BD humoristique très inégale qui parvient dans ses sommets à conjuguer une géniale et irrévérencieuse outrance ironique, à une tranche de vie sur les bassesses humaines les plus désolantes. Le personnage principal, un célèbre caricaturiste de l'entre deux guerres, est un Achille Talon aux idées aussi arriérées qu'un OSS 117.
Cette parodie est merveilleuse quand, via son scénario, elle parvient à mettre en perspective certains discours réactionnaires encore très audibles aujourd'hui (anti-communisme primaire, appointements avec le fascisme...), quand elle se gausse d'un conservatisme sociétal en regain ces dernières années (misogynie, grivoiserie, racisme, paternalisme...), quand elle caricature fort a propos les toujours d'actualité bassesses humaines en milieu professionnel (flatterie, arrivisme, arrogance...). Malheureusement, le rythme de parution de ces gags a contraint l'auteur à se satisfaire parfois de banales et peu pertinentes tranches de vie, à tomber dans la facilité du running gag, faisant sonner creux et tourner en rond cette parodie. Dans ces moments faibles, ne restent alors pour le lecteur que des gags réchauffés décrivant d'iconoclastes personnages inventés ; les sourires s'effacent alors et laissent place aux regrets.
Côté illustrations, le trait est gras et vigoureux à souhait, mais va souvent à l'essentiel. Le contre-point avec la ligne claire et très épurée des caricatures citées est une fort belle idée dynamisant la mise en page.
Les envolées sont malheureusement minoritaires, mais que celles-ci sont belles !
Pas grand chose à ajouter à l’avis de Paco, BRZRKR se révèle bien agréable à lire, une bonne surprise dans le genre bourrin.
Pourtant je ne partais pas conquis, je me demandais dans quoi Matt Kindt s’était embarqué, plein d’appréhension sur la présence de Keanu Reeves au casting et un dessin que je trouve assez grossier au premier abord.
L’entame de lecture s’est avéré efficace et donne d’entrée le ton, un cocktail d’action bien violente et sanglante, notre héros ne fera pas dans la finesse. Sympa mais un peu vide.
Heureusement la suite s’étoffe tranquillement et accroche, la lecture passe gentiment au dessus du pas mal. Sur une idée assez basique (de l’acteur), le scénariste trouve la juste construction pour captiver.
Il en est de même pour le graphisme, il s’appréhende finalement facilement et se révèle en parfaite adéquation avec le propos.
De la bonne réalisation pour du bon divertissement typé action, ça reste cependant pour public averti, la violence y est vraiment décomplexée, si ça vous rebute inutile de jeter un œil, les amateurs se régaleront par contre. J’ai découvert peu de temps après Skybourne qui joue un peu dans le même registre mais niveau poussin.
MàJ tomes 2 et 3 :
Je baisse ma note finalement.
Si le début de l’aventure m’avait intrigué, j’avais trouvé la mise place relativement astucieuse … je n’ai pas retrouvé cette magie dans la suite. Pire même, les péripéties ont commencé à me sembler lourdes et la tournure des événement ne m’a vraiment pas plu.
Bref je ne cache pas ma déception à l’issue de la trilogie. De mon côté, on est passé d’un état petit plaisir coupable à un truc un peu vain, voir chiant.
2,5
Ça m’a bien refroidi pour découvrir d’autres aventures de notre héros.
Lorsque je finis le 1er tome d'Aldébaran, je me demandais bien ce qui pouvait lui valoir autant d'éloges.
En effet je n'étais pas du tout entré dans l'histoire et avais bien du mal à voir où Léo voulait nous emporter.
Les caractères de Marc et Kim m'horripilaient et je trouvais les dessins bigrement mauvais car beaucoup trop figés. Par moment je n'arrivais même pas à savoir si Kim pleurait ou riait alors que l'histoire était assez claire sur ce point.
Bref il n'était vraiment pas sûr que je continue ma lecture…
Je décidais toutefois de poursuivre l'expérience, pour voir si l'histoire arriverait à prendre le dessus sur ma réticence visuelle.
Bien m'en a pris car dès le 2ème tome l'histoire devient beaucoup plus claire et bien plus intéressante. Aldébaran se dévoile et on comprend la lutte se dessinant. Par la force des choses Kim et Marc évoluent et sont beaucoup moins centrés sur eux même. Ils deviennent plus sympathiques et on les suit avec plus de plaisir.
