J’aime bien ce que fait Tronchet, et j’ai rarement été déçu par ce qu’il me proposait. Mais ça a pourtant été le cas ici avec cet album, que j’ai trouvé un peu poussif au niveau de l’humour.
Nous suivons un couple qui a « fait le saut », c’est-à-dire qu’ils ont quitté la ville pour s’installer à la campagne, la vraie, loin de tout. Enfin, quand on dit qu’ils ont fait ce choix, c’est surtout madame qui l’assume, le revendique, et en tire son parti. Monsieur lui, suit tout d’abord le mouvement, goguenard, pensant sans doute que cette lubie va passer à sa femme, et qu’il n’aura donc pas besoin d’argumenter pour lutter contre.
Mais rapidement – et c’est là-dessus que l’humour de Tronchet joue - il n’en peut plus, et cherche à tout prix (mais discrètement) à esquiver les contraintes d’un univers et d’une solitude qu’il ne supporte pas. Il y a quelques gags vraiment amusants, le type est un peu pathétique. Mais c’est trop inégal, et globalement décevant.
Disons que l’histoire de ces néoruraux en elle-même est assez plate. Ce sont juste les oppositions entre les deux personnages principaux qui valent – parfois – le détour.
A emprunter à l’occasion, mais ça n’est pas le meilleur Tronchet.
Note réelle 2,5/5.
Pas franchement indispensable, cette lecture. Je l'ai emprunté pour voir ce que donnait Michel Faure dont j'avais apprécié particulièrement son Jésus Marie Joseph et je pense que cette BD est une sorte de premier jet. On y retrouve les mêmes thématiques et des personnages qui ressemblent étrangement à la version visible dans l'autre volume.
Cela dit, ces deux volumes sont assez anecdotiques et franchement c'est pas très fou. On a une quête mystique qui tourne autour de l’apparition de la vierge qui enfantera le sauveur. Le tout avec du sang et de la violence, et un monde assez développé autour sans qu'on ne comprenne tout. C'était clairement destiné à être une série plus longue mais arrêtée rapidement. C'est dommage, mais en même temps le début m'a paru assez poussif et l'auteur semble partir dans plusieurs directions en même temps, avec le côté duel mystique, la représentation de la Judée ancienne, des représentations de marchands d'esclaves et une quête d'un sauveur qui semble mélanger les anciennes traditions avec le Judaïsme. L'ensemble m'a paru trop gloubi-boulga pour m'intéresser.
Pour ma part, la réécriture de cette série (enfin, ce dont j'ai l'impression) m'a beaucoup plus convaincu.
Une petite déception.
Petite, car ça se laisse quand même lire, et que Villard – qui adapte ici l’un de ses romans – est un habitué des polars poisseux, et il use plutôt bien de Paris comme décor, on visite l’envers du décor plutôt d’ailleurs, la débrouille, la drogue, le mélange des genres et des catégories sociales, avec comme fil rouge cette guitare, qui passe de mains en mains, en ne portant pas vraiment chance à celui qui la possède – généralement pas longtemps d’ailleurs.
Mais voilà, je suis sorti déçu de cette lecture, finalement peu palpitante. Une fois le concept compris, il n’y a pas vraiment de surprise, et cette guitare est un prétexte pour se balader dans Paris, pour empiler les personnages – mais qui sont si vite éjectés de l’histoire qu’on n’a pas le temps de les connaitre et/ou de s’attacher à eux.
Le dessin de Chauzy est agréable, très lisible, et colle à l’ambiance générale. Mais ça ne suffit pas pour le plaisir de lecture.
Je suis d’accord avec la dernière partie de l’avis de Ro. En effet, j’ai moi aussi vu arriver la fin de l’album en me demandant – puisqu’il ne restait plus que quelques pages, comment cela pouvait être conclu aussi rapidement. Et, de fait, cette conclusion est décevante, bâclée, expédiée, sans être satisfaisante sur le fond (tout ça pour ça ? Un happy-end trop facile, trop guimauve, contrebalançant de façon trop caricaturale l’ambiance au contraire « dark » du récit).
