Les derniers avis (46081 avis)

Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Sonar
Sonar

Après avoir lu le décevant Sunlight, je reviens à la collection Flesh & Bones de Glénat, et c'est un peu meilleur. D'une part, le scénario de Sylvain Runberg, sans être d'une originalité folle, se révèle d'une belle efficacité, et surtout, le dessin de Chee Yang Ong est vraiment magnifique ! Son trait extrêmement réaliste nous offre une élégance qui fait plaisir à contempler. Au niveau du scénario, malgré des personnages assez interchangeables (j'ai parfois eu du mal à bien en distinguer certains), le récit plonge à fond dans le mystère, dans une première moitié particulièrement convaincante. Puis, comme c'est souvent le cas, quand la nature de la menace commence à se préciser, le récit a tendance à retomber un peu. Il ne tombe clairement pas assez bas, et reste de qualité jusqu'à la fin, mais on revient sur un terrain un peu plus connu, je trouve ça légèrement dommage. Malgré ça, ça se laisse lire avec un vrai plaisir. L'atmosphère est prenante, et on tourne les pages sans jamais se forcer, en basculant peu à peu dans une horreur de plus en plus sanglante, bien aidé en cela par le somptueux dessin. Donc même si ça ne me restera sans doute pas des mois en mémoire, ça reste une bande dessinée très belle et agréable à lire. On prend toujours.

20/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Quintos
Quintos

Tiens, voilà un album d’Andreas qui ne joue pas sur son fantastique habituel, et qui se révèle aussi bien plus sage et « classique » qu’à l’habitude en ce qui concerne l’élaboration des planches. Rien de déstructuré ici – en tout cas on y trouve moins sa marque. Il nous donne une vision de la guerre d’Espagne – mais aussi par ricochet de la guerre tout simplement – assez noire, triste, désespérée. L’intrigue est assez linéaire. Durant la guerre d’Espagne, en 1937, nous suivons une dizaine de « volontaires » des brigades internationales, qui cherchent à rejoindre un village tenu par des Républicains. Du début jusqu’à la fin tout se passe mal, et ils meurent les uns après les autres, leur triste périple illustrant l’absurdité de la guerre. Leur petite équipe est aussi gangrénée par les différences de personnalité. En effet, du révolutionnaire exalté et « pur » à l’Américain qui n’y voit qu’une opportunité de carrière, en passant par la catholique qui se cherche, et quelques déçus de la vie cherchant une rédemption ou un idéal à défendre, les degrés d’engagement, les convictions politiques divergent singulièrement : la cohésion manque. Une vision pathétique. Andreas ne juge pas, aucun camp n’est stigmatisé ou mis en avant. C’est bien sa vision pessimiste qui domine ici. Un récit intéressant, mais qui manque quand même un peu de profondeur.

20/10/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Rebis
Rebis

C'est une BD que je classerais personnellement entre le "Pas mal" et le "Bof, sans plus". C'est assez dommage, j'aime beaucoup la couverture et ce qu'elle propose, mais l'intérieur m'a assez vite déçu. Je n'ai pas grand chose à reprocher au dessin, quoique je trouve certaines façons de représenter les physiques un peu en décalage avec le reste. C'est assez réaliste dans le traitement global et certains détails font du coup assez tâche (les trainées noires sous les yeux par exemple). Mais globalement, c'est un très bon dessin. J'ai eu plus de soucis avec l'histoire. Déjà, elle se déroule à la fois très lentement et très vite. Le temps s'étire dans le récit, faisant défiler des mois (ou des années, je n'ai pas trouvé ça très clair), tandis que le récit se déroule très lentement. Il ne se passe pas grand chose dans la première moitié de l'histoire qui est une mise en place pour la seconde partie du récit qui n'a pas le temps de bien se développer avant le final. Et c'est dommage, parce que certaines choses présentées ici aurait été intéressantes une fois plus développées. Le récit s'ouvre sur le cliché bien éculé des jeunes femmes traitées de sorcières et envoyées au bucher par une église méchante (cliché qui m'énerve de plus en plus, mais admettons), puis se poursuivant avec cet ostracisme d'un garçon albinos. Le récit est assez clair dans son traitement, opposant des méchants intolérants et des sorcières représentant clairement la diversité (sexuelle notamment). On est pas dans de la construction très fine, et l'opposition entre homme et femme vient renforcer ces images très tranchées. Je sais que le récit s'adresse avant tout aux plus jeunes, mais je trouve que le traitement est tellement peu fin qu'il en devient caricatural. Et l'excuse de la jeunesse n'est pas obligatoire, des récits jeunesses peuvent se construire plus finement aussi (je repense ici à Bergères Guerrières sur des thématiques similaires). Bref, je suis assez peu intéressé par le récit. Je trouve le message simpliste, trop même, et bien que la BD propose d'aborder des sujets que je trouve très pertinent, c'est assez léger dans le traitement. La question de l'opposition entre méchante église et gentilles sorcières n'a aucun fondement et la question du genre n'est même pas spécialement évoqué. C'est juste en filigrane et sans réelles interrogations de fond. Ça manque de corps, et lorsque je compare à d'autres lectures jeunesses que j'ai adoré, je trouve que "Rebis" est sympathique, sans grand plus. Pour plus jeune, sans doute.

