ?). D’abord parce que justement son existence relève plus de la croyance que de l’Histoire. Ensuite parce qu’ici Martin le dote de pouvoirs et d’un certain don d’ubiquité manquant de crédibilité. Et je n’ai pas du tout aimé le côté fantastique (pouvoirs de Moïse, de Keos), qui ne colle pas du tout avec l’intrigue, qui aurait ne rester qu’historique.
Enfin, tic facilement reconnaissable pour les auteurs de la grande époque du journal de Tintin, et en particulier de Martin, le texte est bien trop abondant ! Pour les dialogues, mais aussi pour les très – trop – longues descriptions et commentaires en off au-dessus des cases.
Le dessin de Pleyers est très classique, et très lisible (même si un peu figé). Il est dans la parfaite continuité du style que Martin a développé sur « Alix ». Très daté, mais c’est la partie qui passe le mieux je trouve.
Bref, après le monde romain (Alix), le monde grec (Orion), Martin s’attaque au monde égyptien. Mais les scénarios ne m’ont pas convaincu. C’est trop manichéen et prévisible, un peu lourd (le texte envahissant accentuant le sentiment de lourdeur).
J'ai acheté cette BD dans un bac d'occasion, attiré par le titre.
Bien que je ne me sois pas vraiment ennuyé pendant la lecture, car elle se lit rapidement, l'ennui m'a gagné après avoir refermé le livre. Je suis resté avec l'impression de ne pas avoir compris l'essence de l'histoire. Je m'attendais à autre chose, et c'est probablement pour cela que je suis particulièrement déçu. 17 € neuf pour 74 pages dans un format réduit qui se lit en moins de 30 minutes, ça fait un peu cher. Je ne regrette pas mes 3 € d'achat en occasion, mais cette BD finira probablement dans un coin à prendre la poussière.
La mise en page avec les flashbacks est intéressante, tout comme les passages de sa bande dessinée en cours, mais c'est tout ce qui a vraiment capté mon intérêt. Le reste se résume à des conversations assez futiles entre un père et son fils, qui, au fil sa balade , prend des photos et se remémore certains événements de son enfance.
Le style de dessin ne m'a pas vraiment plu. Il est un peu trop figé, tout est lisse et sans grand détail. Ceci étant dit, ça reste une forme de journal intime intéressant, qui sera probablement plus apprécié par les proches de l'auteur que par des lecteurs inconnus.
Ce qui m'a fait finir Maus, c'était la relation père fils entre les personnages, ma génération étant matraquée par la deuxième guerre mondiale de 14 à 25/30 en fonction de l'avancement dans les études, j'avoue que je n'ai pas vu de différences avec mes innombrables cours d'histoire, et j'ai conscience que cela est dommage.
A lire néanmoins pour la culture mais selon moi, clairement pas culte.
Prologue
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Ce tome contient 2112 (paru en 1991), qui constitue un prologue à la série Next Men, débutée en 1992.
Dans le futur (oui, en 2112 évidemment), Agent Red procède à l'arrestation musclée d'un criminel et récupère une jeune femme, fille d'une riche famille. À cette époque, la police des États-Unis a été entièrement privatisée et les criminels de sang mêlés sont envoyés dans une prison spatiale, sur Apollyon, un astéroïde. Agent Red est persuadé que Sathanas, un sang mêlé, s'apprête à organiser une rébellion sur Apollyon pour déstabiliser le gouvernement en place sur terre et faire reconnaître les droits des sangs mêlés. Il réussit à convaincre les meilleurs cadets de l'académie de police privée de sa théorie du complot et leur explique que l'origine des sangs mêlés remonte au vingtième siècle.
En 1991, John Byrne quitte la tutelle de Marvel et DC Comics pour créer sa propre série, sans l'interférence des éditeurs plus ou moins compétents dont il se plaint à longueur de temps. Il a déjà révolutionné Uncanny X-Men, Avengers, Fantastic Four, Alpha Flight, Superman, Avengers West Coast, Sensational She-Hulk, Namor, et bien d'autres encore. L'attente des fans est énorme car Frank Miller et Mike Mignola ont fait de même peu de temps auparavant et ils ont pleinement profité de leur indépendance pour s'éloigner des superhéros, l'un avec Sin City (polar noir et radical), l'autre avec Hellboy (chasse aux monstres inventive et référentielle), les deux en proposant des graphismes radicaux.
