Ce qui est extraordinaire avec Guibert est à quel point il est capable de changer de style pour que son dessin s'adapte le plus parfaitement possible au récit. Ici, comme c'est de l'humour, son dessin est minimaliste et parfait pour de l'humour.
Dommage que les gags ne soient pas hilarants. Or, rien ne m'ennuie plus qu'une BD humoristique qui ne me fait pas rire. Il y a certes quelques répliques qui m'ont fait sourire et deux-trois réflexions vaguement intéressant, mais la plupart du temps j'ai trouvé que c'état verbeux et qu'au bout d'un moment cela tournait quand même un peu en rond.
À la limite, cela peut-être une curiosité à emprunter si on est un fan de Guibert et qu'on veut voir comment il se débrouille dans un genre nouveau pour lui.
Mouais, bof.
Je n’ai lu que l’un des deux albums (le premier) – mais l’histoire est indépendante. En tout cas, même si elle se laisse lire, elle ne m’a clairement pas enthousiasmé. Disons que c’est un polar ultra classique, plus proche de la série américaine lambda que du film d’auteur !
Même si l’intrigue se déroule à New-York, le héros est un flic belge (détail qui fait exotique, avec ses grosses moustaches en plus, mais qui n’a ici en fait aucune importance, tant il aurait tout aussi bien pu être américain sans changer l’intrigue). Mais bien sûr d’origine sicilienne, ce qui est parfait pour le voir impliqué dans une sordide affaire, et mis en relation avec le chef mafieux local.
Ça se laisse lire, mais le scénario de Delvaux, sans sortir du déjà-vu, abuse des « hasards » et autres facilités scénaristiques qui lassent rapidement. Outre les liaisons siciliennes improbables citées plus haut, notre héros va tomber par hasard lors de son enquête sur la mère d’une victime, forcément canon, qui va forcément tomber amoureuse de lui, l’inviter chez elle, où son autre fils, super doué en informatique, va lui permettre de résoudre l’énigme et de découvrir le tueur en série qui sévissait (et qui avait tué, outre le gamin de la copine du héros, la fille du chef mafieux – qui lui-même avait tué le père du héros il y a longtemps !). Bref, elle est pas belle la vie de scénariste ?
Scénariste que Francq va larguer au bout de deux albums, pour accompagner Van Hamme dans le méga-succès Largo Winch. Par certains côtés, « Léo Tomasini » en est presque une ébauche graphique. Les nanas bombasses et pulpeuses (et qui « tombent dans les bras » du héros sans qu’il ait beaucoup d’effort de séduction à faire), un héros efficace, au charme et au dynamisme affirmé, qui s’adapte à toutes les situations, etc.
Van Hamme va juste lui ajouter quelques millions pour que ce soit plus simple – et des scénarios un peu plus crédibles que celui de Delvaux, et voilà.
Pour ce qui concerne Léo Tomasini, les amateurs de polars classiques sans surprise et ceux qui veulent découvrir Francq avant Largo peuvent y jeter un coup d’œil. Mais il ne faut clairement pas en faire une priorité.
Presque 30 ans après les deux premiers crossover Batman / Spawn, il y en a un troisième qui sort et cette fois-ci Todd McFarlane est le scénariste.
Encore une fois, le seul point fort du récit est le dessin qui est superbe parce que le scénario est vraiment pas terrible. Il faut dire que McFarlane s'inspire de la période où Capullo dessinait le Batman de Scott Snyder et c'est une époque de Batman que je n'aime pas.
On retrouve dans ce que je n'aimais pas chez Snyder à savoir l'organisation secrète des hiboux qui contrôlent tous et savent tous et en plus il y a une apparition du Joker avec son visage déchiré bien dégueulasse. Et comme c'est McFarlane qui scénarise on a aussi droit à des scènes bien bourrines. Et aussi on n’échappe pas aux clichés liés au crossover: dans les trois rencontre Batman / Spawn, les trois héros enquêtent parallèle sur une affaire criminelle, se battent lorsqu'ils se rencontrent et ensuite ils font équipe pour batte les méchants.
