La note serait plus haute si on n'avait pas goûté à l'excellente série-mère Gunnm, chef-d'oeuvre du cyberpunk nippon au trait renversant.
D'un graphisme flamboyant et précis, on passe à un informatisé entouré de beaucoup de vide.
D'un univers s'attachant à créer de l'empathie pour les protagonistes, on passe à des pelletés de persos lambdas.
D'une série manga dense et prenante de "seulement" 9 tomes, on passe à une augmentation de 50% sans valeur ajoutée (l'arc du rollerball de Gunnm qui paraissait un peu longuet faisait moins de 3 tomes, ici on a un tournoi sur 7-8 tomes).
Bref, dur dur de faire un saut d'aussi haut vers du moyen. Mais j'ai pu me consoler avec les sympatoches histoires de Gunnm Other stories.
Mouais. Je n’ai vraiment pas été convaincu par cet album.
Toulmé m’intéresse davantage sur des séries qui, si elles jouent parfois sur un humour plus léger et fin, relèvent davantage du roman graphique.
Ici, c’est un humour lourdingue. Pourquoi pas ? Mais très rapidement j’ai compris que je ne rirai pas.
Nous suivons un dictateur aussi con que violent, et son conseiller, qui cherche lui à échapper à la révolte populaire, à la cacher à dictateur de patron, en s’envolant vers la France, où, à la suite d’une série d’imbroglio, ils se retrouvent dans un camp de gitans.
La partie dictateur beauf et con est très moyenne, la partie chez les gitans l’est tout autant, et les clichés les concernant ne sont pas dépassés pour faire rire.
Le dessin de Caloucalou passe pour ce genre d’humour (il y a un peu du Larcenet première époque dans son trait). C’est à l’histoire et à l’humour que je n’ai pas accroché.
Une page, une fois de temps à autre, ça passe (et encore), mais un album complet, ça vire au masochisme.
Gloria parait dans la magazine Fémina. Quand nous le recevons, ma femme regarde cette BD en 1er, puis s'exclame dans 95% des cas : c'est nul ! Mais parfois, c'est bien trouvé, je le reconnais. C'est comme l'océan Pacifique, parfois ci et là, il y a une île...
Je préfère nettement le dessin des débuts. Actuellement, je le trouve trop relâché, pour ne pas dire bâclé.
J’ai lu le premier volume publié par Futuropolis dans leur belle collection Copyright (avec dossier introductif), album comprenant les histoires « Vers l’Ourang mystérieux » et « La cité de Bangra ».
C’est une série « patrimoniale » que j’avais envie de découvrir, mais qui ne m’a pas emballé plus que ça.
C’est assez verbeux, tout en usant de raccourcis brutaux. Dès les premières pages c’est assez saccadé, les événements s’enchainent à toute vitesse. Comme le début de « Les naufragés du temps », ou comme les séries américaines de SF des années 30-50. On sent par contre que c’était publié par les éditions Vaillant, proche du Parti communiste, car rapidement des piques sont lancées contre « des capitalistes sans conscience », avec des allusions à la paix internationale, la défense des intérêts de l’humanité (qui étaient au cœur du discours du parti dans l’immédiat après-guerre).
Si certains passages lorgnent sur des séries d’aventure comme « Tarzan », Lécureux, pilier des publications Vaillant, s’inspirent de séries comme « Flash Gordon ». On y retrouve une action trépidante, avec héros forcément infaillible, le tout mâtiné d’un message humaniste et fraternel un peu gâché par la naïveté de pas mal de situations.
Mais les auteurs n’ont pas à rougir de la comparaison avec d’autres bandes sorties du même moule, comme les premiers essais de Jacobs.
Le dessin de Poïvet est lui aussi très inspiré par la BD américaine (du moins sur les histoires que j’ai lues). Même si son trait s’affinera sur d’autre séries par la suite, et si certaines planches mal encrées (ou dont les originaux ont peut-être été dégradés) sont « moyennes », l’ensemble est de bonne facture. Les décors sont minimalistes, mais le dessin est globalement très lisible et encore agréable.
