Peu importe ce que l’on pense de cette œuvre, les éditions – historiques – Futuropolis avaient encore fait de l’excellent travail avec cet imposant album à l’italienne, le beau travail de compilation de strips, un dossier copieux en entame, un papier épais : chapeau bas ! Par contre, je ne sais pas si ce sont eux qui ont traduit la série en « Bob l’aviateur », mais ça fait un peu naze je trouve, ça n’est pas heureux en tout cas.
Le dessin est inégal. Les carrures (très larges !) de certains protagonistes sont en particulier presque caricaturales sur certaines cases (plus vers la fin d'ailleurs). Le rendu est aussi inégal du fait de la difficulté d’utiliser les strips d’origine (qui datent pour cet album de 1935-1936), avec un encrage trop léger, qui entraine un rendu un peu flou ou « effacé » parfois.
Mais Robial et Futuropolis ont quand même fait du très beau travail de restitution. Et surtout, malgré mes remarques précédentes, je dois dire que Noel Sickles (qui a repris la série à son créateur John Terry (il en a été le nègre, puis lui a succéder lorsqu’il est tombé malade puis est décédé) possède un très chouette coup de crayon, franchement moderne, dynamique. Il ne fait pas son âge et en remontrerait à des dessinateurs des années 1950. Son usage du Noir et Blanc est aussi globalement très bon. Milton Caniff, qui est son assistant sur ces strips (et dont un texte est repris dans l’une des préfaces de l’album) s’inspirera de son travail – voir Male Call par exemple (Pratt continuera cette lignée).
La période précédente de la série (sous la férule de John Terry) semble avoir été classique, voire plan plan, même si elle a connu un bon succès. Mais la période ici reprise est bien meilleure. En effet, même s’il faut relativiser et la replacer dans son époque, je trouve l’ensemble rythmé (et pas trop haché par la parution en strips, qui nécessitait régulièrement du teasing). Notre héros de pilote devient un aventurier qui bourlingue un peu partout (C’est vraiment proche de ce que fera plus tard Pratt sur plusieurs séries – mais je pense aussi à Micheluzzi sur « Tanganyika »).
Bon, sinon, c’est sans doute trop verbeux (défaut classique à l’époque), très machiste (peu de femmes – mais le sujet ne s’y prête sans doute pas – même si elles sont bien plus présentes dans les derniers strips publiés ici).
Au final, c’est un album qui est intéressant, qui peut plaire aux fans des auteurs cités plus hauts, mais la lecture d’une traite s’est révélée quelque peu rébarbative, et la mauvaise qualité de certains strips d’origine a parfois gêné la lecture. Une lecture à réserver aux curieux des très vieilles séries. Les autres trouveront sans doute d’autres séries d’aviateurs aventuriers mieux à même de les satisfaire depuis Buck Danny.
Note réelle 2,5/5.
Petite déception au final que cet album dont j’attendais beaucoup tout en me demandant quel angle d’approche le scénariste allait utiliser pour évoquer ce qui reste une des plus grandes énigmes actuelles (et sujette aux hypothèses les plus diverses et originales).
Cédric Mayen a opté pour une approche réaliste. Le récit se scinde ainsi en deux époques avec des allers-retours incessants de l’une vers l’autre. La première époque évoque l’expédition en elle-même jusqu’au moment fatidique. La deuxième époque évoque l’enquête menée sur le terrain par le procureur chargé de l’affaire. La retranscription, rigoureuse, est frustrante puisqu’aucune conclusion indiscutable n’a pu être tirée. Du coup, on voit les tensions et les difficultés rencontrées par les alpinistes, on saisit la difficulté pour le procureur de trouver une logique aux multiples indices collectés… mais en définitive on ne sait rien de plus que ce que l’on savait déjà (c’est-à-dire, en gros, que l’on ne peut pas exclure une seule des multiples hypothèses qui se sont développées au fil des ans, pas même les plus fantaisistes, yeti, extraterrestres, etc…)
Le dessin de Gonzalez est agréable au premier coup d’œil. Malheureusement, à la lecture il va m’être difficile de bien distinguer les différents intervenants (d’autant plus difficile que les noms russes ne m’aident pas à mémoriser les personnages).