Ah oui, le récit doit faire 50 pages maximum et pour que cela fasses la taille d'un album de comics normal, Urban a mis la même histoire en trois version différentes: une en couleur ,une en noir et blanc et un qui montre les crayonnés. J'imagine que cela peut plaire aux gros fans de Capullo de voir les différentes étapes de son travail et comme la version en noir et blanc est en vo, on peut s'amuser à voir les différences de la traduction française ou pratiquer son anglais, mais perso je vois surtout un moyen d'Urban de faire le plus de fric possible parce qu'il aurait très bien pu sortir les trois récits Batman / Spawn dans le même album.
Lorsqu'il est apparu en 1992, Spawn est vite devenu le super-héros non-DC et non-Marvel le plus connu et populaire. C'est donc naturel que le personnage a finit par avoir des crossovers avec d'autres super-héros comme Batman. En 1994, débarque deux one-shot narrant leur rencontre, une scénarisé par Frank Miller qui se passe dans son univers de Batman et dessiné par le créateur de Spawn et une autre scénarisé par le trio Grant-Moench-Dixon qui étaient les scénaristes sur les trois séries de Batman durant les années 1992-1998 et montre donc une version plus traditionnel de Batman.
Le one-shot de Miller est vraiment le plus mauvais des deux. On est à l'époque où l'auteur vedette commence à s'auto-caricaturer et ses défauts deviennent plus évidents. Si vous trouvez que ''Batman - The Dark Knight returns'' s'est bourrin, vous allez le trouver subtil après avoir vu ce que fait Miller ici. Une scène qui m'a fait particulièrement rigolé c'est qu'après que Batman tabasse Spawn, ce dernier augmente ses pouvoirs et tabasse à son tour Batman....sauf que si Miller prends bien le soin de montrer Batman le super-badasse viril humilié Spawn, Spawn humilie Batman...hors-champs parce que Miller veut pas montrer son Batman comme inférieur même le temps d'une page.
L'autre récit est un peu mieux sans plus. Le ton du récit est fantastique comme c'était le cas dans certains récits de Grant et Moench publié à l'époque et je pense que le fantastique ne va pas du tout à Batman sauf pour de rare exception. En gros, c'est une histoire de comics médiocre et cela ne me dérangerais pas de le retrouver dans une de ses intégrales qui publie tous les aventures d'un super-héros, mais qui ne mérite pas d'être bien mis en avant dans un album qui ne contient que deux récits.
Au final, le point fort des deux récits est le dessin, surtout celui de McFarlane qui fait selon moi un des meilleurs dessinateurs qui ont immergé au début des années 90. En gros, c'est à lire si vous aimez les scènes d'actions bourrine qui sont bien dessiné comme c'était le cas dans trop de comics de l'époque où on privilégiait souvent le visuel sur la profondeur du scénario.
Comme c'est trop souvent le cas avec les crossovers comics, le résultat est au final d'un intérêt limité et c'est oubliable sauf si on veut absolument tout collectionner les albums de Batman et/ou Spawn.
J’avais plutôt apprécié Mirador - Tête de mort, autre album autobiographique de David Cenou, mais j’ai beaucoup moins accroché à « Yougo - Un conscrit casque bleu ».
D’abord parce que j’ai eu beaucoup de mal avec le protagoniste, nommé Samuel Marchadier dans l’histoire, mais il s’agit bien de l’auteur dans sa jeunesse. Je réalise bien qu’il n’est plus comme ça, et qu’il fait preuve de beaucoup d’honnêteté et de transparence. Mais reste que pour le simple lecteur que je suis, devoir suivre un individu aussi horripilant et peu attachant pendant plus de 300 pages fut un véritable calvaire.
Surtout qu’il ne se passe presque rien pendant lesdites 300 pages. Tours de garde, conduites en camion blindé, bastons et autres engueulades avec ses collègues… les évènements sont d’une banalité assommante.
La mise en image n’est pas vraiment ma tasse de thé non plus.
Bref, un gros bof en ce qui me concerne.
Comme Ro j’ai été attiré par cette couverture, qui mêle onirisme et froideur, ce qui m’a fait espérer découvrir une pépite fortement inspirée par le surréalisme.
