Je n'ai lu que le cycle des deux premiers tomes. Je crois que ma médiathèque possède d'autres albums, mais de toute façon je n'ai pas envie plus que ça de poursuivre cette lecture, qui m'a laissé sur ma faim.
Disons que ça ne passe pas la barrière de l'âge. C'est un peu creux, beaucoup trop naïf à mon goût, gentillet. Et il n'y a vraiment pas beaucoup de péripéties. Les trente pages de chaque album sont rapidement traversées. Aucun réel méchant, les actions coercitives des sages dirigeant le village de Nains, les quelques morts (de retour de la première mission, lors de l'explosion de la montagne) sont édulcorées: il n'y a pas de tension, on reste baigné dans une narration lente et trop molle.
Il manque aussi un peu d'humour pour pimenter l'intrigue.
Mais bon, de jeunes lecteurs peuvent y trouver davantage leur plaisir (d'où ma notation - mon ressenti personnel serait de 2,5 tendant vers l'inférieur), avec cette famille enjouée qui accueille ce géant et le soutient envers et contre tout.
Le dessin d'Oger est bon, mais il aurait pu davantage jouer sur les mimiques pour donner un peu d'humour au récit. Je suis plus réservé concernant la colorisation, un peu "baveuse" parfois.
Note réelle 2,5/5.
Je me souviens quand j'étais jeune adolescent, je m'étais jeté sur cette série quand je l'avais découverte à la bibliothèque. En amateur de SF et rêveur à l'idée d'une possible rencontre extraterrestre, j'étais fasciné par la promesse de cet ouvrage qui présentait avec un très grand sérieux de véritables témoignages de rencontres avec des OVNI, d'autant que l'ensemble était accompagné de pages de textes documentaires tout aussi sérieux.
Mais en constatant la diversité invraisemblable et le ridicule assez constant de ces rencontres, je n'ai pu que déchanter et me dire que derrière tout ce sérieux se cachait des histoires fantasques et sans valeur scientifique.
J'ai eu l'occasion de les relire récemment en tombant sur l'intégrale publiée il y a longtemps chez Dargaud et de me refaire une idée avec des yeux d'adultes. Et le constat est toujours un peu amer, mais sans ressentiment.
L’idée de revisiter les mystères liés aux OVNI et à la paranoïa des années 50 et 60 à travers une enquête fictive est originale, et l’atmosphère froide et pseudo-réaliste est plutôt réussie. Le graphisme de Roberto Gigi varie un peu d'une histoire à l'autre, et je lui préfère sa liberté de style dans ses BD plus fantasy, mais c'est un dessin correct dans son style réaliste académique et un peu désuet , qui accentue bien ce côté "documentaire" des événements, avec des pages qui mêlent textes et dessins pour nous plonger dans l’énigme.
Cependant, tous ces témoignages restent quand même très kitsch, un peu aguicheurs et à la limite du risible quand ils se prennent au sérieux. Sans parler du fait qu'au bout de tant de témoignages qui se ressemblent, si ce n'est l'infini variété des soucoupes volantes et de leurs petits hommes gris, les récits finissent par tourner en rond. La BD joue beaucoup sur l’aspect mystérieux, mais au final, elle laisse un goût d’inachevé, comme si certains éléments n’étaient là que pour prolonger l’énigme sans jamais la résoudre.
Si l’on est fan de l'univers des OVNI et de l’époque, Le Dossier des soucoupes volantes reste une lecture intéressante, mais elle a mal vieilli et se lit avec un petit rictus qui laisse entendre "y a-t-il vraiment des gens qui y croient ?".
Note : 2,5/5
Les histoires de trois femmes courageuses, vivant dans l'Ouest américain du XIXe siècle, confrontées aux épreuves de la conquête de l'Ouest. Chaque femme est confrontée à ses propres luttes, et l’album nous permet de les suivre dans un univers hostile, parfois brutal, mais toujours empreint de résilience et d'une légère part d'érotisme.
Le dessin de Serpieri est superbe, comme à son habitude. Il est ici dans son domaine de prédilection, à savoir le Western d'une part, et des femmes de toute beauté d'autre part. Son graphisme est particulièrement détaillé et nous plonge dans l'atmosphère poussiéreuse et aride de l'Ouest. Certaines planches brillent par leur esthétisme, d'autres par leur dimension quasi cinématographique, d'autres enfin par leur côté érotique ou au moins aguicheur.
