Étrange, surprenant, voilà une série « western » qui sort largement des sentiers battus, sur le fond et sur la forme. On est très loin des très beaux standards de Blueberry, même si c’est une lecture plutôt agréable.
Le découpage en chapitres plus ou moins longs – histoires courtes qui finissent par se lier et brosser le portrait de quelques cow-boys de pacotille – donne un aspect décousu. Surtout au départ, dans le premier tome. Mais ensuite ça prend forme, on s’est habitué au style graphique et narratif de Blain.
Je l’avais déjà rencontré aux pinceaux dans des aventures western atypiques dans Hiram Lowatt & Placido (mais après tout il est revenu plus récemment avec son spin-of de « Blueberry »).
Je n’ai donc pas été décontenancé par son dessin, très moderne et dynamique, caricatural (ah, le blair de Gus !) et qui je trouve convient bien au type de récit décalé que nous offre cette série.
Si les décors du western classique sont souvent présents (saloon, étendues désertiques, braquage de banque et outlaws, Indiens – à la marge), ça ne reste que des décors. Car les histoires sont plutôt « hors cadre ». Un groupe de copains, Gus en tête, outlaws à la petite semaine (parfois même shériffs), atteints de questionnements éthiques ou philosophiques, et qui draguent, se prennent des vestes. Dans le tome 2, Gus élabore même une stratégie singulière pour draguer, tournant franchement autour du pot, s’en éloignant même.
Velléitaires et un peu losers, nos amis sont attachants. Je n’ai lu que les trois premiers tomes – seuls disponibles dans ma médiathèque – mais après un premier tome peut-être un peu plus difficile à appréhender, ça s’est révélé une lecture plaisante.
Je m'attendais à davantage apprécier cette BD car j'avais beaucoup aimé Quatre soeurs, adapté par la même autrice, et je m'attendais à retrouver un petit groupe de femmes tout aussi attachantes et touchantes. Et justement non, je ne me suis pas tellement attaché à elles ni à leur petite aventure de création d'un bar à tisanes.
Le cadre de cette histoire est très contemporain, avec des héroïnes urbaines amies malgré leurs parcours très différents. Adeptes d'aller boire des coups ensemble quand elles en ont l'occasion, elles profitent d'un héritage pour changer de vie et se lancer dans l'entreprise d'un bar utopique pour elles, qui mélangeraient tisanes, bières bio, gâteaux, librairie et cours de yoga. Grâce à un crowdfunding, elles complètent les fonds nécessaires avec le soutien de plus de personnes et les voilà toutes les 4 lancées dans l'aventure.
Si l'idée est sympa, je n'y ai pas tellement accroché. D'abord parce que je ne me suis senti proche d'aucune de ces 4 filles en particulier (là encore au contraire de Quatre soeurs où malgré les qualités et défauts de chacune, elles avaient toutes leur charme et c'était une famille à laquelle on aurait aimé appartenir). Et ensuite parce que leur entreprise n'a guère su me toucher. Déjà mon esprit terre à terre m'a fait m'interroger sur comment elles peuvent gérer un endroit aussi hétéroclite à 4 seulement : quand trouvent-elles le temps de faire la grasse matinée le dimanche (leur bar est fermé le dimanche ?) ou de s'octroyer des congés comme on le voit ici et là dans l'histoire sans avoir de personnel pour gérer les choses sans elles vu la quantité d'offres différentes de leur endroit ? Ensuite toute cette intrigue autour de l'urine m'a un peu refroidi, d'autant que l'explication et la solution qui lui sont données me paraissent bancales.
De manière générale, je n'ai pas été touché.
Ce fut quand même une lecture sympathique, avec un agréable dessin et des protagonistes plutôt sympas même si pas aussi attachantes que je l'aurais aimé, mais elle n'a pas su m'emporter très loin.
Cette série débute sur une idée originale avec une thématique de l'oubli assez peu visitée. Laurent, un réparateur anonyme et sans histoire particulière, va visiter son inconscient à la suite d'un coma léger. Cette vie paisible bâtie sur un oubli sauveur va être bouleversée par la réapparition de ses traumas. Le scénario est bien construit avec les ingrédients nécessaires pour pimenter l'affaire. On peut reprocher un manque d'épaisseur des personnages secondaires (les parents) mais moi j'ai trouvé le ton assez juste. Le final boucle de façon assez satisfaisante le récit avec une ouverture intéressante.
