Les derniers avis (19836 avis)

Couverture de la série Commissaire Soubeyran
Commissaire Soubeyran

Mouais. Voilà une série polar très classique, très – beaucoup trop – « pépère », qui se laisse lire, mais qui ne m’a pas vraiment convaincu. Disons que c’est du polar à l’ancienne, proche de ce que proposent pas mal de séries du genre sur France Télévision. Tous les passages quasi touristiques sur la ville de Carpentras dans laquelle se déroule l’intrigue rappellent aussi pas mal de séries télé « sponsorisées » par les collectivités territoriales accueillant des enquêtes du même genre. Le rythme est trop lent à mon goût, beaucoup de cases sont dispensables, et Corteggiani aurait pu élaguer dialogues et scènes, pour développer d’autres aspects. Les enquêtes en elles-mêmes sont basiques, sans plus. Et le commissaire Soubeyran lui-même, par sa personnalité, accentue le côté mollasson de l’ensemble. Le dessin de Nawa est globalement bon et très lisible. Mais il y a quand même des détails qui m’ont fait tiquer, des erreurs de perspectives, et des rendus parfois bizarre lorsque des personnages se déplacent, sont en mouvement. La colorisation n’est pas fameuse dans le premier tome, mais cela s’améliore dans le second. Une lecture qui est loin de m’avoir enthousiasmé.

27/04/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 2/5
Couverture de la série Black hammer présente - Sherlock Frankenstein & la ligue du Mal
Black hammer présente - Sherlock Frankenstein & la ligue du Mal