J’espérais plus mais j’ai bien conscience qu’il s‘agit d’un sujet délicat où l’on peut vite tomber dans le sensationnalisme (ce que les auteurs évitent). Mais dans le cas présent, c’est vraiment trop frustrant et trop orienté sur les faits plutôt que sur l’émotion (je n’ai ressenti de l’empathie pour aucun des personnages). Donc, voilà, entre le bof et le pas mal pour ma part…
Cette série donne l'impression de ne pas savoir trop où mener le lecteur. Je n'ai pu lire que les deux premiers tomes mais j'avoue que je me suis un peu perdu en chemin.
La faute à un scénario qui multiplie les pistes comme si la série était partie pour un long trajet. En effet Sylvain Runberg prend le temps d'installer Alex et Thibaut dans leur trip fantasmé de paradis musical londonien.
Peut-être que l'énumération des groupes rock ou punk de l'époque et une légère dénonciation sociale du paupérisme de certains quartiers n'étaient pas suffisants pour donner assez de corps au scénario. Runberg y adjoint un volet irlandais, doublé d'un traffic de drogue et de violence de groupes paramilitaires à Belfast.
Au lieu de nourrir la série cela l'embrouille car trop de personnages secondaires interviennent à Londres ou à Belfast (on ne sait plus trop). Il y a tellement d'éléments qui tombent sur nos deux froggies en si peu de temps que cela en devient peu crédible d'autant que rien ne s'agglomère pour créer une action dramatique.
Au bout des deux albums on attend toujours la promesse de la quatrième de couverture : à savoir du mouvement dramatique. Si le rythme lent convient bien au côté intimiste de la relation des deux copains cela nuit à la face irlandaise trop laborieuse.
Je ne suis pas super fan du graphisme de Phicil pour les personnages secondaires qui se ressemblent trop. Par contre j'ai aimé les décors londoniens bien travaillés sur les quartiers populaires. J'aurais préféré une autre mise en couleur trop uniforme dans les tons sépia ou orangés sans réelle justification à mes yeux.
Une lecture divertissante mais qui se perd dans trop de directions pour être vraiment intéressante.
Ah ben voui : ce qui fonctionnait auparavant parce que c'était du jamais vu ne peut pas faire recette au jour d'aujourd'hui sans qu'on y ajoute un petit je ne sais quoi d'inédit... Et ça n'est pas le cas ici.
On peu pardonner l'infantilisme du scénario (?) de Stan Lee -après tout, il n'était déjà plus trop jeune et, de toutes façons, il y avait belle lurette qu'il était passé à autre chose (Hollywood ! Hollywood !!)- mais le travail de Keith Pollard, pour appliqué qu'il soit, enfonce malheureusement le clou en accentuant le désuet de l'entreprise par ses choix graphiques volontairement datés qui clashent inévitablement avec une surenchère d'effets et de couleurs pas du tout raccord. Le Surfer D'argent n'est décidément mis en valeur qu'au travers de ses penchants Humanistes ou alors dans son opposition à Galactus. En faire un Super-Héros le réduit toujours à un cliché enfantin que son look excessivement sobre achève de pâlir. Même Galactus, intarissable (!), perd toute dimension cosmique dans ce récit qui pourrait si facilement être transposé en Western... C'est Star-Trek, en fait !
Complètement oubliable.
Flûte ! Me voilà encore une fois contraint d'enfoncer un Comic pour le sortir du thème "Un avis".
Lu en virtuel, histoire de voir si Mark Millar et Bryan Hitch avaient à nouveau envie de biaiser un peu l'univers des Super-Héros pour nous en présenter une réalité plus profonde qu'à l'ordinaire... Pfohlàlà ! Quelle lessive ! Comme si on retournait aux années soixante, question ambiance et intrigue, mais sans l'enthousiasme et le dynamisme de la jeunesse de l'époque.
