J’aime bien Zorro, comme Sean Murphy qui avait su m’embarquer avec ses runs sur Batman. Bref je partais plutôt confiant.
Je reconnais pleins de bonnes choses et idées à cet album mais j’avoue que ça ne m’a pas touché ou envoûté plus que ça. Je n’ai aucune envie de m’y replonger par exemple.
Pourtant tout m’a semblé pro et maîtrisé, intrigue comme dessins (et couleurs). Cette version moderne possède bien des qualités mais contrairement à Josq, la magie n’a pas véritablement opéré sur moi.
En fait, je n’ai pas éprouvé de grande empathie pour les personnages et j’ai l’idée que l’auteur a voulu un peu trop en mettre. Du coup, ça m’a paru un poil long.
Je ne déconseillerai certainement pas, il y a de l’audace. Mais j’ai préféré la vision d’Alary avec Don Vega, plus conforme et finalement plus « fun ».
L’album regroupe une dizaine d’adaptations de nouvelles d’Octavie Delvaux, publiées chez le même éditeur à La Musardine. Delvaux se charge elle-même des scénarios, chaque dessinateur/dessinatrice l’accompagnant dans son style propre.
L’album doit faire face à deux écueils. D’abord chaque histoire est courte, et ne peut donc donner lieur à de grands développement – d’où une certaine frustration parfois. Mais globalement les récits se tiennent, même si évidemment ça reste le plus souvent très basique.
L’autre handicap à surmonter, en tout cas pour moi (affaire de goûts donc), c’est l’hétérogénéité importante des styles graphiques, je ne suis a priori pas fan de ce type de changement dans un album.
Et ici, au niveau du dessin, c’est très inégal. Même si j’ai bien aimé la grande majorité des dessins. Il n’y a même que le dessin de Chloé Cavalier (un style crobar pas illisible, mais qui peine à s’associer à un récit érotique selon moi – et je dois aussi dire que l’histoire est celle à laquelle j’ai le moins accroché) et, à un degré moindre, celui d’Inès Allahverdian (plutôt bon, mais avec une colorisation au rendu trop froid) qui m’aient réellement laissé sur ma faim.
Pour le reste, j’ai retrouvé avec plaisir plusieurs auteurs déjà rencontrés ailleurs (souvent chez le même éditeur), le trait agréable de Critone, celui très sensuel d’Urbinno, celui de Chéri (peut-être ici un chouia moins soigné que ce que j’avais déjà vu de lui, avec un trait presque hésitant), celui sexy et très glamour de Reviglio.
J’ai aussi retrouvé des dessinateurs que j’aime beaucoup, qui ont produit certaines des meilleures et des plus originales séries érotiques des dernières années. Janevsky par exemple. Si son trait est un peu moins « propre » que sur les deux séries qu’il a déjà publiées, j’aime beaucoup son univers très fortement influencé par les Humanos de la grande époque, mais surtout par certaines publications Losfeld des années soixante/soixante-dix, avec une colorisation elle aussi très seventies.
Le dessin du duo Raven est toujours aussi sensuel et excitant (même si j’avais préféré, dans un style finalement plus sobre et travaillé, avec une colorisation extrêmement sensuelle, leur travail sur Amabilia) : mais ça reste un excellent travail.
La dernière histoire est en fait un poème. Si le texte ne m’a pas convaincu, j’ai trouvé très intéressant le travail d’Apollonia Saintclair, qui développe un rendu érotique à partir d’un Noir et Blanc proche de la gravure ou de la carte à gratter, un peu statique et plus proche de l’illustration que de la BD pure, mais que j’ai bien aimé.
Graphiquement conquis donc, mais concernant les histoires proprement dites, c’est inégal et peu développé. La majorité sont toutefois suffisamment sensuelles pour que le lecteur – amateur averti bien sûr ! – les apprécie, car elles sont généralement bien accompagnées et mises en valeur par le dessin.
A noter que les histoires ont toutes en commun de mettre en avant une héroïne féminine, ce sont les femmes qui ici dirigent et décident, sont maîtresses de leur plaisir – même si elles cherchent le plus souvent à le partager (avec un homme, une femme – ou un robot !).
