Axel est vraiment un des auteurs les plus intéressants que publient les éditions Musardine/Dynamite. En effet, s’il produit bien des œuvres pour adultes, avec une sexualité mise en avant, j’ai retrouvé ici ce qui fait sa spécificité.
A savoir des personnages tout à fait ordinaires, « normaux », remarque valable pour leur plastique, leur âge ou leur sexualité. Ce parti pris rend crédible l’intrigue.
L’autre chose que l’on retrouve d’un album à l’autre, c’est ce dessin et cette colorisation très particuliers. Le rendu est un chouia statique, et c’est parfois un peu « granuleux ». Mais j’aime bien son travail.
J’ai juste été un peu étonné ici, car il semble avoir aussi utilisé des photos retouchées (je n’en suis pas sûr, mais le rendu y fait penser), ce qui m’intéresse moins.
L’histoire est elle plus classique. Un homme qui s’épanouit dans une relation amoureuse retrouve, alors que son père vient de décéder, une femme dont il était amoureux dans sa jeunesse. Cette rencontre l’amène à se poser des questions, et il semble prêt à céder à la tentation.
L’intrigue se laisse lire, mais elle m’a un peu laissé sur ma faim. Non pas par sa narration, très fluide et agréable. Mais plutôt par sa légèreté. J’ai eu le sentiment que manquait quelque chose de plus conclusif. Comme le héros, le lecteur reste dans l’expectative.
Une fin un peu frustrante donc, mais l’album se laisse lire plaisamment. Et les scènes de sexe sont, comme d’habitude pour Axel, très sensuelles.
Le Vincent en question, c’est un immigré italien, qui va raconter sa vie à une enquêtrice – d’origine italienne elle aussi. Au travers de cet exemple particulier, c’est un peu l’immigration des Ritals en général dont il est question, centrée ici sur la région parisienne (et Nanterre en particulier).
La trajectoire de Vincent est intéressante. Multipliant les petits boulots dans l’entre-deux guerre, il est adolescent durant la seconde guerre mondiale. Comme d’autres de ses camarades, à la suite de ses parents, il va s’engager dans la résistance communiste, au sein des FTP-Moi.
Si la narration est un peu trop « classique », la lecture de l’album se révèle quand même intéressante. Elle illustre un pan de l’histoire française, de son peuplement, et l’exemple de Vincent donne du corps au récit. C’est aussi une enquête sociale, qui montre l’engagement politique et les valeurs défendues par le monde ouvrier.
Histoire militaire, culturelle et sociale se mêlent plutôt bien ici.
J'avais décidé de tenter la lecture de ce dyptique en voyant qu'il portait le tag "transidentité" sur le site et qu'il n'était pas mal noté, j'ai donc été prise de curiosité et ai voulu voir ce qu'une romance transmasculine lycéenne dans une esthétique shojo pouvait bien donner.
Bon, bah petite déconvenue : ici, pas de transidentité, juste du saphisme et du travestissement. Quiconque regarderait mes habitudes de lectures me dirait que cela reste parfaitement dans mes goûts littéraires, mais il n'empêche que j'ai l'impression que l'on m'a menti sur la marchandise !
Bon, sujet de la transidentité mis à part, qu'en est-il de la romance ?
Elle ne m'a pas vraiment convaincue non plus. Trop classique, trop cul-cul à mon goût. Les histoires d'amour lycéens ne me parlent plus depuis un petit moment, mais même a l'époque où j'en lisais beaucoup je n'aurais sans doute pas été transcendée par cette histoire. J'ai eu l'impression qu'elle enchaînait toutes les étapes clichées de ce type d'histoire : la défense de l'élue de son cœur, la survie de la relation avec la longue distance, la rivalité amoureuse, la jalousie, ... Je n'ai pas ressenti une véritable différentiation avec d'autres récits du même genre et je n'ai pas suffisamment accroché aux personnages et à leur histoire pour tout de même apprécier la répétition d'un schéma narratif me plaisant.
Même le dessin ne m'a pas parlé plus que ça.
Je donne tout de même trois étoiles. Je pense que l'histoire, même si simple, peut le mériter.
(Note réelle 2,5)
Un recueil d'histoires d'horreur par Junji Ito qui fait partie de ces œuvres qui mettent en vedette le même personnage principal victime du surnaturel dans des histoires courtes.
