Encore une fois je suis passé à côté. Je n'ai vraiment pas beaucoup d'appétence pour la production de Max de Radiguès sauf la rapidité de lecture de ses récits . Dans ces 520 km la faiblesse du scénario tient en quatre mots: Simon a quatorze ans. En effet l'auteur doit savoir qu'il est interdit de faire du stop
quand on est mineur en France. Un gamin seul sur une route nationale en France voit débarquer la gendarmerie illico. De plus prendre en charge un tel voyageur est un délit grave( voire un crime assimilé à du kidnapping) situation de plus prohibée par les assurances. Ce long développement pour expliquer pourquoi je ne peux accrocher à un récit qui se veut moderne collant à la réalité (de fiction) adolescente (Facebook, smartphone, sentimentalité précoce, familles recomposées ou monoparentales…) mais qui place son personnage dans une bulle irréelle et dangereuse. Même quand le récit devient intéressant avec cette prise en charge ambiguë avec une possibilité de malveillance l'auteur abrège la situation d'une façon brutale pour retomber dans un récit très guimauve.
Comme j'ai toujours les mêmes réserves sur un graphisme très linéaire soutenu par une mise en couleur plus jeunesse qu'adolescence à mes yeux, je me suis demandé si j'allais lire la version miroir...
Oui et j'ai bien fait
Nous sommes ici dans la caricature de ce que peut proposer le scénariste Jim : de la romance sexy observée depuis un point de vue très masculin, jouant sur des fantasmes peu glorieux et gentiment racoleurs. C'est généralement conduit avec un certain sens du rythme et servi par des illustrations chaleureuses, dans leur rondeur tout autant que leurs couleurs. Bref du divertissement aisément accessible, à destination d'un public masculin.
Dans le cas présent, chaque héroïne se propose d'être une déclinaison plus ou moins assumée par le personnage, de la "perversité féminine". La romance emprunte alors des tournures noires du thriller et offre de plutôt habiles rebondissements.
Au bout du compte, la BD se lit un peu honteusement, avec la certitude qu'elle a cherché à séduire les pans sombres de notre personnalité, avec la satisfaction de constater qu'elle a largement échoué.
Mieux vaut garder en mémoire le beau roman graphique L'Étreinte que Jim a conçu avec Bonneau et oublier ce divertissement racoleur, certes plutôt habile et facile à lire.
Je sors de ma lecture perplexe. En effet je trouve que cette thématique de la difficile sortie de l'esclavagisme dans les Antilles françaises méritait un scénario plus costaud. On peut toujours voir dans l'attitude de Thibault, la révolte d'une nouvelle génération contre les pratiques anciennes. Perso j'ai une autre lecture avec des (ex) esclaves apathiques voire conciliants, un fils de onze ans qui brave un père très autoritaire sans conséquence visible ( châtiment, punition), un gamin qui fantasme sur une "vieille" à en devenir voyeur et un récit se terminant par un final qui essaye de dramatiser une romance assez convenue. La dernière planche étant pour moi très énigmatique comme si les auteurs voulaient encore changer de direction.
Je ne suis pas très fan du graphisme un peu trop pointu à mon goût. Toutefois il a sa personnalité avec un visuel expressif dans un décor bien travaillé.
Une lecture moyenne avec un scénario bien trop mièvre à mon goût pour une telle thématique.
Au travers du destin croisé de deux joueurs de l’équipe de France de football durant les années 1930-1940, les auteurs nous proposent aussi d’illustrer deux visions de cette époque plus que troublée.
Un des deux, droit dans ses bottes, ayant une vie familiale « rangée », qui devient héros et résistant, tandis que l’autre sombre dans toutes les magouilles, se révèle faux cul, cynique, voleur, menteur, et membre de l’équipe de la Gestapo française de la rue Lauriston, pour finir condamné à mort à la Libération.
Lier petite et grande histoire est une bonne idée quand c’est bien fait. Mais ici ça n’a pas marché avec moi. Je ne me suis attaché à aucun personnage. Surtout l’intrigue est trop linéaire, presque édifiante, quand bien même elle s’inspire de la réalité. Et certains dialogues sont un peu lourds (comme lorsque Jules Rimet au début explique sa coupe du monde).
