Étant donné le nombre d’album ayant déjà traité la grande boucherie de la première guerre mondiale, il est difficile de renouveler l’intérêt du lecteur. Choisir un angle nouveau, éclairer des faits peu ou mal connus ? C’est ce dernier choix que nous propose Victor Lepointe.
En effet, il se focalise sur un point particulier du front, une longue bataille dans une partie du massif des Vosges entre chasseurs français et soldats allemands, en 1915. Je ne connaissais pas du tout cette bataille. Mais, à part le décor montagnard, elle ne se distingue hélas pas des autres boucheries (dont l’acmé sera atteinte avec Verdun et la Somme l’année suivante, avec des résultats identiques : énormément de morts pour une modification marginale du front). Les ordres inconséquents de l’état-major, qui envoie par vagues successives des milliers d’hommes face à des nids de mitrailleuses bien fortifiés reste la marque de fabrique de certains gradés – auquel on ne demandera jamais de compte à ce propos !
C’est donc un combat désespéré, dans lequel nous suivons un jeune soldat se débattre au milieu du carnage. Là rien d’original, et, si la narration est fluide, agréable, elle est linéaire. Si le sujet n’était pas si dramatique, on dirait que le rythme est monotone.
Mais le dessin de Lepointe est franchement très bon, et surtout très beau. Paysages de désastre, hommes devenus des bêtes jusqu’aux corps à corps hallucinés, son travail magnifie l’horreur, et rend cette lecture agréable. Et, finalement, l’hommage rendu à tous ces morts, oubliés de la grande histoire car perdus sur un champ de bataille marginal, est globalement réussi.
Une série où l’on retrouve un duo qui a produit un des chefs-d’œuvre de la grande époque des Humanos, L'Incal, deux auteurs qui n’ont jamais laissé indifférents leurs lecteurs. Et qui, sur cette série, divisent fortement si j’en crois la ventilation des avis. J’ai déjà énormément lu du Jodorowsky, avec un plaisir inégal, et je suis un très grand fan de Jean Giraud/Moebius.
Je suis sorti avec un ressenti mitigé de la lecture de cette série. Le dessin de Moebius est à la fois classique et quelque peu surprenant. Disons que, sur le début (deux premiers tomes), on a un peu l’impression de voir du Giraud colorisé par du Moebius. En effet, son trait n’a pas l’épure moebiusienne (par contre les décors sont clairement peu détaillés). Sur la fin, sans arriver à l’épure qui signe ses grandes œuvres, Moebius fait évoluer son trait vers quelque chose de moins détaillé, alors même que je trouve que la colorisation n’a plus l’aspect un peu psyché et flashy du début. Les cases de ce dernier album sont aussi plus petites, et souvent trop remplies, moins agréables à lire.
Comme à son habitude, Jodo nous propose une histoire franchement foutraque, dans laquelle le fantastique s'invite, avec une quasi omniprésence du mysticisme, de questionnement autour de la religion, etc. C’est un sujet récurrent chez Jodo, mais ici, cette quasi overdose donne un rendu souvent caricatural, outrancier et humoristique. En cela le personnage du professeur de philo Alain Mangel est une sorte d’avatar de Jodo (j’espère qu’il n’a pas vécu le même type de rupture conjugale par contre !).
En plus d’être foutraque, l’histoire est parsemée de passages érotiques (gentiment !). Éloignées de la Science-Fiction habituelle de Moebius, ces touches érotiques peuvent surprendre. Mais les deux hommes feront avec Griffes d'Ange un album plus centré sur le genre (et Moebius participera ensuite à l’album collectif Ode à l'X.
Au final, une série plus atypique pour Moebius que pour Jodo, et qui je pense est à réserver aux amateurs des deux auteurs, tant l’histoire s’éloigne du main stream.
Je n'avais pas accroché au seul one-shot de Tillie Walden que j'avais lu jusqu'à présent, mais j'ai décidé de lui donner une seconde chance en lisant quelques autres de ses œuvres.
Cet album est bon quoique je serai moins enthousiaste que les autres posteurs. Le point fort du récit est selon moi son dessin. C'est incroyable à quel point l'autrice a réussi à maitriser la mise en scène à un âge aussi jeune ! Il y a des cases absolument superbes à regarder. Quant au scénario, c'est un road movie classique avec deux personnages qui vont se redécouvrir et révéler leurs blessures intimes. Ce n'est pas le genre de récit que j'apprécie le plus, mais c'est efficace et aussi cela se lit facilement.