Le graphisme est très typé Ferrandez avec ce mixte d'aquarelles et de dessins aux traits fins. Je ne sais pas si c'est à cause des extérieurs parisiens mais j'ai trouvé ses décors moins aboutis que ses paysages du Sud ou d'Algérie. On reconnait ses personnages fétiches mais là aussi un poil moins expressifs et travaillés.
Cela reste une lecture plaisante et divertissante. Un bon 3.
A l'époque de la sortie du premier tome de ce diptyque j'avais posté un avis avec une note de "franchement bien". A la lecture très récente du deuxième tome, je me vois dans l'obligation de baisser ma note. En effet j'ai été particulièrement déçu notamment à cause d'une fin que je ne vais pas divulguer. En effet on y retrouve des éléments déjà vus chez Denis Bajram à la fin d'UWI, un truc très "embrassant nous Folleville", tout le monde est beau et gentil, deux trois plantes magiques et tous les problèmes sont résolus.
Dommage, dommage, personnellement ça me casse tout ce qu'il y avait avant. Et ce n'était pas si mal, même si j'ai eu des regrets que la vie de certaines tribus ne soit pas plus explorées. En bref le scénario est bien ficelé, peut être trop et sans grande surprise.
En ce qui concerne le dessin, il est dans ma zone de confort, clair et lisible avec quelques planches assez jolies. Comme dit plus haut ce diptyque ne va pas révolutionner le genre ; pour moi pas d'achat conseillé et me voilà comme un couillon avec deux volumes dans une bibliothèque déjà bien encombrée.
Un journaliste raconte son vécu comme correspondant à l'ONU pendant 4 ans.
Il ne faut pas s'attendre à un récit qui creuse en profondeur sur l'ONU, mais cet album est une bonne synthèse sur le fonctionnent de cette organisation et des problèmes qu'elle rencontre et qui peut donner l'impression que c'est une organisation qui ne sert pas à grande chose. On peut dire que le portrait qu'on pose est nuancée. On ne condamne pas globalement l'institution, mais reconnait les problèmes comme le comportement controversé des casques bleues durant certaines opérations.
On voit aussi un aperçu de différents problèmes internationaux durant la durée du séjour du journaliste Karim Lebhour à New York, notamment les guerres au Lybie et en Syrie. Encore une fois, il ne faut pas s'attendre à de l'analyse en profondeur, on voit surtout les divisions que cela causé à l'ONU ainsi que l'hypocrisie de la diplomatie en général. Le dessin est sympathique.
Dans le fond, le seul gros problème que j'ai eu est que j'ai trouvé que le format de l'album était trop petit pour ce type de documentaire. Par moment, je trouvais le texte un peu trop petit.
Ce one-shot raconte l'histoire vraie de Vincenzo Peruggia qui a volé la Joconde et qui a sûrement contribué à faire de cette peinture une des plus célèbres au monde parce qu'avant on y portait peu d'attention.
Il y a un côté social au récit car on entrevoit aussi la condition minable des immigrants italiens à une époque où ils étaient discriminés en France. L'histoire est agréable à suivre et les auteurs mélangent les faits historiques souvent incroyables et la fiction. Le très intéressant dossier à la fin de l'album explique très bien ce qui est vrai et ce qui a été inventé. J'avoue que je n'ai pas été touché par les sentiments amoureux de Vincenzo envers une femme qui semble avoir été créée par les auteurs, ce que j'ai surtout aimé ce sont les scènes basées sur des anecdotes historiques, et la réalité dépasse souvent la fiction !
C'est pas un indispensable, mais cela reste un album à emprunter si on aime les récits historiques sur des événements extraordinaires, ce qui est le cas de cet immigrant italien qui a pu facilement garder chez lui une peinture du Louvre pendant deux ans !
La lecture n’est pas inintéressante, mais elle m’a quand même laissé sur ma faim.
Le dessin, tout d’abord, n’est pas ma tasse de thé. Assez lisible, je ne le trouve pas beau – mais là c’est affaire de goûts. C’est un Noir et Blanc un peu stylisé, mais aussi inégal et parfois maladroit.