Oui mais voilà le dessin lui n'évolue pas. Et si le bestiaire d'Aldébaran est bien fait, le dessin des personnages demeure un frein, certaines émotions étant franchement très mal retranscrites.
Malgré ces critiques, je vais quand même me laisser tenter par la suite, Bételgeuse, histoire de découvrir un peu plus le monde imaginaire de Léo
Pas grand choses à ajouter aux avis de mes prédécesseurs, un gentil album à destination des plus jeunes.
Le récit va s’attacher à la jeunesse de Diana (future Wonder Woman) sur l’île des Amazones. Le cadre est bien rendu et l’aventure s’avère honnête (et peu donner l’envie d’approfondir la mythologie pour découvrir le personnage de Circé etc).
On n’échappe pas aux bons sentiments mais le tout est plutôt maîtrisé. C’est accompagné d’un dessin fluide, lisible et coloré qui convient parfaitement au lectorat.
Si j’ai bien noté quelques perspectives parfois hasardeuses, ça ne nuit en rien à la lecture.
La nouvelle série de dark fantasy par la même autrice que FullMetal Alchemist.
Je n'ai jamais été un gros fan de FullMetal Alchemist malgré les qualités de cette série et, après avoir lu 4 tomes de Tsugai, j'ai à peu près les mêmes sentiments : je reconnais qu'il y a des qualités, mais je n’accroche pas trop. Parmi les bons points de la série, le dessin est élégant, il y a un bon mélange d'humour et de drame et aussi dès le début il y a des surprises dans le scénario. En effet, le début du premier chapitre laisse penser que l'action va se passer dans un monde de fantasy inspiré par le moyen-âge japonais....et puis soudainement il y a des hélicoptères et des types avec des fusils qui débarquent !
Malgré cela, je n'ai pas réussi à trouver la série passionnante à lire. Les jumeaux sont attachants, mais les autres me laissent indifférent. Les combats ne m'ont pas enthousiasmé, mais je pense que je suis devenu trop vieux pour ce type de shonen rempli de bastons. Il y aussi le fait que le récit est un peu complexe avec plein de personnages et c'est un peu dur de s'y retrouver si on n'est pas à fond dans l'histoire. J'ai lu les 4 premiers tomes et je pense que c'est assez pour moi. Je n'ai pas une envie folle d'en lire d'avantage pour connaitre toutes les questions qui restent en suspens.
Je pense que les fans de l'autrice vont plus adorer que moi. Perso, j'aime mieux ses récits réalistes qui se passent à la campagne.
C'est avec Amer Béton que j'avais découvert tout le talent de Taiyo Matsumoto et son univers décalé. C'est à l'occasion de sa réédition par Delcourt que je découvre ce recueil .
Ici point d'histoire au long cours, mais 9 courts récits façon nouvelles qui restent fidèles à la fantaisie et à la poésie particulière de l'auteur. Toujours aussi déroutantes de prime abord, ces histoires, souvent courtes n'en dégagent pas moins cette touche si singulière qui fait tout le charme du travail de Taiyo Matsumoto. Il aime les marges, les questionnements et l'évasion : l'onirisme et l'absurde prédominent traversant des personnages souvent en décalage ou en conflit avec notre dure réalité.
Pour autant, si j'ai apprécié ces scénettes, je trouve qu'elles n'ont pas la force que des séries comme Amer Béton ou Number 5.
A réserver pour les fans de l'auteur je pense, les autres risquent de ne pas y trouver leur compte.
Le Familistère de Guise est une utopie sociale qui a fonctionné pour de bon pendant près d'un siècle. Créée grâce à la fortune, à l'intelligence et au bon cœur de Jean-Baptiste Godin, il a offert un lieu d'habitation parfaitement équilibré et organisé à des centaines de familles ouvrières qui pouvaient bénéficier ainsi de l'accès aux bienfaits de la richesse sans être riches. JD Morvan prend pour base cette merveille d'architecture et de société pour imaginer une intrigue où l'une des protégées de Godin, issue du monde de la petite criminalité, va répliquer ce même concept de familistère au cœur de Paris pour créer une utopie de Cour des Miracles alimentée par le crime, s'attirant par là même la haine des plus radicaux soutiens du projet initial de Godin.