J'ai bien aimé ma lecture sans toutefois trouver que c'était passionnant à lire. Il n'y a qu'une scène très forte qui m'a réellement marqué et qui m'a paru excellente. Je ne veux pas en dire plus pour ne pas gâcher la lecture, mais je pense que ceux qui ont lu l'album vont savoir de quelle scène je parle.
Après Salade César, Waterlose et Troie Zéro, Karibou et Duparcmeur remettent le couvert et décident de nous remanier une nouvelle fois un évènement historique à la sauce absurde. Ici, Jeanne d'Arc, célèbre pucelle qui a libéré le Royaume de France de ses envahisseurs sur la volonté de Dieu.
Mais problème : Dieu n'a jamais rien demandé à Jeanne et se retrouve obligé à descendre sur Terre pour tenter de la convaincre d'arrêter cette folie (ou au minimum se convaincre de ne pas raser l'humanité avec un p'tit déluge, histoire d'éviter les migraines). Sauf que Jeanne ne veut rien entendre : elle SAIT que Dieu lui a demandé de libérer le Royaume de France de ses envahisseurs (c'est important de le dire en entier parce que sinon après ça fait des quiproquos).
Nous suivrons donc Jeanne dans sa mission de libération pleine de batailles, de trahisons, d'anachronismes, d'andouillettes et de passionnants débats sur la taxonomie de la vie aquatique, sous le regard médusé de Dieu qui commence à couver une méchante dépression.
La forme d'humour est classique, c'est de l'absurde reposant sur des personnages extrêmement cons et des personnages bien plus conscients mais minoritaires, impuissants face à la connerie générale (la bonne vieille formule du clown blanc et de l'auguste). C'est une formule qui marche et que j'apprécie beaucoup.
Sauf que, malheureusement, je n'ai pas entamé cette lecture dans la positivité.
J'avais adoré Salade César et Waterlose, mais, comme beaucoup, j'avais noté au fil des créations du duo que la qualité n'était pas toujours au rendez-vous et baissait progressivement d'album en album (ou en tout cas que cela ne se renouvelait plus trop). Je craignais donc que ce nouvel album continue la pente descendante empruntée jusque là et que la qualité s'avère peut-être même mauvaise. J'ai donc commencé cette lecture avec beaucoup d'apriori.
Au début je n'ai pas trouvé ça très drôle. La forme m'a parlée, le ton con-con était familier, et pourtant j'ai trouvé le tout un peu trop convenu, décevant. Puis, miracle, au bout d'une dizaine de page, j'ai enfin commencé à rigoler. Beaucoup de gags moyens du début servaient en fait pour beaucoup d'amorces pour des running gags plus tard, l'ambiance s'est installée, la connerie de plus en plus prononcée des personnages contrastée par les deux/trois seuls personnages sensés ont fait mouche, bref ça finit par devenir drôle. Bon, toujours pas au niveau de Salade César, qui reste pour moi le meilleur du lot, mais je pense qu'on est tout de même revenu sur le niveau de Waterlose, perfectible mais tout de même réussi (en tout cas, ça fait rire et c'est déjà une très bonne qualité).
Malheureusement pas un chef d'œuvre ou un renouveau du genre, effectivement, mais je mentirais si je disais que l'album n'était pas bon.
Acheté à la sortie du musée de peinture de Grenoble, enthousiasmée par ma vision de diverses estampes de toutes techniques depuis des xylographies de Dürer à des lithographies de Daumier en passant par des eaux-fortes de Rembrandt et de plein d'illustres inconnus talentueux dont... ce peintre et illustrateur/graveur célèbre en son temps ( le XIXème) Daubigny .
Rien de lyrique ou de dramatique, c'est une petite vie bien proprette et pleine de générosité avec un dessin attachant, qui serait peut-être brouillon s'il n'y avait la couleur... Bien sentie, elle évoque les aléas de la météo dans laquelle se complet ce peintre de la nature, dans la nature. Voyez la couverture, c'est fichtrement réussi tout de même !
Donc, c'est une histoire instructive et sympathique, on a envie de savoir la suite, et puis voilà . Empruntez-le à la bibliothèque, si vous aimez la peinture ou le XIXème siècle, ça vous parlera.