Au final, c’est une série qui vaut surtout pour son caractère « historique » dans la BD française, le reflet d’une époque aussi (début de la guerre froide, balbutiements de la conquête spatiale, recherche de héros « positifs » par les éditions Vaillant). A lire « pour voir », même si je n’ai pas vraiment accroché aux deux histoires lues.
Ces séries se ressemblent tellement qu'on croirait facilement que Harkhanges est un spin-off des Chroniques de la lune noire , à l'instar de Methraton. A ceci près que Harkhanges reprend les mauvais aspects des Chroniques sans en avoir les bons.
Déjà graphiquement, le style est très similaire : les plans larges, la mise en scène grandiloquente, cette insistance sur le placement sur un piédestal des personnages et de leurs aventures comme une grande tragédie épique. Cela fonctionnait bien dans les Chroniques, mais ici cela sent le déjà vu et le repompage du style de Ledroit. On notera d'ailleurs deux dessinateurs en deux tomes, dont Fabrice Angleraud qui reprendra sept ans plus tard la suite des Chroniques, ayant gagné en maîtrise technique entretemps : cela montre bien qu'il n'y a pas de style personnel en terme de dessin ici mais bien une tentative commune de copier le style d'un autre.
Harkhanges ressemble à un scénario de jeu de rôles porté en image comme si ça suffisait à en faire une bonne BD. La réalité c'est qu'une telle action, qui avait fonctionné pour les Chroniques, ressort ici facile et bancale. Ce sentiment de suivre un jeu de rôles se ressent dans les dialogues et comportements des personnages qui ont l'air d'acteurs extérieurs à leur aventure. L'intrigue est basique, une quête de pouvoir d'un groupe de mages puissants sauf que ceux-ci ne font preuve d'aucune part de la sagesse et de la profondeur qu'on pourrait attendre d'eux. Et comme dans les Chroniques, il y a une dose d'humour un peu lourd et de clichés sexuels gratuits pour être plus racoleur.
Cela manque de maturité et d'originalité. En fait cela manque surtout d'inspiration.
Deux tomes parus et puis plus rien, série abandonnée, signifiant visiblement que le public n'y a pas vu suffisamment de personnalité et de motivation à découvrir la suite.
Un album qui souffre des mêmes défauts que Athéna, ça manque de liant cette succession d’histoires autour d’Apollon. Pour autant, alors que la partie graphique y est plus quelconque, j’ai préféré ce tome.
Tout seul cet album n’est pas fou mais il comble les lacunes de certains autres. Ça reste toujours aussi instructif pour ceux qui souhaitent découvrir la mythologie, j’apprends toujours des petits détails sur d’autres histoires lues dans la collection.
Mais sortie de ça et objectivement, cet album est assez moyen, voir loupé. Alors qu’il a le mérite d’apporter de nouveaux éléments, il fait aussi l’impasse sur certains faits essentiels (Artémis ? l'intervention de Minos lors du concours ? …).
2,5
Issu du même univers que Witchblade qui nous plaçait du côté de la police, The Darkness est son pendant sombre évoluant parmi les gangsters.
Et comme cette autre série, c'était surtout son graphisme qui faisait sa force au moment de sa publication, ce graphisme grandiloquent typique des années 90 que j'associe en priorité au style de Michael Turner. C'est un style que je n'aime pas du tout, où tous les personnages sont bâtis sur le même moule, froids, sans saveur, sans personnalité, avec des hommes au physique de mannequins bodybuildés et les femmes de sculpturales vamp aux seins siliconés (même si j'admets qu'on en voit moins ici que dans Witchblade). Un style poseur et aguicheur que je trouve vulgaire.
Si on peut éventuellement saluer la profondeur de cet univers et de ses multiples séries, chacune prise indépendamment et celle-ci en particulier ne cassent pas des briques. Je trouve toutefois les protagonistes de The Darkness un peu moins pénibles que ceux de la plupart de ces autres séries et l'atmosphère un peu moins idiote, notamment du fait que le héros joue dans la cour des méchants, mais ces intrigues emplies de clichés et de passages convenus m'ennuient trop vite pour me permettre de passer outre le style graphique qui m'agace.