Les quatre personnages sont complètement transparents, soulignant même au travers de leurs dialogues l'artificialité de leur caractérisation. Reed fait la cours à Susan comme s'ils avaient vingt ans alors que Ben et Johnny sont carrément réduits à leurs stéréotypes : l'un est malheureux en amour et l'autre se plante de partenaire, comme d'habitude. Et ça n'est pas mieux pour les deux Schtroumpfs ! Tout ce qui faisait le charme du caractère de Franklin dans les pages de Puissance 4 a complètement disparu : à peine est-il jaloux de sa cadette, monstre d'intelligence intellectuelle mais -apparemment ?!- absolument pas perturbée par sa condition qui, pourtant, devrait la marginaliser grave ; même au sein de cette famille. Mais bon, puisque qu'en même temps la-dite famille a visiblement été "Disneysée", pourquoi pas ? Et Fatalis, élève d'encore plus méchant que lui... Au secours !
Je passe sur l'intrigue, qui mêle -quelle originalité !- la fin du monde auto-proclamée par nos élites et la solution du problème (via les univers parallèles, si chers aux scénaristes en mal de Deus ex machina) à l'encore plus invraisemblable idylle collégienne entre Reed Richard -soudainement transformé en ex-tombeur ?!- et une sorte de femme fatale/super-scientifique sensée stimuler la jalousie de l'épouse légitime (mais pas d'avantage incarnée que le reste de la distribution : elle ressemble autant à Susan que Susan ressemble à n'importe qui d'autre, sinon les coupes de cheveux !).
Pas d'intrigue véritable, donc ; encore moins de suspense, par conséquent ; et on arrive au bout sans que rien ne soit réellement accompli, sinon l'introduction d'une énième équipe de Super-Héros -qui échouent même à rendre hommage aux premiers dépositaires de leur nom.
Du coup le travail de Hitch -car c'est quand même un sacré travail !- semble perdu tant le vide sidéral de cette série n'est à aucun moment réchauffé par la moindre étincelle de créativité.
À classer dans la rubrique "Les Mystères Inexpliqués", ce Comic-Book.
... Je ne sais pas si je fais bien de sortir cet album de la catégorie "Un seul avis" tant je n'ai pas grand chose de gentil à en dire...
Charles Vess est certes très doué comme illustrateur paysagiste -si on aime ce style- mais c'est une catastrophe ferroviaire quant au rendu des personnages. Des expressions du visage aux proportions des corps, c'est une avalanche de maladresses qui, si elles ne me posent pas trop de problèmes à la lecture d'un Comic-Book -pressions commerciales tous azimuts obligent !- me troublent bien d'avantage dans les pages d'un "Graphic Novel" visiblement réalisé avec un soin manifeste qui sous-entend une certaine liberté quant aux délais octroyés par l'éditeur. Le fait qu'il ne sache pas non plus découper une scène (d'action ou non) en dit long sur l'absurde de l'entreprise. Et le scénario, prétexte artificiel et maladroit pour tenter de dépayser Spiderman, n'est qu'un autre iceberg dans ce naufrage.
Tout respectueux de son talent pictural -je serais bien incapable d'illustrer quoi que soit aussi joliment-, je pense que cet artiste-là peut néanmoins éviter le genre Super-Héroïque sans regret.
Je suis un grand amateur des parodies et du trash, et donc cet album me faisait de l’œil. Mais je suis sorti clairement déçu de cette lecture.
Certes, il y a des trucs marrants et plutôt intéressants (même si pas toujours aboutis). C’est par exemple le cas de l’histoire détournant Picsou et Donald (avec une chute amusante). C’est aussi le cas de la première histoire, que j’ai aussi trouvé amusante et qui me laissait espérer un ensemble bien meilleur.
Car, pour le reste, je suis resté sur ma faim. Je n’ai pas ri, et n’ai souvent pas trouvé intéressantes les histoires. Le trash qui s’y invite ne réussissait pas à les faire sortir du quelconque. Le dessin, plutôt agréable et lisible, ne suffit pas non plus (je suis par contre moyennement convaincu par la colorisation).
