Johnny Congo n’est pas une mauvaise série. Mais c’est juste une série qui au début des années 90 ressemblait trop sur le fond et sur la forme aux séries des années 50/60. Elle est donc sûrement apparue trop de sieste et le 3e album annonce n’a jamais paru, sûrement faute de succès. Au départ Greg et Paape devaient faire revivre la série Tiger Joe créée par Hubinon et Charlier. La chose n’a pu se faire pour u e histoire de droits de auteurs et la série Johnny Congo a ainsi été créée. Sauf que ce baroudeur évolue Clairement dans l’Afrique moderne, post coloniale, celle des coups d’états, des régimes autoritaires, et des milices para militaires. Les histoires ne sont pas inintéressantes: il y est question de virus, et d’insectes destructeurs de récoltes. A l’époque du Covid je trouve que le tome 1 prend une résonance prémonitoire. Le dessin de Paape est intéressant, plus aéré en ce sens qu’il ne tente plus de multiplier les cases dans une seule planche. Son dessin est donc plus aéré. Par contre tous ces héros se ressemblent. Difficile en effet de distinguer un Valhardi d’un Luc d’orient ou d’un Johnny Congo. Ceci étant dit cette série très brève ravira les amateurs des BD d’aventures de l’après guerre.
Un gros foutoir, mais pas inintéressant.
Les planches sont très chargées, avec un dessin très « lâché », entre Caritte et Salch (ce dernier apparait d’ailleurs en début d’album). Ça n’est pas toujours aisé à suivre (et probablement répulsif pour les inconditionnels de franco-belge classique), mais c’est vif et ça colle assez bien au propos.
Juste avant qu’il ne parte s’installer au Canada (ce qu’il va ensuite narrer dans l’album Wesh Caribou chez le même éditeur), El Diablo nous présente ici sa « crise de la quarantaine », dans une version empilant – dans une mise en page foutraque, voire bordélique – les coups de gueule, les anecdotes.
Le résultat est inégal, mais la fougue, la verve de l’auteur sont contagieuses, et la lecture est globalement agréable.
Je continue mon exploration de l’œuvre de Tronchet, c’est seulement le 2eme album que je lis où il assure le dessin (après Le Chanteur perdu).
Bon je serai nettement moins dithyrambique, cet album est plus passe-partout. Il faut dire que la formule est différente, on passe du roman graphique à des gags en une planche. Néanmoins, et alors que je ne suis pas un grand fan du ballon rond, j’ai jugé ma lecture sympathique.
N’étant pas un expert de l’auteur, je ne connais pas son côté plus cinglant niveau humour. Donc pas de déception sur ce point mais ici, il est vrai que le résultat apparaît assez vite consensuel et le graphisme ne retient pas vraiment l’attention.
Cependant et malgré ce côté gentillet qui s’en dégage, des gags inégaux … la vision et l’amour que porte l’auteur envers ce sport transparaît bien durant la lecture.
J’ai lu l’album sans réel déplaisir, mais sans trop m’enthousiasmer non plus. Disons qu’il possède de réelles qualités, mais que je pense ne pas être son cœur de cible.
Le dessin est très dynamique, avec une colorisation tranchée et chatoyante. C’est très lisible, mais pas mon truc au niveau du style (mais c’est affaire de goût). C’est aussi un peu inégal, et les scènes de combats ne me conviennent pas.
Quant à l’histoire, se déroulant sur une île perdue dans un univers indéfini – un peu des îles du Pacifique – elle m’a par certains aspects (graphiques et narratifs) rappelé Le Visage de Pavil, lu il n’y a pas très longtemps.
Elle se laisse lire, mais elle ne m’a pas emballé plus que ça. Je ne saurais d’ailleurs dire pourquoi. Sans doute le dessin – qui m’orientait plus vers une série jeunesse – ou une certaine naïveté dans quelques dialogues ou situations ?
Mais bon, comme je l’ai écrit, c’est affaire de goûts, et l’album – à la pagination assez consistante – peut tout à fait plaire.
J’ai lu la série dans l’intégrale regroupant les trois tomes. Le point de départ est original et intéressant, en tout cas porteur de pas mal de potentiel. En effet, le voisin de José Ramon (étudiant réservé et tout mou), Javier, semble être en fait un super-héros. Mais Javier n’en est pas moins faible, porté sur la bouteille et la drague. Et il demande régulièrement à José de l’aider à se sortir de situations pénibles.