Avec 2112, les lecteurs découvrent que John Byrne conserve son style graphique habituel : des dessins agréables à l'œil, des décors plus ou moins présents et souvent stéréotypés, à commencer par ces murs recouverts de technologies passe-partout (technologies trop éloignées de la réalité pour constituer une anticipation crédible, trop simplistes pour devenir une trame de fond artistique). L'histoire est un peu déconcertante car elle mélange des mutants monstrueux (qui évoquent le principe des mutants des X-Men), avec une conspiration qui n'a rien de résolue à la fin, ou de renversante.
Le lecteur éprouve une sensation de déception. Il avait imaginé que John Byrne se lancerait dans un récit plus personnel, pouvant enfin écrire ce qui l'intéresse, quelque chose de différent. il retrouve en fait plus de la même chose : un récit rondement mené mais avec une fin tellement ouverte qu'il ne peut pas être pris autrement que comme un prologue qui ne se suffit pas à la lui-même, et une narration visuelle d'une fluidité remarquable, mais toujours marquée par les mêmes tics que les comics de superhéros. Ce n'est en rien comparable à un polar noir raconté avec du noir & blanc au contraste total, ou à une histoire de monstres puisant dans le folklore et les légendes, avec des formes et des contours taillés a burin. Il est agréable de retrouver John Byrne, mais il donne l'impression de rester en terrain connu pour un récit de science-fiction déjà démodée en 1991.
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Scars
Faut-il rétablir la peine de mort ou se faire justice soi-même ? - Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie initialement parue en 2002/2003 ; il s'agit d'une histoire complète. Cette édition est en noir & blanc avec des tons gris. Dans la première page, une jeune fille jour sur une balançoire, puis à cache-cache avec son père que l'on ne voit pas. Elle semble avoir une dizaine d'années et la scène se passe dans un grand jardin public. Dans la scène suivante, Pat Amersham et John Cain arrivent sur la scène d'un crime. Il s'agit d'une livraison de drogues qui a dégénéré en exécution sommaire des responsables du laboratoire clandestin. John Cain découvre que les trafiquants se servaient de nourrissons pour faire transiter la drogue aux frontières. De retour au commissariat, leur supérieur leur confie une nouvelle enquête : le corps d'une jeune fille d'une dizaine d'années a été découvert découpé et empaqueté dans 3 cartons abandonnés devant un magasin d'articles d'occasion pour enfants. Après examen, Wendy Niles, le médecin légiste, leur indique que la jeune fille a été charcutée alors qu'elle était encore vivante. Elle a été torturée pendant 3 semaines. Warren Ellis explique dans les textes qui complémentent le récit que ce dernier lui a été inspiré par l'angoisse qu'il éprouve à l'idée que sa fille puisse être victime d'un détraqué. Il raconte également qu'il a eu l'occasion à plusieurs reprises de discuter avec des policiers de la brigade criminelle et qu'il en est ressorti que les comptes-rendus criminels que l'on peut lire dans les journaux sont édulcorés par rapport à l'horreur réelle des faits. Il indique enfin qu'il souhaitait examiner quelle stratégie psychique un individu normal (John Cain) doit mettre en place pour accepter l'existence d'actes aussi monstrueux perpétrés par un autre être humain. Autant le dire tout de suite, je ne suis pas convaincu du résultat. Pour commencer, Ellis a souhaité faire de son personnage principal (John Cain), une victime. Je ne vois pas ce que ça apporte à l'histoire. Au vu des nombreux crimes abjects sur lesquels il enquête, John Cain est déjà assez éprouvé comme ça par la noirceur des horreurs dont il est le témoin a posteriori. Ensuite, Ellis se focalise uniquement sur John Cain. Le lecteur ne développe aucune empathie pour les victimes qui restent juste au niveau des statistiques. Il n'assiste pas aux horreurs commises par le meurtrier (ce n'est pas plus mal), mais il n'a pas non plus accès à son psychisme. Le lecteur est donc invité à suivre un homme déjà accablé par son métier et son histoire personnelle et qui va souhaiter trouver comment mettre un terme aux atrocités commises par