Note réelle 2,5/5.
Malgré une couverture attractive comme un catalogue de modélisme ferroviaire je n'ai pas été convaincu par le scénario proposé par Schuiten.
Cette fable nostalgique en hommage aux cheminots de la vapeur a eu du mal à garder mon intérêt vivant. J'ai lu le schéma assez classique d'une contestation contre la marche du progrès avec ses effets pervers (Chômage, dévalorisation sociale, flicage).
J'ai eu du mal à comprendre cette aventure un peu vide de sens. Schuiten introduit un personnage féminin ce qui lui permet d'introduire des scènes érotiques assez superflues dans le scénario. Le comble est de proposer une scène de viol comme simple "incident du dépôt" p48.
De plus la narration en voix off de Van Bel ou dans un monologue pratiquement sans répartie rend la lecture lourde et hachée sans fluidité. Van bel reste dans les lieux communs assez convenus.
La fin arrive sans préavis et sans beaucoup de rapport avec l'ensemble du récit.
Le N&B de Schuiten est très attractif mais Van Bel manque de charisme pour porter le récit. Son physique est à l'image de son discours : un vieux grand-père radoteur enfermé dans son "de mon temps".
Une lecture qui m'a vite lassé.
Voici un album qui m’attirait beaucoup, et qui finalement m’a beaucoup déçu.
Une histoire prometteuse, une romance au Japon entre un Allemand et une Japonaise durant la seconde guerre mondiale, peu avant le bombardement d’Hiroshima. Le tout accompagné de très beaux dessins, laissant entrevoir un doux voyage le temps de quelques planches.
Pour les dessins, la promesse est tenue, seulement voilà, en ce qui concerne le scénario, c’est vide, c’est creux. C’est lu à une vitesse folle. Du coup pas le temps de s’attacher aux personnages, de s’y intéresser, on reste en surface en permanence, et ça défile, ça défile, et on arrive à la fin de l’album.
Difficile de disserter et d’écrire un avis sur du vide… et je ne ferais pas comme cet album, je ne comblerais pas ma critique avec du vide.
Et pourtant, avec ce contexte il y aurait eu de quoi écrire une très belle histoire nous faisant rêver et voyager en lui donnant de la matière.
Je constate juste que l’album est adapté d’une nouvelle de Barboni, et apparemment (je n’ai vu aucune mention affirmant le contraire), c’est Barboni elle même qui l’a adaptée en bande dessinée, je ne sais pas ce que donne la nouvelle, ne l’ayant pas lue, mais ce que je retiens, c’est que écrire une nouvelle, et écrire un scénario de bande dessinée, ce n’est pas du tout la même chose, ce n’est pas du tout le même exercice de style.
Si elle doit à nouveau s’essayer à la bande dessinée, je lui souhaite d’avoir la bonne idée de s’adjoindre la collaboration d’un scénariste de BD qui permettra de bien adapter ses nouvelles, et de les mettre en valeur.
Comme l'ont souligné d'autres aviseurs, c'est pas du subtil ! La BD est pornographique dans la moindre de ses planches, le tout dans un mélange de scènes entre les différents personnages (mais sans jamais déborder du cadre hétéro) qui culmine dans la scène finale. C'est aussi un scénario classique de vaudeville, avec tromperie, chamaillerie, cousin éloigné qui débarque etc ...
Soyons honnête, c'est trop peu subtil pour moi. L'intrigue ne vole pas haut et s'ingénie à enchainer les scènes de sexe avec un manque de crédibilité qui frise la parodie, le tout dans des dialogues à la subtilité digne d'une bonne série Z. J'ai beau voir que c'est semi-sérieux, cette histoire m'a franchement laissé sur ma faim. Aucun intérêt pour tout ce qui se déroule, aucune envie de voir l'histoire se conclure. J'ai fini la BD parce qu'elle est courte, mais j'ai clairement zappé la lecture des dialogues dans les dernières pages.
Je pense que ce n'est franchement pas pour moi !
