Cet album est réalisé par Team Banmikas qui est une équipe spécialisée dans l'adaptation de grands classiques de la littérature en manga. On est ici sur la version manga de Psychologie des foules de Gustave Le Bon paru en 1895. C'est une louable intention de la collection KuroSavoir de transmettre des notions sur des classiques littéraires ou des concepts philosophiques par le manga car, l'éditeur l'indique en post-face, un livre vendu sur 3 de nos jours est un manga (plutôt un livre sur 7 si j'en crois Le Point).
Pour autant j'ai trouvé cela très superficiel, on a très peu de choses sur l'aspect psychologique des foules et la lecture de la page Wikipédia du livre vous en apprendra beaucoup plus sur l'original de Le Bon que ce manga. C'est pour cela que je ne mets pas G. Le Bon en auteur sur la fiche, et d'ailleurs en 4ème de couverture c'est bien écrit "librement inspiré de". Finalement très libre car seule la page 2 en préambule du manga en fait un résumé succinct. Il existe plusieurs caractéristiques en "-ité" des foules : d'abord l'impulsivité, mobilité et irritabilité, en second la suggestibilité et crédulité des foules et enfin l'exagération et le simplisme des sentiments des foules qui conduisent à des extrémités. Plusieurs procédés pour faire passer des idées à une foule - qui n'ont pas été sans me rappeler l'élection américaine en cours : l'affirmation, sans avoir à apporter de raison ou de preuve, la répétition, la contagion lorsque se forme un courant d'opinion.
Les auteurs du manga prennent l'exemple de la Révolution française pour illustrer les effets de la foule. Le fait de former un groupe qui peut amener à la violence, au lynchage ou à la guillotine par exemple, alors que les individus isolément n'iraient jamais à de telles extrémités. On suit l'ascension de Robespierre qui utilise les procédés cités ci-dessus pour devenir député, puis les états généraux, la prise de la Bastille, la Convention et la dérive vers la Terreur avec le comité de Salut public où chacun est tour à tour pris pour cible, jusqu'à Robespierre lui-même.
Cela reste une lecture correcte sur ce contexte historique de la Révolution qui m'a semblé fidèle aux faits, le dessin est parfois outrancier dans les expressions des personnages mais de bonne facture.
c'est assez fascinant cette faculté qu'a Fabcaro de partir d'un sujet aussi négligeable que possible (ici, un repas du dimanche en famille) et d'en faire une comédie absurde émaillée d'instants de bravoure.
Il y a d'abord ces huit personnes qui se retrouvent donc pour le poulet (aux hormones) du dimanche, et qui ne savent absolument pas de quoi parler. Une idée de départ qui va les amener à envisager des lieux communs, ou plutôt des sujets lambda. Avec forcément un trouble-fête qui casse la dynamique quand elle est enfin enclenchée. Et pour bien l'humilier, une remarque liée au sexe. Ensuite des didascalies (oui, j'utilise un terme grec) avec ce chœur forcément désaccordé, et pour finir des scènes hors repas dont on se demande ce qu'elles viennent faire là, mais trouvent leur justification de manière totalement inattendue et forcément pétrie de non-sens. J'ai eu un sourire quasiment tout au long de ma lecture, même s'il y a quelques longueurs.
Et je me suis franchement marré lors du second acte de cette tragédie qui en compte trois. Pas forcément par son contenu mais par la façon dont il est mené.
Pas forcément le meilleur Fabcaro (je trouve que lorsqu'il se met en scène il y a une dimension supplémentaire salutaire), mais dans une bonne moyenne.
Pouvoir remonter le temps, et passer le temps (même si court) avec son auteur préféré, une personne dont l'action ou la pensée ont changé votre façon de voir le monde... Oui, c'est un sacré fantasme, et Rodolphe l'a imaginé pour Mary, son étudiante en littérature, qui se retrouve pendant une nuit à Providence, à l'époque où y vivait HP Lovecraft. L'occasion de passer en revue certaines de ses histoires les plus marquantes, d'évoquer certains aspects de sa vie privée,, ses influences, son train de vie, etc. C'est léger, même si les opinions politiques du personnage sont eux aussi évoquées puis balayées. On sent l'envie de parler un peu d'un auteur qui l'a influencé assez fortement dans cette histoire, même s'il y en a des plus pointues.
