Ce n'est pas l'ouvrage sur le Blues que j'ai le plus apprécié. Comme je ne connais pratiquement pas cette musique, j'aime bien me plonger dans son histoire à travers les séries BD. Je l'ai déjà écrit, le Blues se prête particulièrement bien au roman graphique. C'est porteur d'une thématique débordante d'injustice sociale, de solidarité communautaire, d'aventure et de souffrance . Le Blues est une lutte pacifique grâce à l'art. C'est toute l'image de la communauté Afro-Américaine qui en sort grandie par le parcours de ces musiciens. Ici j'ai trouvé que le récit de Bud Leroy était plus en surface sur ces sujets. La place du fantastique dans le récit m'est apparu trop importante. Sa progression musicale et les difficultés pour se faire un nom sous-évaluées. Cela donne une narration qui manque de fluidité et de cohérence à mes yeux.
J'ai retrouvé le trait de Van Linthout que j'avais particulièrement apprécié dans Mojo. Toutefois j'ai moins goûté cette surabondance de lavis et de crayonnés. Evidemment le N&B reste presque un must pour ce type de récit. Cela donne l'ambiance adéquat qui résonne avec la musique.
Une lecture rapide et agréable mais qui ne m'a pas apporté autant d'émotions que souhaité .
Sol-13 se déroule dans le même univers que L'Ange aux ailes de lumière, qui était l'adaptation d'une nouvelle de SF écrite par Julia Verlanger en 1978, mais c'est là une œuvre inédite du scénariste de l'adaptation en BD de cette dernière. On y retrouve le même cadre de space opera et quelques personnages dont le même héros masculin.
Cela se passe dans un univers où les Terriens forment une société spatiale évoluée et ont mis en place une organisation chargée d'aller prendre contact puis d'intégrer des mondes humains moins avancés sur le plan technologique. Notre héros est un agent vétéran de cette organisation envoyés sur une planète au secours d'une de ses anciennes élèves qui y a émis un message de secours. Là, il va découvrir une civilisation humaine réduite en esclavage par une race indigène sous-marine plus évoluée.
Comme pour L'Ange aux ailes de lumière, même si la BD est toute récente, le cadre de son récit fait très daté. C'est une histoire de SF et d'action qui aurait été vraiment dans son élément dans les années 70 mais parait largement déjà-vu et cliché de nos jours. Le look du héros, homme d'action au bandeau qui retient les cheveux en est le symbole caricatural. Ceci dit, hormis son look, le reste du dessin est de bonne qualité, propre et efficace.
Le ton est très sérieux, sans la touche de légèreté et d'humour de séries plus modernes, et malgré les notions de diplomacie et de retenue que le héros tentaient d'inculquer à ses élèves, la solution qui va se révéler quasi immédiate pour résoudre la situation locale sera de refuser les ordres de la hiérarchie, de lancer une rébellion et de combattre, tuer et détruire les méchants aliens. C'est très désuet, très manichéen, et très tourné vers l'action, comme de la SF à l'ancienne où les héros canardent les méchants car ils savent que leur position est celle du sauveur supérieur qui vient aider les faibles indigènes... avec un bon lot de simplification et de facilités scénaristiques.
Très désuet donc, mais suffisamment rythmé pour maintenir l'intérêt et souhaiter voir comment les choses vont se dérouler. De quoi passer un moment de lecture pas désagréable pour les amateurs de SF d'action et d'aventure à l'ancienne, mais sans y chercher grand chose de novateur.
J’ai ressenti la lecture de cet album comme une sorte de parenthèse hors du temps, une agréable promenade au bord de la Loire.
Il y a certes plus exotique comme destination pour s’évader, mais pour ma part le charme a opéré et je me suis sentie vraiment dépaysée. Il faut dire que les nombreuses cases de toute beauté qui posent le décor invitent à la contemplation, semblent suspendre le temps.
L’histoire quant à elle, si elle n’a rien d’extraordinaire, se suit avec intérêt. J’ai aimé les personnages, leur rencontre, leurs interactions. Étienne Davodeau trouve le ton juste pour mener son histoire, et offre à la Loire un rôle à part entière.
Un album avec beaucoup de charme.
Graphiquement parlant, c'est une belle BD, un plaisir à regarder, dans un style personnel et efficace.
Le début de l'histoire m'a semblé lentounet, puis le rythme devient plus vif, avec une fin que je qualifierai de trop rapide.