le meurtrier. Il s'agit d'un thème que Garth Ennis a développé à de nombreuses reprises et avec différentes approches dans la série du Punisher MAX . Par comparaison, l'approche d'Ennis semble superficielle, peu crédible et trop fermée. Il reste cependant plusieurs passages qui sortent de l'ordinaire et qui évite à cette histoire de sombrer dans une enfilade lieux communs. À plusieurs reprises, Ellis fait partager à son lecteur l'horreur absolue de la barbarie des crimes perpétrés. Il ne s'agit pas de se vautrer dans un voyeurisme cauchemardeux. Les illustrations se limitent à des représentations simples, sans sensationnalisme. Mais la matérialité est inéluctable : le lecteur ne peut pas faire abstraction de l'anormalité de ce qui lui est donné à voir (ossements presque dissous, ou membres découpés). Il y a également un moment incroyable, celui où John Cain a l'intuition de l'identité du coupable. Ellis et Jacen Burrows (l'illustrateur) montrent en 3 pages (dont la dernière est muette) John Cain en train d'associer les éléments disparates dans son esprit. Par le biais de cette scène en pleine, rue, les créateurs mettent à nu le processus intellectuel du personnage de manière magistrale. Je suis également assez partagé sur le travail de Jacen Burrows. C'est l'illustrateur en titre de la maison d'édition Avatar Press. Il a déjà collaboré avec Ellis sur Dark Blue, avec Garth Ennis pour Crossed et sur des adaptations de texte d'Alan Moore comme The Courtyard et Providence. Il a illustré en 2010 et 2011 un nouveau scénario d'Alan Moore intitulé Neonomicon. Il utilise un style plutôt épuré (il ne reste que les traits nécessaires) et presque dépourvu d'ombrage (ces derniers étant figurés par les nuances de gris). Ses décors sont assez détaillés et très prosaïques. L'ordinateur du médecin légiste ressemble à un ordinateur, et pas à un jouet. Les places de stationnement disposent de bordures pour éviter que les véhicules se collent au trottoir. En fait l'apparente simplicité et le dénuement relatif de ses dessins trompent l'œil du lecteur. Burrows transcrit la réalité avec un sens très sûr du détail significatif. Par contraste, les visages des individus semblent plus dépouillés, plus simples, ce qui rapproche le lecteur d'eux, tout en leur enlevant un peu trop de réalisme pour ce genre de récit. Scars se lit rapidement, en mettant le lecteur face à des réalités qu'un individu normal préfère éviter de regarder en temps normal. Le scénario comporte quelques éléments artificiels qui ne semblent là que pour permettre au récit d'aboutir au dénouement (l'acquisition trop opportune d'une arme à feu illégale par John Cain), et les illustrations ont une apparence légèrement éthérée qui dessert par endroit ce fait divers très noir.
Heroes in Crisis
Trouble de stress post-traumatique - Ce tome contient une histoire complète qui s'apprécie mieux par un connaisseur de l'univers partagé DC, que par un néophyte. Il contient les 9 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018/2019, écrits par Tom King, dessinés et encrés par Clay Mann et mis en couleurs par Tomeu Morey. Quelques pages d'épisodes, ou la quasi-intégralité ont été dessinées par d'autres artistes : Travis Moore, Lee Weeks, Mitch Gerads, Jorge Fornés. Les couvertures ont été réalisées par Mann. le tome contient également les couvertures variantes réalisées par J. G. Jones, Francesco Matina, Mark Brooks, Ryan Sook (*9). Dans un petit patelin du Nebraska, Booster Gold (Michael Carter) est assis au bar en train de boire un café. La propriétaire lui indique qu'il y a une jeune femme en costume derrière la vitrine, Harley Quinn, et elle demande à Booster Gold s'il va y avoir un combat : il répond que oui. Superman survole comme une flèche des champs au Nebraska, ne laissant qu'une traînée rouge. Au sein du Sanctuaire, Harley Quinn se tient face caméra, évoquant toutes les personnes qu'elle a écoutées parler de leurs traumatismes. Dans le café, elle s'est assise à côté de Booster Gold et elle savoure l'odeur d'une véritable American Pie. Superman arrive au-dessus du Sanctuaire et est atterré par ce que sa supervision lui permet d'observer. Blue Jay (Jay Abrams) se tient face caméra au Sanctuaire et expose