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Bob l'aviateur
Peu importe ce que l’on pense de cette œuvre, les éditions – historiques – Futuropolis avaient encore fait de l’excellent travail avec cet imposant album à l’italienne, le beau travail de compilation de strips, un dossier copieux en entame, un papier épais : chapeau bas ! Par contre, je ne sais pas si ce sont eux qui ont traduit la série en « Bob l’aviateur », mais ça fait un peu naze je trouve, ça n’est pas heureux en tout cas. Le dessin est inégal. Les carrures (très larges !) de certains protagonistes sont en particulier presque caricaturales sur certaines cases (plus vers la fin d'ailleurs). Le rendu est aussi inégal du fait de la difficulté d’utiliser les strips d’origine (qui datent pour cet album de 1935-1936), avec un encrage trop léger, qui entraine un rendu un peu flou ou « effacé » parfois. Mais Robial et Futuropolis ont quand même fait du très beau travail de restitution. Et surtout, malgré mes remarques précédentes, je dois dire que Noel Sickles (qui a repris la série à son créateur John Terry (il en a été le nègre, puis lui a succéder lorsqu’il est tombé malade puis est décédé) possède un très chouette coup de crayon, franchement moderne, dynamique. Il ne fait pas son âge et en remontrerait à des dessinateurs des années 1950. Son usage du Noir et Blanc est aussi globalement très bon. Milton Caniff, qui est son assistant sur ces strips (et dont un texte est repris dans l’une des préfaces de l’album) s’inspirera de son travail – voir Male Call par exemple (Pratt continuera cette lignée). La période précédente de la série (sous la férule de John Terry) semble avoir été classique, voire plan plan, même si elle a connu un bon succès. Mais la période ici reprise est bien meilleure. En effet, même s’il faut relativiser et la replacer dans son époque, je trouve l’ensemble rythmé (et pas trop haché par la parution en strips, qui nécessitait régulièrement du teasing). Notre héros de pilote devient un aventurier qui bourlingue un peu partout (C’est vraiment proche de ce que fera plus tard Pratt sur plusieurs séries – mais je pense aussi à Micheluzzi sur « Tanganyika »). Bon, sinon, c’est sans doute trop verbeux (défaut classique à l’époque), très machiste (peu de femmes – mais le sujet ne s’y prête sans doute pas – même si elles sont bien plus présentes dans les derniers strips publiés ici). Au final, c’est un album qui est intéressant, qui peut plaire aux fans des auteurs cités plus hauts, mais la lecture d’une traite s’est révélée quelque peu rébarbative, et la mauvaise qualité de certains strips d’origine a parfois gêné la lecture. Une lecture à réserver aux curieux des très vieilles séries. Les autres trouveront sans doute d’autres séries d’aviateurs aventuriers mieux à même de les satisfaire depuis Buck Danny. Note réelle 2,5/5.
Le Mystère du col Dyatlov
Petite déception au final que cet album dont j’attendais beaucoup tout en me demandant quel angle d’approche le scénariste allait utiliser pour évoquer ce qui reste une des plus grandes énigmes actuelles (et sujette aux hypothèses les plus diverses et originales). Cédric Mayen a opté pour une approche réaliste. Le récit se scinde ainsi en deux époques avec des allers-retours incessants de l’une vers l’autre. La première époque évoque l’expédition en elle-même jusqu’au moment fatidique. La deuxième époque évoque l’enquête menée sur le terrain par le procureur chargé de l’affaire. La retranscription, rigoureuse, est frustrante puisqu’aucune conclusion indiscutable n’a pu être tirée. Du coup, on voit les tensions et les difficultés rencontrées par les alpinistes, on saisit la difficulté pour le procureur de trouver une logique aux multiples indices collectés… mais en