Les derniers avis (46827 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Fille de Lune
Fille de Lune

Fille de Lune est un conte qui donne envie de l'aimer mais qui peine hélas à convaincre. On y suit la jeune Tia dont on apprend que la mère souffre d'un mal étrange et qui va partir dans une longue quête pour la sauver. Elle va traverser des lieux exotiques, faire la rencontre d'un gentil marin des sables et d'un peuple plus ou moins mystique, et ainsi passer l'épreuve d'initiation qui la fera revenir plus mûre chez elle, prête à accepter le changement. C'est une trame très classique mais présentant des originalités dans sa mise en scène, ses décors, ses personnages et plus globalement son graphisme. Ce dernier présente en effet de fortes influences du manga et de l'animation, donnant une certaine modernité au récit. Les planches sont belles, enjouées, avec un trait souple et une narration graphique aérée qui permet de vite rentrer dedans. Mais en même temps, la structure et le rythme sont un peu embrouillés. Le rythme est parfois très lent, cinématographique, puis il s'accélère d'autres fois à toute vitesse, notamment quand il s'agit des voyages qui donnent l'impression que le monde est tout petit. Les réactions des personnages sonnent étrangement, pas toujours très juste, notamment le capitaine qui est vraiment le bon gars du début à la fin sans qu'on comprenne les motivations qui l'ont poussé initialement à s'occuper de la fillette. Mais c'est surtout ce qui affecte la mère de l'héroïne qui est vraiment très flou. Je risque de spoiler un peu, attention. Quand on a enfin les explications de la shamane à ce sujet, on comprend que l'héroïne va devoir accepter le changement, se dire que d'un mal il peut ressortir un bien... Et on la voit alors résoudre tout avec des pouvoirs sortis du chapeau, toujours dans l'idée a priori de faire en sorte que le changement se passe au mieux... Sauf qu'au final, on dirait qu'il n'y a presque aucun changement à accepter, que tout redevient bien comme avant, avec juste une héroïne qui a gagné et qui va désormais repartir vivre un vie d'aventurière. Concrètement, ça donne l'impression d'un manque de consistance, d'une logique interne trop gratuite et défaillante, d'une aventure pour l'aventure avec un prétexte et des péripéties bidon. Et c'est d'autant plus dommage que j'aime beaucoup le dessin (sauf la tenue de la jeune amie de l'héroïne au début de l'histoire, c'est moche sa robe ballon). Je lirai les futures œuvres de l'autrice en espérant qu'elle gagne en maîtrise de son scénario, de sa consistance et de son rythme, ou qu'elle s'associe à un scénariste pour se focaliser sur son agréable graphisme. Note : 2,5/5

12/02/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Un Battement d'aile de papillon
Un Battement d'aile de papillon

C'est un feuilletage rapide et sa magnifique couverture qui m'ont fait craquer. A ce petit jeu je suis le plus souvent gagnant, pas cette fois-ci. La partie graphique ne m'a pas déçu, le coup de crayon de Malnati est superbe, précision du trait, les détails foisonnement sur chaque case et le rendu est très expressif (en particulier le travail sur les visages). Les couleurs apportent un plus indéniable, elles donnent vie à ce monde dominé par des pantins robotisés. On entend le cliquetis des vis et boulons. Un dessin où vient se glisser de nombreuses références (cinéma, littérature...). Le point fort de cet album. J'adore. Par contre, un récit dans lequel je ne suis jamais vraiment entré. Une narration faite de petits chapitres qui s'enchaînent trop rapidement où l'on passe d'un personnage à l'autre, ce qui m'a un peu perdu. De plus, l'intrigue a eu du mal à se dévoiler à mon grand regret. Tout se déroule dans la ville de Vapor Sordidum, qui comme tu le sais signifie < saleté de vapeur > en latin, elle est peuplée de pantins robotisés. Elle va être le théâtre d'une révolution. En effet, le nouveau pouvoir veut bannir le vivant de la cité et tout miser sur la technologie, un monde de ferraille, de boulons et d'huiles synthétiques en tout genre. On arrache les arbres pour les remplacer par des copies en acier. C'est sur un ton absurde et teinté d'une poésie noire, aux nombreuses références (choix et noms des personnages principalement), que défilent cette ode à la nature et aux personnes de bonnes volontés. Une mise en garde à ce que pourrait être notre avenir. En conclusion, je comprends où veut en venir l'auteur, mais le chemin pour y parvenir est trop tortueux pour moi. Une BD qui pourra néanmoins plaire à certains. Un 3 étoiles généreux. Merci au dessin.

12/02/2025 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
Couverture de la série Arcadium
Arcadium

Personnellement je ne suis jamais allé dans une salle d'Arcade, sans doute à l'époque avais-je mieux à faire (je crois bien que je trainais dans les troquets pour jouer au flipper). Baser une histoire fantastique sur une machine n'est pas quelque chose de très nouveau et ma foi pour le coup Nikotep ne s'en sort pas trop mal. Nous sommes très clairement dans le registre du comic's bien ancré dans les années 80. J'ai trouvé que le récit était bien construit, je suis juste un peu déçu par les digressions de l'auteur concernant la bande de potes du "héros" que certains peuvent apprécier, mais que personnellement j'ai trouvé ralentissant le propos. Après cela reste une BD pop-corn avec une mise en page et une colorisation propre au comic's, pas d'achat recommandé, mais une lecture en emprunt est possible pour un petit moment de détente.