Le récit ensuite m’a lui aussi peu enthousiasmé. Comme son titre l’indique, il s’attache à une courte période « d’après » le printemps arabe (débuté en Tunisie) de 2011. Le récit se déroule en 2013-2014, alors qu’à nouveau la tension monte dans le pays, alors qu’une bonne partie de la jeunesse est désillusionnée face aux promesses non tenues concernant l’emploi et les libertés. Alors que la révolte gronde contre un pouvoir se cabre face aux manifestations, que des intellectuels et leaders de l’opposition sont assassinés.
J’avais suivi ça dans le Monde diplomatique, et heureusement. Car je pense que le lecteur qui débarque dans ce récit sans base va être un peu perdu. De la même façon, l’album date de 2018, et il aurait été bon d’aller au-delà de 2014. Au moins jusqu’en 2017-2018. En sachant que depuis la situation a beaucoup évolué (et pas forcément en bien d’ailleurs !).
Enfin, la narration peine à nous attacher aux personnages, récit et protagonistes restent en grande partie froids.
Note réelle 2,5/5.
2.5
Une série qui s'adresse vraiment aux jeunes. Comme adulte qui n'a aucune nostalgie pour cette série, j'ai trouvé le résultat était correct sans plus.
C'est le nom de Bédu qui a attiré mon attention parce que j'aime bien son dessin avant qu'il l'a épuré lorsqu'il a commencé à faire 'Les Psy'. Son dessin ici est rempli d'énergie et on voit qu'il ne s'est pas encore débarrassé de ses influences, en particulier celle de Berk dont il a été l'assistant. Quant au scénario, c'est correct avec quand même des éléments qui sentent le déjà-vu. L'humour m'a fait un peu sourire, les personnages sont corrects sans plus et j'ai eu un peu l'impression que le scénariste avait un peu de difficulté pour remplir ses histoires alors que les plus longues font que 30 pages.
Pour les nostalgiques du journal de Tintin de la fin des années 70-début des années 80.
2.5
C'est l'adaptation d'un roman japonais qui situe l'action des années après le tremblement de terre et l'énorme tsunami de 2011. Le principe est simple: on suit un chien qui rencontre des gens différents à chaque chapitres et au travers eux on voit comment la situation a évolué dans les endroits qui ont été touché par la catastrophe.
J'ai bien aimé comment il y avait une certaine cohérence dans le récit, le chien finissant souvent par suivre un personnage présent dans le chapitre précédant. Évidemment, on va surtout rencontrer les laissés pour compte de la société (chômeurs, prostitués, gangsters...) parce que cela donne des histoires plus intéressantes à raconter. J'ai trouvé que cela se laissait lire, mais je n'étais pas très passionné la plupart du temps par ce que vit le chien et ses différents maitres. C'est bien de montrer les cotés moins glamour du Japon, mais je n'ai pas trouvé les personnages attachants et j'ai lu l'album sans totalement rentré dans le récit.
Le genre d'album que je lis une fois et c'est tout parce que rien ne me donne envie de le relire un jour.
J'ai eu le même sentiment en lisant cette BD qu'en lisant un album de Védécé et L'interne de garde, deux blogueurs qui avaient fait un album sur la réalité du Covid dans les hopitaux au plus fort de l'épidémie. Ici, Karine Lacombe présente en pleine épidémie ce qu'a été le premier confinement et la première vague. La BD étant sortie en novembre 2020, on comprend vite que le récit ne sera pas exhaustif, il s'agit surtout de rendre compte de l'état dans lequel furent les services d'urgence.
Karine Lacombe n'est pas n'importe qui, et durant cette période elle eut le droit à pas mal de temps de communication (télévision, meetings) ainsi que des liens directs avec le gouvernement d’Édouard Philippe. C'est donc une plongée dans l’hôpital mais aussi dans ces moments de lucidité de l'Etat qui découvre que l'hôpital c'est important et ça manque de moyen (quelle surprise !).
Maintenant, la BD n'aborde pas que ces sujets et j'ai été très surpris (agréablement) que Karine Lacombe marque plusieurs fois la question du sexisme, notamment en prononçant des phrases comme "Quand on donne la parole à une femme, elle doit la prendre", sous-entendu que des femmes sont rarement mises en avant dans les situations de pouvoir. Lors d'un débat télévisuel, elle sera seule femme entourée de 9 hommes. Une proportion pas si rare que ça, malheureusement ...