Mais c’est l’album dans son entier qui m’a déçu, et je ressors moins satisfait que Ro de cette lecture. Certes, l’univers est intrigant, et ces « louves » et leur « chef de meute », mais aussi le mystère entretenu autour d’une catastrophe ayant touché une île près de Venise, les pouvoirs possédés par les louves après avoir été frappées par des explosions provoqués par des kamikazes venus de cette île, on a là de quoi captiver.
Je range aussi au rayon des atouts le dessin de Contarini – même si des erreurs de perspectives, des scènes de bagarres peu claires et trop longues à mon goût m’ont parfois gêné. m'a aussi fait tiquer le fait que des « louves » cambriolent des appartements en escaladant les façades avec des chaussures à talons !
Mais rapidement l’intrigue m’a moins intéressé, m’a laissé de côté, n’avançant pas vraiment, il y a trop de choses peu ou mal expliquées. Une impression de creux, de vacuité s’imposait. Je ne suis pas non plus convaincu par l’emploi à plusieurs reprises par les personnages de l’adjectif « surréaliste », ici incongru (et je ne suis pas pour son emploi à tort et à travers en général).
Bref, une entame quelque peu alléchante, mais l’intérêt s’est étiolé, pour finir sur une grosse déception.
Oh la la la ! Mais quelle déception...
Passionnée d'Antiquité et en particulier de la période romaine, je me suis jeté sur les deux auteurs à Angoulême cette année pour me faire dédicacer l'intégrale de cette bd. La dédicace au pinceau réalisée par Vincent Pompetti est superbe, nous y reviendrons.
La bd est restée quelques temps dans ma pile à lire, je m'y suis attelé plein d'envie, la couverture est jolie, ma dédicace très belle, je savais que j'allais passer un bon moment.
Le début a été difficile mais bon, l'entreprise est gigantesque donc j'ai laissé sa chance au produit mais je commençais à tiquer. Ma dédicace est fort jolie - je l'ai déjà dit - mais le dessin à l'intérieur de la bd est... bizarre. Les visages sont souvent catastrophiques. Les perspectives sont moyennes. C'est dommage, la Guerre des Gaules aurait pu être le théâtre de décors somptueux et de visages mieux réalisés.
Et en fait, outre le dessin, le premier tome (l'intégrale se compose des deux tomes parus, cela a sans importance) n'est pas non plus desservi par un scénario des plus clairs. J'ai eu l'impression de lire un abécédaire des tribus gauloises pendant des dizaines et des dizaines de pages. Et quand on connaît un peu l'immense hétérogénéité des peuples gaulois, et bien, c'est long, c'est fastidieux et ça embrouille plus que cela n'explique.
Le premier tome n'est pas bon, le scénario passe très souvent du coq à l'âne, on saute des évènements - ce qui peut se comprendre, condenser l'ensemble de la Guerre des Gaules en 120 pages n'est pas chose aisée - mais ici, j'ai eu l'impression que les auteurs souhaitaient tout dire, en peu de temps et sans se soucier de la cohérence de l'ensemble. Le lecteur que je suis en a eu marre. J'ai mis un temps considérable à finir ce premier tome, tellement je m'ennuyais et tellement le scénario sonnait creux.
Le tome 2 est meilleur, le dessin s'améliore et le scénario est bien plus clair. On suit enfin l'avancée des troupes romaines en comprenant l'enchaînement des situations, on comprend un peu mieux qui étaient les Gaulois, leurs alliances avec César pour certains, leurs alliances entre eux pour d'autres, des fois les mêmes. On se prend enfin au jeu et l'émotion passe.
Mais ce premier tome est tellement raté - à tel point que j'ai failli ne mettre qu'une étoile - que cela ne relève malheureusement pas l'ensemble. Quel dommage.