Enfin, je ne suis pas du tout fan du dessin et de la colorisation. C’est lisible, mais très moyen et clairement pas ma came.
Mouais, gros bof me concernant.
Une longue mise en place pour découvrir – très brièvement – le groupe censé sauver un royaume d’une menace, puis une intrigue qui ne ménage pas trop de surprises, qui se révèle bien trop linéaire, avec des personnages pas plus creusés que ça.
Et ça ma aussi semblé un peu fourre-tout, les divers personnages avec leurs différents pouvoirs m’ayant fait penser à un groupe de super-héros américains (y compris dans leur aspect physique), ce qui n’est pas trop mon truc.
Intrigue et dialogues m’ont laissé de côté.
Quant au dessin, il est inégal. Globalement lisible – avec même de belles planches – mais quelques cases au rendu un peu négligé.
Je commence à être familier du travail du duo Brubaker/Phillips. Et ça n’est pas avec cet album que je recommanderais de le découvrir. Car il m’a globalement laissé sur ma faim.
Le dessin de Sean Phillips est très bon (comme d’habitude), du réaliste classique fluide et plaisant. C’est la colorisation de son fils que j’ai parfois trouvée un peu trop flashy. Mais bon, ça passe bien.
Mais l’histoire ne m’a pas passionné plus que ça. D’abord parce que certains passages m’ont paru trop obscurs, pas assez clairs (même à la fin de ma lecture), ensuite parce que le personnage principal manque de charisme, est ballotté par une histoire un peu abracadabrantesque. Ça me parait un peu tiré par les cheveux. Et je n’ai pas saisi l’intérêt du rêve du héros, qu’il retrouve dans le roman d’un autre personnage (on insiste pourtant dessus, mais ça m’a échappé).
Bref, c’est une histoire que je n’ai pas trouvée au niveau des autres productions du duo (même la couverture ne m’a pas trop plu).
Note réelle 2,5/5/5.
Dans ce recueil, plusieurs auteurs plus ou moins reconnus illustrent des poèmes érotiques, majoritairement du XIXème siècle mais aussi des XVIIIème, XVIIème et XVIème siècles. Enfin quand je dis illustrent, certains se lâchent et s’écartent franchement des propos du poème quand d’autres se mettent en scène.
A ce petit jeu-là, Georges Bess et Moebius sont les auteurs qui prennent le plus de liberté par rapport au texte choisi. Et si Bess, à défaut d’illustrer le poème en question, nous livre des planches très travaillées sur lesquelles il est manifeste qu’il s’est fait plaisir, Moebius, lui, me laisse une fois de plus à quai. J’ai trouvé son récit comme son dessin d’une platitude débandante.
Chauzy, lui, opte pour une mise en abyme dans laquelle il se dessine circonspect devant le texte à illustrer, cherchant une solution pour l’illustrer sans tomber dans la vulgarité ni dans l’évasif. Le résultat est très moyen.
Varenne opte pour le classicisme. De grandes illustrations pleine page qui donnent clairement vie aux deux poèmes de Verlaine dont il a hérité (ou qu’il a choisi). J’aime bien son trait froid et précis et même si les textes de Verlaine sont simples, ce sont les deux courts récits que j’ai préférés.
Loustal fait de même avec une succession de dessins pleine page mais intègre le texte à ses planches. Le lien est donc immédiat et le mariage est harmonieux. Le trait de Loustal n’est pas mon préféré (trop cubique à mon goût, avec des couleurs fauves que je trouve agressives) mais je trouve qu’il s’en sort plutôt bien.
Liberatore nous propose lui aussi des illustrations pleines page mais qui m’ont semblé plus passe-partout. Il a un beau coup de crayon mais dans le cas présent, pour moi, on est plus sur une succession de dessins sans queue ni tête que sur l’illustration d’un récit.
Jeff Rey modernise le poème imposé. C’est peut-être la réinterprétation que j’ai trouvé la plus judicieuse même si, en soi, elle m’a laissé assez froid. Le format ne permet pas vraiment de faire passer des émotions.
