Les derniers avis (47083 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Duncross contre les créatures du mal
Duncross contre les créatures du mal

Un moine copiste décide de s’associer à un redoutable tueur de monstres, Sir Duncross, pour consigner ses exploits et alerter la population sur l’existence de ces créatures et les moyens de les éliminer. Duncross, guerrier taciturne et implacable, s’est voué corps et âme à cette mission, quel qu’en soit le prix. L’univers évoque immanquablement celui de The Witcher, avec ce héros solitaire, asocial et expert dans l’art du combat, que l’on rémunère pour affronter des horreurs tout droit sorties des cauchemars, des monstres qui démembrent leurs victimes ou prennent possession de leurs corps. À ses côtés, point de magicienne envoûtante ni de ménestrel exubérant, mais un moine ventripotent à la bravoure fluctuante, dont la ténacité et l’humanité apportent une belle contrepartie à la hargne glaçante du chevalier. Le dessin, à mi-chemin entre comics et franco-belge, propose une fantasy légère en apparence, qui contraste agréablement avec la noirceur du propos. La mise en scène est maîtrisée, le rythme soutenu, bien que certaines scènes de combat, longues et brutales, s’éternisent parfois, Sir Duncross n’étant jamais épargné et sortant rarement indemne de ses affrontements. La lecture se révèle plaisante, bien menée, mais souffre d’un manque d’originalité, surtout pour qui est familier de l’univers de The Witcher, auquel le récit emprunte tellement. Malgré sa pagination généreuse (plus de 80 pages), l’album se compose d’une courte introduction suivie d’un récit principal assez vite lu, donnant l’impression qu'il ne s'agit là que d'un aperçu des possibles aventures du héros, sauf qu'il s'agit bien visiblement d'un one-shot et qu'il n'y en aura pas davantage. On referme donc l’ouvrage avec une certaine frustration, devant un récit honnête et efficace, mais qui aurait gagné à développer davantage son potentiel.

24/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Théorème du vaquita
Le Théorème du vaquita

Cette série sur l'urgence écologique se démarque un peu des très nombreuses séries sur cette thématique. Hugo Clément propose un documentaire engagé basé principalement sur le bien-être animal et la relation homme-animal. C'est parfois violent comme le prouve les chapitres sur les abattoirs ou sur le massacre des globicéphales aux Féroé. Pendant 12 chapitres Clément se met en scène avec un discours maintenant connu pour ceux et celles qui suivent cette thématique de près: Il y a urgence, nous fonçons dans le mur mais ne culpabilisons pas et gardons espoir. Cela me laisse dubitatif car je ne vois rien beaucoup changer depuis Rio, au contraire. Les chapitres sont assez courts et travaillent beaucoup sur le spectaculaire. Toutefois j'ai aimé que l'auteur soulève certains points peu visités comme le by catch de la pêche ou l'implication de plus en plus grande des mafias dans ce circuit écologique. En voulant rester proche du terrain cela conduit Clément à introduire des chapitres presque anecdotiques forts en émotion ( les globicéphales pour la cruauté et les gorilles du Burundi en soulagement) parmi des chapitres à l'impact bien plus lourd ( l'élevage en batterie, la pollution plastique, la fonte du permafrost). Cela donne un résultat qui manque parfois de cohérence dans l'importance des thématiques. De plus l'auteur utilise quelques argumentations maladroites (comme le surpoids des chasseurs). Enfin son exposé manque quelquefois de précisions. Ainsi toutes les viandes ne se valent pas en terme de GES et tous les végétaux ne sont pas neutres ( café ou chocolat par exemple). Le graphisme de Dominique Mermoux fait bien le travail dans le style documentaire. C'est simple et efficace. Il y a des cases difficiles et cruelles mais l'auteur se garde de tout voyeurisme et de sensationnalisme morbide. Je regrette que Clément n'ait pas trouver une place pour le gaspillage alimentaire. Un sujet qui me touche beaucoup. Une lecture avec quelques faiblesses mais plusieurs points très intéressants.