En fait, je suis moi aussi sorti déçu de ma lecture. D’abord parce que si le dessin est effectivement intéressant, avec un fantastique onirique assez présent, je n’ai pas aimé la colorisation, trop froide, trop lisse à mon goût. C’est aussi un dessin (et une colorisation) au rendu inégal, et plusieurs planches sont vraiment difficiles à déchiffrer.
Mais ce sont surtout les histoires qui m’ont laissé sur ma faim. Je n’ai jamais réussi à complètement entrer dedans. Les promesses de la couverture n’ont pas été tenues en tout cas, dommage.
Daniel Varenne s’est inspiré d’archives et de documents d’époques pour retracer un des épisodes des guerres de religion qui ont ensanglanté la France, au milieu du XVIème siècle. Durant quelques jours une forte troupe de soldats et mercenaires catholiques prend d’assaut les hauteurs des Alpes où sont réfugiés des protestants vaudois. Massacres et pendaisons vont bon train, les soudards pillent. Et puis ça tourne mal, les Vaudois contre attaquent, et c’est une retraite piteuse, les massacres changeant de camp.
L’intrigue est rythmée, et le cadre historique intéressant. Le cadre géographique aussi d’ailleurs.
Mais je suis resté sur ma faim pour cette lecture.
En effet, le dessin de Gérard Crépel – dont cela semble la seule incursion dans la BD – est souvent difficile à suivre. Inégal et pas toujours réussi. Mais aussi avec des planches souvent dures à lire, avec des textes en Noir sur fond sombre, des personnages parfois difficiles à reconnaitre. Certains passages donnent une lecture laborieuse, c’est dommage.
Note réelle 2,5/5 (j'aurais pourtant bien voulu mieux noter cet album).
SPOILER
Un album très dérangeant , faut dire que je ne m’attendais pas du tout à ça et que je ne sais plus comment j’en suis venue à le prendre à la bibli.
Peut être que j’ai été attirée par son aspect graphique, c’est vrai que je le trouve très beau, j’adore la créativité du dessin et sa « folie » mais en même temps cela reste accessible à la lecture, même si c’est parfois trop bavard (les longs échanges avec Panthère notamment).
Mais j’ai commencer à avancer avec inquiétude dans ma lecture en voyant tous les sous entendu malsain qui arrivaient (les massages, le visage du père illisible, la panthère qui lèche le dos de Christine), je me suis alors dit qu’on allait vers une métaphore d’une agression pedophile, à la fin ça me semble bien être le cas mais le rôle de la panthère me laisse perplexe : le doute sur ses intensions est mis de manière volontaire et je ne comprend pas vraiment pourquoi.
La dernière réplique de la petite Christine me semble aussi très adulte alors qu’elle avait jusqu’à présent des réactions vraiment de son âge (enfant), puis je me suis souvenue de la réponse du narrateur dans la Bd Comment j’ai tué Pierre qui faisait très adulte aussi mais qu’il avait bien dit dans la vraie vie à son agresseur, donc peut être .
Dans l’ensemble je ne recommande pas cette bd car j’en ressors avec un sentiment de malaise et de tristesse, c’est un peu le genre d’œuvre où j’ai envie de dire : à ne pas mettre entre toutes les mains.
(Par contre c’est drôle en lisant les critiques des autres lecteurs je ne reconnais pas du tout ma lecture et c’est assez rare, lol)
Chantal Montellier a été un pilier de la première période des éditions des Humanoïdes associés, chez qui elle a publié pas mal d’albums, même si elle semble un peu oubliée aujourd’hui (si j’en crois le peu d’avis placés sur ses séries).
J’en ai lu un certain nombre, et, malgré une certaine originalité – voire une originalité certaine, et de réelles qualités, j’ai toujours eu du mal à accrocher complètement. Et c’est encore le cas avec cet album.
Le dessin a quelque chose de Tardi dans l’utilisation d’un Noir et Blanc assez gras et pour les visages des personnages. Pas désagréable. Mais c’est surtout la colorisation qui me gêne, comme le plus souvent avec cette auteure. J’ai parlé de Noir et Blanc. Mais elle introduit aussi des touches de couleur (cela donne une sorte de bichromie), et très souvent elle n’utilise que des dégradés de gris. C’est original, et sans doute très daté. Mais le rendu très froid ne me convient pas forcément.