Le Passeur de Lagunes est une très jolie bande dessinée entièrement à l'aquarelle avec des planches tout simplement superbes. Le choix de l'aquarelle est parfait pour dépeindre les couleurs d'un ciel bien gris qui se diluent dans les eaux troubles des lagunes entourant Venise. L'environnement est l'élément qui cadre le plus fortement cette oeuvre dans laquelle on est constamment sur l'eau, et en permanence dans ce no man's land aquatique. On navigue autour de Venise mais jamais véritablement dans Venise. Et si on ne verra jamais ces images emblématique façon carte postale de la cité italienne si touristique, c'est que les environnements dépeints sont urbains: des ports, des docks, des anciennes usines, des magasins... Un environnement bétonné et terne dans lequel une jeunesse cosmopolite s'ennuie. Et comme on peut l'imaginer: le cocktail "glande + manque d'argent" conduit rapidement la bande dont fait partie Paolo, jeune héros de cette histoire, à dealer des pilules roses sensées effacer "tous les trucs négatifs qu'on a dans la tête". Évidemment les choses vont mal se passer le récit évolue du coté du polar sur fonds de passeurs de clandestins et de mafia locale.
Un polar assez lent dans sa construction et on pourrait parler de polar d'ambiance voir contemplatif. L'intrigue n'a je trouve qu'assez peu d'importance tant les décors et l'atmosphère qui se dégagent de ce récit priment. De nombreuses planches sont sans texte et invitent juste à la contemplation. La répétition de ces respirations sur un livre plutôt épais (presque 230 pages), donne à l'ensemble un ton et un rythme très lents qui invitent à la rêverie et à la contemplation. J'ai vraiment aimé ces moments là et c'est l'aspect le plus réussi de ce livre. Il y a bien des poursuites en bateaux, de la bagarre, des coups de feu mais ce n'est pas qui reste une fois la lecture terminée.
Je pense que le récit est volontairement ouvert sur un certain nombres de points et on ne sait pas bien si le récit s'inscrit dans nos jours ou dans un avenir proche et assez sombre. Il y a de nombreux autres points qui restent assez vagues - certainement à dessein - et cela ne gène en rien la lecture, tant qu'on est prêt à se laisser porter pour les aquarelles sublimes de Piero Macola. Dessin: 4/5. Histoire: 3/5
C'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe. Ce proverbe pourrait résumer l'approche de ce one-shot, puisqu'il s'agit d'une revisite du conte du Petit Poucet. Un matériau de base ultra rodé comme point de départ donc, et une transposition plutôt sympathique en forme de fait divers contemporain. Une fratrie de 7 garçons décide de fuir, emmenée par le plus petit des frères, pensant que le père veut tous les tuer. ll faut dire que les parents limite "kassos" sont véritablement flippants. Les enfants au contraire ont l'air très équilibrés malgré cet environment familial compliqué et les frangins affichent une belle complicité. Le petit Yann (le petit Poucet) est vraiment très mignon et très attachant. Il
J'ai trouvé le dessin vraiment très agréable, très lisible. J'ai adoré les couleurs et les ambiances aussi. L'ensemble fonctionne très bien et visuellement tout est très cohérent avec ce récit en forme de conte revisité.
C'est plus du coté de l'histoire que j'ai trouvé que ca pèchait un peu. La fin notamment qui, sans tomber complètement à plat, manque un peu de sel. J'aurai peut être aimé que L'Enfant Océan s'affranchisse plus du conte original (ce qu'il commence à faire d'ailleurs à un moment) et vole plus de ses propres ailes. J'ai trouvé cette conclusion peut être un peu sage, le conte d'origine étant beaucoup plus sombre, plus effrayant. Cela dit elle convient bien à une lecture avec les plus petits et c'est sans doute à eux que s'adresse principalement cette histoire.
Une lecture sympa. Sur laquelle je ne reviendrai sans doute pas, mais qui se révèle relativement originale, sur un sujet plutôt rebattu.
C’est une histoire de mafieux assez traditionnelle, se déroulant de la fin des années 1930 au début des années 1960, à Chicago et New-York surtout (avec une fin à Marseille liée à la French Connection). Tout ce qui est lié à la mafia est classique, sans trop de surprise, et finalement traité presque de façon soft, par évocation indirecte.
La partie la plus originale, au cœur de l’intrigue, ce sont les relations unissant les deux héros. Un jeune immigré italien, pris sous son aile (et dans son lit) par un polonais, chef mafieux de Chicago tombé en disgrâce, qui va tout lui apprendre. Les deux hommes vont nouer une relation homosexuelle (fort rare dans ce milieu ! Et fort dangereuse pour eux d’ailleurs). L’évolution de leur relation, avec une inversion progressive de la hiérarchie et des liens de dépendance – jusqu’à une fin plutôt bien amenée constitue le principal intérêt de cette histoire.