Le scénariste chevronné collabore une nouvelle fois avec Philippe Marcelé, lui-même très attiré par le fantastique. Il livre des planches assez jolies, aux décors évocateurs, que ce soit dans la "réalité" des années 30 que dans les histoires évoquées par Mary. Son trait charbonneux en noir et blanc laisse une grande place aux expressions, à un côté "brut" de l'histoire. Certaines cases confinent d'ailleurs au croquis poussé, ce qui renforce l'authenticité de l'ensemble.
On n'est clairement pas dans la meilleure BD parlant de Lovecraft, mais il n'en reste pas moins qu'elle est sympathique, sans grands enjeux, et reflète plus une envie de faire un clin d'œil/hommage de la part de Rodolphe qu'une véritable étude en profondeur de sa vie et de son œuvre.
Je n'ai pour l'instant pu lire que les trois premiers tomes, soit l'intégrale du premier cycle, et ne pourrais donc pas encore donner mon avis final sur cette série. Mais je peux déjà constater que le récit a des qualités indéniables.
Tenter de faire un univers d’Heroic Fantasy accessible et intéressant pour les enfants ET les adultes sans perte d’intérêt pour l’un ou l’autre, c’est tout de même un beau pari.
Et un pari réussi !
Le monde, tout du moins tel que j’ai pu l’apercevoir dans ces trois premiers tomes, semble vaste et vivant. Bien que nous n’en voyions qu’une partie (cinq localisations différentes dans ces trois premiers tomes) on sent que le reste pourrait être à tout moment visité.
Le récit, sur sa forme, est simple, mais suffisamment maîtrisé pour que tout paraisse fluide et logique. Les personnages sont bien définis et les scènes d’action s’enchaînent bien.
Le dessin, lui aussi simple, est très agréable à l’œil. Et, même s’il semble enfantin, on note quand-même la présence d’une violence graphique non censurée (il y a du sang et des tripes à quelques moments).
Vraiment un agréable début de série, il me tarde de lire la suite.
Je mets 3 étoiles pour le moment, mais je me doute que si le reste est de la même qualité je pourrais facilement passer à quatre étoiles.
Je n'ai pas été convaincu par ce premier épisode. J'ai trouvé le scénario carte postale de ces deux villages frères (gentiment) ennemis assez cliché voire manichéen. Les auteurs travaillent sur trois fronts , la spécificité du rugby, une image rose pastelle de la lutte des classes, et une ambiance love story sur fond d'émancipation sexuelle. C'est le rugby qui sert de fil rouge avec pour point d'ancrage l'ambiance de fête produite par la victoire de Montauban en 67. Une décennie d'opportunité puisque en dix ans il y eut huit vainqueurs différents (sans le Stade Toulousain !). Tripp propose un discours assez enjolivé du jeu de l'époque mais cela lui permet d'introduire une caricature assez clichée de la lutte des classes puisque les figures réactionnaires classiques( le curé, le patron) se ridiculisent par une gestion humaine catastrophique de leur équipe. Par effet miroir Eric ,le héros à (beau) visage humain porte l'esprit de liberté et de justice. Cela permet aux scénaristes d'introduire certaines pages d'actualités à la façon des anciennes séances de cinéma. C'est habilement fait et assez dans l'esprit de l'époque. J'ai toutefois certaines réticences car le bel instit comme c'était le cas à l'époque à un discours assez sélectif qui pêche par omission. Ainsi quand les auteurs proposent une scène quasi comique avec des poussins tout mignons et trois noms qui pèsent lourds en (millions?) de morts j'ai un peu de mal à adhérer à l'esprit des auteurs. C'est dommage car j'apprécie ce type de graphisme semi réaliste tout en rondeurs bienveillantes avec une belle expressivité chaleureuse.
Une série avec un beau savoir faire mais un peu trop clichée à mon goût. La suite n'est pas une de mes priorités de lecture. Un petit 3
Une récit d'adolescence expatriée, dans un milieu social sans réels soucis de subsistance (une étudiante en art américaine qui vient passer un an en Europe) avec ses défauts et ses qualités.
Coté défauts : ceux de l'adolescence : une lenteur, un certain nombrilisme, des contradictions, des difficultés à lier des rapports humains fructueux, une sorte de frustration latente sans fin et sans formulation non plus. + les défauts des road-movies : pas de construction de l'histoire et une sorte de déploiement des actions au fil du voyage, sans soucis que l'histoire nous mène quelque part.
Coté qualités : le dessin, très stylisé et un peu froid dans une grille à 6 cases tracées à la règle. Un trait noir uniforme sur fond blanc le jour, avec des à plat noirs en fond de case, la nuit. Ca m'a fait penser aux formes de Sole Otero, autrice argentine, mais sans les couleurs vives : peu d'expression sur le visage, et du coup ce sont les corps qui adoptent les postures de l'adolescence prolongée des pays riches.