On peut regretter que certaines de ces histoires puissent sembler un peu trop didactiques, comme si l’auteur avait voulu trop expliquer certains éléments historiques au détriment de l’intensité émotionnelle. Les dialogues peuvent paraitre assez bateau par exemple. Et en même temps, on peut regretter que l'auteur dénude aussi facilement ses héroïnes, indiquant bien que son lectorat cible est masculin. Toutefois la série réussit à capturer l'essence des femmes de cette époque et de leur lutte pour la survie et la justice dans un monde dominé par les hommes. C'est un hommage plutôt réussi aux héroïnes souvent ignorées de l'Histoire mais je dois dire que c'est avant tout pour la beauté de son dessin que je conseillerais cet album.
Note : 2,5/5
BD mi-jeunesse, mi-adulte, avec des illustrations également hybrides se réclamant autant du manga que de la BD franco-belge.
Elle propose de suivre les conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima depuis le point de vue d'enfants orphelins. L'intrigue se base sur l'impossibilité de concilier les impératifs sanitaires (fuir les zones exposées aux radiations) à ceux sociaux s'appuyant sur la tradition ancestrale et le respect des morts. La rationalité de la société japonaise est bousculée par l'impossibilité de gérer raisonnablement la crise nucléaire, le pragmatisme administratif se heurtant à l'ignominie de cette déshumanisation des situations. Pour mettre en perspective tout cela, le fantastique s'invite via la présence de yokaï.
L'aventure se lit agréablement, est rocambolesque à souhait, tendre et mélancolique notamment dans sa conclusion. Le point de vue "à hauteur d'enfant" est aussi agréable dans sa dynamique irresponsable que beau par sa naïveté revendiquée. Il impose aussi ses limites, en contraignant pour des raisons de crédibilité le scénario à s'en tenir à une vision simpliste des événements, à lui refuser l'ampleur qu'un tel sujet réclame pourtant, ce qui est plus regrettable.
J’ai trouvé que les petites histoires de Hot Tails étaient à la fois originales et totalement déjantées. On ne perd pas de temps avec des intrigues compliquées : tout va à l’essentiel. Chaque histoire plonge dans des situations folles, parfois absurdes, mais avec une touche d’humour qui marche bien. J’ai particulièrement aimé le mélange d’éléments fantastiques et de comédie, comme les histoires avec des démons ou des univers parallèles. Ce n’est pas une lecture sérieuse, mais plutôt un enchaînement de fantasmes exagérés racontés avec légèreté.
Les thèmes explorés dans Hot Tails sont vraiment hors normes. On passe d’idées simples à des situations complètement farfelues, comme une hermaphrodite ou des jumelles qui partagent les mêmes sensations. J’ai trouvé que l’auteur avait une imagination débordante et n’avait peur de rien. C’est parfois un peu trop bizarre pour être excitant, mais la diversité rend la lecture amusante. Les histoires jouent clairement avec les tabous et les limites, ce qui peut plaire à ceux qui recherchent quelque chose de différent.
Les personnages sont souvent un peu caricaturaux, mais c’est ce qui fait leur charme. Il y a des lycéens, des démons, des créatures improbables… Chacun est là pour servir les histoires sans forcément être très développé. Ce que j’ai apprécié, c’est que l’auteur s’amuse à créer des personnages avec des rôles uniques et des situations inattendues. Même si on ne s’attache pas à eux, ils sont assez mémorables pour qu’on se rappelle de leurs aventures loufoques.
Le style de Toshiki Yui donne une ambiance rétro aux histoires. Les dessins sont détaillés, surtout dans les scènes clés, et plutôt agréables à regarder. Même si les décors ne sont pas toujours très présents, les personnages et leurs expressions sont bien réalisés. Le mélange entre le réalisme des personnages et l’exagération de certaines situations rend le tout divertissant.
Même si je préfère sans doute le travail de son père Carlos, j’apprécie depuis un certain temps les productions de Lucas Nine qui, comme son père sortent visuellement des standards habituels.
C’est en effet cet aspect qui est ici le plus original. Le plus souvent des crayonnés, des esquisses rageurs, rehaussés de couleurs douces. C’est sympathique, mais j’avais préféré le rendu de ce type de travail sur Thé de noix. Certains passages ne sont pas toujours très lisibles.
Plus surprenant, Nine mélange à ses dessins – essentiellement pour des décors urbains, des photos retravaillées, recouvertes de dessins : le rendu n’est pas désagréable.
En tout cas, on peut noter le très beau travail éditorial des rêveurs – comme souvent. Un grand format, un papier épais, un fil marque-pages, c’est un bel écrin.
L’histoire quant à elle m’a un peu laissé sur ma faim. En effet, passés les quelques passages un peu loufoques, et l’adaptation au mélange entre personnages humains et animaliers (la symbiose fonctionne bien), l’intrigue reste plus classique et convenue que ce que le style graphique pouvait nous faire attendre.