19/10/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Grossir le ciel
Grossir le ciel

Un polar très (trop ?) classique. L'adaptation d'un roman de Franck Bouysse. Dans la campagne profonde des Cévennes, deux fermes isolées. Gus vit seul avec son chien dans l'une d'elle depuis la mort de sa mère. Sa vie va basculer après la découverte de traces de sang non loin de la ferme voisine, celle où vit le vieil Abel. Nous sommes en 2007, le journal télévisé annonce la mort de l'abbé Pierre. Il apparaîtra d'ailleurs à plusieurs reprises dans le récit, toujours dans les programmes télévisuels, il fera même une apparition dans le film "Les Cheyennnes" de John Ford. Des interventions qui ne font plus l'effet escompté depuis les révélations recentes d'agressions sexuelles (le roman date de 2014). Un polar sombre qui va faire resurgir des secrets de famille, le rythme est lent et l'ambiance façon bout du monde est bien rendue. Par contre les personnages ne m'ont pas convaincu, ils manquent de profondeur et le huis clos ne fait pas grimper la tension au fil des pages. Une lecture qui m'a moyennement captivé. La partie visuelle est très agréable à regarder. Un beau noir et blanc au trait crasseux agrémenté de gris pour le présent, il laissera la place sur quelques planches à un noir et blanc tranché au trait fin et anguleux pour nous dévoiler les secrets de famille. La couleur n'est pas absente, le rouge fera son apparition pour le sang et la violence, ainsi qu'un fond bleu pour les passages télévisuelles/imaginaires. Mais aussi quatre planches en couleurs pour les seuls bons moments de la jeunesse de Gus. Le point fort de cet album. Un polar recommandable.

19/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Mr. Deeds
Mr. Deeds

Une histoire étrange, intrigante, qui possède de réelles qualités. Mais aussi un gros défaut : l’album inaugural plante le lecteur, le laisse en plan, alors même que rien n’est expliqué. Quid de la pierre ? Des Stigmates qu’elle laisse sur les mains qui l’ont touchée ? Qui est ce personnage énigmatique qui suit nos héros ? Et qui est vraiment Mr Deeds, bricoleur de génie, sorte de nain à chapeau énorme ? Une histoire atrophiée, frustrante donc. Car l’ambiance mystérieuse est intéressante, et dessin et colorisation, simples mais eux-aussi emplis d’étrangeté, sont plutôt agréables. Du coup, cet album se révèle un peu vain, malgré ses qualités. Et les deux albums qui auraient dû compléter et clore l’histoire manquent cruellement pour apprécier cette lecture. On reste sur du fantastique bancal faute de « chute », et on ne comprend pas où cela allait nous mener. Mais, au vu de cet album, j’aurais bien aimé savoir ce que la fine équipe (Deeds au look improbable, Gary, voleur d’objets rares et Tani, la fille de la libraire, espiègle, forte tête, passionnée d’astronomie et de météorites) allait devenir. Des questions sans réponse. Note réelle 2,5/5.