Les récits sont basés sur une série de livres qui recueillent des témoignages de gens victimes de surnaturelles. Je ne sais pas à quel point Ito met ses propres inventions dans ses histoires. Comme souvent avec lui, la qualité des récits est variable. Globalement, c'est quand même sympathique à lire avec des histoires parfois surprenantes. Les seules qui sont sans grand intérêt sont les deux histoires de 4 pages qui sont très basiques vu le peu de place pour bien développer une histoire. En prime, il y a une histoire courte sans rapport avec Mimi comme bonus, qui est pas mal. Le dessin est du pur Ito.
En gros, ceux qui adorent l'auteur vont adorer l'album, ceux qui n’accrochent pas à lui peuvent passer leur chemin et les lecteurs qui comme moi trouvent qu'il est capable du meilleur comme du pire vont trouver que l'album est dans la moyenne de ce qu'il fait. Le genre d'album que j'emprunte une fois à la bibliothèque parce que si j'ai passé un bon moment, ce n'est pas une lecture marquante.
L’album se laisse lire, même si au final je suis un peu resté sur ma faim.
On est dans le cadre d’un western tardif (fin XIXème, au Wyoming), même si quelques clichés du genre y sont présents: le shérif à la botte du magnat local (et même cette couverture ultra classique, singeant les duels de rue – si ce n’est cette pioche qui remplace le colt).
Mais c’est un western qui bascule assez rapidement vers une sorte de polar, dans lequel Brugeas glisse une dimension sociale importante (une lutte des classes développée par des travailleurs immigrés tchèques voulant créer un syndicat, face au patron qui fait tout pour les en empêcher). Cette partie est intéressante, mais au fil de l’album elle s’estompe trop je trouve.
C’est toute la fin qui m’a un peu déçu d’ailleurs. Elle est un peu expédiée, bâclée, dans une violence qui fait perdre le fil de l’intrigue. Et il y a quelques facilités scénaristiques (autour de la professeure des enfants du magnat en particulier).
Le dessin et la colorisation de Mr Fab sont globalement bons, même si certains visages sont parfois moins réussis.
Au final, un honnête western, mais qui ne tient pas les promesses entrevues.
Note réelle 2,5/5.
Une série que j’ai emprunté au hasard, et qui m’a bien plu. Mais en lisant la fin du deuxième tome (pas du tout conclusif !), et en voyant que ma médiathèque ne possédait que ces deux tomes, j’ai cru à un abandon. C’est en découvrant la fiche de la série que je vois que la conclusion n’existe que dans une intégrale, qu’hélas je ne lirai peut-être jamais.
C’est dommage, car l’univers créé par Maret est plutôt original et intéressant. J’ai bien aimé les décors, les personnages, leur look. J’ai aussi apprécié certains dialogues amusants (les commentaires en off de « l’esprit » qui habite l’héroïne, Zanoo, mais aussi ceux très machistes et obsédés d’autres personnages). Zanoo d’ailleurs qui est la seule que je ne trouve pas belle – du moins son visage…
Bref, je suis sorti assez frustré de cette lecture, que j’ai quand même bien appréciée.
Dans ce monde de fantasy existent trois nations : celle des Anges, celle des Démons leurs ennemis, et la nation des animistes qui est coincée entre les deux. Dans celle-ci, les jeunes humains découvrent leur animal totem lors d'un rite de passage marquant leur transformation dans la forme humanoïde de cet animal, chacun ayant un rôle spécifique dédié au service de leur pays. Sauf que lorsque Kaël passe enfin ce rituel, aucun animal-totem ne s'offre à lui et il se retrouve avec le statut de Sans-totem, voué aux plus basses tâches de la société et au mépris de ses anciens pairs. Mais en réalité quelque chose s'est bien offert à lui, une entité différente qui va tenter de le corrompre.
C'est un récit de fantasy tous publics mais plutôt adressé aux jeunes lecteurs ados et préados. Cela se retrouve dans la légèreté de son ton mais aussi dans son dessin.
Le style de Kan-J est moderne, fait de nombreuses influences, franco-belge pour les décors et la mise en scène, manga pour les visages, et Disney pour l'aisance à représenter des personnages animaliers. C'est du bon boulot, avec une narration graphique claire et bien rythmée. J'aime beaucoup la représentation graphique de l'entité qui accompagne le héros et des ailes qu'elle lui donne. Seul les décors un peu trop souvent vides réduisent mon enthousiasme.