On est là dans une sorte de polar/feuilletonesque comme il s’en publiait au début du XXème siècle, dans un Paris de la Belle époque. Mais il m’a manqué un peu plus de poésie, ou de loufoquerie, pour davantage apprécier une œuvre qui est surprenante au départ, mais un peu trop « rangée » au final.
Une histoire qui se laisse lire, mais sans plus me concernant.
Je dois dire déjà que si le dessin est très lisible et dynamique, il n’est pas forcément ma tasse de thé. Idem pour la colorisation, sans nuance.
Quant au récit, il est globalement plaisant. Avec un tome d’exposition, un deuxième album un peu moins intéressant, et un troisième qui densifie l’intrigue. Les auteurs se sont ménagés la possibilité de relancer un nouveau cycle. Je ne sais pas si c’est une bonne idée.
La narration est rythmée, ça se castagne régulièrement. On ne s’ennuie pas. J’ai eu juste quelques problèmes parfois pour tout saisir (en particulier dans le deuxième tome, à certains moments, je ne savais pas si on était dans l’espace ou sous la mer).
La diversité physique des peuples que nous rencontrons permet là aussi de dynamiser une histoire qui, toute plaisante qu’elle soit, ne m’a pas totalement emballé. Disons que c’est une lecture d’emprunt – ou plus, affaire de goûts…
Note réelle 2,5/5.
Le manga (oui parce que pour l'instant il n'y a que le tome 1) m'a été recommandé par une connaissance qui me l'a vendu comme suis : "C'est un yuri avec des anciennes délinquantes et à ce qu'il parait il y a un peu une vibe GTO". Bon, ça m'a bien intrigué comme synopsis alors j'ai voulu essayer.
Eh bien, sans être mauvais, j'avoue que le résultat m'a déçue.
Déjà, je maintiens, la prémisse est intéressante. C'est sûr qu'une romance entre deux ancienne délinquantes qui avaient autrefois l'habitude de se castagner, ça attise la curiosité. Le premier petit défaut (car là pour le coup il est parfaitement subjectif), c'est que le résultat a été beaucoup plus "gentillet" que ce à quoi je m'attendais. Pas de grande scènes de baston, pas de réel traitement en profondeur qu'une telle évolution de relation nécessiterait (par des dialogues et engueulades over-the-top ou bien par un traitement psychologique plus sérieux et concret). Mais je ne jette pas vraiment la pierre, l'œuvre a simplement cherché à partir dans un direction à laquelle je ne m'attendais pas avec le postulat de base et qui m'attire moins.
Il n'empêche que l'histoire m'intéresse moins que ce que j'aurais voulu. Ici, en fait, c'est assez classique. Takebe, ancienne loubarde toujours un peu "branleuse", voit toutes ses amies se marier et avoir des enfants et commence à se dire qu'il lui faudrait peut-être changer, tenter de se comporter comme une femme adulte, se ranger. Lors d'une visite à contre-coeur dans une boutique de vêtements tendances, elle tombe par hasard sur Soramori, une fille d'un autre lycée avec laquelle elle se battait durant ses études. Pensant d'abord que cette dernière lui cherche de nouveau des noises après toutes ces années, Takebe découvre avec grande surprise qu'en réalité Soramori n'a jamais désiré se battre et qu'elle aimerait beaucoup sortir avec elle.
Voilà, une histoire assez classique réutilisant plusieurs tropes de romances : une personne se retrouvant en couple au début contre son gré mais qui finira progressivement par s'attacher à l'autre et à sincèrement l'aimer, la personne socialement inepte et maladroite qui arrive petit à petit à pénétrer les défenses et gagner les affections de la personne plus bourrue, … Pas qu'il y ait du mal à réutiliser des tropes, si on les aime ça peut toujours attirer. Mais là, le problème, c'est qu'après avoir lu ce premier tome j'ai peur d'avoir déjà lu la fin. Bon, l'histoire reste tout de même un peu charmante.
Mais toute charmante qu'elle soit, l'histoire est ici handicapée par un ennemi de taille : la traduction.
Pour une raison inconnue, les traductions VF de yuris, de ce que j'ai pu voir, c'est souvent malheureux. Phrasés trop rigides, peu vivants, quelques mots et expressions glissés de ci de là qui ne collent pas du tout à l'âge ou au milieu social des personnages (là nos protagonistes doivent avoir dans la fin de la vingtaine, allez début de la trentaine à tout casser, et elles nous lâchent des "rixes", "attifer" et autres joyeusetés qui sentent bon les générations passées). En fait, ici, j'ai bien ressenti la vibe GTO dont on m'avait parlé, mais j'y ai surtout revu les fabuleuses expressions de la VF de l'animé GTO, avec ses "portnawaks" et expressions en verlan qui faisaient déjà vieillottes à l'époque. Bah oui, le langage ça évolue, et j'ai bien souvent l'impression que lorsqu'une trop grosses quantités d'œuvres est commandée (car à eu du succès dans d'autres pays la plupart du temps), les maisons d'éditions bâclent la traduction pour les sortir dans les temps. Alors pourquoi le yuri pâti plus de ce phénomène que d'autres genres ? Je ne sais pas. Est-ce pareil dans les shojos et les yaoi (que je lis beaucoup moins) ? Je ne sais pas non plus. En tout cas je m'interroge.