Série à réserver à ceux qui aiment ce type de dessin et d'ambiance action fantastique typée années 90 début 2000, mais même eux ne devraient sans doute que la lire une fois et puis l'oublier.
Mouais. Je n’ai pas été convaincu par cette série – du moins les deux albums ‘les deux premiers tomes) que j’ai pu avoir sous la main. Ma médiathèque possède les quatre autres tomes, mais je vais passer mon tour et m’arrêter là.
Je ne connais pas la « série-mère », « Tessa ». Disons que ces albums peuvent se lire sans connaitre « Tessa ». Par contre, j’ai rapidement été saoulé par les nombreux rappels (parfois lourdingues) à Tessa, sous forme d’astérisques et de renvoi à tel ou tel tome. Ça n’avance à rien le lecteur de « 42 agents », et sonne comme de la publicité maladroite.
Le dessin est correct, voire bon, dans la lignée de pas mal de séries Soleil (mais plutôt dans le haut de ce panier moyen). La colorisation n’est pas ce que je préfère (elle écrase les nuances), mais l’aspect visuel fait globalement le boulot.
Par contre, les péripéties ne m’ont pas captivé. Les jeux de mots sur les noms – sans être aussi lourds et récurrents qu’ailleurs, voir les Lanfeust – sont rapidement lourds. Et c’est souvent trop verbeux.
Comme souvent dans ce genre de série, la psychologie des personnages et la profondeur de l’intrigue sont sacrifiées au profit de l’action, avec des scènes de baston/bataille qui s’étalent beaucoup trop.
C’est clairement de la SF popcorn, à emprunter à l’occasion, sans en attendre trop.
Note réelle 2,5/5.
La série possède un bel atout, il est graphique. En effet, j’ai trouvé très bon le dessin de Stalner, du classique réaliste très agréable à l’œil. D’autant plus que la colorisation de Fantini est elle aussi plutôt chouette.
On entre donc très facilement dans cette série. Mais l’intrigue n’est pas au niveau, et se révèle bien moins claire ! En effet, elle part rapidement vers quelque chose de déjà vu dans un univers de planet fantasy.
Mais tout aussi rapidement ça part un peu dans tous les sens, et plusieurs choses m’échappaient, ce qui a gêné ma lecture. Et ça s’est accentué, au point que je ne cherchais plus trop à raccrocher tous les wagons jusqu'au dénouement final.
Qui plus est, cette nature hostile, bien mise en image, est sous-exploitée au final, comme l’est la « cité » bâtie par les naufragés terriens (au passage, comment ont-ils pu la bâtir, quelles sont leurs sources d’énergie, leurs matières premières, etc. ?).
C’est chouette à regarder, mais c’est confus et pas captivant à lire. Je suis sorti déçu de ma lecture.
Note réelle 2,5/5.
Je m'en veux presque de mettre une vilaine appréciation à cette BD.
Elle a d'indéniables qualités : d'abord une ambition visuelle globale avec certes une inégale réussite selon les illustrateurs, ensuite un projet féministe intéressant axé sur une relecture mythologique des amazones donc de Wonder Woman.
Mais que c'est confus scénaristiquement et visuellement, avec la regrettable conséquence d'être fastidieux à parcourir ! De multiples passages où l'on ne sait s'il faut d'abord lire de haut en bas ou de gauche à droite, ces dialogues et cartouches recherchant l'effet de style (souvent raté d'ailleurs, même si cela peut servir le fan service et plaire aux amoureux des comics) au risque de la redondance voire de l'inintérêt, et même ces illustrations tombant souvent dans la pure esbroufe.
Un ennui mélancolique s'installe, tout juste perturbé par ces illustrations et couleurs parfois spectaculaires. Une ambition bien vaine au vu du résultat obtenu.
