L'auteur a offert avec Hugo aux jeunes lecteurs de trépidantes aventures moyenâgeuses. Longtemps après, il offre peu ou prou la même chose aux ados. Le ton est tendu, il y a parfois du désespoir et du découragement mais aussi de l'envie et de l'audace.
Mais la magie ne prend pas. J'ai la sensation de voir une partie de jeu de rôles où l'action est primordiale au détriment des décors parfois bien vides et d'onomatopées quasi-inexistantes.
Si les dragons sont bien détaillés et en mouvement, les humains souffrent d'une rigidité assez poussée, ils devaient avoir la main lourde sur l'amidon. Et puis cette manie de dessiner les visages de 3/4, ça donne parfois le sentiment d'être au pays de Minecraft...
Gros joueur de Cyberpunk (je jouais au jeu de rôles il y a 30 ans déjà), j'étais théoriquement un bon client pour ce comics dérivé du jeu vidéo. Mais j'ai été très déçu.
Pour commencer, je n'aime pas du tout le dessin de Danijel Zezelj. Je le trouve laid, privilégiant trop son esthétique personnelle au détriment de la lisibilité, et trop les visages des personnages au détriment de décors sans profondeur ou simplement vides.
Ensuite je trouve l'histoire mal racontée. A l'instar du dessin, elle se la joue trop, essayant d'appuyer son aspect dark et cool au détriment de sa clarté elle aussi. J'ai beau connaitre sur le bout des doigts l'univers de Night City, j'ai eu du mal à suivre l'enchainement des actions et la logique de chacun. Trop de non-dits, trop de refus de communiquer, trop de petits mystères, et des protagonistes sans aucun charisme. Et même en ayant compris le plus gros je trouve la majorité du récit ennuyeux et sans accroche. Seul le petit retournement de situation, avec la révélation vers la fin d'album sur la nature de la puce que le héros s'est insérée plus tôt, a un peu attisé mon intérêt, notamment car elle expliquait pas mal les motivations du récit précédent et où les auteurs voulaient en venir. Mais même en sachant cela, je n'ai pas apprécié ce comics.
Décidément, j’ai toujours autant de mal à accrocher aux œuvres de ce duo d’auteurs, et c’est bien pour référencer cette série que je l’ai empruntée. Hélas sans que cela change mon ressenti les concernant.
C’est le dessin de Munoz qui me gêne tout d'abord, du moins avec lequel j’ai du mal. Pourtant son Noir et Blanc tranché est plutôt quelque chose que j’apprécie. Mais je n’aime pas ses visages (alors que les décors sont plutôt réussis). Quelques cases sont aussi franchement difficiles à lire.
Ensuite le scénario de Sampayo est ici difficile à suivre, et il est traversé de longueurs.
La rencontre de trois personnages avec une vieille star du cinéma, avec laquelle ils ont des comptes à régler – star qui raconte son passé – m’ont un peu ennuyé, et je pense n’avoir pas tout saisi non plus. C’est assez verbeux, un peu grandiloquent, mélancolique.
Une BD à réserver aux amateurs du duo, j ne sais pas si aujourd’hui elle pourrait trouver son public.
Mince alors ! Moi qui avais plutôt bien accroché aux précédentes œuvres de Mariko Tamaki, j’avoue ne pas avoir réussi à me passionner pour cette histoire d’amitié entre deux jeunes universitaires dont les chemins, lentement, semblent se séparer.
En fait, je trouve la thématique sensible et délicate : deux amies de longue date, un voyage qu’elles rêvaient de faire ensemble, puis l’intrusion d’une troisième personne, un flirt naissant, des priorités qui changent, le sentiment d’abandon, l’incompréhension… Mais tout l’album se traine dans un faux rythme, comme si l’histoire avait avant tout servi de prétexte pour illustrer New York.
Car, côté dessin, il y a du taf ! Et une esthétique travaillée ! Les grandes illustrations pullulent, les cadrages varient et mettent en lumière le dynamisme de cette ville tentaculaire habituée à la démesure. Si j’ai été décontenancé au début de ma lecture par le style choisi par Jillian Tamaki (un style assez éloigné de celui qu’elle utilise sur « Cet été-là »), j’avoue que le charme a opéré au fil du temps... Sans doute bien aidé par mon désintérêt pour l’histoire d’amitié que raconte sa sœur, malheureusement. Il me fallait bien me raccrocher à quelque chose et faute d’une histoire touchante, ce dessin stylisé aura quelque peu consolé ma détresse.