Allez, ici, ce n'est pas si grave, c'était surtout quelques phrases et tournures, mais elles m'ont tout de même faites sortir de ma lecture.
La série gagne quand même grâce à mes yeux par son dessin, qui, même s'il n'est pas révolutionnaire et qu'il est loin d'être mon style préféré, m'a charmé sur quelques case. Les tronches que tire Takebe lorsque Soramori dit quelque chose qui lui parait complètement idiot sont assez poilantes. Encore une fois, pas révolutionnaire, mais efficace chez moi.
Donc bon, allez, VF mise à part, l'œuvre est trop classique pour me marquer réellement mais je lui reconnais d'être quand-même sympathique à lire.
Autant le dire dès le début, il s'agit de mon premier manga de Gou Tanabe et je ne suis pas un spécialiste des œuvres d'HP Lovecraft, bien qu'amateur d'histoires horrifiques depuis mon plus jeune âge (Stephen King, Graham Masterton, etc) .
Il faut tout d'abord saluer l'esthétique de ce manga édité chez ki-oon. La couverture en simili-cuir avec le texte et l'image de couverture gravée est du plus bel effet et très agréable au toucher lors de la lecture. La pagination est également très soignée avec un sommaire et des pages tantôt blanches et tantôt noires lors des passages relatifs à la grand race de Yith. Le dessin de Gou Tanabe n'est pas en reste avec un trait très précis et des nuances de gris faisant presque oublier qu'on lit un manga en N&B. Le seul bémol que je pourrais émettre concerne les yeux des personnages que je trouve un peu trop renfoncés et écarquillés et les scènes consacrées aux monstres parfois peu lisibles. Mais je chipote :).
S'il s'agit sans nul doute d'une très belle adaptation d'un classique de Lovecraft, le principal point faible de ce manga concerne essentiellement le manque de rythme de l'histoire. Ainsi, passée la bonne introduction autour du mystère de l'amnésie du héros et de son changement de personnalité, l'enchainement des événements est ensuite très lent et on s'ennuie un peu. Par ailleurs, concernant la représentation de la grand-race de Yith et de leurs opposants, je rejoins l'avis de Gruizzli, une suggestion de leur forme au départ plutôt qu'une représentation très claire très tôt dans le récit aurait amené davantage d'angoisse et d'intrigue chez le lecteur.
Malgré tout, il s'agit d'un bon manga d'épouvante et je vais poursuivre ma lecture des autres adaptations de Gou Tanabe pour rattraper mon inculture concernant l’œuvre de Lovecraft et apprécier un peu plus sa cohérence d'ensemble.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10
NOTE GLOBALE : 13/20
J’avais découvert Matthieu Chiara avec « Dessins variés effets divers », que j’avais globalement apprécié. Je le retrouve ici sur un projet assez différent.
Le seul point commun est le dessin, assez minimaliste, avec un trait fin. Sans fioriture. Il fait presque amateur au premier regard, mais en fait non, c’est plutôt affaire de style. Disons qu’ici il accompagne très bien ce type de récit, en donnant presque au personnage principal, avec sa frêle silhouette, des airs de personnages à la Tati.
Alors que l’album que j’avais lu de Chiara était composé de strips d’humour noir, on a là quelque chose plus élaboré sur la forme et, si l’humour n’est pas absent, on est plus sur du roman graphique aigre-doux.
En cumulant les scènes – aux faux airs de strips, mais il y a une histoire qui se construit – Chiara nous fait découvrir un personnage « ordinaire », qui s’ennuie, tourne en rond (j’ai plusieurs fois pensé au chat de Bludzee), et qui, solitaire et peu sociable, peine à exprimer ses sentiments lorsqu’il tombe amoureux de sa voisine (voir ses hésitations presque ridicules lorsqu’elle l’invite chez elle pour la première fois).
La narration est presque aussi sèche que le dessin, et il y a quelques longueurs. Mais sur la durée c’est quand même un album sympathique. Chiara réussit à nous intéresser avec son personnage peu charismatique, un anti-héros névrosé (là aussi Bludzee me vient à l’esprit) confronté à l’existence et aux autres. Une comédie douce-amère plaisante.