C'est un scénario taillé sur mesure pour le dessinateur Romain Rousseaux Perin qui est issu du monde de l'architecture et de la sociologie. Si son dessin des personnages est simplement bien, ses représentations des bâtiments, intérieurs et extérieurs, et des vues de Paris et d'ailleurs sont purement impressionnantes. Cela commence par une vue épatante du Paris de 1861, puis plus tard une incroyable vue plongeante en fish-eye du familistère de la Truanderie. Et cela continue comme ça, avec un tel soin du détail dans les décors qu'on sent que l'auteur s'est véritablement fait plaisir. Rien que pour ça et pour que la (re)découverte du Familistère de Guise, cela vaut le coup de la lecture.
L'intrigue pour sa part a la belle qualité de mettre en avant ce fameux endroit et la merveille architecturale et sociale qu'il représentait, malheureusement maintenue par une ressource économique qui ne pouvait pas être éternelle. Et c'est justement pour trouver une source de revenus inépuisable que JD Morvan et son personnage principal ont imaginé l'obtenir du crime organisé. S'ensuit une histoire de vengeance punitive, de kidnapping et d'hypnotisme qui est un peu plus tirée par les cheveux, notamment motivée par un fils de Jean-Baptiste Godin qui est présenté en personnage détestable (alors qu'a priori il n'était que simplement médiocre dans la vraie vie). On y trouve un peu trop de facilités qui rabaissent les bonnes qualités du reste de l'histoire et de l'idée même de la baser sur le concept de ces familistères.
Il y a du donc du très bon et du moins bon dans cette série qui a toutefois la qualité de se terminer en deux tomes uniquement, lui évitant de trop s'éparpiller.
Ce n'est pas la première fois qu'on a une histoire d'un corps possédé par une autre personne (sans réfléchir, je pense déjà à Quartier lointain), mais à ma connaissance le première fois qu'on a une personne qui se retrouve dans le corps de quelqu'un de sa famille.
C'est assez fluide, la découverte progressive de l'un et de l'autre se fait sans véritable heurt, même si au départ j'ai eu un peu de mal à bien saisir ce qu'il se passait. C'était peut-être dû à l'état de confusion de Tsumugi. La différence de caractères de la mère et du fils amène déjà des situations propices à de gros soucis -et à des révélations- pour la vie pas si rangée que ça d'Oki... Je trouve que les possibilités offertes par ce premier tome sont déjà intéressantes, et le fait que la série se termine en 4 opus est un bon point, et montre que Ryosuke Tanno a bien cerné (apriori) son sujet. Le dessin de son épouse Marie Sasano (dont je ne connais que Momo et le Messager du Soleil, qui m'a déçu) est plutôt agréable, même si parfois ses cases sont un peu chargées.
Je lirai la suite avec plaisir et curiosité, pour avoir le fin mot de l'histoire.
Délicat d'évaluer cette BD : un beau roman graphique sur la fin de vie de l'écrivain Pessoa.
C'est élégant, d'une inattendue et précieuse légèreté, énigmatique... De belles qualités à l'image de l'artiste.
Mais c'est aussi assez vain, sans véritable point de vue, avec une relative mise de côté de tout l'aspect littéraire (ce qui pourrait apparaître comme une faute professionnelle), et essentiellement basé sur la fin de vie de l'homme, même si l'on goûte l'ajout de quelques souvenirs malgré leur lourde visée psychanalytique.
La BD est donc belle, mais le projet initial possiblement mauvais.
Adaptation de la saga historique et religieuse à grand succès. J'étais loin d'être le public visé et a priori peu à même d'apprécier cette série.
Pourtant, j'ai lu les deux premiers tomes plutôt avec plaisir. Les complots et intrigues tiennent la route, les personnages ne me sont pas trop antipathiques malgré la foi omniprésente, les intrigues parallèles sont relativement correctement menées, même si les passages entre les unes et les autres sont abruptes et artificiels (comme toujours, défaut récurrent tant en littérature, cinéma, que BD ou série TV ; tout le monde ne peut pas s'appuyer sur le talent d'un Ben Hecht par exemple).
Côté illustrations, c'est beau niveau décors, spectaculaire à l'occasion, moins côté personnages, avec ce style réaliste froid finalement attendu pour ce type d’œuvre.
Pas certain que j'y revienne lors de la sortie des 4 prochains tomes, mais le job est fait et correctement.
