J'ai le sentiment d'avoir déjà croisé le personnage d'Adam Strange dans une de mes lectures de DC Comics mais sans certitude et toujours avec l'impression que c'était un personnage parodiant les héros Raypunk avec leurs tenues rétrofuturistes et leurs pistolets laser. En effet, Adam Strange est un personnage créé dans les années 1950 et très inspiré de John Carter, le héros du cycle de Mars d'Edgar Rice Burroughs : un humain transporté sur une planète lointaine où il va sauver et tomber amoureux de la princesse puis sauver la planète de mille et un dangers grâce à son jetpack, son pistolet laser et son courage. Il fut ensuite plus ou moins intégré à l'univers DC, croisant la route de la Justice League of America avec qui il s'alliera. Il semble toutefois qu'il n'aura jamais de série bien à lui mais plutôt une succession de mini-séries revisitant son histoire de différente manière et modifiant ainsi son passé et son personnage.
C'est le cas de cette nouvelle mini-série. Elle se déroule dans le contexte moderne de la Justice League of America mais est comlètement centrée sur le personnage d'Adam Strange le présentant comme l'ancien héros qui a permis de sauver la planète Rann de l'invasion des terribles Pykkts, de terribles conquérants interstellaires, et qui depuis est venu revivre sur Terre avec sa femme. Alors qu'il signe des autographes de ses mémoires, un fan en colère vient lui reprocher en hurlant les atrocités qu'il aurait commises lors de cette guerre. Ce dernier étant retrouvé mort quelques temps plus tard, tué par un tir de pistolet laser, la suspicion pointe sur Adam Strange qui demande alors à un membre de la JLA d'enquêter impartialement sur les faits pour le laver de tout soupçon.
Le récit alterne les séquences se déroulant sur Terre au cours de l'enquête et celles se déroulant sur Rann durant la guerre contre les Pykkts. Deux dessinateurs différents s'y attellent, tous deux avec un style très classe. J'ai une nette préférence pour le graphisme des séquences sur Rann du fait de leur encrage plus propre et élégant, mais les séquences sur Terre avec leurs couleurs directes sont belles également. C'est un bel ouvrage.
Ce découpage fait de nombreux flash-back parait un peu décousu au premier abord mais on finit par s'y faire, même si les enchainements chronologiques ne sont pas toujours évidents. Résultat de ce choix narratif, on a deux salles deux ambiances.
Les passages sur Rann sont dans une pure ambiance rétro d'aventure spatiale façon Raypunk, avec de vrais méchants, un vrai héros sans peur et sans reproche et des combats au pistolet laser qui fait piou piou ! C'est à la fois désuet et un peu ridicule, tout en gardant ce qu'il faut de sérieux et d'élégance pour qu'on y croit.
Les passages sur Terre eux, sont plus complexes, plus adultes, avec beaucoup de doutes et de suspicion. Longtemps on se demande qui ment et ce qu'il s'est véritablement passé. Le rythme est ici un peu plus lent, moins captivant, mais la curiosité guide le lecteur qui veut en savoir plus.
La conclusion de l'enquête prend un parti-pris fort, ce qui est possible dans le cadre d'une mini-série sur un héros plutôt rare et aurait été inconcevable dans une série plus suivie. Je l'ai trouvée en demi-teinte. J'ai été surpris d'arriver à la dernière page car j'avais un certain sentiment d'inachevé, l'impression qu'il aurait pu y en avoir davantage pour mieux enrober les choses, à la limite même ajouter un nouveau retournement de situation pour obtenir quelque chose de plus marquant.
Il en découle un mini-série au graphisme très réussi et au sujet plutôt original par son mélange de moderne et de rétrofuturiste, mais dont le fond de l'intrigue ne m'a pas totalement convaincu.
Je suis un gros amateur des auteurs publiés par Fantagraphics, et plus généralement d'auteurs indés américains. Et pourtant Clowes est un auteur que j'ai du mal à apprivoiser. Et je pense qu'il en sera toujours ainsi.
Pourtant avec cet album - sans doute l'un de ses moins faciles à appréhender - j'y ai davantage trouvé mon compte. Peut-être justement à cause de son aspect décousu, un peu foutraque. Moi qui suis amateur de surréalisme, je n'ai pas été outre mesure frustré de ne pas tout comprendre (et le final est loin d'être limpide !).