En fin de compte, le fait même d'appeler cet album "les contradictions" est une marque d'intelligence en soi. Je ne crois pas qu'à 20 ans, j'aurais autant pris conscience de mes propres contradictions, au point de les porter en avant comme un signe des temps.
Tome 2 :
Intitulé Gala, avec une couverture qui exprime bien l'album : une petite madame qui grimpe sur la tête d'une immense statue de tête de Salvador immergée au milieu des récifs. Gala était la femme d'Eluard (j'ignorais ce "détail") et on assiste à la rencontre de ces deux personnages qui vont se manier l'un l'autre, peut-être plus encore que Picasso et sa Fernande, parce qu'ici on sent que Gala est un esprit fort, qui ne va pas se laisser dominer socialement, et peut-être au contraire... Je reconnais que ce deuxième tome m'a plus accroché parce que justement la folie maladive et psychanalytique de Dali trouve un obstacle, et on sent que cet obstacle , même s'il reste énigmatique, va servir de support à une création plus légitime, voire de porte-voix à une époque 1929 ou le surréalisme, et André Breton en particulier, cherche une formalisation, un écran sur lequel déployer sa théorie esthétique... Bref cet épisode coud ensemble l'histoire de l'art et la tension amoureuse/admirative entre deux êtres. J'ai un petit coup de cœur pour ce deuxième opus
Tome 1 :
Toujours agréable à lire, les albums de ces deux auteurs : on s'identifie, c'est précis, documenté, c'est bien colorisé, les personnages ont de l'épaisseur, les dialogues sont drôles...Mais mon préféré est quand même la série sur Picasso Pablo qui garde pour moi la séduction de la nouveauté et de la nuance. Ni Isadora ni ce premier tome sur Dali ne réussissent aussi bien à nous rendre les situations réelles.
C'est un peu trop... Peut-être est-ce lié au personnage choisi. Effectivement Salvador Dali, question trop, c'est carrément "abuser". Mais ça nous éloigne un peu, ça parait excessif. Alors que le génie fragile de Picasso à coté est si bien contre-balancé par sa compagne Fernande qui s'en moque, ou s'en effraye, qui cherche de l'aide ailleurs... Bref cela nous ressemble plus : il y a quand même quelqu'un qui garde les pieds sur terre. Picasso n'est pas du tout un sujet qui m'attirait a priori, mais l'intérêt était dans les rapports entre Pablo et son entourage, ses folies et ses gentillesses, le sujet était riche en situation comparables aux nôtres. Ici Dali prend toute la place et ça agace. Pour Isadora, c'était un peu terne au contraire.
Bref plein de qualités mais sur un sujet qui finalement ne m'intéresse pas tant que ça. L'homme seul face à son génie, je n'y crois pas. Et d'ailleurs , la couverture est bien à cette image : le héros marchant sur la ville. Mais les tomes suivants me convaincront peut-être ?
David Rault fut (et est encore, a priori), un journaliste qui a depuis 25 ans eu l'honneur de faire des présentations et des traductions lors d'évènements cinématographiques aux quatre (non, six) coins de l'Hexagone. Il a traîné ses guêtres à Cannes, Deauville, Gérardmer, Cognac... Et rencontré des tonnes de stars, ce qui lui a valu des situations plus ou moins étranges.
L'auteur est clair dès le début : il n'y a pas de révélations fracassantes, pas d'histoires croustillantes dans sa BD. Non qu'il n'en ait pas sous le coude, mais plutôt parce que ce n'est pas l'objectif de l'ouvrage. Celui est donc clair : raconter l'envers du décor des festivals, sans leurs aspects peu ragoutants, mais délivrer quelques anecdotes plutôt sympathiques. Rault a croisé des mastodontes tels Weinstein, Depardieu, Pitt, tous mis sous le feus le feu des projecteurs pour des raisons similaires ou proches aujourd'hui, mais aussi des personnes à la réputation intacte, telles Spielberg, Scorsese, et une flopée d'acteurs/trices et réalisateurs/trices français. Ses historiettes semblent authentiques, elles en ont en tout cas le parfum, et sont la plupart du temps distrayantes. De plus l'auteur a un joli coup de crayon, à même de représenter de manière sinon parfaite, au moins très ressemblantes, les stars qu'il croise et avec lesquelles, parfois, il échange quelques mots voire plus.