Il faut mettre la vraisemblance de côté quand on aborde cette BD. Bien des réactions et des faits sont peu probables, voire incongrus. La morale traditionnelle est royalement aux abonnées absentes. En reste une autre (morale) que le lecteur extirpera de lui-même des pages qu'il vient de lire.
Je reconnais avoir été un peu déçu par la fin, je m'attendais à mieux et à autre chose, mais dans l'ensemble, ce fut une bonne lecture, dotée d'un scénario peu crédible mais jouissif à sa façon.
Moi aussi, je pense que le personnage de l'écrivain est une franche réussite. Il y aurait à tirer une autre histoire avec celui-ci.
Une lecture assez rapide (quasi muette) et pas désagréable, mais qui m’a néanmoins laissé un petit peu sur ma faim.
Le dessin et la colorisation sont plutôt réussis. De très belles planches, Matias Bergara s’est vraiment fait plaisir (et a fait partager ce plaisir au lecteur).
C’est l’histoire que j’ai eu un peu plus de mal à appréhender, donc à apprécier. Elle est quasi muette, au point qu’à un moment je me suis même demandé pourquoi un traducteur était crédité (les très rares bulles usent d’un langage à l’alphabet inconnu et inventé pour l’occasion). Mais à trois ou quatre reprises les chapitres sont entre-coupés d’un court texte, plutôt poétique – il n’explique pas grand-chose.
L’intrigue m’est apparu assez linéaire – un très long voyage d’une gamine semé d’embûches et de gros dangers, l’héroïne étant accompagnée et protégée par un guerrier (ou une guerrière ?) embarqué dans une sorte de gros robot ou d’exosquelette. Cela donne lieu à de multiples scènes de combats, qui contrastent avec les longues scènes où l’on traverse des paysages étranges – et souvent très beaux.
Mais certaines scènes de combats ne sont pas toujours très claires, et la construction des planches (souvent loin du traditionnel gaufrier) dynamise certes la lecture, mais elle accentue aussi un peu la confusion.
Bref, si j’ai saisi le long voyage, dans les détails certaines choses m’ont sans doute échappé, d’où ma relative frustration.
Poker est une série détente qui surfe sur la mode de ce jeu très médiatisé. Comme le poker seul ne suffit pas à construire un scénario suffisamment dynamique et attractif Derrien y adjoint une histoire de vengeance autour de parents assassinés par une mystérieuse organisation puissante, secrète et criminelle. Mark, BG de service classiquement frondeur, devra gravir les échelons du gotha du poker pour espérer s'approcher de la vérité et de la vengeance. Pendant ce temps une (pas si) mystérieuse tueuse dégomme à tour de rôle les membre de l'organisation ( pas si puissante en fait pour se protéger). C'est un scénario cousu de fil blanc qui se lit sans déplaisir mais qui n'apporte pas de réelle surprise. Les auteurs installent leurs actions dans un monde de luxe, de strass et de belles filles ce qui est toujours efficace commercialement.
Un petit 3
Un one-shot sur Harley Quinn par les auteurs de la série comics Harley Quinn des années 2010, ce qui veut dire qu'il y a des personnages de cette série qui apparaissent. Les lecteurs qui ne connaissent l'univers de Batman qu'au travers les films et les dessins animés risquent d'être un peu perdus et ne pas comprendre certaines références, notamment pourquoi Harley ne vit pas à Gotham. Donc contrairement à d'autres one-shot que sort DC depuis quelques années, je ne pense pas que c'est une lecture pour un lecteur novice qui veut juste lire une aventure avec des persos de Batman, je pense que c'est pour les fans de comics avant tout.
Harley Quinn doit retourner à Gotham pour se venger d'un criminel qui a fait du mal à elle et ses amis de New York, mais c'est risqué pour elle d'être à Gotham à cause de son ancien petit ami le Joker et elle attire l'attention du groupe de super-héroïnes les Birds of Prey qui veulent qu'elle dégage tout de suite de Gotham, mais évidemment personne ne peut contrôler Harley Quinn et elle va foutre le bordel.