Lucy Weber à la recherche de son père - Ce tome comprend une histoire complète mettant en scène des personnages de la série Black Hammer (2017, par Jeff Lemire & Dean Ormston) dont elle est une série dérivée. Il contient les épisodes 1 à 4 de la minisérie du même nom, ainsi que l'épisode 12 de la série Black Hammer, initialement parus en 2017, écrits par Jeff Lemire, dessinés et encrés par David Rubín qui a également réalisé le lettrage et la mise en couleurs (avec l'aide de Kike J. Díaz pour les aplats initiaux). Il contient également les couvertures alternatives réalisées par Mike Mignola, Dean Ormston, Duncan Fegredo et Jeff Lemire, ainsi qu'une dizaine de pages de sketchs et d'études préparatoires, commentées par Jeff Lemire, puis par David Rubín. Il y a 10 ans à Spiral City, le docteur James Robinson effectue un discours commérant les actes de bravoure des superhéros de la ville face à la menace d'Anti-God, combat qu'ils ont gagné mais ayant disparu à la fin, et ayant été portés morts. Dans la foule, une jeune fille boit ses paroles et pleure silencieusement ; il s'agit de Lucy Weber. À la fin de son intervention, il descend de l'estrade et s'assoit au pied de celle-ci mettant sa tête dans ses mains pour pleurer. Lorraine Weber (la femme de Joseph Weber, c’est-à-dire Black Hammer) emmène sa fille Lucy saluer James Robinson. Il y a 8 ans, Lucy Weber est en classe et chaque élève doit passer au tableau pour indiquer ce que font ses parents. Elle explique que sa mère est réceptionniste dans un cabinet d'avocat et que son père est décédé et qu'il était un cuistot. Le soir elle exprime sa frustration de ne pas pouvoir dire la vérité en faisant une colère face à sa mère. Au temps présent, Lucy Weber a l'intime conviction que son père n'est pas mort, et que les autres superhéros non plus. Elle suit une école de journalisme et est fermement décidée à enquêter pour trouver des indices supplémentaires sur la disparition des superhéros à l'issue de leur combat contre Anti-God. Elle a obtenu la clef lui permettant d'accéder au repaire secret de son père, où elle a trouvé la liste des supercriminels qui étaient ses ennemis. Elle décide d'essayer de retrouver Sherlock Frankenstein qui était le plus puissant parmi eux. Il a été prouvé que son existence remonte au moins à la première moitié du dix-neuvième siècle à Londres. Pour commencer ses recherches, elle se rend à l'asile de Spiral, pour les fous criminels, où elle est accueillie par le gardien Wing (qui fut le superhéros Wingman au cours de la seconde guerre mondiale) avec qui elle avait pris rendez-vous. Il lui présente l'officier Lopez (Concretestador), et l'emmène jusqu'à la cellule d'Eugène Tremblay (Mectoplasm). Elle entame la conversation pour savoir ce qu'il sait de Sherlock Frankenstein. Elle obtient une réponse fortement chargée en émotions négatives. A priori, ce tome s'adresse surtout aux lecteurs de la série Black Hammer (de Lemire & Ormston) puisqu'on y retrouve la ville (fictive) de Spiral City, des mentions des superhéros disparus lors de la bataille contre Anti-God, et Lucy Weber qui fait son apparition dans le tome 2 de la série. Qui plus est, ce tome comprend le numéro 12 de la série mère et évoque à plusieurs reprises la relation entre Sherlock Frankenstein et un personnage rencontré dans la série Black Hammer. En ce qui concerne ce dernier point, le lecteur sait donc par avance comment va tourner la vie de Sherlock Frankenstein, neutralisant tout suspense sur ce point. De ce fait, l'intérêt du récit réside dans l'histoire personnelle de Lucy Weber et dans le plaisir de retrouver l'univers partagé dont la construction a été entamée avec Black Hammer. Jeff Lemire place son personnage au centre du récit et ses pérégrinations l'amènent dans différents endroits de la ville à rencontrer différents personnages. Lieu par lieu, personnage par personnage, le monde de Black Hammer gagne en consistance. Le lecteur découvre donc 2 nouveaux superhéros restés à Spiral City, épargnés parce qu'ils n'ont pas pris part au combat contre Anti-God. L'un d'entre eux a fait partie d'une génération précédente de superhéros, celle qui a combattu pendant la seconde guerre mondiale. Son apparence du temps présent est celle d'un homme âgé, avec une paire d'ailes. Son apparence initiale en costume de superhéros (montrée dans les pages bonus) évoque Hawkman. Dans ce tome, Jeff Lemire poursuit son hommage aux superhéros des 2 grands éditeurs DC et Marvel. Il enfonce le clou avec l'asile que le lecteur associe immédiatement avec celui d'Arkham dans les séries consacrées à Batman. Néanmoins les références sont moins nombreuses que dans la série principale et l'auteur en intègre une ayant une autre provenance, avec le personnage dérivatif à l'histoire personnelle parodique appelé Cthu-Lou, une référence explicite et assumée à Cthulhu, la créature inventée par Howard Phillips Lovecraft (1890-1937). Finalement l'intérêt principal du récit ne réside donc pas dans une chasse à la référence, puisque celles-ci ne sont pas très nombreuses. Le récit débute avec l'épisode 12 de la série Black Hammer et montre ce qu'il advient de ceux qui restent après la disparition des superhéros. L'auteur ne montrent pas des citoyens désemparés, car les supercriminels semblent avoir disparu en même temps que les superhéros, comme s'ils n'avaient plus de raison d'exister. Il montre un individu commémorant le sacrifice des puissants superhéros, et une jeune fille à qui sa mère interdit d'assumer son héritage de manière publique. Fort heureusement, son père avait pensé à sa propre disparition et elle hérite de la clef qui ouvre son repère secret. Ayant un peu grandi, elle peut alors enquêter par elle-même avec l'objectif de retrouver son père. Pour ce faire, elle essaye de retrouver des survivances de sa vie passée. Le lecteur est vite tenté d'envisager ce récit comme un conte pour un public plus jeune que celui de la série Black Hammer. Lucy Weber se lance sur les traces de son père, avec l'optimisme de la jeunesse, et la certitude chevillée au corps, au point de faire douter les adultes quant à leurs certitudes, au point de remettre en cause leurs habitudes et de vaincre leur inertie. La sensation d'un récit à destination d'un public un peu plus jeune est accentuée par la légère exagération des expressions des visages, et par le lettrage un peu plus grand que l'habitude des comics, et un peu plus gras. Une fois cette impression installée, le lecteur n'arrive plus à s'en départir. Par voie de conséquence, il se dit que Lucy Weber ne sera jamais vraiment en danger, et il se souvient qu'il en a même la certitude s'il a déjà lu les 2 tomes de Black Hammer. David Rubín réalise des dessins de type descriptif, avec une forme discrète de simplification qui ne saute pas aux yeux. En effet, il intègre de nombreux détails dans ses planches, aboutissant à une bonne densité d'informations visuelles que ce soit pour les différentes tenues vestimentaires, ou pour les différents environnements. Ce n'est qu'en prêtant attention aux bâtiments que le lecteur constate qu'ils participent d'une vision épurée de la réalité. Mais il peut tout aussi bien ne pas le remarquer consciemment, car l'artiste réalise une mise en couleurs sophistiquée qui complète les traits encrés, au point parfois de plus ressortir que les contours de forme. Une fois que cette impression s'est installée, il remarque également que la représentation des visages est également simplifiée. Dans le même temps, cette approche graphique ne diminue en rien l'inventivité visuelle de l'artiste. Le lecteur découvre une exubérance baroque dans les personnages dotés de superpouvoirs, mêlée à une forme de poésie un peu naïve. David Rubín prend plaisir à construire des structures de pages complexes, comme celle s'étalant sur une double page alors que Lucy Weber passe devant les cellules de détenus en progressant à l'intérieur de la prison, avec une disposition de cases progressant en spirale vers le centre de la double page. À plusieurs reprises, l'artiste conçoit sa narration sous la forme de 2 bandes se déroulant sur 2 pages en vis-à-vis, avec celle du bas de la hauteur d'un tiers de la page, venant commenter celle du haut. Régulièrement le lecteur découvre une case pour laquelle il ralentit bien volontiers sa lecture afin de l'apprécier : Lucy enfant à l'école luttant contre elle-même pour ne pas dévoiler que son père était Black Hammer, Eugene Tremblay réagissant à l'arrivée de Lucy dans sa cellule, un supercriminel portant un teeshirt avec la mention Britney Spears, les tentacules apparaissant pour la première fois sur la tête de Cthu-Lou, des papiers se mettant à virevolter autour de Lucy Weber dans une ruelle. David Rubín a l'art et la manière de capturer un moment sortant de l'ordinaire, chargé en possibilités. Le lecteur suit donc avec plaisir Lucy Weber progressant étape par étape vers Sherlock Frankenstein. Ce dernier commence donc par être défini au travers des autres supercriminels qu'elle rencontre, ce qui fait que le récit se focalise sur Lucy plus que sur lui le lecteur finit par apprendre son histoire dans le dernier épisode, son origine secrète pour reprendre le terme consacré quand on parle de superhéros. Du coup cette révélation prend une saveur anti-climatique et ramène le récit sur le terrain des références, ne réussissant pas vraiment à lui donner une personnalité originale et authentique. Cette première histoire dérivée de la série Black Hammer prend le lecteur à contrepied, ne répondant pas à toutes ses attentes. Jeff Lemire développe l'un des personnages secondaires évoqué dans Black Hammer, en diminuant le nombre de référence, mais sans réussir à le faire complètement exister. Il donne la vedette à Lucy Weber, mais avec une narration pour jeune adolescent, et celle de David Rubín est en phase avec cette approche, ce qui déroute le lecteur venu pour une extension de même nature que Black Hammer. Finalement la référence la plus savoureuse réside dans le nom de l'orateur initial : James Robinson, car il évoque celui du scénariste de la série Starman, elle-même fortement fournie en hommage aux comics du golden et de silver Age. Il ne reste plus qu'à espérer que la prochaine minisérie dérivée Doctor Star & The Kingdom of Lost Tomorrows sera mieux dosée.