Le dessin est simple et globalement fluide. Je ne suis par contre pas fan du rendu proche du manga pour visages et certaines expressions (et des traits de visages peu développés).
Un recueil d'histoire par Junji Ito qui date des années 2000 sauf la dernière qui est plus récente et date de 2017. À noter que l'on retrouve l'histoire de la graisse qui était déjà parue dans ''Les Chefs-d'œuvre de Junji Ito'' et les autres histoires ne sont pas des rééditions, du moins dans les mangas d'Ito parus chez cet éditeur.
Ceux qui connaissent l'auteur ne vont pas être déroutés par ce qu'ils vont trouver dans ce recueil, parce que c'est du pur Ito avec ses qualités et ses défauts. On retrouve quelques thèmes récurrents, comment les gens qui sont obsédés par quelque chose pour une raison inexplicable. Les histoires sont pas trop mal à défaut d'être mémorables. Il y a souvent ce truc agaçant chez Ito, qui est que trop souvent on dirait qu'il n'y a pas vraiment de fin, le fantastique s'arrête soudainement parce que le récit est fini et c'est tout. Malgré tout, cela se laisse lire et Ito montre qu'il a beaucoup d'imagination. Je suis juste pas un gros fan de lui, mais cela va plaire à sa fanbase qui veut tout acheter de lui.
Une suite qui ne dit pas son nom à l'album Sprague. On y retrouve tout le charme de cet univers menacé par de mystérieuses herbes bleues.
Au scénario : Rodolphe (Rodolphe Daniel Jacquette) prof de lettres et grand amateur de R. L. Stevenson dont il a publié une biographie. Il a notamment collaboré avec le brésilien Leo (Luiz Eduardo de Oliveira) pour les séries Europa, Amazonie, Namibia ou encore Kenya.
À la planche à dessin, Olivier Roman, connu pour l'adaptation en BD des aventures fantastiques de Harry Dickson, le Sherlock Holmes américain.
Le duo n'en est pas à son coup d'essai puisqu'ils avaient déjà travaillé ensemble sur l'album Sprague (2022).
Le marin céleste se déroule d'ailleurs sur la même planète et nous finirons même dans la baie de Sprague.
Toutefois ce Marin céleste peut être lu indépendamment de Sprague : c'est plus un autre moment qu'une véritable suite.
L'album est colorié par Denis Béchu, celui qui a notamment travaillé avec François Boucq sur le remarquable New York Cannibals.
Nous voici sur une planète qui ressemble un peu à la notre mais pas tout à fait, mais on ne sait quand et on ne sait où.
Nous retrouvons donc là toute l'ambiance de Sprague : un univers médiéval, teinté de diverses machineries volantes (un peu dans l'esprit steam punk mais en plus écolo et sans la vapeur).
Nous allons suivre le marin céleste dans l'une de ces machines : Popeye une sorte de colporteur qui vole de village en village pour proposer sa camelote aux habitants, des articles plus ou moins authentiques puisque c'est son amie Prune qui lui répare, bricole ou contrefait la marchandise.
Jusque là tout va bien et l'on profite de cette douce imagerie bon enfant.
Mais ce petit monde s'affole à l'apparition invasive de mystérieuses herbes bleues qui prolifèrent et dévorent tout sur leur passage.
« [...] Les herbes !
Ces foutues saloperies bleues qui nous envahissent ... T'es pas au courant ?
Ces saletés poussent à tout vitesse et sont capables de te bloquer une roue ou de s'entortiller dans un moteur ! »
? On ne peut qu'être séduit par le petit monde sympathique et bon enfant qui s'invente sous nos yeux.
Le dessin clair et précis de Roman compte pour beaucoup dans le charme indéniable de cet univers.
? Pour autant, l'histoire va s'avérer un peu décevante. Plusieurs pistes sont ouvertes sans être complètement explorées (d'étranges insectes géants, les Grands Anciens, un vieux grimoire mystérieux, ...) et le lecteur restera un peu sur sa faim. Un reproche qui avait déjà été adressé à l'album initial Sprague.
Tout cela reste trop gentil et conviendra mieux à de jeunes lecteurs.
C'est un peu comme si les auteurs avaient hésité à donner une véritable suite à l'album précédent et n'avaient pas oser se lancer dans une plus longue série.
L'univers et les mystères de Sprague méritent d'être creusés, étoffés, approfondis, ... on attend !