Note réelle 3,5/5.
La jeune Lytha doit rester seule avec sa nounou golem pendant un court voyage de ses deux mamans. Mais peu après leur départ, un drame survient : elles meurent dans un accident, laissant leur fille orpheline. Effondrée, Lytha se replie sur le programme quotidien que ses mères lui avaient préparé, jusqu’à ce que l’affection patiente et les soins de son golem viennent peu à peu ranimer en elle l’envie de vivre. Une nouvelle relation naît alors, entre maternité de substitution et amitié profonde.
L’histoire se déroule dans un univers de fantasy douce, aux teintes colorées et au style graphique très influencé par le manga, qui évoque par moments l’univers de Dofus. La légèreté du dessin et la chaleur de la mise en couleurs apportent une douceur bienvenue face à la dureté du deuil, et accompagnent le cheminement émotionnel de l’héroïne vers la résilience. Le monde imaginé ici, notamment autour de cette argile magique que des artisans peuvent transformer en outils ou en golems sensibles, offre une touche d’originalité bienvenue.
Après la mort des parents, l’intrigue se recentre presque entièrement sur le lien entre Lytha et sa nounou, dans une forme de huis clos intimiste, ponctué d’une brève parenthèse dans un village voisin et amical. Ce choix narratif met en lumière la dimension psychologique du récit : il s’agit avant tout d’une histoire d’amour filial et d'amitié qui permet de surmonter le deuil.
Le ton sonne juste, l’ensemble est touchant et joliment raconté, même si l’on peut regretter une certaine prévisibilité qui limite un peu l’enthousiasme. Il n’en reste pas moins une belle lecture, sensible et apaisante.
Dans un monde peuplé de chats anthropomorphes, un collégien adopte un jeune humain comme animal de compagnie… avant de l’accueillir comme son frère. Mais ce garçon, parfaitement humain, doit apprendre à s’adapter à cette société féline aux codes très particuliers. Il ira même jusqu’à fréquenter la même école que son frère adoptif, avec tout ce que cela implique : cantine aux têtes de poisson pourri et lasagnes à la souris, comportements félins incontrôlables, et bien sûr, une obsession pour les odeurs douteuses et la toilette à la langue.
Cette série humoristique jeunesse s’amuse à transposer les habitudes typiques des chats dans un cadre scolaire et social qui rappelle fortement le nôtre. Le ton est délibérément loufoque, mais suffisamment cohérent pour que les situations comiques fassent mouche. Le dessin, vivant et coloré, renforce l’ambiance joyeuse de l’ensemble, et la mise en scène soignée sert bien l’efficacité des gags. L’ensemble reste frais, varié, et même si vous n’êtes pas particulièrement fan de chats, l’humour bien dosé et les situations souvent bien vues.
Une lecture sympathique et pleine d’humour.
Cette lecture m'a replongé au plus fort de la guerre froide avec la lutte restée pacifique et emblématique de la course à l'espace.
Comme c'est assez fréquent le récit se situe avec une vision soviétique ce qui s'explique par les succès initiaux des Russes dans les années 50.Comme le montre les auteurs l'apogée de la domination soviétique se situe avec le lancement de Yuri Gagarine en orbite. La couverture résume très bien l'esprit de la BD. Une affiche un peu froide qui centre tout sur Gagarine un peu en trompe l'œil. En effet la place de Gagarine dans le récit est assez limitée, très lisse et conventionnelle. C'est un peu à l'image d'une langue de bois de l'époque.
En effet le plus intéressant est ce que les soviétiques ne voulaient pas montrer à savoir le talent de Sergueï Korolev. Le récit reprend bien les grandes étapes de cette conquête avec les avancées soviétiques, le désarroi américain puis le revirement total de la situation. Les auteurs ne rentrent pas trop dans les détails ce qui donne une narration froide très rapide et manquant d'humanité.
Ce côté froid est amplifié par le dessin de Félix Ruiz qui manque de dynamisme et d'expressivité à mon goût. La mise en couleur est vraiment quelconque.