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Gunnm Last Order
La note serait plus haute si on n'avait pas goûté à l'excellente série-mère Gunnm, chef-d'oeuvre du cyberpunk nippon au trait renversant. D'un graphisme flamboyant et précis, on passe à un informatisé entouré de beaucoup de vide. D'un univers s'attachant à créer de l'empathie pour les protagonistes, on passe à des pelletés de persos lambdas. D'une série manga dense et prenante de "seulement" 9 tomes, on passe à une augmentation de 50% sans valeur ajoutée (l'arc du rollerball de Gunnm qui paraissait un peu longuet faisait moins de 3 tomes, ici on a un tournoi sur 7-8 tomes). Bref, dur dur de faire un saut d'aussi haut vers du moyen. Mais j'ai pu me consoler avec les sympatoches histoires de Gunnm Other stories.
Cher dictateur
Mouais. Je n’ai vraiment pas été convaincu par cet album. Toulmé m’intéresse davantage sur des séries qui, si elles jouent parfois sur un humour plus léger et fin, relèvent davantage du roman graphique. Ici, c’est un humour lourdingue. Pourquoi pas ? Mais très rapidement j’ai compris que je ne rirai pas. Nous suivons un dictateur aussi con que violent, et son conseiller, qui cherche lui à échapper à la révolte populaire, à la cacher à dictateur de patron, en s’envolant vers la France, où, à la suite d’une série d’imbroglio, ils se retrouvent dans un camp de gitans. La partie dictateur beauf et con est très moyenne, la partie chez les gitans l’est tout autant, et les clichés les concernant ne sont pas dépassés pour faire rire. Le dessin de Caloucalou passe pour ce genre d’humour (il y a un peu du Larcenet première époque dans son trait). C’est à l’histoire et à l’humour que je n’ai pas accroché.
Gloria
Une page, une fois de temps à autre, ça passe (et encore), mais un album complet, ça vire au masochisme. Gloria parait dans la magazine Fémina. Quand nous le recevons, ma femme regarde cette BD en 1er, puis s'exclame dans 95% des cas : c'est nul ! Mais parfois, c'est bien trouvé, je le reconnais. C'est comme l'océan Pacifique, parfois ci et là, il y a une île... Je préfère nettement le dessin des débuts. Actuellement, je le trouve trop relâché, pour ne pas dire bâclé.
Les Pionniers de l'Espérance
J’ai lu le premier volume publié par Futuropolis dans leur belle collection Copyright (avec dossier introductif), album comprenant les histoires « Vers l’Ourang mystérieux » et « La cité de Bangra ». C’est une série « patrimoniale » que j’avais envie de découvrir, mais qui ne m’a pas emballé plus que ça. C’est assez verbeux, tout en usant de raccourcis brutaux. Dès les premières pages c’est assez saccadé, les événements s’enchainent à toute vitesse. Comme le début de « Les naufragés du temps », ou comme les séries américaines de SF des années 30-50. On sent par contre que c’était publié par les éditions Vaillant, proche du Parti communiste, car rapidement des piques sont lancées contre « des capitalistes sans conscience », avec des allusions à la paix internationale, la défense des intérêts de l’humanité (qui étaient au cœur du discours du parti dans l’immédiat après-guerre). Si certains passages lorgnent sur des séries d’aventure comme « Tarzan », Lécureux, pilier des publications Vaillant, s’inspirent de séries comme « Flash Gordon ». On y retrouve une action trépidante, avec héros forcément infaillible, le tout mâtiné d’un message humaniste et fraternel un peu gâché par la naïveté de pas mal de situations. Mais les auteurs n’ont pas à rougir de la comparaison avec d’autres bandes sorties du même moule, comme les premiers essais de Jacobs. Le dessin de Poïvet est lui aussi très inspiré par la BD américaine (du moins sur les histoires que j’ai lues). Même si son trait s’affinera sur d’autre séries par la suite, et si certaines planches mal encrées (ou dont les originaux ont peut-être été dégradés) sont « moyennes », l’ensemble est de bonne facture. Les décors sont minimalistes, mais le dessin est globalement très lisible et encore agréable. Au final, c’est une série qui vaut surtout pour son caractère « historique » dans la BD française, le reflet d’une époque aussi (début de la guerre froide, balbutiements de la conquête spatiale, recherche de héros « positifs » par les éditions Vaillant). A lire « pour voir », même si je n’ai pas vraiment accroché aux deux histoires lues.