Les passages qui m'échappaient avaient le bon côté de me surprendre. Et certains passages ou certaines images un peu trash ou distillant un malaise me ramenaient à un auteur que j'aime beaucoup, Burns.
Rapprochement accentué par le dessin de Clowes, ici uniquement en Noir et Blanc (contrairement à son habitude ou à ce que nous montre la couverture - j'ai lu la récente réédition).
Une lecture déroutante. Ça n'est en tout cas pas la porte d'entrée dans l'œuvre de Clowes que je recommanderais.
J'ai découvert cette nouvelle série sur les conseils de ma libraire. La collection Métamorphose est aussi un gage de qualité et souvent d'originalité. Je n'ai pas été déçu de ma lecture même si les univers anthropomorphiques sont devenus très courants dans l'univers bd jeunesse. Il n'y a donc pas de réelle surprise mais un soin particulier apporté à tous les détails du récit. La narration est soignée avec un lettrage très lisible pour un public de cours moyen. Barbara Canepa et Anaïs Halard favorisent la découverte éducative par rapport à une tension dramatique violente. L'ambiance est donc douce , sans prédateur dans ce premier tome. C'est clairement une promenade en sous bois pour y découvrir la faune et la flore. Il y a une insertion de très belles planches encyclopédiques ( pas poussiéreuses) qui réhabilitent la betterave ou l'araignée à mon grand plaisir mais aussi l'image des Sorcières herboristes.
Le rythme est doux sans être poussif et on se laisse bercer par la beauté des planches avec un graphisme très séduisant. Les lumières et les couleurs sont très réussies pour une jolie atmosphère automnale. A noter le nom des animaux comme une initiation à la découverte de l'anglais. 6 tomes sont prévus sur un rythme soutenu.
Ce premier tome d'introduction prend donc son temps pour présenter les personnages très attachants avec un univers graphique de Florent Sacré délicieux. Je suis curieux de voir si cet univers va perdurer avec les autres dessinateurs prévus puisque chaque opus aura son graphisme.
Un premier tome réussi même si je réserve ma note pour une appréciation plus générale après plusieurs tomes. un bon 3
J'ai lu le cycle 2 sans connaître le cycle 1 mais je n'ai pas trouvé cela très gênant. L'axe principal du scénario dans la quête d'objets magiques pour sauver le monde est suffisamment classique pour rentrer facilement dans le récit. Cela donne un peu l'impression d'un road trip où converge les héros Lyra et Will, les gentilles sorcières, les spectres, des daemons, les adeptes d'une Eglise maléfique, des explorateurs scientifiques ou chamane, des anges et bien sûr des vilains… Cela fait beaucoup de personnages qui passent d'un monde à l'autre en suivant leurs propres routes. Cela fait des cassures dans la fluidité de la narration . Comme Tomdelapampa, j'ai trouvé la série en Jeunesse et cela me pose un petit souci. En effet pas de souci pour le texte d'une bonne qualité mais j'ai trouvé certaines scènes graphiques bien dures pour un jeune public ( doigts coupés, combats assez violents…) une lecture ado me paraît plus appropriée.
Graphiquement Thomas Gilbert fait de l'excellent travail. J'avais déjà noter son talent dans Nordics et surtout La Voix des bêtes, la faim des hommes. Il sait faire dans des ambiances tourmentées et fantastiques remplies de monstres sans aller trop loin dans la violence.
Pas forcément mon genre mais une lecture plaisante.
Une histoire qui se laisse lire, plutôt agréablement, mais qui n'est pas exempte de défauts.
Le pitch de départ est relativement classique, avec une société sclérosée, dictatoriale, une machine bien huilée qu'un grain de sable va gripper.
Cette société m'a au début fait penser à Horologiom, puis, rapidement, au beau dessin animé de Prévert et Grimaud " Le roi et L'oiseau ". Plusieurs choses m'y ramenaient : ce roi haut perché avec son chambellan, coupé du reste de son peuple; la narration plus ou moins rimée qui donnait à ce conte une patine poétique. Enfin ce commentaire quasiment à mi-parcours "est-il roi ou oiseau ?".