Il y a là un potentiel comique et narratif certain, qui est en partie exploité par Garcia. Mais en partie seulement.
D’abord parce que le côté super-héros s’estompe peu à peu : elle est de moins en moins présente d’un album à l’autre. On est de plus en plus dans du roman graphique très classique, avec relations amoureuses plus ou moins saines.
Ensuite parce qu’il y a pas mal de longueurs.
Mais bon, globalement, j’ai trouvé que ça se laissait lire agréablement, même si Garcia aurait pu davantage exploiter les différences de caractère de José et de Javier, et multiplier les malentendus et quiproquos. L’humour aurait ainsi pu être plus présent.
Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé entre la rédaction de chacun des tomes, mais il y a de l’un à l’autre pas mal d’évolutions (pas toujours expliquées clairement), que ce soit au niveau de la situation des personnages ou au niveau des liens qui les unissent.
Le dessin de Pérez est moderne, avec un trait gras. Là aussi globalement je l’ai apprécié, mais là aussi avec quelques bémols. D’abord il est inégal, et sa colorisation – elle aussi assez grasse – est parfois trop sombre. La deuxième moitié du deuxième tome est plus claire à ce niveau.
Mais hélas le dernier tome est entièrement en Noir et Blanc, qui plus est avec un dessin que j’ai trouvé moins soigné, plus inégal et moins réussi (avec plus de cases par planches : la lecture est moins agréable je trouve. Ça m’a donné l’impression de lire un dernier tome un peu bâclé, ou alors publié dans la précipitation, pas encore « terminé ».
Bref, une histoire qui selon moi exploite mal le potentiel de départ, mais qui s’avère quand même une lecture plaisante.
Ca partait bien : sujet de choix, en l'occurrence la vie de Piero Manzoni, artiste créateur de la boite de merde d'artiste, chouette dessin monochrome gris/bleu tramé à gros pois, et narration un peu décalée, avec scènes dans le désordre chronologique et style narratif adapté...
Je ne connaissais rien de l'artiste Piero Manzoni sinon ses fameuses boites de conserve. Aussi, j'étais vraiment curieux de découvrir un peu de sa vie à travers cette BD publiée par l'excellent éditeur Sarbacane... qui a plutôt bien fait les choses. Malheureusement, tout cela reste un peu "intello", dans le mauvais sens du terme. Je m'explique : l'art contemporain me fait globalement chier en ce qu'il est devenu (en général) fortement auto-référencié, mais surtout indéchiffrable pour les béotiens dont je suis. Plastiquement, c'est souvent très pauvre, et il est quasiment systématique de devoir se fader une page d'explication. Et bien dans le cas de cette BD, plusieurs scènes restent absconses parce qu'au prétexte de présenter des personnages ayant entouré Manzoni, l'auteur expose des considérations sur l'art dont je me contrefiche. Pour moi, l'art doit être immédiatement appréhendable par le commun des mortels (ou ne pas être).
Plus généralement, cette BD manque de substance concernant la vie de Manzoni. C'est dommage. Toutefois, l'auteur parvient quelques fois à mettre en scène certains épisodes éclairant de sa vie (celle de Manzoni) avec un décalage qui convient parfaitement à ce qu'il cherche à montrer de sa personne. Il se dégage tout de même quelques grandes lignes, le reste étant laissé à l'imagination du lecteur.
Le dessin lui me plait. C'est à la fois sobre par le choix d'un très beau monochrome, et sophistiqué dans sa composition, surtout à l'occasion de quelques pleines pages disséminées tout au long du récit.
Au final, il s'agit d'une BD originale sur un personnage qui l'est tout autant, mais qui passe un peu au dessus du but.
Un lycéen timide et peu sûr de lui. Une voisine de classe très mignonne mais atypique. Elle dort presque tout le temps, en classe ou ailleurs, elle a comportement très mutique, n'hésitant pas à fixer intensément les gens, voire à les renifler... comme le ferait un chat. Car elle se sent tellement proche des chats qu'elle agit comme eux. Et c'est à travers eux que les deux jeunes protagonistes vont se rapprocher.