La BD a donc quelques beaux atouts pour elle, mais je dois dire qu'elle a aussi des limites très marquées. Premièrement, je n'aime pas du tout ce dessin. C'est assez léger, parfois brouillon même au niveau des visages et des expressions. J'ai trouvé que l'ensemble manquait aussi d'ancrage (décors, détails ...) et l'ensemble finit par donner l'impression de pages de blog rapidement compilés. La sortie rapide par rapport au premier confinement explique sans doute la qualité du dessin, qui a du se faire dans des délais bref, mais franchement j'ai peu aimé.
Ensuite, comme dit plus haut, ça s'arrête au premier confinement et ça se sent. Karine Lacombe est très positive sur la façon dont l'hôpital est considéré par les pouvoirs publics. Les lits fermés juste après les confinements ne sont pas encore arrivés ! D'autre part, cette situation en pleine pandémie empêche de voir tout les autres détails que l'ouvrage souligne (la solidarité, les complotistes, les théories en tout genre, le reste du monde ...), limitant la portée de l'ouvrage. C'est sur le premier confinement en France, vu d'une infectiologue, et c'est tout. Il manque un peu le reste, qui donnerait une perspective plus large sur l'ensemble. Un tome deux n'aurait pas été de trop !
Enfin, je dois dire que l'histoire concerne aussi une patiente, touchée par la sclérose en plaque et dont le traitement l'expose énormément au covid. C'est une histoire plus touchante autour de ces patients qui étaient seuls, malade à crever et qui y sont parfois restés, mais soyons honnête, c'est assez peu développé en dehors de l'aspect témoignage touchant.
De fait, la BD n'est pas mauvaise, mais une limitation au niveau de ce qui est racontée, dû à sa date de sortie, tout comme un dessin que je n'ai vraiment pas aimé me font baisser ma note à un 3*. Mais si vous êtes un peu intéressé par le sujet, c'est une BD à lire. D'autant qu'elle évoque d'autres sujets qui auraient d'ailleurs pu prendre plus de place (le féminisme notamment) et qui se seraient bien glissés dedans à mon gout.
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Gus
Étrange, surprenant, voilà une série « western » qui sort largement des sentiers battus, sur le fond et sur la forme. On est très loin des très beaux standards de Blueberry, même si c’est une lecture plutôt agréable. Le découpage en chapitres plus ou moins longs – histoires courtes qui finissent par se lier et brosser le portrait de quelques cow-boys de pacotille – donne un aspect décousu. Surtout au départ, dans le premier tome. Mais ensuite ça prend forme, on s’est habitué au style graphique et narratif de Blain. Je l’avais déjà rencontré aux pinceaux dans des aventures western atypiques dans Hiram Lowatt & Placido (mais après tout il est revenu plus récemment avec son spin-of de « Blueberry »). Je n’ai donc pas été décontenancé par son dessin, très moderne et dynamique, caricatural (ah, le blair de Gus !) et qui je trouve convient bien au type de récit décalé que nous offre cette série. Si les décors du western classique sont souvent présents (saloon, étendues désertiques, braquage de banque et outlaws, Indiens – à la marge), ça ne reste que des décors. Car les histoires sont plutôt « hors cadre ». Un groupe de copains, Gus en tête, outlaws à la petite semaine (parfois même shériffs), atteints de questionnements éthiques ou philosophiques, et qui draguent, se prennent des vestes. Dans le tome 2, Gus élabore même une stratégie singulière pour draguer, tournant franchement autour du pot, s’en éloignant même. Velléitaires et un peu losers, nos amis sont attachants. Je n’ai lu que les trois premiers tomes – seuls disponibles dans ma médiathèque – mais après un premier tome peut-être un peu plus difficile à appréhender, ça s’est révélé une lecture plaisante.