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Orull - Le Souffleur de nuages
Je n'ai lu que le cycle des deux premiers tomes. Je crois que ma médiathèque possède d'autres albums, mais de toute façon je n'ai pas envie plus que ça de poursuivre cette lecture, qui m'a laissé sur ma faim. Disons que ça ne passe pas la barrière de l'âge. C'est un peu creux, beaucoup trop naïf à mon goût, gentillet. Et il n'y a vraiment pas beaucoup de péripéties. Les trente pages de chaque album sont rapidement traversées. Aucun réel méchant, les actions coercitives des sages dirigeant le village de Nains, les quelques morts (de retour de la première mission, lors de l'explosion de la montagne) sont édulcorées: il n'y a pas de tension, on reste baigné dans une narration lente et trop molle. Il manque aussi un peu d'humour pour pimenter l'intrigue. Mais bon, de jeunes lecteurs peuvent y trouver davantage leur plaisir (d'où ma notation - mon ressenti personnel serait de 2,5 tendant vers l'inférieur), avec cette famille enjouée qui accueille ce géant et le soutient envers et contre tout. Le dessin d'Oger est bon, mais il aurait pu davantage jouer sur les mimiques pour donner un peu d'humour au récit. Je suis plus réservé concernant la colorisation, un peu "baveuse" parfois. Note réelle 2,5/5.
Les Apparitions - OVNI (Le Dossier des soucoupes volantes)
Je me souviens quand j'étais jeune adolescent, je m'étais jeté sur cette série quand je l'avais découverte à la bibliothèque. En amateur de SF et rêveur à l'idée d'une possible rencontre extraterrestre, j'étais fasciné par la promesse de cet ouvrage qui présentait avec un très grand sérieux de véritables témoignages de rencontres avec des OVNI, d'autant que l'ensemble était accompagné de pages de textes documentaires tout aussi sérieux. Mais en constatant la diversité invraisemblable et le ridicule assez constant de ces rencontres, je n'ai pu que déchanter et me dire que derrière tout ce sérieux se cachait des histoires fantasques et sans valeur scientifique. J'ai eu l'occasion de les relire récemment en tombant sur l'intégrale publiée il y a longtemps chez Dargaud et de me refaire une idée avec des yeux d'adultes. Et le constat est toujours un peu amer, mais sans ressentiment. L’idée de revisiter les mystères liés aux OVNI et à la paranoïa des années 50 et 60 à travers une enquête fictive est originale, et l’atmosphère froide et pseudo-réaliste est plutôt réussie. Le graphisme de Roberto Gigi varie un peu d'une histoire à l'autre, et je lui préfère sa liberté de style dans ses BD plus fantasy, mais c'est un dessin correct dans son style réaliste académique et un peu désuet , qui accentue bien ce côté "documentaire" des événements, avec des pages qui mêlent textes et dessins pour nous plonger dans l’énigme. Cependant, tous ces témoignages restent quand même très kitsch, un peu aguicheurs et à la limite du risible quand ils se prennent au sérieux. Sans parler du fait qu'au bout de tant de témoignages qui se ressemblent, si ce n'est l'infini variété des soucoupes volantes et de leurs petits hommes gris, les récits finissent par tourner en rond. La BD joue beaucoup sur l’aspect mystérieux, mais au final, elle laisse un goût d’inachevé, comme si certains éléments n’étaient là que pour prolonger l’énigme sans jamais la résoudre. Si l’on est fan de l'univers des OVNI et de l’époque, Le Dossier des soucoupes volantes reste une lecture intéressante, mais elle a mal vieilli et se lit avec un petit rictus qui laisse entendre "y a-t-il vraiment des gens qui y croient ?". Note : 2,5/5
Femmes de l'ouest
Les histoires de trois femmes courageuses, vivant dans l'Ouest américain du XIXe siècle, confrontées aux épreuves de la conquête de l'Ouest. Chaque femme est confrontée à ses propres luttes, et l’album nous permet de les suivre dans un univers hostile, parfois brutal, mais toujours empreint de résilience et d'une légère part d'érotisme. Le dessin de Serpieri est superbe, comme à son habitude. Il est ici dans son domaine de prédilection, à savoir le Western d'une part, et des femmes de toute beauté d'autre part. Son graphisme est particulièrement détaillé et nous plonge dans l'atmosphère poussiéreuse et aride de l'Ouest. Certaines planches brillent par leur esthétisme, d'autres par leur dimension quasi cinématographique, d'autres enfin par leur côté érotique ou au moins aguicheur. On peut regretter que certaines de ces histoires puissent sembler un peu trop didactiques, comme si l’auteur avait voulu trop expliquer certains éléments historiques au détriment de l’intensité émotionnelle. Les dialogues peuvent paraitre assez bateau par exemple. Et en même temps, on peut regretter que l'auteur dénude aussi facilement ses héroïnes, indiquant bien que son lectorat cible est masculin. Toutefois la série réussit à capturer l'essence des femmes de cette époque et de leur lutte pour la survie et la justice dans un monde dominé par les hommes. C'est un hommage plutôt réussi aux héroïnes souvent ignorées de l'Histoire mais je dois dire que c'est avant tout pour la beauté de son dessin que je conseillerais cet album. Note : 2,5/5