24/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Adélidélo
Adélidélo

Adélidélo est une série pour les tous petits qui commencent à lire ou se font encore lire les histoires par leurs parents. Elle est composée de petits albums souples au format proche des livres illustrés pour la jeunesse. Chacun comprend 7 histoires suffisamment courtes pour convenir à la publication dans le magazine Pomme d'Api ou à une très rapide histoire du soir. Adélidélo y est une petite fille de moins de 6 ans qui vit avec ses parents, son petit frère bébé et son gentil doudou monstre, Mochu, avec qui elle partage ses confidences. Ses histoires sont celles d'une enfant de son âge, la majorité du temps à la maison avec ses parents, à jouer ou à faire des câlins, et quelques fois dehors avec ses amis ou en balade. C'est une série mignonne et douce, le genre que des parents ont bien envie de lire à leurs enfants et dont la rapidité et la simplicité favorise la lecture. La forme est à mi chemin entre livre jeunesse illustré et BD, avec seulement deux grosses cases par page et une police de caractère pour la narration qui se rapproche des livres d'apprentissage de la lecture. Adélidélo est une jeune fille énergique et qui ne manque pas d'idées. Elle est un peu égocentrique et directive mais cela reflète bien l'esprit des enfants de son âge dont le monde est centré autour d'eux avec des parents aux petits soins. Ni méchante ni trop turbulente, elle permettra sans aucun doute à beaucoup de très jeunes lecteurs de s'identifier facilement à elle. Et comme elle aime sincèrement ses parents et leur faire des câlins, elle plaira aussi à ceux qui veulent faire lire ses aventures à leurs enfants. Bref, une série sympathique que j'aurais volontiers empruntée à l'époque où mes enfants avaient encore l'âge que je leur raconte des histoires avant de s'endormir ou pour leur laisser entre les mains quand ils venaient d'apprendre à lire.

24/04/2025 (modifier)
Couverture de la série The Moon on a Rainy Night
The Moon on a Rainy Night

J'ai lu et avisé Ici, on a toujours une raison de sourire il y a peu et j'ai donc eu envie de relire "The Moon on a Rainy Night". J'avais découvert ce manga il y a environ quatre ans en ligne et je n'en avais gardé que très peu de souvenirs si ce n'est que ça parlait de surdité, de musique et d'une romance lycéenne. Bon, en soi je me rappelais effectivement des trois sujets principaux de l'œuvre mais, pour citer un gascon au grand nez "on aurait pu dire bien des choses encore". Déjà, le sujet de la surdité n'est pas ici qu'un gimmick visant à rendre la romance "atypique", le sujet est traité avec sérieux, on aborde les difficultés quotidiennes, les idées reçus, les problèmes d'équités dans la société et surtout les grandes difficultés pour créer et maintenir des relations sociales lorsque l'on souffre d'un handicap. On aborde même avec tout autant de sérieux le sujet de l'impact d'un handicap sur l'entourage de la personne, sans tombé dans le piège de la survalorisation des difficultés de personnes valides face aux difficultés bien plus invisibilisés des personnes handicapées. C'est même l'une des rares œuvres que j'ai eu entre les mains dernièrement a avoir aborder le sujet de la jeune aidance (la situation complexe et tout aussi invisible aux yeux du plus grand nombre des jeunes personnes devant s'occuper aux quotidiens d'une personne à charge, très souvent un membre de leur famille). Bon, après, même si je reconnais beaucoup de qualités à la série, je ne m'emballe pas non plus. La romance est sympathique mais un peu trop classique à mon goût, un peu trop mièvre par moment aussi. Elle n'en ai pas rebutante, loin de là, mais ça ne me parle pas vraiment. J'aime le mièvre mais avec tout de même un minimum de substance, que diable ! Il y a aussi la traduction VF, mon ennemi de toujours. La traduction n'est pas mauvaise dans son ensemble, mais j'ai tout de même noté quelques passages où la formulation de certains personnages m'a semblé discordante (comme l'une de nos protagonistes s'exprimant à quelques reprises que ce que fait l'autre est "sexy", qui me semble vraiment être un terme trop fort et trop bateau pour ce moment-là). Ces deux défauts restent minimes, la série n'est pas mal écrite et mérite la lecture. Ça ne fait pas vibrer mon cœur d'artichaut (il faut dire que les romances lycéennes ne me parlent plus vraiment) mais je lui reconnais d'être très intéressante et documentée. Les œuvres de références pour se renseigner sur le sujet de la surdité mis à disposition à la fin des albums sont d'ailleurs de très bons ajouts.