Mouais. Je n'ai pas été convaincu par ce comic. Tout d'abord les auteurs nous parachutent sans préalable dans un monde plus ou moins futuriste dont on ne connait pas les règles (politiques, sociales ou légales). Cela s'appuie sur un visuel des plus classiques (architecture, collège US, voitures, habits) très passe partout. Ensuite le scénario essaye d'aborder des thèmes déjà très visités comme l'adoption, l'adolescence ou la parentalité d'une façon si superficielle et expéditive que cela en est assez ridicule à mes yeux.
Perso je ne me suis pas du tout senti impliqué par cette possibilité d'apporter de l'affect à un robot. Ridley Scott avait déjà exploité cette thématique en 1982 avec son inoubliable Blade Runner (C'est dire la nouveauté). Pour introduire un peu de drama les auteurs reprennent d'autres sujets (violence, sexualité) là aussi déjà vus de nombreuses fois.
Le rythme du récit est rapide (trop ?) mais il aurait fallu probablement se poser un peu pour approfondir. Je trouve que les auteurs travaillent trop sur un émotionnel très facile.
Le graphisme m'a paru assez rudimentaire dans un style semi réaliste assez peu travaillé dans les expressions et les détails. Les ambiances sont froides et uniformes. Cela manque à mes yeux cruellement de dynamisme et de vie.
De nombreuses cases sont avec un simple fond pastel et la mise en couleur froide est assez peu à mon goût.
Enfin je me suis perdu dans un final très embrouillé que je n'ai pas du tout compris.
Une déception mais je suis probablement passé à côté de nombreuses choses.
Malgré son prix angoumois, je n'ai pas été convaincu par ce triste portrait d'une cité banlieusarde des années 80.
Tout d'abord je n'ai pas aimé l'esthétique graphique proposée. Je trouve l'ensemble assez plat et laid. Les proportions me paraissent hasardeuses et j'ai eu du mal sur les représentations physiques de ces ados. Ont-ils 12/13 ans comme je le perçois graphiquement ou par certaines activités (vélo, foot) ou plutôt 15/16 ans comme m'inciteraient à le penser certains marqueurs temporels (1968-Fabius).
Ensuite je trouve que le scénario accumule beaucoup de clichés négatifs sur la vie dans la cité. L'histoire de la prostitution occasionnelle me laisse circonspect. Pas que cela n'ait pas existé mais la façon de le présenter me fait tiquer.
Enfin il n'y a aucune jeune fille dans le récit. C'est à croire que la sexualité n'était pas présente dans les préoccupations de ces jeunes hommes ! C'est d'autant plus dommage que les années 80 ne furent pas innocentes dans ce domaine avec l'apparition et la forte propagation du SIDA ;
L'accroche de l'auteur sur les mères prostituées conduirait à de nombreuses thématiques importantes (SIDA, proxénétisme, stigmatisation, police) qui ne sont pas ou peu abordées.
Une lecture décevante à mon goût.
Je n'ai lu que le premier cycle et je ne ferai pas l'effort d'en lire plus. En effet je n'ai pas du tout accroché à ce récit qui reprend des thématiques très utilisées par ailleurs.
On y retrouve un ou des mondes parallèles, un jeune garçon sang mêlé au destin messianique et un combat bien contre mal sans relief ni grande originalité. Le récit est très linéaire avec une relation garçon-fille assez plate et manquant singulièrement d'humour à mes yeux.
En effet j'ai trouvé le personnage de Milo bien pâle. Enfin j'ai eu du mal avec la représentation du père que propose Marazano : soit absent et sans personnalité (pour Milo) soit mauvais et criminel (pour Valia).
Le graphisme propose des ambiances réussies dans les terres glauques. Cela reste d'un grand classicisme qui emprunte de nombreuses expressions au manga (c'est presque obligatoire aujourd'hui). Le découpage est moderne ce qui donne du dynamisme à un récit que j'ai trouvé assez ennuyeux surtout au tome 1.
Ce n'est pas une série ado qui m'a séduit contrairement à beaucoup d'autres.
Je suis sorti de cette lecture avec le même ressenti qu'Arzak, et ma note sera la même. Surtout que, contrairement à lui, j'ai lu les deux tomes parus, c'est à dire que je sais que l'intrigue ne sera jamais conclue.