Les histoires s’inspirent pour certaines d’auteurs comme Guyotat (dont le pavé – seule œuvre évoquée ici que j’aie lue – est ici retranscrit en quatre pages !), ou Woolf, c’est parfois une création de Montellier. C’est très court à chaque fois et là aussi ça m’a laissé froid, je n’ai pas vraiment accroché.
Je n’ai pas vraiment accroché au dessin, et à la mise en pages (un texte – y compris les dialogues – relativement abondant, placé sous les cases). Et le début s’est avéré plutôt chiant. C’est dire si j’ai dû me faire un peu violence pour aller plus loin et ne pas abandonner ma lecture sur ces très mauvaises impressions. Je l’ai fait parce qu’apparemment plusieurs lecteurs y avaient trouvé d’énormes qualités.
Bon, arrivé au bout, je dois reconnaitre que cet album ne m’a définitivement pas accroché, qu’il n’est sans doute pas fait pour moi. Car, malgré un dernier tiers virant sur le thriller, et quelques saillies drolatiques dans les dialogues (surtout lorsque Anne parle de sa sœur), j’ai trouvé l’ensemble un peu indigeste, et parfois ennuyeux.
Fond et forme ne sont pas engageants (trop verbeux, trop statique, trop nombriliste, je ne sais pas), et en plus sur la fin j’ai trouvé pas mal de passages hautement improbables (l’intello New-yorkaise finissant SDF en recherchant sa sœur – celle-ci la retrouvant après l’avoir vue dans un reportage télé sur les SDF !; le délire autour de cet amoureux transi qui se finit par un duel au lance-roquette qui éparpille des dizaines de flics), ou alors des trucs m’ont échappé.
Bof bof donc.
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Le Smartphone et le balayeur
Ce qui est extraordinaire avec Guibert est à quel point il est capable de changer de style pour que son dessin s'adapte le plus parfaitement possible au récit. Ici, comme c'est de l'humour, son dessin est minimaliste et parfait pour de l'humour. Dommage que les gags ne soient pas hilarants. Or, rien ne m'ennuie plus qu'une BD humoristique qui ne me fait pas rire. Il y a certes quelques répliques qui m'ont fait sourire et deux-trois réflexions vaguement intéressant, mais la plupart du temps j'ai trouvé que c'état verbeux et qu'au bout d'un moment cela tournait quand même un peu en rond. À la limite, cela peut-être une curiosité à emprunter si on est un fan de Guibert et qu'on veut voir comment il se débrouille dans un genre nouveau pour lui.
Léo Tomasini
Mouais, bof. Je n’ai lu que l’un des deux albums (le premier) – mais l’histoire est indépendante. En tout cas, même si elle se laisse lire, elle ne m’a clairement pas enthousiasmé. Disons que c’est un polar ultra classique, plus proche de la série américaine lambda que du film d’auteur ! Même si l’intrigue se déroule à New-York, le héros est un flic belge (détail qui fait exotique, avec ses grosses moustaches en plus, mais qui n’a ici en fait aucune importance, tant il aurait tout aussi bien pu être américain sans changer l’intrigue). Mais bien sûr d’origine sicilienne, ce qui est parfait pour le voir impliqué dans une sordide affaire, et mis en relation avec le chef mafieux local. Ça se laisse lire, mais le scénario de Delvaux, sans sortir du déjà-vu, abuse des « hasards » et autres facilités scénaristiques qui lassent rapidement. Outre les liaisons siciliennes improbables citées plus haut, notre héros va tomber par hasard lors de son enquête sur la mère d’une victime, forcément canon, qui va forcément tomber amoureuse de lui, l’inviter chez elle, où son autre fils, super doué en informatique, va lui permettre de résoudre l’énigme et de découvrir le tueur en série qui sévissait (et qui avait tué, outre le gamin de la copine du héros, la fille du chef mafieux – qui lui-même avait tué le père du héros il y a longtemps !). Bref, elle est pas belle la vie de scénariste ? Scénariste que Francq va larguer au bout de deux albums, pour accompagner Van Hamme dans le méga-succès Largo Winch. Par certains côtés, « Léo Tomasini » en est presque une ébauche graphique. Les nanas bombasses et pulpeuses (et qui « tombent dans les bras » du héros sans qu’il ait beaucoup d’effort de séduction à faire), un héros efficace, au charme et au dynamisme affirmé, qui s’adapte à toutes les situations, etc. Van Hamme va juste lui ajouter quelques millions pour que ce soit plus simple – et des scénarios un peu plus crédibles que celui de Delvaux, et voilà. Pour ce qui concerne Léo Tomasini, les amateurs de polars classiques sans surprise et ceux qui veulent découvrir Francq avant Largo peuvent y jeter un coup d’œil. Mais il ne faut clairement pas en faire une priorité.