26/04/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 2/5
Couverture de la série Justice League / Black Hammer
Justice League / Black Hammer

Sympathique mais sans plus - Ce tome contient une histoire complète qui peut se comprendre sans connaissance des personnages, mais qui s'apprécie mieux en sachant de quoi il retourne pour Black Hammer, et en ayant une connaissance superficielle de la Justice League. Il contient les 5 épisodes la minisérie, initialement parus en 2019, écrits par Jeff Lemire, dessinés, encrés et mis en couleurs par Michael Walsh, avec l'aide de Toni-Marie Griffin pour les couleurs. Il comprend les couvertures originales de Michael Walsh, ainsi que les couvertures alternatives d'Andrea Sorrentino (*2), Yanick paquette, Yuko Shimizu, Jeff Lemire, Christian Ward, Jill Thompson, Ian Bertram, Julian Totino Tedesco, Matteo Scalera, Nate Powell, Ray Fawkes, Tradd Moore, Evan Shaner, Andrew Robinson, Francesco Francavilla, Gabriel Hernández Walta, Tyler Crook, Matt Kindt, Shawn Crystal, Sandy Jarrell, Terry & Rachel Dodson. En zone rurale aux États-Unis, dans une ferme située à l'écart du village de Rockwood, Abraham Slamkowski (Abraham Slam) prend son café matinal sur la véranda. Il repère quelque chose d'anormal dans la grange et s'y rend : avec l'aide de Mark Markz (Barbalien), Talky-Walky (TLK-E WLK-E) a transformé le tracteur en une sorte d'engin destiné à franchir la barrière entre les dimensions. Slamkowski exige que Talky-Walky lui rende son tracteur sous sa forme de tracteur. Randall Weird (Colonel Weird) apparaît sous sa forme spectrale flottant dans les airs et prononcent des phrases évoquant des événements à venir, rendant le sens de son propos inintelligible pour ses interlocuteurs. C'est à ce moment que Gail Gibbons (Golden Gail) revient d'une nuit passée à fumer et à picoler en ville. Puis Madame Dragonfly fait son apparition indiquant que quelque chose de sérieux va se produire. Abraham demande à Mark de reprendre forme humaine, et au colonel de disparaître. Un homme d'une cinquantaine d'années avec un chapeau melon et une valisette à la main arrive à pied sur le chemin qui mène à la ferme. Il les salue du chapeau, et indique qu'il est venu pour acheter leur ferme. À Metropolis, la Justice League est en train de combattre Starro qui a déjà commencé à prendre possession de l'esprit des civils avec ses étoiles. Superman (Clark Kent), Batman (Bruce Wayne), Wonder Woman (Diana), Flash (Barry Allen), Cyborg (Victor Stone) sont sur place en train d'essayer d'endiguer le vol des mini-Starro. Cyborg commence à reprendre le dessus grâce à son canon émettant du bruit banc. Superman s'empare de Starro ainsi sonné et s'apprête à l'emmener loin d'ici. Wonder Woman se rend compte que quelque chose n'est pas normal. Elle repère un homme d'une cinquantaine d'années, avec un chapeau melon s'avançant vers eux. Il les salue et leur annonce qu'il est une sorte d'agent de voyage et qu'il est là pour leur offrir une pause, des vacances bien méritées. Dans le même temps, il est en train de parler aux héros de la ferme en les assurant qu'il va leur offrir ce qu'ils désirent le plus : une évasion. En 2016, le lecteur voit apparaître le premier épisode de la série Black Hammer, écrite et créée par Jeff Lemire, dessinée par Dean Ormston. Le scénariste a expliqué qu'il s'agissait d'un projet initié en 2007, et concrétisé après une longue période de mûrissement. Cette série met en scène des superhéros qui se retrouvent inexplicablement dans une ferme, prisonnier d'une grande zone s'étendant autour et comprenant une petite ville habitée. Le lecteur y faisait la rencontre de six superhéros présentant de fortes similitudes avec certains personnages de DC ou Marvel : Captain America pour Abraham Slam, Martian Manhunter pour Barbalien, Shazam pour Golden Gail, Adam Strange ou Captain Comet pour Colonel Weird, une sorcière pour Madame Dragonfly et M-11 pour Talky Walky. L'un des thèmes de la série était la mise à l'écart de ces superhéros suite à un combat contre l'entité Anti-God, une métaphore de Crisis on infinite Earths (1985/1986) de George Perez & Marv Wolfman, où les superhéros DC combattaient l'Anti-Monitor, à la suite de quoi l'univers DC est relancé à partir de zéro, comme si les superhéros d'avant Crisis avaient été mis au rebut, ou à la retraite dans un endroit isolé dont ils ne pourraient jamais revenir. Il apparaît donc un peu étrange que Jeff Lemire souhaite confronter ses superhéros de Black Hammer aux originaux, ou à leur version d'actualité en 2019. En outre, le format du récit ne laisse que peu de place pour chaque personnage et les superhéros DC sont esquissés à gros traits. Pour ce projet surprenant, les responsables éditoriaux de Dark Horse ont choisi Michael Walsh comme dessinateur. Il avait déjà réalisé plusieurs comics, dont une excellente saison de Secret Avengers (2014/2015), écrite par Ales Kot. L'artiste doit réussir à reproduire la sensibilité de Dean