Une lecture sans surprise qui reprend ce que l'on trouve dans toute bonne encyclopédie. Un petit 3
Démarrage d'une série de science-fiction assez étonnante pour le néophyte que je suis, puisque mêlant le space opera pur avec ces mystérieuses Sphères, cryogénisations et stations orbitales, au polar urbain cyberpunk avec cette histoire relativement prédominante de trafic de drogues et de dépendance. L'ensemble est pour le moment assez maladroitement juxtaposé, mais pas artificiel pour autant.
Les illustrations rendent particulièrement crédibles l'univers futuriste évoqué, les personnages sont bien identifiés et plutôt habilement campés, l'humour s'invite à l'occasion lorsque l'action s'aventure un peu trop sur la pente viriliste, le rythme demeure soutenu et les grandes lignes du récit intelligibles. Cela manque encore un peu de corps, la fameuse pax ultimata notamment est davantage évoquée que source d'enrichissement du récit, mais cette introduction parvient indéniablement à installer un univers intrigant sans les habituelles et fastidieuses lourdeurs propres aux récits inauguraux.
Curieux de lire la suite.
Un one-shot assez particulier qui mélange le roman graphique avec un peu de thriller et aussi...de science-fiction !
Un jeune ado ne se souvient pas de sa soirée, apprend la disparition d'une jeune femme qu'il semble avoir rencontrée, et il trouve des photos étranges dans sa caméra. Il va partir enquêter sur la disparition en essayant de trouver des réponses à ses questions....
Le scénario est un peu prenant parce que je voulais savoir les réponses aux mystères et lorsque je les ai eues, j'ai été un peu déçu. Pas à cause des éléments de réponses, mais de la manière dont c'est écrit. On dirait que ça se termine au milieu du récit alors qu’il n’y a pas de suite. La relation entre le héros et la jeune femme m'a aussi semblé un peu superficielle, en tout cas je n'y ai pas trop cru.
Ça se laisse lire sans problème et le dessin est correct, mais je suis resté sur ma faim.
J’ai longtemps pensé de mettre que 2 étoiles à cet album. Mais finalement la mayonnaise prend davantage sur la fin, c’est plus rythmé et plus intéressant dans le dernier tiers du récit.
Le principe de cette histoire est assez simple. Sur la page de gauche, dessiné dans un style réaliste, ce que vis et fait réellement le héros, tandis que la page de droite, dessinée dans un style semi caricatural et se déroulant sur un ton plus humoristique, c’est ce qui passe par la tête du héros, comment il vit et analyse les événements.
Quant à l’intrigue elle-même, elle est minimaliste : le héros, atteint de quelques troubles psychiques, est persuadés que son frère – qu’il n’a pas vu depuis longtemps – a été assassiné par sa femme. Il va donc essayer d’enquêter pour démontrer que ses soupçons sont justifiés.
Le début est un peu mollasson, et l’intrigue décolle d’autant moins que chaque page est presque « doublée ». Mais, peu à peu, le délire du héros emballe l’histoire, et la page de droite se différencie de plus en plus de celle de gauche, le héros y sombrant dans une folie encouragée par une figurine de Mickey aux airs de diablotin.
Le côté polar est assez minime, même si au final il s’impose, dans une histoire qui ressemble pour les auteurs à un petit exercice de style.
Je comprends le ressenti de mes prédécesseurs, une œuvre dont on peut largement se passer. On ne sait pas encore trop à quoi s’attendre.
Pour autant, si je n’ai lu que le 1er tome je reste curieux de connaître la suite. L’auteure, que je découvre, possède une certaine patte.
Le graphisme m’a fait d’entrée un peu peur mais je m’y suis fait très rapidement pour même finalement succomber à ce côté un peu brut. Ça a un certain cachet et ça me change de mes habitudes.
Niveau histoire, on en est encore qu’à l’intro, l’auteur place son univers et quelques pions (encore bien flous d’ailleurs) mais ma lecture fut agréable. J’ai bien aimé le côté improbable de l’idée de base et surtout le personnage de Shiori complètement barré.
À voir ce que ça donne véritablement par la suite mais why not pour l’instant ?
C'est une sympathique série de fantasy et de divertissement comme Arleston sait les imaginer.