Batman / Spawn
Presque 30 ans après les deux premiers crossover Batman / Spawn, il y en a un troisième qui sort et cette fois-ci Todd McFarlane est le scénariste. Encore une fois, le seul point fort du récit est le dessin qui est superbe parce que le scénario est vraiment pas terrible. Il faut dire que McFarlane s'inspire de la période où Capullo dessinait le Batman de Scott Snyder et c'est une époque de Batman que je n'aime pas. On retrouve dans ce que je n'aimais pas chez Snyder à savoir l'organisation secrète des hiboux qui contrôlent tous et savent tous et en plus il y a une apparition du Joker avec son visage déchiré bien dégueulasse. Et comme c'est McFarlane qui scénarise on a aussi droit à des scènes bien bourrines. Et aussi on n’échappe pas aux clichés liés au crossover: dans les trois rencontre Batman / Spawn, les trois héros enquêtent parallèle sur une affaire criminelle, se battent lorsqu'ils se rencontrent et ensuite ils font équipe pour batte les méchants. Ah oui, le récit doit faire 50 pages maximum et pour que cela fasses la taille d'un album de comics normal, Urban a mis la même histoire en trois version différentes: une en couleur ,une en noir et blanc et un qui montre les crayonnés. J'imagine que cela peut plaire aux gros fans de Capullo de voir les différentes étapes de son travail et comme la version en noir et blanc est en vo, on peut s'amuser à voir les différences de la traduction française ou pratiquer son anglais, mais perso je vois surtout un moyen d'Urban de faire le plus de fric possible parce qu'il aurait très bien pu sortir les trois récits Batman / Spawn dans le même album.
Batman / Spawn 1994
Lorsqu'il est apparu en 1992, Spawn est vite devenu le super-héros non-DC et non-Marvel le plus connu et populaire. C'est donc naturel que le personnage a finit par avoir des crossovers avec d'autres super-héros comme Batman. En 1994, débarque deux one-shot narrant leur rencontre, une scénarisé par Frank Miller qui se passe dans son univers de Batman et dessiné par le créateur de Spawn et une autre scénarisé par le trio Grant-Moench-Dixon qui étaient les scénaristes sur les trois séries de Batman durant les années 1992-1998 et montre donc une version plus traditionnel de Batman. Le one-shot de Miller est vraiment le plus mauvais des deux. On est à l'époque où l'auteur vedette commence à s'auto-caricaturer et ses défauts deviennent plus évidents. Si vous trouvez que ''Batman - The Dark Knight returns'' s'est bourrin, vous allez le trouver subtil après avoir vu ce que fait Miller ici. Une scène qui m'a fait particulièrement rigolé c'est qu'après que Batman tabasse Spawn, ce dernier augmente ses pouvoirs et tabasse à son tour Batman....sauf que si Miller prends bien le soin de montrer Batman le super-badasse viril humilié Spawn, Spawn humilie Batman...hors-champs parce que Miller veut pas montrer son Batman comme inférieur même le temps d'une page. L'autre récit est un peu mieux sans plus. Le ton du récit est fantastique comme c'était le cas dans certains récits de Grant et Moench publié à l'époque et je pense que le fantastique ne va pas du tout à Batman sauf pour de rare exception. En gros, c'est une histoire de comics médiocre et cela ne me dérangerais pas de le retrouver dans une de ses intégrales qui publie tous les aventures d'un super-héros, mais qui ne mérite pas d'être bien mis en avant dans un album qui ne contient que deux récits. Au final, le point fort des deux récits est le dessin, surtout celui de McFarlane qui fait selon moi un des meilleurs dessinateurs qui ont immergé au début des années 90. En gros, c'est à lire si vous aimez les scènes d'actions bourrine qui sont bien dessiné comme c'était le cas dans trop de comics de l'époque où on privilégiait souvent le visuel sur la profondeur du scénario. Comme c'est trop souvent le cas avec les crossovers comics, le résultat est au final d'un intérêt limité et c'est oubliable sauf si on veut absolument tout collectionner les albums de Batman et/ou Spawn.
