Contrairement à Mac Arthur, je ne suis pas allergique à des auteurs comme Sfar ou Trondheim, sans doute parce que je fais parti de la génération qui était très jeunes lorsque ses auteurs sont devenus des incontournables de la BD. Sauf que voilà autant j'aime bien la grosse partie de la production de Sfar des années 1990-2000, autant ce qui est venu après m'a souvent tombé des mains hormis des exceptions et c'est encore le cas si.
On retrouve les travers de l'auteur avec ce récit qui me semble improvisé du début jusqu'à la fin. Il y a quelques scènes qui m'ont un peu amusé et le reste m'a ennuyé. Quant au dessin, déjà la base je ne trouve pas que le dessin de Sfar soit adapté pour de la fantasy, mais souvent j'ai trouvé que c'était trop brouillon alors qu'avant j'aimais bien son dessin. Un album qui me réconforte dans l'idée de Sfar a prit un gros melon et se fout de la qualité de ses séries vu que de toute façon il y aura toujours un éditeur pour l'éditer et un public pour acheter juste parce qu'il y a écrit son nom sur la couverture. Oui je sais c'est méchant de penser cela d'un auteur, mais je suis vraiment triste de voir ce qu'est devenu le gros de sa production parce qu'à une époque je l'aimais tellement qu'il faisait parti des auteurs dont j'étais ravi de découvrir l'œuvre et cette sensation a disparu depuis longtemps.
Je me suis bien ennuyé en lisant cette série. Je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt à la lecture de ces strips qui m'ont laissé de marbre. Bien sûr Lupano a beaucoup de savoir faire et cela donne une bonne fluidité dans la narration textuelle. Toutefois j'ai peu goûté un humour basique et plat ( les hommes qui pètent, le fils qui vomi). Malheureusement ,j'ai eu l'impression que le seul argument de vente est la notoriété de l'auteur.
Le graphisme est minimaliste et sans relief.
Perso, une lecture de salle d'attente que l'on peut interrompre à tout moment sans gène.
Je suis preneur et plutôt cœur de cible de ce type d’humour con et décalé, donc je me suis facilement laissé tenter par ce petit album au format manga.
Jipeg – auteur que je découvre ici – se place ici dans un genre un peu encombré ces derniers temps : un dessin réaliste mais minimaliste, statique, avec une quasi itération iconique. Voilà pour le travail graphique (mais ce dessin statique peut très bien fonctionner pour ce type d’humour).
On a donc des strips assez classiques (le plus souvent de quatre cases, quelques rares fois un peu plus) avec des dialogues un peu banals, parfois abscons, tout étant misé sur la chute, en décalage avec la situation ou les dialogues. La surprise est donc primordiale.
Disons que je n’ai été qu’en partie amusé, et donc convaincu, par ce recueil de strips. Certes, certains sont drôles (pas d’éclat de rire non plus), mais la majorité ont eu du mal à m’arracher le sourire. D’abord parce à force de lire ce genre de trucs mes zygomatiques sont sans doute devenues exigeantes pour s’agiter. Ensuite parce qu’intrinsèquement un certain nombre de gags tombent un chouia à plat.
Mais bon, c’est gentiment rigolo, mais je suis resté sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Delcourt et Glénat se battent pour ne négliger aucun créneau, et les deux maisons d’éditions développent des séries/collections s’intéressant aux chars (après les bateaux et avions). Et le couteau suisse maison, Pécau, dirige ici sa énième série. Note globale pour le moment 2,5/5 (mais je ne fais pas une priorité de lire d'autres tomes).
Le premier album que j’ai lu est « L’étoile de Koursk ». La bataille de Koursk est intéressante (j’avais lu il n’y a pas longtemps un très bon bouquin de l’historien Töppel sur la bataille de Koursk de 1943 – il y en a eu plusieurs). Hélas elle est ici expédiée, comme toutes les offensives.
En fait, tout est centré sur le char T34, et surtout sur une jeune femme, Aleksandra Samusenko, brillante chef de char, que nous suivons de sa participation à la guerre d’Espagne, jusqu’aux combats contre les Nazis entre 191 et 1945.
L’intrigue elle-même se laisse lire, mais tout est survolé, et les dialogues ne sont pas extraordinaires. Disons que ça passe, et que les amateurs de militaria , et de chars en particulier, seront contenté par le dossier technique final, complet. (3/5)
*****************
J’ai ensuite enchainé avec l’album « Le boucher de Stonne ».