Harkhanges
Ces séries se ressemblent tellement qu'on croirait facilement que Harkhanges est un spin-off des Chroniques de la lune noire , à l'instar de Methraton. A ceci près que Harkhanges reprend les mauvais aspects des Chroniques sans en avoir les bons. Déjà graphiquement, le style est très similaire : les plans larges, la mise en scène grandiloquente, cette insistance sur le placement sur un piédestal des personnages et de leurs aventures comme une grande tragédie épique. Cela fonctionnait bien dans les Chroniques, mais ici cela sent le déjà vu et le repompage du style de Ledroit. On notera d'ailleurs deux dessinateurs en deux tomes, dont Fabrice Angleraud qui reprendra sept ans plus tard la suite des Chroniques, ayant gagné en maîtrise technique entretemps : cela montre bien qu'il n'y a pas de style personnel en terme de dessin ici mais bien une tentative commune de copier le style d'un autre. Harkhanges ressemble à un scénario de jeu de rôles porté en image comme si ça suffisait à en faire une bonne BD. La réalité c'est qu'une telle action, qui avait fonctionné pour les Chroniques, ressort ici facile et bancale. Ce sentiment de suivre un jeu de rôles se ressent dans les dialogues et comportements des personnages qui ont l'air d'acteurs extérieurs à leur aventure. L'intrigue est basique, une quête de pouvoir d'un groupe de mages puissants sauf que ceux-ci ne font preuve d'aucune part de la sagesse et de la profondeur qu'on pourrait attendre d'eux. Et comme dans les Chroniques, il y a une dose d'humour un peu lourd et de clichés sexuels gratuits pour être plus racoleur. Cela manque de maturité et d'originalité. En fait cela manque surtout d'inspiration. Deux tomes parus et puis plus rien, série abandonnée, signifiant visiblement que le public n'y a pas vu suffisamment de personnalité et de motivation à découvrir la suite.
Apollon
Un album qui souffre des mêmes défauts que Athéna, ça manque de liant cette succession d’histoires autour d’Apollon. Pour autant, alors que la partie graphique y est plus quelconque, j’ai préféré ce tome. Tout seul cet album n’est pas fou mais il comble les lacunes de certains autres. Ça reste toujours aussi instructif pour ceux qui souhaitent découvrir la mythologie, j’apprends toujours des petits détails sur d’autres histoires lues dans la collection. Mais sortie de ça et objectivement, cet album est assez moyen, voir loupé. Alors qu’il a le mérite d’apporter de nouveaux éléments, il fait aussi l’impasse sur certains faits essentiels (Artémis ? l'intervention de Minos lors du concours ? …). 2,5
The Darkness
Issu du même univers que Witchblade qui nous plaçait du côté de la police, The Darkness est son pendant sombre évoluant parmi les gangsters. Et comme cette autre série, c'était surtout son graphisme qui faisait sa force au moment de sa publication, ce graphisme grandiloquent typique des années 90 que j'associe en priorité au style de Michael Turner. C'est un style que je n'aime pas du tout, où tous les personnages sont bâtis sur le même moule, froids, sans saveur, sans personnalité, avec des hommes au physique de mannequins bodybuildés et les femmes de sculpturales vamp aux seins siliconés (même si j'admets qu'on en voit moins ici que dans Witchblade). Un style poseur et aguicheur que je trouve vulgaire. Si on peut éventuellement saluer la profondeur de cet univers et de ses multiples séries, chacune prise indépendamment et celle-ci en particulier ne cassent pas des briques. Je trouve toutefois les protagonistes de The Darkness un peu moins pénibles que ceux de la plupart de ces autres séries et l'atmosphère un peu moins idiote, notamment du fait que le héros joue dans la cour des méchants, mais ces intrigues emplies de clichés et de passages convenus m'ennuient trop vite pour me permettre de passer outre le style graphique qui m'agace. Série à réserver à ceux qui aiment ce type de dessin et d'ambiance action fantastique typée années 90 début 2000, mais même eux ne devraient sans doute que la lire une fois et puis l'oublier.