Pour en revenir au nœud du problème, et donc à l’histoire qui nous est racontée, le fait qu’une des protagonistes m’aura plus souvent énervé qu’à son tour joue très certainement dans mon manque d’empathie. Par ailleurs, un flash-back m’a semblé très mal amené et non seulement je n’en comprends pas l’intérêt mais, en plus, la manière dont il survient m’a fait me demander si subitement le récit ne basculait pas dans le fantastique. Enfin, les nombreuses planches contemplatives, si elles sont agréables à regarder, cassent le rythme narratif.
Voilà, voilà, je le regrette d’autant plus que j’ai eu le sentiment de frôler l’émotion que les auteures ont voulu insuffler dans ce récit, mais en définitive, je suis passé à côté. Dommage…
Que dire sur ce Quartier très lointain pour nous occidentaux... je vous parle seulement de mon ressenti sur le sens de l'histoire, car le dessin est vraiment bon avec une pâte de vieux manga qui donne tout son charme.
Concernant l'histoire, le déroulement du récit est assez lent, avec des moments de la vie courante plutôt ennuyeux mais dans un japon d'après guerre, somme toute plutôt sympa.
Le problème c'est que l'on découvre le but de notre protagoniste (un peu mollasson) par rapport au départ de son père, qui ne m'a pas du tout convaincu...
J'ai compris le ressenti du père sur son choix de direction, ainsi que le sens des actions de son fils Hiroshi, mais bon dieu, tout ça pour ça ? aucun réel rebondissement, aussi plat que leurs tatamis du midi !
Notre bon vieux, heu jeune Hiroshi, ne tente vraiment pas grand chose pour changer la situation, surtout avec la connaissance des évènements et de sa nouvelle maturité ...
Pensant lire une pépite, j'ai vite déchanté en refermant ce livre, ce titre sera vraiment "Très lointain" dans mes souvenirs....
L'auteur est balèze de flirter de si près avec les problèmes de droits d'auteur d'Harry Potter tant l'univers entier est pompé sans vergogne.
Rajoutez le héros de One-Punch Man avec quelques cheveux sur le cailloux et voici Mashle.
Ah oui, il faut aussi rajouter l'humour bon-enfant de Splatoon et refaire la même chose plusieurs chapitres. Mais à la différence du pot-au-feu qui devient meilleur à chaque nouvelle cuisson, on a là un manga de paresseux qui boucle les mêmes saynètes sur maintenant 17 tomes sans vraiment améliorer son graphisme.
J'ai rapidement arrêté d'en lire mais continue d'emprunter les nouveaux tomes pour mon petit de 11 ans qui lui en raffole. Ca doit être le créneau ciblé car ma fille de 14 ans feuillette sans enthousiasme.
Impossible pour moi d’aimer un récit si son personnage central m’horripile… Et c’est malheureusement le cas dans ce livre dont l’héroïne est une jeune « artiste incomprise » qui ne cesse de geindre et de s’auto-centrer. C’est dommage car techniquement, je n’ai pas spécialement de reproches à faire à l’album : le dessin est agréable, le découpage apporte de la fluidité et l’idée même du récit n’est pas désagréable (en gros, une jeune adolescente va se libérer de ses craintes grâce à une marraine bienveillante (oui, d’accord, ce n’est pas non plus le synopsis du siècle)).
Dès le début, l’héroïne se plaint. De sa famille qui l’ignore, de son père qui l’aime, de Noël, de l’acné, de tout, de rien, de tout pour rien ! Pauvre petite fille riche…
Autre point qui me dérange : le gros cliché de la marraine malade. D’autant plus dérangeant que c’est amené avec de très gros sabots mais, en plus, l’héroïne ne le réalise que très tard, et je ne saurais dire si c’est volontaire de la part des auteures pour montrer à quel point la fille est égocentrée ou s’il s’agit simplement d’une mauvaise gestion du suspense.
Bon, je ne vais pas m’attarder plus que nécessaire. N’ayant pas ressenti les émotions espérées, ne m’étant en aucune manière attaché au personnage de Manon, je n’ai pas été sensible à ce récit. Et les clichés et rebondissements sans surprise qui l’animent auront fini de nourrir mon indifférence.