A part une allusion amusante dans un dialogue au dernier livre de Marc Bloch (« L’étrange défaite »), l’intrigue développé dans l’album ne m’a pas captivé. C’est assez poussif, et tout le didactisme autour du char français B1 (récupéré par les Allemands) prend trop de place par rapport au récit lui-même, finalement un peu creux.
J’ai trouvé le dessin un peu plus inégal et moins travaillé que pour « Koursk », et la colorisation un peu trop le rendu : l’ensemble manque de détails en tout cas.
Comme toujours dans cette collection (j’ai du mal à parler de série), un important dossier final donne une foule de détails techniques, avec de nombreux dessins pour observer le char sous toutes ses coutures. Du coup, je me demande si les auteurs l’ont lu, vu que le dessin de couverture représente une ouverture où un homme se tient en haut de la tourelle, ouverture qui n’existe pas (ce qui est rappelé dans le dossier et visible sur les dessins) ! (2/5)
Cet album est la publication de divers récits officiels créés autour du jeu-vidéo Overwatch.
Il recueille les douze premiers comics ayant été publiés sur le site officiel du jeu.
Dans ces douze histoires, on croisera un peu tous les personnages du jeu sorti à cette époque là (donc les vingt-et-un présents depuis la sortie du jeu et Ana) dans diverses petites histoires, la plupart se passant plus ou moins durant les évènements du jeu, certaines se passant plus tôt, aux origines de l'organisation.
Pour celleux qui ne connaîtraient pas l'univers du jeu (et donc celui de ce comics), le voici : l'histoire se déroule dans notre futur, alors que le monde se remet à peine d'une crise mondiale appelée la crise des omniaques, durant laquelle, pour la faire courte, des machines ont acquis une conscience. En réponse à cette crise, une organisation militaire internationale vit le jour : Overwatch. Malheureusement, après quelques années, cette organisation fut finalement dissoute suite à de nombreux problèmes internes (oppositions idéologiques, corruption, …). Les évènements principaux du jeu se déroule donc plusieurs années après la dissolution, alors qu'un ancien scientifique d'Overwatch décide de recontacter ses vieux collègues dans l'espoir de reconstruire une nouvelle organisation.
Voilà, la base de cette univers est simple mais prometteuse. Il y a un potentiel de récit d'anticipation, de confrontations idéologiques, de questionnement sur le libre arbitre aussi (souvent lié au sujet des machines développant une conscience). L'aspect international du conflit et les personnages venant des quatre coins du globes peuvent permettre de développer différentes visions de ce monde. Bref, on peut s'attendre à un récit un minimum prenant.
Malheureusement, malgré son univers riche et propice à de bonnes histoires, Overwatch a beaucoup de mal a développer une histoire narrative globale.
Selon ma meilleure amie, grande fan inconditionnelle de ce jeu, c'est un parti pris intéressant que de développer son histoire dans les petits détails : les décors du jeu, les petites histoires annexes, les discussions entre les personnages, …
Je ne suis qu'à moitié d'accord avec elle. Oui, le parti pris est sympathique et les détails que l'on apprend sur cet univers sont intéressants, mais malheureusement le tout manque cruellement d'une narrativité claire par moment. L'histoire des évènements est parfois dure à suivre quand ce n'est pas tout simplement un grand flou.
Le problème ici, vous vous en doutez, c'est que du coup ces petites histoires n'auront pas pour but de faire avancer le récit global, de faire évoluer les personnages ou de vraiment chercher à créer une narration engageante. Non, ce sont des petites histoires bonus pour faire plaisir au fan du jeu.
Si vous cherchez des récits palpitants, cet album et ses histoires ne seront pas fait pour vous.
Seuls les deux ayant lieu dans le passé, durant l'âge d'or de l'organisation, portent un réel intérêt narratif, mais ils ne décollent jamais vraiment à cause de leur fonction d'introduction (l'un introduisait une mission PVE spéciale dans le jeu, l'autre teasait l'arrivée d'un nouveau personnage en nous présentant son passé).
Pour ce qui est des dessins, seuls ceux de Nesskain et Bengal m'ont plu.
Le premier pour son absence de contour assez stylisée, le second pour son style "comics moderne" assez bien fichu.
Est-ce que l'achat est conseillé ?
Pour lire les récits en eux-même, non : encore une fois, ils sont disponibles gratuitement sur le site officiel.
Cet album est surtout un objet de collection pour les fans dont la seule plus-value est d'avoir 11 pages de croquis et de storyboard à la fin, ainsi qu'une présentation des artistes ayant participé à la création de ces histoires.
(Un grand merci à mon amie susmentionnée pour m'avoir prêté cet album).