son angoisse de mourir étouffé dans son lit car il ne contrôle plus ses changements de taille. Dans le bar, Harley Quinn cite Sigmund Freud, puis prend son couteau et la plante dans l'épaule de Booster Gold. le combat physique commence. Au site du Sanctuaire, Superman a découvert les cadavres de Lagoon Boy, Commander Steel (Henry Haywood), Hot Spot (Isaiah Crockett), Solstice, à quelques mètres de l'entrée, dans un champ de blé. Batman (Bruce Wayne) et Wonder Woman (Diana) sont en route pour le rejoindre. Hot Spot se confie face caméra sur le fait qu'il essaye d'être quelqu'un. Devant son cadavre, Superman ne parvient pas à se souvenir du slogan de Hot Spot. le combat entre Booster Gold et Harley Quinn se poursuit sauvagement. Superman pénètre dans le Sanctuaire : il découvre deux autres cadavres Arsenal (Roy Harper) et Flash (Wally West). Au Sanctuaire, face caméra, Roy Harper raconte son addiction. Au sein du Sanctuaire, Superman découvre les restes des robots qui constituaient le personnel domestique. Il est rejoint par Batman et Wonder Woman. Au sein du Sanctuaire, face caméra, Booster Gold évoque les traumatismes provoqués par les combats et demande de l'aide. Au premier abord, cette histoire constitue un événement créé de toutes pièces pour exploiter les ressources d'un univers partagé de superhéros, celui de DC Comics. Des récits complets avec de nombreux superhéros constituent un point d'attraction quasi irrésistible pour les amateurs du genre. Pour celui-ci, le scénariste a choisi un point focal inhabituel : Harley Quinn (du fait de son succès cinématographique, incarnée par Margot Robbie) et Booster Gold, un superhéros de second rang (peut-être même de troisième) créé par Dan Jurgens en 1986, voir Booster Gold: The Big Fall (épisodes 1 à 12). L'intrigue repose sur une enquête policière à la suite du meurtre de plusieurs superhéros, la plupart de second plan, même un inventé pour l'occasion. le lecteur suit deux groupes d'enquêteurs : Batman d'un côté, et de l'autre Harley Quinn, Batgirl, Booster Gold & Bue Beetle. le coupable est dévoilé à la fin. Les dessins de Clay Mann sont très propres sur eux : détourage des formes avec un tait fin, utilisation très maîtrisée de traits plus épais et de fins aplats de noir, respect des spécificités de chaque costume de superhéros, langage corporel un peu emphatique comme il se doit pour des superhéros, présence régulière des décors, et un remarquable travail d'habillage par le coloriste, utilisation spectaculaire des superpouvoirs sans trop en rajouter. La narration visuelle est sophistiquée, avec toujours des relents discrets de l'influence d'Ariel Olivetti et Olivier Coipel. Malgré la qualité du rendu des dessins, le lecteur finit par ressentir que les plans de prise de vue manquent d'allant et d'entrain, rendant la narration visuelle parfois un peu plan-plan. Pour pouvoir soutenir le rythme de parution, d'autres dessinateurs participent à plusieurs épisodes. Travis Moore dessine trois pages de l'épisode 2 consacrées à Booster Gold. Il se calque sur le rendu graphique de Clay Mann, avec des dessins un peu plus énergétiques. Dans l'épisode 3, Lee Weeks réalisent 18 pages sur 20, et le lecteur a bien du mal à reconnaître sa patte par comparaison aux magnifiques pages qu'il a réalisées pour la série Batman écrite par Tom King. Moore revient pour deux pages dans l'épisode 5, à nouveau consacrées à Booster Gold, également plus énergétiques que celles de Mann, mais sans être mémorables pour autant. Mitch Gerads dessine 18 pages de l'épisode 6, et le lecteur perçoit tout de suite la différence, avec une approche du cadrage et du découpage beaucoup plus rigoureuse, apportant un rythme très particulier, ainsi qu'une narration visuelle générant un ressenti plus factuel, une expérience de lecture, plus mémorable. Il en est de même pour les 8 pages qu'il dessine dans l'épisode suivant. le lecteur identifie plus aisément les 3 pages réalisées par Jorge Fornés dans ce même épisode 7, avec un rendu similaire à celui des épisodes de Batman qu'il a dessiné, écrits par Tom King. Gerads revient encore pour 16 pages de l'épisode 8, tout aussi agréables dans leur rigueur, Travis Moore dessinant les 4 autres