Nous sommes dans de la pure comédie romantique avec une composante appuyée pour les fans de chats et de félins en tout genre. Cela se retrouve dans les sujets de conversation des deux héros, dans l'introduction régulière de bons gros chats japonais bien domestiqués et autres bars à chats comme celui où travaille la lycéenne en dehors des cours. Et cela se retrouve mais d'une manière un peu particulière dans le comportement si spécial de cette fille, comportement assez autistique d'un point de vue humain et assez artificiel d'un point de vue scénario (quel prof japonais laisserait une étudiante dormir en permanence durant leurs cours ?) : mais toute l'histoire est axée là-dessus, sur à quel point ça peut rendre l'héroïne mignonne et spéciale. A l'inverse, le héros est une caricature de japonais timide et angoissé, toujours à s'excuser et à croire qu'il a fait une erreur sans chercher à mieux communiquer. De ce côté là, il est un peu pénible et moyennement attachant comme protagoniste principal.
Le dessin, lui, est bon sans plus car il se focalise tellement sur les personnages qu'il en efface la majorité du temps les décors. Mais heureusement ces personnages sont bien rendus, en particulier les yeux félins de l'héroïne sur lequel une grosse part du soin du dessinateur est apporté. Elle est très belle, dans des poses parfois un peu trop suggestives pour être naturelle.
L'histoire se traine un peu. C'est de la romance faite de petits quiproquos, de communication difficile et d'une très lente progression vers l'amitié d'abord puis davantage ensuite. N'étant pas amateur de chats, les passages avec ceux-ci me barbent un peu mais la relation entre les deux lycéens est plus intéressante et je pourrais lire la suite par curiosité, mais sans passion.
J'apprécie cette maison d'édition réunionnaise qui propose des récits centrés autour des iles "paradisiaques" de l'océan Indien. Paradisiaques, elles le furent peut être avant les grandes découvertes comme le suggère le roman graphique de Greg Loyau dans les hauts et les bas de la destinée du jeune Wayo, le dernier de sa tribu. A travers lui c'est une partie de la terrible histoire des peuples insulaires des petites îles partout dans les mers et océans du Sud. Epidémies, colonisation, esclavagisme et déculturation est une triste litanie qui a accompagné l'arrivée des "Bois-qui-flotte". Le récit est sans grande surprise mais le personnage est très attachant dans sa volonté d'harmonie avec son environnement.
La narration visuelle est très dynamique basée sur un trait expressif et une belle mise en couleur très vive. Un visuel ouvert à un large public.
Une lecture rapide et agréable. Un bon 3.
Je suis bien d'accord avec Deretaline… J'aurais adoré lire cette série à douze ans! Bon maintenant j'ai biologiquement un peu plus et cela influence mes jugements. Les premiers numéros partent sur un mode loufoque bien drôle. L'idée première du papy gaffeur et des deux enfants est sympa, les ennemis sont directement sortis des films avec décors en carton pâte des années 60/70 et cela ne se prend pas au sérieux. ça grince aux articulations et le graphisme de ces numéros est un peu balbutiant et statique mais la bonne humeur domine. Puis au fil des numéros les ennemis deviennent de plus n plus consistants avec des gamins de 14 ans qui font la pige à des soldats aguerris. Perso cette tendance m'ennuie. Pour étoffer les auteurs introduisent des difficultés sentimentales précoces pour un "couple" aussi jeune. C'est une tendance assez commune dans la littérature ado avec laquelle j'ai du mal. Par contre le graphisme se perfectionne au fil des numéros.
Une série qui a beaucoup de succès en BM. Elle procure un bon moment de détente et une lecture plaisante. Pourtant je ne la trouve pas très enrichissante mais elle ne m'est pas destinée.
Je ne connais l’auteure que via deux courts récits qui m’avaient fortement interpellé, elle a déjà gagné mon estime grâce à eux. Autant dire que j’attendais beaucoup de cette lecture.
J’avoue en être sorti positif mais je m’attendais sans doute à franchement mieux.
Alix Garin m’avait déjà démontré sa grande maîtrise des émotions et tendresse dans ses sujets et narration. On retrouve avec plaisir ses points forts mais ça m’a paru ici plus dilué. Tout n’est pas moments de grâce, quelques longueurs ou maladresses pointent forcément sur les plus de 200 pages.
Cependant la lecture est fluide, on se laisse facilement accompagner nos 2 fugitives. Un road movie intergénérationnel dont le traitement ne surprendra pas vraiment mais c’est fait avec beaucoup de bienveillance.
Ce n’est pas la flamme escomptée mais il y a des petites étincelles.