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Le Tombeau des chasseurs (La Guerre des Loups - L'Enfer du Lingekopf)
Étant donné le nombre d’album ayant déjà traité la grande boucherie de la première guerre mondiale, il est difficile de renouveler l’intérêt du lecteur. Choisir un angle nouveau, éclairer des faits peu ou mal connus ? C’est ce dernier choix que nous propose Victor Lepointe. En effet, il se focalise sur un point particulier du front, une longue bataille dans une partie du massif des Vosges entre chasseurs français et soldats allemands, en 1915. Je ne connaissais pas du tout cette bataille. Mais, à part le décor montagnard, elle ne se distingue hélas pas des autres boucheries (dont l’acmé sera atteinte avec Verdun et la Somme l’année suivante, avec des résultats identiques : énormément de morts pour une modification marginale du front). Les ordres inconséquents de l’état-major, qui envoie par vagues successives des milliers d’hommes face à des nids de mitrailleuses bien fortifiés reste la marque de fabrique de certains gradés – auquel on ne demandera jamais de compte à ce propos ! C’est donc un combat désespéré, dans lequel nous suivons un jeune soldat se débattre au milieu du carnage. Là rien d’original, et, si la narration est fluide, agréable, elle est linéaire. Si le sujet n’était pas si dramatique, on dirait que le rythme est monotone. Mais le dessin de Lepointe est franchement très bon, et surtout très beau. Paysages de désastre, hommes devenus des bêtes jusqu’aux corps à corps hallucinés, son travail magnifie l’horreur, et rend cette lecture agréable. Et, finalement, l’hommage rendu à tous ces morts, oubliés de la grande histoire car perdus sur un champ de bataille marginal, est globalement réussi.
La Folle du Sacré-Coeur (Le Coeur couronné)
Une série où l’on retrouve un duo qui a produit un des chefs-d’œuvre de la grande époque des Humanos, L'Incal, deux auteurs qui n’ont jamais laissé indifférents leurs lecteurs. Et qui, sur cette série, divisent fortement si j’en crois la ventilation des avis. J’ai déjà énormément lu du Jodorowsky, avec un plaisir inégal, et je suis un très grand fan de Jean Giraud/Moebius. Je suis sorti avec un ressenti mitigé de la lecture de cette série. Le dessin de Moebius est à la fois classique et quelque peu surprenant. Disons que, sur le début (deux premiers tomes), on a un peu l’impression de voir du Giraud colorisé par du Moebius. En effet, son trait n’a pas l’épure moebiusienne (par contre les décors sont clairement peu détaillés). Sur la fin, sans arriver à l’épure qui signe ses grandes œuvres, Moebius fait évoluer son trait vers quelque chose de moins détaillé, alors même que je trouve que la colorisation n’a plus l’aspect un peu psyché et flashy du début. Les cases de ce dernier album sont aussi plus petites, et souvent trop remplies, moins agréables à lire. Comme à son habitude, Jodo nous propose une histoire franchement foutraque, dans laquelle le fantastique s'invite, avec une quasi omniprésence du mysticisme, de questionnement autour de la religion, etc. C’est un sujet récurrent chez Jodo, mais ici, cette quasi overdose donne un rendu souvent caricatural, outrancier et humoristique. En cela le personnage du professeur de philo Alain Mangel est une sorte d’avatar de Jodo (j’espère qu’il n’a pas vécu le même type de rupture conjugale par contre !). En plus d’être foutraque, l’histoire est parsemée de passages érotiques (gentiment !). Éloignées de la Science-Fiction habituelle de Moebius, ces touches érotiques peuvent surprendre. Mais les deux hommes feront avec Griffes d'Ange un album plus centré sur le genre (et Moebius participera ensuite à l’album collectif Ode à l'X. Au final, une série plus atypique pour Moebius que pour Jodo, et qui je pense est à réserver aux amateurs des deux auteurs, tant l’histoire s’éloigne du main stream.
Sur la route de West
Je n'avais pas accroché au seul one-shot de Tillie Walden que j'avais lu jusqu'à présent, mais j'ai décidé de lui donner une seconde chance en lisant quelques autres de ses œuvres. Cet album est bon quoique je serai moins enthousiaste que les autres posteurs. Le point fort du récit est selon moi son dessin. C'est incroyable à quel point l'autrice a réussi à maitriser la mise en scène à un âge aussi jeune ! Il y a des cases absolument superbes à regarder. Quant au scénario, c'est un road movie classique avec deux personnages qui vont se redécouvrir et révéler leurs blessures intimes. Ce n'est pas le genre de récit que j'apprécie le plus, mais c'est efficace et aussi cela se lit facilement. J'ai bien aimé ma lecture sans toutefois trouver que c'était passionnant à lire. Il n'y a qu'une scène très forte qui m'a réellement marqué et qui m'a paru excellente. Je ne veux pas en dire plus pour ne pas gâcher la lecture, mais je pense que ceux qui ont lu l'album vont savoir de quelle scène je parle.