pages. Avec un peu de recul, l'unité graphique ne souffre pas de l'apport de ces autres dessinateurs. D'une certaine manière, ce récit s'avère donc être également une sorte de crossover d'artistes qui viennent se rencontrer dans une même histoire. le scénariste a imaginé un point de départ justifiant que plusieurs superhéros se retrouvent à collaborer : une installation dans laquelle les superhéros peuvent venir parler des moments traumatiques de leur vie. Il peut aussi bien s'agir de moments de leur personnelle, que de situations de combat contre des criminels. Cela permet de voir défiler plusieurs personnages face caméra, évoquant un moment difficile, chacun à leur manière. le lecteur voit ainsi passer, entre autres, Harley Quinn avec différentes postures à chaque fois, Blue Jay, Hot Spot, Arsenal, Booster Gold, Pison Ivy, Batman, Lagoon Boy, Sideways, Doctor Light, Robin, Red Robin, Nightwing, Fire, Ice, Cyborg, Question, et beaucoup d'autres. King effectue un travail remarquable sur l'expression orale de chacun, pour coller à leur personnalité, sans aucun effet de répétition. Bien sûr, ces mini confessions parlent à tous les lecteurs quand il s'agit de Batman, Superman ou Wonder Woman. En revanche, elles s'adressent avant tout aux connaisseurs de l'univers partagé DC quand il s'agit de Doctor Light (Kimiyo Hoshi) ou Sideways. Il faut avoir une connaissance préalable de ces personnages pour comprendre en quoi ce qu'ils disent évoque leur histoire personnelle. Par exemple, Blue Jay parle de Silver Sorceress (Laura Neilsen), une référence vraiment pointue. Au fil de ces déclarations, le lecteur obtient la confirmation que le thème privilégié de l'auteur est bien celui du traumatisme, et des symptômes qui sont associés au stress post-traumatique. Enfin, il y a l'enquête et le coupable. Comme à son habitude, Tom King se révèle être très doué pour la construction de son récit, avec des retours en arrière, pour une découverte progressive très ludique, sans obligation de concentration extraordinaire ou de nécessité de prendre des notes. L'enquête fait quelques détours : les affrontements entre Harley Quinn et Booster Gold, le passage visuellement surprenant avec Oswald Cobblepot, la réalité virtuelle avec Lagoon Boy qui se fait tirer dessus à répétition, Lois Lane qui évoque les vidéos envoyées au Daily Planet, ou encore le monologue incroyable de Gnarrk dans l'épisode 6, qui parle de Jean-Jacques Rousseau, etc. L'auteur dispose de beaucoup d'épisodes, et il en tire parti pour étoffer la personnalité de plusieurs personnages, au point que ces moments supplantent l'intrigue en intérêt. En outre, le traumatisme d'un personnage en particulier se révèle dans toute son horreur, indépassable. le récit devient son histoire, celle de sa souffrance insupportable, à tel point qu'il prend le pas sur l'intrigue, sur l'enquête, ce qui donne une sensation très bizarre à la lecture, comme si finalement son centre d'intérêt est entièrement focalisé sur ce personnage et que le reste ne sert que de décor. du coup quand arrive l'explication de qui a commis le crime et comment, cela semble avoir perdu de son intérêt au regard de tout le reste. En outre, King a choisi un coupable qui fait polémique pour une partie des lecteurs car cela le détruit d'une manière irrémédiable, peu compatible avec son statut. En découvrant le principe de l'histoire, le lecteur est fortement alléché : une enquête, un lieu à la fonction logique et évidente, une équipe de superhéros plutôt originale. Il se rend vite compte que les dessins se lisent tout seuls et possèdent un certain charme, mais que la narration visuelle manque de punch pour un récit de superhéros, ou d'un point de vue graphique plus affirmé et plus personnel. Au fil du récit, il apparaît également que Tom King développe plusieurs éléments mais qui finissent par phagocyter l'intrigue, alors que certains n'aboutissent nulle part. D'un côté, c'est une lecture riche de promesses avec une qualité de production très sophistiquée. De l'autre côté, la somme des parties a du mal à s'agréger dans un tout. D'une certaine manière, les conséquences de cette aventure sont développées dans Flash Forward (2019) par Scott Lobdell & Brett Booth.