On retrouve les forces et les faiblesses. C'est une histoire divertissante qui n'a pas peur de ne pas se prendre au sérieux, mais parfois l'humour est un peu lourdingue. Il y a des bonnes idées, mais j'ai aussi trouvé que le scénario était souvent un peu décousu et aussi un peu laborieux. Il y a un élément du scénario que j'ai bien aimé qui n'arrive qu'au milieu de l'album. Quant au dessin, je l'ai bien aimé sauf pour le look du Sphinx que je n'ai pas trop aimé.
À lire si on a bien aimé suivre les aventures en comics d'Harley Quinn.
Avant Les Oiseaux en bande dessinée, Les Insectes en bande dessinée ou encore Les Animaux Marins en bande dessinée, il y avait Les Dinosaures en bande dessinée, une série destinée à faire découvrir et livrer plein d'anecdotes instructives sur les fameux reptiles tout en ponctuant l'ensemble de gags à presque toutes les cases.
C'est une série sympa, mêlant humour et pédagogie de manière plutôt réussie. Le graphisme humoristique est agréable, bien que parfois répétitif. Comme dans les autres albums de cette collection, on trouve des petites fiches documentaires et bien synthétiques à la fin des planches, qui sont à la fois informatives et ludiques. Autant certains points abordés sont bien connus des amateurs de dinosaures, autant nombre d'anecdotes sont plus rares et instructives. A noter aussi que l’intégration des découvertes relativement récentes sur les dinosaures apporte une certaine valeur ajoutée.
Les chutes de gags ne sont pas terribles mais la BD est tout de même amusante car l'humour est plus ou moins présent tout au long des planches. Il réside dans des situations cocasses, des dialogues plutôt bien trouvés mais aussi dans les bouilles amusantes des dinosaures.
C’est une lecture agréable, bien construite pour un public jeune et curieux.
Nouveau spin-off de l'univers de l'Incal, celui-ci se focalise sur le Capitaine Kaimann rencontré dans Avant l'Incal et comme la plupart de ces spin-off... il ne respecte la continuité ni de celui-ci ni de L'Incal lui-même. En effet, là encore, la fin de L'Incal est ignorée, remplacée par un futur lointain n'ayant rien à voir avec celui d'aucune de ces autres séries, et le parcours du Kaimann de Avant l'Incal est lui aussi occulté, la rencontre avec Louz étant ici inexistante. Et je ne parle pas de ces personnages qui jurent "Par l'Incal !" Alors qu'ils n'ont aucune raison de connaitre son existence.
Toutefois, il faut admettre que le personnage de Kaimann est ici bien respecté et qu'il a une certaine classe. On retrouve le capitaine pirate lyrique et élégant, torturé par sa mutation tandis qu'il combat pour l'honneur. Le scénario présente même des éléments extravagants, outrés et à la limite du risible sans vraiment tomber dedans qui rappellent les scénarios de Jodorowsky. On est bien dans l'univers de l'Incal.
Le dessin est aussi très bien, maîtrisé et efficace. C'est joli et bien fait, comme un bon comics de SF.
L'intrigue, pour sa part, est très bien jusqu'à la moitié de l'album puis devient un peu plus ennuyeuse au-delà, une fois que le héros s'enferre dans son obsession quitte à en oublier le monde qui l'entoure, et tandis que la fatalité s'abat sur sa promise du futur. Toute la fin m'a plutôt ennuyé et c'est dommage car le départ promettait mieux.
Cela reste un plutôt bon spin-off, mais largement dispensable.
Une lecture enrichissante.
Robin Walter nous plonge dans le milieu du football au travers les émissions de télévision "Transversale". Émission que je ne connaissais pas.
Des récits instructifs, mais la narration est verbeuse, Robin Walter doit faire rentrer ces documentaires sur 4 pages (1 seul sur 6 pages).
On pourra aussi regretter que 2 chapitres seulement se tournent sur des personnages féminins.
Je pensais bien connaître l'Histoire du football, mais je dois avouer que non, j'ai beaucoup appris.
Une BD qui fait voyager, d'abord géographiquement de l'Amérique du Sud à l'Europe et ensuite dans le temps, de 1930 à nos jours.
Le football et le sport en général sont le terrain de "jeux" des enjeux politiques, de l'homophobie, de l'intégration des flux migratoires, de la résistance, des excès et de la place de la femme. Un reflet de notre monde sur des sujets de société.
Graphiquement c'est pas exceptionnel, ça fait le taf, rien de plus.