définitive on ne sait rien de plus que ce que l’on savait déjà (c’est-à-dire, en gros, que l’on ne peut pas exclure une seule des multiples hypothèses qui se sont développées au fil des ans, pas même les plus fantaisistes, yeti, extraterrestres, etc…) Le dessin de Gonzalez est agréable au premier coup d’œil. Malheureusement, à la lecture il va m’être difficile de bien distinguer les différents intervenants (d’autant plus difficile que les noms russes ne m’aident pas à mémoriser les personnages). J’espérais plus mais j’ai bien conscience qu’il s‘agit d’un sujet délicat où l’on peut vite tomber dans le sensationnalisme (ce que les auteurs évitent). Mais dans le cas présent, c’est vraiment trop frustrant et trop orienté sur les faits plutôt que sur l’émotion (je n’ai ressenti de l’empathie pour aucun des personnages). Donc, voilà, entre le bof et le pas mal pour ma part…
London calling
Cette série donne l'impression de ne pas savoir trop où mener le lecteur. Je n'ai pu lire que les deux premiers tomes mais j'avoue que je me suis un peu perdu en chemin. La faute à un scénario qui multiplie les pistes comme si la série était partie pour un long trajet. En effet Sylvain Runberg prend le temps d'installer Alex et Thibaut dans leur trip fantasmé de paradis musical londonien. Peut-être que l'énumération des groupes rock ou punk de l'époque et une légère dénonciation sociale du paupérisme de certains quartiers n'étaient pas suffisants pour donner assez de corps au scénario. Runberg y adjoint un volet irlandais, doublé d'un traffic de drogue et de violence de groupes paramilitaires à Belfast. Au lieu de nourrir la série cela l'embrouille car trop de personnages secondaires interviennent à Londres ou à Belfast (on ne sait plus trop). Il y a tellement d'éléments qui tombent sur nos deux froggies en si peu de temps que cela en devient peu crédible d'autant que rien ne s'agglomère pour créer une action dramatique. Au bout des deux albums on attend toujours la promesse de la quatrième de couverture : à savoir du mouvement dramatique. Si le rythme lent convient bien au côté intimiste de la relation des deux copains cela nuit à la face irlandaise trop laborieuse. Je ne suis pas super fan du graphisme de Phicil pour les personnages secondaires qui se ressemblent trop. Par contre j'ai aimé les décors londoniens bien travaillés sur les quartiers populaires. J'aurais préféré une autre mise en couleur trop uniforme dans les tons sépia ou orangés sans réelle justification à mes yeux. Une lecture divertissante mais qui se perd dans trop de directions pour être vraiment intéressante.
Silver surfer - Les Prédateurs
Ah ben voui : ce qui fonctionnait auparavant parce que c'était du jamais vu ne peut pas faire recette au jour d'aujourd'hui sans qu'on y ajoute un petit je ne sais quoi d'inédit... Et ça n'est pas le cas ici. On peu pardonner l'infantilisme du scénario (?) de Stan Lee -après tout, il n'était déjà plus trop jeune et, de toutes façons, il y avait belle lurette qu'il était passé à autre chose (Hollywood ! Hollywood !!)- mais le travail de Keith Pollard, pour appliqué qu'il soit, enfonce malheureusement le clou en accentuant le désuet de l'entreprise par ses choix graphiques volontairement datés qui clashent inévitablement avec une surenchère d'effets et de couleurs pas du tout raccord. Le Surfer D'argent n'est décidément mis en valeur qu'au travers de ses penchants Humanistes ou alors dans son opposition à Galactus. En faire un Super-Héros le réduit toujours à un cliché enfantin que son look excessivement sobre achève de pâlir. Même Galactus, intarissable (!), perd toute dimension cosmique dans ce récit qui pourrait si facilement être transposé en Western... C'est Star-Trek, en fait ! Complètement oubliable.