L'histoire est sympathique. Si elle part d'un concept assez original, avec cette nation coincée entre deux dangereuses rivales et ses habitants se transformant définitivement en leur animal totem, elle emprunte ensuite quelques sentiers convenus dans les récits de fantasy jeunesse. Certaines scènes et comportements de personnages sont très cousues de fil blanc. Difficile de ne pas soupirer devant le harcèlement caricatural que subit le héros (qui trouve toutefois plus tard une explication), ou devant la réaction des autorités qui sont comme par hasard au bon endroit au bon moment, devant le manichéisme des démons méchants par nature, ou encore devant les facilités scénaristiques qu'implique la révélation de fin d'album quand on pense aux pouvoirs de ses instigateurs et comment avec de tels capacités ils auraient pu faire les choses de manière bien moins alambiquée. Ces points un peu immatures laissent penser que le public visé est jeune. Mais malgré ces reproches, j'ai plutôt pris plaisir à la lecture de cet album et à me demander où les auteurs allaient nous mener.
Je lirai la suite avec plaisir.
Alors celle-là, elle ne figurait même pas sur ma wishlist, et pour cause : je n'ai vu aucun papier sur cette BD avant de la voir posée négligemment sur une vague pile chez mon bédéiste. Je l'ai empoignée et quelque chose s'est passé. On sent tout de suite qu’on a affaire à un truc qui sort des sentiers battus. Du coup, je suis partis avec (entre autres)…
Et c’est effectivement accrocheur, graphiquement parlant. Le trait est fin malgré ce brouillard gris omniprésent. Le jeu des couleurs y tient un rôle prépondérant. Le trait est agréable, fluide, mais c'est l’usage de cette couleur de cendres qui est absolument saisissante, en plus d’être fort à propos. On sent la braise fumante, l’odeur de brûlé, des bagnoles calcinées, des maisons ou ce qu'il en reste, du plastique fondu… En effet, on est y est, à Grozny, on erre sur ses ruines encore fumantes, et à travers la Tchétchénie ravagée. J’ai ressenti exactement la même chose qu’à la lecture de la Route version Larcenet, sortie récemment, de mordre moi-même la poussière. On retrouve aussi un petit je-ne-sais-quoi de Gipi, façon Notes pour une histoire de guerre. D'où peut-être un côté un peu scolaire qui colle au papier. Néanmoins, cette BD sent la braise et immerge son lecteur tout entier dans cette ambiance de guerre. Le tragique de certaines scènes ressort avec une force accrue, comme lorsque la mère s’écroule, terrassée par le désespoir : elle apparait littéralement transpercée par la douleur… Oui, il s'agit bien d'un road-trip cruel et funeste à travers ce pays qui eut le malheur d’essuyer les plâtres de la « présidence » de Vladimir Poutine.
Le scénario quant à lui est simple : une mère recherche sa fille perdue après l’invasion de l’armée russe. C’est dans les détails qu’il faut aller chercher la petite bête. En effet, il y a d'abord quelques longueurs narratives qui donnent le sentiment d’appuyer sur l’aspect ténébreux de l’histoire, et d'étirer un peu la sauce. Il n’y avait pas besoin de ça !
D’autre part, quelques maladresses graphiques font tout de même un peu tilter les yeux. Exemple le plus flagrant : sur la couverture même ! On y voit un portrait de la mère de Katia revêtue d'un survêt bleu et rouge dont elle a rabattu la capuche sur la tête. Sauf que ce n’est pas un survêt ! Et non ! La maman est habillée en imperméable, et sur la tête, c’est un fichu qu'elle porte ! Dommage !
Enfin, les dialogues restent assez systématiques, surtout ceux du jeune Malik, qui passe la plupart du temps à répéter « faut pas dire ça m’dame ! », ou l’une ou l’autre de ses variantes (« faut pas parler comme ça m’dame »…).
D’où cet étrange 3/5 néanmoins assorti d'un coup de cœur. Katya n’est pas une BD parfaite, mais elle déclenche un truc. Pour un premier essai, c’est quand même déjà pas mal. Antoine Schiffers semble bourré de talent, et devient donc un « auteur à suivre » comme on dit. Déjà, il propose quelque chose d’original, quelque chose d’assez aride qui plus est, certes. Faut quand même saluer la prise de risque ainsi que les réussites tout à fait remarquables qui jalonnent cette BD !