Gros, gros, gros bof, pour ma part.
Vu que Kazuo Kamimura semble être revenu sous le feu des projecteurs dernièrement, j'ai décidé de me ré intéresser à son œuvre. Le peu que j'ai lu de lui ne m'a pas attiré du tout et c'est encore le cas ici.
C'est une très longue série composé de trois gros albums et j'ai arrêté ma lecture au premier au bout de plus de 300 pages. Ça s'améliore peut-être ensuite, mais ce que j'ai rapidement feuilleté ensuite me donne l'impression que je vais pas changer d'idée et franchement si j'ai besoin de lire des centaines et des centaines de pages d'une série avant de pouvoir accrocher, je pense que c'est en soit un problème alors je n'ai aucune honte à donner mon avis même si je ne suis pas parvenu à finir le premier tome.
Le trait de Kamimura est toujours aussi raffiné et sensuelle, mais ses scénario ne m'intéressent pas. Alors certes il est capable de créer une atmosphère avec son dessin, mais j'ai trouvé que la vie quotidienne de ce couple était ennuyeux même lorsqu'il y a de l'action. Je trouve les deux personnages principaux un peu vide, j'imagine que c'est fait exprès pour que lecteur japonais de l'époque s'identifie à eux. Rien ne m'a intéressé et parfois je ne comprenais pas les réactions des personnages.
À la limite j'ai un peu d'intérêt pour découvrir la vie du Japon des années 70, mais j'en avais déjà vu un aperçu dans les œuvres adulte de Tezuka de la même période et qui m'ont plus passionné que cette série.
J'ai une relation particulière avec Mark Millar, avec lui je vogue de Charybde en Scylla. Et ce titre ne déroge pas de mes précédentes lectures. Pourtant rien n'est fondamentalement mal fait, mais comme toujours Millar en fait trop, au point de rendre l'histoire bancale.
Un récit qui revisite James Bond puisqu'on va suivre le super-espion Sir Roland King. Celui-ci a un âge avancé et il découvre qu'un cancer le ronge, plus que six mois à vivre. A partir de ce postulat, Millar va faire de notre super-espion un ange rédempteur, il va vouloir rattraper toutes ses mauvaises actions au nom de la couronne britannique, en éliminant les hauts dignitaires qui ne méritent pas de vivre.
Une narration rythmée et violente où rien ne peut arriver à Sir Roland King. Un récit simpliste, même si Millar essaie de glisser des axes de réflexions, tout reste superficiel. Un récit qui manque de finesse et le retournement dans les relations père/fils me paraît plus qu'improbable.
Une déception de plus.
Le dessin de Matteo Scalera est très typé comics, un trait vif, dynamique et anguleux qui fait le job. Très agréable à regarder. Une bonne surprise.
Un album qui va vite retourner en bibliothèque.
Note réelle : 2,5.
Je ne suis pas un grand fan de Taniguchi mais je poursuis paisiblement la découverte de son oeuvre. Ici encore je me suis pas mal ennuyé avec ce jeune Hamaguchi qui monte à Tokyo pour y faire carrière dans le manga.
J'ai trouvé la première partie insipide autour d'une histoire de chaperon pour femme adultère assez superficielle ce qui donne au héros une pauvre personnalité. La découverte du monde des mangaka m'a un peu réveillé de ma torpeur et l'ambiance de l'atelier se révèle intéressante avec des personnages bien plus marqués.
Malheureusement j'ai trouvé que ce passage trainait en longueur avec une répétition de scènes de coup de feu pour le bouclage suivi de beuveries assez fastidieuses. J'ai même trouvé la scène du grand frère qui vient blablater au milieu de l'effervescence générale bien incongrue. Perso j'ai préféré le dernier passage où Mariko apporte un soupçon de romantisme dramatique qui va sortir le héros de son adolescence mieux que ses séjours aux bars.
220 pages c'est quand même un peu long à mon goût.
Le graphique est très bien maîtrisé surtout pour le personnage principal et pour les décors très détaillés. Le trait fin est élégant mais je trouve les personnages féminins dessinés toujours sur un moule unique de petites poupées occidentalisées bien lisses.
Une lecture moyenne qui ne me laissera pas de grands souvenirs (comme de nombreux manga).