Ormston, le dessinateur attitré de la série Black Hammer, pour que le lecteur éprouve la sensation qu'il s'agit bien d'eux, donner une apparence différente à la Justice League de sorte à bien pouvoir différencier les 2 mondes (La ferme / Metropolis), et réussir les effets spéciaux de la Para-Zone, environnement très particulier entre le monde matériel et le monde spirituel. Le lecteur constate qu'effectivement, il retrouve bien l'atmosphère spécifique de la série Black Hammer : des personnages à l'apparence ordinaire qui ne portent quasiment jamais leur costume de superhéros, et dont le regard comporte une forme de tristesse du fait de leur conscience aiguë de ne pas pouvoir retrouver leur monde. Par comparaison, les membres de la Justice League (les 5 transportés à la ferme et les autres qui apparaissent dans le récit) ont une allure plus déterminée, plus agressive pendant les combats physiques. Pour ceux qui sont à la ferme, leur visage n'exprime pas la même forme de lassitude et de renoncement. En particulier, Bruce Wayne a un visage plus fermé, plus obsessionnel. Les superhéros DC ne sont pas revenus à un état civil. Diana conserve une forme d'élégance immarcescible. L'artiste joue également sur les couleurs pour bien distinguer les deux mondes : celui plus terne de la ferme, celui plus lumineux de Metropolis. Il met en scène les combats avec une forme de recul, sans chercher à glorifier la force des superhéros ou des supercriminels. Une fois chaque équipe de superhéros déplacée, le scénario peut consacrer une page ou parfois deux à l'un d'entre eux en particulier. Il apparaît vite que certains inspirent vraiment Michael Walsh. Bien évidemment, Bruce Wayne ne peut pas se contenter de rester tranquille à la ferme en regardant les jours passer. Cela donne lieu à une patrouille nocturne très savoureuse par son côté dérisoire, l'artiste mettant bien en avant la banalité de de cette ronde en pickup. Par la suite, il donne une réelle personnalité tragique à Gail Gibbons, cette femme de 60 ans, disposant du corps d'une fillette de 10 ans. Il est visible également qu'il prend plaisir à montrer les relations entre elle et Zatanna Zatara, deux femmes au caractère très différent, mais tout aussi affirmé. Le lecteur sourit franchement devant l'expressivité des personnages, lors d'une séance d'interrogatoire de 3 pages, composées de 6 cases chacune, à chaque fois un plan poitrine sur l'interrogateur ou l'interrogé. Enfin Walsh représente la Para-Zone, sous forte influence de Steve Ditko, comme l'est Dean Ormston dans la série Black Hammer, avec un résultat très dépaysant. En entamant cette histoire, le lecteur sait qu'elle ne changera rien, ni pour Black Hammer la série étant déjà terminée au moment de la parution de celle-ci, ni pour la Justice League, propriété intellectuelle de DC Comics. S'il vient pour les superhéros DC, il risque de ne pas y trouver son compte. Il apparaît bien une dizaine de personnages DC Comics, qui sont bien traités, conformément à leurs caractéristiques, mais ce n'est pas vraiment leur histoire. À part pour Zatanna Zatara, ils sont cantonnés à un rôle primaire, sans qu'ils ne soient interchangeables pour autant. D'un autre côté, il est plus probable que le lecteur vienne pour Black Hammer, à la fois parce que cette histoire est écrite par Jeff Lemire, le créateur de cette série, à la fois parce que cette rencontre est publiée par Dark Horse Comics, l'éditeur de Black Hammer. Du coup, l'horizon d'attente du lecteur n'est pas tant de découvrir une intrigue décoiffante, que d'assister aux échanges entre les 2 familles de superhéros, de voir comment la version à la fois postmoderne et retraitée (celle de Black Hammer) réagit face à ceux encore en activité, ou exploités par l'éditeur qui en est propriétaire. Bizarrement, le scénariste ne joue pas trop sur cette rencontre. Il s'amuse avec la couleur des martiens, J'onn J'onzz étant vert et Mark Markz étant rouge. Madame Dragonfly ironise un peu sur les combats physiques obligés. Mais ça ne va pas plus loin. Il n'y a pas d'effet révélateur, d'une génération (obsolète pour Black Hammer) à une autre en cours d'activité. Le lecteur amateur de la Justice League peut être curieux de voir ses superhéros préférés rencontrer une équipe qui sort de nulle part. Il sera vraisemblablement déçu par leur rôle secondaire et par les conventions superhéros qui ne sont pas exaltées. Celui intrigué de retrouver les personnages de Black Hammer se sent plus dans sa série, et pour cause elle est écrite par son créateur. Il retrouve les éléments qu'il apprécie : la personnalité abrasive de Gail Gibbons, le caractère lunatique de Randall Weird, ainsi que cette terrible ferme. Michael Walsh réalise des planches qui respectent l'esprit de celles de Dean Ormston sans le singer. Il reste un peu sur sa faim, le scénariste n'exploitant pas le principe de la Justice League se retrouvant devant les superhéros qui ont été écartés par Crisis on infinite Earths.