Retour à Tomioka
BD mi-jeunesse, mi-adulte, avec des illustrations également hybrides se réclamant autant du manga que de la BD franco-belge. Elle propose de suivre les conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima depuis le point de vue d'enfants orphelins. L'intrigue se base sur l'impossibilité de concilier les impératifs sanitaires (fuir les zones exposées aux radiations) à ceux sociaux s'appuyant sur la tradition ancestrale et le respect des morts. La rationalité de la société japonaise est bousculée par l'impossibilité de gérer raisonnablement la crise nucléaire, le pragmatisme administratif se heurtant à l'ignominie de cette déshumanisation des situations. Pour mettre en perspective tout cela, le fantastique s'invite via la présence de yokaï. L'aventure se lit agréablement, est rocambolesque à souhait, tendre et mélancolique notamment dans sa conclusion. Le point de vue "à hauteur d'enfant" est aussi agréable dans sa dynamique irresponsable que beau par sa naïveté revendiquée. Il impose aussi ses limites, en contraignant pour des raisons de crédibilité le scénario à s'en tenir à une vision simpliste des événements, à lui refuser l'ampleur qu'un tel sujet réclame pourtant, ce qui est plus regrettable.
Hot Tails
J’ai trouvé que les petites histoires de Hot Tails étaient à la fois originales et totalement déjantées. On ne perd pas de temps avec des intrigues compliquées : tout va à l’essentiel. Chaque histoire plonge dans des situations folles, parfois absurdes, mais avec une touche d’humour qui marche bien. J’ai particulièrement aimé le mélange d’éléments fantastiques et de comédie, comme les histoires avec des démons ou des univers parallèles. Ce n’est pas une lecture sérieuse, mais plutôt un enchaînement de fantasmes exagérés racontés avec légèreté. Les thèmes explorés dans Hot Tails sont vraiment hors normes. On passe d’idées simples à des situations complètement farfelues, comme une hermaphrodite ou des jumelles qui partagent les mêmes sensations. J’ai trouvé que l’auteur avait une imagination débordante et n’avait peur de rien. C’est parfois un peu trop bizarre pour être excitant, mais la diversité rend la lecture amusante. Les histoires jouent clairement avec les tabous et les limites, ce qui peut plaire à ceux qui recherchent quelque chose de différent. Les personnages sont souvent un peu caricaturaux, mais c’est ce qui fait leur charme. Il y a des lycéens, des démons, des créatures improbables… Chacun est là pour servir les histoires sans forcément être très développé. Ce que j’ai apprécié, c’est que l’auteur s’amuse à créer des personnages avec des rôles uniques et des situations inattendues. Même si on ne s’attache pas à eux, ils sont assez mémorables pour qu’on se rappelle de leurs aventures loufoques. Le style de Toshiki Yui donne une ambiance rétro aux histoires. Les dessins sont détaillés, surtout dans les scènes clés, et plutôt agréables à regarder. Même si les décors ne sont pas toujours très présents, les personnages et leurs expressions sont bien réalisés. Le mélange entre le réalisme des personnages et l’exagération de certaines situations rend le tout divertissant.
La Peur émeraude
Même si je préfère sans doute le travail de son père Carlos, j’apprécie depuis un certain temps les productions de Lucas Nine qui, comme son père sortent visuellement des standards habituels. C’est en effet cet aspect qui est ici le plus original. Le plus souvent des crayonnés, des esquisses rageurs, rehaussés de couleurs douces. C’est sympathique, mais j’avais préféré le rendu de ce type de travail sur Thé de noix. Certains passages ne sont pas toujours très lisibles. Plus surprenant, Nine mélange à ses dessins – essentiellement pour des décors urbains, des photos retravaillées, recouvertes de dessins : le rendu n’est pas désagréable. En tout cas, on peut noter le très beau travail éditorial des rêveurs – comme souvent. Un grand format, un papier épais, un fil marque-pages, c’est un bel écrin. L’histoire quant à elle m’a un peu laissé sur ma faim. En effet, passés les quelques passages un peu loufoques, et l’adaptation au mélange entre personnages humains et animaliers (la symbiose fonctionne bien), l’intrigue reste plus classique et convenue que ce que le style graphique pouvait nous faire attendre. On est là dans une sorte de polar/feuilletonesque comme il s’en publiait au début du XXème siècle, dans un Paris de la Belle époque. Mais il m’a manqué un peu plus de poésie, ou de loufoquerie, pour davantage apprécier une œuvre qui est surprenante au départ, mais un peu trop « rangée » au final.