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SangDragon
L'auteur a offert avec Hugo aux jeunes lecteurs de trépidantes aventures moyenâgeuses. Longtemps après, il offre peu ou prou la même chose aux ados. Le ton est tendu, il y a parfois du désespoir et du découragement mais aussi de l'envie et de l'audace. Mais la magie ne prend pas. J'ai la sensation de voir une partie de jeu de rôles où l'action est primordiale au détriment des décors parfois bien vides et d'onomatopées quasi-inexistantes. Si les dragons sont bien détaillés et en mouvement, les humains souffrent d'une rigidité assez poussée, ils devaient avoir la main lourde sur l'amidon. Et puis cette manie de dessiner les visages de 3/4, ça donne parfois le sentiment d'être au pays de Minecraft...
Cyberpunk 2077 - Ta voix
Gros joueur de Cyberpunk (je jouais au jeu de rôles il y a 30 ans déjà), j'étais théoriquement un bon client pour ce comics dérivé du jeu vidéo. Mais j'ai été très déçu. Pour commencer, je n'aime pas du tout le dessin de Danijel Zezelj. Je le trouve laid, privilégiant trop son esthétique personnelle au détriment de la lisibilité, et trop les visages des personnages au détriment de décors sans profondeur ou simplement vides. Ensuite je trouve l'histoire mal racontée. A l'instar du dessin, elle se la joue trop, essayant d'appuyer son aspect dark et cool au détriment de sa clarté elle aussi. J'ai beau connaitre sur le bout des doigts l'univers de Night City, j'ai eu du mal à suivre l'enchainement des actions et la logique de chacun. Trop de non-dits, trop de refus de communiquer, trop de petits mystères, et des protagonistes sans aucun charisme. Et même en ayant compris le plus gros je trouve la majorité du récit ennuyeux et sans accroche. Seul le petit retournement de situation, avec la révélation vers la fin d'album sur la nature de la puce que le héros s'est insérée plus tôt, a un peu attisé mon intérêt, notamment car elle expliquait pas mal les motivations du récit précédent et où les auteurs voulaient en venir. Mais même en sachant cela, je n'ai pas apprécié ce comics.
Jeu de lumières
Décidément, j’ai toujours autant de mal à accrocher aux œuvres de ce duo d’auteurs, et c’est bien pour référencer cette série que je l’ai empruntée. Hélas sans que cela change mon ressenti les concernant. C’est le dessin de Munoz qui me gêne tout d'abord, du moins avec lequel j’ai du mal. Pourtant son Noir et Blanc tranché est plutôt quelque chose que j’apprécie. Mais je n’aime pas ses visages (alors que les décors sont plutôt réussis). Quelques cases sont aussi franchement difficiles à lire. Ensuite le scénario de Sampayo est ici difficile à suivre, et il est traversé de longueurs. La rencontre de trois personnages avec une vieille star du cinéma, avec laquelle ils ont des comptes à régler – star qui raconte son passé – m’ont un peu ennuyé, et je pense n’avoir pas tout saisi non plus. C’est assez verbeux, un peu grandiloquent, mélancolique. Une BD à réserver aux amateurs du duo, j ne sais pas si aujourd’hui elle pourrait trouver son public.