26/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série Love hotel
Love hotel

Ouch, la lecture m'a fait vraiment tiquer. C'est dur à lire, déjà parce que le graphisme ne me convenait pas beaucoup et ensuite parce que l'histoire m'a indifféré au possible ! Quelle plaie ! J'insiste un peu trop avec Frederic Boilet, dont je tente quelques albums, mais je confirme que ce n'est définitivement pas pour moi. Il y a déjà ces têtes (notamment de la couverture) que je trouve assez impayable. De fait, la lecture est alourdie à la fois par les représentations que je n'aime pas, mais aussi par le souci du texte en japonais sous-titré, ce qui donne deux fois plus de places pour les bulles. Les cases deviennent vite chiantes à lire et je me suis retrouvé vers la page 60 à réellement considérer l'option de ne jamais le finir. Maintenant, si je n'aime pas, ce n'est pas seulement le dessin. Le scénario ne m'a absolument pas convaincu. Déjà le mec est insupportable, une vraie tête à claque qui ment et profite des autres, tout ça pour aller au Japon retrouver une lycéenne (je rappelle : MINEURE) dont il se sent amoureux. Encore une fois, je déteste être ce type mais faut bien le dire : c'est pas franchement légal, ça. Pas avec les mineures. Ajoutez ça au personnage insupportable et j'ai l'impression que la BD fait tout pour me le rendre le plus antipathique possible. Maintenant que ça a été dit, le reste de la BD est ... ben ça m'en a touché une sans faire bouger l'autre. Le type est fan du Japon et veut absolument y aller, idéalisant ce pays, sans savoir le parler et sans vraiment s'intéresser à son voyage en tant qu'étranger (sachant que le Japon n'est pas un pays où ils sont le bienvenu partout ...). Disons que sa façon d'être m'a franchement indifféré, ses considérations m'ennuient et son intrigue m'a lassé. Autant dire que je passe mon tour pour cette lecture. Franchement, je ne retire rien de bien de tout ça, et je reste surtout avec cette idée que "non d'un chien, arrêtez de fantasmer sur les adolescentes !". Peut-être qu'il s'agit simplement d'une BD d'un autre temps ...

26/04/2024 (modifier)
Par grogro
Note: 2/5
Couverture de la série La Mare
La Mare

C'est ma première ballade en compagnie de Erik Kriek. Le dessin m'a charmé, ainsi que cette couverture qui rappelle un peu le dessin de Charles Burns. Il y avait a priori tout pour me plaire, et avant toutes choses le trait un peu pictural de l'auteur, un brin naïf, allié à une colorisation du plus bel effet, les blancs créant un effet dynamique assez saisissant. Et les premières pages (que l'on pourra déguster en cliquant sur l'image) m'ont vraiment mis dans les meilleures dispositions. Elles sont splendides, et on outrepassera sans doute pas la raison en y décelant un hommage au film Shining, plus précisément à son générique. Ce que confirmera le reste de l'histoire avec cette maison maudite... Très bon départ donc, tout schuss. Et puis rapidement, on trébuche sur des dialogues maladroits. Manifestement, il n'y a pas eu de relecture car les coquilles sont nombreuses : oubli de mots, erreurs orthographiques, expression bancale, lourdeur... auxquels s'ajoutent de probables soucis de traduction. On a vu pire, mais c'est quand même agaçant. Le plus gênant, c'est la teneur même des dialogues que l'on aurait aisément pu alléger du superflu. Un exemple avec cette scène où un policier, interrogeant l'héroïne sur une disparition, lui demande « quand avez-vous vu Emilio pour la dernière fois ». Celle-ci répond alors : « Le mois dernier. Mon mari avait fait un risotto… ». Mais qu’est-ce qu’on en a à braire du risotto franchement ? A la limite, on dirait une parodie d'OSS 117, c'est dire ! Ceci n’est qu'un exemple, mais cet esprit lourdaud gâte la sauce. Les personnages ne sont pas empathiques. Le mari, en particulier, est con comme un balai, au point qu'on a franchement envie de le voir décéder rapidement. Le fameux Emilio, ami du couple de protagonistes, est quant à lui affublé d'une tête über-flippante... Reste le scénario, cousu de fil plus blanc que blanc. D'abord le gamin qui revient d'outre tombe, où le lecteur inattentif ne verra pas du tout venir le coup de l'hallucination, et puis l'histoire de ce trou d'eau noire qui attire mystérieusement ses victimes... Bref ! Je me suis ennuyé au point de finir par trouver le dessin convenu et aussi maladroit que les dialogues. Heureusement, c'est assez vite lu. N'étant pas rancunier, j'ai réservé L'Exilé, du même auteur, aventure qui se déroule au Xe siècle chez les Vikings, histoire de lui laisser une seconde chance. Mais en attendant, La Mare est une lecture tout à fait dispensable, à moins toutefois de rechercher un dessin peu banal.