42 agents intergalactiques
Mouais. Je n’ai pas été convaincu par cette série – du moins les deux albums ‘les deux premiers tomes) que j’ai pu avoir sous la main. Ma médiathèque possède les quatre autres tomes, mais je vais passer mon tour et m’arrêter là. Je ne connais pas la « série-mère », « Tessa ». Disons que ces albums peuvent se lire sans connaitre « Tessa ». Par contre, j’ai rapidement été saoulé par les nombreux rappels (parfois lourdingues) à Tessa, sous forme d’astérisques et de renvoi à tel ou tel tome. Ça n’avance à rien le lecteur de « 42 agents », et sonne comme de la publicité maladroite. Le dessin est correct, voire bon, dans la lignée de pas mal de séries Soleil (mais plutôt dans le haut de ce panier moyen). La colorisation n’est pas ce que je préfère (elle écrase les nuances), mais l’aspect visuel fait globalement le boulot. Par contre, les péripéties ne m’ont pas captivé. Les jeux de mots sur les noms – sans être aussi lourds et récurrents qu’ailleurs, voir les Lanfeust – sont rapidement lourds. Et c’est souvent trop verbeux. Comme souvent dans ce genre de série, la psychologie des personnages et la profondeur de l’intrigue sont sacrifiées au profit de l’action, avec des scènes de baston/bataille qui s’étalent beaucoup trop. C’est clairement de la SF popcorn, à emprunter à l’occasion, sans en attendre trop. Note réelle 2,5/5.
Exilium
La série possède un bel atout, il est graphique. En effet, j’ai trouvé très bon le dessin de Stalner, du classique réaliste très agréable à l’œil. D’autant plus que la colorisation de Fantini est elle aussi plutôt chouette. On entre donc très facilement dans cette série. Mais l’intrigue n’est pas au niveau, et se révèle bien moins claire ! En effet, elle part rapidement vers quelque chose de déjà vu dans un univers de planet fantasy. Mais tout aussi rapidement ça part un peu dans tous les sens, et plusieurs choses m’échappaient, ce qui a gêné ma lecture. Et ça s’est accentué, au point que je ne cherchais plus trop à raccrocher tous les wagons jusqu'au dénouement final. Qui plus est, cette nature hostile, bien mise en image, est sous-exploitée au final, comme l’est la « cité » bâtie par les naufragés terriens (au passage, comment ont-ils pu la bâtir, quelles sont leurs sources d’énergie, leurs matières premières, etc. ?). C’est chouette à regarder, mais c’est confus et pas captivant à lire. Je suis sorti déçu de ma lecture. Note réelle 2,5/5.
Wonder Woman Historia
Je m'en veux presque de mettre une vilaine appréciation à cette BD. Elle a d'indéniables qualités : d'abord une ambition visuelle globale avec certes une inégale réussite selon les illustrateurs, ensuite un projet féministe intéressant axé sur une relecture mythologique des amazones donc de Wonder Woman. Mais que c'est confus scénaristiquement et visuellement, avec la regrettable conséquence d'être fastidieux à parcourir ! De multiples passages où l'on ne sait s'il faut d'abord lire de haut en bas ou de gauche à droite, ces dialogues et cartouches recherchant l'effet de style (souvent raté d'ailleurs, même si cela peut servir le fan service et plaire aux amoureux des comics) au risque de la redondance voire de l'inintérêt, et même ces illustrations tombant souvent dans la pure esbroufe. Un ennui mélancolique s'installe, tout juste perturbé par ces illustrations et couleurs parfois spectaculaires. Une ambition bien vaine au vu du résultat obtenu.