Pisse-Mémé
Je m'attendais à davantage apprécier cette BD car j'avais beaucoup aimé Quatre soeurs, adapté par la même autrice, et je m'attendais à retrouver un petit groupe de femmes tout aussi attachantes et touchantes. Et justement non, je ne me suis pas tellement attaché à elles ni à leur petite aventure de création d'un bar à tisanes. Le cadre de cette histoire est très contemporain, avec des héroïnes urbaines amies malgré leurs parcours très différents. Adeptes d'aller boire des coups ensemble quand elles en ont l'occasion, elles profitent d'un héritage pour changer de vie et se lancer dans l'entreprise d'un bar utopique pour elles, qui mélangeraient tisanes, bières bio, gâteaux, librairie et cours de yoga. Grâce à un crowdfunding, elles complètent les fonds nécessaires avec le soutien de plus de personnes et les voilà toutes les 4 lancées dans l'aventure. Si l'idée est sympa, je n'y ai pas tellement accroché. D'abord parce que je ne me suis senti proche d'aucune de ces 4 filles en particulier (là encore au contraire de Quatre soeurs où malgré les qualités et défauts de chacune, elles avaient toutes leur charme et c'était une famille à laquelle on aurait aimé appartenir). Et ensuite parce que leur entreprise n'a guère su me toucher. Déjà mon esprit terre à terre m'a fait m'interroger sur comment elles peuvent gérer un endroit aussi hétéroclite à 4 seulement : quand trouvent-elles le temps de faire la grasse matinée le dimanche (leur bar est fermé le dimanche ?) ou de s'octroyer des congés comme on le voit ici et là dans l'histoire sans avoir de personnel pour gérer les choses sans elles vu la quantité d'offres différentes de leur endroit ? Ensuite toute cette intrigue autour de l'urine m'a un peu refroidi, d'autant que l'explication et la solution qui lui sont données me paraissent bancales. De manière générale, je n'ai pas été touché. Ce fut quand même une lecture sympathique, avec un agréable dessin et des protagonistes plutôt sympas même si pas aussi attachantes que je l'aurais aimé, mais elle n'a pas su m'emporter très loin.
La Boîte noire
Cette série débute sur une idée originale avec une thématique de l'oubli assez peu visitée. Laurent, un réparateur anonyme et sans histoire particulière, va visiter son inconscient à la suite d'un coma léger. Cette vie paisible bâtie sur un oubli sauveur va être bouleversée par la réapparition de ses traumas. Le scénario est bien construit avec les ingrédients nécessaires pour pimenter l'affaire. On peut reprocher un manque d'épaisseur des personnages secondaires (les parents) mais moi j'ai trouvé le ton assez juste. Le final boucle de façon assez satisfaisante le récit avec une ouverture intéressante. Le graphisme est très typé Ferrandez avec ce mixte d'aquarelles et de dessins aux traits fins. Je ne sais pas si c'est à cause des extérieurs parisiens mais j'ai trouvé ses décors moins aboutis que ses paysages du Sud ou d'Algérie. On reconnait ses personnages fétiches mais là aussi un poil moins expressifs et travaillés. Cela reste une lecture plaisante et divertissante. Un bon 3.
Inhumain
A l'époque de la sortie du premier tome de ce diptyque j'avais posté un avis avec une note de "franchement bien". A la lecture très récente du deuxième tome, je me vois dans l'obligation de baisser ma note. En effet j'ai été particulièrement déçu notamment à cause d'une fin que je ne vais pas divulguer. En effet on y retrouve des éléments déjà vus chez Denis Bajram à la fin d'UWI, un truc très "embrassant nous Folleville", tout le monde est beau et gentil, deux trois plantes magiques et tous les problèmes sont résolus. Dommage, dommage, personnellement ça me casse tout ce qu'il y avait avant. Et ce n'était pas si mal, même si j'ai eu des regrets que la vie de certaines tribus ne soit pas plus explorées. En bref le scénario est bien ficelé, peut être trop et sans grande surprise. En ce qui concerne le dessin, il est dans ma zone de confort, clair et lisible avec quelques planches assez jolies. Comme dit plus haut ce diptyque ne va pas révolutionner le genre ; pour moi pas d'achat conseillé et me voilà comme un couillon avec deux volumes dans une bibliothèque déjà bien encombrée.
