Visuellement, ce western est d'une originalité folle ! De très vives et tranchées couleurs fauves mettent en valeur des formes stylisées souvent en gros plan, d'une rondeur difforme, servies par un découpage assez cinématographique et des dialogues à l'appréciable rareté.
Alors, pourquoi diable cela enthousiasme si peu ? Peut-être parce que l'ensemble navigue en permanence entre le flamboyant et le kitsch, entre l'originalité et le classicisme. La faute également au récit : âpre et nuancé, s'articulant autour d'une traque et d'une vengeance par ailleurs bien banales, si l'on excepte la belle révélation finale. Un récit si concis, si recroquevillé sur lui-même voire dilettante, qu'il nuit à l'implication du lecteur.
Indiscutablement, les illustrations restent en mémoire, mais je me souviens également avoir goûté avec un appétit de moineau cette histoire plus esquissée que développée. Une auteure jusqu'ici méconnue de moi, à suivre évidemment.
Marie Bosch est enseignante dans le 18e arrondissement de Paris lorsque le ciel lui tombe sur la tête. Son mari l'abandonne avec sa fille de quelques mois du jour au lendemain. Leur appartement a été vendu aux enchères, les comptes bancaires sont vides et les dettes s'accumulent. Elle découvre alors que sa vie n'est construite que sur des mensonges. Et être mariés va tout compliquer.
Marie Bosch ne devait pas être bédéiste, mais par la force des choses elle va raconter son histoire au travers du personnage d'Alice, son double. Une forme d'exorcisme.
Tout d'abord je tiens à féliciter l'autrice pour le travail réalisé, c'est vraiment du bon boulot pour une autodidacte.
On va suivre toutes les étapes qui vont jalonner le chemin de croix d'Alice. D'abord le déni, puis viendra la sidération, la colère, la tristesse, l'acceptation et enfin la reconstruction.
Le parcours d'une combattante qui pourra compter sur ses parents et ses amis pendant ces périodes difficiles.
Un récit où Marie/Alice se met à nu, elle n'omet rien, de sa dépendance affective, de sa dépression à sa relation parfois tendue avec ses parents. Mais dans cette grisaille elle pourra se raccrocher à sa fille, sa bouée de sauvetage.
Évidemment des événements passés prennent une tout autre signification, mais il serait trop facile de lui reprocher de n'avoir pas ouvert les yeux avant, elle était follement amoureuse. Est-ce sa faute si cet homme était un manipulateur narcissique ?
Un récit très bien construit qui n'oublie pas d'être touchant.
Un dessin très simple, qui a priori n'a rien pour me plaire, mais très efficace dans sa sobriété.
Un témoignage que je ne peux que recommander.
Après avoir lu toute la série, j'avoue que je ne sais pas trop quoi penser.
Il y a des trucs que j'ai bien aimé et d'autres long. Ce qui m'a surtout intéressé c'est tout le coté politique et ce qui arrive à la vie sur terre à cause de l'existence des extraterrestres même si parfois les auteurs vont peut-être un peu trop loin dans leur délire. Je pense que c'est le principal problème que j'ai eu avec cette série qui a une bonne idée de départ et de bonnes scènes, mais qui en fait souvent un peu trop au niveau de l'action-aventure. Dommage j'aurai aimé plus apprécier le scénario parce que je vois bien que le scénariste a fait des efforts pour créer des personnages qui ont des personnalités bien distincts, mais je ne suis pas arrivé à les trouver attachants. Il faut dire que cela manque un peu d'originalité par moment, surtout au début et que c'est un peu long.
Je pense que cela va surtout plaire aux gros fans de science-fiction un peu bourrin. Le dessin est pas trop mal pour du comics moderne.
C’est avec cette bd que j’avais découvert le travail de Jef. Sans en être un gros fan, l’auteur possède un certain style. Il passe d’ailleurs plutôt bien dans le cas présent. On devine toujours l’utilisation de photos pour les décors mais son trait reste plus homogène niveau réalisme, surtout au niveau des têtes des persos (moins caricatural que dans ses productions plus récentes). Bref niveau graphisme c’est pas mal et il convient parfaitement au récit.
Ce dernier se révèle un peu too much mais efficace. On voyagera dans le monde des bad guy, ambiance ville nocturne, sous fond de vengeance. Le fond a un petit côté Old boy mais sans l’excellence. Il manque un truc pour dire « ah ouais », c’est sympa à lire mais finalement pas bien percutant.
J’ai lu d’autres œuvres autour du changement de sexe qui m’ont plus convaincu dans leurs formules.