Un album sympathique, donc, mais à réserver aux amateurs/trices de coulisses du 7ème Art.
Tome 3 Décidément la plaidoirie de Blueboy m'aura fait sauter le pas pour acheter le 3ème tome mais je ne suis pas emballée. La vivacité du premier épisode ne se retrouve ni dans le 2ème ni dans le 3ème. Gomont réussit à être à la fois sans surprise et invraisemblable : les magouilles des puissants mafieux ex-soviétiques sont toutes puissantes et invincibles, les espoirs coopératifs voués à l'échec et l'artiste, jouet du capitalise triomphant, se sauve avec sa progéniture : L'art est mort mais le dessin vit. C'est déjà, ça me direz-vous. ( si vous entendez comme moi une vieille chanson de Souchon, "c'est déjà ça" vous voyez à quoi nous en sommes réduits...) C'est la simplification des personnages qui m'énerve le plus : si on veux faire jouer Lino Ventura, il faut un scénario en béton et des dialogues, on ne peut pas tenir que sur les acteurs. Déçue, déçue, déçue...
Tome 2 Après lecture du second tome, je vais me raviser à 3 étoiles.
Trop de voix off, trop de longueurs, les dialogues qui deviennent moins drôle sans devenir crédibles pour autant, le scénario alambiqué qui n'amuse plus, les motivations des personnages qui s'étiolent, bref ça sent l'histoire en deux tomes qui a été rallongée sans nécessité...
Tome 1, 4 étoiles : Gomont m'avait emballé .
Son dessin qui donne l'illusion de la spontanéité, (comme Sfar pourrait le faire) mais avec de belles compositions par page (ce que Sfar ne fait pas), et on sent un grand plaisir de l'équilibre formel, des couleurs, des formes, des valeurs...De l'aisance, du mouvement, de la lumière (avec une tendance aux ambiances surexposées) . Pour les mouvements des silhouettes, une certaine parenté avec Vincent Perriot (que je vous conseille dans Belleville Story). C'est curieux comme il arrive à accorder mouvement et précision...
Ici il joue avec l'esthétique "années 30" dans un art déco socialiste qui se déploie dans des volumes gigantesques, dans d'anciennes usines, des maisons du peuple abandonnées. Mais pas du tout dans les visions de Bilal (dépressif et glacé), il y a une sorte d'émerveillement juvénile réjouissant.
Pour le scénario, c'est la même chose : les apparatchiks à la Bilal nous emmerdent, imaginons sortir du mauvais jeu... Des trafics, des amours, des vieux ouvriers s'assemblent dans une aventure idéaliste qui se déplie avec grâce et emporte le lecteur. Malheureusement les puissants ne sont pas encore morts, cela se passe en 1990, et rien n'est joué. Nous qui savons comment l'Histoire a continué, nous avons la permission de l'oublier le temps d'une BD.
Le plus chouette, c'est que ce n'est que le premier tome !
Bon ben moi j'aime beaucoup Fabcaro.
Cela faisait un moment que je n'avais pas lu un de ses albums, de ceux dans lesquels il se met en scène lui-même, qu'il soit son propre sujet, ou qu'il interfère, comme c'est le cas ici, dans une intrigue totalement étrangère.
Là nous avons droit à une nouvelle mise en abyme : lui-même écrivant sa nouvelle BD, contre l'avis de ses proches, qui la trouvent encore plus débile que les précédentes ; ensuite cette histoire de bite sur la joue, en effet totalement débile, qui déclenche une enquête policière sérieuse... ou pas. C'est cette faculté à faire surgir l'absurdité dès les premiers mots qui me plaît chez Fabcaro, et me fait lire avec délectation la plupart de ses albums. C'est du grand n'importe quoi de A à Z, et j'avoue que malgré le spoiler dès la page 13, absolument assumée, je me suis amusé à suivre cette enquête irrationnelle, où le coeur d'artichaut de l'auteur, et son faible pour les romances, transparaît à nouveau.
Le récit lui permet de faire des petits détours par un dessin un peu plus "réaliste", de dessiner une vieille bagnole américaine des années 60 ou 70, mais aussi, comme à son habitude, de jouer sur les cases semblables avec des dialogues différents. Cela n'a aucun sens, et je m'en réjouis à chaque fois. Il y a aussi, comme toujours, des fulgurances, des petites phrases qui font mouche.
Ceci dit, ce n'est tout de même pas son meilleur album, ce qui explique ma note plus modérée.