Eclipse
Une histoire qui se laisse lire, mais sans plus me concernant. Je dois dire déjà que si le dessin est très lisible et dynamique, il n’est pas forcément ma tasse de thé. Idem pour la colorisation, sans nuance. Quant au récit, il est globalement plaisant. Avec un tome d’exposition, un deuxième album un peu moins intéressant, et un troisième qui densifie l’intrigue. Les auteurs se sont ménagés la possibilité de relancer un nouveau cycle. Je ne sais pas si c’est une bonne idée. La narration est rythmée, ça se castagne régulièrement. On ne s’ennuie pas. J’ai eu juste quelques problèmes parfois pour tout saisir (en particulier dans le deuxième tome, à certains moments, je ne savais pas si on était dans l’espace ou sous la mer). La diversité physique des peuples que nous rencontrons permet là aussi de dynamiser une histoire qui, toute plaisante qu’elle soit, ne m’a pas totalement emballé. Disons que c’est une lecture d’emprunt – ou plus, affaire de goûts… Note réelle 2,5/5.
Coup de foudre dans ta face !
Le manga (oui parce que pour l'instant il n'y a que le tome 1) m'a été recommandé par une connaissance qui me l'a vendu comme suis : "C'est un yuri avec des anciennes délinquantes et à ce qu'il parait il y a un peu une vibe GTO". Bon, ça m'a bien intrigué comme synopsis alors j'ai voulu essayer. Eh bien, sans être mauvais, j'avoue que le résultat m'a déçue. Déjà, je maintiens, la prémisse est intéressante. C'est sûr qu'une romance entre deux ancienne délinquantes qui avaient autrefois l'habitude de se castagner, ça attise la curiosité. Le premier petit défaut (car là pour le coup il est parfaitement subjectif), c'est que le résultat a été beaucoup plus "gentillet" que ce à quoi je m'attendais. Pas de grande scènes de baston, pas de réel traitement en profondeur qu'une telle évolution de relation nécessiterait (par des dialogues et engueulades over-the-top ou bien par un traitement psychologique plus sérieux et concret). Mais je ne jette pas vraiment la pierre, l'œuvre a simplement cherché à partir dans un direction à laquelle je ne m'attendais pas avec le postulat de base et qui m'attire moins. Il n'empêche que l'histoire m'intéresse moins que ce que j'aurais voulu. Ici, en fait, c'est assez classique. Takebe, ancienne loubarde toujours un peu "branleuse", voit toutes ses amies se marier et avoir des enfants et commence à se dire qu'il lui faudrait peut-être changer, tenter de se comporter comme une femme adulte, se ranger. Lors d'une visite à contre-coeur dans une boutique de vêtements tendances, elle tombe par hasard sur Soramori, une fille d'un autre lycée avec laquelle elle se battait durant ses études. Pensant d'abord que cette dernière lui cherche de nouveau des noises après toutes ces années, Takebe découvre avec grande surprise qu'en réalité Soramori n'a jamais désiré se battre et qu'elle aimerait beaucoup sortir avec elle. Voilà, une histoire assez classique réutilisant plusieurs tropes de romances : une personne se retrouvant en couple au début contre son gré mais qui finira progressivement par s'attacher à l'autre et à sincèrement l'aimer, la personne socialement inepte et maladroite qui arrive petit à petit à pénétrer les défenses et gagner les affections de la personne plus bourrue, … Pas qu'il y ait du mal à réutiliser des tropes, si on les aime ça peut toujours attirer. Mais là, le problème, c'est qu'après avoir lu ce premier tome j'ai peur d'avoir déjà lu la fin. Bon, l'histoire reste tout de même un peu charmante. Mais toute charmante qu'elle soit, l'histoire est ici handicapée par un ennemi de taille : la traduction. Pour une raison inconnue, les traductions VF de yuris, de ce que j'ai pu voir, c'est souvent malheureux. Phrasés trop rigides, peu vivants, quelques mots et expressions glissés de ci de là qui ne collent pas du tout à l'âge ou au milieu social des personnages (là nos protagonistes doivent avoir dans la fin de la vingtaine, allez début de la trentaine à tout casser, et elles nous lâchent des "rixes", "attifer" et autres joyeusetés qui sentent bon les générations passées). En fait, ici, j'ai bien ressenti la vibe GTO dont on m'avait parlé, mais j'y ai surtout revu les fabuleuses expressions de la VF de l'animé GTO, avec ses "portnawaks" et expressions en verlan qui faisaient déjà vieillottes à l'époque. Bah oui, le langage ça évolue, et j'ai bien souvent l'impression que lorsqu'une trop grosses quantités d'œuvres est commandée (car à eu du succès dans d'autres pays la plupart du temps), les maisons d'éditions bâclent la traduction pour les sortir dans les temps. Alors pourquoi le yuri pâti plus de ce phénomène que d'autres genres ? Je ne sais pas. Est-ce pareil dans les shojos et les yaoi (que je lis beaucoup moins) ? Je ne sais pas non plus. En tout cas je m'interroge. Allez, ici, ce n'est pas si grave, c'était surtout quelques phrases et tournures, mais elles m'ont tout de même faites sortir de ma lecture. La série gagne quand même grâce à mes yeux par son dessin, qui, même s'il n'est pas révolutionnaire et qu'il est loin d'être mon style préféré, m'a charmé sur quelques case. Les tronches que tire Takebe lorsque Soramori dit quelque chose qui lui parait complètement idiot sont assez poilantes. Encore une fois, pas révolutionnaire, mais efficace chez moi. Donc bon, allez, VF mise à part, l'œuvre est trop classique pour me marquer réellement mais je lui reconnais d'être quand-même sympathique à lire.