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Johnny Congo
Johnny Congo n’est pas une mauvaise série. Mais c’est juste une série qui au début des années 90 ressemblait trop sur le fond et sur la forme aux séries des années 50/60. Elle est donc sûrement apparue trop de sieste et le 3e album annonce n’a jamais paru, sûrement faute de succès. Au départ Greg et Paape devaient faire revivre la série Tiger Joe créée par Hubinon et Charlier. La chose n’a pu se faire pour u e histoire de droits de auteurs et la série Johnny Congo a ainsi été créée. Sauf que ce baroudeur évolue Clairement dans l’Afrique moderne, post coloniale, celle des coups d’états, des régimes autoritaires, et des milices para militaires. Les histoires ne sont pas inintéressantes: il y est question de virus, et d’insectes destructeurs de récoltes. A l’époque du Covid je trouve que le tome 1 prend une résonance prémonitoire. Le dessin de Paape est intéressant, plus aéré en ce sens qu’il ne tente plus de multiplier les cases dans une seule planche. Son dessin est donc plus aéré. Par contre tous ces héros se ressemblent. Difficile en effet de distinguer un Valhardi d’un Luc d’orient ou d’un Johnny Congo. Ceci étant dit cette série très brève ravira les amateurs des BD d’aventures de l’après guerre.
Bonjour Vieillesse
Un gros foutoir, mais pas inintéressant. Les planches sont très chargées, avec un dessin très « lâché », entre Caritte et Salch (ce dernier apparait d’ailleurs en début d’album). Ça n’est pas toujours aisé à suivre (et probablement répulsif pour les inconditionnels de franco-belge classique), mais c’est vif et ça colle assez bien au propos. Juste avant qu’il ne parte s’installer au Canada (ce qu’il va ensuite narrer dans l’album Wesh Caribou chez le même éditeur), El Diablo nous présente ici sa « crise de la quarantaine », dans une version empilant – dans une mise en page foutraque, voire bordélique – les coups de gueule, les anecdotes. Le résultat est inégal, mais la fougue, la verve de l’auteur sont contagieuses, et la lecture est globalement agréable.
Footballeur du dimanche
Je continue mon exploration de l’œuvre de Tronchet, c’est seulement le 2eme album que je lis où il assure le dessin (après Le Chanteur perdu). Bon je serai nettement moins dithyrambique, cet album est plus passe-partout. Il faut dire que la formule est différente, on passe du roman graphique à des gags en une planche. Néanmoins, et alors que je ne suis pas un grand fan du ballon rond, j’ai jugé ma lecture sympathique. N’étant pas un expert de l’auteur, je ne connais pas son côté plus cinglant niveau humour. Donc pas de déception sur ce point mais ici, il est vrai que le résultat apparaît assez vite consensuel et le graphisme ne retient pas vraiment l’attention. Cependant et malgré ce côté gentillet qui s’en dégage, des gags inégaux … la vision et l’amour que porte l’auteur envers ce sport transparaît bien durant la lecture.
Harpoon
J’ai lu l’album sans réel déplaisir, mais sans trop m’enthousiasmer non plus. Disons qu’il possède de réelles qualités, mais que je pense ne pas être son cœur de cible. Le dessin est très dynamique, avec une colorisation tranchée et chatoyante. C’est très lisible, mais pas mon truc au niveau du style (mais c’est affaire de goût). C’est aussi un peu inégal, et les scènes de combats ne me conviennent pas. Quant à l’histoire, se déroulant sur une île perdue dans un univers indéfini – un peu des îles du Pacifique – elle m’a par certains aspects (graphiques et narratifs) rappelé Le Visage de Pavil, lu il n’y a pas très longtemps. Elle se laisse lire, mais elle ne m’a pas emballé plus que ça. Je ne saurais d’ailleurs dire pourquoi. Sans doute le dessin – qui m’orientait plus vers une série jeunesse – ou une certaine naïveté dans quelques dialogues ou situations ? Mais bon, comme je l’ai écrit, c’est affaire de goûts, et l’album – à la pagination assez consistante – peut tout à fait plaire.