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Conquistador (Van Linthout)
Ce n'est pas l'ouvrage sur le Blues que j'ai le plus apprécié. Comme je ne connais pratiquement pas cette musique, j'aime bien me plonger dans son histoire à travers les séries BD. Je l'ai déjà écrit, le Blues se prête particulièrement bien au roman graphique. C'est porteur d'une thématique débordante d'injustice sociale, de solidarité communautaire, d'aventure et de souffrance . Le Blues est une lutte pacifique grâce à l'art. C'est toute l'image de la communauté Afro-Américaine qui en sort grandie par le parcours de ces musiciens. Ici j'ai trouvé que le récit de Bud Leroy était plus en surface sur ces sujets. La place du fantastique dans le récit m'est apparu trop importante. Sa progression musicale et les difficultés pour se faire un nom sous-évaluées. Cela donne une narration qui manque de fluidité et de cohérence à mes yeux. J'ai retrouvé le trait de Van Linthout que j'avais particulièrement apprécié dans Mojo. Toutefois j'ai moins goûté cette surabondance de lavis et de crayonnés. Evidemment le N&B reste presque un must pour ce type de récit. Cela donne l'ambiance adéquat qui résonne avec la musique. Une lecture rapide et agréable mais qui ne m'a pas apporté autant d'émotions que souhaité .
Sol-13
Sol-13 se déroule dans le même univers que L'Ange aux ailes de lumière, qui était l'adaptation d'une nouvelle de SF écrite par Julia Verlanger en 1978, mais c'est là une œuvre inédite du scénariste de l'adaptation en BD de cette dernière. On y retrouve le même cadre de space opera et quelques personnages dont le même héros masculin. Cela se passe dans un univers où les Terriens forment une société spatiale évoluée et ont mis en place une organisation chargée d'aller prendre contact puis d'intégrer des mondes humains moins avancés sur le plan technologique. Notre héros est un agent vétéran de cette organisation envoyés sur une planète au secours d'une de ses anciennes élèves qui y a émis un message de secours. Là, il va découvrir une civilisation humaine réduite en esclavage par une race indigène sous-marine plus évoluée. Comme pour L'Ange aux ailes de lumière, même si la BD est toute récente, le cadre de son récit fait très daté. C'est une histoire de SF et d'action qui aurait été vraiment dans son élément dans les années 70 mais parait largement déjà-vu et cliché de nos jours. Le look du héros, homme d'action au bandeau qui retient les cheveux en est le symbole caricatural. Ceci dit, hormis son look, le reste du dessin est de bonne qualité, propre et efficace. Le ton est très sérieux, sans la touche de légèreté et d'humour de séries plus modernes, et malgré les notions de diplomacie et de retenue que le héros tentaient d'inculquer à ses élèves, la solution qui va se révéler quasi immédiate pour résoudre la situation locale sera de refuser les ordres de la hiérarchie, de lancer une rébellion et de combattre, tuer et détruire les méchants aliens. C'est très désuet, très manichéen, et très tourné vers l'action, comme de la SF à l'ancienne où les héros canardent les méchants car ils savent que leur position est celle du sauveur supérieur qui vient aider les faibles indigènes... avec un bon lot de simplification et de facilités scénaristiques. Très désuet donc, mais suffisamment rythmé pour maintenir l'intérêt et souhaiter voir comment les choses vont se dérouler. De quoi passer un moment de lecture pas désagréable pour les amateurs de SF d'action et d'aventure à l'ancienne, mais sans y chercher grand chose de novateur.
Loire
J’ai ressenti la lecture de cet album comme une sorte de parenthèse hors du temps, une agréable promenade au bord de la Loire. Il y a certes plus exotique comme destination pour s’évader, mais pour ma part le charme a opéré et je me suis sentie vraiment dépaysée. Il faut dire que les nombreuses cases de toute beauté qui posent le décor invitent à la contemplation, semblent suspendre le temps. L’histoire quant à elle, si elle n’a rien d’extraordinaire, se suit avec intérêt. J’ai aimé les personnages, leur rencontre, leurs interactions. Étienne Davodeau trouve le ton juste pour mener son histoire, et offre à la Loire un rôle à part entière. Un album avec beaucoup de charme.