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Psychologie des foules
Cet album est réalisé par Team Banmikas qui est une équipe spécialisée dans l'adaptation de grands classiques de la littérature en manga. On est ici sur la version manga de Psychologie des foules de Gustave Le Bon paru en 1895. C'est une louable intention de la collection KuroSavoir de transmettre des notions sur des classiques littéraires ou des concepts philosophiques par le manga car, l'éditeur l'indique en post-face, un livre vendu sur 3 de nos jours est un manga (plutôt un livre sur 7 si j'en crois Le Point). Pour autant j'ai trouvé cela très superficiel, on a très peu de choses sur l'aspect psychologique des foules et la lecture de la page Wikipédia du livre vous en apprendra beaucoup plus sur l'original de Le Bon que ce manga. C'est pour cela que je ne mets pas G. Le Bon en auteur sur la fiche, et d'ailleurs en 4ème de couverture c'est bien écrit "librement inspiré de". Finalement très libre car seule la page 2 en préambule du manga en fait un résumé succinct. Il existe plusieurs caractéristiques en "-ité" des foules : d'abord l'impulsivité, mobilité et irritabilité, en second la suggestibilité et crédulité des foules et enfin l'exagération et le simplisme des sentiments des foules qui conduisent à des extrémités. Plusieurs procédés pour faire passer des idées à une foule - qui n'ont pas été sans me rappeler l'élection américaine en cours : l'affirmation, sans avoir à apporter de raison ou de preuve, la répétition, la contagion lorsque se forme un courant d'opinion. Les auteurs du manga prennent l'exemple de la Révolution française pour illustrer les effets de la foule. Le fait de former un groupe qui peut amener à la violence, au lynchage ou à la guillotine par exemple, alors que les individus isolément n'iraient jamais à de telles extrémités. On suit l'ascension de Robespierre qui utilise les procédés cités ci-dessus pour devenir député, puis les états généraux, la prise de la Bastille, la Convention et la dérive vers la Terreur avec le comité de Salut public où chacun est tour à tour pris pour cible, jusqu'à Robespierre lui-même. Cela reste une lecture correcte sur ce contexte historique de la Révolution qui m'a semblé fidèle aux faits, le dessin est parfois outrancier dans les expressions des personnages mais de bonne facture.
Formica - Une tragédie en trois actes
c'est assez fascinant cette faculté qu'a Fabcaro de partir d'un sujet aussi négligeable que possible (ici, un repas du dimanche en famille) et d'en faire une comédie absurde émaillée d'instants de bravoure. Il y a d'abord ces huit personnes qui se retrouvent donc pour le poulet (aux hormones) du dimanche, et qui ne savent absolument pas de quoi parler. Une idée de départ qui va les amener à envisager des lieux communs, ou plutôt des sujets lambda. Avec forcément un trouble-fête qui casse la dynamique quand elle est enfin enclenchée. Et pour bien l'humilier, une remarque liée au sexe. Ensuite des didascalies (oui, j'utilise un terme grec) avec ce chœur forcément désaccordé, et pour finir des scènes hors repas dont on se demande ce qu'elles viennent faire là, mais trouvent leur justification de manière totalement inattendue et forcément pétrie de non-sens. J'ai eu un sourire quasiment tout au long de ma lecture, même s'il y a quelques longueurs. Et je me suis franchement marré lors du second acte de cette tragédie qui en compte trois. Pas forcément par son contenu mais par la façon dont il est mené. Pas forcément le meilleur Fabcaro (je trouve que lorsqu'il se met en scène il y a une dimension supplémentaire salutaire), mais dans une bonne moyenne.
Une nuit avec Lovecraft
Pouvoir remonter le temps, et passer le temps (même si court) avec son auteur préféré, une personne dont l'action ou la pensée ont changé votre façon de voir le monde... Oui, c'est un sacré fantasme, et Rodolphe l'a imaginé pour Mary, son étudiante en littérature, qui se retrouve pendant une nuit à Providence, à l'époque où y vivait HP Lovecraft. L'occasion de passer en revue certaines de ses histoires les plus marquantes, d'évoquer certains aspects de sa vie privée,, ses influences, son train de vie, etc. C'est léger, même si les opinions politiques du personnage sont eux aussi évoquées puis balayées. On sent l'envie de parler un peu d'un auteur qui l'a influencé assez fortement dans cette histoire, même s'il y en a des plus pointues. Le scénariste chevronné collabore une nouvelle fois avec Philippe Marcelé, lui-même très attiré par le fantastique. Il livre des planches assez jolies, aux décors évocateurs, que ce soit dans la "réalité" des années 30 que dans les histoires évoquées par Mary. Son trait charbonneux en noir et blanc laisse une grande place aux expressions, à un côté "brut" de l'histoire. Certaines cases confinent d'ailleurs au croquis poussé, ce qui renforce l'authenticité de l'ensemble. On n'est clairement pas dans la meilleure BD parlant de Lovecraft, mais il n'en reste pas moins qu'elle est sympathique, sans grands enjeux, et reflète plus une envie de faire un clin d'œil/hommage de la part de Rodolphe qu'une véritable étude en profondeur de sa vie et de son œuvre.