Le monde qu'il met ici en scène est relativement original puisqu'il est basé sur une technologie mélangeant technique et magie, mise au point par des maginieurs, mi-mages mi-ingénieurs. Cela donne un cocktail aux limites du merveilleux et du steampunk.
Ses héros sont les enfants du défunt empereur qui attendent leur majorité pour accéder au pouvoir tandis que l'exécrable oncle régent tient les rênes de l'empire et ne souhaite rien d'autre que d'assassiner ces adolescents. Ses manigances semblent toucher à leur but quand, le jour même où Altek aurait dû devenir enfin empereur, le monde s'arrête de tourner, empêchant la cérémonie, et le futur empereur est envoyé par son oncle en périple de par le monde pour chercher le pardon des dieux. Il sera pour cela accompagné de son autre oncle, guerrier protecteur, de sa préceptrice, une savante énergique et très volontaire, et plus tard de deux voleurs rencontrés au détour d'une rue et qui ont découvert le secret d'Altek... qu'il serait en réalité plutôt une impératrice.
Le dessin de Dana Dimat est tout à fait agréable. Il est parfaitement dans la lignée des publications précédentes d'Arleston, se rapprochant du style de Didier Tarquin pour Lanfeust de Troy. L'ambiance, les couleurs et les décors jouent aussi en ce sens : les amateurs de ces séries là ne seront pas dépaysés.
La mise en scène par contre amène quelques surprises, avec une structure en courts chapitres avec pages de garde et titres à la Jules Verne, ainsi que plusieurs pages intermédiaires offrant au choix des illustrations, des pages d'explications sur le monde ou encore la famille du héros, le dialogue entre deux corbeaux plus ou moins narrateurs qui suivent les héros, ou encore des dialogues entre un narrateur invisible et l'un des personnages. Cette composition semble rappeler régulièrement que c'est une histoire que l'on lit et qu'il ne faut pas forcément la prendre au sérieux. Aussi original que ce soit, cela m'a sorti assez régulièrement du récit et je ne suis pas totalement amateur de cette méthode narrative.
Pour ce qui est de l'intrigue, je l'ai trouvée très agréable. Les personnages sont bons et on a rapidement envie de les suivre. Le contexte de guerre froide entre les héros et le régent, où les deux camps savent qu'ils sont prêts à s'entretuer en permanence mais maintiennent officiellement les apparences, est assez amusant. Puis quand l'aventure commence pour de bon, elle est plutôt prenante, notamment grâce à la confrontation des personnages qu'elle oppose et allie. Le scénario reprend au passage quelques idées déjà vues ici et là, comme cette planète qui arrête de tourner et sa zone crépusculaire comme dans Le Monde d'Arkadi de Caza, ou encore ce fleuve qui passe de monde en monde et qui rappelle beaucoup le fleuve Thétys de Dan Simmons dans sa série Hyperion. J'ai par contre trouvé que certains passages étaient trop téléphonés et faciles, le pire étant cette page en fin de tome 1 où s'accumulent trois grosses facilités : le héros qui se débarrasse d'un geste d'un danger mortel, ce geste l'envoyant comme par hasard tuer net son puissant adversaire et en même temps les corbeaux trouvant un moyen assez peu crédible de montrer la route à prendre à la savante.
Quant au second tome, il a un côté un peu plus brouillon et convenu. L'action y est déjà en place et Arleston fait le choix d'intégrer des éléments de Science-Fantasy qui là encore ne sont pas sans rappeler ses autres séries comme Lanfeust des Etoiles entre autres. Il y a aussi une place plus importante, presque un peu encombrante, laissée à l'humour avec en particulier les comportements assez nunuches de la sœur et du frère assez nunuches qui accompagnent le héros.