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BD humoristique très inégale qui parvient dans ses sommets à conjuguer une géniale et irrévérencieuse outrance ironique, à une tranche de vie sur les bassesses humaines les plus désolantes. Le personnage principal, un célèbre caricaturiste de l'entre deux guerres, est un Achille Talon aux idées aussi arriérées qu'un OSS 117. Cette parodie est merveilleuse quand, via son scénario, elle parvient à mettre en perspective certains discours réactionnaires encore très audibles aujourd'hui (anti-communisme primaire, appointements avec le fascisme...), quand elle se gausse d'un conservatisme sociétal en regain ces dernières années (misogynie, grivoiserie, racisme, paternalisme...), quand elle caricature fort a propos les toujours d'actualité bassesses humaines en milieu professionnel (flatterie, arrivisme, arrogance...). Malheureusement, le rythme de parution de ces gags a contraint l'auteur à se satisfaire parfois de banales et peu pertinentes tranches de vie, à tomber dans la facilité du running gag, faisant sonner creux et tourner en rond cette parodie. Dans ces moments faibles, ne restent alors pour le lecteur que des gags réchauffés décrivant d'iconoclastes personnages inventés ; les sourires s'effacent alors et laissent place aux regrets. Côté illustrations, le trait est gras et vigoureux à souhait, mais va souvent à l'essentiel. Le contre-point avec la ligne claire et très épurée des caricatures citées est une fort belle idée dynamisant la mise en page. Les envolées sont malheureusement minoritaires, mais que celles-ci sont belles !
BRZRKR
Pas grand chose à ajouter à l’avis de Paco, BRZRKR se révèle bien agréable à lire, une bonne surprise dans le genre bourrin. Pourtant je ne partais pas conquis, je me demandais dans quoi Matt Kindt s’était embarqué, plein d’appréhension sur la présence de Keanu Reeves au casting et un dessin que je trouve assez grossier au premier abord. L’entame de lecture s’est avéré efficace et donne d’entrée le ton, un cocktail d’action bien violente et sanglante, notre héros ne fera pas dans la finesse. Sympa mais un peu vide. Heureusement la suite s’étoffe tranquillement et accroche, la lecture passe gentiment au dessus du pas mal. Sur une idée assez basique (de l’acteur), le scénariste trouve la juste construction pour captiver. Il en est de même pour le graphisme, il s’appréhende finalement facilement et se révèle en parfaite adéquation avec le propos. De la bonne réalisation pour du bon divertissement typé action, ça reste cependant pour public averti, la violence y est vraiment décomplexée, si ça vous rebute inutile de jeter un œil, les amateurs se régaleront par contre. J’ai découvert peu de temps après Skybourne qui joue un peu dans le même registre mais niveau poussin. MàJ tomes 2 et 3 : Je baisse ma note finalement. Si le début de l’aventure m’avait intrigué, j’avais trouvé la mise place relativement astucieuse … je n’ai pas retrouvé cette magie dans la suite. Pire même, les péripéties ont commencé à me sembler lourdes et la tournure des événement ne m’a vraiment pas plu. Bref je ne cache pas ma déception à l’issue de la trilogie. De mon côté, on est passé d’un état petit plaisir coupable à un truc un peu vain, voir chiant. 2,5 Ça m’a bien refroidi pour découvrir d’autres aventures de notre héros.
Aldébaran
Lorsque je finis le 1er tome d'Aldébaran, je me demandais bien ce qui pouvait lui valoir autant d'éloges. En effet je n'étais pas du tout entré dans l'histoire et avais bien du mal à voir où Léo voulait nous emporter. Les caractères de Marc et Kim m'horripilaient et je trouvais les dessins bigrement mauvais car beaucoup trop figés. Par moment je n'arrivais même pas à savoir si Kim pleurait ou riait alors que l'histoire était assez claire sur ce point. Bref il n'était vraiment pas sûr que je continue ma lecture… Je décidais toutefois de poursuivre l'expérience, pour voir si l'histoire arriverait à prendre le dessus sur ma réticence visuelle. Bien m'en a pris car dès le 2ème tome l'histoire devient beaucoup plus claire et bien plus intéressante. Aldébaran se dévoile et on comprend la lutte se dessinant. Par la force des choses Kim et Marc évoluent et sont beaucoup moins centrés sur eux même. Ils deviennent plus sympathiques et on les suit avec plus de plaisir. Oui mais voilà le dessin lui n'évolue pas. Et si le bestiaire d'Aldébaran est bien fait, le dessin des personnages demeure un frein, certaines émotions étant franchement très mal retranscrites. Malgré ces critiques, je vais quand même me laisser tenter par la suite, Bételgeuse, histoire de découvrir un peu plus le monde imaginaire de Léo
Diana princesse des amazones
Pas grand choses à ajouter aux avis de mes prédécesseurs, un gentil album à destination des plus jeunes. Le récit va s’attacher à la jeunesse de Diana (future Wonder Woman) sur l’île des Amazones. Le cadre est bien rendu et l’aventure s’avère honnête (et peu donner l’envie d’approfondir la mythologie pour découvrir le personnage de Circé etc). On n’échappe pas aux bons sentiments mais le tout est plutôt maîtrisé. C’est accompagné d’un dessin fluide, lisible et coloré qui convient parfaitement au lectorat. Si j’ai bien noté quelques perspectives parfois hasardeuses, ça ne nuit en rien à la lecture.