Beb-Deum, enfin, opte lui aussi pour des illustrations pleines pages. Le dessin est épuré mais là encore j’ai beaucoup de mal à faire le lien entre les illustrations et le poème sélectionné.
En moyenne, ça va du pas mal au gros bof… avec une majorité de gros bof.
Sarbacane est un éditeur que j’ai tendance à suivre aveuglément, avec le risque de parfois tomber sur un album qui me laisse indifférent. C’est le cas de cette Madeleine dont la trajectoire sort pourtant du commun mais pour qui je n’ai finalement ressenti que très peu d’empathie.
Les raisons de ma relative indifférence viennent de deux points. Le premier est la réalisation technique de l’album. La narration manque de fluidité à mes yeux, les cases semblant plus souvent juxtaposées que liées par la narration. Le dessin, raide d’aspect et porté par des couleurs très brutes, ne fait que renforcer ce relatif manque de fluidité.
Le deuxième vient de la personnalité même de Madeleine. Femme libre, certes, mais peu attachante à mes yeux. Peut-être parce qu’il lui manquait cette fragilité qui m’aurait attendri. Pourtant, comme je le disais, sa trajectoire est assez extraordinaire et j’ai lu l’album d’une seule traite (autant parce que j’étais convaincu que si je m’arrêtais en cours de route, je risquais de ne jamais y revenir que parce que j’avais quand même envie de suivre le personnage jusqu’au bout).
En fait, je suis resté tellement indifférent devant la destinée des personnages que je n’ai pas grand-chose à dire de cet album, qui n’est pas un mauvais album mais que je ne relirai pas et que je crains de vite oublier.
La série m’avait été vendue comme « un genre de shojo mais destiné à un public plus adulte ». En fait, c’est un shojo dans lequel l’idée de relations sexuelles est évoquée. Et donc, en gros, ça ne diffère pas d’un autre shojo. On retrouve donc tous les principes du genre avec beaucoup de bons sentiments des beaux mâles ténébreux, une héroïne toute mimi dans ses hésitations, des phrases étirées sur trois pages, un dessin centré sur les personnages et une fin que l’on voit venir de loin (voire de très très très très très très très très loin).
L'histoire ? Une jeune veuve hérite d'un café un peu particulier puisqu'il n'emploie que des jeunes hommes et vise une clientèle féminine. Bien entendu, une idylle va se former entre elle et un de ses employés (dans lequel elle a reconnu une ancienne étoile montante du tennis international, qui avait mystérieusement fui les courts). Le fil du récit bascule ainsi entre cette histoire d'amour et la découverte du passé des différents personnages. Le ton est léger avec quelques petites pointes d'humour mais surtout romantique avec les tergiversations de l'héroïne, tiraillée entre son envie de rester fidèle à son défunt mari et son attirance pour ce beau et ténébreux serveur.
Ce n’est pas déplaisant à lire. Ce n’est juste pas novateur ni spécialement ma tasse de thé. Le seul point que j’en retiens est ce concept de cafés destinés à une clientèle féminine dont le personnel est composé de beaux jeunes hommes, un concept qui semble réellement exister au Japon, pays dans lequel existe aussi sa version « pour homme » avec un personnel uniquement composé de jeunes et jolie femmes.
Sinon, bein bof, quoi.
BD sur la sexualité féminine, écrite par une jeune femme, sans le voyeurisme hypersexualisé qu'aurait pu ajouter bien des auteurs masculins et dont sont coutumiers des pans entiers de l'édition contemporaine. Ce bon point noté, le chaleureux style rond des illustrations (à la Larcenet) goûté, demeure une BD excessivement ethnocentrée (revers des récits autobiographiques) décrivant une tranche de vie d'une grande banalité hormis sur cet aspect du vaginisme.
Pour qu'une tranche de vie plaise, plus encore que l'originalité des situations, il importe que les personnages soient sympathiques au lecteur ; ce qui ne fut dans mon cas pas constaté : l'égoïsme de la plupart des protagonistes et la laideur sentimentale de quelques situations racontées, m'ont empêché d'apprécier ce récit à la sincérité incarnée mais non touchante.
La froideur s'est propagée au lecteur.