2.5
Encore une fois, j'ai eu un peu de difficulté à apprécier l'adaptation d'un roman de Jean Teulé en BD.
Je ne connaissais pas François Villon qui est un poète qui a eu une vie bien mouvementé et qui a marqué son époque en seulement quelques années avant de disparaitre par la suite. Il est un personnage historique intéressant, mais je pense que n'ai pas trop aimé comment est traité son histoire. Le scénario est décousu. J'ai déjà remarqué cela chez Teulé: on dirait qu'il se sert d'une figure historique pour décrire comment était la société de l'époque et il prend les pires travers de l'époque. Du coup parfois Villon semble n'êtres qu'un personnage parmi tant d'autres. Il faut dire aussi que ce dernier est au final assez peu attachant.
Le dessin est élégant, mais un peu froid. Il ne communique pas d'émotions ce qui a contribué au fait qu'au final je suis un peu indifférent à cette série.
J’avais lu et plutôt apprécié la précédente collaboration de ces deux auteurs, Le Pré derrière l'église, mais j’ai bien moins accroché avec cet album. Disons que mon ressenti personnel lorgnerait même vers les deux étoiles, mais j’arrondis aux trois étoiles car je pense que le lectorat est essentiellement jeunesse.
En effet, j’ai trouvé une bonne partie de l’intrigue et des dialogues un peu trop « gentils », parfois niaiseux. J’ai à plusieurs reprise eu l’impression de lire une adaptation Disney – avec ce couple de clebs protégeant leurs deux chiots (même en se proposant d’aller chercher à manger alors qu’à aucun moment dans l’album et leur long trip en Australie ils n’arrivent à becqueter !). Ou alors cette belle résidence, entourée d’un gazon anglais en plein désert australien !
Mais les plus jeunes peuvent y trouver leur compte.
D’abord parce que le dessin de Paty est chouette et dynamique, que ce soit pour toutes les bestioles que l’on croise, ou pour les rares humains de l’histoire (j’ai par contre moins aimé la colorisation).
Ensuite parce que Crisse glisse quand même quelques petites infos sur la culture aborigène, que les jeunes lecteurs peuvent découvrir.
Pas ma came c’est clair.
Note réelle 2,5/5.
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L'Éternité à deux
Axel est vraiment un des auteurs les plus intéressants que publient les éditions Musardine/Dynamite. En effet, s’il produit bien des œuvres pour adultes, avec une sexualité mise en avant, j’ai retrouvé ici ce qui fait sa spécificité. A savoir des personnages tout à fait ordinaires, « normaux », remarque valable pour leur plastique, leur âge ou leur sexualité. Ce parti pris rend crédible l’intrigue. L’autre chose que l’on retrouve d’un album à l’autre, c’est ce dessin et cette colorisation très particuliers. Le rendu est un chouia statique, et c’est parfois un peu « granuleux ». Mais j’aime bien son travail. J’ai juste été un peu étonné ici, car il semble avoir aussi utilisé des photos retouchées (je n’en suis pas sûr, mais le rendu y fait penser), ce qui m’intéresse moins. L’histoire est elle plus classique. Un homme qui s’épanouit dans une relation amoureuse retrouve, alors que son père vient de décéder, une femme dont il était amoureux dans sa jeunesse. Cette rencontre l’amène à se poser des questions, et il semble prêt à céder à la tentation. L’intrigue se laisse lire, mais elle m’a un peu laissé sur ma faim. Non pas par sa narration, très fluide et agréable. Mais plutôt par sa légèreté. J’ai eu le sentiment que manquait quelque chose de plus conclusif. Comme le héros, le lecteur reste dans l’expectative. Une fin un peu frustrante donc, mais l’album se laisse lire plaisamment. Et les scènes de sexe sont, comme d’habitude pour Axel, très sensuelles.
Ciao Vincent !
Le Vincent en question, c’est un immigré italien, qui va raconter sa vie à une enquêtrice – d’origine italienne elle aussi. Au travers de cet exemple particulier, c’est un peu l’immigration des Ritals en général dont il est question, centrée ici sur la région parisienne (et Nanterre en particulier). La trajectoire de Vincent est intéressante. Multipliant les petits boulots dans l’entre-deux guerre, il est adolescent durant la seconde guerre mondiale. Comme d’autres de ses camarades, à la suite de ses parents, il va s’engager dans la résistance communiste, au sein des FTP-Moi. Si la narration est un peu trop « classique », la lecture de l’album se révèle quand même intéressante. Elle illustre un pan de l’histoire française, de son peuplement, et l’exemple de Vincent donne du corps au récit. C’est aussi une enquête sociale, qui montre l’engagement politique et les valeurs défendues par le monde ouvrier. Histoire militaire, culturelle et sociale se mêlent plutôt bien ici.