A noter que le récit passe bien mieux sur papier que sa version ciné (horrible), du coup une bonne adaptations des auteurs.
Je ne suis pas du tout familier de l'univers de Lovecraft mais après la lecture du très bon T1 j'ai voulu connaître la suite sans attendre.
Le tome 1 m'avait vraiment séduit par son équilibre entre le scénario bien ficelé et un graphisme SF où les scènes d'actions et de combats s'enchaînent de façon très cohérentes avec la vie intime de cette équipe d'élite. Si le récit se focalise petit à petit sur la relation Ted & Alya la personnalité du colonel Burlowski ou du lieutenant Gournac enrichissent bien l'histoire.
Le tome 2 est quasi uniquement centré sur la situation cauchemardesque de Ted qui se parle souvent à lui même. Je dois dire que j'ai eu beaucoup de mal à suivre la narration textuelle. Il y a une rupture par rapport aux situations du T1 qui m'ont perturbé. La présence d'Alya et des membres de l'unité Z est très anecdotique et j'ai trouvé ce voyage fantastique dans le psychique de Ted difficile à suivre. J'ai même été largué en de nombreux endroits. Le graphisme de Heri Shinato s'impose dans la narration. C'est toujours très bien travaillé avec beaucoup de créativité mais j'ai eu du mal avec la fluidité des séquences à tel point que j'ai eu parfois l'impression de lire une suite de belles illustrations.
J'aurais facilement mis 4 pour le tome 1 mais la lecture du tome 2 m'a beaucoup moins convaincu.
Je ne vais pas bouder mon plaisir car j'aime bien cette collection. Toutefois je suis un peu perplexe sur ce précis de "Zen Attitude" proposé par Maître Trondheim. J'ai des doutes qu'un jeune public accroche aux notions de Lâcher prise ou de détachement d'ermite (entre autres) que rencontre Donald dans sa quête. Même la (petite) charge contre le consumérisme aurait été plus percutante avec des portables plutôt que des "presse légumes". Toutefois la construction est bien aboutie avec des gags de fin de pages souvent drôles où la notion de chance bien décalée avec la situation vécue parle à tous les publics. Le rythme est bon avec des changements de situations imprévues ce qui tonifie le récit et évite l'ennui.
Graphiqement j'aime beaucoup les propositions vintages de Keramidas. C'est très soigné dans des ambiances archi classiques ( le coffre de Picsou) ou imprévues ( Brutopie).
Une série agréable avec plusieurs niveaux de lecture mais avec un final en boucle un peu expéditif ce qui montre la difficulté de la thématique abordée.
Je vais venir défendre Thierry Coppée sur le site car perso, j'aime assez cette série. J'ai acheté les premiers numéros quand mes premiers enfants étaient assez jeunes et j'ai emprunté certains des derniers numéros pour me faire une idée de son évolution. Pouvoir faire une série sur un concept aussi réduit et ancien que "0+0= la tête à Toto" est déjà une prouesse. Compte tenu de la finesse du concept , on retrouve bien sûr une redite sur de nombreux gags. Pourtant un certain nombre, nous a fait sourire, voire plus, en famille. J'apprécie en outre que la série ne s'appuie pas sur la méchanceté, le pipi-caca ou l'instit super sexy. Toto est un enfant de 7/8 ans qui comprend les mots au premier degré comme souvent un enfant de son âge.
Comme les blagues sont surtout dans le texte, le graphisme des personnages ont des expressions assez limitées. C'est surtout avec les extérieurs qui entourent Toto, ses copains ou les adultes que je trouve un plaisir visuel. C'est travaillé avec une bonne précision et de nombreux détails.
Un moment de détente sans se prendre au sérieux et avec un bon esprit, c'est déjà pas mal.
Ça n’est pas une biographie classique. Ça n’est d’ailleurs pas forcément une biographie.
D’abord parce que c’est très décousu, passant d’une date à une autre sans respecter l’ordre chronologique. Et en ne se focalisant à chaque fois que sur un « moment », une anecdote, un rêve, qui vont ensuite faire sens dans la vie du grand auteur argentin.
On est plutôt là dans la tête du créateur, le bouillonnement intellectuel d’où sont sorties nombre de belles choses. Avec des bibliothèques omniprésentes. Un certain surréalisme affleure, il ne faut pas s’attendre à un roman graphique classique et linéaire.
Mais j’ai trouvé plaisante cette lecture, qui rend bien certaines obsessions de l’auteur, mais aussi ses fêlures (amoureuses par exemple).