25/04/2024 (modifier)
Par Hervé
Note: 2/5
Couverture de la série Quelque chose de froid
Quelque chose de froid

Je n'ai guère été convaincu par cet album, pourtant que j'attendais avec impatience. Au vu des auteurs, Pelaez qui a signé de très bon albums depuis quelques temps et Labiano, dessinateur emblématique de la série Black Op je m'attendais à un festival. J'ai même commandé la version n&b de l'album pour mieux en apprécier l'atmosphère de polar noir. Mais j'avoue ne pas avoir accroché à l'intrigue, Je ne sais si cela est dû à la voix off des premières pages qui alourdit le récit ou encore à un scénario assez bancal, qui en voulant trop rendre hommage au film noir américain, finit par se perdre voire perdre le lecteur, en tout cas j'ai eu du mal à finir cet album. Par contre le dessin de Labiano, dans la version grand format noir et blanc, ne souffre d'aucun défaut, au contraire, l'édition n&b vient renforcer la noirceur du récit. Bref, un avis assez réservé sur ce titre. Dommage.

24/04/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Joueur du Grenier
Joueur du Grenier

A l'époque de la sortie du premier tome de cette BD, je ne connaissais pas vraiment le youtubeur Joueur du Grenier et j'avais survolé cet album de gags en librairie sans les trouver drôles mais en me disant qu'il devait me manquer les références que les fans devaient avoir pour mieux l'apprécier. Mais maintenant, une douzaine d'années plus tard, je connais JDG sur le bout des doigts et l'apprécie beaucoup... et je ne peux que constater en relisant ces albums que cette BD n'a rien à voir avec l'esprit du personnage et de son humour. Les vidéos du Joueur du Grenier basent leur humour sur des coups de gueule, une dose d'autodérision, une part de politiquement incorrect, un zeste d'humour noir et un soupçon d'absurde, le tout axé autour de tests de jeux vidéo rétro. Mais cette BD, qui met en scène une version enfant du Joueur (alias Fred), se contente de conserver la partie jeux vidéo et de faire de lui un petit nerd couillon et assez loser pour produire des gags basiques dans l'esprit d'un ersatz de Kid Paddle et autres gamins gaffeurs. Que reste-t-il du vrai Joueur du Grenier ? La chemise hawaïenne et quelques insertions de noms de ses amis Youtubeurs de l'époque... C'est à peu près tout. D'ailleurs le nom de Frédéric Molas est noté sur la couverture des albums et en tant que co-scénariste mais de ce que j'ai compris de sa part, c'est qu'il s'était contenté de jeter un oeil et de donner quelques idées pour le premier tome, mais les scénarios étaient en réalité de Piratesourcil. Pire ! Le dernier tome est même sorti sans son accord ! Concrètement, je n'ai pas trouvé ces gags drôles et n'ai pas trouvé du tout les personnages attachants. Et quand s'ajoute à ça ce sentiment d'une récupération commerciale d'un succès Internet, j'ai une très faible estime de cette série.

24/04/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 2/5
Couverture de la série Amazing Fantasy
Amazing Fantasy

