Cette BD m’a laissé perplexe : elle parle d’un sujet grave – la dépression – d’une manière très inhabituelle.
En une petite centaine de pages, l’auteure décrit diverses situations et ressentis vécus pendant sa propre dépression dans un abécédaire où se mêlent humour, description de son vécu et parfois références artistiques ou littéraires. Les différents mots de l’abécédaire (environ 70 à 80) font généralement l’objet d’une seule page – voire un seul dessin mais certains mots sont développés sur quelques pages.
Faut-il classer cette BD en humour ou en documentaire voire en roman graphique ? J’ai plutôt opté pour inclassable vu le mélange de genres.
Au final, même si cela permet d’approcher ce que peut vivre un dépressif, cette œuvre n’est ni vraiment drôle ni vraiment instructive car on comprend très vite que les dépressifs sont très mal dans leurs peaux et ne voient pas comment sortir de leur dépression.
Ce livre est sans doute une catharsis pour l’auteure et je vois mal quel type de public pourrait être intéressé par ce genre de BD. Peut-être des proches de personnes atteintes de dépression ou alors du personnel médical ?
Bref, vous aurez compris que cette BD n’est pas ma tasse de thé d’autant plus que le dessin est plus que moyen. L’alternance de pages en couleur et en noir et blanc correspond sans doute bien aux diverses phases qu’un dépressif traverse mais cela ne rend pas la lecture plus agréable.
Je n’ai lu que les deux premiers tomes de Glénat, trouvés dans un destockage de bibliothèque – l’occasion de découvrir pour pas cher cette série. Ces deux tomes m’ont suffi en tout cas.
Les notes le montrent, cette série est clivante. Et il faut dire qu’elle est à la fois originale et fourre-tout, c’est un gros bric-à-brac improbable, qui mêle allègrement décors et objets/armement/moyens de transport de tous styles et de toutes époques.
Les vaisseaux spatiaux sophistiqués côtoient ainsi dans des combats des soldats vêtus à la romaine avec des lances. Cet aspect hétéroclite est frappant, et le deuxième tome en rajoute une couche, avec du moyen-âge arabe, des animaux fantastiques et/ou préhistoriques, etc.
En feuilletant ces albums, on a l’impression que Butterworth et Lawrence ont pioché dans les décors des péplums et autres films de série B tournés à Hollywood ou à Cinecitta. Il y a un peu du Jacobs du "Rayon U" ou de "L’énigme de l’Atlantide", la naïveté parfois extrême des péripéties et des dialogues faisant aussi penser au Flash Gordon de Raymond. j'ai aussi pensé à une autre série publiée par Cimoc, Le Mercenaire, pour le dessin presque hyper-réaliste et pour le mélange des styles et époques.
Butterworth s’est aussi inspiré de l’Histoire antique (Empire romain, monde grec aussi avec l’architecte Peric), et de sa revisite par Asimov dans « Fondation ».
Le dessin de Lawrence, dans un style hyperréaliste, avec une colorisation très datée, donne de la force au récit, mais aussi un bon côté kitsch (comme dans Storm).
Mais, au-delà du côté kitsch et des aventures old school, il reste quand même une narration qui s’affranchit trop de la vraisemblance (alors même qu’on n’est pas dans la caricature, l’humour, ou un certain décalage comme pour Zasafir la prisonnière). Voir des soldats combattre à l’épée ou la lance contre des pistolets lasers, voir Brag, l’un des princes Vorg (peuple sensé être le plus primitif de la planète, le seul visiblement sans arme moderne), conduire au débotté un vaisseau spatial de guerre, ça fait plus que surprendre. D’autres facilités scénaristiques passent aussi mal, et lassent rapidement.
Bref, une curiosité, que je ne regrette pas d’avoir découverte et lue, mais dont le côté désuet et kitsch ne suffit pas à me captiver sur la durée. Trop d’incohérences, trop de… trop de tout.