Hermann aurait à nouveau pondu une référence de la BD avec "Les Tours de Bois-Maury" ? Ayant fortement accroché aux premiers Jeremiah, j'avais hâte de me lancer dans la lecture de ces albums. Bien mal m'en aura pris, je me suis fermement ennuyé.
Que la série soit temporellement plausible ne m'intéresse pas, ce qui m'importe c'est la vision probablement erronée que je me suis fais de cette époque, avec des chevaliers bouffis d'orgueil qui se mettent sur la gueule, des gueux trainant leur guêtres dans des ruelles crasseuses, des roi cruels et intransigeants, des tournois, des sièges, des meurtres, des maladies ravageuses, etc... et l'univers dépeint par Hermann qui va en ce sens, me plaît, qu'il soit proche ou non de la réalité d'antan. D'ailleurs si vous êtes féru d'histoire, le vocabulaire d'époque utilisé par Hermann vous plaira peut-être, à moi il m'a procuré l'effet inverse, j'ai trouvé les phylactères en vieux français franchement sans intérêt, superflus et même néfaste. Ils n'ont eu de cesse d'entraver mon immersion. Je ne lis pas Murena en latin, ni même Blueberry en Anglais, je me passerai donc bien du vieux français pour cette série.
La quête, ou plutôt, les pérégrinations de ce chevalier déchu, ne m'ont pas emballées a outrance. Le héros est certes attachant de part son humanité et son côté philanthrope, ajoutons à cela qu'il est plutôt bien construit mais ses tribulations sont vaines dans la reconquête de son royaume. Rien n'est mis en place, rien n'est calculé, nous somme face à un chevalier et son écuyer parcourant le monde avec un rêve, ni plus, ni moins. Ceci dit, les aventures que nous suivons tout du long ne sont pas déplaisantes (pas pour autant captivantes), c'est lisible et cohérent. Mais je vous le répète, ne vous attendez pas à suivre l'histoire d'un chevalier galvaniser par la reconquête de ses terres mais plutôt par un homme de principes parcourant le monde à la recherche de tranquillité ou d'un prochain à aider.
Comme pour Jeremiah, nous ne pouvions échapper à une touche de fantastique, franchement pas indispensable. Sortit de nul par, l'intrigue du sixième tome repose sur une base fantastique qui n'a aucune cohérence avec le réalisme des 9 autres albums.
J'apprécie beaucoup les dessins d'Hermann qui sont corrects dans l'ensemble. Idem pour la colorisation, qui si elle pèche par moment, est relativement bien maitrisé.
Somme toute une série correcte mais loin de la renommé dont elle est affublée.
Si la série a subit re-formatage, passant du thriller noir aux aventures d'un choucas globe trotteur, le dessin de Lax n'en demeure pas moins authentique avec des couleurs moins funestes, en accord avec ce nouveau format. Malgré un décor qui change, notre principal protagoniste reste fidèle à lui même et le plaisir de le retrouver dans de nouvelles aventures est au rendez-vous.
Après la réussite, ou plutôt, l'immense succès de son dernier album (L'Aigle sans orteils) on dirait que Lax a voulu mélanger deux genres, deux bd qui ont très bien fonctionné indépendamment l'une de l'autre : L'Aigle sans orteils & Le Choucas, donnant lieu à cette petite série, qui n'a pas rencontré le succès de ses deux génitrices. Et pour cause, le scénario de ce premier opus ("trekking payant") est bien loin de ce à quoi il nous avait habitué, l'enquête n'est qu'un prétexte destinée à justifier un voyage et la découverte d'un pays et sa culture. Dés le début du récit le choucas n'y croit pas, la mission qu'on lui a confiée a peu de chance d'être résolue mais n'ayant rien d'autre de prévu il se lance tout de même dans cette aventure. Le récit est long, ponctué de rencontres diverses et variées lié à ce nouvel environnement mais n'aidant pas à la résolution de l'enquête. J'ai trouvé toutes ces "rencontres", du moins la plupart, hors sujet et irrationnel (notamment cet agent des services secret népalais qui veut se débarrasser froidement du choucas), desservant le récit ou ne lui apportant rien de concret, rien en lien avec notre enquête initiale.
Énormément de questions restent sans réponses, rien n'est téléphoné mais tout est tellement aléatoire et sans surprise, sans continuité que l'histoire est difficile à suivre. Je suis pourtant un grand amateur d'enquêtes ratées mais ça demande un minimum de réussite, que l'échec soit amère, certes, mais que l'on saisisse les tenants et aboutissants. Ici rien de tel, un tas de choses restent non élucidées et incomprises (voir même incompréhensible) à la fin de l'album.