L'histoire manque d'originalité dans les grandes lignes, mais aussi dans ses détails. Les personnages ne sortent pas des clichés, à commencer par le duo principal, au départ mal assorti - même si l'on devine qu'ils sont sensés se rapprocher fortement d'ici la fin de l’histoire. Le rebelle beau gosse sur de lui et la jeune chercheuse binoclarde aux airs de bimbo qui s'ignore (toujours en short et la poitrine opulente peu cachée), on a déjà fait plus original ! Vent d'ouest et Soleil ont pondu des tonnes de séries du genre.
Idem pour le dessin et la colorisation (meilleure sur le second tome), pas désagréable, mais franchement pas mon truc.
C'est le type de série qui se laisse lire sans jamais accrocher vraiment, et qu'on oublie rapidement. Le fait qu'elle ait été abandonnée sans rien conclure ne fait qu'ajouter selon moi à son manque d'intérêt.
Grosse déception pour cet one-shot. J'avais bien aimé le seul album de Jen
Wang que j'avais lu et je pensais passer un bon moment de lecture, mais je rejoins l'avis de Mac Arthur.
On a donc droit à un récit mettant en scène deux filles que tout opposent, une étant plus introverti et studieuse et l'autre est extraverti et un peu garçon manqué. J'ai eu l'impression d'avoir déjà vu les situations décrites dans d'autres albums pour jeunes. Le scénario est long et pas vraiment captivant.
Puis il arrive un gros événement qui bouleverse la vie des héroïnes. Là cela devient un peu intéressant, mais cela arrive bien trop tard dans le récit, j'avais décroché depuis longtemps et au final cela n'occupe qu'une petite partie dans un long récit de plus de 200 pages. Je ne comprends pas trop pourquoi l'autrice n'a pas mis cet événement au centre du scénario, cela l'aurait amélioré.
Il reste le dessin qui est pas mal. À emprunter si on a des jeunes lecteurs à la maison.
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J’aime bien ce que fait Tronchet, et j’ai rarement été déçu par ce qu’il me proposait. Mais ça a pourtant été le cas ici avec cet album, que j’ai trouvé un peu poussif au niveau de l’humour. Nous suivons un couple qui a « fait le saut », c’est-à-dire qu’ils ont quitté la ville pour s’installer à la campagne, la vraie, loin de tout. Enfin, quand on dit qu’ils ont fait ce choix, c’est surtout madame qui l’assume, le revendique, et en tire son parti. Monsieur lui, suit tout d’abord le mouvement, goguenard, pensant sans doute que cette lubie va passer à sa femme, et qu’il n’aura donc pas besoin d’argumenter pour lutter contre. Mais rapidement – et c’est là-dessus que l’humour de Tronchet joue - il n’en peut plus, et cherche à tout prix (mais discrètement) à esquiver les contraintes d’un univers et d’une solitude qu’il ne supporte pas. Il y a quelques gags vraiment amusants, le type est un peu pathétique. Mais c’est trop inégal, et globalement décevant. Disons que l’histoire de ces néoruraux en elle-même est assez plate. Ce sont juste les oppositions entre les deux personnages principaux qui valent – parfois – le détour. A emprunter à l’occasion, mais ça n’est pas le meilleur Tronchet. Note réelle 2,5/5.
L'Ange
Pas franchement indispensable, cette lecture. Je l'ai emprunté pour voir ce que donnait Michel Faure dont j'avais apprécié particulièrement son Jésus Marie Joseph et je pense que cette BD est une sorte de premier jet. On y retrouve les mêmes thématiques et des personnages qui ressemblent étrangement à la version visible dans l'autre volume. Cela dit, ces deux volumes sont assez anecdotiques et franchement c'est pas très fou. On a une quête mystique qui tourne autour de l’apparition de la vierge qui enfantera le sauveur. Le tout avec du sang et de la violence, et un monde assez développé autour sans qu'on ne comprenne tout. C'était clairement destiné à être une série plus longue mais arrêtée rapidement. C'est dommage, mais en même temps le début m'a paru assez poussif et l'auteur semble partir dans plusieurs directions en même temps, avec le côté duel mystique, la représentation de la Judée ancienne, des représentations de marchands d'esclaves et une quête d'un sauveur qui semble mélanger les anciennes traditions avec le Judaïsme. L'ensemble m'a paru trop gloubi-boulga pour m'intéresser. Pour ma part, la réécriture de cette série (enfin, ce dont j'ai l'impression) m'a beaucoup plus convaincu.