C’est le premier album publié par Denis Sire, mais il y a déjà un certain nombre de choses que l’on retrouvera dans ses séries ultérieures. En particulier l’omniprésence de femmes aux allures de pin-up, peu ou pas vêtues, qui exhibent des dessous sexy (comment ces mini soutien-gorge tiennent-ils ???, pourquoi être en porte-jarretelles et escarpins à talon aiguille dans un vaisseau spatial ???), et qui surtout optent systématiquement pour des postures aguichantes parfois hors de propos (et, même lorsqu’elles se déplacent sans escarpins à talons, pieds nus, elles lèvent le talon comme si elles en étaient chaussées).
Cela donne une science-fiction pas mal érotisée (un peu comme dans plusieurs séries publiées par les éditions Deligne, Le Fantôme de Géronimo ou Slot Barr).
Autre constance chez Sire, une esthétique rétro, visible surtout sur les vaisseaux (voire bagnoles), et les costumes des personnages. Sire se place – plus « adulte » – dans la lignée de certains ancêtres américains, comme Raymond et son Flash Gordon.
Mais bon, intrigue et dialogue sont vraiment faibles je trouve. Les péripéties manquent de réalisme, sont trop naïves, et les personnages manquent eux-aussi de crédibilité.
Quant au dessin, je ne sais pas si c’est volontaire, mais il y a pas mal d’erreurs de proportion (pieds trop petits) et de perspective (en particulier lorsque des personnages se déplacent).
Mon avis porte uniquement sur la période 1932-1933, puisque je n’ai eu sous la main que l’album publié par Futuropolis dans le format à l’italienne. De toute façon, je ne suis clairement pas motivé pour aller chercher d’autres histoires, car cette lecture m’a franchement laissé de marbre.
Déjà je m’étonne des traductions improbables, puisque la série a porté plusieurs noms en France – aucun n’ayant un réel rapport avec celui donné aux Etats-Unis !? De fait le titre « Raoul et Gaston » est ici incongru, puisque l’album laisse les noms d’origine, Tim et Spud, jamais de Raoul ou de Gaston !
Ceci étant dit, les strips d’aventure regroupés ici sont décevants. Très marqués par leur époque, l’Afrique est à la mode (voir le succès des Tarzan ou même de King Kong dans un registre proche à la même époque). De fait pas mal de péripéties m’ont fait penser à cette référence, il est vrai très datée dans son traitement !
Mais tout est terriblement naïf, avec des dialogues pas vraiment passionnants le plus souvent. Alex Raymond a collaboré à la série sur cette période, on y retrouve un peu sa patte pour relancer sans cesse les aventures. Mais celles-ci ne m’ont pas passionné, comme je n’ai pas été captivé par Tim et Spud.
Enfin, j’ai trouvé le dessin très moyen, inégal, en tout cas là aussi rien pour m’accrocher.
Bref, une lecture « pour voir », mais, contrairement à d’autres bandes publiées par Futuropolis dans sa belle collection de reprint, je suis resté constamment à côté de ces histoires.
J'ai beaucoup moins accroché que les deux autres posteurs. Il faut dire que la fantasy n'est pas mon genre de prédilection, mais il m'est arrivé d'aimer des séries dans ce genre (enfin, surtout des trucs qui venaient du Japon, curieusement).
Ici, c'est de la dark fantasy donc on retrouve du gore et du sexe. Cela ne me dérange pas si le scénario est bien fait, mais là j'ai eu l'impression que les récits étaient banals avec des trucs que j'avais déjà vu avant. Les intrigues sont aussi légères et ça se lit trop vite à mon gout. Le personnage principal me laisse indifférent et en fait les autres aussi. Du coup lorsqu'il y en avait un qui mourrait, cela me laissait de marbre.
Les différents dessinateurs ont un style correct même si cela manque de personnalité. En fait, j'ai vraiment eu l'impression de lire une série sans grande ambition qui ne faisait que reprendre les ingrédients d'un genre comme c'est le cas de pleins de séries qui sortent de studios italiens. Le fait qu'il y a pas eu de suite, du moins en français, depuis plus de 2 ans ne me dit rien qui vaille pour ceux qui veulent lire la suite...
Un recueil de 13 histoires, publiées dans diverses revues dans les années 1970, d’un auteur que je découvre avec cet album. Un ensemble éclectique, et très inégal en tout cas.