Ma critique ne porte que sur le tome 1 : "trekking payant", j'actualiserai une fois le tome 2 lu.
Le spin-off de trop !!
Pourtant je reste un grand amateur de cet univers mais là j’ai ressenti l’overdose.
On retrouve un peu la même formule que dans Comment vivre chez les monstres mais en moins attachante.
La partie graphique reste dans le moule, c’est nos 3 nouvelles héroïnes que je trouve assez peu charismatiques (pire même, elles m’énervent), du coup compliqué d’avoir un quelconque intérêt à les suivre. Elles auront chacune une tare sur laquelle le scénariste ne cessera d’appuyer sauf que l’humour fonctionne moins.
Sinon bah ça parle toujours de Tempest (la ville crée par notre slime) et de comment il fait bon d’y vivre (infrastructure, artisanat, bouffe …). Il y a un peu plus d’action, nos héroïnes étant des guerrières envoyées par leurs pays respectifs pour espionner, et la trame est beaucoup plus proche de la série mère (on aperçoit quelques événements majeurs).
Mais bon je n’y étais pas vraiment, ça m’a paru beaucoup moins fun que le précédent spin-off.
2,5
Bizarre cet album, qui sort pas mal des standards de Fluide Glacial. A ce propos, et pour faire un peu d’humour à propos de cette histoire de croque-morts et de cadavre égaré (il en a manqué durant cette lecture je trouve), l’histoire m’a laissé froid.
En effet, je n’ai accroché ni à l’intrigue, ni aux dialogues, ni au dessin. Deux trois vagues sourires, mais franchement rien de drôle, d’amusant, dans cette mésaventure autour d’un enterrement. Les quelques traits d’humour sont ratés je trouve, et ils sont en plus peu nombreux.
Et l’intrigue est creuse, il ne se passe pas grand-chose, et les personnages sont peu travaillés. Le patron de pompes funèbres, monsieur Ganglion, qui cherche à trouver des clients, et espère que les habitants du coin où il travaille vont finir par clamser, est mal exploité. Il y avait sans doute ici matière à jouer sur plus de cynisme, d’humour noir et un peu trash, pour dynamiser un récit qui, se révèle sans réelle saveur.
Quand au dessin, il n’est pas mon truc (il aurait peut-être pu passer si le reste m’avait plus captivé). Sans détail, informatique, il manque lui aussi de profondeur.
Gros bof en tout cas me concernant.
Air était une BD à priori intéressante: une dystopie où avec la disparition du permafrost, des bactéries ont rendu l'air irrespirable et permis à un Etat dictatorial ayant le monopole de la production de l'oxygène en bouteilles (qui est rationné) de prendre le contrôle de la population.
Niveau ambiance, c'est clairement du steampunk sans vapeur si je puis dire, on retrouve une esthétique des années 30, avec des véhicules ayant parfaitement leur place dans Porco Rosso.
Un mouvement terroriste tente toutefois de semer le trouble.
Notre héros travaille pour le gouvernement, est l'héritier désigné du dictateur en place, et est éperdu de vengeance suite à la mort de sa famille dans un attentat du mouvement en question. Il est envoyé comme taupe afin de les infiltrer et permettre leur anéantissement.
Le premier tome, disons-le tout de suite, est excellent: il pose bien ses caractères, dépeint un univers crédible, on est sur du quasi-sans faute. Seul bémol: les dernières pages mettant en avant un traître qui semble un peu simpliste. Mais le reste étant tellement réussi, on fait l'impasse sur ce petit défaut.
Hélas hélas, au tome 2, qui clôt ce dyptique, c'est la catastrophe: c'est comme si le défaut isolé du premier tome était allé contaminer tout le scénario du second. C'est simple, le scénario devient rapidement complètement idiot: les personnages changent d'avis comme de chemise, leurs retournements de veste assez mal amenés, des ellipses tendent de nous vendre un twist grotesque à la fin, pointant davantage encore les faiblesses du scénario, le happy end final accumule les éléments totalement improbables, le traître du premier qui avait élaboré une machination des plus complexes se révèle avoir des motivations dignes d'un enfant de 5 ans (du genre "je suis jaloux, gnéhéhé") et se fait avoir... comme un enfant ; au moins sur ce point il y a une cohérence, bien involontaire toutefois.
Le premier tome mérite amplement 4 étoiles. Le second à peine une....