Le Voisin
J’ai lu la série dans l’intégrale regroupant les trois tomes. Le point de départ est original et intéressant, en tout cas porteur de pas mal de potentiel. En effet, le voisin de José Ramon (étudiant réservé et tout mou), Javier, semble être en fait un super-héros. Mais Javier n’en est pas moins faible, porté sur la bouteille et la drague. Et il demande régulièrement à José de l’aider à se sortir de situations pénibles. Il y a là un potentiel comique et narratif certain, qui est en partie exploité par Garcia. Mais en partie seulement. D’abord parce que le côté super-héros s’estompe peu à peu : elle est de moins en moins présente d’un album à l’autre. On est de plus en plus dans du roman graphique très classique, avec relations amoureuses plus ou moins saines. Ensuite parce qu’il y a pas mal de longueurs. Mais bon, globalement, j’ai trouvé que ça se laissait lire agréablement, même si Garcia aurait pu davantage exploiter les différences de caractère de José et de Javier, et multiplier les malentendus et quiproquos. L’humour aurait ainsi pu être plus présent. Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé entre la rédaction de chacun des tomes, mais il y a de l’un à l’autre pas mal d’évolutions (pas toujours expliquées clairement), que ce soit au niveau de la situation des personnages ou au niveau des liens qui les unissent. Le dessin de Pérez est moderne, avec un trait gras. Là aussi globalement je l’ai apprécié, mais là aussi avec quelques bémols. D’abord il est inégal, et sa colorisation – elle aussi assez grasse – est parfois trop sombre. La deuxième moitié du deuxième tome est plus claire à ce niveau. Mais hélas le dernier tome est entièrement en Noir et Blanc, qui plus est avec un dessin que j’ai trouvé moins soigné, plus inégal et moins réussi (avec plus de cases par planches : la lecture est moins agréable je trouve. Ça m’a donné l’impression de lire un dernier tome un peu bâclé, ou alors publié dans la précipitation, pas encore « terminé ». Bref, une histoire qui selon moi exploite mal le potentiel de départ, mais qui s’avère quand même une lecture plaisante.
Piero Manzoni
Ca partait bien : sujet de choix, en l'occurrence la vie de Piero Manzoni, artiste créateur de la boite de merde d'artiste, chouette dessin monochrome gris/bleu tramé à gros pois, et narration un peu décalée, avec scènes dans le désordre chronologique et style narratif adapté... Je ne connaissais rien de l'artiste Piero Manzoni sinon ses fameuses boites de conserve. Aussi, j'étais vraiment curieux de découvrir un peu de sa vie à travers cette BD publiée par l'excellent éditeur Sarbacane... qui a plutôt bien fait les choses. Malheureusement, tout cela reste un peu "intello", dans le mauvais sens du terme. Je m'explique : l'art contemporain me fait globalement chier en ce qu'il est devenu (en général) fortement auto-référencié, mais surtout indéchiffrable pour les béotiens dont je suis. Plastiquement, c'est souvent très pauvre, et il est quasiment systématique de devoir se fader une page d'explication. Et bien dans le cas de cette BD, plusieurs scènes restent absconses parce qu'au prétexte de présenter des personnages ayant entouré Manzoni, l'auteur expose des considérations sur l'art dont je me contrefiche. Pour moi, l'art doit être immédiatement appréhendable par le commun des mortels (ou ne pas être). Plus généralement, cette BD manque de substance concernant la vie de Manzoni. C'est dommage. Toutefois, l'auteur parvient quelques fois à mettre en scène certains épisodes éclairant de sa vie (celle de Manzoni) avec un décalage qui convient parfaitement à ce qu'il cherche à montrer de sa personne. Il se dégage tout de même quelques grandes lignes, le reste étant laissé à l'imagination du lecteur. Le dessin lui me plait. C'est à la fois sobre par le choix d'un très beau monochrome, et sophistiqué dans sa composition, surtout à l'occasion de quelques pleines pages disséminées tout au long du récit. Au final, il s'agit d'une BD originale sur un personnage qui l'est tout autant, mais qui passe un peu au dessus du but.