J’avais lu – et apprécié – il n’y a pas si longtemps L'Odyssée de l'espace - Une histoire de la conquête spatiale. J’ai retrouvé ici un très beau dessin épuré mais d’un grand réalisme. Avec peu de détail, on a de superbes planches de l’espace ou de la surface lunaire.
Pour le reste, l’optique est ici différente, puisqu’il ne s’agit pas de retracer toute l’histoire de la conquête spatiale, mais de se focaliser sur le moment où, en 1969, un humain met pour la première fois les pieds sur la lune. Et on bascule ici vers une uchronie – présentée comme un scoop – à savoir que ce n’est pas un homme américain qui a réalisé le premier cet exploit, mais une femme, et soviétique de surcroit !
Le récit se lit très vite, malgré une pagination conséquente. Il faut dire qu’il y a peu de texte. Mais c’est aussi que la narration est fluide et agréable, et l’uchronie imaginée par Perna est bien amenée et narrativement crédible.
Une lecture très sympathique.
Note réelle 3,5/5.
Un ressenti ambivalent, et globalement réservé.
Sur le dessin déjà. Je ne suis pas fan des traits de visage effacés. Mais ce dessin épuré, et la colorisation, m’ont globalement plu. Le rendu est agréable, une ambiance vaguement médiévale qui convient bien à l’ambiance noire et poétique qui domine.
J’ai parlé d’ambiance, et c’est avant tout ça que je vais retenir. Une poésie évanescente, une certaine mélancolie étrange mais pas désagréable.
Mais pour le reste, je reste perplexe concernant l’histoire, dont beaucoup d’aspects m’ont sans doute échappé. Certains passages sont un peu surprenants. En particulier lorsqu’une longue séance muette (il n’y a pas beaucoup de texte en général) et plutôt poétique est brusquement ponctuée d’un ou deux gros mots dans la bouche d’une des jeunes femmes que nous suivons).
Les quelques dialogues sont presque déclamés comme des sentences poétiques, mais ici ça donne un résultat bizarre et j’avoue ne pas avoir tout saisi dans ce récit.
Note réelle 2,5/5.
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Pastorius Grant
Visuellement, ce western est d'une originalité folle ! De très vives et tranchées couleurs fauves mettent en valeur des formes stylisées souvent en gros plan, d'une rondeur difforme, servies par un découpage assez cinématographique et des dialogues à l'appréciable rareté. Alors, pourquoi diable cela enthousiasme si peu ? Peut-être parce que l'ensemble navigue en permanence entre le flamboyant et le kitsch, entre l'originalité et le classicisme. La faute également au récit : âpre et nuancé, s'articulant autour d'une traque et d'une vengeance par ailleurs bien banales, si l'on excepte la belle révélation finale. Un récit si concis, si recroquevillé sur lui-même voire dilettante, qu'il nuit à l'implication du lecteur. Indiscutablement, les illustrations restent en mémoire, mais je me souviens également avoir goûté avec un appétit de moineau cette histoire plus esquissée que développée. Une auteure jusqu'ici méconnue de moi, à suivre évidemment.
L'Imposture
Marie Bosch est enseignante dans le 18e arrondissement de Paris lorsque le ciel lui tombe sur la tête. Son mari l'abandonne avec sa fille de quelques mois du jour au lendemain. Leur appartement a été vendu aux enchères, les comptes bancaires sont vides et les dettes s'accumulent. Elle découvre alors que sa vie n'est construite que sur des mensonges. Et être mariés va tout compliquer. Marie Bosch ne devait pas être bédéiste, mais par la force des choses elle va raconter son histoire au travers du personnage d'Alice, son double. Une forme d'exorcisme. Tout d'abord je tiens à féliciter l'autrice pour le travail réalisé, c'est vraiment du bon boulot pour une autodidacte. On va suivre toutes les étapes qui vont jalonner le chemin de croix d'Alice. D'abord le déni, puis viendra la sidération, la colère, la tristesse, l'acceptation et enfin la reconstruction. Le parcours d'une combattante qui pourra compter sur ses parents et ses amis pendant ces périodes difficiles. Un récit où Marie/Alice se met à nu, elle n'omet rien, de sa dépendance affective, de sa dépression à sa relation parfois tendue avec ses parents. Mais dans cette grisaille elle pourra se raccrocher à sa fille, sa bouée de sauvetage. Évidemment des événements passés prennent une tout autre signification, mais il serait trop facile de lui reprocher de n'avoir pas ouvert les yeux avant, elle était follement amoureuse. Est-ce sa faute si cet homme était un manipulateur narcissique ? Un récit très bien construit qui n'oublie pas d'être touchant. Un dessin très simple, qui a priori n'a rien pour me plaire, mais très efficace dans sa sobriété. Un témoignage que je ne peux que recommander.