Si on devait donner un point commun à toutes ces histoires, ce serait dans les personnalités des protagonistes. La plupart des personnages principaux sont inadaptés, vivent dans une relative misère sociale, amoureuse, et surtout sexuelle, parfois handicapés, ce sont souvent des asociaux, ce qui, dans la société japonaise particulièrement, entraine une forme de rejet. Une vision assez noire de la société, avec beaucoup de personnages frustrés (aucun n’est réellement épanoui en tout cas !).
La majorité des histoires ne m’ont pas captivé. Ma préférée est la première (qui donne son titre à l’ensemble), qui part sur des photos prises à Hiroshima (ces fameuses « photos d’ombres » qui m'ont toujours intrigué), mais qui bascule ensuite sur autre chose de plus surprenant.
Le dessin est très lisible, mais aussi très simple (en particulier les traits du visage peu précisés le plus souvent).
Je retenterai peut-être ma chance sur d’autres séries de cet auteur, publiées chez Cornélius, mais cet album ne m’a pas enthousiasmé.
Bon, ici on retrouve quelque chose de très très esthétique, énormément marqué et ancré dans son époque (les années 1960). Cet aspect est franchement accentué, ce qui peut attirer ou irriter, voire repousser. C’est en tout cas essentiellement cet habillage « sixties » outrancier, que ce soit pour les couleurs (forcément pétantes et psychédéliques !) ou pour l’omniprésence de courbes, qui fait l’intérêt de cet album, véritable témoignage d’une époque.
De façon sans doute moins directe, c’est aussi pour les auteurs une illustration des révoltes de ces années contestataires (ce que confirme la préface de Chapier) : Pravda est une héroïne libre, motarde à hautes bottes de cuir, dans la lignée des Barbarella ou comme dans Les Manufacturées, qui bouscule conventions et ceux qui la rencontrent et pensaient la ralentir ou la contrôler.
Si le côté visuel ne me gêne pas, l’intrigue, ou plutôt l’absence de vraie intrigue m’a plus dérouté. Bien que Losfeld soit un éditeur de revues – et parfois d’auteurs – surréalistes, et malgré ce que pensent certains de mes prédécesseurs, il n’y a pas vraiment de référence au surréalisme ici, même si le récit s’inscrit dans un registre assez onirique.
Le récit n’est qu’une suite de péripéties, les personnages sont ballottés (comme dans un flipper comme le dit Agecanonix) et, malgré les différents « rebonds », ça reste très linéaire et un peu abscons.
Certains personnages ont des têtes d’acteurs connus (Mitchum par exemple), petite curiosité qui ne suffit pas hélas.
Un album qu’on ne rencontre pas facilement, reflet d’une époque, mais qui peinera je pense à convaincre les lecteurs actuels.
Cet album raconte la vie d'un explorateur Suisse, et plus particulièrement la période qui couvre les 8 dernières années de sa vie. Années qu'il a passé à explorer l'Afrique du nord-est et le moyen Orient. Même si ce n'est pas indiqué clairement dans l'album, Johann Ludwig Burskhardt a réellement existé et il a réellement vécu tout ce qui est raconté ici. Il a envoyé de longues correspondances à sa famille et ses employeurs tout au long de ses expéditions qui attestent avec certitude des voyages et des découvertes qu'il a faite et qui sont relatées ici.
Pourquoi le titre l'Espion d'Orient ? Il a été envoyé la bas pour le compte d'une société anglaise mais il lui fallait cacher ses réelles motivations et ses activités d'explorateur. Il a donc commencé son périple par 2 ans en immersion à apprendre l'arabe avant de se lancer. Il pouvait ainsi vraiment passer incognito et se fondre dans la population locale.
Le premier problème est que le récit raconte cela de manière factuelle mais qu'on n'a pas vraiment le sentiment de suivre un espion. OK quand il engage un guide pour lui faire traverser un désert, il lui cache ses intentions réelles. Mais à aucun moment on n'a peur pour lui, on ne craint jamais qu'il se fasse découvrir. Et même si cela arrivait, ce serait quoi la conséquence ? L'enjeu et la nécessité de discrétion ne saute pas du tout au yeux.