L'histoire se laisse lire donc, avec quelques touches d'humour dans un univers noir: quelques jeux de mots, quelques passages loufoques, les cartons du conspirateurs dont les sourires singent le logo d'Amazon, etc.
Mais la comparaison d'avec Le roi et L'oiseau montrent ici moins de poésie - n'est pas Prévert qui veut !
Surtout le récit manque de rythme et des longueurs alourdissent une bonne partie de la lecture (et la narration rimée finit par accentuer cela par son aspect parfois artificiel), jusqu'au final où là tout s'accélère brusquement.
Le court épilogue est surprenant et original, et donne à posteriori plus de consistance au récit. Un récit dont j'attendais un peu plus au vu des premières pages.
Je rejoins l'avis de Noirdésir. C'est un autre album qui reprends des histoires courtes du maitre de l'horreur japonais à savoir Junji Ito. On retrouve son dessin si personnel et aussi son gout pour dessiner les trucs horrifiants et bien dégueulasse.
On retrouve aussi le gros défaut de son œuvre et aussi de l'horreur japonais en général. C'est peut-être un problème de différence culturelle, mais je trouve que les mangas d'horreurs tournent souvent au grand-guignolesque et que ce qui est censé me faire peur me semble surtout grotesque et ridicule. On voit bien ça avec quelques récits comme celui avec la femme qui adore une maison. Ça commence bien et ça se termine en m'importe quoi.
Les deux meilleurs récits de ce recueil selon moi sont les mêmes que cites Noirdésir de son avis: la première étant Doux adieux qui est bien différent des histoires habituelles de l'auteur où il montre même un coté poétique et la deuxième est la dernière histoire qui est une histoire d'horreur où il fait plus preuve de retenu que dans sa production habituel. J'aimerais bien que ça soit souvent le cas parce qu'avec ce récit il a le ton juste, c'est horrible sans tomber dans le ridicule.
À emprunter si on veut mieux découvrir cet auteur, à acheter si on est déjà fan et qu'on veut tout posséder de ce mangaka.
Nouvel album consacré au Vendée Globe et toujours signé par la même équipe, ce « Jamais renoncer » ne m’aura cependant pas autant séduit que les précédentes œuvres du duo. Sans doute un phénomène de lassitude commence-t-il à s’installer de mon côté mais j’ai aussi l’impression que l’écriture est moins soignée et que les termes techniques sont moins bien expliqués. Pour ce dernier aspect, peut-être les auteurs se sont-ils rendu compte que leur lectorat était majoritairement composé de marins (ou du moins de personnes connaissant bien la voile). Malheureusement, malgré ma fascination pour cet univers, je n’y connais pas grand-chose du point de vue technique et j’ai donc besoin qu’on m’explique certains termes, ce qui m’a parfois manqué dans le présent album.
Mais avoir moins apprécié ne signifie pas que je n’ai ressenti aucun plaisir durant ma lecture. L’histoire du Vendée Globe 2020, avec ses retournements de situation, ses naufrages et sauvetages sous haut stress, ses évolutions technologiques contrecarrées par les changements climatiques, méritait bien cet album. Et les auteurs essaient de se renouveler en se mettant eux-mêmes en scène à l’une ou l’autre occasion. Le dessin, lui, offre encore à plusieurs occasions de très belles et très spectaculaires images de la course.
En résumé, cet album demeure bon, mais je n’ai pas ressenti le même frisson que lors de mes précédentes lectures (voir mes avis sur « Seul autour du monde », « Histoires du Vendée Globe » ou « Thomas Coville - La Quête de l'ultime »). Pas mal quand même, et un album qui continue à nourrir mon admiration pour ces navigateurs de l’extrême.
Une autre BD que plusieurs adorent et que j'ai trouvé correct sans plus.
Je reconnais qu'il y a des qualités dans l'album. Le scénario est efficace et les révélations finales montrent à quel point le scénariste maitrise bien son récit. Le dessin donne une bonne ambiance et la mise en page est très bonne aussi. Le problème vient plutôt des personnages qui m'ont laissé indifférent. Difficile donc de trouver cela jubilatoire de voir des salopards se tirer dessus si je me foutais un peu s'ils mourraient ou non. Je n'avais même pas de plaisir à les voir mourir parce que le fait qu'ils soient des salauds ne m'a même pas touché. Je pense même que j'aime mieux la première partie qui présente lentement les différents protagonistes dans une ambiance de huit-clos comme je les aime.