Malgré ces quelques facilités et une légère impression de déjà-vu, j'ai lu cette BD avec plaisir car j'aime ce type de divertissement bien mené, bien dessiné et de bonne composition. J'ai trouvé la fin un peu rapide et prévisible mais j'ai passé un plutôt bon moment.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Zorro - D'entre les morts
J’aime bien Zorro, comme Sean Murphy qui avait su m’embarquer avec ses runs sur Batman. Bref je partais plutôt confiant. Je reconnais pleins de bonnes choses et idées à cet album mais j’avoue que ça ne m’a pas touché ou envoûté plus que ça. Je n’ai aucune envie de m’y replonger par exemple. Pourtant tout m’a semblé pro et maîtrisé, intrigue comme dessins (et couleurs). Cette version moderne possède bien des qualités mais contrairement à Josq, la magie n’a pas véritablement opéré sur moi. En fait, je n’ai pas éprouvé de grande empathie pour les personnages et j’ai l’idée que l’auteur a voulu un peu trop en mettre. Du coup, ça m’a paru un poil long. Je ne déconseillerai certainement pas, il y a de l’audace. Mais j’ai préféré la vision d’Alary avec Don Vega, plus conforme et finalement plus « fun ».
Fièvres
L’album regroupe une dizaine d’adaptations de nouvelles d’Octavie Delvaux, publiées chez le même éditeur à La Musardine. Delvaux se charge elle-même des scénarios, chaque dessinateur/dessinatrice l’accompagnant dans son style propre. L’album doit faire face à deux écueils. D’abord chaque histoire est courte, et ne peut donc donner lieur à de grands développement – d’où une certaine frustration parfois. Mais globalement les récits se tiennent, même si évidemment ça reste le plus souvent très basique. L’autre handicap à surmonter, en tout cas pour moi (affaire de goûts donc), c’est l’hétérogénéité importante des styles graphiques, je ne suis a priori pas fan de ce type de changement dans un album. Et ici, au niveau du dessin, c’est très inégal. Même si j’ai bien aimé la grande majorité des dessins. Il n’y a même que le dessin de Chloé Cavalier (un style crobar pas illisible, mais qui peine à s’associer à un récit érotique selon moi – et je dois aussi dire que l’histoire est celle à laquelle j’ai le moins accroché) et, à un degré moindre, celui d’Inès Allahverdian (plutôt bon, mais avec une colorisation au rendu trop froid) qui m’aient réellement laissé sur ma faim. Pour le reste, j’ai retrouvé avec plaisir plusieurs auteurs déjà rencontrés ailleurs (souvent chez le même éditeur), le trait agréable de Critone, celui très sensuel d’Urbinno, celui de Chéri (peut-être ici un chouia moins soigné que ce que j’avais déjà vu de lui, avec un trait presque hésitant), celui sexy et très glamour de Reviglio. J’ai aussi retrouvé des dessinateurs que j’aime beaucoup, qui ont produit certaines des meilleures et des plus originales séries érotiques des dernières années. Janevsky par exemple. Si son trait est un peu moins « propre » que sur les deux séries qu’il a déjà publiées, j’aime beaucoup son univers très fortement influencé par les Humanos de la grande époque, mais surtout par certaines publications Losfeld des années soixante/soixante-dix, avec une colorisation elle aussi très seventies. Le dessin du duo Raven est toujours aussi sensuel et excitant (même si j’avais préféré, dans un style finalement plus sobre et travaillé, avec une colorisation extrêmement sensuelle, leur travail sur Amabilia) : mais ça reste un excellent travail. La dernière histoire est en fait un poème. Si le texte ne m’a pas convaincu, j’ai trouvé très intéressant le travail d’Apollonia Saintclair, qui développe un rendu érotique à partir d’un Noir et Blanc proche de la gravure ou de la carte à gratter, un peu statique et plus proche de l’illustration que de la BD pure, mais que j’ai bien aimé. Graphiquement conquis donc, mais concernant les histoires proprement dites, c’est inégal et peu développé. La majorité sont toutefois suffisamment sensuelles pour que le lecteur – amateur averti bien sûr ! – les apprécie, car elles sont généralement bien accompagnées et mises en valeur par le dessin. A noter que les histoires ont toutes en commun de mettre en avant une héroïne féminine, ce sont les femmes qui ici dirigent et décident, sont maîtresses de leur plaisir – même si elles cherchent le plus souvent à le partager (avec un homme, une femme – ou un robot !). Note réelle 3,5/5.