Le second problème est que le récit est mal équilibré et souffre de longueurs. On enchaine les nombreuses traversées, accompagné par un guide peu scrupuleu qui l'abandonnera pour lui voler 3 sous. On ne compte pas le nombre de pages qui relatent cette scène encore et encore. Pourtant on ne sent pas le danger, on ne sent pas de souffle épique à ces pérégrinations. Les découvertes qui semblent importantes sont expédiées en 4 pages à peine. Le sous-titre de l'album est "Pétra, la cité Perdue". Malheureusement, la découverte de Pétra sera expédié en une double page seulement et parait bien anecdotique. Tout comme la découverte d'Abou Simbel un peu plus tard.
Alors oui c'est un récit historique et documentaire, mais ça manque sacrément de romance et de palpitant. Cet homme a traversé des déserts de long en large, il a frôlé la mort à plusieurs reprises, il a été détroussé par des bandits, il a fait des découvertes majeures, mais on ne vibre malheureusement pas à la lecture de ses aventures.
Un album qui possède les mêmes atouts et défauts que Les guerres de Zeus des mêmes auteurs.
Le trait de Duarte est toujours aussi sympa, plutôt classique mais je le lui trouve une belle élégance. Sur ce point là, la BD coche la bonne case. Un album lisible et fluide donc (hormis un couac), le contenu est toujours intéressant, cependant ça pèche toujours niveau construction.
Déjà, ça sera bien peu exhaustif sur le nombre de « conquêtes » de notre fou de la baguette. Il n’y en aura seulement que quatre de racontées et les transitions sont complètement loupées, ça m’énerve !! surtout les planches avec les enfants (pourquoi ne pas mettre une page blanche avec le titre, un bandeau ou une pleine page, quand il n’y a pas de liant ?!).
En tout cas à la sortie de lecture, vous n’aurez pas vraiment de sympathie pour le dieu des dieux, un queutard invétéré prêt à tous les subterfuges.
L’accent est un chouïa mis sur le fait qu’il ait besoin de lieutenants sur terre… mais quand même, pauvre Héra ^^
On aura droit à la transformation en cygne, en taureau, en pluie d’or… il aime l’art de la métamorphose le fourbe.
Blague à part, c’est pas mal mais la forme est moyenne, en fait sur ce genre de sujet, je ne me satisfais pas de quelques anecdotes, il y a un manque (même si c’est mission impossible tant c’est riche, mais je préfèrerai un plus gros ou plusieurs tomes, en plus d’une chronologie). Il ne faut pas s’attendre à tout découvrir sur le personnage ou même sur ses enfants mis en avant dans l’album.
Trop décousu au final.
Cette ancienne série jeunesse semble avoir été abandonnée après deux épisodes. Je n'ai lu que le premier et je n'ai pas été convaincu par le parti pris des auteurs.
J'ai eu l'impression que Lylian voulait surfer sur cette mode d'un goût parfois superficiel de la culture japonaise. Cela crée un texte où on voit apparaître certains termes japonais très connus (sushis par exemples) complétement à contre sens pour créer un effet comique.
Comme cela s'adresse à un jeune public ce n'est pas le plus gênant. Peut-être en manque d'inspiration, les auteurs empruntent à l'univers de Harry Potter avec un tournoi des écoles, des éléments de magie, un enfant sauveur. Cela fait beaucoup d'éléments déjà très utilisés par ailleurs.
Mais ma plus forte réserve est l'identification des héros à un Ninja et une Geishas dans une atmosphère belliqueuse.
J'ai bien aimé le graphisme assez original de Chevallier. Cela me rappelle les personnages à grosse tête à la façon de Lizano où de Grazia La Padula que je trouve toujours très expressifs. La mise en couleur très vive correspond bien à une lecture jeunesse.