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520 km (Simon & Louise)
Encore une fois je suis passé à côté. Je n'ai vraiment pas beaucoup d'appétence pour la production de Max de Radiguès sauf la rapidité de lecture de ses récits . Dans ces 520 km la faiblesse du scénario tient en quatre mots: Simon a quatorze ans. En effet l'auteur doit savoir qu'il est interdit de faire du stop quand on est mineur en France. Un gamin seul sur une route nationale en France voit débarquer la gendarmerie illico. De plus prendre en charge un tel voyageur est un délit grave( voire un crime assimilé à du kidnapping) situation de plus prohibée par les assurances. Ce long développement pour expliquer pourquoi je ne peux accrocher à un récit qui se veut moderne collant à la réalité (de fiction) adolescente (Facebook, smartphone, sentimentalité précoce, familles recomposées ou monoparentales…) mais qui place son personnage dans une bulle irréelle et dangereuse. Même quand le récit devient intéressant avec cette prise en charge ambiguë avec une possibilité de malveillance l'auteur abrège la situation d'une façon brutale pour retomber dans un récit très guimauve. Comme j'ai toujours les mêmes réserves sur un graphisme très linéaire soutenu par une mise en couleur plus jeunesse qu'adolescence à mes yeux, je me suis demandé si j'allais lire la version miroir... Oui et j'ai bien fait
Une petite tentation
Nous sommes ici dans la caricature de ce que peut proposer le scénariste Jim : de la romance sexy observée depuis un point de vue très masculin, jouant sur des fantasmes peu glorieux et gentiment racoleurs. C'est généralement conduit avec un certain sens du rythme et servi par des illustrations chaleureuses, dans leur rondeur tout autant que leurs couleurs. Bref du divertissement aisément accessible, à destination d'un public masculin. Dans le cas présent, chaque héroïne se propose d'être une déclinaison plus ou moins assumée par le personnage, de la "perversité féminine". La romance emprunte alors des tournures noires du thriller et offre de plutôt habiles rebondissements. Au bout du compte, la BD se lit un peu honteusement, avec la certitude qu'elle a cherché à séduire les pans sombres de notre personnalité, avec la satisfaction de constater qu'elle a largement échoué. Mieux vaut garder en mémoire le beau roman graphique L'Étreinte que Jim a conçu avec Bonneau et oublier ce divertissement racoleur, certes plutôt habile et facile à lire.
Les Déchaînés
Je sors de ma lecture perplexe. En effet je trouve que cette thématique de la difficile sortie de l'esclavagisme dans les Antilles françaises méritait un scénario plus costaud. On peut toujours voir dans l'attitude de Thibault, la révolte d'une nouvelle génération contre les pratiques anciennes. Perso j'ai une autre lecture avec des (ex) esclaves apathiques voire conciliants, un fils de onze ans qui brave un père très autoritaire sans conséquence visible ( châtiment, punition), un gamin qui fantasme sur une "vieille" à en devenir voyeur et un récit se terminant par un final qui essaye de dramatiser une romance assez convenue. La dernière planche étant pour moi très énigmatique comme si les auteurs voulaient encore changer de direction. Je ne suis pas très fan du graphisme un peu trop pointu à mon goût. Toutefois il a sa personnalité avec un visuel expressif dans un décor bien travaillé. Une lecture moyenne avec un scénario bien trop mièvre à mon goût pour une telle thématique.
Le Maillot de la discorde
Au travers du destin croisé de deux joueurs de l’équipe de France de football durant les années 1930-1940, les auteurs nous proposent aussi d’illustrer deux visions de cette époque plus que troublée. Un des deux, droit dans ses bottes, ayant une vie familiale « rangée », qui devient héros et résistant, tandis que l’autre sombre dans toutes les magouilles, se révèle faux cul, cynique, voleur, menteur, et membre de l’équipe de la Gestapo française de la rue Lauriston, pour finir condamné à mort à la Libération. Lier petite et grande histoire est une bonne idée quand c’est bien fait. Mais ici ça n’a pas marché avec moi. Je ne me suis attaché à aucun personnage. Surtout l’intrigue est trop linéaire, presque édifiante, quand bien même elle s’inspire de la réalité. Et certains dialogues sont un peu lourds (comme lorsque Jules Rimet au début explique sa coupe du monde). Enfin, je ne suis pas du tout fan du dessin et de la colorisation. C’est lisible, mais très moyen et clairement pas ma came.