Une curiosité à emprunter selon moi vu qu'elle ne m'a pas trop marqué.
Une BD sympathique qui présente un phénomène peu connu sur le moyen-âge: on a déjà convoqué au tribunal des animaux pour qu'ils répondent de leurs crimes. Cela semble absurde, mais en même temps est-ce mieux aujourd'hui où on ne fait qu'abattre les animaux sans aucun forme de procès dès qu'on les juge dangereux pour la société ?
Même si le récit est pas mal, j'ai été un peu déçu par le traitement du sujet par les auteurs. Il y a des réflexions intéressantes sur plusieurs sujets comme la responsabilité des animaux sur leurs actes, mais je trouve que c'est gâché par un traitement caricatural de plusieurs personnages de l’histoire. Je pense que cela aurait été plus intéressant si la partie qui veulent la mort de la truie n'était pas présenter comme des riches qui abusent de leurs pouvoirs et qui semblent avoir rien d'autres à faire de leurs journée que d'être méchant envers la pauvre truie et son propriétaire. Et si j'ai adoré une bonne partie de l'album, j'aime moins le derniers tiers où un événement crée un retournement de situation que je n'ai pas trop aimé.
Le dessin est correct.
Un album plein d'humanité, dans lequel nous suivons le parcours difficile de Valérie Zézé. C'est une histoire vraie, et le petit épilogue qui suit la partie BD donne encore plus de profondeur au personnage de Valérie. Ça donne aussi une touche finale un peu plus douce et optimiste.
Car ce récit développe une histoire un peu triste et glauque. Celle de la descente aux enfers d'une femme qui, suite à un évènement brutal, sombre dans une mauvaise spirale : drogue, vols, multiples incarcérations, avec une attitude parfois nihiliste.
On découvre aussi la réalité de l'univers carcéral.
Un album intéressant, autour d'un personnage attachant.
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Strange adventures
J'ai le sentiment d'avoir déjà croisé le personnage d'Adam Strange dans une de mes lectures de DC Comics mais sans certitude et toujours avec l'impression que c'était un personnage parodiant les héros Raypunk avec leurs tenues rétrofuturistes et leurs pistolets laser. En effet, Adam Strange est un personnage créé dans les années 1950 et très inspiré de John Carter, le héros du cycle de Mars d'Edgar Rice Burroughs : un humain transporté sur une planète lointaine où il va sauver et tomber amoureux de la princesse puis sauver la planète de mille et un dangers grâce à son jetpack, son pistolet laser et son courage. Il fut ensuite plus ou moins intégré à l'univers DC, croisant la route de la Justice League of America avec qui il s'alliera. Il semble toutefois qu'il n'aura jamais de série bien à lui mais plutôt une succession de mini-séries revisitant son histoire de différente manière et modifiant ainsi son passé et son personnage. C'est le cas de cette nouvelle mini-série. Elle se déroule dans le contexte moderne de la Justice League of America mais est comlètement centrée sur le personnage d'Adam Strange le présentant comme l'ancien héros qui a permis de sauver la planète Rann de l'invasion des terribles Pykkts, de terribles conquérants interstellaires, et qui depuis est venu revivre sur Terre avec sa femme. Alors qu'il signe des autographes de ses mémoires, un fan en colère vient lui reprocher en hurlant les atrocités qu'il aurait commises lors de cette guerre. Ce dernier étant retrouvé mort quelques temps plus tard, tué par un tir de pistolet laser, la suspicion pointe sur Adam Strange qui demande alors à un membre de la JLA d'enquêter impartialement sur les faits pour le laver de tout soupçon. Le récit alterne les séquences se déroulant sur Terre au cours de l'enquête et celles se déroulant sur Rann durant la guerre contre les Pykkts. Deux dessinateurs différents s'y attellent, tous deux avec un style très classe. J'ai une nette préférence pour le graphisme des séquences sur Rann du fait de leur encrage plus propre et élégant, mais les séquences sur Terre avec leurs couleurs directes sont belles également. C'est un bel ouvrage. Ce découpage fait de nombreux flash-back parait un peu