Letter 44
Après avoir lu toute la série, j'avoue que je ne sais pas trop quoi penser. Il y a des trucs que j'ai bien aimé et d'autres long. Ce qui m'a surtout intéressé c'est tout le coté politique et ce qui arrive à la vie sur terre à cause de l'existence des extraterrestres même si parfois les auteurs vont peut-être un peu trop loin dans leur délire. Je pense que c'est le principal problème que j'ai eu avec cette série qui a une bonne idée de départ et de bonnes scènes, mais qui en fait souvent un peu trop au niveau de l'action-aventure. Dommage j'aurai aimé plus apprécier le scénario parce que je vois bien que le scénariste a fait des efforts pour créer des personnages qui ont des personnalités bien distincts, mais je ne suis pas arrivé à les trouver attachants. Il faut dire que cela manque un peu d'originalité par moment, surtout au début et que c'est un peu long. Je pense que cela va surtout plaire aux gros fans de science-fiction un peu bourrin. Le dessin est pas trop mal pour du comics moderne.
Corps et Âme
C’est avec cette bd que j’avais découvert le travail de Jef. Sans en être un gros fan, l’auteur possède un certain style. Il passe d’ailleurs plutôt bien dans le cas présent. On devine toujours l’utilisation de photos pour les décors mais son trait reste plus homogène niveau réalisme, surtout au niveau des têtes des persos (moins caricatural que dans ses productions plus récentes). Bref niveau graphisme c’est pas mal et il convient parfaitement au récit. Ce dernier se révèle un peu too much mais efficace. On voyagera dans le monde des bad guy, ambiance ville nocturne, sous fond de vengeance. Le fond a un petit côté Old boy mais sans l’excellence. Il manque un truc pour dire « ah ouais », c’est sympa à lire mais finalement pas bien percutant. J’ai lu d’autres œuvres autour du changement de sexe qui m’ont plus convaincu dans leurs formules. A noter que le récit passe bien mieux sur papier que sa version ciné (horrible), du coup une bonne adaptations des auteurs.
Unité Z
Je ne suis pas du tout familier de l'univers de Lovecraft mais après la lecture du très bon T1 j'ai voulu connaître la suite sans attendre. Le tome 1 m'avait vraiment séduit par son équilibre entre le scénario bien ficelé et un graphisme SF où les scènes d'actions et de combats s'enchaînent de façon très cohérentes avec la vie intime de cette équipe d'élite. Si le récit se focalise petit à petit sur la relation Ted & Alya la personnalité du colonel Burlowski ou du lieutenant Gournac enrichissent bien l'histoire. Le tome 2 est quasi uniquement centré sur la situation cauchemardesque de Ted qui se parle souvent à lui même. Je dois dire que j'ai eu beaucoup de mal à suivre la narration textuelle. Il y a une rupture par rapport aux situations du T1 qui m'ont perturbé. La présence d'Alya et des membres de l'unité Z est très anecdotique et j'ai trouvé ce voyage fantastique dans le psychique de Ted difficile à suivre. J'ai même été largué en de nombreux endroits. Le graphisme de Heri Shinato s'impose dans la narration. C'est toujours très bien travaillé avec beaucoup de créativité mais j'ai eu du mal avec la fluidité des séquences à tel point que j'ai eu parfois l'impression de lire une suite de belles illustrations. J'aurais facilement mis 4 pour le tome 1 mais la lecture du tome 2 m'a beaucoup moins convaincu.
Donald's Happiest Adventures
Je ne vais pas bouder mon plaisir car j'aime bien cette collection. Toutefois je suis un peu perplexe sur ce précis de "Zen Attitude" proposé par Maître Trondheim. J'ai des doutes qu'un jeune public accroche aux notions de Lâcher prise ou de détachement d'ermite (entre autres) que rencontre Donald dans sa quête. Même la (petite) charge contre le consumérisme aurait été plus percutante avec des portables plutôt que des "presse légumes". Toutefois la construction est bien aboutie avec des gags de fin de pages souvent drôles où la notion de chance bien décalée avec la situation vécue parle à tous les publics. Le rythme est bon avec des changements de situations imprévues ce qui tonifie le récit et évite l'ennui. Graphiqement j'aime beaucoup les propositions vintages de Keramidas. C'est très soigné dans des ambiances archi classiques ( le coffre de Picsou) ou imprévues ( Brutopie). Une série agréable avec plusieurs niveaux de lecture mais avec un final en boucle un peu expéditif ce qui montre la difficulté de la thématique abordée.