Golem Nanny
La jeune Lytha doit rester seule avec sa nounou golem pendant un court voyage de ses deux mamans. Mais peu après leur départ, un drame survient : elles meurent dans un accident, laissant leur fille orpheline. Effondrée, Lytha se replie sur le programme quotidien que ses mères lui avaient préparé, jusqu’à ce que l’affection patiente et les soins de son golem viennent peu à peu ranimer en elle l’envie de vivre. Une nouvelle relation naît alors, entre maternité de substitution et amitié profonde. L’histoire se déroule dans un univers de fantasy douce, aux teintes colorées et au style graphique très influencé par le manga, qui évoque par moments l’univers de Dofus. La légèreté du dessin et la chaleur de la mise en couleurs apportent une douceur bienvenue face à la dureté du deuil, et accompagnent le cheminement émotionnel de l’héroïne vers la résilience. Le monde imaginé ici, notamment autour de cette argile magique que des artisans peuvent transformer en outils ou en golems sensibles, offre une touche d’originalité bienvenue. Après la mort des parents, l’intrigue se recentre presque entièrement sur le lien entre Lytha et sa nounou, dans une forme de huis clos intimiste, ponctué d’une brève parenthèse dans un village voisin et amical. Ce choix narratif met en lumière la dimension psychologique du récit : il s’agit avant tout d’une histoire d’amour filial et d'amitié qui permet de surmonter le deuil. Le ton sonne juste, l’ensemble est touchant et joliment raconté, même si l’on peut regretter une certaine prévisibilité qui limite un peu l’enthousiasme. Il n’en reste pas moins une belle lecture, sensible et apaisante.
Chocochat & moi
Dans un monde peuplé de chats anthropomorphes, un collégien adopte un jeune humain comme animal de compagnie… avant de l’accueillir comme son frère. Mais ce garçon, parfaitement humain, doit apprendre à s’adapter à cette société féline aux codes très particuliers. Il ira même jusqu’à fréquenter la même école que son frère adoptif, avec tout ce que cela implique : cantine aux têtes de poisson pourri et lasagnes à la souris, comportements félins incontrôlables, et bien sûr, une obsession pour les odeurs douteuses et la toilette à la langue. Cette série humoristique jeunesse s’amuse à transposer les habitudes typiques des chats dans un cadre scolaire et social qui rappelle fortement le nôtre. Le ton est délibérément loufoque, mais suffisamment cohérent pour que les situations comiques fassent mouche. Le dessin, vivant et coloré, renforce l’ambiance joyeuse de l’ensemble, et la mise en scène soignée sert bien l’efficacité des gags. L’ensemble reste frais, varié, et même si vous n’êtes pas particulièrement fan de chats, l’humour bien dosé et les situations souvent bien vues. Une lecture sympathique et pleine d’humour.
L'Ange du prolétariat - Une vie de Youri Gagarine
Cette lecture m'a replongé au plus fort de la guerre froide avec la lutte restée pacifique et emblématique de la course à l'espace. Comme c'est assez fréquent le récit se situe avec une vision soviétique ce qui s'explique par les succès initiaux des Russes dans les années 50.Comme le montre les auteurs l'apogée de la domination soviétique se situe avec le lancement de Yuri Gagarine en orbite. La couverture résume très bien l'esprit de la BD. Une affiche un peu froide qui centre tout sur Gagarine un peu en trompe l'œil. En effet la place de Gagarine dans le récit est assez limitée, très lisse et conventionnelle. C'est un peu à l'image d'une langue de bois de l'époque. En effet le plus intéressant est ce que les soviétiques ne voulaient pas montrer à savoir le talent de Sergueï Korolev. Le récit reprend bien les grandes étapes de cette conquête avec les avancées soviétiques, le désarroi américain puis le revirement total de la situation. Les auteurs ne rentrent pas trop dans les détails ce qui donne une narration froide très rapide et manquant d'humanité. Ce côté froid est amplifié par le dessin de Félix Ruiz qui manque de dynamisme et d'expressivité à mon goût. La mise en couleur est vraiment quelconque. Une lecture sans surprise qui reprend ce que l'on trouve dans toute bonne encyclopédie. Un petit 3
Sphères
Démarrage d'une série de science-fiction assez étonnante pour le néophyte que je suis, puisque mêlant le space opera pur avec ces mystérieuses Sphères, cryogénisations et stations orbitales, au polar urbain cyberpunk avec cette histoire relativement prédominante de trafic de drogues et de dépendance. L'ensemble est pour le moment assez maladroitement juxtaposé, mais pas artificiel pour autant. Les illustrations rendent particulièrement crédibles l'univers futuriste évoqué, les personnages sont bien identifiés et plutôt habilement campés, l'humour s'invite à l'occasion lorsque l'action s'aventure un peu trop sur la pente viriliste, le rythme demeure soutenu et les grandes lignes du récit intelligibles. Cela manque encore un peu de corps, la fameuse pax ultimata notamment est davantage évoquée que source d'enrichissement du récit, mais cette introduction parvient indéniablement à installer un univers intrigant sans les habituelles et fastidieuses lourdeurs propres aux récits inauguraux. Curieux de lire la suite.