Une série avec des qualités graphiques mais un scénario un peu trop superficiel à mon, goût. 2.5
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Le Jour où j'ai tué Josette
Cette BD m’a laissé perplexe : elle parle d’un sujet grave – la dépression – d’une manière très inhabituelle. En une petite centaine de pages, l’auteure décrit diverses situations et ressentis vécus pendant sa propre dépression dans un abécédaire où se mêlent humour, description de son vécu et parfois références artistiques ou littéraires. Les différents mots de l’abécédaire (environ 70 à 80) font généralement l’objet d’une seule page – voire un seul dessin mais certains mots sont développés sur quelques pages. Faut-il classer cette BD en humour ou en documentaire voire en roman graphique ? J’ai plutôt opté pour inclassable vu le mélange de genres. Au final, même si cela permet d’approcher ce que peut vivre un dépressif, cette œuvre n’est ni vraiment drôle ni vraiment instructive car on comprend très vite que les dépressifs sont très mal dans leurs peaux et ne voient pas comment sortir de leur dépression. Ce livre est sans doute une catharsis pour l’auteure et je vois mal quel type de public pourrait être intéressé par ce genre de BD. Peut-être des proches de personnes atteintes de dépression ou alors du personnel médical ? Bref, vous aurez compris que cette BD n’est pas ma tasse de thé d’autant plus que le dessin est plus que moyen. L’alternance de pages en couleur et en noir et blanc correspond sans doute bien aux diverses phases qu’un dépressif traverse mais cela ne rend pas la lecture plus agréable.
L'Empire de Trigan
Je n’ai lu que les deux premiers tomes de Glénat, trouvés dans un destockage de bibliothèque – l’occasion de découvrir pour pas cher cette série. Ces deux tomes m’ont suffi en tout cas. Les notes le montrent, cette série est clivante. Et il faut dire qu’elle est à la fois originale et fourre-tout, c’est un gros bric-à-brac improbable, qui mêle allègrement décors et objets/armement/moyens de transport de tous styles et de toutes époques. Les vaisseaux spatiaux sophistiqués côtoient ainsi dans des combats des soldats vêtus à la romaine avec des lances. Cet aspect hétéroclite est frappant, et le deuxième tome en rajoute une couche, avec du moyen-âge arabe, des animaux fantastiques et/ou préhistoriques, etc. En feuilletant ces albums, on a l’impression que Butterworth et Lawrence ont pioché dans les décors des péplums et autres films de série B tournés à Hollywood ou à Cinecitta. Il y a un peu du Jacobs du "Rayon U" ou de "L’énigme de l’Atlantide", la naïveté parfois extrême des péripéties et des dialogues faisant aussi penser au Flash Gordon de Raymond. j'ai aussi pensé à une autre série publiée par Cimoc, Le Mercenaire, pour le dessin presque hyper-réaliste et pour le mélange des styles et époques. Butterworth s’est aussi inspiré de l’Histoire antique (Empire romain, monde grec aussi avec l’architecte Peric), et de sa revisite par Asimov dans « Fondation ». Le dessin de Lawrence, dans un style hyperréaliste, avec une colorisation très datée, donne de la force au récit, mais aussi un bon côté kitsch (comme dans Storm). Mais, au-delà du côté kitsch et des aventures old school, il reste quand même une narration qui s’affranchit trop de la vraisemblance (alors même qu’on n’est pas dans la caricature, l’humour, ou un certain décalage comme pour Zasafir la prisonnière). Voir des soldats combattre à l’épée ou la lance contre des pistolets lasers, voir Brag, l’un des princes Vorg (peuple sensé être le plus primitif de la planète, le seul visiblement sans arme moderne), conduire au débotté un vaisseau spatial de guerre, ça fait plus que surprendre. D’autres facilités scénaristiques passent aussi mal, et lassent rapidement. Bref, une curiosité, que je ne regrette pas d’avoir découverte et lue, mais dont le côté désuet et kitsch ne suffit pas à me captiver sur la durée. Trop d’incohérences, trop de… trop de tout.