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Reines & dragons
Contrairement à Mac Arthur, je ne suis pas allergique à des auteurs comme Sfar ou Trondheim, sans doute parce que je fais parti de la génération qui était très jeunes lorsque ses auteurs sont devenus des incontournables de la BD. Sauf que voilà autant j'aime bien la grosse partie de la production de Sfar des années 1990-2000, autant ce qui est venu après m'a souvent tombé des mains hormis des exceptions et c'est encore le cas si. On retrouve les travers de l'auteur avec ce récit qui me semble improvisé du début jusqu'à la fin. Il y a quelques scènes qui m'ont un peu amusé et le reste m'a ennuyé. Quant au dessin, déjà la base je ne trouve pas que le dessin de Sfar soit adapté pour de la fantasy, mais souvent j'ai trouvé que c'était trop brouillon alors qu'avant j'aimais bien son dessin. Un album qui me réconforte dans l'idée de Sfar a prit un gros melon et se fout de la qualité de ses séries vu que de toute façon il y aura toujours un éditeur pour l'éditer et un public pour acheter juste parce qu'il y a écrit son nom sur la couverture. Oui je sais c'est méchant de penser cela d'un auteur, mais je suis vraiment triste de voir ce qu'est devenu le gros de sa production parce qu'à une époque je l'aimais tellement qu'il faisait parti des auteurs dont j'étais ravi de découvrir l'œuvre et cette sensation a disparu depuis longtemps.
Vikings dans la brume
Je me suis bien ennuyé en lisant cette série. Je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt à la lecture de ces strips qui m'ont laissé de marbre. Bien sûr Lupano a beaucoup de savoir faire et cela donne une bonne fluidité dans la narration textuelle. Toutefois j'ai peu goûté un humour basique et plat ( les hommes qui pètent, le fils qui vomi). Malheureusement ,j'ai eu l'impression que le seul argument de vente est la notoriété de l'auteur. Le graphisme est minimaliste et sans relief. Perso, une lecture de salle d'attente que l'on peut interrompre à tout moment sans gène.
Cogito ergo seum
Je suis preneur et plutôt cœur de cible de ce type d’humour con et décalé, donc je me suis facilement laissé tenter par ce petit album au format manga. Jipeg – auteur que je découvre ici – se place ici dans un genre un peu encombré ces derniers temps : un dessin réaliste mais minimaliste, statique, avec une quasi itération iconique. Voilà pour le travail graphique (mais ce dessin statique peut très bien fonctionner pour ce type d’humour). On a donc des strips assez classiques (le plus souvent de quatre cases, quelques rares fois un peu plus) avec des dialogues un peu banals, parfois abscons, tout étant misé sur la chute, en décalage avec la situation ou les dialogues. La surprise est donc primordiale. Disons que je n’ai été qu’en partie amusé, et donc convaincu, par ce recueil de strips. Certes, certains sont drôles (pas d’éclat de rire non plus), mais la majorité ont eu du mal à m’arracher le sourire. D’abord parce à force de lire ce genre de trucs mes zygomatiques sont sans doute devenues exigeantes pour s’agiter. Ensuite parce qu’intrinsèquement un certain nombre de gags tombent un chouia à plat. Mais bon, c’est gentiment rigolo, mais je suis resté sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Machines de Guerre
Delcourt et Glénat se battent pour ne négliger aucun créneau, et les deux maisons d’éditions développent des séries/collections s’intéressant aux chars (après les bateaux et avions). Et le couteau suisse maison, Pécau, dirige ici sa énième série. Note globale pour le moment 2,5/5 (mais je ne fais pas une priorité de lire d'autres tomes). Le premier album que j’ai lu est « L’étoile de Koursk ». La bataille de Koursk est intéressante (j’avais lu il n’y a pas longtemps un très bon bouquin de l’historien Töppel sur la bataille de Koursk de 1943 – il y en a eu plusieurs). Hélas elle est ici expédiée, comme toutes les offensives. En fait, tout est centré sur le char T34, et surtout sur une jeune femme, Aleksandra Samusenko, brillante chef de char, que nous suivons de sa participation à la guerre d’Espagne, jusqu’aux combats contre les Nazis entre 191 et 1945. L’intrigue elle-même se laisse lire, mais tout est survolé, et les dialogues ne sont pas extraordinaires. Disons que ça passe, et que les amateurs de militaria , et de chars en particulier, seront contenté par le dossier technique final, complet. (3/5) ***************** J’ai ensuite enchainé avec l’album « Le boucher de Stonne ». A part une allusion amusante dans un dialogue au dernier livre de Marc Bloch (« L’étrange défaite »), l’intrigue développé dans l’album ne m’a pas captivé. C’est