Monsieur Apothéoz
Graphiquement parlant, c'est une belle BD, un plaisir à regarder, dans un style personnel et efficace. Le début de l'histoire m'a semblé lentounet, puis le rythme devient plus vif, avec une fin que je qualifierai de trop rapide. Il faut mettre la vraisemblance de côté quand on aborde cette BD. Bien des réactions et des faits sont peu probables, voire incongrus. La morale traditionnelle est royalement aux abonnées absentes. En reste une autre (morale) que le lecteur extirpera de lui-même des pages qu'il vient de lire. Je reconnais avoir été un peu déçu par la fin, je m'attendais à mieux et à autre chose, mais dans l'ensemble, ce fut une bonne lecture, dotée d'un scénario peu crédible mais jouissif à sa façon. Moi aussi, je pense que le personnage de l'écrivain est une franche réussite. Il y aurait à tirer une autre histoire avec celui-ci.
Saison de sang
Une lecture assez rapide (quasi muette) et pas désagréable, mais qui m’a néanmoins laissé un petit peu sur ma faim. Le dessin et la colorisation sont plutôt réussis. De très belles planches, Matias Bergara s’est vraiment fait plaisir (et a fait partager ce plaisir au lecteur). C’est l’histoire que j’ai eu un peu plus de mal à appréhender, donc à apprécier. Elle est quasi muette, au point qu’à un moment je me suis même demandé pourquoi un traducteur était crédité (les très rares bulles usent d’un langage à l’alphabet inconnu et inventé pour l’occasion). Mais à trois ou quatre reprises les chapitres sont entre-coupés d’un court texte, plutôt poétique – il n’explique pas grand-chose. L’intrigue m’est apparu assez linéaire – un très long voyage d’une gamine semé d’embûches et de gros dangers, l’héroïne étant accompagnée et protégée par un guerrier (ou une guerrière ?) embarqué dans une sorte de gros robot ou d’exosquelette. Cela donne lieu à de multiples scènes de combats, qui contrastent avec les longues scènes où l’on traverse des paysages étranges – et souvent très beaux. Mais certaines scènes de combats ne sont pas toujours très claires, et la construction des planches (souvent loin du traditionnel gaufrier) dynamise certes la lecture, mais elle accentue aussi un peu la confusion. Bref, si j’ai saisi le long voyage, dans les détails certaines choses m’ont sans doute échappé, d’où ma relative frustration.
Poker
Poker est une série détente qui surfe sur la mode de ce jeu très médiatisé. Comme le poker seul ne suffit pas à construire un scénario suffisamment dynamique et attractif Derrien y adjoint une histoire de vengeance autour de parents assassinés par une mystérieuse organisation puissante, secrète et criminelle. Mark, BG de service classiquement frondeur, devra gravir les échelons du gotha du poker pour espérer s'approcher de la vérité et de la vengeance. Pendant ce temps une (pas si) mystérieuse tueuse dégomme à tour de rôle les membre de l'organisation ( pas si puissante en fait pour se protéger). C'est un scénario cousu de fil blanc qui se lit sans déplaisir mais qui n'apporte pas de réelle surprise. Les auteurs installent leurs actions dans un monde de luxe, de strass et de belles filles ce qui est toujours efficace commercialement. Un petit 3
Harley Quinn & Birds Of Prey
Un one-shot sur Harley Quinn par les auteurs de la série comics Harley Quinn des années 2010, ce qui veut dire qu'il y a des personnages de cette série qui apparaissent. Les lecteurs qui ne connaissent l'univers de Batman qu'au travers les films et les dessins animés risquent d'être un peu perdus et ne pas comprendre certaines références, notamment pourquoi Harley ne vit pas à Gotham. Donc contrairement à d'autres one-shot que sort DC depuis quelques années, je ne pense pas que c'est une lecture pour un lecteur novice qui veut juste lire une aventure avec des persos de Batman, je pense que c'est pour les fans de comics avant tout. Harley Quinn doit retourner à Gotham pour se venger d'un criminel qui a fait du mal à elle et ses amis de New York, mais c'est risqué pour elle d'être à Gotham à cause de son ancien petit ami le Joker et elle attire l'attention du groupe de super-héroïnes les Birds of Prey qui veulent qu'elle dégage tout de suite de Gotham, mais évidemment personne ne peut contrôler Harley Quinn et elle va foutre le bordel. On retrouve les forces et les faiblesses. C'est une histoire divertissante qui n'a pas peur de ne pas se prendre au sérieux, mais parfois l'humour est un peu lourdingue. Il y a des bonnes idées, mais j'ai aussi trouvé que le scénario était souvent un peu décousu et aussi un peu laborieux. Il y a un élément du scénario que j'ai bien aimé qui n'arrive qu'au milieu de l'album. Quant au dessin, je l'ai bien aimé sauf pour le look du Sphinx que je n'ai pas trop aimé. À lire si on a bien aimé suivre les aventures en comics d'Harley Quinn.