Les Blagues de Toto
Je vais venir défendre Thierry Coppée sur le site car perso, j'aime assez cette série. J'ai acheté les premiers numéros quand mes premiers enfants étaient assez jeunes et j'ai emprunté certains des derniers numéros pour me faire une idée de son évolution. Pouvoir faire une série sur un concept aussi réduit et ancien que "0+0= la tête à Toto" est déjà une prouesse. Compte tenu de la finesse du concept , on retrouve bien sûr une redite sur de nombreux gags. Pourtant un certain nombre, nous a fait sourire, voire plus, en famille. J'apprécie en outre que la série ne s'appuie pas sur la méchanceté, le pipi-caca ou l'instit super sexy. Toto est un enfant de 7/8 ans qui comprend les mots au premier degré comme souvent un enfant de son âge. Comme les blagues sont surtout dans le texte, le graphisme des personnages ont des expressions assez limitées. C'est surtout avec les extérieurs qui entourent Toto, ses copains ou les adultes que je trouve un plaisir visuel. C'est travaillé avec une bonne précision et de nombreux détails. Un moment de détente sans se prendre au sérieux et avec un bon esprit, c'est déjà pas mal.
Borges - Le Labyrinthe de l'infini
Ça n’est pas une biographie classique. Ça n’est d’ailleurs pas forcément une biographie. D’abord parce que c’est très décousu, passant d’une date à une autre sans respecter l’ordre chronologique. Et en ne se focalisant à chaque fois que sur un « moment », une anecdote, un rêve, qui vont ensuite faire sens dans la vie du grand auteur argentin. On est plutôt là dans la tête du créateur, le bouillonnement intellectuel d’où sont sorties nombre de belles choses. Avec des bibliothèques omniprésentes. Un certain surréalisme affleure, il ne faut pas s’attendre à un roman graphique classique et linéaire. Mais j’ai trouvé plaisante cette lecture, qui rend bien certaines obsessions de l’auteur, mais aussi ses fêlures (amoureuses par exemple).
Kosmos
J’avais lu – et apprécié – il n’y a pas si longtemps L'Odyssée de l'espace - Une histoire de la conquête spatiale. J’ai retrouvé ici un très beau dessin épuré mais d’un grand réalisme. Avec peu de détail, on a de superbes planches de l’espace ou de la surface lunaire. Pour le reste, l’optique est ici différente, puisqu’il ne s’agit pas de retracer toute l’histoire de la conquête spatiale, mais de se focaliser sur le moment où, en 1969, un humain met pour la première fois les pieds sur la lune. Et on bascule ici vers une uchronie – présentée comme un scoop – à savoir que ce n’est pas un homme américain qui a réalisé le premier cet exploit, mais une femme, et soviétique de surcroit ! Le récit se lit très vite, malgré une pagination conséquente. Il faut dire qu’il y a peu de texte. Mais c’est aussi que la narration est fluide et agréable, et l’uchronie imaginée par Perna est bien amenée et narrativement crédible. Une lecture très sympathique. Note réelle 3,5/5.
Bleu à la lumière du jour
Un ressenti ambivalent, et globalement réservé. Sur le dessin déjà. Je ne suis pas fan des traits de visage effacés. Mais ce dessin épuré, et la colorisation, m’ont globalement plu. Le rendu est agréable, une ambiance vaguement médiévale qui convient bien à l’ambiance noire et poétique qui domine. J’ai parlé d’ambiance, et c’est avant tout ça que je vais retenir. Une poésie évanescente, une certaine mélancolie étrange mais pas désagréable. Mais pour le reste, je reste perplexe concernant l’histoire, dont beaucoup d’aspects m’ont sans doute échappé. Certains passages sont un peu surprenants. En particulier lorsqu’une longue séance muette (il n’y a pas beaucoup de texte en général) et plutôt poétique est brusquement ponctuée d’un ou deux gros mots dans la bouche d’une des jeunes femmes que nous suivons). Les quelques dialogues sont presque déclamés comme des sentences poétiques, mais ici ça donne un résultat bizarre et j’avoue ne pas avoir tout saisi dans ce récit. Note réelle 2,5/5.