Fantastic Four (Marvel Icons)
Flûte ! Me voilà encore une fois contraint d'enfoncer un Comic pour le sortir du thème "Un avis". Lu en virtuel, histoire de voir si Mark Millar et Bryan Hitch avaient à nouveau envie de biaiser un peu l'univers des Super-Héros pour nous en présenter une réalité plus profonde qu'à l'ordinaire... Pfohlàlà ! Quelle lessive ! Comme si on retournait aux années soixante, question ambiance et intrigue, mais sans l'enthousiasme et le dynamisme de la jeunesse de l'époque. Les quatre personnages sont complètement transparents, soulignant même au travers de leurs dialogues l'artificialité de leur caractérisation. Reed fait la cours à Susan comme s'ils avaient vingt ans alors que Ben et Johnny sont carrément réduits à leurs stéréotypes : l'un est malheureux en amour et l'autre se plante de partenaire, comme d'habitude. Et ça n'est pas mieux pour les deux Schtroumpfs ! Tout ce qui faisait le charme du caractère de Franklin dans les pages de Puissance 4 a complètement disparu : à peine est-il jaloux de sa cadette, monstre d'intelligence intellectuelle mais -apparemment ?!- absolument pas perturbée par sa condition qui, pourtant, devrait la marginaliser grave ; même au sein de cette famille. Mais bon, puisque qu'en même temps la-dite famille a visiblement été "Disneysée", pourquoi pas ? Et Fatalis, élève d'encore plus méchant que lui... Au secours ! Je passe sur l'intrigue, qui mêle -quelle originalité !- la fin du monde auto-proclamée par nos élites et la solution du problème (via les univers parallèles, si chers aux scénaristes en mal de Deus ex machina) à l'encore plus invraisemblable idylle collégienne entre Reed Richard -soudainement transformé en ex-tombeur ?!- et une sorte de femme fatale/super-scientifique sensée stimuler la jalousie de l'épouse légitime (mais pas d'avantage incarnée que le reste de la distribution : elle ressemble autant à Susan que Susan ressemble à n'importe qui d'autre, sinon les coupes de cheveux !). Pas d'intrigue véritable, donc ; encore moins de suspense, par conséquent ; et on arrive au bout sans que rien ne soit réellement accompli, sinon l'introduction d'une énième équipe de Super-Héros -qui échouent même à rendre hommage aux premiers dépositaires de leur nom. Du coup le travail de Hitch -car c'est quand même un sacré travail !- semble perdu tant le vide sidéral de cette série n'est à aucun moment réchauffé par la moindre étincelle de créativité. À classer dans la rubrique "Les Mystères Inexpliqués", ce Comic-Book.
Spider-Man - Esprits de la Terre
... Je ne sais pas si je fais bien de sortir cet album de la catégorie "Un seul avis" tant je n'ai pas grand chose de gentil à en dire... Charles Vess est certes très doué comme illustrateur paysagiste -si on aime ce style- mais c'est une catastrophe ferroviaire quant au rendu des personnages. Des expressions du visage aux proportions des corps, c'est une avalanche de maladresses qui, si elles ne me posent pas trop de problèmes à la lecture d'un Comic-Book -pressions commerciales tous azimuts obligent !- me troublent bien d'avantage dans les pages d'un "Graphic Novel" visiblement réalisé avec un soin manifeste qui sous-entend une certaine liberté quant aux délais octroyés par l'éditeur. Le fait qu'il ne sache pas non plus découper une scène (d'action ou non) en dit long sur l'absurde de l'entreprise. Et le scénario, prétexte artificiel et maladroit pour tenter de dépayser Spiderman, n'est qu'un autre iceberg dans ce naufrage. Tout respectueux de son talent pictural -je serais bien incapable d'illustrer quoi que soit aussi joliment-, je pense que cet artiste-là peut néanmoins éviter le genre Super-Héroïque sans regret.
Putain de Télé
Je suis un grand amateur des parodies et du trash, et donc cet album me faisait de l’œil. Mais je suis sorti clairement déçu de cette lecture. Certes, il y a des trucs marrants et plutôt intéressants (même si pas toujours aboutis). C’est par exemple le cas de l’histoire détournant Picsou et Donald (avec une chute amusante). C’est aussi le cas de la première histoire, que j’ai aussi trouvé amusante et qui me laissait espérer un ensemble bien meilleur. Car, pour le reste, je suis resté sur ma faim. Je n’ai pas ri, et n’ai souvent pas trouvé intéressantes les histoires. Le trash qui s’y invite ne réussissait pas à les faire sortir du quelconque. Le dessin, plutôt agréable et lisible, ne suffit pas non plus (je suis par contre moyennement convaincu par la colorisation). Note réelle 2,5/5.