La Guitare de Bo Diddley
Une petite déception. Petite, car ça se laisse quand même lire, et que Villard – qui adapte ici l’un de ses romans – est un habitué des polars poisseux, et il use plutôt bien de Paris comme décor, on visite l’envers du décor plutôt d’ailleurs, la débrouille, la drogue, le mélange des genres et des catégories sociales, avec comme fil rouge cette guitare, qui passe de mains en mains, en ne portant pas vraiment chance à celui qui la possède – généralement pas longtemps d’ailleurs. Mais voilà, je suis sorti déçu de cette lecture, finalement peu palpitante. Une fois le concept compris, il n’y a pas vraiment de surprise, et cette guitare est un prétexte pour se balader dans Paris, pour empiler les personnages – mais qui sont si vite éjectés de l’histoire qu’on n’a pas le temps de les connaitre et/ou de s’attacher à eux. Le dessin de Chauzy est agréable, très lisible, et colle à l’ambiance générale. Mais ça ne suffit pas pour le plaisir de lecture.
La Venise des louves
Je suis d’accord avec la dernière partie de l’avis de Ro. En effet, j’ai moi aussi vu arriver la fin de l’album en me demandant – puisqu’il ne restait plus que quelques pages, comment cela pouvait être conclu aussi rapidement. Et, de fait, cette conclusion est décevante, bâclée, expédiée, sans être satisfaisante sur le fond (tout ça pour ça ? Un happy-end trop facile, trop guimauve, contrebalançant de façon trop caricaturale l’ambiance au contraire « dark » du récit). Mais c’est l’album dans son entier qui m’a déçu, et je ressors moins satisfait que Ro de cette lecture. Certes, l’univers est intrigant, et ces « louves » et leur « chef de meute », mais aussi le mystère entretenu autour d’une catastrophe ayant touché une île près de Venise, les pouvoirs possédés par les louves après avoir été frappées par des explosions provoqués par des kamikazes venus de cette île, on a là de quoi captiver. Je range aussi au rayon des atouts le dessin de Contarini – même si des erreurs de perspectives, des scènes de bagarres peu claires et trop longues à mon goût m’ont parfois gêné. m'a aussi fait tiquer le fait que des « louves » cambriolent des appartements en escaladant les façades avec des chaussures à talons ! Mais rapidement l’intrigue m’a moins intéressé, m’a laissé de côté, n’avançant pas vraiment, il y a trop de choses peu ou mal expliquées. Une impression de creux, de vacuité s’imposait. Je ne suis pas non plus convaincu par l’emploi à plusieurs reprises par les personnages de l’adjectif « surréaliste », ici incongru (et je ne suis pas pour son emploi à tort et à travers en général). Bref, une entame quelque peu alléchante, mais l’intérêt s’est étiolé, pour finir sur une grosse déception.