assez poussif, et tout le didactisme autour du char français B1 (récupéré par les Allemands) prend trop de place par rapport au récit lui-même, finalement un peu creux. J’ai trouvé le dessin un peu plus inégal et moins travaillé que pour « Koursk », et la colorisation un peu trop le rendu : l’ensemble manque de détails en tout cas. Comme toujours dans cette collection (j’ai du mal à parler de série), un important dossier final donne une foule de détails techniques, avec de nombreux dessins pour observer le char sous toutes ses coutures. Du coup, je me demande si les auteurs l’ont lu, vu que le dessin de couverture représente une ouverture où un homme se tient en haut de la tourelle, ouverture qui n’existe pas (ce qui est rappelé dans le dossier et visible sur les dessins) ! (2/5)
Overwatch Origins
Cet album est la publication de divers récits officiels créés autour du jeu-vidéo Overwatch. Il recueille les douze premiers comics ayant été publiés sur le site officiel du jeu. Dans ces douze histoires, on croisera un peu tous les personnages du jeu sorti à cette époque là (donc les vingt-et-un présents depuis la sortie du jeu et Ana) dans diverses petites histoires, la plupart se passant plus ou moins durant les évènements du jeu, certaines se passant plus tôt, aux origines de l'organisation. Pour celleux qui ne connaîtraient pas l'univers du jeu (et donc celui de ce comics), le voici : l'histoire se déroule dans notre futur, alors que le monde se remet à peine d'une crise mondiale appelée la crise des omniaques, durant laquelle, pour la faire courte, des machines ont acquis une conscience. En réponse à cette crise, une organisation militaire internationale vit le jour : Overwatch. Malheureusement, après quelques années, cette organisation fut finalement dissoute suite à de nombreux problèmes internes (oppositions idéologiques, corruption, …). Les évènements principaux du jeu se déroule donc plusieurs années après la dissolution, alors qu'un ancien scientifique d'Overwatch décide de recontacter ses vieux collègues dans l'espoir de reconstruire une nouvelle organisation. Voilà, la base de cette univers est simple mais prometteuse. Il y a un potentiel de récit d'anticipation, de confrontations idéologiques, de questionnement sur le libre arbitre aussi (souvent lié au sujet des machines développant une conscience). L'aspect international du conflit et les personnages venant des quatre coins du globes peuvent permettre de développer différentes visions de ce monde. Bref, on peut s'attendre à un récit un minimum prenant. Malheureusement, malgré son univers riche et propice à de bonnes histoires, Overwatch a beaucoup de mal a développer une histoire narrative globale. Selon ma meilleure amie, grande fan inconditionnelle de ce jeu, c'est un parti pris intéressant que de développer son histoire dans les petits détails : les décors du jeu, les petites histoires annexes, les discussions entre les personnages, … Je ne suis qu'à moitié d'accord avec elle. Oui, le parti pris est sympathique et les détails que l'on apprend sur cet univers sont intéressants, mais malheureusement le tout manque cruellement d'une narrativité claire par moment. L'histoire des évènements est parfois dure à suivre quand ce n'est pas tout simplement un grand flou. Le problème ici, vous vous en doutez, c'est que du coup ces petites histoires n'auront pas pour but de faire avancer le récit global, de faire évoluer les personnages ou de vraiment chercher à créer une narration engageante. Non, ce sont des petites histoires bonus pour faire plaisir au fan du jeu. Si vous cherchez des récits palpitants, cet album et ses histoires ne seront pas fait pour vous. Seuls les deux ayant lieu dans le passé, durant l'âge d'or de l'organisation, portent un réel intérêt narratif, mais ils ne décollent jamais vraiment à cause de leur fonction d'introduction (l'un introduisait une mission PVE spéciale dans le jeu, l'autre teasait l'arrivée d'un nouveau personnage en nous présentant son passé). Pour ce qui est des dessins, seuls ceux de Nesskain et Bengal m'ont plu. Le premier pour son absence de contour assez stylisée, le second pour son style "comics moderne" assez bien fichu. Est-ce que l'achat est conseillé ? Pour lire les récits en eux-même, non : encore une fois, ils sont disponibles gratuitement sur le site officiel. Cet album est surtout un objet de collection pour les fans dont la seule plus-value est d'avoir 11 pages de croquis et de storyboard à la fin, ainsi qu'une présentation des artistes ayant participé à la création de ces histoires. (Un grand merci à mon amie susmentionnée pour m'avoir prêté cet album).