décousu au premier abord mais on finit par s'y faire, même si les enchainements chronologiques ne sont pas toujours évidents. Résultat de ce choix narratif, on a deux salles deux ambiances. Les passages sur Rann sont dans une pure ambiance rétro d'aventure spatiale façon Raypunk, avec de vrais méchants, un vrai héros sans peur et sans reproche et des combats au pistolet laser qui fait piou piou ! C'est à la fois désuet et un peu ridicule, tout en gardant ce qu'il faut de sérieux et d'élégance pour qu'on y croit. Les passages sur Terre eux, sont plus complexes, plus adultes, avec beaucoup de doutes et de suspicion. Longtemps on se demande qui ment et ce qu'il s'est véritablement passé. Le rythme est ici un peu plus lent, moins captivant, mais la curiosité guide le lecteur qui veut en savoir plus. La conclusion de l'enquête prend un parti-pris fort, ce qui est possible dans le cadre d'une mini-série sur un héros plutôt rare et aurait été inconcevable dans une série plus suivie. Je l'ai trouvée en demi-teinte. J'ai été surpris d'arriver à la dernière page car j'avais un certain sentiment d'inachevé, l'impression qu'il aurait pu y en avoir davantage pour mieux enrober les choses, à la limite même ajouter un nouveau retournement de situation pour obtenir quelque chose de plus marquant. Il en découle un mini-série au graphisme très réussi et au sujet plutôt original par son mélange de moderne et de rétrofuturiste, mais dont le fond de l'intrigue ne m'a pas totalement convaincu.
Comme un gant de velours pris dans la fonte
Je suis un gros amateur des auteurs publiés par Fantagraphics, et plus généralement d'auteurs indés américains. Et pourtant Clowes est un auteur que j'ai du mal à apprivoiser. Et je pense qu'il en sera toujours ainsi. Pourtant avec cet album - sans doute l'un de ses moins faciles à appréhender - j'y ai davantage trouvé mon compte. Peut-être justement à cause de son aspect décousu, un peu foutraque. Moi qui suis amateur de surréalisme, je n'ai pas été outre mesure frustré de ne pas tout comprendre (et le final est loin d'être limpide !). Les passages qui m'échappaient avaient le bon côté de me surprendre. Et certains passages ou certaines images un peu trash ou distillant un malaise me ramenaient à un auteur que j'aime beaucoup, Burns. Rapprochement accentué par le dessin de Clowes, ici uniquement en Noir et Blanc (contrairement à son habitude ou à ce que nous montre la couverture - j'ai lu la récente réédition). Une lecture déroutante. Ça n'est en tout cas pas la porte d'entrée dans l'œuvre de Clowes que je recommanderais.
Au Chant des Grenouilles
J'ai découvert cette nouvelle série sur les conseils de ma libraire. La collection Métamorphose est aussi un gage de qualité et souvent d'originalité. Je n'ai pas été déçu de ma lecture même si les univers anthropomorphiques sont devenus très courants dans l'univers bd jeunesse. Il n'y a donc pas de réelle surprise mais un soin particulier apporté à tous les détails du récit. La narration est soignée avec un lettrage très lisible pour un public de cours moyen. Barbara Canepa et Anaïs Halard favorisent la découverte éducative par rapport à une tension dramatique violente. L'ambiance est donc douce , sans prédateur dans ce premier tome. C'est clairement une promenade en sous bois pour y découvrir la faune et la flore. Il y a une insertion de très belles planches encyclopédiques ( pas poussiéreuses) qui réhabilitent la betterave ou l'araignée à mon grand plaisir mais aussi l'image des Sorcières herboristes. Le rythme est doux sans être poussif et on se laisse bercer par la beauté des planches avec un graphisme très séduisant. Les lumières et les couleurs sont très réussies pour une jolie atmosphère automnale. A noter le nom des animaux comme une initiation à la découverte de l'anglais. 6 tomes sont prévus sur un rythme soutenu. Ce premier tome d'introduction prend donc son temps pour présenter les personnages très attachants avec un univers graphique de Florent Sacré délicieux. Je suis curieux de voir si cet univers va perdurer avec les autres dessinateurs prévus puisque chaque opus aura son graphisme. Un premier tome réussi même si je réserve ma note pour une appréciation plus générale après plusieurs tomes. un bon 3