Voro
Je n'ai pour l'instant pu lire que les trois premiers tomes, soit l'intégrale du premier cycle, et ne pourrais donc pas encore donner mon avis final sur cette série. Mais je peux déjà constater que le récit a des qualités indéniables. Tenter de faire un univers d’Heroic Fantasy accessible et intéressant pour les enfants ET les adultes sans perte d’intérêt pour l’un ou l’autre, c’est tout de même un beau pari. Et un pari réussi ! Le monde, tout du moins tel que j’ai pu l’apercevoir dans ces trois premiers tomes, semble vaste et vivant. Bien que nous n’en voyions qu’une partie (cinq localisations différentes dans ces trois premiers tomes) on sent que le reste pourrait être à tout moment visité. Le récit, sur sa forme, est simple, mais suffisamment maîtrisé pour que tout paraisse fluide et logique. Les personnages sont bien définis et les scènes d’action s’enchaînent bien. Le dessin, lui aussi simple, est très agréable à l’œil. Et, même s’il semble enfantin, on note quand-même la présence d’une violence graphique non censurée (il y a du sang et des tripes à quelques moments). Vraiment un agréable début de série, il me tarde de lire la suite. Je mets 3 étoiles pour le moment, mais je me doute que si le reste est de la même qualité je pourrais facilement passer à quatre étoiles.
Les Vents ovales
Je n'ai pas été convaincu par ce premier épisode. J'ai trouvé le scénario carte postale de ces deux villages frères (gentiment) ennemis assez cliché voire manichéen. Les auteurs travaillent sur trois fronts , la spécificité du rugby, une image rose pastelle de la lutte des classes, et une ambiance love story sur fond d'émancipation sexuelle. C'est le rugby qui sert de fil rouge avec pour point d'ancrage l'ambiance de fête produite par la victoire de Montauban en 67. Une décennie d'opportunité puisque en dix ans il y eut huit vainqueurs différents (sans le Stade Toulousain !). Tripp propose un discours assez enjolivé du jeu de l'époque mais cela lui permet d'introduire une caricature assez clichée de la lutte des classes puisque les figures réactionnaires classiques( le curé, le patron) se ridiculisent par une gestion humaine catastrophique de leur équipe. Par effet miroir Eric ,le héros à (beau) visage humain porte l'esprit de liberté et de justice. Cela permet aux scénaristes d'introduire certaines pages d'actualités à la façon des anciennes séances de cinéma. C'est habilement fait et assez dans l'esprit de l'époque. J'ai toutefois certaines réticences car le bel instit comme c'était le cas à l'époque à un discours assez sélectif qui pêche par omission. Ainsi quand les auteurs proposent une scène quasi comique avec des poussins tout mignons et trois noms qui pèsent lourds en (millions?) de morts j'ai un peu de mal à adhérer à l'esprit des auteurs. C'est dommage car j'apprécie ce type de graphisme semi réaliste tout en rondeurs bienveillantes avec une belle expressivité chaleureuse. Une série avec un beau savoir faire mais un peu trop clichée à mon goût. La suite n'est pas une de mes priorités de lecture. Un petit 3
Les Contradictions
Une récit d'adolescence expatriée, dans un milieu social sans réels soucis de subsistance (une étudiante en art américaine qui vient passer un an en Europe) avec ses défauts et ses qualités. Coté défauts : ceux de l'adolescence : une lenteur, un certain nombrilisme, des contradictions, des difficultés à lier des rapports humains fructueux, une sorte de frustration latente sans fin et sans formulation non plus. + les défauts des road-movies : pas de construction de l'histoire et une sorte de déploiement des actions au fil du voyage, sans soucis que l'histoire nous mène quelque part. Coté qualités : le dessin, très stylisé et un peu froid dans une grille à 6 cases tracées à la règle. Un trait noir uniforme sur fond blanc le jour, avec des à plat noirs en fond de case, la nuit. Ca m'a fait penser aux formes de Sole Otero, autrice argentine, mais sans les couleurs vives : peu d'expression sur le visage, et du coup ce sont les corps qui adoptent les postures de l'adolescence prolongée des pays riches. En fin de compte, le fait même d'appeler cet album "les contradictions" est une marque d'intelligence en soi. Je ne crois pas qu'à 20 ans, j'aurais autant pris conscience de mes propres contradictions, au point de les porter en avant comme un signe des temps.