Les Tours de Bois-Maury
Hermann aurait à nouveau pondu une référence de la BD avec "Les Tours de Bois-Maury" ? Ayant fortement accroché aux premiers Jeremiah, j'avais hâte de me lancer dans la lecture de ces albums. Bien mal m'en aura pris, je me suis fermement ennuyé. Que la série soit temporellement plausible ne m'intéresse pas, ce qui m'importe c'est la vision probablement erronée que je me suis fais de cette époque, avec des chevaliers bouffis d'orgueil qui se mettent sur la gueule, des gueux trainant leur guêtres dans des ruelles crasseuses, des roi cruels et intransigeants, des tournois, des sièges, des meurtres, des maladies ravageuses, etc... et l'univers dépeint par Hermann qui va en ce sens, me plaît, qu'il soit proche ou non de la réalité d'antan. D'ailleurs si vous êtes féru d'histoire, le vocabulaire d'époque utilisé par Hermann vous plaira peut-être, à moi il m'a procuré l'effet inverse, j'ai trouvé les phylactères en vieux français franchement sans intérêt, superflus et même néfaste. Ils n'ont eu de cesse d'entraver mon immersion. Je ne lis pas Murena en latin, ni même Blueberry en Anglais, je me passerai donc bien du vieux français pour cette série. La quête, ou plutôt, les pérégrinations de ce chevalier déchu, ne m'ont pas emballées a outrance. Le héros est certes attachant de part son humanité et son côté philanthrope, ajoutons à cela qu'il est plutôt bien construit mais ses tribulations sont vaines dans la reconquête de son royaume. Rien n'est mis en place, rien n'est calculé, nous somme face à un chevalier et son écuyer parcourant le monde avec un rêve, ni plus, ni moins. Ceci dit, les aventures que nous suivons tout du long ne sont pas déplaisantes (pas pour autant captivantes), c'est lisible et cohérent. Mais je vous le répète, ne vous attendez pas à suivre l'histoire d'un chevalier galvaniser par la reconquête de ses terres mais plutôt par un homme de principes parcourant le monde à la recherche de tranquillité ou d'un prochain à aider. Comme pour Jeremiah, nous ne pouvions échapper à une touche de fantastique, franchement pas indispensable. Sortit de nul par, l'intrigue du sixième tome repose sur une base fantastique qui n'a aucune cohérence avec le réalisme des 9 autres albums. J'apprécie beaucoup les dessins d'Hermann qui sont corrects dans l'ensemble. Idem pour la colorisation, qui si elle pèche par moment, est relativement bien maitrisé. Somme toute une série correcte mais loin de la renommé dont elle est affublée.
Les Tribulations du Choucas
Si la série a subit re-formatage, passant du thriller noir aux aventures d'un choucas globe trotteur, le dessin de Lax n'en demeure pas moins authentique avec des couleurs moins funestes, en accord avec ce nouveau format. Malgré un décor qui change, notre principal protagoniste reste fidèle à lui même et le plaisir de le retrouver dans de nouvelles aventures est au rendez-vous. Après la réussite, ou plutôt, l'immense succès de son dernier album (L'Aigle sans orteils) on dirait que Lax a voulu mélanger deux genres, deux bd qui ont très bien fonctionné indépendamment l'une de l'autre : L'Aigle sans orteils & Le Choucas, donnant lieu à cette petite série, qui n'a pas rencontré le succès de ses deux génitrices. Et pour cause, le scénario de ce premier opus ("trekking payant") est bien loin de ce à quoi il nous avait habitué, l'enquête n'est qu'un prétexte destinée à justifier un voyage et la découverte d'un pays et sa culture. Dés le début du récit le choucas n'y croit pas, la mission qu'on lui a confiée a peu de chance d'être résolue mais n'ayant rien d'autre de prévu il se lance tout de même dans cette aventure. Le récit est long, ponctué de rencontres diverses et variées lié à ce nouvel environnement mais n'aidant pas à la résolution de l'enquête. J'ai trouvé toutes ces "rencontres", du moins la plupart, hors sujet et irrationnel (notamment cet agent des services secret népalais qui veut se débarrasser froidement du choucas), desservant le récit ou ne lui apportant rien de concret, rien en lien avec notre enquête initiale. Énormément de questions restent sans réponses, rien n'est téléphoné mais tout est tellement aléatoire et sans surprise, sans continuité que l'histoire est difficile à suivre. Je suis pourtant un grand amateur d'enquêtes ratées mais ça demande un minimum de réussite, que l'échec soit amère, certes, mais que l'on saisisse les tenants et aboutissants. Ici rien de tel, un tas de choses restent non élucidées et incomprises (voir même incompréhensible) à la fin de l'album. Ma critique ne porte que sur le tome 1 : "trekking payant", j'actualiserai une fois le tome 2 lu.