Yougo - Un conscrit casque bleu
J’avais plutôt apprécié Mirador - Tête de mort, autre album autobiographique de David Cenou, mais j’ai beaucoup moins accroché à « Yougo - Un conscrit casque bleu ». D’abord parce que j’ai eu beaucoup de mal avec le protagoniste, nommé Samuel Marchadier dans l’histoire, mais il s’agit bien de l’auteur dans sa jeunesse. Je réalise bien qu’il n’est plus comme ça, et qu’il fait preuve de beaucoup d’honnêteté et de transparence. Mais reste que pour le simple lecteur que je suis, devoir suivre un individu aussi horripilant et peu attachant pendant plus de 300 pages fut un véritable calvaire. Surtout qu’il ne se passe presque rien pendant lesdites 300 pages. Tours de garde, conduites en camion blindé, bastons et autres engueulades avec ses collègues… les évènements sont d’une banalité assommante. La mise en image n’est pas vraiment ma tasse de thé non plus. Bref, un gros bof en ce qui me concerne.
Aventures de Tristan Karma - Zoo
Comme Ro j’ai été attiré par cette couverture, qui mêle onirisme et froideur, ce qui m’a fait espérer découvrir une pépite fortement inspirée par le surréalisme. En fait, je suis moi aussi sorti déçu de ma lecture. D’abord parce que si le dessin est effectivement intéressant, avec un fantastique onirique assez présent, je n’ai pas aimé la colorisation, trop froide, trop lisse à mon goût. C’est aussi un dessin (et une colorisation) au rendu inégal, et plusieurs planches sont vraiment difficiles à déchiffrer. Mais ce sont surtout les histoires qui m’ont laissé sur ma faim. Je n’ai jamais réussi à complètement entrer dedans. Les promesses de la couverture n’ont pas été tenues en tout cas, dommage.
Les Hautes Ténèbres
Daniel Varenne s’est inspiré d’archives et de documents d’époques pour retracer un des épisodes des guerres de religion qui ont ensanglanté la France, au milieu du XVIème siècle. Durant quelques jours une forte troupe de soldats et mercenaires catholiques prend d’assaut les hauteurs des Alpes où sont réfugiés des protestants vaudois. Massacres et pendaisons vont bon train, les soudards pillent. Et puis ça tourne mal, les Vaudois contre attaquent, et c’est une retraite piteuse, les massacres changeant de camp. L’intrigue est rythmée, et le cadre historique intéressant. Le cadre géographique aussi d’ailleurs. Mais je suis resté sur ma faim pour cette lecture. En effet, le dessin de Gérard Crépel – dont cela semble la seule incursion dans la BD – est souvent difficile à suivre. Inégal et pas toujours réussi. Mais aussi avec des planches souvent dures à lire, avec des textes en Noir sur fond sombre, des personnages parfois difficiles à reconnaitre. Certains passages donnent une lecture laborieuse, c’est dommage. Note réelle 2,5/5 (j'aurais pourtant bien voulu mieux noter cet album).