Dali
Tome 2 : Intitulé Gala, avec une couverture qui exprime bien l'album : une petite madame qui grimpe sur la tête d'une immense statue de tête de Salvador immergée au milieu des récifs. Gala était la femme d'Eluard (j'ignorais ce "détail") et on assiste à la rencontre de ces deux personnages qui vont se manier l'un l'autre, peut-être plus encore que Picasso et sa Fernande, parce qu'ici on sent que Gala est un esprit fort, qui ne va pas se laisser dominer socialement, et peut-être au contraire... Je reconnais que ce deuxième tome m'a plus accroché parce que justement la folie maladive et psychanalytique de Dali trouve un obstacle, et on sent que cet obstacle , même s'il reste énigmatique, va servir de support à une création plus légitime, voire de porte-voix à une époque 1929 ou le surréalisme, et André Breton en particulier, cherche une formalisation, un écran sur lequel déployer sa théorie esthétique... Bref cet épisode coud ensemble l'histoire de l'art et la tension amoureuse/admirative entre deux êtres. J'ai un petit coup de cœur pour ce deuxième opus Tome 1 : Toujours agréable à lire, les albums de ces deux auteurs : on s'identifie, c'est précis, documenté, c'est bien colorisé, les personnages ont de l'épaisseur, les dialogues sont drôles...Mais mon préféré est quand même la série sur Picasso Pablo qui garde pour moi la séduction de la nouveauté et de la nuance. Ni Isadora ni ce premier tome sur Dali ne réussissent aussi bien à nous rendre les situations réelles. C'est un peu trop... Peut-être est-ce lié au personnage choisi. Effectivement Salvador Dali, question trop, c'est carrément "abuser". Mais ça nous éloigne un peu, ça parait excessif. Alors que le génie fragile de Picasso à coté est si bien contre-balancé par sa compagne Fernande qui s'en moque, ou s'en effraye, qui cherche de l'aide ailleurs... Bref cela nous ressemble plus : il y a quand même quelqu'un qui garde les pieds sur terre. Picasso n'est pas du tout un sujet qui m'attirait a priori, mais l'intérêt était dans les rapports entre Pablo et son entourage, ses folies et ses gentillesses, le sujet était riche en situation comparables aux nôtres. Ici Dali prend toute la place et ça agace. Pour Isadora, c'était un peu terne au contraire. Bref plein de qualités mais sur un sujet qui finalement ne m'intéresse pas tant que ça. L'homme seul face à son génie, je n'y crois pas. Et d'ailleurs , la couverture est bien à cette image : le héros marchant sur la ville. Mais les tomes suivants me convaincront peut-être ?
Le Présentateur
David Rault fut (et est encore, a priori), un journaliste qui a depuis 25 ans eu l'honneur de faire des présentations et des traductions lors d'évènements cinématographiques aux quatre (non, six) coins de l'Hexagone. Il a traîné ses guêtres à Cannes, Deauville, Gérardmer, Cognac... Et rencontré des tonnes de stars, ce qui lui a valu des situations plus ou moins étranges. L'auteur est clair dès le début : il n'y a pas de révélations fracassantes, pas d'histoires croustillantes dans sa BD. Non qu'il n'en ait pas sous le coude, mais plutôt parce que ce n'est pas l'objectif de l'ouvrage. Celui est donc clair : raconter l'envers du décor des festivals, sans leurs aspects peu ragoutants, mais délivrer quelques anecdotes plutôt sympathiques. Rault a croisé des mastodontes tels Weinstein, Depardieu, Pitt, tous mis sous le feus le feu des projecteurs pour des raisons similaires ou proches aujourd'hui, mais aussi des personnes à la réputation intacte, telles Spielberg, Scorsese, et une flopée d'acteurs/trices et réalisateurs/trices français. Ses historiettes semblent authentiques, elles en ont en tout cas le parfum, et sont la plupart du temps distrayantes. De plus l'auteur a un joli coup de crayon, à même de représenter de manière sinon parfaite, au moins très ressemblantes, les stars qu'il croise et avec lesquelles, parfois, il échange quelques mots voire plus. Un album sympathique, donc, mais à réserver aux amateurs/trices de coulisses du 7ème Art.