Moi, quand je me réincarne en Slime - Trinité
Le spin-off de trop !! Pourtant je reste un grand amateur de cet univers mais là j’ai ressenti l’overdose. On retrouve un peu la même formule que dans Comment vivre chez les monstres mais en moins attachante. La partie graphique reste dans le moule, c’est nos 3 nouvelles héroïnes que je trouve assez peu charismatiques (pire même, elles m’énervent), du coup compliqué d’avoir un quelconque intérêt à les suivre. Elles auront chacune une tare sur laquelle le scénariste ne cessera d’appuyer sauf que l’humour fonctionne moins. Sinon bah ça parle toujours de Tempest (la ville crée par notre slime) et de comment il fait bon d’y vivre (infrastructure, artisanat, bouffe …). Il y a un peu plus d’action, nos héroïnes étant des guerrières envoyées par leurs pays respectifs pour espionner, et la trame est beaucoup plus proche de la série mère (on aperçoit quelques événements majeurs). Mais bon je n’y étais pas vraiment, ça m’a paru beaucoup moins fun que le précédent spin-off. 2,5
Ganglion & fils
Bizarre cet album, qui sort pas mal des standards de Fluide Glacial. A ce propos, et pour faire un peu d’humour à propos de cette histoire de croque-morts et de cadavre égaré (il en a manqué durant cette lecture je trouve), l’histoire m’a laissé froid. En effet, je n’ai accroché ni à l’intrigue, ni aux dialogues, ni au dessin. Deux trois vagues sourires, mais franchement rien de drôle, d’amusant, dans cette mésaventure autour d’un enterrement. Les quelques traits d’humour sont ratés je trouve, et ils sont en plus peu nombreux. Et l’intrigue est creuse, il ne se passe pas grand-chose, et les personnages sont peu travaillés. Le patron de pompes funèbres, monsieur Ganglion, qui cherche à trouver des clients, et espère que les habitants du coin où il travaille vont finir par clamser, est mal exploité. Il y avait sans doute ici matière à jouer sur plus de cynisme, d’humour noir et un peu trash, pour dynamiser un récit qui, se révèle sans réelle saveur. Quand au dessin, il n’est pas mon truc (il aurait peut-être pu passer si le reste m’avait plus captivé). Sans détail, informatique, il manque lui aussi de profondeur. Gros bof en tout cas me concernant.
Air - Sous un ciel moins gris
Air était une BD à priori intéressante: une dystopie où avec la disparition du permafrost, des bactéries ont rendu l'air irrespirable et permis à un Etat dictatorial ayant le monopole de la production de l'oxygène en bouteilles (qui est rationné) de prendre le contrôle de la population. Niveau ambiance, c'est clairement du steampunk sans vapeur si je puis dire, on retrouve une esthétique des années 30, avec des véhicules ayant parfaitement leur place dans Porco Rosso. Un mouvement terroriste tente toutefois de semer le trouble. Notre héros travaille pour le gouvernement, est l'héritier désigné du dictateur en place, et est éperdu de vengeance suite à la mort de sa famille dans un attentat du mouvement en question. Il est envoyé comme taupe afin de les infiltrer et permettre leur anéantissement. Le premier tome, disons-le tout de suite, est excellent: il pose bien ses caractères, dépeint un univers crédible, on est sur du quasi-sans faute. Seul bémol: les dernières pages mettant en avant un traître qui semble un peu simpliste. Mais le reste étant tellement réussi, on fait l'impasse sur ce petit défaut. Hélas hélas, au tome 2, qui clôt ce dyptique, c'est la catastrophe: c'est comme si le défaut isolé du premier tome était allé contaminer tout le scénario du second. C'est simple, le scénario devient rapidement complètement idiot: les personnages changent d'avis comme de chemise, leurs retournements de veste assez mal amenés, des ellipses tendent de nous vendre un twist grotesque à la fin, pointant davantage encore les faiblesses du scénario, le happy end final accumule les éléments totalement improbables, le traître du premier qui avait élaboré une machination des plus complexes se révèle avoir des motivations dignes d'un enfant de 5 ans (du genre "je suis jaloux, gnéhéhé") et se fait avoir... comme un enfant ; au moins sur ce point il y a une cohérence, bien involontaire toutefois. Le premier tome mérite amplement 4 étoiles. Le second à peine une....