Les derniers avis (46083 avis)

Couverture de la série On la trouvait plutôt jolie
On la trouvait plutôt jolie

Je suis un peu circonspect après ma lecture. J'avais lu le roman de Bussi qui m'avait bien plu par sa construction très typique de la façon de l'auteur avec un final qui rebat les cartes de votre lecture. En bon géographe Bussi se penche ici sur le dramatique parcours de Leyli ,une migrante Peule du Mali. Le récit s'organise autour de deux axes; un polar ramassé sur quatre jours et une odyssée migratoire qui s'étale sur plus de 20 ans. Cette distorsion du temps entre les deux récits fait entièrement partie de la construction complexe de l'histoire. Alessandra est un spécialiste des récits de femmes africaines. Cette adaptation lui convient parfaitement bien et il suit avec brio le roman. Il est impossible de rentrer dans les détails sans divulguer ce qui fait le sel du roman mais l'image imposée par le medium BD est une gageure pour respecter le mystère de l'intrigue. Mes réserves ne tiennent pas tant au travail d' Alessandra qu'au fond de la fiction proposée par Bussi mis fortement en valeur par Alessandra. Si je compare avec l'excellent L'Odyssée d'Hakim je ne m'y retrouve pas. Hakim nous livrait un récit de l'intérieur tout en crédibilité, en abnégation sans sensiblerie ni mélo et encore moins de plaintes même dans les pires situations. Ici j'ai eu l'impression de lire une fiction extérieure qui se plaisait à ajouter le pire sur le pire à tel point qu'à la fin je me suis détaché des personnages. Le discours est uniquement négatif et plaintif oubliant au passage le travail des dizaines de milliers de professionnels ou bénévoles (voire plus) qui assurent l'accueil des étrangers en France. Pour dramatique que soit le parcours de Leyli j'ai eu du mal à adhérer à son récit. Le graphisme d'Alessandra garde toujours ses particularités qui font de ses aquarelles un vrai plaisir des yeux. Une bonne lecture polar mais j'ai préféré de loin Fabien Toulmé dans son approche sur la thématique migratoire.

18/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Songe d’une nuit ambrée
Songe d’une nuit ambrée

Amateur de bières… pardon, GRAND amateur de bières, je n’ai pas su résister à l’appel de cette nuit ambrée présentée comme le pendant houblonné des Gouttes de Dieu. Après le premier tome, je suis partant pour une deuxième tournée. Certes, on ne retrouve pas le même niveau que dans Les Gouttes de Dieu mais, en partant du principe qu’il s’agit ici d’une œuvre de commande (c’est l’éditeur qui a présenté ce sujet aux auteurs et non l’inverse), je trouve que les auteurs ont réussi à construire un scénario efficace. Les trois personnages centraux sont complémentaires et attachants et leur présence au sein du récit semble naturelle alors qu’ils présentent des profils bien différents. L’histoire évolue, permet de nous présenter des bières a priori intéressantes et une petite intrigue semble vouloir naitre. Au niveau documentaire, la majeure partie des bières présentées sont locales (et donc japonaises). Si on s’y connait, ce n’est pas vraiment un handicap. Au contraire, les explications données nous permettent de voir vers quel type de bière les bières bues tendent et, par là même, de comprendre le plaisir ressenti par les consommateurs. Les accords mets-bières, qui sont au centre du récit, par leurs connotations profondément japonaises, sont parfois difficiles à juger mais j’aime bien ce petit côté exotique. Mon seul bémol vient de l’enthousiasme parfois excessif et caricatural des personnages… mais bon, à force de lire des mangas, je finis par m’y habituer, et cette série n’est certainement pas la pire dans le genre. Au niveau du dessin, c’est soigné mais pas vraiment original. Le trait est classique pour le genre, facile à lire, avec des personnages aux faciès très expressifs. Rien de folichon au niveau des décors mais on n’a pas l’impression de lire du vide. Pas mal, quoi mais en rien révolutionnaire. Chaque chapitre se clôt sur une petite fiche didactique qui permet d’un peu creuser un des sujets abordés. Ces fiches, qui se résument à une petite page, sont bien réalisées et apportent un plus au niveau du documentaire. En résumé, et sans rivaliser avec les meilleures séries thématiques du genre, voici une petite série sans prétention plutôt bien réalisée et qui donne soif (avec modération, bien entendu).