La Tour des Anges
J'ai lu le cycle 2 sans connaître le cycle 1 mais je n'ai pas trouvé cela très gênant. L'axe principal du scénario dans la quête d'objets magiques pour sauver le monde est suffisamment classique pour rentrer facilement dans le récit. Cela donne un peu l'impression d'un road trip où converge les héros Lyra et Will, les gentilles sorcières, les spectres, des daemons, les adeptes d'une Eglise maléfique, des explorateurs scientifiques ou chamane, des anges et bien sûr des vilains… Cela fait beaucoup de personnages qui passent d'un monde à l'autre en suivant leurs propres routes. Cela fait des cassures dans la fluidité de la narration . Comme Tomdelapampa, j'ai trouvé la série en Jeunesse et cela me pose un petit souci. En effet pas de souci pour le texte d'une bonne qualité mais j'ai trouvé certaines scènes graphiques bien dures pour un jeune public ( doigts coupés, combats assez violents…) une lecture ado me paraît plus appropriée. Graphiquement Thomas Gilbert fait de l'excellent travail. J'avais déjà noter son talent dans Nordics et surtout La Voix des bêtes, la faim des hommes. Il sait faire dans des ambiances tourmentées et fantastiques remplies de monstres sans aller trop loin dans la violence. Pas forcément mon genre mais une lecture plaisante.
L'Homme sans sourire
Une histoire qui se laisse lire, plutôt agréablement, mais qui n'est pas exempte de défauts. Le pitch de départ est relativement classique, avec une société sclérosée, dictatoriale, une machine bien huilée qu'un grain de sable va gripper. Cette société m'a au début fait penser à Horologiom, puis, rapidement, au beau dessin animé de Prévert et Grimaud " Le roi et L'oiseau ". Plusieurs choses m'y ramenaient : ce roi haut perché avec son chambellan, coupé du reste de son peuple; la narration plus ou moins rimée qui donnait à ce conte une patine poétique. Enfin ce commentaire quasiment à mi-parcours "est-il roi ou oiseau ?". L'histoire se laisse lire donc, avec quelques touches d'humour dans un univers noir: quelques jeux de mots, quelques passages loufoques, les cartons du conspirateurs dont les sourires singent le logo d'Amazon, etc. Mais la comparaison d'avec Le roi et L'oiseau montrent ici moins de poésie - n'est pas Prévert qui veut ! Surtout le récit manque de rythme et des longueurs alourdissent une bonne partie de la lecture (et la narration rimée finit par accentuer cela par son aspect parfois artificiel), jusqu'au final où là tout s'accélère brusquement. Le court épilogue est surprenant et original, et donne à posteriori plus de consistance au récit. Un récit dont j'attendais un peu plus au vu des premières pages.
Fragments d'horreur
Je rejoins l'avis de Noirdésir. C'est un autre album qui reprends des histoires courtes du maitre de l'horreur japonais à savoir Junji Ito. On retrouve son dessin si personnel et aussi son gout pour dessiner les trucs horrifiants et bien dégueulasse. On retrouve aussi le gros défaut de son œuvre et aussi de l'horreur japonais en général. C'est peut-être un problème de différence culturelle, mais je trouve que les mangas d'horreurs tournent souvent au grand-guignolesque et que ce qui est censé me faire peur me semble surtout grotesque et ridicule. On voit bien ça avec quelques récits comme celui avec la femme qui adore une maison. Ça commence bien et ça se termine en m'importe quoi. Les deux meilleurs récits de ce recueil selon moi sont les mêmes que cites Noirdésir de son avis: la première étant Doux adieux qui est bien différent des histoires habituelles de l'auteur où il montre même un coté poétique et la deuxième est la dernière histoire qui est une histoire d'horreur où il fait plus preuve de retenu que dans sa production habituel. J'aimerais bien que ça soit souvent le cas parce qu'avec ce récit il a le ton juste, c'est horrible sans tomber dans le ridicule. À emprunter si on veut mieux découvrir cet auteur, à acheter si on est déjà fan et qu'on veut tout posséder de ce mangaka.