Constellation(s)
Un one-shot assez particulier qui mélange le roman graphique avec un peu de thriller et aussi...de science-fiction ! Un jeune ado ne se souvient pas de sa soirée, apprend la disparition d'une jeune femme qu'il semble avoir rencontrée, et il trouve des photos étranges dans sa caméra. Il va partir enquêter sur la disparition en essayant de trouver des réponses à ses questions.... Le scénario est un peu prenant parce que je voulais savoir les réponses aux mystères et lorsque je les ai eues, j'ai été un peu déçu. Pas à cause des éléments de réponses, mais de la manière dont c'est écrit. On dirait que ça se termine au milieu du récit alors qu’il n’y a pas de suite. La relation entre le héros et la jeune femme m'a aussi semblé un peu superficielle, en tout cas je n'y ai pas trop cru. Ça se laisse lire sans problème et le dessin est correct, mais je suis resté sur ma faim.
L'Agent double
J’ai longtemps pensé de mettre que 2 étoiles à cet album. Mais finalement la mayonnaise prend davantage sur la fin, c’est plus rythmé et plus intéressant dans le dernier tiers du récit. Le principe de cette histoire est assez simple. Sur la page de gauche, dessiné dans un style réaliste, ce que vis et fait réellement le héros, tandis que la page de droite, dessinée dans un style semi caricatural et se déroulant sur un ton plus humoristique, c’est ce qui passe par la tête du héros, comment il vit et analyse les événements. Quant à l’intrigue elle-même, elle est minimaliste : le héros, atteint de quelques troubles psychiques, est persuadés que son frère – qu’il n’a pas vu depuis longtemps – a été assassiné par sa femme. Il va donc essayer d’enquêter pour démontrer que ses soupçons sont justifiés. Le début est un peu mollasson, et l’intrigue décolle d’autant moins que chaque page est presque « doublée ». Mais, peu à peu, le délire du héros emballe l’histoire, et la page de droite se différencie de plus en plus de celle de gauche, le héros y sombrant dans une folie encouragée par une figurine de Mickey aux airs de diablotin. Le côté polar est assez minime, même si au final il s’impose, dans une histoire qui ressemble pour les auteurs à un petit exercice de style.
Sanda
Je comprends le ressenti de mes prédécesseurs, une œuvre dont on peut largement se passer. On ne sait pas encore trop à quoi s’attendre. Pour autant, si je n’ai lu que le 1er tome je reste curieux de connaître la suite. L’auteure, que je découvre, possède une certaine patte. Le graphisme m’a fait d’entrée un peu peur mais je m’y suis fait très rapidement pour même finalement succomber à ce côté un peu brut. Ça a un certain cachet et ça me change de mes habitudes. Niveau histoire, on en est encore qu’à l’intro, l’auteur place son univers et quelques pions (encore bien flous d’ailleurs) mais ma lecture fut agréable. J’ai bien aimé le côté improbable de l’idée de base et surtout le personnage de Shiori complètement barré. À voir ce que ça donne véritablement par la suite mais why not pour l’instant ?