18/10/2024 (modifier)
Par karibou79
Note: 3/5
Couverture de la série Cinderalla
Cinderalla

Les mangas de Junko Mizuno sont immédiatement reconnaissables à leur esthétique pop. Et les scenarii, que l'on aime ou pas, sont originaux et également propres à l'autrice. Je ne connais pas son parcours mais spontanément, je vois dans son travail plus de l'illustration que de la BD. Beaucoup de graffeurs expérimentent de nos jours des images en mouvement évoquant une histoire (Banksy par exemple maintenant connu de beaucoup). Ou alors tous restaurants, boutiques voulant donner une âme et une personnalité à leurs locaux en les tapissant de telles images. Vraiment à part, ce manga ne marquera pas les esprits par l'histoire délirante mais superficielle mais par son caractère à part qui mérite le coup d'oeil.

18/10/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Wagner - L'histoire secrète des mercenaires de Poutine
Wagner - L'histoire secrète des mercenaires de Poutine

Un documentaire sur le célèbre groupe de mercenaires russes Wagner. Je suivais les nouvelles sur ce groupe depuis un certain temps et je connaissais les grandes lignes. Disons qu'hormis quelques détails plus précis sur leurs activités en Afrique, je n'ai pas appris grand chose nouveau, mais c'est un beau travail de synthèse pour un lecteur qui n'a pas envie de fouiller à droite et à gauche des centaines d'articles éparpillés partout. Ce qu'on voit fait froid dans le dos et montre bien l'état déplorable du monde d'aujourd'hui. On a donc droit à un beau groupe de mercenaires privatisé qui peut faire tout ce qu'il veut avec l'appui des dictateurs qu'ils servent et qui font aussi partie de l'impérialisme russe. On remplace donc un impérialisme par un autre et les populations africaines sont des chairs à canons. Et les élites françaises ont l'air bien cons aussi. Tout se termine avec un des trucs les plus bizarres que j'ai vus de ma vie: Evgueni Prigojine bien furieux qui s'en va faire son coup d’État contre Poutine et puis en fait non il ne veut pas et qui finit par mourir dans un assassinat clairement commandité par le maitre du Kremlin. Peut-être que Prigojine a fait ses études dans la même école que plusieurs membres du quai d'Orsay. Même si le documentaire est bon, j'avoue qu'il ne m'a pas passionné plus que ça . La faute à un dessin que je trouve fade et même un peu moche. Il est aussi un peu trop froid, parce que je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions, même lorsqu'on montrait des crimes de guerre ! Ça manque aussi de dynamisme dans la narration. Un album à emprunter si on veut s'éduquer sur le sujet.

18/10/2024 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Cinderalla
Cinderalla

Cinderalla (et étrangement pas Cinderella comme le nom anglais de Cendrillon) est une oeuvre de Mizuno qui revisite le célèbre conte mais en mode zombie. En effet son père qui tenait un célèbre restaurant de yakitori casse sa pipe et elle va se rendre au cimetière pour le retrouver dans le royaume des morts. Elle tombe amoureuse d'un prince danseur, puis en perd son oeil - et non son soulier - en revenant au monde des vivants avant l'aube et un appel est lancé pour la retrouver. Beaucoup d'humour dans cette histoire, on reconnait de suite l'inspiration de Tezuka dans la façon de dessiner les jambes comme des poteaux. Etrangement l'héroïne se retrouve rapidement les seins à l'air sans aucune raison, et ce n'est pas la seule. Elle a des talents de couturière et fabrique des soutien-gorges. Bref ça part dans tous les sens supporté par un mignon dessin tout coloré et pop.

17/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Inexistences
Inexistences

Bec réutilise ici pas mal de Bec ! Des étendues immenses, des ruines gigantesques, des catastrophes immémoriales, une angoisse lancinante. Combien de fois l’a-t-on vu utiliser ces ingrédients ? Pas toujours à bon escient. Ici, je trouve que la mayonnaise prend un peu plus. On peut presque lire cet album comme un long poème désespéré, noir et psalmodique, avec une narration emportée par un texte rare, placé en appoint de belles planches (le premier dialogue – il n’y en a d’ailleurs quasiment pas de tout l’album – n’intervient qu’à la page 67). Réutilisation d’une iconographie « classique » pour Bec, hommage déclaré (dans son introduction, mais aussi en nommant un chapitre « Métal hurlant » – long passage sous forme de texte illustré) aux grands maîtres des années 1970 (Druillet, Moebius, Caza), Bec bénéficie ici d’un format très très grand, qui lui permet de se lâcher au niveau graphisme (plusieurs pleines pages à déplier accentuent l’effet saisissant de certains dessins). Et, comme très souvent, il surjoue l’obscurité : tout est sombre et gigantesque dans les paysages grandioses dans lesquels quelques rares traces de vie sont visibles. Une très très longue mise en place (« l’intrigue » ne commence à avancer, modérément d’ailleurs, qu’à partir du milieu de l’album) et un Bec qui ne semble faire que réutiliser des tics, des matériaux employés par lui – et d’autres – déjà pas mal de fois (il arrive même à placer une sorte de mégalodon avant la fin de l’album !). A priori rien d’emballant. Mais ici je trouve que ça passe relativement bien. L’album se laisse lire. Assez vite, et globalement avec plaisir – essentiellement grâce aux planches aérées et souvent très belles. Le passage avec la boule bleue et tout le « passé » qu’elle peut régurgiter ne m’a pas convaincu par contre. C’est en tout cas un album qui m’a clairement moins marqué que mes prédécesseurs.