Fantaisie basique - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre, qui ne demande qu’une connaissance superficielle des personnages. Il regroupe les cinq épisodes de la minisérie, ainsi que le prélude, initialement parus en 2021, écrits, dessinés et encrés par Kaare Kyle Andrews. Ce dernier a également réalisé la mise en couleurs des épisodes 1 & 2 et du prélude. Celle des épisodes 3 à 5 a été réalisée par Brian Reber. En 12943, Captain America se trouve sur un navire de guerre dans un convoi, traversant des eaux infestées de bateaux allemands. En pleine nuit, les soldats sont sur les nerfs. Smitty ouvre le feu, ayant cru voir une petite embarcation. Captain America le rassure, lui dit qu’il rentrera chez lui et qu’il pourra élever son bébé, quand une double explosion se produit. Tous les hommes sont à la baille, et le superhéros essaye de ramener à la surface, tous les soldats qu’il peut localiser entre deux eaux. Mais il sent qu’il perd conscience. Il revient à lui allongé sur le ventre sur une plage, encore à demi dans l’eau. Son costume est déchiré, il est affublé d’une longue barbe, mais il a encore son bouclier sur le dos. Il n’a aucune idée d’où il se trouve, mais il n’a pas le temps d’y réfléchir car un immense faucon-lion s’abat devant lui, la gueule portant des traces de griffes. Steve Rogers parvient à le calmer, quand l’animal est soudain emporté dans les airs, entre les griffes d’un immense dragon bleu. Rogers n’hésite pas : il lance son bouclier et il parvient à faire lâcher prise au dragon. Il y a deux décennies de cela, une très jeune Natasha Romanoff s’entraine au sein de l’organisation Red Room, se battant contre d’autres jeunes filles, sous le regard d’un adulte. Elle fait mordre la poussière à Daria. Le soir, cette dernière a décidé de se venger et, avec plusieurs autres filles, elle suit Natasha dans les toilettes. Elle découvre que sa rivale s’est échappée par la petite fenêtre. Natasha parvient à déjouer l’attention des sentinelles et elle rejoint les bois pour aller au point de rendez-vous fixé par Alexa, où doit les attendre un avion. Ce dernier doit les emporter en Allemagne de l’ouest, mais il n’y a aucun appareil au lieu convenu. Daria l’a retrouvé et elle lui tire dessus, la touchant. Natasha s’écroule au sol, inconsciente. Dans le ciel de Manhattan, Spider-Man se balance au bout de sa toile, essayant d’échapper aux tirs de Green Goblin qui est à ses trousses, tout en sortant des vannes comme d’habitude. Il ne parvient pas à éviter une bombe citrouille, il lâche sa toile et chute dans le vide. Quand il rouvre les yeux, il est ligoté et dans une marmite en train de bouillir. Il se redresse d’un coup ce qui fait sauter le couvercle et découvre que des grenouilles anthropomorphes sont en train de danser autour du feu sous le récipient. Il saute hors de la marmite, alors que les autochtones sont attaqués par des oiseaux géants. La particularité des dessins animés est qu’ils peuvent s’emparer des actes les plus violents qui soient, et les présenter de manière ce qu’ils en deviennent amusants. Pour autant, Spider-Man, toujours ligoté, ne rigole pas quand un oiseau anthropomorphe géant lui retourne un coup de massue. Dans le prélude, Wolverine se bat contre une créature ourse, et succombe aux charmes d’une femme à la peau bleue. Un projet spécial de la part de l’éditeur Marvel : un artiste avec une forte personnalité graphique, l’utilisation d’un titre de série correspondant à la première apparition de Spider-Man dans le numéro 15 en 1962, une histoire ne s’inscrivant pas dans la continuité officielle de l’univers partagé Marvel. De quoi faire saliver le lecteur qui tient en ses mains une édition grand format dite Treasury Edition. L’auteur dispose effectivement d’une grande liberté puisqu’il peut choisir les superhéros qu’il veut, et mélanger l’époque de leur provenance : Captain America pris pendant la seconde guerre mondiale, Natasha Romanoff pas encore adolescente, Peter Parker adolescent semblant aux débuts de sa carrière, et encore un ou deux autres dans des versions différentes. Les voilà transportés dans un monde de Fantasy : des clans rivaux qui se font la guerre, de grandes étendues sauvages avec des bêtes fantastiques, un magnifique palais avec de grands vitraux de plusieurs mètres de haut, des combats à l’arc et la flèche, à la lance, à l’épée. Un environnement dans lequel le bouclier de Captain America trouve naturellement sa place, ainsi que les compétences d’arts martiaux de Natasha, et les acrobaties de Spider-Man. Les différents superhéros se retrouvent dans des clans opposés, et ils doivent essayer de sauver ces peuples d’un despote cruel. Un récit qui embrasse et utilise les conventions basiques de la Fantasy, avec des personnages un peu décalés, enfin surtout le costume de Spider-Man. Ce tome attire l’attention grâce à sa couverture, celle de l’épisode 1, qui évoque une peinture de Boris Vallejo, voire de Frank Frazetta (1928-2010). Elle a été réalisée par Kaare Kyle Andrews comme un hommage. Il découvre la couverture variante qu’il a réalisé pour le même épisode, dans un registre différent, un hommage à Jack Kirby pour une couverture de comics de guerre avec Captain America au premier plan. La couverture du numéro deux est dans un registre tout aussi Fantasy, beaucoup plus colorée, évoquant les peintures des frères Greg & Tim Hildebrandt. La couverture variante du même épisode est un hommage au dessin animé de Spider-Man de 1967. La couverture de l’épisode trois a été peinte à la manière de Bill Sienkiewicz dans les années 1980. Celle de l’épisode quatre est une variation sur la peinture Death Dealer de Frazetta, et celle du cinq revient à Vallejo. Quant à la couverture du prélude, il s’agit d’un hommage à la couverture de Elektra lives again (1990) de Frank Miller. En fin de tome, se trouvent les couvertures alternatives réalisées par d’autres artistes : Simone Bianchi, Alex Horley, Peach Momoko, Felipe Massafera, E.M. Gist, Mark Bagley, Phil Noto, moins inspirés que Andrews. Le lecteur entame donc sa lecture avec un horizon d’attente assez élevé : une histoire originale et des visuels au moins dépaysants, au mieux décoiffants. La première page l’agrippe de suite, avec des cases de la largeur de la page pour un effet cinématique, une sorte de trame mécanographiée pour assombrir la nuit et faire apparaître le manque de visibilité, les traits de pluie qui cingle chaque case, à la fois pour l’orage et pour une impression de scène du passé. L’artiste choisit des formes simplifiées et une stature massive pour Captain America, faisant de lui une légende vivante. L’apparition du faucon-lion est saisissante. Il change de registre graphique pour les pages consacrées à Natasha, évoquant Joe Chiodo, sans sa propension à exagérer la plastique féminine. Il repasse à des représentations simplifiées, mais avec des couleurs plus vives pour Spider-Man. Tout cela est très bien parti. Lorsque Steve Rogers reprend ses esprits, c’est sur une plage dénudée, avec quelques vagues tâches de vert pour des végétaux informes. Lorsque Peter Parker reprend ses esprits, il n’y a que des silhouettes d’arbres au fond, sans caractéristique reconnaissable. Quand Natasha reprend ses esprits, elle aperçoit une superbe tour effilée et immense dans le lointain, mais qui ne figure plus dans les cases suivantes. Par la suite, l’artiste s’en tient à cette représentation minimaliste des environnements, ne donnant pas grand-chose à voir au lecteur. Par comparaison, les personnages sont représentés avec plus de détails, et animée par une vitalité convaincante, un savoir-faire impressionnant de traits de contour pouvant sembler grossiers et approximatifs, ce qui donne une sensation de croquis réalisé sur le vif, et un sens du détail signifiant, des expressions de visage, de la posture parlante. L’artiste n’abuse pas des gros plans sur les visages. Il utilise des plans de prise de vue assez simples, qui sont faciles à suivre. La mise en couleurs vient nourrir les surfaces délimitées par les traits de contour, avec des effets de nuances maîtrisés, et des camaïeux remarquables, sans tomber dans l’épate systématique. Puis le lecteur passe au prélude consacré à Wolverine et il retrouve Kaare Kyle Andrews plus exubérant, reproduisant à merveille l’esprit de la narration de Frank Miller pour Elektra lives again, continuant en mode débridé comme il avait pu le faire pour la saison de Iron Fist qu’il a réalisée. Le lecteur se prend à regretter que le dessinateur ne se soit pas montré aussi enjoué dans les cinq épisodes de la présente minisérie. L’histoire s’avère assez linéaire : une guerre des clans ourdie par un individu qui compte bien en sortir victorieux sans avoir à se salir les mains, les autres s’étant exterminés sans qu’il n’ait à intervenir. Il faut attendre le dernier épisode pour que l’intrigue prenne une autre dimension, que la nature de l’ennemi fasse sens malgré son côté très convenu, que le comportement de l’oncle Ben trouve une explication rationnelle. Mais à ce stade, le lecteur se dit que les quatre épisodes précédents étaient un peu longs. En découvrant ce tome, le lecteur se prend à rêver d’un récit à la narration visuelle riche et enchanteresse, et à une intrigue qui utilise les conventions du genre Fantasy, pour creuser le thème de l’héroïsme. Les couvertures et le début le confortent dans cet espoir, mais arrivé à la fin du premier épisode, et en passant aux suivants, il se rend compte que l’artiste ne s’intéresse qu’aux personnages, sans chercher à concevoir des prises de vue sophistiquées, et ne faisant que le minimum pour les décors à peine existants. L’histoire reste sur une trame minimaliste, s’appuyant sur les principes caractéristiques des superhéros, la bravoure et l’expérience de Captain America, la froideur et l’efficacité de Black Widow, l’entrain et la gentillesse de Spider-Man, sans les développer. La résolution génère un regain d’intérêt, mais arrive bien tardivement. Le prélude fait miroiter ce qui aurait pu être en termes de narration visuelle.