Slava
Tome 3 Décidément la plaidoirie de Blueboy m'aura fait sauter le pas pour acheter le 3ème tome mais je ne suis pas emballée. La vivacité du premier épisode ne se retrouve ni dans le 2ème ni dans le 3ème. Gomont réussit à être à la fois sans surprise et invraisemblable : les magouilles des puissants mafieux ex-soviétiques sont toutes puissantes et invincibles, les espoirs coopératifs voués à l'échec et l'artiste, jouet du capitalise triomphant, se sauve avec sa progéniture : L'art est mort mais le dessin vit. C'est déjà, ça me direz-vous. ( si vous entendez comme moi une vieille chanson de Souchon, "c'est déjà ça" vous voyez à quoi nous en sommes réduits...) C'est la simplification des personnages qui m'énerve le plus : si on veux faire jouer Lino Ventura, il faut un scénario en béton et des dialogues, on ne peut pas tenir que sur les acteurs. Déçue, déçue, déçue... Tome 2 Après lecture du second tome, je vais me raviser à 3 étoiles. Trop de voix off, trop de longueurs, les dialogues qui deviennent moins drôle sans devenir crédibles pour autant, le scénario alambiqué qui n'amuse plus, les motivations des personnages qui s'étiolent, bref ça sent l'histoire en deux tomes qui a été rallongée sans nécessité... Tome 1, 4 étoiles : Gomont m'avait emballé . Son dessin qui donne l'illusion de la spontanéité, (comme Sfar pourrait le faire) mais avec de belles compositions par page (ce que Sfar ne fait pas), et on sent un grand plaisir de l'équilibre formel, des couleurs, des formes, des valeurs...De l'aisance, du mouvement, de la lumière (avec une tendance aux ambiances surexposées) . Pour les mouvements des silhouettes, une certaine parenté avec Vincent Perriot (que je vous conseille dans Belleville Story). C'est curieux comme il arrive à accorder mouvement et précision... Ici il joue avec l'esthétique "années 30" dans un art déco socialiste qui se déploie dans des volumes gigantesques, dans d'anciennes usines, des maisons du peuple abandonnées. Mais pas du tout dans les visions de Bilal (dépressif et glacé), il y a une sorte d'émerveillement juvénile réjouissant. Pour le scénario, c'est la même chose : les apparatchiks à la Bilal nous emmerdent, imaginons sortir du mauvais jeu... Des trafics, des amours, des vieux ouvriers s'assemblent dans une aventure idéaliste qui se déplie avec grâce et emporte le lecteur. Malheureusement les puissants ne sont pas encore morts, cela se passe en 1990, et rien n'est joué. Nous qui savons comment l'Histoire a continué, nous avons la permission de l'oublier le temps d'une BD. Le plus chouette, c'est que ce n'est que le premier tome !
Moon River
Bon ben moi j'aime beaucoup Fabcaro. Cela faisait un moment que je n'avais pas lu un de ses albums, de ceux dans lesquels il se met en scène lui-même, qu'il soit son propre sujet, ou qu'il interfère, comme c'est le cas ici, dans une intrigue totalement étrangère. Là nous avons droit à une nouvelle mise en abyme : lui-même écrivant sa nouvelle BD, contre l'avis de ses proches, qui la trouvent encore plus débile que les précédentes ; ensuite cette histoire de bite sur la joue, en effet totalement débile, qui déclenche une enquête policière sérieuse... ou pas. C'est cette faculté à faire surgir l'absurdité dès les premiers mots qui me plaît chez Fabcaro, et me fait lire avec délectation la plupart de ses albums. C'est du grand n'importe quoi de A à Z, et j'avoue que malgré le spoiler dès la page 13, absolument assumée, je me suis amusé à suivre cette enquête irrationnelle, où le coeur d'artichaut de l'auteur, et son faible pour les romances, transparaît à nouveau. Le récit lui permet de faire des petits détours par un dessin un peu plus "réaliste", de dessiner une vieille bagnole américaine des années 60 ou 70, mais aussi, comme à son habitude, de jouer sur les cases semblables avec des dialogues différents. Cela n'a aucun sens, et je m'en réjouis à chaque fois. Il y a aussi, comme toujours, des fulgurances, des petites phrases qui font mouche. Ceci dit, ce n'est tout de même pas son meilleur album, ce qui explique ma note plus modérée.