Dans l'abîme du temps (Tanabe)
Autant le dire dès le début, il s'agit de mon premier manga de Gou Tanabe et je ne suis pas un spécialiste des œuvres d'HP Lovecraft, bien qu'amateur d'histoires horrifiques depuis mon plus jeune âge (Stephen King, Graham Masterton, etc) . Il faut tout d'abord saluer l'esthétique de ce manga édité chez ki-oon. La couverture en simili-cuir avec le texte et l'image de couverture gravée est du plus bel effet et très agréable au toucher lors de la lecture. La pagination est également très soignée avec un sommaire et des pages tantôt blanches et tantôt noires lors des passages relatifs à la grand race de Yith. Le dessin de Gou Tanabe n'est pas en reste avec un trait très précis et des nuances de gris faisant presque oublier qu'on lit un manga en N&B. Le seul bémol que je pourrais émettre concerne les yeux des personnages que je trouve un peu trop renfoncés et écarquillés et les scènes consacrées aux monstres parfois peu lisibles. Mais je chipote :). S'il s'agit sans nul doute d'une très belle adaptation d'un classique de Lovecraft, le principal point faible de ce manga concerne essentiellement le manque de rythme de l'histoire. Ainsi, passée la bonne introduction autour du mystère de l'amnésie du héros et de son changement de personnalité, l'enchainement des événements est ensuite très lent et on s'ennuie un peu. Par ailleurs, concernant la représentation de la grand-race de Yith et de leurs opposants, je rejoins l'avis de Gruizzli, une suggestion de leur forme au départ plutôt qu'une représentation très claire très tôt dans le récit aurait amené davantage d'angoisse et d'intrigue chez le lecteur. Malgré tout, il s'agit d'un bon manga d'épouvante et je vais poursuivre ma lecture des autres adaptations de Gou Tanabe pour rattraper mon inculture concernant l’œuvre de Lovecraft et apprécier un peu plus sa cohérence d'ensemble. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10 NOTE GLOBALE : 13/20
L'Homme gêné
J’avais découvert Matthieu Chiara avec « Dessins variés effets divers », que j’avais globalement apprécié. Je le retrouve ici sur un projet assez différent. Le seul point commun est le dessin, assez minimaliste, avec un trait fin. Sans fioriture. Il fait presque amateur au premier regard, mais en fait non, c’est plutôt affaire de style. Disons qu’ici il accompagne très bien ce type de récit, en donnant presque au personnage principal, avec sa frêle silhouette, des airs de personnages à la Tati. Alors que l’album que j’avais lu de Chiara était composé de strips d’humour noir, on a là quelque chose plus élaboré sur la forme et, si l’humour n’est pas absent, on est plus sur du roman graphique aigre-doux. En cumulant les scènes – aux faux airs de strips, mais il y a une histoire qui se construit – Chiara nous fait découvrir un personnage « ordinaire », qui s’ennuie, tourne en rond (j’ai plusieurs fois pensé au chat de Bludzee), et qui, solitaire et peu sociable, peine à exprimer ses sentiments lorsqu’il tombe amoureux de sa voisine (voir ses hésitations presque ridicules lorsqu’elle l’invite chez elle pour la première fois). La narration est presque aussi sèche que le dessin, et il y a quelques longueurs. Mais sur la durée c’est quand même un album sympathique. Chiara réussit à nous intéresser avec son personnage peu charismatique, un anti-héros névrosé (là aussi Bludzee me vient à l’esprit) confronté à l’existence et aux autres. Une comédie douce-amère plaisante.