Jeanne et Cierges
Après Salade César, Waterlose et Troie Zéro, Karibou et Duparcmeur remettent le couvert et décident de nous remanier une nouvelle fois un évènement historique à la sauce absurde. Ici, Jeanne d'Arc, célèbre pucelle qui a libéré le Royaume de France de ses envahisseurs sur la volonté de Dieu. Mais problème : Dieu n'a jamais rien demandé à Jeanne et se retrouve obligé à descendre sur Terre pour tenter de la convaincre d'arrêter cette folie (ou au minimum se convaincre de ne pas raser l'humanité avec un p'tit déluge, histoire d'éviter les migraines). Sauf que Jeanne ne veut rien entendre : elle SAIT que Dieu lui a demandé de libérer le Royaume de France de ses envahisseurs (c'est important de le dire en entier parce que sinon après ça fait des quiproquos). Nous suivrons donc Jeanne dans sa mission de libération pleine de batailles, de trahisons, d'anachronismes, d'andouillettes et de passionnants débats sur la taxonomie de la vie aquatique, sous le regard médusé de Dieu qui commence à couver une méchante dépression. La forme d'humour est classique, c'est de l'absurde reposant sur des personnages extrêmement cons et des personnages bien plus conscients mais minoritaires, impuissants face à la connerie générale (la bonne vieille formule du clown blanc et de l'auguste). C'est une formule qui marche et que j'apprécie beaucoup. Sauf que, malheureusement, je n'ai pas entamé cette lecture dans la positivité. J'avais adoré Salade César et Waterlose, mais, comme beaucoup, j'avais noté au fil des créations du duo que la qualité n'était pas toujours au rendez-vous et baissait progressivement d'album en album (ou en tout cas que cela ne se renouvelait plus trop). Je craignais donc que ce nouvel album continue la pente descendante empruntée jusque là et que la qualité s'avère peut-être même mauvaise. J'ai donc commencé cette lecture avec beaucoup d'apriori. Au début je n'ai pas trouvé ça très drôle. La forme m'a parlée, le ton con-con était familier, et pourtant j'ai trouvé le tout un peu trop convenu, décevant. Puis, miracle, au bout d'une dizaine de page, j'ai enfin commencé à rigoler. Beaucoup de gags moyens du début servaient en fait pour beaucoup d'amorces pour des running gags plus tard, l'ambiance s'est installée, la connerie de plus en plus prononcée des personnages contrastée par les deux/trois seuls personnages sensés ont fait mouche, bref ça finit par devenir drôle. Bon, toujours pas au niveau de Salade César, qui reste pour moi le meilleur du lot, mais je pense qu'on est tout de même revenu sur le niveau de Waterlose, perfectible mais tout de même réussi (en tout cas, ça fait rire et c'est déjà une très bonne qualité). Malheureusement pas un chef d'œuvre ou un renouveau du genre, effectivement, mais je mentirais si je disais que l'album n'était pas bon.
Le Jardin de Daubigny
Acheté à la sortie du musée de peinture de Grenoble, enthousiasmée par ma vision de diverses estampes de toutes techniques depuis des xylographies de Dürer à des lithographies de Daumier en passant par des eaux-fortes de Rembrandt et de plein d'illustres inconnus talentueux dont... ce peintre et illustrateur/graveur célèbre en son temps ( le XIXème) Daubigny . Rien de lyrique ou de dramatique, c'est une petite vie bien proprette et pleine de générosité avec un dessin attachant, qui serait peut-être brouillon s'il n'y avait la couleur... Bien sentie, elle évoque les aléas de la météo dans laquelle se complet ce peintre de la nature, dans la nature. Voyez la couverture, c'est fichtrement réussi tout de même ! Donc, c'est une histoire instructive et sympathique, on a envie de savoir la suite, et puis voilà . Empruntez-le à la bibliothèque, si vous aimez la peinture ou le XIXème siècle, ça vous parlera.