24/04/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Come over come over
Come over come over

2.5 Premier recueil de strips de l'autrice underground américaine Lynda Barry que je lis et le résultat est mitigé. Le dessin est correct. Ce n'est pas un style que j'aime particulièrement, mais au moins c'est lisible et pas moche comme chez d'autres artistes underground qui font volontairement dans la laideur. Quant au scénario, ce sont une suite d'anecdotes mettant en vedette une adolescente un peu mal dans sa peau ainsi que son entourage. C'est un sujet vu et revu et je n'ai pas eu l'impression que l'autrice apportait quelque chose de nouveau sur le sujet. Il faut dire qu'hormis une histoire d'une vingtaine de pages, chaque anecdote ne dure que le temps de 4 cases alors il y a peu d'espaces pour développer. Un autre problème est que c'est verbeux avec le texte qui prend la moitié des cases. Parfois on dirait plus un livre illustré qu'une BD ! Du coup c’est un peu lourds à lire. Ça se laisse lire, mais je ne le conseil la lecture qu'au gros fan des comics dits indépendants.

23/04/2025 (modifier)
Couverture de la série M-A-D
M-A-D

De Thomas Legrain je ne connais que Latah qui, sans être honteux, ne m’avait pas laissé un grand souvenir. Je n’avais pas trop accroché au graphisme que je juge pro mais trop lisse et inadapté à la jungle. L’anticipation version sf, par contre, lui va plutôt bien. J’ai lu ce 1er tome avec plaisir et intérêt. Rien de follement original mais assez bien foutu, une bonne entame pour les amateurs. De plus le nombre de pages est généreux pour bien cerner cet univers. Le récit prend place dans un futur pas si lointain, où les robots se sont rebellés et ont mis à mal l’humanité. Les différentes forces en présence ayant bien diminuées lors de ce conflit, une sorte de statu quo s’est installée, les meccha se contentant de rapines et les humains de survivre dans quelques cités. Précisons qu’avec le temps, les robots ont commencé à se démarquer en développant une identité propre, on a les alphas et leur meute, les indépendants … Les humains pour lutter ont mis au point de nouveau robot sans I.A. mais qui partage la conscience d’une humaine, ils agissent en binôme comme des rangers via le MAD. Voilà pour le background. L’intrigue prend place en Russie, Novgorod plus précisément, ce qui amène son petit lot de dépaysement dans le vocabulaire. Nous nous attacherons au quotidien de Daïa et son robot qui prendra une tournure inattendue en enquêtant sur un meurtre. Ça ne chamboulera pas son petit monde mais c’est très bien tenu, du bon divertissement. Un mix réussi de x références : Blade Runner, zombies, la geste des chevaliers dragons … et parfaitement mis en images. J’ai bien aimé l’ambiance. 3,5

23/04/2025 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Exsangue
Exsangue

Corbeyran signe une série popcorn qui a l'avantage et le bon goût de se lire facilement, mais qui ne se démarque pas coté originalité. Le récit commence par la rencontre entre les 2 protagonistes principaux, rencontre rendue possible grâce à une heureuse histoire d'autostop. Une jeune femme, commerciale, qui passe son temps sur les routes va effet prendre à son bord un jeune inconnu. Il est en fait chargé par une organisation mystérieuse de tuer la jeune femme. Mais au dernier moment, il va renoncer... C'est ainsi que se lance cette histoire de chasse aux vampires. L'introduction est plutôt efficace, mais rapidement le récit se laisse aller à quelques facilités un peu trop grosses. Comme par exemple, quand la supère-agente-méga-balaise, ceinture noire en élimination de vampires, est envoyée en renfort pour éliminer notre jeune vampire... et échoue lamentablement alors que sa cible est alitée dans une chambre d'hôpital. Mouais... Si on fait abstraction de ces quelques séquences, on a tout de même une histoire rythmée qui alterne entre action dans le présent et flashbacks. Ces derniers permettent d'expliquer le contexte de l'histoire, et les origines de notre héroïne. Pour le moment, ce n'est pas tellement original comme histoire de vampire, mais en tout cas ça fonctionne. L'ensemble se tient bien et n'est pas désagréable à lire. Le dessin illustre efficacement le récit, il est juste sensuel ce qu'il faut quand il faut, et il est surtout lisible et dynamique. La série est prévue en 2 tomes, ce qui évitera d'étirer inutilement l'histoire et de la rendre ennuyeuse. Lecture divertissante = cahier des charges rempli.