Menace diabolique
C’est le premier album publié par Denis Sire, mais il y a déjà un certain nombre de choses que l’on retrouvera dans ses séries ultérieures. En particulier l’omniprésence de femmes aux allures de pin-up, peu ou pas vêtues, qui exhibent des dessous sexy (comment ces mini soutien-gorge tiennent-ils ???, pourquoi être en porte-jarretelles et escarpins à talon aiguille dans un vaisseau spatial ???), et qui surtout optent systématiquement pour des postures aguichantes parfois hors de propos (et, même lorsqu’elles se déplacent sans escarpins à talons, pieds nus, elles lèvent le talon comme si elles en étaient chaussées). Cela donne une science-fiction pas mal érotisée (un peu comme dans plusieurs séries publiées par les éditions Deligne, Le Fantôme de Géronimo ou Slot Barr). Autre constance chez Sire, une esthétique rétro, visible surtout sur les vaisseaux (voire bagnoles), et les costumes des personnages. Sire se place – plus « adulte » – dans la lignée de certains ancêtres américains, comme Raymond et son Flash Gordon. Mais bon, intrigue et dialogue sont vraiment faibles je trouve. Les péripéties manquent de réalisme, sont trop naïves, et les personnages manquent eux-aussi de crédibilité. Quant au dessin, je ne sais pas si c’est volontaire, mais il y a pas mal d’erreurs de proportion (pieds trop petits) et de perspective (en particulier lorsque des personnages se déplacent).
Raoul et Gaston (Richard le Téméraire/Fred et Tim/Tim Tyler's Luck)
Mon avis porte uniquement sur la période 1932-1933, puisque je n’ai eu sous la main que l’album publié par Futuropolis dans le format à l’italienne. De toute façon, je ne suis clairement pas motivé pour aller chercher d’autres histoires, car cette lecture m’a franchement laissé de marbre. Déjà je m’étonne des traductions improbables, puisque la série a porté plusieurs noms en France – aucun n’ayant un réel rapport avec celui donné aux Etats-Unis !? De fait le titre « Raoul et Gaston » est ici incongru, puisque l’album laisse les noms d’origine, Tim et Spud, jamais de Raoul ou de Gaston ! Ceci étant dit, les strips d’aventure regroupés ici sont décevants. Très marqués par leur époque, l’Afrique est à la mode (voir le succès des Tarzan ou même de King Kong dans un registre proche à la même époque). De fait pas mal de péripéties m’ont fait penser à cette référence, il est vrai très datée dans son traitement ! Mais tout est terriblement naïf, avec des dialogues pas vraiment passionnants le plus souvent. Alex Raymond a collaboré à la série sur cette période, on y retrouve un peu sa patte pour relancer sans cesse les aventures. Mais celles-ci ne m’ont pas passionné, comme je n’ai pas été captivé par Tim et Spud. Enfin, j’ai trouvé le dessin très moyen, inégal, en tout cas là aussi rien pour m’accrocher. Bref, une lecture « pour voir », mais, contrairement à d’autres bandes publiées par Futuropolis dans sa belle collection de reprint, je suis resté constamment à côté de ces histoires.
Sans-Âme
J'ai beaucoup moins accroché que les deux autres posteurs. Il faut dire que la fantasy n'est pas mon genre de prédilection, mais il m'est arrivé d'aimer des séries dans ce genre (enfin, surtout des trucs qui venaient du Japon, curieusement). Ici, c'est de la dark fantasy donc on retrouve du gore et du sexe. Cela ne me dérange pas si le scénario est bien fait, mais là j'ai eu l'impression que les récits étaient banals avec des trucs que j'avais déjà vu avant. Les intrigues sont aussi légères et ça se lit trop vite à mon gout. Le personnage principal me laisse indifférent et en fait les autres aussi. Du coup lorsqu'il y en avait un qui mourrait, cela me laissait de marbre. Les différents dessinateurs ont un style correct même si cela manque de personnalité. En fait, j'ai vraiment eu l'impression de lire une série sans grande ambition qui ne faisait que reprendre les ingrédients d'un genre comme c'est le cas de pleins de séries qui sortent de studios italiens. Le fait qu'il y a pas eu de suite, du moins en français, depuis plus de 2 ans ne me dit rien qui vaille pour ceux qui veulent lire la suite...