Panthère
SPOILER Un album très dérangeant , faut dire que je ne m’attendais pas du tout à ça et que je ne sais plus comment j’en suis venue à le prendre à la bibli. Peut être que j’ai été attirée par son aspect graphique, c’est vrai que je le trouve très beau, j’adore la créativité du dessin et sa « folie » mais en même temps cela reste accessible à la lecture, même si c’est parfois trop bavard (les longs échanges avec Panthère notamment). Mais j’ai commencer à avancer avec inquiétude dans ma lecture en voyant tous les sous entendu malsain qui arrivaient (les massages, le visage du père illisible, la panthère qui lèche le dos de Christine), je me suis alors dit qu’on allait vers une métaphore d’une agression pedophile, à la fin ça me semble bien être le cas mais le rôle de la panthère me laisse perplexe : le doute sur ses intensions est mis de manière volontaire et je ne comprend pas vraiment pourquoi. La dernière réplique de la petite Christine me semble aussi très adulte alors qu’elle avait jusqu’à présent des réactions vraiment de son âge (enfant), puis je me suis souvenue de la réponse du narrateur dans la Bd Comment j’ai tué Pierre qui faisait très adulte aussi mais qu’il avait bien dit dans la vraie vie à son agresseur, donc peut être . Dans l’ensemble je ne recommande pas cette bd car j’en ressors avec un sentiment de malaise et de tristesse, c’est un peu le genre d’œuvre où j’ai envie de dire : à ne pas mettre entre toutes les mains. (Par contre c’est drôle en lisant les critiques des autres lecteurs je ne reconnais pas du tout ma lecture et c’est assez rare, lol)
Lectures
Chantal Montellier a été un pilier de la première période des éditions des Humanoïdes associés, chez qui elle a publié pas mal d’albums, même si elle semble un peu oubliée aujourd’hui (si j’en crois le peu d’avis placés sur ses séries). J’en ai lu un certain nombre, et, malgré une certaine originalité – voire une originalité certaine, et de réelles qualités, j’ai toujours eu du mal à accrocher complètement. Et c’est encore le cas avec cet album. Le dessin a quelque chose de Tardi dans l’utilisation d’un Noir et Blanc assez gras et pour les visages des personnages. Pas désagréable. Mais c’est surtout la colorisation qui me gêne, comme le plus souvent avec cette auteure. J’ai parlé de Noir et Blanc. Mais elle introduit aussi des touches de couleur (cela donne une sorte de bichromie), et très souvent elle n’utilise que des dégradés de gris. C’est original, et sans doute très daté. Mais le rendu très froid ne me convient pas forcément. Les histoires s’inspirent pour certaines d’auteurs comme Guyotat (dont le pavé – seule œuvre évoquée ici que j’aie lue – est ici retranscrit en quatre pages !), ou Woolf, c’est parfois une création de Montellier. C’est très court à chaque fois et là aussi ça m’a laissé froid, je n’ai pas vraiment accroché.
Pourquoi je déteste Saturne
Je n’ai pas vraiment accroché au dessin, et à la mise en pages (un texte – y compris les dialogues – relativement abondant, placé sous les cases). Et le début s’est avéré plutôt chiant. C’est dire si j’ai dû me faire un peu violence pour aller plus loin et ne pas abandonner ma lecture sur ces très mauvaises impressions. Je l’ai fait parce qu’apparemment plusieurs lecteurs y avaient trouvé d’énormes qualités. Bon, arrivé au bout, je dois reconnaitre que cet album ne m’a définitivement pas accroché, qu’il n’est sans doute pas fait pour moi. Car, malgré un dernier tiers virant sur le thriller, et quelques saillies drolatiques dans les dialogues (surtout lorsque Anne parle de sa sœur), j’ai trouvé l’ensemble un peu indigeste, et parfois ennuyeux. Fond et forme ne sont pas engageants (trop verbeux, trop statique, trop nombriliste, je ne sais pas), et en plus sur la fin j’ai trouvé pas mal de passages hautement improbables (l’intello New-yorkaise finissant SDF en recherchant sa sœur – celle-ci la retrouvant après l’avoir vue dans un reportage télé sur les SDF !; le délire autour de cet amoureux transi qui se finit par un duel au lance-roquette qui éparpille des dizaines de flics), ou alors des trucs m’ont échappé. Bof bof donc.