23/04/2025 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Les Enfants de Buchenwald
Les Enfants de Buchenwald

C'est assez incroyable. Après tous les films, qu'ils soient documentaires ou pas, les bouquins, les livres d'Histoire, et même toutes les BD consacrées à la deuxième guerre mondiale et à ses suites, on en apprend encore. Cette fois-ci c'est le sujet des enfants de Buchenwald qui sont sur le devant de la scène. En avril 1945 ce camp de concentration situé près de Weimar est donc libéré, mais il faudra près de deux mois pour que le millier d'enfants qui s'y trouvaient, privés de famille, puissent enfin en partir. Il faut dire qu'à l'époque, personne ou presque ne voulait d'un millier de bouches de plus à nourrir, à fortiori parce qu'il s'agissait d'enfants juifs (sic). C'est donc par l'action combinée de l'OSE (Œuvre de Secours des Enfants) et de la Croix-Rouge qu'ils pourront enfin trouver une solution de transit. C'est ainsi que plus de 400 d'entre eux se sont retrouvés dans un château de l'Eure, en Normandie, encadrés par une poignée de personnes pleines de bonnes volontés et bienveillantes. Car abîmés par ce séjour à Buchenwald, les enfants sont devenus extrêmement méfiants, querelleurs, estimant que tout bien à portée peut leur appartenir ; d'autres encore n'attendaient rien de cette situation transitoire, et ont même tenté d'en finir... Il y a tant de désespoir, de chagrin, tant de malheurs chez ces enfants qi ont tout perd, compris leurs familles... Plutôt que de raconter des trajectoires individuelles, déjà marquantes en soi, la journaliste et militante Dominique Missika a mixé celles-ci, nous faisant suivre l'évolution d'un petit groupe de cinq enfants aux caractères et aux histoires liées. Certains iront chez des familles d'adoption, d'autres en Israël, d'autres encore aux Etats-Unis, leur rêve ou celui de leurs parents. L'ensemble est tout de même bien écrit, on éprouve beaucoup de compassion pour ces enfants. Si le dessin, réalisé par Anaïs Depommier est maîtrisé, clair et très lisible, il est à mon goût un peu "lisse". J'imagine que ce choix était dicté par l'intention d'être apprécié par le lectorat adolescent, mais je suis quand même un peu déçu de ce côté-là. L'ensemble est quand même très intéressant.

23/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Quand le cirque est venu
Quand le cirque est venu

Lupano dans un album jeunesse, lui qui touche à tout, pourquoi pas ? Et c’est globalement un album réussi. Le lectorat visé y retrouvera bien sûr la thématique du cirque, un général dictateur haut en couleur et grotesque, petit bonhomme gesticulant et maugréant, incarnant un ridicule amusant. Le dessin et la colorisation de Fert – toujours très beaux – conviennent à tous les publics, mais donnent ici une touche enfantine qui plaira elle aussi aux jeunes lecteurs. Mais le lecteur adulte que je suis a aussi trouvé sympathique cette lecture, pleine d’une critique métaphorique d’un pouvoir dictatorial ubuesque, avec ce final autour du clown. Tout cet aspect critique échappera sans doute aux plus jeunes, mais ça permet une lecture partagée en famille plutôt intelligente et agréable. Note réelle 3,5/5.

23/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Ulysse & Cyrano
Ulysse & Cyrano

Contrairement aux autres aviseurs j'ai un sentiment très mitigé à la sortie de cette lecture. Mention bien pour un graphisme de qualité qui utilise à merveille la surface proposée par l'éditeur. Celui-ci a mis les petits plats dans les grands! La présentation est très moderne avec des découpages ingénieux , diversifiés et qui apporte un confort visuel de haute qualité. Chaque case est finement travaillée dans les moindre détails même si je trouve les personnages manquant de rondeurs et la mise en couleur sans audace. Passable pour un scénario extrêmement convenu voire manichéen dans son message. J'ai trouvé les personnages tellement stéréotypés qu'une bonne partie du récit m'a ennuyé. Je conviens qu'une part du message est séduisant. Il existe bien une vie en dehors des maths et que l'on peut trouver sa voie en dehors de la porte "math-élem" ( et pas "maths LM", LOL), TC ou TS ( en fonction des époques) qui mènent aux Grandes Ecoles scientifiques. Une sorte de message pro apprentissage bienvenu dans un système scolaire français bien pauvre dans ce registre. Malheureusement j'ai tiqué de nombreuses fois car les auteurs présentent les profs d'Ulysse d'une façon caricaturale et ridicule. J'ai été dérangé par cet effet "comique" qui stigmatise les uns au détriments des autres comme une sorte de retour du balancier vengeur. Ensuite j'ai eu du mal avec le parti pris du gamin qui n'a jamais émincé un légume et qui en trois mois est capable de passer un concours de cuisine. Enfin je ne suis pas le bon lecteur pour cette thématique. Les émissions TV de type "Top Chef" , les livres de cuisines et cette énumération de plats compliqués me lassent très vite. 170 pages qui ne m'ont pas fait saliver mais avec un beau visuel.

23/04/2025 (modifier)