Hana no breath
J'avais décidé de tenter la lecture de ce dyptique en voyant qu'il portait le tag "transidentité" sur le site et qu'il n'était pas mal noté, j'ai donc été prise de curiosité et ai voulu voir ce qu'une romance transmasculine lycéenne dans une esthétique shojo pouvait bien donner. Bon, bah petite déconvenue : ici, pas de transidentité, juste du saphisme et du travestissement. Quiconque regarderait mes habitudes de lectures me dirait que cela reste parfaitement dans mes goûts littéraires, mais il n'empêche que j'ai l'impression que l'on m'a menti sur la marchandise ! Bon, sujet de la transidentité mis à part, qu'en est-il de la romance ? Elle ne m'a pas vraiment convaincue non plus. Trop classique, trop cul-cul à mon goût. Les histoires d'amour lycéens ne me parlent plus depuis un petit moment, mais même a l'époque où j'en lisais beaucoup je n'aurais sans doute pas été transcendée par cette histoire. J'ai eu l'impression qu'elle enchaînait toutes les étapes clichées de ce type d'histoire : la défense de l'élue de son cœur, la survie de la relation avec la longue distance, la rivalité amoureuse, la jalousie, ... Je n'ai pas ressenti une véritable différentiation avec d'autres récits du même genre et je n'ai pas suffisamment accroché aux personnages et à leur histoire pour tout de même apprécier la répétition d'un schéma narratif me plaisant. Même le dessin ne m'a pas parlé plus que ça. Je donne tout de même trois étoiles. Je pense que l'histoire, même si simple, peut le mériter. (Note réelle 2,5)
Les Cauchemars de Mimi
Un recueil d'histoires d'horreur par Junji Ito qui fait partie de ces œuvres qui mettent en vedette le même personnage principal victime du surnaturel dans des histoires courtes. Les récits sont basés sur une série de livres qui recueillent des témoignages de gens victimes de surnaturelles. Je ne sais pas à quel point Ito met ses propres inventions dans ses histoires. Comme souvent avec lui, la qualité des récits est variable. Globalement, c'est quand même sympathique à lire avec des histoires parfois surprenantes. Les seules qui sont sans grand intérêt sont les deux histoires de 4 pages qui sont très basiques vu le peu de place pour bien développer une histoire. En prime, il y a une histoire courte sans rapport avec Mimi comme bonus, qui est pas mal. Le dessin est du pur Ito. En gros, ceux qui adorent l'auteur vont adorer l'album, ceux qui n’accrochent pas à lui peuvent passer leur chemin et les lecteurs qui comme moi trouvent qu'il est capable du meilleur comme du pire vont trouver que l'album est dans la moyenne de ce qu'il fait. Le genre d'album que j'emprunte une fois à la bibliothèque parce que si j'ai passé un bon moment, ce n'est pas une lecture marquante.
Colt & Coal
L’album se laisse lire, même si au final je suis un peu resté sur ma faim. On est dans le cadre d’un western tardif (fin XIXème, au Wyoming), même si quelques clichés du genre y sont présents: le shérif à la botte du magnat local (et même cette couverture ultra classique, singeant les duels de rue – si ce n’est cette pioche qui remplace le colt). Mais c’est un western qui bascule assez rapidement vers une sorte de polar, dans lequel Brugeas glisse une dimension sociale importante (une lutte des classes développée par des travailleurs immigrés tchèques voulant créer un syndicat, face au patron qui fait tout pour les en empêcher). Cette partie est intéressante, mais au fil de l’album elle s’estompe trop je trouve. C’est toute la fin qui m’a un peu déçu d’ailleurs. Elle est un peu expédiée, bâclée, dans une violence qui fait perdre le fil de l’intrigue. Et il y a quelques facilités scénaristiques (autour de la professeure des enfants du magnat en particulier). Le dessin et la colorisation de Mr Fab sont globalement bons, même si certains visages sont parfois moins réussis. Au final, un honnête western, mais qui ne tient pas les promesses entrevues. Note réelle 2,5/5.