New York, New York
Mince alors ! Moi qui avais plutôt bien accroché aux précédentes œuvres de Mariko Tamaki, j’avoue ne pas avoir réussi à me passionner pour cette histoire d’amitié entre deux jeunes universitaires dont les chemins, lentement, semblent se séparer. En fait, je trouve la thématique sensible et délicate : deux amies de longue date, un voyage qu’elles rêvaient de faire ensemble, puis l’intrusion d’une troisième personne, un flirt naissant, des priorités qui changent, le sentiment d’abandon, l’incompréhension… Mais tout l’album se traine dans un faux rythme, comme si l’histoire avait avant tout servi de prétexte pour illustrer New York. Car, côté dessin, il y a du taf ! Et une esthétique travaillée ! Les grandes illustrations pullulent, les cadrages varient et mettent en lumière le dynamisme de cette ville tentaculaire habituée à la démesure. Si j’ai été décontenancé au début de ma lecture par le style choisi par Jillian Tamaki (un style assez éloigné de celui qu’elle utilise sur « Cet été-là »), j’avoue que le charme a opéré au fil du temps... Sans doute bien aidé par mon désintérêt pour l’histoire d’amitié que raconte sa sœur, malheureusement. Il me fallait bien me raccrocher à quelque chose et faute d’une histoire touchante, ce dessin stylisé aura quelque peu consolé ma détresse. Pour en revenir au nœud du problème, et donc à l’histoire qui nous est racontée, le fait qu’une des protagonistes m’aura plus souvent énervé qu’à son tour joue très certainement dans mon manque d’empathie. Par ailleurs, un flash-back m’a semblé très mal amené et non seulement je n’en comprends pas l’intérêt mais, en plus, la manière dont il survient m’a fait me demander si subitement le récit ne basculait pas dans le fantastique. Enfin, les nombreuses planches contemplatives, si elles sont agréables à regarder, cassent le rythme narratif. Voilà, voilà, je le regrette d’autant plus que j’ai eu le sentiment de frôler l’émotion que les auteures ont voulu insuffler dans ce récit, mais en définitive, je suis passé à côté. Dommage…
Quartier lointain
Que dire sur ce Quartier très lointain pour nous occidentaux... je vous parle seulement de mon ressenti sur le sens de l'histoire, car le dessin est vraiment bon avec une pâte de vieux manga qui donne tout son charme. Concernant l'histoire, le déroulement du récit est assez lent, avec des moments de la vie courante plutôt ennuyeux mais dans un japon d'après guerre, somme toute plutôt sympa. Le problème c'est que l'on découvre le but de notre protagoniste (un peu mollasson) par rapport au départ de son père, qui ne m'a pas du tout convaincu... J'ai compris le ressenti du père sur son choix de direction, ainsi que le sens des actions de son fils Hiroshi, mais bon dieu, tout ça pour ça ? aucun réel rebondissement, aussi plat que leurs tatamis du midi ! Notre bon vieux, heu jeune Hiroshi, ne tente vraiment pas grand chose pour changer la situation, surtout avec la connaissance des évènements et de sa nouvelle maturité ... Pensant lire une pépite, j'ai vite déchanté en refermant ce livre, ce titre sera vraiment "Très lointain" dans mes souvenirs....
Mashle
L'auteur est balèze de flirter de si près avec les problèmes de droits d'auteur d'Harry Potter tant l'univers entier est pompé sans vergogne. Rajoutez le héros de One-Punch Man avec quelques cheveux sur le cailloux et voici Mashle. Ah oui, il faut aussi rajouter l'humour bon-enfant de Splatoon et refaire la même chose plusieurs chapitres. Mais à la différence du pot-au-feu qui devient meilleur à chaque nouvelle cuisson, on a là un manga de paresseux qui boucle les mêmes saynètes sur maintenant 17 tomes sans vraiment améliorer son graphisme. J'ai rapidement arrêté d'en lire mais continue d'emprunter les nouveaux tomes pour mon petit de 11 ans qui lui en raffole. Ca doit être le créneau ciblé car ma fille de 14 ans feuillette sans enthousiasme.
Hiver indien
Impossible pour moi d’aimer un récit si son personnage central m’horripile… Et c’est malheureusement le cas dans ce livre dont l’héroïne est une jeune « artiste incomprise » qui ne cesse de geindre et de s’auto-centrer. C’est dommage car techniquement, je n’ai pas spécialement de reproches à faire à l’album : le dessin est agréable, le découpage apporte de la fluidité et l’idée même du récit n’est pas désagréable (en gros, une jeune adolescente va se libérer de ses craintes grâce à une marraine bienveillante (oui, d’accord, ce n’est pas non plus le synopsis du siècle)). Dès le début, l’héroïne se plaint. De sa famille qui l’ignore, de son père qui l’aime, de Noël, de l’acné, de tout, de rien, de tout pour rien ! Pauvre petite fille riche… Autre point qui me dérange : le gros cliché de la marraine malade. D’autant plus dérangeant que c’est amené avec de très gros sabots mais, en plus, l’héroïne ne le réalise que très tard, et je ne saurais dire si c’est volontaire de la part des auteures pour montrer à quel point la fille est égocentrée ou s’il s’agit simplement d’une mauvaise gestion du suspense. Bon, je ne vais pas m’attarder plus que nécessaire. N’ayant pas ressenti les émotions espérées, ne m’étant en aucune manière attaché au personnage de Manon, je n’ai pas été sensible à ce récit. Et les clichés et rebondissements sans surprise qui l’animent auront fini de nourrir mon indifférence. Gros, gros, gros bof, pour ma part.