Une saison à l'ONU
Un journaliste raconte son vécu comme correspondant à l'ONU pendant 4 ans. Il ne faut pas s'attendre à un récit qui creuse en profondeur sur l'ONU, mais cet album est une bonne synthèse sur le fonctionnent de cette organisation et des problèmes qu'elle rencontre et qui peut donner l'impression que c'est une organisation qui ne sert pas à grande chose. On peut dire que le portrait qu'on pose est nuancée. On ne condamne pas globalement l'institution, mais reconnait les problèmes comme le comportement controversé des casques bleues durant certaines opérations. On voit aussi un aperçu de différents problèmes internationaux durant la durée du séjour du journaliste Karim Lebhour à New York, notamment les guerres au Lybie et en Syrie. Encore une fois, il ne faut pas s'attendre à de l'analyse en profondeur, on voit surtout les divisions que cela causé à l'ONU ainsi que l'hypocrisie de la diplomatie en général. Le dessin est sympathique. Dans le fond, le seul gros problème que j'ai eu est que j'ai trouvé que le format de l'album était trop petit pour ce type de documentaire. Par moment, je trouvais le texte un peu trop petit.
Pour l'amour de Monna Lisa
Ce one-shot raconte l'histoire vraie de Vincenzo Peruggia qui a volé la Joconde et qui a sûrement contribué à faire de cette peinture une des plus célèbres au monde parce qu'avant on y portait peu d'attention. Il y a un côté social au récit car on entrevoit aussi la condition minable des immigrants italiens à une époque où ils étaient discriminés en France. L'histoire est agréable à suivre et les auteurs mélangent les faits historiques souvent incroyables et la fiction. Le très intéressant dossier à la fin de l'album explique très bien ce qui est vrai et ce qui a été inventé. J'avoue que je n'ai pas été touché par les sentiments amoureux de Vincenzo envers une femme qui semble avoir été créée par les auteurs, ce que j'ai surtout aimé ce sont les scènes basées sur des anecdotes historiques, et la réalité dépasse souvent la fiction ! C'est pas un indispensable, mais cela reste un album à emprunter si on aime les récits historiques sur des événements extraordinaires, ce qui est le cas de cet immigrant italien qui a pu facilement garder chez lui une peinture du Louvre pendant deux ans !
Après le printemps - Une jeunesse tunisienne
La lecture n’est pas inintéressante, mais elle m’a quand même laissé sur ma faim. Le dessin, tout d’abord, n’est pas ma tasse de thé. Assez lisible, je ne le trouve pas beau – mais là c’est affaire de goûts. C’est un Noir et Blanc un peu stylisé, mais aussi inégal et parfois maladroit. Le récit ensuite m’a lui aussi peu enthousiasmé. Comme son titre l’indique, il s’attache à une courte période « d’après » le printemps arabe (débuté en Tunisie) de 2011. Le récit se déroule en 2013-2014, alors qu’à nouveau la tension monte dans le pays, alors qu’une bonne partie de la jeunesse est désillusionnée face aux promesses non tenues concernant l’emploi et les libertés. Alors que la révolte gronde contre un pouvoir se cabre face aux manifestations, que des intellectuels et leaders de l’opposition sont assassinés. J’avais suivi ça dans le Monde diplomatique, et heureusement. Car je pense que le lecteur qui débarque dans ce récit sans base va être un peu perdu. De la même façon, l’album date de 2018, et il aurait été bon d’aller au-delà de 2014. Au moins jusqu’en 2017-2018. En sachant que depuis la situation a beaucoup évolué (et pas forcément en bien d’ailleurs !). Enfin, la narration peine à nous attacher aux personnages, récit et protagonistes restent en grande partie froids. Note réelle 2,5/5.
Ali Beber
2.5 Une série qui s'adresse vraiment aux jeunes. Comme adulte qui n'a aucune nostalgie pour cette série, j'ai trouvé le résultat était correct sans plus. C'est le nom de Bédu qui a attiré mon attention parce que j'aime bien son dessin avant qu'il l'a épuré lorsqu'il a commencé à faire 'Les Psy'. Son dessin ici est rempli d'énergie et on voit qu'il ne s'est pas encore débarrassé de ses influences, en particulier celle de Berk dont il a été l'assistant. Quant au scénario, c'est correct avec quand même des éléments qui sentent le déjà-vu. L'humour m'a fait un peu sourire, les personnages sont corrects sans plus et j'ai eu un peu l'impression que le scénariste avait un peu de difficulté pour remplir ses histoires alors que les plus longues font que 30 pages. Pour les nostalgiques du journal de Tintin de la fin des années 70-début des années 80.