Eden (Paquet)
Une série que j’ai emprunté au hasard, et qui m’a bien plu. Mais en lisant la fin du deuxième tome (pas du tout conclusif !), et en voyant que ma médiathèque ne possédait que ces deux tomes, j’ai cru à un abandon. C’est en découvrant la fiche de la série que je vois que la conclusion n’existe que dans une intégrale, qu’hélas je ne lirai peut-être jamais. C’est dommage, car l’univers créé par Maret est plutôt original et intéressant. J’ai bien aimé les décors, les personnages, leur look. J’ai aussi apprécié certains dialogues amusants (les commentaires en off de « l’esprit » qui habite l’héroïne, Zanoo, mais aussi ceux très machistes et obsédés d’autres personnages). Zanoo d’ailleurs qui est la seule que je ne trouve pas belle – du moins son visage… Bref, je suis sorti assez frustré de cette lecture, que j’ai quand même bien appréciée.
Kaël
Dans ce monde de fantasy existent trois nations : celle des Anges, celle des Démons leurs ennemis, et la nation des animistes qui est coincée entre les deux. Dans celle-ci, les jeunes humains découvrent leur animal totem lors d'un rite de passage marquant leur transformation dans la forme humanoïde de cet animal, chacun ayant un rôle spécifique dédié au service de leur pays. Sauf que lorsque Kaël passe enfin ce rituel, aucun animal-totem ne s'offre à lui et il se retrouve avec le statut de Sans-totem, voué aux plus basses tâches de la société et au mépris de ses anciens pairs. Mais en réalité quelque chose s'est bien offert à lui, une entité différente qui va tenter de le corrompre. C'est un récit de fantasy tous publics mais plutôt adressé aux jeunes lecteurs ados et préados. Cela se retrouve dans la légèreté de son ton mais aussi dans son dessin. Le style de Kan-J est moderne, fait de nombreuses influences, franco-belge pour les décors et la mise en scène, manga pour les visages, et Disney pour l'aisance à représenter des personnages animaliers. C'est du bon boulot, avec une narration graphique claire et bien rythmée. J'aime beaucoup la représentation graphique de l'entité qui accompagne le héros et des ailes qu'elle lui donne. Seul les décors un peu trop souvent vides réduisent mon enthousiasme. L'histoire est sympathique. Si elle part d'un concept assez original, avec cette nation coincée entre deux dangereuses rivales et ses habitants se transformant définitivement en leur animal totem, elle emprunte ensuite quelques sentiers convenus dans les récits de fantasy jeunesse. Certaines scènes et comportements de personnages sont très cousues de fil blanc. Difficile de ne pas soupirer devant le harcèlement caricatural que subit le héros (qui trouve toutefois plus tard une explication), ou devant la réaction des autorités qui sont comme par hasard au bon endroit au bon moment, devant le manichéisme des démons méchants par nature, ou encore devant les facilités scénaristiques qu'implique la révélation de fin d'album quand on pense aux pouvoirs de ses instigateurs et comment avec de tels capacités ils auraient pu faire les choses de manière bien moins alambiquée. Ces points un peu immatures laissent penser que le public visé est jeune. Mais malgré ces reproches, j'ai plutôt pris plaisir à la lecture de cet album et à me demander où les auteurs allaient nous mener. Je lirai la suite avec plaisir.