Tsugai - Deamons of the Shadow Realm
La nouvelle série de dark fantasy par la même autrice que FullMetal Alchemist. Je n'ai jamais été un gros fan de FullMetal Alchemist malgré les qualités de cette série et, après avoir lu 4 tomes de Tsugai, j'ai à peu près les mêmes sentiments : je reconnais qu'il y a des qualités, mais je n’accroche pas trop. Parmi les bons points de la série, le dessin est élégant, il y a un bon mélange d'humour et de drame et aussi dès le début il y a des surprises dans le scénario. En effet, le début du premier chapitre laisse penser que l'action va se passer dans un monde de fantasy inspiré par le moyen-âge japonais....et puis soudainement il y a des hélicoptères et des types avec des fusils qui débarquent ! Malgré cela, je n'ai pas réussi à trouver la série passionnante à lire. Les jumeaux sont attachants, mais les autres me laissent indifférent. Les combats ne m'ont pas enthousiasmé, mais je pense que je suis devenu trop vieux pour ce type de shonen rempli de bastons. Il y aussi le fait que le récit est un peu complexe avec plein de personnages et c'est un peu dur de s'y retrouver si on n'est pas à fond dans l'histoire. J'ai lu les 4 premiers tomes et je pense que c'est assez pour moi. Je n'ai pas une envie folle d'en lire d'avantage pour connaitre toutes les questions qui restent en suspens. Je pense que les fans de l'autrice vont plus adorer que moi. Perso, j'aime mieux ses récits réalistes qui se passent à la campagne.
Frères du Japon
C'est avec Amer Béton que j'avais découvert tout le talent de Taiyo Matsumoto et son univers décalé. C'est à l'occasion de sa réédition par Delcourt que je découvre ce recueil . Ici point d'histoire au long cours, mais 9 courts récits façon nouvelles qui restent fidèles à la fantaisie et à la poésie particulière de l'auteur. Toujours aussi déroutantes de prime abord, ces histoires, souvent courtes n'en dégagent pas moins cette touche si singulière qui fait tout le charme du travail de Taiyo Matsumoto. Il aime les marges, les questionnements et l'évasion : l'onirisme et l'absurde prédominent traversant des personnages souvent en décalage ou en conflit avec notre dure réalité. Pour autant, si j'ai apprécié ces scénettes, je trouve qu'elles n'ont pas la force que des séries comme Amer Béton ou Number 5. A réserver pour les fans de l'auteur je pense, les autres risquent de ne pas y trouver leur compte.