Le Maître des Ogres
Bof pas terrible. Les premières pages m'ont donné envie de continuer malgré un style de dessin qui ne m'emballe pas trop. Le premier tome n'est pas si mal, des idées originales, il y a du potentiel. J'avais bien aimé la vue à la première personne au début de la BD, mais malheureusement, elle disparaît rapidement et on y reviendra plus. Aussi, à ma grande surprise, la première partie de la BD contient 2 cases assez violentes, où l'auteur n'a pas lésiné sur l'encre rouge pour signaler la présence d'un cadavre, ni pour montrer explicitement des morceaux bien sanglants d'un personnage déchiqueté et dévoré par un ogre. Je me suis alors dit que cette BD était en réalité destinée à un public plus averti (et non pas +3 comme l'éditeur l'indique), et ce n'est pas pour me déplaire. Malheureusement, en terminant le 3eme tome, que je me suis forcé à finir, j'avais bien compris que c'était un faux espoir. Passé la moitié du tome 1, jusqu'à la fin de la série, il n'y a plus une seule goutte de sang et le réalisme des combats retombe à un niveau purement jeunesse. On pourrait presque croire que les deux cases en question, qui auraient dû être modifiées pour une version plus soft, ont été oubliées à la relecture. Je m'attarde peut-être un peu trop sur ce point, et c'est une attente purement égoïste de ma part, je l'avoue, mais c'est un détail important quand l'histoire et les idées de départ ne m'ont finalement pas du tout convaincu. De plus, l'intrigue avance trop rapidement, surtout dans le 3eme tome. Les personnages manquent de charisme, que ce soit dans le dessin ou dans l'histoire. On ne s'attache à aucun d'entre eux. Bref, une BD qui divertira certainement quelques jeunes ados, mais qui sera très vite oubliée. Note : 2,5.
Les Rescapés d'Eden
C’est pratique, des éditeurs stéréotypés. Dès qu’on voit une couverture, dès qu’on recoupe avec le nom de l’éditeur, on sait à quoi s’attendre. Du coup, je cherchais une série divertissante, légère, sans prise de tête (et tant pis si la fin du deuxième tome ressemblait autant à un abandon de série qu’à une fin de cycle, je vous le répète, je savais chez quel éditeur j’étais) avec un peu d’humour à deux balles, un univers bien balisé. Je suis tombé sur cette série à la bibliothèque et je n’ai pas hésité. Alors, assez étonnement, j’ai trouvé le scénario plutôt original pour le coup. Bernard Swysen revisite quand même plutôt bien le mythe du paradis perdu en gardant pas mal de références religieuses et le deuxième tome qui nous entraine chez les dieux égyptiens a clairement le mérite de l’originalité. Mais sorti de cet aspect, j’ai vraiment eu ce à quoi je m’attendais : un récit mêlant aventure et humour facile, avec un duo de héros composé du gentil looser et de la courageuse, intelligente, belle, sexy et ingénieuse jeune fille, des rebondissements assez prévisibles mais distrayants, des seconds rôles très caricaturaux (oui, je sais, les héros l’étaient déjà) et une fin qui n’en est pas vraiment une… mais qui a le mérite de tout de même ressembler à une fin de cycle. Côté dessin, c’est du Soleil là encore : couleurs franches, style graphique semi-réaliste accentuant l’aspect caricatural des expressions des personnages, dynamisme. C’est plutôt bien fait sans (mais vraiment sans) révolutionner le genre. J’aurais aimé un humour plus percutant, un rythme plus soutenu, des personnages plus marquants, c’est sûr… mais quelque part, j’ai eu ce à quoi je m’attendais. Je ne suis donc pas déçu mais on est loin de l’œuvre à lire absolument. Pour moi, c’est entre le bof et le pas mal sans plus.