19/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Casanova sous les Plombs de Venise
Casanova sous les Plombs de Venise

C’est une histoire intéressante, et relativement originale, mais qui m’a au final un peu laissé sur ma faim. Si le personnage de Casanova est bien au centre du récit – la série s’inspire d’ailleurs d’un de ses récits – on n’y retrouve pas ce qui a fait sa célébrité. Le côté séducteur flamboyant n’apparait qu’en filigrane (lorsqu’une ou deux anciennes maitresses essayent de plaider sa cause pour lui sauver la mise). En fait, mises à part l’introduction et les dernières cases, le récit est presque un huis-clos dans lequel nous suivons Casanova dans les geôles vénitiennes – geôles surnommées « Les Plombs donc (un dialogue nous en donne l’étymologie). Ce parti-pris est quelque peu original, mais un brin frustrant. Car, s’il permet de mettre en lumière -tout en restant tout le temps dans l’obscurité du cachot – certaines facettes de la personnalité de Casanova, mais aussi des aspects que je ne connaissais pas de la justice vénitienne, j’ai trouvé qu’il y avait des longueurs, que le récit peinait à renouveler l’intérêt du lecteur. Je suis quand même arrivé au bout sans vraiment m’ennuyer, et j’ai apprécié le dessin moderne et très lisible, y compris dans les cases les plus sombres (j’ai lu les trois tomes originaux, et ne sais pas ce qui a été modifié dans l’intégrale). Mais je n’y reviendrai pas, car il m’a manqué quelques petits à côtés, qui auraient pu dynamiser le récit, et donner plus de coffre au personnage de Casanova, dont on ne peut que deviner la force ici, sans vraiment la voir.

18/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Sans peur et sans pitié
Sans peur et sans pitié

C’est le premier tome de ce qui est annoncé comme un triptyque. Si le récit est essentiellement historique et militaire, les auteurs ont choisi d’y mêler une enquête policière – qui pour le moment reste quand même accessoire. En 1947 un homme a été tué à Paris, et deux inspecteurs de police recherchent son meurtrier. Pour cela ils interrogent deux de ses proches, comme lui anciens membres d’un régiment de tirailleurs marocains durant la seconde guerre mondiale. C’est ainsi que, sous couvert de répondre aux questions des enquêteurs, nos deux soldats racontent leur guerre, en commençant dans ce tome inaugural par la période qui va du débarquement américain en Afrique du nord de novembre 1942 à celui en Corse quelques mois plus tard. L’enquête policière fait vraiment prétexte pour le moment, uniquement là pour relancer les témoignages/flash-backs sur la guerre, l’amitié, etc. Un récit classique, sans surprise, que j’ai trouvé un peu mou pour le moment. Quant au dessin, il est lisible et fait le boulot, mais la colorisation manque de nuance. Un dossier historique complète le récit, ce qui relève un peu un plat qui pour l’heure manque un peu de saveur. A voir pour la suite… Note réelle 2,5/5.

18/10/2024 (modifier)
Couverture de la série La Longue Marche des Dindes
La Longue Marche des Dindes

Histoire bien sympathique d’un jeune homme en qui personne (ou presque) ne croit et qui décide de partir dans une épopée à travers les États-Unis pour vendre mille dindes. C’est une œuvre pleine de bons sentiments (à tel point que j’y ai trouvé une légère forme de manichéisme, mais pas forcément assez pour que j’en fasse un défaut notable). Les personnages sont simples mais fonctionnent bien, on s’attache à elleux et on veut les voir réussir dans leur entreprise. Entreprise commune puisque chacune des personnes accompagnant Simon partage son désir de faire ses preuves et surtout de (re)trouver sa place dans ce monde. C’est l’adaptation d’un livre jeunesse (que je n’ai pas lu donc je ne pourrais pas m’étendre sur la qualité de ladite adaptation). Un-e lecteur-ice adulte pourra facilement trouver la lecture plaisante mais c’est avant tout une œuvre qui s’adresse à la jeunesse (le message positif, lui, reste universel). C’est du bon, donc, mais j’avoue que je m’attendais à quelque chose d’un peu mieux (sans doute à cause de son prix à Angoulême et tous les avis positifs que j’ai pu voir ici). C’est bien fait, hein, j’insiste, mais il m’a quand-même manqué ce petit plus qui m’aurait fait passer la note à 4 étoiles. 3 étoiles, donc, mais un bon 3 étoiles.