Le Chien qui voulait voir le Sud
2.5 C'est l'adaptation d'un roman japonais qui situe l'action des années après le tremblement de terre et l'énorme tsunami de 2011. Le principe est simple: on suit un chien qui rencontre des gens différents à chaque chapitres et au travers eux on voit comment la situation a évolué dans les endroits qui ont été touché par la catastrophe. J'ai bien aimé comment il y avait une certaine cohérence dans le récit, le chien finissant souvent par suivre un personnage présent dans le chapitre précédant. Évidemment, on va surtout rencontrer les laissés pour compte de la société (chômeurs, prostitués, gangsters...) parce que cela donne des histoires plus intéressantes à raconter. J'ai trouvé que cela se laissait lire, mais je n'étais pas très passionné la plupart du temps par ce que vit le chien et ses différents maitres. C'est bien de montrer les cotés moins glamour du Japon, mais je n'ai pas trouvé les personnages attachants et j'ai lu l'album sans totalement rentré dans le récit. Le genre d'album que je lis une fois et c'est tout parce que rien ne me donne envie de le relire un jour.
La Médecin
J'ai eu le même sentiment en lisant cette BD qu'en lisant un album de Védécé et L'interne de garde, deux blogueurs qui avaient fait un album sur la réalité du Covid dans les hopitaux au plus fort de l'épidémie. Ici, Karine Lacombe présente en pleine épidémie ce qu'a été le premier confinement et la première vague. La BD étant sortie en novembre 2020, on comprend vite que le récit ne sera pas exhaustif, il s'agit surtout de rendre compte de l'état dans lequel furent les services d'urgence. Karine Lacombe n'est pas n'importe qui, et durant cette période elle eut le droit à pas mal de temps de communication (télévision, meetings) ainsi que des liens directs avec le gouvernement d’Édouard Philippe. C'est donc une plongée dans l’hôpital mais aussi dans ces moments de lucidité de l'Etat qui découvre que l'hôpital c'est important et ça manque de moyen (quelle surprise !). Maintenant, la BD n'aborde pas que ces sujets et j'ai été très surpris (agréablement) que Karine Lacombe marque plusieurs fois la question du sexisme, notamment en prononçant des phrases comme "Quand on donne la parole à une femme, elle doit la prendre", sous-entendu que des femmes sont rarement mises en avant dans les situations de pouvoir. Lors d'un débat télévisuel, elle sera seule femme entourée de 9 hommes. Une proportion pas si rare que ça, malheureusement ... La BD a donc quelques beaux atouts pour elle, mais je dois dire qu'elle a aussi des limites très marquées. Premièrement, je n'aime pas du tout ce dessin. C'est assez léger, parfois brouillon même au niveau des visages et des expressions. J'ai trouvé que l'ensemble manquait aussi d'ancrage (décors, détails ...) et l'ensemble finit par donner l'impression de pages de blog rapidement compilés. La sortie rapide par rapport au premier confinement explique sans doute la qualité du dessin, qui a du se faire dans des délais bref, mais franchement j'ai peu aimé. Ensuite, comme dit plus haut, ça s'arrête au premier confinement et ça se sent. Karine Lacombe est très positive sur la façon dont l'hôpital est considéré par les pouvoirs publics. Les lits fermés juste après les confinements ne sont pas encore arrivés ! D'autre part, cette situation en pleine pandémie empêche de voir tout les autres détails que l'ouvrage souligne (la solidarité, les complotistes, les théories en tout genre, le reste du monde ...), limitant la portée de l'ouvrage. C'est sur le premier confinement en France, vu d'une infectiologue, et c'est tout. Il manque un peu le reste, qui donnerait une perspective plus large sur l'ensemble. Un tome deux n'aurait pas été de trop ! Enfin, je dois dire que l'histoire concerne aussi une patiente, touchée par la sclérose en plaque et dont le traitement l'expose énormément au covid. C'est une histoire plus touchante autour de ces patients qui étaient seuls, malade à crever et qui y sont parfois restés, mais soyons honnête, c'est assez peu développé en dehors de l'aspect témoignage touchant. De fait, la BD n'est pas mauvaise, mais une limitation au niveau de ce qui est racontée, dû à sa date de sortie, tout comme un dessin que je n'ai vraiment pas aimé me font baisser ma note à un 3*. Mais si vous êtes un peu intéressé par le sujet, c'est une BD à lire. D'autant qu'elle évoque d'autres sujets qui auraient d'ailleurs pu prendre plus de place (le féminisme notamment) et qui se seraient bien glissés dedans à mon gout.