La Guerre des Gaules
Oh la la la ! Mais quelle déception... Passionnée d'Antiquité et en particulier de la période romaine, je me suis jeté sur les deux auteurs à Angoulême cette année pour me faire dédicacer l'intégrale de cette bd. La dédicace au pinceau réalisée par Vincent Pompetti est superbe, nous y reviendrons. La bd est restée quelques temps dans ma pile à lire, je m'y suis attelé plein d'envie, la couverture est jolie, ma dédicace très belle, je savais que j'allais passer un bon moment. Le début a été difficile mais bon, l'entreprise est gigantesque donc j'ai laissé sa chance au produit mais je commençais à tiquer. Ma dédicace est fort jolie - je l'ai déjà dit - mais le dessin à l'intérieur de la bd est... bizarre. Les visages sont souvent catastrophiques. Les perspectives sont moyennes. C'est dommage, la Guerre des Gaules aurait pu être le théâtre de décors somptueux et de visages mieux réalisés. Et en fait, outre le dessin, le premier tome (l'intégrale se compose des deux tomes parus, cela a sans importance) n'est pas non plus desservi par un scénario des plus clairs. J'ai eu l'impression de lire un abécédaire des tribus gauloises pendant des dizaines et des dizaines de pages. Et quand on connaît un peu l'immense hétérogénéité des peuples gaulois, et bien, c'est long, c'est fastidieux et ça embrouille plus que cela n'explique. Le premier tome n'est pas bon, le scénario passe très souvent du coq à l'âne, on saute des évènements - ce qui peut se comprendre, condenser l'ensemble de la Guerre des Gaules en 120 pages n'est pas chose aisée - mais ici, j'ai eu l'impression que les auteurs souhaitaient tout dire, en peu de temps et sans se soucier de la cohérence de l'ensemble. Le lecteur que je suis en a eu marre. J'ai mis un temps considérable à finir ce premier tome, tellement je m'ennuyais et tellement le scénario sonnait creux. Le tome 2 est meilleur, le dessin s'améliore et le scénario est bien plus clair. On suit enfin l'avancée des troupes romaines en comprenant l'enchaînement des situations, on comprend un peu mieux qui étaient les Gaulois, leurs alliances avec César pour certains, leurs alliances entre eux pour d'autres, des fois les mêmes. On se prend enfin au jeu et l'émotion passe. Mais ce premier tome est tellement raté - à tel point que j'ai failli ne mettre qu'une étoile - que cela ne relève malheureusement pas l'ensemble. Quel dommage.
Made in Korea
Mouais. Je n'ai pas été convaincu par ce comic. Tout d'abord les auteurs nous parachutent sans préalable dans un monde plus ou moins futuriste dont on ne connait pas les règles (politiques, sociales ou légales). Cela s'appuie sur un visuel des plus classiques (architecture, collège US, voitures, habits) très passe partout. Ensuite le scénario essaye d'aborder des thèmes déjà très visités comme l'adoption, l'adolescence ou la parentalité d'une façon si superficielle et expéditive que cela en est assez ridicule à mes yeux. Perso je ne me suis pas du tout senti impliqué par cette possibilité d'apporter de l'affect à un robot. Ridley Scott avait déjà exploité cette thématique en 1982 avec son inoubliable Blade Runner (C'est dire la nouveauté). Pour introduire un peu de drama les auteurs reprennent d'autres sujets (violence, sexualité) là aussi déjà vus de nombreuses fois. Le rythme du récit est rapide (trop ?) mais il aurait fallu probablement se poser un peu pour approfondir. Je trouve que les auteurs travaillent trop sur un émotionnel très facile. Le graphisme m'a paru assez rudimentaire dans un style semi réaliste assez peu travaillé dans les expressions et les détails. Les ambiances sont froides et uniformes. Cela manque à mes yeux cruellement de dynamisme et de vie. De nombreuses cases sont avec un simple fond pastel et la mise en couleur froide est assez peu à mon goût. Enfin je me suis perdu dans un final très embrouillé que je n'ai pas du tout compris. Une déception mais je suis probablement passé à côté de nombreuses choses.