Lorsque nous vivions ensemble
Vu que Kazuo Kamimura semble être revenu sous le feu des projecteurs dernièrement, j'ai décidé de me ré intéresser à son œuvre. Le peu que j'ai lu de lui ne m'a pas attiré du tout et c'est encore le cas ici. C'est une très longue série composé de trois gros albums et j'ai arrêté ma lecture au premier au bout de plus de 300 pages. Ça s'améliore peut-être ensuite, mais ce que j'ai rapidement feuilleté ensuite me donne l'impression que je vais pas changer d'idée et franchement si j'ai besoin de lire des centaines et des centaines de pages d'une série avant de pouvoir accrocher, je pense que c'est en soit un problème alors je n'ai aucune honte à donner mon avis même si je ne suis pas parvenu à finir le premier tome. Le trait de Kamimura est toujours aussi raffiné et sensuelle, mais ses scénario ne m'intéressent pas. Alors certes il est capable de créer une atmosphère avec son dessin, mais j'ai trouvé que la vie quotidienne de ce couple était ennuyeux même lorsqu'il y a de l'action. Je trouve les deux personnages principaux un peu vide, j'imagine que c'est fait exprès pour que lecteur japonais de l'époque s'identifie à eux. Rien ne m'a intéressé et parfois je ne comprenais pas les réactions des personnages. À la limite j'ai un peu d'intérêt pour découvrir la vie du Japon des années 70, mais j'en avais déjà vu un aperçu dans les œuvres adulte de Tezuka de la même période et qui m'ont plus passionné que cette série.
King of Spies
J'ai une relation particulière avec Mark Millar, avec lui je vogue de Charybde en Scylla. Et ce titre ne déroge pas de mes précédentes lectures. Pourtant rien n'est fondamentalement mal fait, mais comme toujours Millar en fait trop, au point de rendre l'histoire bancale. Un récit qui revisite James Bond puisqu'on va suivre le super-espion Sir Roland King. Celui-ci a un âge avancé et il découvre qu'un cancer le ronge, plus que six mois à vivre. A partir de ce postulat, Millar va faire de notre super-espion un ange rédempteur, il va vouloir rattraper toutes ses mauvaises actions au nom de la couronne britannique, en éliminant les hauts dignitaires qui ne méritent pas de vivre. Une narration rythmée et violente où rien ne peut arriver à Sir Roland King. Un récit simpliste, même si Millar essaie de glisser des axes de réflexions, tout reste superficiel. Un récit qui manque de finesse et le retournement dans les relations père/fils me paraît plus qu'improbable. Une déception de plus. Le dessin de Matteo Scalera est très typé comics, un trait vif, dynamique et anguleux qui fait le job. Très agréable à regarder. Une bonne surprise. Un album qui va vite retourner en bibliothèque. Note réelle : 2,5.
Un zoo en hiver
Je ne suis pas un grand fan de Taniguchi mais je poursuis paisiblement la découverte de son oeuvre. Ici encore je me suis pas mal ennuyé avec ce jeune Hamaguchi qui monte à Tokyo pour y faire carrière dans le manga. J'ai trouvé la première partie insipide autour d'une histoire de chaperon pour femme adultère assez superficielle ce qui donne au héros une pauvre personnalité. La découverte du monde des mangaka m'a un peu réveillé de ma torpeur et l'ambiance de l'atelier se révèle intéressante avec des personnages bien plus marqués. Malheureusement j'ai trouvé que ce passage trainait en longueur avec une répétition de scènes de coup de feu pour le bouclage suivi de beuveries assez fastidieuses. J'ai même trouvé la scène du grand frère qui vient blablater au milieu de l'effervescence générale bien incongrue. Perso j'ai préféré le dernier passage où Mariko apporte un soupçon de romantisme dramatique qui va sortir le héros de son adolescence mieux que ses séjours aux bars. 220 pages c'est quand même un peu long à mon goût. Le graphique est très bien maîtrisé surtout pour le personnage principal et pour les décors très détaillés. Le trait fin est élégant mais je trouve les personnages féminins dessinés toujours sur un moule unique de petites poupées occidentalisées bien lisses. Une lecture moyenne qui ne me laissera pas de grands souvenirs (comme de nombreux manga).