18/10/2024 (modifier)
Couverture de la série On la trouvait plutôt jolie
On la trouvait plutôt jolie

Je suis un peu circonspect après ma lecture. J'avais lu le roman de Bussi qui m'avait bien plu par sa construction très typique de la façon de l'auteur avec un final qui rebat les cartes de votre lecture. En bon géographe Bussi se penche ici sur le dramatique parcours de Leyli ,une migrante Peule du Mali. Le récit s'organise autour de deux axes; un polar ramassé sur quatre jours et une odyssée migratoire qui s'étale sur plus de 20 ans. Cette distorsion du temps entre les deux récits fait entièrement partie de la construction complexe de l'histoire. Alessandra est un spécialiste des récits de femmes africaines. Cette adaptation lui convient parfaitement bien et il suit avec brio le roman. Il est impossible de rentrer dans les détails sans divulguer ce qui fait le sel du roman mais l'image imposée par le medium BD est une gageure pour respecter le mystère de l'intrigue. Mes réserves ne tiennent pas tant au travail d' Alessandra qu'au fond de la fiction proposée par Bussi mis fortement en valeur par Alessandra. Si je compare avec l'excellent L'Odyssée d'Hakim je ne m'y retrouve pas. Hakim nous livrait un récit de l'intérieur tout en crédibilité, en abnégation sans sensiblerie ni mélo et encore moins de plaintes même dans les pires situations. Ici j'ai eu l'impression de lire une fiction extérieure qui se plaisait à ajouter le pire sur le pire à tel point qu'à la fin je me suis détaché des personnages. Le discours est uniquement négatif et plaintif oubliant au passage le travail des dizaines de milliers de professionnels ou bénévoles (voire plus) qui assurent l'accueil des étrangers en France. Pour dramatique que soit le parcours de Leyli j'ai eu du mal à adhérer à son récit. Le graphisme d'Alessandra garde toujours ses particularités qui font de ses aquarelles un vrai plaisir des yeux. Une bonne lecture polar mais j'ai préféré de loin Fabien Toulmé dans son approche sur la thématique migratoire.

18/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Songe d’une nuit ambrée
Songe d’une nuit ambrée

Amateur de bières… pardon, GRAND amateur de bières, je n’ai pas su résister à l’appel de cette nuit ambrée présentée comme le pendant houblonné des Gouttes de Dieu. Après le premier tome, je suis partant pour une deuxième tournée. Certes, on ne retrouve pas le même niveau que dans Les Gouttes de Dieu mais, en partant du principe qu’il s’agit ici d’une œuvre de commande (c’est l’éditeur qui a présenté ce sujet aux auteurs et non l’inverse), je trouve que les auteurs ont réussi à construire un scénario efficace. Les trois personnages centraux sont complémentaires et attachants et leur présence au sein du récit semble naturelle alors qu’ils présentent des profils bien différents. L’histoire évolue, permet de nous présenter des bières a priori intéressantes et une petite intrigue semble vouloir naitre. Au niveau documentaire, la majeure partie des bières présentées sont locales (et donc japonaises). Si on s’y connait, ce n’est pas vraiment un handicap. Au contraire, les explications données nous permettent de voir vers quel type de bière les bières bues tendent et, par là même, de comprendre le plaisir ressenti par les consommateurs. Les accords mets-bières, qui sont au centre du récit, par leurs connotations profondément japonaises, sont parfois difficiles à juger mais j’aime bien ce petit côté exotique. Mon seul bémol vient de l’enthousiasme parfois excessif et caricatural des personnages… mais bon, à force de lire des mangas, je finis par m’y habituer, et cette série n’est certainement pas la pire dans le genre. Au niveau du dessin, c’est soigné mais pas vraiment original. Le trait est classique pour le genre, facile à lire, avec des personnages aux faciès très expressifs. Rien de folichon au niveau des décors mais on n’a pas l’impression de lire du vide. Pas mal, quoi mais en rien révolutionnaire. Chaque chapitre se clôt sur une petite fiche didactique qui permet d’un peu creuser un des sujets abordés. Ces fiches, qui se résument à une petite page, sont bien réalisées et apportent un plus au niveau du documentaire. En résumé, et sans rivaliser avec les meilleures séries thématiques du genre, voici une petite série sans prétention plutôt bien réalisée et qui donne soif (avec modération, bien entendu).

18/10/2024 (modifier)