TMLP (Ta mère la pute)
Malgré son prix angoumois, je n'ai pas été convaincu par ce triste portrait d'une cité banlieusarde des années 80. Tout d'abord je n'ai pas aimé l'esthétique graphique proposée. Je trouve l'ensemble assez plat et laid. Les proportions me paraissent hasardeuses et j'ai eu du mal sur les représentations physiques de ces ados. Ont-ils 12/13 ans comme je le perçois graphiquement ou par certaines activités (vélo, foot) ou plutôt 15/16 ans comme m'inciteraient à le penser certains marqueurs temporels (1968-Fabius). Ensuite je trouve que le scénario accumule beaucoup de clichés négatifs sur la vie dans la cité. L'histoire de la prostitution occasionnelle me laisse circonspect. Pas que cela n'ait pas existé mais la façon de le présenter me fait tiquer. Enfin il n'y a aucune jeune fille dans le récit. C'est à croire que la sexualité n'était pas présente dans les préoccupations de ces jeunes hommes ! C'est d'autant plus dommage que les années 80 ne furent pas innocentes dans ce domaine avec l'apparition et la forte propagation du SIDA ; L'accroche de l'auteur sur les mères prostituées conduirait à de nombreuses thématiques importantes (SIDA, proxénétisme, stigmatisation, police) qui ne sont pas ou peu abordées. Une lecture décevante à mon goût.
Le Monde de Milo
Je n'ai lu que le premier cycle et je ne ferai pas l'effort d'en lire plus. En effet je n'ai pas du tout accroché à ce récit qui reprend des thématiques très utilisées par ailleurs. On y retrouve un ou des mondes parallèles, un jeune garçon sang mêlé au destin messianique et un combat bien contre mal sans relief ni grande originalité. Le récit est très linéaire avec une relation garçon-fille assez plate et manquant singulièrement d'humour à mes yeux. En effet j'ai trouvé le personnage de Milo bien pâle. Enfin j'ai eu du mal avec la représentation du père que propose Marazano : soit absent et sans personnalité (pour Milo) soit mauvais et criminel (pour Valia). Le graphisme propose des ambiances réussies dans les terres glauques. Cela reste d'un grand classicisme qui emprunte de nombreuses expressions au manga (c'est presque obligatoire aujourd'hui). Le découpage est moderne ce qui donne du dynamisme à un récit que j'ai trouvé assez ennuyeux surtout au tome 1. Ce n'est pas une série ado qui m'a séduit contrairement à beaucoup d'autres.
Shrög
Je suis sorti de cette lecture avec le même ressenti qu'Arzak, et ma note sera la même. Surtout que, contrairement à lui, j'ai lu les deux tomes parus, c'est à dire que je sais que l'intrigue ne sera jamais conclue. L'histoire manque d'originalité dans les grandes lignes, mais aussi dans ses détails. Les personnages ne sortent pas des clichés, à commencer par le duo principal, au départ mal assorti - même si l'on devine qu'ils sont sensés se rapprocher fortement d'ici la fin de l’histoire. Le rebelle beau gosse sur de lui et la jeune chercheuse binoclarde aux airs de bimbo qui s'ignore (toujours en short et la poitrine opulente peu cachée), on a déjà fait plus original ! Vent d'ouest et Soleil ont pondu des tonnes de séries du genre. Idem pour le dessin et la colorisation (meilleure sur le second tome), pas désagréable, mais franchement pas mon truc. C'est le type de série qui se laisse lire sans jamais accrocher vraiment, et qu'on oublie rapidement. Le fait qu'elle ait été abandonnée sans rien conclure ne fait qu'ajouter selon moi à son manque d'intérêt.
La Tête dans les étoiles
Grosse déception pour cet one-shot. J'avais bien aimé le seul album de Jen Wang que j'avais lu et je pensais passer un bon moment de lecture, mais je rejoins l'avis de Mac Arthur. On a donc droit à un récit mettant en scène deux filles que tout opposent, une étant plus introverti et studieuse et l'autre est extraverti et un peu garçon manqué. J'ai eu l'impression d'avoir déjà vu les situations décrites dans d'autres albums pour jeunes. Le scénario est long et pas vraiment captivant. Puis il arrive un gros événement qui bouleverse la vie des héroïnes. Là cela devient un peu intéressant, mais cela arrive bien trop tard dans le récit, j'avais décroché depuis longtemps et au final cela n'occupe qu'une petite partie dans un long récit de plus de 200 pages. Je ne comprends pas trop pourquoi l'autrice n'a pas mis cet événement au centre du scénario, cela l'aurait amélioré. Il reste le dessin qui est pas mal. À emprunter si on a des jeunes lecteurs à la maison.