Sept mages
Mouais, gros bof me concernant. Une longue mise en place pour découvrir – très brièvement – le groupe censé sauver un royaume d’une menace, puis une intrigue qui ne ménage pas trop de surprises, qui se révèle bien trop linéaire, avec des personnages pas plus creusés que ça. Et ça ma aussi semblé un peu fourre-tout, les divers personnages avec leurs différents pouvoirs m’ayant fait penser à un groupe de super-héros américains (y compris dans leur aspect physique), ce qui n’est pas trop mon truc. Intrigue et dialogues m’ont laissé de côté. Quant au dessin, il est inégal. Globalement lisible – avec même de belles planches – mais quelques cases au rendu un peu négligé.
Night Fever
Je commence à être familier du travail du duo Brubaker/Phillips. Et ça n’est pas avec cet album que je recommanderais de le découvrir. Car il m’a globalement laissé sur ma faim. Le dessin de Sean Phillips est très bon (comme d’habitude), du réaliste classique fluide et plaisant. C’est la colorisation de son fils que j’ai parfois trouvée un peu trop flashy. Mais bon, ça passe bien. Mais l’histoire ne m’a pas passionné plus que ça. D’abord parce que certains passages m’ont paru trop obscurs, pas assez clairs (même à la fin de ma lecture), ensuite parce que le personnage principal manque de charisme, est ballotté par une histoire un peu abracadabrantesque. Ça me parait un peu tiré par les cheveux. Et je n’ai pas saisi l’intérêt du rêve du héros, qu’il retrouve dans le roman d’un autre personnage (on insiste pourtant dessus, mais ça m’a échappé). Bref, c’est une histoire que je n’ai pas trouvée au niveau des autres productions du duo (même la couverture ne m’a pas trop plu). Note réelle 2,5/5/5.
Ode à l'X
Dans ce recueil, plusieurs auteurs plus ou moins reconnus illustrent des poèmes érotiques, majoritairement du XIXème siècle mais aussi des XVIIIème, XVIIème et XVIème siècles. Enfin quand je dis illustrent, certains se lâchent et s’écartent franchement des propos du poème quand d’autres se mettent en scène. A ce petit jeu-là, Georges Bess et Moebius sont les auteurs qui prennent le plus de liberté par rapport au texte choisi. Et si Bess, à défaut d’illustrer le poème en question, nous livre des planches très travaillées sur lesquelles il est manifeste qu’il s’est fait plaisir, Moebius, lui, me laisse une fois de plus à quai. J’ai trouvé son récit comme son dessin d’une platitude débandante. Chauzy, lui, opte pour une mise en abyme dans laquelle il se dessine circonspect devant le texte à illustrer, cherchant une solution pour l’illustrer sans tomber dans la vulgarité ni dans l’évasif. Le résultat est très moyen. Varenne opte pour le classicisme. De grandes illustrations pleine page qui donnent clairement vie aux deux poèmes de Verlaine dont il a hérité (ou qu’il a choisi). J’aime bien son trait froid et précis et même si les textes de Verlaine sont simples, ce sont les deux courts récits que j’ai préférés. Loustal fait de même avec une succession de dessins pleine page mais intègre le texte à ses planches. Le lien est donc immédiat et le mariage est harmonieux. Le trait de Loustal n’est pas mon préféré (trop cubique à mon goût, avec des couleurs fauves que je trouve agressives) mais je trouve qu’il s’en sort plutôt bien. Liberatore nous propose lui aussi des illustrations pleines page mais qui m’ont semblé plus passe-partout. Il a un beau coup de crayon mais dans le cas présent, pour moi, on est plus sur une succession de dessins sans queue ni tête que sur l’illustration d’un récit. Jeff Rey modernise le poème imposé. C’est peut-être la réinterprétation que j’ai trouvé la plus judicieuse même si, en soi, elle m’a laissé assez froid. Le format ne permet pas vraiment de faire passer des émotions. Beb-Deum, enfin, opte lui aussi pour des illustrations pleines pages. Le dessin est épuré mais là encore j’ai beaucoup de mal à faire le lien entre les illustrations et le poème sélectionné. En moyenne, ça va du pas mal au gros bof… avec une majorité de gros bof.