12/02/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Les Fusibles
Les Fusibles

Une BD sympathique, qui parle d'un pays jamais clairement nommé mais dans le Moyen-Orient, en suivant le parcours de deux personnages : Abel et Georges. Ils sont amis, ils vivent au jour le jour, et Abel aime sa voisine ... Le récit semble classique au début, mais après un premier chapitre posant les bases d'une jeunesse qui s'amuse dans un pays bien différent du nôtre, les parties suivantes font marche avant bien vite en transférant les protagonistes trente ans plus tard. La cinquantaine, la bedaine, les morveux, l'hypothèque... Et Abel vit ailleurs (ce qui semble être les USA), rejoint par Georges qui n'est jamais parti lui. Il s'occupe du père d'Abel. Et Abel a une fille adolescente qui n'a jamais vu son pays d'origine. Sous couvert d'une histoire de retour au pays, il y a une vraie interrogation sur l'immigration, les deuxièmes générations, la façon dont les pays évoluent même sans nous. Georges et Abel sont dans une opposition idéologique qui ne connait pas vraiment de résolution finale. On pose des questions ouvertes, et j'ai été surpris que la BD n'aborde pas frontalement ce qui s'apparente à une nouvelle révolution arabe sous l'angle politique. Les personnages sont clairement plus dans des questionnements personnels, mais lorsqu'un tel tournant semble apparaitre, il est difficile de ne pas s'interroger sur le poids que chacun peut y apporter. La BD est sympathique, comme je l'ai dit, principalement parce qu'elle alterne des flash-back et des retours au présent, avec le but clair de présenter les raisons du départ d'Abel en fin de BD. Sauf que j'ai assez vite saisi l'astuce et compris ce qui s'était passé (dans les grandes lignes), tandis que le récit présente un Abel fermé, refusant catégoriquement de rentrer au pays ou d'accueillir Georges, le faisant passer pour un trouduc pendant une bonne partie de la BD. Le portrait manque de nuances et de contrastes. Georges à la main sur le cœur et malgré ses discours, décide de partir brutalement : pourquoi ? Il aurait fallu présenter plus ses regrets, ses inquiétudes, ses envies. De même, Abel, même en connaissant l'évènement, reste trop monolithique dans sa position et ne semble s'émouvoir de rien, même avec sa fille. C'est dommage, j'aurais aimé qu'on puisse plus facilement trouver la nuance chez ces deux personnages. En somme, c'est une bonne BD sur un sujet délicat traité plutôt simplement, avec un manque de nuances qui coûte une étoile. Mais en dehors de ces considérations, je la trouve lisible et accessible.

12/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Babyface
Babyface

Je ne vais pas me démarquer des avis précédents. J'ai trouvé cette lecture rapide pleine de bons sentiments et sympathique. C'est vraiment adapté pour un public du cycle 3 scolaire. J'aime bien les récits qui prennent la cité comme univers. Malheureusement la narration textuelle ne réussit pas à approfondir suffisamment l'intériorité de la jeune Nejma pour me faire rentrer totalement dans le récit. Pourtant il y a des éléments porteurs comme la fausse-vraie violence introduite par cet engouement pour le catch ou la route nationale à la fois signe d'évasion et de danger. Ce sont d'ailleurs ces deux éléments qui portent la tension dramatique du récit. Un récit qui veut combattre les apriori dangereux comme Nejma l'apprend à ses dépens. Malheureusement la tension retombe un peu trop vite dans des happy-end un peu faciles mais qui plairont sûrement aux plus jeunes par les valeurs transmises. J'ai apprécié le graphisme de Balez. Avec son trait gras et ses couleurs franches il rappelle l'ambiance des tags que l'on peut encore voir sur certains murs le long des lignes de banlieues. L'ambiance froide d'une esplanade de cité l'hiver est bien rendue. Une récit linéaire et simple d'accès pour un jeune public avec de belles intentions.

12/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Thorgal Saga - Shaïgan
Thorgal Saga - Shaïgan

C’est un peu étonnant de retrouver aux manettes de cet album deux auteurs qui ont déjà officié dans la série mère ou sur beaucoup de ses spin-of. Disons que ça pose la question même de l’existence de cette collection, puisque cet album aurait tout aussi bien pu prendre place dans la série Thorgal - même s’il doit s’insérer entre deux tomes "anciens". Ceci étant dit, c’est un album qui se laisse lire. Pour rebondir sur ma remarque précédente, l’intérêt – pour les auteurs, mais du coup aussi pour les lecteurs – est que cette collection permet aux auteurs de développer une intrigue sur une pagination plus importante (presque l’équivalent de deux tomes « classiques »). Et ici on a une histoire qui se laisse lire, plutôt agréablement. Qui ne révolutionne rien, mais s’intègre bien dans la saga, avec un Thorgal amnésique et perdu, entre les mains (et les bras !) de la belle et perfide Kriss de Valnor. J’ai juste tiqué à propos du nombre de ses propres guerriers et guerrières que Kriss exécute ou fait exécuter. Quant au dessin de Surzhenko, ça n’est certes pas Rosinski, mais son style est bon et agréable, et dans la lignée du maître polonais. J’ai d’ailleurs davantage été convaincu par le dessin que par le scénario. A emprunter à l’occasion, l’achat étant avant tout à réserver aux fans de la série, qui y trouveront un « Thorgal » ordinaire (j’ai abandonné depuis longtemps la série – qui m’avait procuré de chouettes moments de lecture).