Les Dinosaures en bande dessinée
Avant Les Oiseaux en bande dessinée, Les Insectes en bande dessinée ou encore Les Animaux Marins en bande dessinée, il y avait Les Dinosaures en bande dessinée, une série destinée à faire découvrir et livrer plein d'anecdotes instructives sur les fameux reptiles tout en ponctuant l'ensemble de gags à presque toutes les cases. C'est une série sympa, mêlant humour et pédagogie de manière plutôt réussie. Le graphisme humoristique est agréable, bien que parfois répétitif. Comme dans les autres albums de cette collection, on trouve des petites fiches documentaires et bien synthétiques à la fin des planches, qui sont à la fois informatives et ludiques. Autant certains points abordés sont bien connus des amateurs de dinosaures, autant nombre d'anecdotes sont plus rares et instructives. A noter aussi que l’intégration des découvertes relativement récentes sur les dinosaures apporte une certaine valeur ajoutée. Les chutes de gags ne sont pas terribles mais la BD est tout de même amusante car l'humour est plus ou moins présent tout au long des planches. Il réside dans des situations cocasses, des dialogues plutôt bien trouvés mais aussi dans les bouilles amusantes des dinosaures. C’est une lecture agréable, bien construite pour un public jeune et curieux.
L'Incal - Capitaine Kaimann
Nouveau spin-off de l'univers de l'Incal, celui-ci se focalise sur le Capitaine Kaimann rencontré dans Avant l'Incal et comme la plupart de ces spin-off... il ne respecte la continuité ni de celui-ci ni de L'Incal lui-même. En effet, là encore, la fin de L'Incal est ignorée, remplacée par un futur lointain n'ayant rien à voir avec celui d'aucune de ces autres séries, et le parcours du Kaimann de Avant l'Incal est lui aussi occulté, la rencontre avec Louz étant ici inexistante. Et je ne parle pas de ces personnages qui jurent "Par l'Incal !" Alors qu'ils n'ont aucune raison de connaitre son existence. Toutefois, il faut admettre que le personnage de Kaimann est ici bien respecté et qu'il a une certaine classe. On retrouve le capitaine pirate lyrique et élégant, torturé par sa mutation tandis qu'il combat pour l'honneur. Le scénario présente même des éléments extravagants, outrés et à la limite du risible sans vraiment tomber dedans qui rappellent les scénarios de Jodorowsky. On est bien dans l'univers de l'Incal. Le dessin est aussi très bien, maîtrisé et efficace. C'est joli et bien fait, comme un bon comics de SF. L'intrigue, pour sa part, est très bien jusqu'à la moitié de l'album puis devient un peu plus ennuyeuse au-delà, une fois que le héros s'enferre dans son obsession quitte à en oublier le monde qui l'entoure, et tandis que la fatalité s'abat sur sa promise du futur. Toute la fin m'a plutôt ennuyé et c'est dommage car le départ promettait mieux. Cela reste un plutôt bon spin-off, mais largement dispensable.
Tranversale
Une lecture enrichissante. Robin Walter nous plonge dans le milieu du football au travers les émissions de télévision "Transversale". Émission que je ne connaissais pas. Des récits instructifs, mais la narration est verbeuse, Robin Walter doit faire rentrer ces documentaires sur 4 pages (1 seul sur 6 pages). On pourra aussi regretter que 2 chapitres seulement se tournent sur des personnages féminins. Je pensais bien connaître l'Histoire du football, mais je dois avouer que non, j'ai beaucoup appris. Une BD qui fait voyager, d'abord géographiquement de l'Amérique du Sud à l'Europe et ensuite dans le temps, de 1930 à nos jours. Le football et le sport en général sont le terrain de "jeux" des enjeux politiques, de l'homophobie, de l'intégration des flux migratoires, de la résistance, des excès et de la place de la femme. Un reflet de notre monde sur des sujets de société. Graphiquement c'est pas exceptionnel, ça fait le taf, rien de plus. Je conseille aux amoureux du ballon rond, mais aussi à ceux d'Histoire.