24/04/2024 (modifier)
Couverture de la série Tous à la campagne !
Tous à la campagne !

J’aime bien ce que fait Tronchet, et j’ai rarement été déçu par ce qu’il me proposait. Mais ça a pourtant été le cas ici avec cet album, que j’ai trouvé un peu poussif au niveau de l’humour. Nous suivons un couple qui a « fait le saut », c’est-à-dire qu’ils ont quitté la ville pour s’installer à la campagne, la vraie, loin de tout. Enfin, quand on dit qu’ils ont fait ce choix, c’est surtout madame qui l’assume, le revendique, et en tire son parti. Monsieur lui, suit tout d’abord le mouvement, goguenard, pensant sans doute que cette lubie va passer à sa femme, et qu’il n’aura donc pas besoin d’argumenter pour lutter contre. Mais rapidement – et c’est là-dessus que l’humour de Tronchet joue - il n’en peut plus, et cherche à tout prix (mais discrètement) à esquiver les contraintes d’un univers et d’une solitude qu’il ne supporte pas. Il y a quelques gags vraiment amusants, le type est un peu pathétique. Mais c’est trop inégal, et globalement décevant. Disons que l’histoire de ces néoruraux en elle-même est assez plate. Ce sont juste les oppositions entre les deux personnages principaux qui valent – parfois – le détour. A emprunter à l’occasion, mais ça n’est pas le meilleur Tronchet. Note réelle 2,5/5.

23/04/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
Couverture de la série L'Ange
L'Ange

Pas franchement indispensable, cette lecture. Je l'ai emprunté pour voir ce que donnait Michel Faure dont j'avais apprécié particulièrement son Jésus Marie Joseph et je pense que cette BD est une sorte de premier jet. On y retrouve les mêmes thématiques et des personnages qui ressemblent étrangement à la version visible dans l'autre volume. Cela dit, ces deux volumes sont assez anecdotiques et franchement c'est pas très fou. On a une quête mystique qui tourne autour de l’apparition de la vierge qui enfantera le sauveur. Le tout avec du sang et de la violence, et un monde assez développé autour sans qu'on ne comprenne tout. C'était clairement destiné à être une série plus longue mais arrêtée rapidement. C'est dommage, mais en même temps le début m'a paru assez poussif et l'auteur semble partir dans plusieurs directions en même temps, avec le côté duel mystique, la représentation de la Judée ancienne, des représentations de marchands d'esclaves et une quête d'un sauveur qui semble mélanger les anciennes traditions avec le Judaïsme. L'ensemble m'a paru trop gloubi-boulga pour m'intéresser. Pour ma part, la réécriture de cette série (enfin, ce dont j'ai l'impression) m'a beaucoup plus convaincu.

23/04/2024 (modifier)