Le Passeur de lagunes
Le Passeur de Lagunes est une très jolie bande dessinée entièrement à l'aquarelle avec des planches tout simplement superbes. Le choix de l'aquarelle est parfait pour dépeindre les couleurs d'un ciel bien gris qui se diluent dans les eaux troubles des lagunes entourant Venise. L'environnement est l'élément qui cadre le plus fortement cette oeuvre dans laquelle on est constamment sur l'eau, et en permanence dans ce no man's land aquatique. On navigue autour de Venise mais jamais véritablement dans Venise. Et si on ne verra jamais ces images emblématique façon carte postale de la cité italienne si touristique, c'est que les environnements dépeints sont urbains: des ports, des docks, des anciennes usines, des magasins... Un environnement bétonné et terne dans lequel une jeunesse cosmopolite s'ennuie. Et comme on peut l'imaginer: le cocktail "glande + manque d'argent" conduit rapidement la bande dont fait partie Paolo, jeune héros de cette histoire, à dealer des pilules roses sensées effacer "tous les trucs négatifs qu'on a dans la tête". Évidemment les choses vont mal se passer le récit évolue du coté du polar sur fonds de passeurs de clandestins et de mafia locale. Un polar assez lent dans sa construction et on pourrait parler de polar d'ambiance voir contemplatif. L'intrigue n'a je trouve qu'assez peu d'importance tant les décors et l'atmosphère qui se dégagent de ce récit priment. De nombreuses planches sont sans texte et invitent juste à la contemplation. La répétition de ces respirations sur un livre plutôt épais (presque 230 pages), donne à l'ensemble un ton et un rythme très lents qui invitent à la rêverie et à la contemplation. J'ai vraiment aimé ces moments là et c'est l'aspect le plus réussi de ce livre. Il y a bien des poursuites en bateaux, de la bagarre, des coups de feu mais ce n'est pas qui reste une fois la lecture terminée. Je pense que le récit est volontairement ouvert sur un certain nombres de points et on ne sait pas bien si le récit s'inscrit dans nos jours ou dans un avenir proche et assez sombre. Il y a de nombreux autres points qui restent assez vagues - certainement à dessein - et cela ne gène en rien la lecture, tant qu'on est prêt à se laisser porter pour les aquarelles sublimes de Piero Macola. Dessin: 4/5. Histoire: 3/5
L'Enfant océan
C'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe. Ce proverbe pourrait résumer l'approche de ce one-shot, puisqu'il s'agit d'une revisite du conte du Petit Poucet. Un matériau de base ultra rodé comme point de départ donc, et une transposition plutôt sympathique en forme de fait divers contemporain. Une fratrie de 7 garçons décide de fuir, emmenée par le plus petit des frères, pensant que le père veut tous les tuer. ll faut dire que les parents limite "kassos" sont véritablement flippants. Les enfants au contraire ont l'air très équilibrés malgré cet environment familial compliqué et les frangins affichent une belle complicité. Le petit Yann (le petit Poucet) est vraiment très mignon et très attachant. Il J'ai trouvé le dessin vraiment très agréable, très lisible. J'ai adoré les couleurs et les ambiances aussi. L'ensemble fonctionne très bien et visuellement tout est très cohérent avec ce récit en forme de conte revisité. C'est plus du coté de l'histoire que j'ai trouvé que ca pèchait un peu. La fin notamment qui, sans tomber complètement à plat, manque un peu de sel. J'aurai peut être aimé que L'Enfant Océan s'affranchisse plus du conte original (ce qu'il commence à faire d'ailleurs à un moment) et vole plus de ses propres ailes. J'ai trouvé cette conclusion peut être un peu sage, le conte d'origine étant beaucoup plus sombre, plus effrayant. Cela dit elle convient bien à une lecture avec les plus petits et c'est sans doute à eux que s'adresse principalement cette histoire.
Rivages lointains
Une lecture sympa. Sur laquelle je ne reviendrai sans doute pas, mais qui se révèle relativement originale, sur un sujet plutôt rebattu. C’est une histoire de mafieux assez traditionnelle, se déroulant de la fin des années 1930 au début des années 1960, à Chicago et New-York surtout (avec une fin à Marseille liée à la French Connection). Tout ce qui est lié à la mafia est classique, sans trop de surprise, et finalement traité presque de façon soft, par évocation indirecte. La partie la plus originale, au cœur de l’intrigue, ce sont les relations unissant les deux héros. Un jeune immigré italien, pris sous son aile (et dans son lit) par un polonais, chef mafieux de Chicago tombé en disgrâce, qui va tout lui apprendre. Les deux hommes vont nouer une relation homosexuelle (fort rare dans ce milieu ! Et fort dangereuse pour eux d’ailleurs). L’évolution de leur relation, avec une inversion progressive de la hiérarchie et des liens de dépendance – jusqu’à une fin plutôt bien amenée constitue le principal intérêt de cette histoire. Le dessin est simple et globalement fluide. Je ne suis par contre pas fan du rendu proche du manga pour visages et certaines expressions (et des traits de visages peu développés).