La Baroque Épopée du monde qui ne voulait plus tourner
C'est une sympathique série de fantasy et de divertissement comme Arleston sait les imaginer. Le monde qu'il met ici en scène est relativement original puisqu'il est basé sur une technologie mélangeant technique et magie, mise au point par des maginieurs, mi-mages mi-ingénieurs. Cela donne un cocktail aux limites du merveilleux et du steampunk. Ses héros sont les enfants du défunt empereur qui attendent leur majorité pour accéder au pouvoir tandis que l'exécrable oncle régent tient les rênes de l'empire et ne souhaite rien d'autre que d'assassiner ces adolescents. Ses manigances semblent toucher à leur but quand, le jour même où Altek aurait dû devenir enfin empereur, le monde s'arrête de tourner, empêchant la cérémonie, et le futur empereur est envoyé par son oncle en périple de par le monde pour chercher le pardon des dieux. Il sera pour cela accompagné de son autre oncle, guerrier protecteur, de sa préceptrice, une savante énergique et très volontaire, et plus tard de deux voleurs rencontrés au détour d'une rue et qui ont découvert le secret d'Altek... qu'il serait en réalité plutôt une impératrice. Le dessin de Dana Dimat est tout à fait agréable. Il est parfaitement dans la lignée des publications précédentes d'Arleston, se rapprochant du style de Didier Tarquin pour Lanfeust de Troy. L'ambiance, les couleurs et les décors jouent aussi en ce sens : les amateurs de ces séries là ne seront pas dépaysés. La mise en scène par contre amène quelques surprises, avec une structure en courts chapitres avec pages de garde et titres à la Jules Verne, ainsi que plusieurs pages intermédiaires offrant au choix des illustrations, des pages d'explications sur le monde ou encore la famille du héros, le dialogue entre deux corbeaux plus ou moins narrateurs qui suivent les héros, ou encore des dialogues entre un narrateur invisible et l'un des personnages. Cette composition semble rappeler régulièrement que c'est une histoire que l'on lit et qu'il ne faut pas forcément la prendre au sérieux. Aussi original que ce soit, cela m'a sorti assez régulièrement du récit et je ne suis pas totalement amateur de cette méthode narrative. Pour ce qui est de l'intrigue, je l'ai trouvée très agréable. Les personnages sont bons et on a rapidement envie de les suivre. Le contexte de guerre froide entre les héros et le régent, où les deux camps savent qu'ils sont prêts à s'entretuer en permanence mais maintiennent officiellement les apparences, est assez amusant. Puis quand l'aventure commence pour de bon, elle est plutôt prenante, notamment grâce à la confrontation des personnages qu'elle oppose et allie. Le scénario reprend au passage quelques idées déjà vues ici et là, comme cette planète qui arrête de tourner et sa zone crépusculaire comme dans Le Monde d'Arkadi de Caza, ou encore ce fleuve qui passe de monde en monde et qui rappelle beaucoup le fleuve Thétys de Dan Simmons dans sa série Hyperion. J'ai par contre trouvé que certains passages étaient trop téléphonés et faciles, le pire étant cette page en fin de tome 1 où s'accumulent trois grosses facilités : le héros qui se débarrasse d'un geste d'un danger mortel, ce geste l'envoyant comme par hasard tuer net son puissant adversaire et en même temps les corbeaux trouvant un moyen assez peu crédible de montrer la route à prendre à la savante. Quant au second tome, il a un côté un peu plus brouillon et convenu. L'action y est déjà en place et Arleston fait le choix d'intégrer des éléments de Science-Fantasy qui là encore ne sont pas sans rappeler ses autres séries comme Lanfeust des Etoiles entre autres. Il y a aussi une place plus importante, presque un peu encombrante, laissée à l'humour avec en particulier les comportements assez nunuches de la sœur et du frère assez nunuches qui accompagnent le héros. Malgré ces quelques facilités et une légère impression de déjà-vu, j'ai lu cette BD avec plaisir car j'aime ce type de divertissement bien mené, bien dessiné et de bonne composition. J'ai trouvé la fin un peu rapide et prévisible mais j'ai passé un plutôt bon moment.