Madeleine - Une femme libre
Sarbacane est un éditeur que j’ai tendance à suivre aveuglément, avec le risque de parfois tomber sur un album qui me laisse indifférent. C’est le cas de cette Madeleine dont la trajectoire sort pourtant du commun mais pour qui je n’ai finalement ressenti que très peu d’empathie. Les raisons de ma relative indifférence viennent de deux points. Le premier est la réalisation technique de l’album. La narration manque de fluidité à mes yeux, les cases semblant plus souvent juxtaposées que liées par la narration. Le dessin, raide d’aspect et porté par des couleurs très brutes, ne fait que renforcer ce relatif manque de fluidité. Le deuxième vient de la personnalité même de Madeleine. Femme libre, certes, mais peu attachante à mes yeux. Peut-être parce qu’il lui manquait cette fragilité qui m’aurait attendri. Pourtant, comme je le disais, sa trajectoire est assez extraordinaire et j’ai lu l’album d’une seule traite (autant parce que j’étais convaincu que si je m’arrêtais en cours de route, je risquais de ne jamais y revenir que parce que j’avais quand même envie de suivre le personnage jusqu’au bout). En fait, je suis resté tellement indifférent devant la destinée des personnages que je n’ai pas grand-chose à dire de cet album, qui n’est pas un mauvais album mais que je ne relirai pas et que je crains de vite oublier.
Night Café - My sweet knights
La série m’avait été vendue comme « un genre de shojo mais destiné à un public plus adulte ». En fait, c’est un shojo dans lequel l’idée de relations sexuelles est évoquée. Et donc, en gros, ça ne diffère pas d’un autre shojo. On retrouve donc tous les principes du genre avec beaucoup de bons sentiments des beaux mâles ténébreux, une héroïne toute mimi dans ses hésitations, des phrases étirées sur trois pages, un dessin centré sur les personnages et une fin que l’on voit venir de loin (voire de très très très très très très très très loin). L'histoire ? Une jeune veuve hérite d'un café un peu particulier puisqu'il n'emploie que des jeunes hommes et vise une clientèle féminine. Bien entendu, une idylle va se former entre elle et un de ses employés (dans lequel elle a reconnu une ancienne étoile montante du tennis international, qui avait mystérieusement fui les courts). Le fil du récit bascule ainsi entre cette histoire d'amour et la découverte du passé des différents personnages. Le ton est léger avec quelques petites pointes d'humour mais surtout romantique avec les tergiversations de l'héroïne, tiraillée entre son envie de rester fidèle à son défunt mari et son attirance pour ce beau et ténébreux serveur. Ce n’est pas déplaisant à lire. Ce n’est juste pas novateur ni spécialement ma tasse de thé. Le seul point que j’en retiens est ce concept de cafés destinés à une clientèle féminine dont le personnel est composé de beaux jeunes hommes, un concept qui semble réellement exister au Japon, pays dans lequel existe aussi sa version « pour homme » avec un personnel uniquement composé de jeunes et jolie femmes. Sinon, bein bof, quoi.
Impénétrable
BD sur la sexualité féminine, écrite par une jeune femme, sans le voyeurisme hypersexualisé qu'aurait pu ajouter bien des auteurs masculins et dont sont coutumiers des pans entiers de l'édition contemporaine. Ce bon point noté, le chaleureux style rond des illustrations (à la Larcenet) goûté, demeure une BD excessivement ethnocentrée (revers des récits autobiographiques) décrivant une tranche de vie d'une grande banalité hormis sur cet aspect du vaginisme. Pour qu'une tranche de vie plaise, plus encore que l'originalité des situations, il importe que les personnages soient sympathiques au lecteur ; ce qui ne fut dans mon cas pas constaté : l'égoïsme de la plupart des protagonistes et la laideur sentimentale de quelques situations racontées, m'ont empêché d'apprécier ce récit à la sincérité incarnée mais non touchante. La froideur s'est propagée au lecteur.