Carnage
Un recueil d'histoire par Junji Ito qui date des années 2000 sauf la dernière qui est plus récente et date de 2017. À noter que l'on retrouve l'histoire de la graisse qui était déjà parue dans ''Les Chefs-d'œuvre de Junji Ito'' et les autres histoires ne sont pas des rééditions, du moins dans les mangas d'Ito parus chez cet éditeur. Ceux qui connaissent l'auteur ne vont pas être déroutés par ce qu'ils vont trouver dans ce recueil, parce que c'est du pur Ito avec ses qualités et ses défauts. On retrouve quelques thèmes récurrents, comment les gens qui sont obsédés par quelque chose pour une raison inexplicable. Les histoires sont pas trop mal à défaut d'être mémorables. Il y a souvent ce truc agaçant chez Ito, qui est que trop souvent on dirait qu'il n'y a pas vraiment de fin, le fantastique s'arrête soudainement parce que le récit est fini et c'est tout. Malgré tout, cela se laisse lire et Ito montre qu'il a beaucoup d'imagination. Je suis juste pas un gros fan de lui, mais cela va plaire à sa fanbase qui veut tout acheter de lui.
Le Marin céleste
Une suite qui ne dit pas son nom à l'album Sprague. On y retrouve tout le charme de cet univers menacé par de mystérieuses herbes bleues. Au scénario : Rodolphe (Rodolphe Daniel Jacquette) prof de lettres et grand amateur de R. L. Stevenson dont il a publié une biographie. Il a notamment collaboré avec le brésilien Leo (Luiz Eduardo de Oliveira) pour les séries Europa, Amazonie, Namibia ou encore Kenya. À la planche à dessin, Olivier Roman, connu pour l'adaptation en BD des aventures fantastiques de Harry Dickson, le Sherlock Holmes américain. Le duo n'en est pas à son coup d'essai puisqu'ils avaient déjà travaillé ensemble sur l'album Sprague (2022). Le marin céleste se déroule d'ailleurs sur la même planète et nous finirons même dans la baie de Sprague. Toutefois ce Marin céleste peut être lu indépendamment de Sprague : c'est plus un autre moment qu'une véritable suite. L'album est colorié par Denis Béchu, celui qui a notamment travaillé avec François Boucq sur le remarquable New York Cannibals. Nous voici sur une planète qui ressemble un peu à la notre mais pas tout à fait, mais on ne sait quand et on ne sait où. Nous retrouvons donc là toute l'ambiance de Sprague : un univers médiéval, teinté de diverses machineries volantes (un peu dans l'esprit steam punk mais en plus écolo et sans la vapeur). Nous allons suivre le marin céleste dans l'une de ces machines : Popeye une sorte de colporteur qui vole de village en village pour proposer sa camelote aux habitants, des articles plus ou moins authentiques puisque c'est son amie Prune qui lui répare, bricole ou contrefait la marchandise. Jusque là tout va bien et l'on profite de cette douce imagerie bon enfant. Mais ce petit monde s'affole à l'apparition invasive de mystérieuses herbes bleues qui prolifèrent et dévorent tout sur leur passage. « [...] Les herbes ! Ces foutues saloperies bleues qui nous envahissent ... T'es pas au courant ? Ces saletés poussent à tout vitesse et sont capables de te bloquer une roue ou de s'entortiller dans un moteur ! » ? On ne peut qu'être séduit par le petit monde sympathique et bon enfant qui s'invente sous nos yeux. Le dessin clair et précis de Roman compte pour beaucoup dans le charme indéniable de cet univers. ? Pour autant, l'histoire va s'avérer un peu décevante. Plusieurs pistes sont ouvertes sans être complètement explorées (d'étranges insectes géants, les Grands Anciens, un vieux grimoire mystérieux, ...) et le lecteur restera un peu sur sa faim. Un reproche qui avait déjà été adressé à l'album initial Sprague. Tout cela reste trop gentil et conviendra mieux à de jeunes lecteurs. C'est un peu comme si les auteurs avaient hésité à donner une véritable suite à l'album précédent et n'avaient pas oser se lancer dans une plus longue série. L'univers et les mystères de Sprague méritent d'être creusés, étoffés, approfondis, ... on attend !