Une fille si féline
Un lycéen timide et peu sûr de lui. Une voisine de classe très mignonne mais atypique. Elle dort presque tout le temps, en classe ou ailleurs, elle a comportement très mutique, n'hésitant pas à fixer intensément les gens, voire à les renifler... comme le ferait un chat. Car elle se sent tellement proche des chats qu'elle agit comme eux. Et c'est à travers eux que les deux jeunes protagonistes vont se rapprocher. Nous sommes dans de la pure comédie romantique avec une composante appuyée pour les fans de chats et de félins en tout genre. Cela se retrouve dans les sujets de conversation des deux héros, dans l'introduction régulière de bons gros chats japonais bien domestiqués et autres bars à chats comme celui où travaille la lycéenne en dehors des cours. Et cela se retrouve mais d'une manière un peu particulière dans le comportement si spécial de cette fille, comportement assez autistique d'un point de vue humain et assez artificiel d'un point de vue scénario (quel prof japonais laisserait une étudiante dormir en permanence durant leurs cours ?) : mais toute l'histoire est axée là-dessus, sur à quel point ça peut rendre l'héroïne mignonne et spéciale. A l'inverse, le héros est une caricature de japonais timide et angoissé, toujours à s'excuser et à croire qu'il a fait une erreur sans chercher à mieux communiquer. De ce côté là, il est un peu pénible et moyennement attachant comme protagoniste principal. Le dessin, lui, est bon sans plus car il se focalise tellement sur les personnages qu'il en efface la majorité du temps les décors. Mais heureusement ces personnages sont bien rendus, en particulier les yeux félins de l'héroïne sur lequel une grosse part du soin du dessinateur est apporté. Elle est très belle, dans des poses parfois un peu trop suggestives pour être naturelle. L'histoire se traine un peu. C'est de la romance faite de petits quiproquos, de communication difficile et d'une très lente progression vers l'amitié d'abord puis davantage ensuite. N'étant pas amateur de chats, les passages avec ceux-ci me barbent un peu mais la relation entre les deux lycéens est plus intéressante et je pourrais lire la suite par curiosité, mais sans passion.
Takamaka
J'apprécie cette maison d'édition réunionnaise qui propose des récits centrés autour des iles "paradisiaques" de l'océan Indien. Paradisiaques, elles le furent peut être avant les grandes découvertes comme le suggère le roman graphique de Greg Loyau dans les hauts et les bas de la destinée du jeune Wayo, le dernier de sa tribu. A travers lui c'est une partie de la terrible histoire des peuples insulaires des petites îles partout dans les mers et océans du Sud. Epidémies, colonisation, esclavagisme et déculturation est une triste litanie qui a accompagné l'arrivée des "Bois-qui-flotte". Le récit est sans grande surprise mais le personnage est très attachant dans sa volonté d'harmonie avec son environnement. La narration visuelle est très dynamique basée sur un trait expressif et une belle mise en couleur très vive. Un visuel ouvert à un large public. Une lecture rapide et agréable. Un bon 3.
Espions de famille
Je suis bien d'accord avec Deretaline… J'aurais adoré lire cette série à douze ans! Bon maintenant j'ai biologiquement un peu plus et cela influence mes jugements. Les premiers numéros partent sur un mode loufoque bien drôle. L'idée première du papy gaffeur et des deux enfants est sympa, les ennemis sont directement sortis des films avec décors en carton pâte des années 60/70 et cela ne se prend pas au sérieux. ça grince aux articulations et le graphisme de ces numéros est un peu balbutiant et statique mais la bonne humeur domine. Puis au fil des numéros les ennemis deviennent de plus n plus consistants avec des gamins de 14 ans qui font la pige à des soldats aguerris. Perso cette tendance m'ennuie. Pour étoffer les auteurs introduisent des difficultés sentimentales précoces pour un "couple" aussi jeune. C'est une tendance assez commune dans la littérature ado avec laquelle j'ai du mal. Par contre le graphisme se perfectionne au fil des numéros. Une série qui a beaucoup de succès en BM. Elle procure un bon moment de détente et une lecture plaisante. Pourtant je ne la trouve pas très enrichissante mais elle ne m'est pas destinée.
Ne m'oublie pas
Je ne connais l’auteure que via deux courts récits qui m’avaient fortement interpellé, elle a déjà gagné mon estime grâce à eux. Autant dire que j’attendais beaucoup de cette lecture. J’avoue en être sorti positif mais je m’attendais sans doute à franchement mieux. Alix Garin m’avait déjà démontré sa grande maîtrise des émotions et tendresse dans ses sujets et narration. On retrouve avec plaisir ses points forts mais ça m’a paru ici plus dilué. Tout n’est pas moments de grâce, quelques longueurs ou maladresses pointent forcément sur les plus de 200 pages. Cependant la lecture est fluide, on se laisse facilement accompagner nos 2 fugitives. Un road movie intergénérationnel dont le traitement ne surprendra pas vraiment mais c’est fait avec beaucoup de bienveillance. Ce n’est pas la flamme escomptée mais il y a des petites étincelles.