Jamais renoncer - Le Vendée Globe qui déjoua tous les pronostics
Nouvel album consacré au Vendée Globe et toujours signé par la même équipe, ce « Jamais renoncer » ne m’aura cependant pas autant séduit que les précédentes œuvres du duo. Sans doute un phénomène de lassitude commence-t-il à s’installer de mon côté mais j’ai aussi l’impression que l’écriture est moins soignée et que les termes techniques sont moins bien expliqués. Pour ce dernier aspect, peut-être les auteurs se sont-ils rendu compte que leur lectorat était majoritairement composé de marins (ou du moins de personnes connaissant bien la voile). Malheureusement, malgré ma fascination pour cet univers, je n’y connais pas grand-chose du point de vue technique et j’ai donc besoin qu’on m’explique certains termes, ce qui m’a parfois manqué dans le présent album. Mais avoir moins apprécié ne signifie pas que je n’ai ressenti aucun plaisir durant ma lecture. L’histoire du Vendée Globe 2020, avec ses retournements de situation, ses naufrages et sauvetages sous haut stress, ses évolutions technologiques contrecarrées par les changements climatiques, méritait bien cet album. Et les auteurs essaient de se renouveler en se mettant eux-mêmes en scène à l’une ou l’autre occasion. Le dessin, lui, offre encore à plusieurs occasions de très belles et très spectaculaires images de la course. En résumé, cet album demeure bon, mais je n’ai pas ressenti le même frisson que lors de mes précédentes lectures (voir mes avis sur « Seul autour du monde », « Histoires du Vendée Globe » ou « Thomas Coville - La Quête de l'ultime »). Pas mal quand même, et un album qui continue à nourrir mon admiration pour ces navigateurs de l’extrême.
Douze
Une autre BD que plusieurs adorent et que j'ai trouvé correct sans plus. Je reconnais qu'il y a des qualités dans l'album. Le scénario est efficace et les révélations finales montrent à quel point le scénariste maitrise bien son récit. Le dessin donne une bonne ambiance et la mise en page est très bonne aussi. Le problème vient plutôt des personnages qui m'ont laissé indifférent. Difficile donc de trouver cela jubilatoire de voir des salopards se tirer dessus si je me foutais un peu s'ils mourraient ou non. Je n'avais même pas de plaisir à les voir mourir parce que le fait qu'ils soient des salauds ne m'a même pas touché. Je pense même que j'aime mieux la première partie qui présente lentement les différents protagonistes dans une ambiance de huit-clos comme je les aime. Une curiosité à emprunter selon moi vu qu'elle ne m'a pas trop marqué.
La Truie, le Juge et l'Avocat
Une BD sympathique qui présente un phénomène peu connu sur le moyen-âge: on a déjà convoqué au tribunal des animaux pour qu'ils répondent de leurs crimes. Cela semble absurde, mais en même temps est-ce mieux aujourd'hui où on ne fait qu'abattre les animaux sans aucun forme de procès dès qu'on les juge dangereux pour la société ? Même si le récit est pas mal, j'ai été un peu déçu par le traitement du sujet par les auteurs. Il y a des réflexions intéressantes sur plusieurs sujets comme la responsabilité des animaux sur leurs actes, mais je trouve que c'est gâché par un traitement caricatural de plusieurs personnages de l’histoire. Je pense que cela aurait été plus intéressant si la partie qui veulent la mort de la truie n'était pas présenter comme des riches qui abusent de leurs pouvoirs et qui semblent avoir rien d'autres à faire de leurs journée que d'être méchant envers la pauvre truie et son propriétaire. Et si j'ai adoré une bonne partie de l'album, j'aime moins le derniers tiers où un événement crée un retournement de situation que je n'ai pas trop aimé. Le dessin est correct.
La Ballade des dangereuses
Un album plein d'humanité, dans lequel nous suivons le parcours difficile de Valérie Zézé. C'est une histoire vraie, et le petit épilogue qui suit la partie BD donne encore plus de profondeur au personnage de Valérie. Ça donne aussi une touche finale un peu plus douce et optimiste. Car ce récit développe une histoire un peu triste et glauque. Celle de la descente aux enfers d'une femme qui, suite à un évènement brutal, sombre dans une mauvaise spirale : drogue, vols, multiples incarcérations, avec une attitude parfois nihiliste. On découvre aussi la réalité de l'univers carcéral. Un album intéressant, autour d'un personnage attachant.