La Douce (Schuiten)
Malgré une couverture attractive comme un catalogue de modélisme ferroviaire je n'ai pas été convaincu par le scénario proposé par Schuiten. Cette fable nostalgique en hommage aux cheminots de la vapeur a eu du mal à garder mon intérêt vivant. J'ai lu le schéma assez classique d'une contestation contre la marche du progrès avec ses effets pervers (Chômage, dévalorisation sociale, flicage). J'ai eu du mal à comprendre cette aventure un peu vide de sens. Schuiten introduit un personnage féminin ce qui lui permet d'introduire des scènes érotiques assez superflues dans le scénario. Le comble est de proposer une scène de viol comme simple "incident du dépôt" p48. De plus la narration en voix off de Van Bel ou dans un monologue pratiquement sans répartie rend la lecture lourde et hachée sans fluidité. Van bel reste dans les lieux communs assez convenus. La fin arrive sans préavis et sans beaucoup de rapport avec l'ensemble du récit. Le N&B de Schuiten est très attractif mais Van Bel manque de charisme pour porter le récit. Son physique est à l'image de son discours : un vieux grand-père radoteur enfermé dans son "de mon temps". Une lecture qui m'a vite lassé.
Hibakusha
Voici un album qui m’attirait beaucoup, et qui finalement m’a beaucoup déçu. Une histoire prometteuse, une romance au Japon entre un Allemand et une Japonaise durant la seconde guerre mondiale, peu avant le bombardement d’Hiroshima. Le tout accompagné de très beaux dessins, laissant entrevoir un doux voyage le temps de quelques planches. Pour les dessins, la promesse est tenue, seulement voilà, en ce qui concerne le scénario, c’est vide, c’est creux. C’est lu à une vitesse folle. Du coup pas le temps de s’attacher aux personnages, de s’y intéresser, on reste en surface en permanence, et ça défile, ça défile, et on arrive à la fin de l’album. Difficile de disserter et d’écrire un avis sur du vide… et je ne ferais pas comme cet album, je ne comblerais pas ma critique avec du vide. Et pourtant, avec ce contexte il y aurait eu de quoi écrire une très belle histoire nous faisant rêver et voyager en lui donnant de la matière. Je constate juste que l’album est adapté d’une nouvelle de Barboni, et apparemment (je n’ai vu aucune mention affirmant le contraire), c’est Barboni elle même qui l’a adaptée en bande dessinée, je ne sais pas ce que donne la nouvelle, ne l’ayant pas lue, mais ce que je retiens, c’est que écrire une nouvelle, et écrire un scénario de bande dessinée, ce n’est pas du tout la même chose, ce n’est pas du tout le même exercice de style. Si elle doit à nouveau s’essayer à la bande dessinée, je lui souhaite d’avoir la bonne idée de s’adjoindre la collaboration d’un scénariste de BD qui permettra de bien adapter ses nouvelles, et de les mettre en valeur.
La Pharmacienne
Comme l'ont souligné d'autres aviseurs, c'est pas du subtil ! La BD est pornographique dans la moindre de ses planches, le tout dans un mélange de scènes entre les différents personnages (mais sans jamais déborder du cadre hétéro) qui culmine dans la scène finale. C'est aussi un scénario classique de vaudeville, avec tromperie, chamaillerie, cousin éloigné qui débarque etc ... Soyons honnête, c'est trop peu subtil pour moi. L'intrigue ne vole pas haut et s'ingénie à enchainer les scènes de sexe avec un manque de crédibilité qui frise la parodie, le tout dans des dialogues à la subtilité digne d'une bonne série Z. J'ai beau voir que c'est semi-sérieux, cette histoire m'a franchement laissé sur ma faim. Aucun intérêt pour tout ce qui se déroule, aucune envie de voir l'histoire se conclure. J'ai fini la BD parce qu'elle est courte, mais j'ai clairement zappé la lecture des dialogues dans les dernières pages. Je pense que ce n'est franchement pas pour moi !