Katya
Alors celle-là, elle ne figurait même pas sur ma wishlist, et pour cause : je n'ai vu aucun papier sur cette BD avant de la voir posée négligemment sur une vague pile chez mon bédéiste. Je l'ai empoignée et quelque chose s'est passé. On sent tout de suite qu’on a affaire à un truc qui sort des sentiers battus. Du coup, je suis partis avec (entre autres)… Et c’est effectivement accrocheur, graphiquement parlant. Le trait est fin malgré ce brouillard gris omniprésent. Le jeu des couleurs y tient un rôle prépondérant. Le trait est agréable, fluide, mais c'est l’usage de cette couleur de cendres qui est absolument saisissante, en plus d’être fort à propos. On sent la braise fumante, l’odeur de brûlé, des bagnoles calcinées, des maisons ou ce qu'il en reste, du plastique fondu… En effet, on est y est, à Grozny, on erre sur ses ruines encore fumantes, et à travers la Tchétchénie ravagée. J’ai ressenti exactement la même chose qu’à la lecture de la Route version Larcenet, sortie récemment, de mordre moi-même la poussière. On retrouve aussi un petit je-ne-sais-quoi de Gipi, façon Notes pour une histoire de guerre. D'où peut-être un côté un peu scolaire qui colle au papier. Néanmoins, cette BD sent la braise et immerge son lecteur tout entier dans cette ambiance de guerre. Le tragique de certaines scènes ressort avec une force accrue, comme lorsque la mère s’écroule, terrassée par le désespoir : elle apparait littéralement transpercée par la douleur… Oui, il s'agit bien d'un road-trip cruel et funeste à travers ce pays qui eut le malheur d’essuyer les plâtres de la « présidence » de Vladimir Poutine. Le scénario quant à lui est simple : une mère recherche sa fille perdue après l’invasion de l’armée russe. C’est dans les détails qu’il faut aller chercher la petite bête. En effet, il y a d'abord quelques longueurs narratives qui donnent le sentiment d’appuyer sur l’aspect ténébreux de l’histoire, et d'étirer un peu la sauce. Il n’y avait pas besoin de ça ! D’autre part, quelques maladresses graphiques font tout de même un peu tilter les yeux. Exemple le plus flagrant : sur la couverture même ! On y voit un portrait de la mère de Katia revêtue d'un survêt bleu et rouge dont elle a rabattu la capuche sur la tête. Sauf que ce n’est pas un survêt ! Et non ! La maman est habillée en imperméable, et sur la tête, c’est un fichu qu'elle porte ! Dommage ! Enfin, les dialogues restent assez systématiques, surtout ceux du jeune Malik, qui passe la plupart du temps à répéter « faut pas dire ça m’dame ! », ou l’une ou l’autre de ses variantes (« faut pas parler comme ça m’dame »…). D’où cet étrange 3/5 néanmoins assorti d'un coup de cœur. Katya n’est pas une BD parfaite, mais elle déclenche un truc. Pour un premier essai, c’est quand même déjà pas mal. Antoine Schiffers semble bourré de talent, et devient donc un « auteur à suivre » comme on dit. Déjà, il propose quelque chose d’original, quelque chose d’assez aride qui plus est, certes. Faut quand même saluer la prise de risque ainsi que les réussites tout à fait remarquables qui jalonnent cette BD !
Je, François Villon
2.5 Encore une fois, j'ai eu un peu de difficulté à apprécier l'adaptation d'un roman de Jean Teulé en BD. Je ne connaissais pas François Villon qui est un poète qui a eu une vie bien mouvementé et qui a marqué son époque en seulement quelques années avant de disparaitre par la suite. Il est un personnage historique intéressant, mais je pense que n'ai pas trop aimé comment est traité son histoire. Le scénario est décousu. J'ai déjà remarqué cela chez Teulé: on dirait qu'il se sert d'une figure historique pour décrire comment était la société de l'époque et il prend les pires travers de l'époque. Du coup parfois Villon semble n'êtres qu'un personnage parmi tant d'autres. Il faut dire aussi que ce dernier est au final assez peu attachant. Le dessin est élégant, mais un peu froid. Il ne communique pas d'émotions ce qui a contribué au fait qu'au final je suis un peu indifférent à cette série.
Uluru
J’avais lu et plutôt apprécié la précédente collaboration de ces deux auteurs, Le Pré derrière l'église, mais j’ai bien moins accroché avec cet album. Disons que mon ressenti personnel lorgnerait même vers les deux étoiles, mais j’arrondis aux trois étoiles car je pense que le lectorat est essentiellement jeunesse. En effet, j’ai trouvé une bonne partie de l’intrigue et des dialogues un peu trop « gentils », parfois niaiseux. J’ai à plusieurs reprise eu l’impression de lire une adaptation Disney – avec ce couple de clebs protégeant leurs deux chiots (même en se proposant d’aller chercher à manger alors qu’à aucun moment dans l’album et leur long trip en Australie ils n’arrivent à becqueter !). Ou alors cette belle résidence, entourée d’un gazon anglais en plein désert australien ! Mais les plus jeunes peuvent y trouver leur compte. D’abord parce que le dessin de Paty est chouette et dynamique, que ce soit pour toutes les bestioles que l’on croise, ou pour les rares humains de l’histoire (j’ai par contre moins aimé la colorisation). Ensuite parce que Crisse glisse quand même quelques petites infos sur la culture aborigène, que les jeunes lecteurs peuvent découvrir. Pas ma came c’est clair. Note réelle 2,5/5.