Les Chemins de Vadstena
Décidément, j’ai du mal avec cette collection. Pourtant, contrairement à d’autres opus, cet album ne sombre pas dans le n’importe quoi, et la narration de Runberg est fluide. Ça se laisse lire donc, mais j’en suis sorti frustré. En effet, si la narration est fluide, il faut aussi dire que l’intrigue est des plus légères ! C’est un peu creux, le rythme est lent, il ne se passe finalement pas grand-chose. Les grandes cases avec peu de textes accentuent même l’idée de dilution, jusqu’à une chute que j’ai trouvé moyenne. Quant au dessin de De Rochebrune, il est lisible, mais lui aussi manque de détails. Et je n’aime pas trop ses visages, aux traits souvent estompés. Note réelle 2,5/5.
Mozart qu'on assassine
Gros bof me concernant pour cet album. Pourtant, la plupart de ces auteurs « Charlie Hebdo » m’ont déjà fait rire sur plusieurs albums. Mais ici, la mayonnaise ne prend pas. Je passe sur le côté forcément hétéroclite et inégal de ce genre de recueil – auteurs différents, avec des styles (dessin et humour) eux aussi différents. Mais à part d très rares sourires, c’est vraiment décevant de leur part. ils jouent presque tous sur des anachronismes, se moquant plus de l’image, de l’exploitation commerciale ou « patrimoniale » faite aujourd’hui à propos de Mozart, que de Mozart lui-même. Mais s’il y a bien quelques petits passages trashouilles, j’ai trouvé – ce qui est paradoxal venant de ces auteurs – que l’ensemble n’était pas assez irrévérencieux. Mention spéciale à Riss, qui ne s’est pas foulé avec ces « si Mozart », très quelconques (c'est clairement sa contribution que j'ai trouvée la plus pauvre). Certes, Mozart ne sort pas grandi de l’épreuve. Mais les auteurs du collectif « Bonobo VI » non plus hélas.
Keos
Je poste mon avis après lecture des deux premiers tomes, seuls disponibles à médiathèque (et de toute façon, ils ne m’ont pas convaincu d’aller plus loin et découvrir le dernier). Pleyers et Martin ont aussi collaboré sur Jhen (Xan), et on reconnait aisément leur style. D’abord celui de Martin, avec ses scénarios historiques souvent fouillés, documentés pour ce qui est du contexte (c’est la première fois que je vois évoqué – même si ici c’est presque anecdotique et pas mal brouillon – les « peuples de la mer » sur lesquels les historiens s’interrogent encore). Par contre, je n’ai pas du tout été convaincu par le personnage de Moïse (toujours suivi ici par son frère Aaron, qui ne sert à rien si ce n’est fournir une ombre ?). D’abord parce que justement son existence relève plus de la croyance que de l’Histoire. Ensuite parce qu’ici Martin le dote de pouvoirs et d’un certain don d’ubiquité manquant de crédibilité. Et je n’ai pas du tout aimé le côté fantastique (pouvoirs de Moïse, de Keos), qui ne colle pas du tout avec l’intrigue, qui aurait ne rester qu’historique. Enfin, tic facilement reconnaissable pour les auteurs de la grande époque du journal de Tintin, et en particulier de Martin, le texte est bien trop abondant ! Pour les dialogues, mais aussi pour les très – trop – longues descriptions et commentaires en off au-dessus des cases. Le dessin de Pleyers est très classique, et très lisible (même si un peu figé). Il est dans la parfaite continuité du style que Martin a développé sur « Alix ». Très daté, mais c’est la partie qui passe le mieux je trouve. Bref, après le monde romain (Alix), le monde grec (Orion), Martin s’attaque au monde égyptien. Mais les scénarios ne m’ont pas convaincu. C’est trop manichéen et prévisible, un peu lourd (le texte envahissant accentuant le sentiment de lourdeur).