L'Enfer (Tatsumi)
Un recueil de 13 histoires, publiées dans diverses revues dans les années 1970, d’un auteur que je découvre avec cet album. Un ensemble éclectique, et très inégal en tout cas. Si on devait donner un point commun à toutes ces histoires, ce serait dans les personnalités des protagonistes. La plupart des personnages principaux sont inadaptés, vivent dans une relative misère sociale, amoureuse, et surtout sexuelle, parfois handicapés, ce sont souvent des asociaux, ce qui, dans la société japonaise particulièrement, entraine une forme de rejet. Une vision assez noire de la société, avec beaucoup de personnages frustrés (aucun n’est réellement épanoui en tout cas !). La majorité des histoires ne m’ont pas captivé. Ma préférée est la première (qui donne son titre à l’ensemble), qui part sur des photos prises à Hiroshima (ces fameuses « photos d’ombres » qui m'ont toujours intrigué), mais qui bascule ensuite sur autre chose de plus surprenant. Le dessin est très lisible, mais aussi très simple (en particulier les traits du visage peu précisés le plus souvent). Je retenterai peut-être ma chance sur d’autres séries de cet auteur, publiées chez Cornélius, mais cet album ne m’a pas enthousiasmé.
Pravda la survireuse
Bon, ici on retrouve quelque chose de très très esthétique, énormément marqué et ancré dans son époque (les années 1960). Cet aspect est franchement accentué, ce qui peut attirer ou irriter, voire repousser. C’est en tout cas essentiellement cet habillage « sixties » outrancier, que ce soit pour les couleurs (forcément pétantes et psychédéliques !) ou pour l’omniprésence de courbes, qui fait l’intérêt de cet album, véritable témoignage d’une époque. De façon sans doute moins directe, c’est aussi pour les auteurs une illustration des révoltes de ces années contestataires (ce que confirme la préface de Chapier) : Pravda est une héroïne libre, motarde à hautes bottes de cuir, dans la lignée des Barbarella ou comme dans Les Manufacturées, qui bouscule conventions et ceux qui la rencontrent et pensaient la ralentir ou la contrôler. Si le côté visuel ne me gêne pas, l’intrigue, ou plutôt l’absence de vraie intrigue m’a plus dérouté. Bien que Losfeld soit un éditeur de revues – et parfois d’auteurs – surréalistes, et malgré ce que pensent certains de mes prédécesseurs, il n’y a pas vraiment de référence au surréalisme ici, même si le récit s’inscrit dans un registre assez onirique. Le récit n’est qu’une suite de péripéties, les personnages sont ballottés (comme dans un flipper comme le dit Agecanonix) et, malgré les différents « rebonds », ça reste très linéaire et un peu abscons. Certains personnages ont des têtes d’acteurs connus (Mitchum par exemple), petite curiosité qui ne suffit pas hélas. Un album qu’on ne rencontre pas facilement, reflet d’une époque, mais qui peinera je pense à convaincre les lecteurs actuels.
L'Espion d'Orient
Cet album raconte la vie d'un explorateur Suisse, et plus particulièrement la période qui couvre les 8 dernières années de sa vie. Années qu'il a passé à explorer l'Afrique du nord-est et le moyen Orient. Même si ce n'est pas indiqué clairement dans l'album, Johann Ludwig Burskhardt a réellement existé et il a réellement vécu tout ce qui est raconté ici. Il a envoyé de longues correspondances à sa famille et ses employeurs tout au long de ses expéditions qui attestent avec certitude des voyages et des découvertes qu'il a faite et qui sont relatées ici. Pourquoi le titre l'Espion d'Orient ? Il a été envoyé la bas pour le compte d'une société anglaise mais il lui fallait cacher ses réelles motivations et ses activités d'explorateur. Il a donc commencé son périple par 2 ans en immersion à apprendre l'arabe avant de se lancer. Il pouvait ainsi vraiment passer incognito et se fondre dans la population locale. Le premier problème est que le récit raconte cela de manière factuelle mais qu'on n'a pas vraiment le sentiment de suivre un espion. OK quand il engage un guide pour lui faire traverser un désert, il lui cache ses intentions réelles. Mais à aucun moment on n'a peur pour lui, on ne craint jamais qu'il se fasse découvrir. Et même si cela arrivait, ce serait quoi la conséquence ? L'enjeu et la nécessité de discrétion ne saute pas du tout au yeux. Le second problème est que le récit est mal équilibré et souffre de longueurs. On enchaine les nombreuses traversées, accompagné par un guide peu scrupuleu qui l'abandonnera pour lui voler 3 sous. On ne compte pas le nombre de pages qui relatent cette scène encore et encore. Pourtant on ne sent pas le danger, on ne sent pas de souffle épique à ces pérégrinations. Les découvertes qui semblent importantes sont expédiées en 4 pages à peine. Le sous-titre de l'album est "Pétra, la cité Perdue". Malheureusement, la découverte de Pétra sera expédié en une double page seulement et parait bien anecdotique. Tout comme la découverte d'Abou Simbel un peu plus tard. Alors oui c'est un récit historique et documentaire, mais ça manque sacrément de romance et de palpitant. Cet homme a traversé des déserts de long en large, il a frôlé la mort à plusieurs reprises, il a été détroussé par des bandits, il a fait des découvertes majeures, mais on ne vibre malheureusement pas à la lecture de ses aventures.