Rue de la Grande Truanderie
Le Familistère de Guise est une utopie sociale qui a fonctionné pour de bon pendant près d'un siècle. Créée grâce à la fortune, à l'intelligence et au bon cœur de Jean-Baptiste Godin, il a offert un lieu d'habitation parfaitement équilibré et organisé à des centaines de familles ouvrières qui pouvaient bénéficier ainsi de l'accès aux bienfaits de la richesse sans être riches. JD Morvan prend pour base cette merveille d'architecture et de société pour imaginer une intrigue où l'une des protégées de Godin, issue du monde de la petite criminalité, va répliquer ce même concept de familistère au cœur de Paris pour créer une utopie de Cour des Miracles alimentée par le crime, s'attirant par là même la haine des plus radicaux soutiens du projet initial de Godin. C'est un scénario taillé sur mesure pour le dessinateur Romain Rousseaux Perin qui est issu du monde de l'architecture et de la sociologie. Si son dessin des personnages est simplement bien, ses représentations des bâtiments, intérieurs et extérieurs, et des vues de Paris et d'ailleurs sont purement impressionnantes. Cela commence par une vue épatante du Paris de 1861, puis plus tard une incroyable vue plongeante en fish-eye du familistère de la Truanderie. Et cela continue comme ça, avec un tel soin du détail dans les décors qu'on sent que l'auteur s'est véritablement fait plaisir. Rien que pour ça et pour que la (re)découverte du Familistère de Guise, cela vaut le coup de la lecture. L'intrigue pour sa part a la belle qualité de mettre en avant ce fameux endroit et la merveille architecturale et sociale qu'il représentait, malheureusement maintenue par une ressource économique qui ne pouvait pas être éternelle. Et c'est justement pour trouver une source de revenus inépuisable que JD Morvan et son personnage principal ont imaginé l'obtenir du crime organisé. S'ensuit une histoire de vengeance punitive, de kidnapping et d'hypnotisme qui est un peu plus tirée par les cheveux, notamment motivée par un fils de Jean-Baptiste Godin qui est présenté en personnage détestable (alors qu'a priori il n'était que simplement médiocre dans la vraie vie). On y trouve un peu trop de facilités qui rabaissent les bonnes qualités du reste de l'histoire et de l'idée même de la baser sur le concept de ces familistères. Il y a du donc du très bon et du moins bon dans cette série qui a toutefois la qualité de se terminer en deux tomes uniquement, lui évitant de trop s'éparpiller.
Switch Family
Ce n'est pas la première fois qu'on a une histoire d'un corps possédé par une autre personne (sans réfléchir, je pense déjà à Quartier lointain), mais à ma connaissance le première fois qu'on a une personne qui se retrouve dans le corps de quelqu'un de sa famille. C'est assez fluide, la découverte progressive de l'un et de l'autre se fait sans véritable heurt, même si au départ j'ai eu un peu de mal à bien saisir ce qu'il se passait. C'était peut-être dû à l'état de confusion de Tsumugi. La différence de caractères de la mère et du fils amène déjà des situations propices à de gros soucis -et à des révélations- pour la vie pas si rangée que ça d'Oki... Je trouve que les possibilités offertes par ce premier tome sont déjà intéressantes, et le fait que la série se termine en 4 opus est un bon point, et montre que Ryosuke Tanno a bien cerné (apriori) son sujet. Le dessin de son épouse Marie Sasano (dont je ne connais que Momo et le Messager du Soleil, qui m'a déçu) est plutôt agréable, même si parfois ses cases sont un peu chargées. Je lirai la suite avec plaisir et curiosité, pour avoir le fin mot de l'histoire.
L'Intranquille monsieur Pessoa
Délicat d'évaluer cette BD : un beau roman graphique sur la fin de vie de l'écrivain Pessoa. C'est élégant, d'une inattendue et précieuse légèreté, énigmatique... De belles qualités à l'image de l'artiste. Mais c'est aussi assez vain, sans véritable point de vue, avec une relative mise de côté de tout l'aspect littéraire (ce qui pourrait apparaître comme une faute professionnelle), et essentiellement basé sur la fin de vie de l'homme, même si l'on goûte l'ajout de quelques souvenirs malgré leur lourde visée psychanalytique. La BD est donc belle, mais le projet initial possiblement mauvais.
Les Piliers de la Terre
Adaptation de la saga historique et religieuse à grand succès. J'étais loin d'être le public visé et a priori peu à même d'apprécier cette série. Pourtant, j'ai lu les deux premiers tomes plutôt avec plaisir. Les complots et intrigues tiennent la route, les personnages ne me sont pas trop antipathiques malgré la foi omniprésente, les intrigues parallèles sont relativement correctement menées, même si les passages entre les unes et les autres sont abruptes et artificiels (comme toujours, défaut récurrent tant en littérature, cinéma, que BD ou série TV ; tout le monde ne peut pas s'appuyer sur le talent d'un Ben Hecht par exemple). Côté illustrations, c'est beau niveau décors, spectaculaire à l'occasion, moins côté personnages, avec ce style réaliste froid finalement attendu pour ce type d’œuvre. Pas certain que j'y revienne lors de la sortie des 4 prochains tomes, mais le job est fait et correctement.