Trois paradoxes
J'ai acheté cette BD dans un bac d'occasion, attiré par le titre. Bien que je ne me sois pas vraiment ennuyé pendant la lecture, car elle se lit rapidement, l'ennui m'a gagné après avoir refermé le livre. Je suis resté avec l'impression de ne pas avoir compris l'essence de l'histoire. Je m'attendais à autre chose, et c'est probablement pour cela que je suis particulièrement déçu. 17 € neuf pour 74 pages dans un format réduit qui se lit en moins de 30 minutes, ça fait un peu cher. Je ne regrette pas mes 3 € d'achat en occasion, mais cette BD finira probablement dans un coin à prendre la poussière. La mise en page avec les flashbacks est intéressante, tout comme les passages de sa bande dessinée en cours, mais c'est tout ce qui a vraiment capté mon intérêt. Le reste se résume à des conversations assez futiles entre un père et son fils, qui, au fil sa balade , prend des photos et se remémore certains événements de son enfance. Le style de dessin ne m'a pas vraiment plu. Il est un peu trop figé, tout est lisse et sans grand détail. Ceci étant dit, ça reste une forme de journal intime intéressant, qui sera probablement plus apprécié par les proches de l'auteur que par des lecteurs inconnus.
Maus
Ce qui m'a fait finir Maus, c'était la relation père fils entre les personnages, ma génération étant matraquée par la deuxième guerre mondiale de 14 à 25/30 en fonction de l'avancement dans les études, j'avoue que je n'ai pas vu de différences avec mes innombrables cours d'histoire, et j'ai conscience que cela est dommage. A lire néanmoins pour la culture mais selon moi, clairement pas culte.
2112
Prologue - Ce tome contient 2112 (paru en 1991), qui constitue un prologue à la série Next Men, débutée en 1992. Dans le futur (oui, en 2112 évidemment), Agent Red procède à l'arrestation musclée d'un criminel et récupère une jeune femme, fille d'une riche famille. À cette époque, la police des États-Unis a été entièrement privatisée et les criminels de sang mêlés sont envoyés dans une prison spatiale, sur Apollyon, un astéroïde. Agent Red est persuadé que Sathanas, un sang mêlé, s'apprête à organiser une rébellion sur Apollyon pour déstabiliser le gouvernement en place sur terre et faire reconnaître les droits des sangs mêlés. Il réussit à convaincre les meilleurs cadets de l'académie de police privée de sa théorie du complot et leur explique que l'origine des sangs mêlés remonte au vingtième siècle. En 1991, John Byrne quitte la tutelle de Marvel et DC Comics pour créer sa propre série, sans l'interférence des éditeurs plus ou moins compétents dont il se plaint à longueur de temps. Il a déjà révolutionné Uncanny X-Men, Avengers, Fantastic Four, Alpha Flight, Superman, Avengers West Coast, Sensational She-Hulk, Namor, et bien d'autres encore. L'attente des fans est énorme car Frank Miller et Mike Mignola ont fait de même peu de temps auparavant et ils ont pleinement profité de leur indépendance pour s'éloigner des superhéros, l'un avec Sin City (polar noir et radical), l'autre avec Hellboy (chasse aux monstres inventive et référentielle), les deux en proposant des graphismes radicaux. Avec 2112, les lecteurs découvrent que John Byrne conserve son style graphique habituel : des dessins agréables à l'œil, des décors plus ou moins présents et souvent stéréotypés, à commencer par ces murs recouverts de technologies passe-partout (technologies trop éloignées de la réalité pour constituer une anticipation crédible, trop simplistes pour devenir une trame de fond artistique). L'histoire est un peu déconcertante car elle mélange des mutants monstrueux (qui évoquent le principe des mutants des X-Men), avec une conspiration qui n'a rien de résolue à la fin, ou de renversante. Le lecteur éprouve une sensation de déception. Il avait imaginé que John Byrne se lancerait dans un récit plus personnel, pouvant enfin écrire ce qui l'intéresse, quelque chose de différent. il retrouve en fait plus de la même chose : un récit rondement mené mais avec une fin tellement ouverte qu'il ne peut pas être pris autrement que comme un prologue qui ne se suffit pas à la lui-même, et une narration visuelle d'une fluidité remarquable, mais toujours marquée par les mêmes tics que les comics de superhéros. Ce n'est en rien comparable à un polar noir raconté avec du noir & blanc au contraste total, ou à une histoire de monstres puisant dans le folklore et les légendes, avec des formes et des contours taillés a burin. Il est agréable de retrouver John Byrne, mais il donne l'impression de rester en terrain connu pour un récit de science-fiction déjà démodée en 1991.