Les Amours de Zeus (Bruneau/Duarte)
Un album qui possède les mêmes atouts et défauts que Les guerres de Zeus des mêmes auteurs. Le trait de Duarte est toujours aussi sympa, plutôt classique mais je le lui trouve une belle élégance. Sur ce point là, la BD coche la bonne case. Un album lisible et fluide donc (hormis un couac), le contenu est toujours intéressant, cependant ça pèche toujours niveau construction. Déjà, ça sera bien peu exhaustif sur le nombre de « conquêtes » de notre fou de la baguette. Il n’y en aura seulement que quatre de racontées et les transitions sont complètement loupées, ça m’énerve !! surtout les planches avec les enfants (pourquoi ne pas mettre une page blanche avec le titre, un bandeau ou une pleine page, quand il n’y a pas de liant ?!). En tout cas à la sortie de lecture, vous n’aurez pas vraiment de sympathie pour le dieu des dieux, un queutard invétéré prêt à tous les subterfuges. L’accent est un chouïa mis sur le fait qu’il ait besoin de lieutenants sur terre… mais quand même, pauvre Héra ^^ On aura droit à la transformation en cygne, en taureau, en pluie d’or… il aime l’art de la métamorphose le fourbe. Blague à part, c’est pas mal mais la forme est moyenne, en fait sur ce genre de sujet, je ne me satisfais pas de quelques anecdotes, il y a un manque (même si c’est mission impossible tant c’est riche, mais je préfèrerai un plus gros ou plusieurs tomes, en plus d’une chronologie). Il ne faut pas s’attendre à tout découvrir sur le personnage ou même sur ses enfants mis en avant dans l’album. Trop décousu au final.
Les Aventures débridées de Kenji le Ninja
Cette ancienne série jeunesse semble avoir été abandonnée après deux épisodes. Je n'ai lu que le premier et je n'ai pas été convaincu par le parti pris des auteurs. J'ai eu l'impression que Lylian voulait surfer sur cette mode d'un goût parfois superficiel de la culture japonaise. Cela crée un texte où on voit apparaître certains termes japonais très connus (sushis par exemples) complétement à contre sens pour créer un effet comique. Comme cela s'adresse à un jeune public ce n'est pas le plus gênant. Peut-être en manque d'inspiration, les auteurs empruntent à l'univers de Harry Potter avec un tournoi des écoles, des éléments de magie, un enfant sauveur. Cela fait beaucoup d'éléments déjà très utilisés par ailleurs. Mais ma plus forte réserve est l'identification des héros à un Ninja et une Geishas dans une atmosphère belliqueuse. J'ai bien aimé le graphisme assez original de Chevallier. Cela me rappelle les personnages à grosse tête à la façon de Lizano où de Grazia La Padula que je trouve toujours très expressifs. La mise en couleur très vive correspond bien à une lecture jeunesse. Une série avec des qualités graphiques mais un scénario un peu trop superficiel à mon, goût. 2.5