17/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Rimbaud l'indésirable
Rimbaud l'indésirable

Rimbaud est un poète majeur, un phare qui a guidé nombre d’illuminés (pour évoquer le plus récent album de Bollée et Dytar – j’avais d’ailleurs cet été visité l’ancienne maison de Rimbaud, « son musée » à Charleville-Mézières, dans laquelle justement une exposition reprenait les principales planches de leur album), d’habités. Il est « résolument moderne », absolument hors cadre. Cette biographie de Xavier Coste est honnête, très lisible, mais elle ne m’a pas captivé. Je ne sais pas si c’est le dessin – que j’ai trouvé froid – ou la narration, qui manque de passion. Ou alors l’accent mis sur le regard critique des « autres » (la mère de Rimbaud, une partie de la bohème parisienne – au passage l’absence de Nouveau est surprenante), qui « dégage des ondes négatives ». La fulgurance météorique de Rimbaud est ici présentée comme une simple somme d’inconséquences, de caprices. Il ne s’agit pas de faire de Rimbaud un saint laïc, mais sa poésie passe ici au second plan. Elle est « ailleurs », hélas. Et ça a sans doute dévalué mon ressenti.

17/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Plein ciel
Plein ciel

Plutôt originale cette bd, la lecture fut fort agréable. J’ai aimé le dessin coloré et le prisme du récit, en plus du ton feel good qui s’en dégage. Rien que pour ça, ça mérite déjà lecture. Cependant si je lui trouve beaucoup d’arguments positifs, je n’ai pas été totalement envoûté par l’aventure, trop quotidien pour moi et me passionner vraiment. En fait, ma lecture remonte à quelques semaines maintenant et j’ai toutes les peines à me rappeler du fin mot de l’histoire. Il ne me reste que cette bonne impression sur l’idée et la réalisation. Affaire de goût mais c’est certainement pas à bouder.

17/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Putain de vies
Putain de vies

Pas très gaie cette bd mais plutôt intéressante et instructive. L’auteure adapte, via des courts récits, des témoignages/parcours de vie qu’elle a recueilli auprès de travailleu(r)ses du sexe. Le fond est honnête et sans concession. Je l’ai lu en plusieurs fois mais j’ai vraiment aimé la pluralité des témoignages, c’est le gros point fort de l’album. A travers ces nombreux profils, c’est tout un panel du plus vieux métier au monde que l’on découvre. En ça le sujet me paraît bien traité. Le dessin et la mise en page accompagne bien les récits. On pardonne facilement les quelques maladresses aperçues. Bref une BD qui mérite d’être lue mais je ne pense pas la relire un jour.

17/10/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Le Petit Frère
Le Petit Frère

J'ai mis quelque jours à écrire cet avis puisqu'après l'avoir lu j'aurais eu envie d'en parler en bien mais avec un léger sentiment de mouais. Et après plusieurs jours, je pense qu'effectivement la BD est bonne, mais qu'elle ne dépasse pas ce cadre-là. L'histoire est très personnelle pour l'auteur, on s'en rend vite compte. C'est à la fois une force du récit (nous immerger dans la douleur de perdre un frère de onze ans) et en même temps une faiblesse : si vous n'êtes pas intéressé par le récit, ça reste assez difficile de vous introduire à l'histoire. Et c'est un peu le sentiment que j'ai au final. Après la lecture, j'ai trouvé ça bon et prenant, des passages sont durs et font ressentir toute la tristesse qui ressort d'une telle tragédie. Et puis, maintenant que quelques jours ont passés, je me rend compte que je n'en garde pas grand chose en moi. C'était une lecture prenante, mais pas dans le temps. Niveau dessin, Jean-Louis Tripp continue son trait que j'ai déjà découvert dans Magasin général ou Extases, qui immerge vite et donne un aspect rondouillard aux personnes. C'est mignon, malgré le sujet dur, et assez clair. D'ailleurs la lecture a été plus rapide que je n'aurais cru, encouragé par des grandes cases muettes qui montrent la tristesse. Franchement réussi niveau visuel, mais l'auteur n'avait plus rien à prouver. Une BD émouvante, prenante même dans sa lecture, mais que je trouve personnellement limitée dans le temps. Ça parlera sans doute à d'autres plus qu'a moi, mais je ne pense pas que la relecture m'intéresse.

17/10/2024 (modifier)