12/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Grand Migrateur
Le Grand Migrateur

Je suis un peu partagé, parce que l’adulte que je suis a quand même trouvé un peu linéaire et manichéenne cette histoire, où le bien triomphe sans qu’on n’en ait jamais réellement douté, les gentils et la nature étant saufs, après avoir tous été menacés, le seul personnage de méchant finissant forcément mal. Mais voilà, c’est je pense avant tout – et uniquement – une série qui s’adresse à un jeune lectorat. Si ça passe difficilement la barrière de l’âge (en tout cas pour moi), les plus jeunes y trouveront leur compte. Dans les valeurs généreuses mises en avant. Mais aussi dans le dessin rondouillard (là aussi pas forcément mon truc, mais ça passe bien et c’est adapté au cœur de cible). Je regrette juste une histoire qui manque un peu de fond. Sur près de 70 pages, cela aurait pu être un peu plus étoffé, densifié, en creusant intrigue et personnalités des protagonistes.

12/02/2025 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Une Histoire populaire du football
Une Histoire populaire du football

Voilà un album documentaire particulièrement complet et précis sur l'histoire du football. De ses ancêtres les premiers jeux de ballons, à ses origines modernes, cet album retrace l'histoire du football avec un grand H. Chaque chapitre s'attarde sur une période de l'histoire du ballon rond. Que ce soit les grands jalons qui ont amenés ce sport à évoluer, ou que ce soit plus des anecdotes majeures, les auteurs détaillent avec précisions des moments importants du football, en ajoutant la dimension sociétale de ce sport. La création des premiers club, les origines syndicales et industrielles de certains d'entre eux, l'histoire du foot féminin, l'apparition du foot sur les différents continents, des changements liés à des évènements historiques ... l'éventail est large et brosse un portrait complet de l'histoire du foot. Le point commun entre tout ça, c'est l'aspect très documenté qui frappe et qui ressort de chaque chapitre. Ceux-ci sont largement alimentés par des dates, des noms, des faits et des détails. C'est autre chose que les aventures de Zizou ou Mbappé en BD. C'est bien évidemment pas tout à fait destiné au même public. La mise en image et le découpage sont dynamiques et illustre bien le propos. On a un album assez dense, une douzaine de chapitres pour 140 pages qu'on n'a pas vraiment envie de lire d'une traite. Le sujet, même s'il est brillamment documenté, ne passionnera pas le premier venu. On ne va pas se mentir, c'est un album pour les fans de foot. Il y a peu de chance que la création du club de West Ham par des industriels anglais dans les années 1880 ça passionne tout un chacun. Dans son genre, ce récit est un album plutôt très bien fait. Du bon travail documentaire, bien mis en page, à réserver aux aficionados du ballon rond.

11/02/2025 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
Couverture de la série Horizons obliques
Horizons obliques

Visuellement cet album est magnifique, les planches nous proposent des architectures absolument délirantes toujours en mouvement. Comme le dit Noirdésir dans son avis, je trouve qu'il manque un petit quelque chose pour embarquer vraiment le lecteur, tout ça est un peu froid et sans âme. En ce qui concerne le scénario disons que c'est tout de même un brin complexe et au début il faut s'accrocher. Plus l'histoire avance plus l'on est confronté à des dialogues très obscurs, si bien qu'à certains moments j'ai eu l'impression de lire un cours de philo. A plus d'un titre ces dialogues m'ont perdu. Au final un album visuellement presque parfait, mais dont l'intrigue peuplée d'IA ne m'a que peu touché.

11/02/2025 (modifier)
Couverture de la série La Piste de l'Oregon
La Piste de l'Oregon

"La piste de l'Oregon" nous raconte l'histoire d'un convoi de colons partis s'installer dans l'ouest sauvage américain. Iels sont guidés, en tout cas aidé-e-s, dans leur périple par un couple qui fera office de protagonistes : Pierre Charpentier, un français, et Wakanda, une amérindienne, tous-tes deux marié-e-s. Plus que la conquête de l'ouest, ce premier album se centre sur le sujet des inégalités, du sexisme, du traitement horrible des populations locales et des esclaves par les blancs, du racisme et de la violence des colons donc. Pierre et Wakanda tentent tous deux d'éviter des bains de sang inutiles (même si Pierre, malgré ses désirs humanistes, étant blanc lui-même, reste malheureusement biaisé par moment). Lorsque leur route croisera celle d'un mystérieux homme noir qui semble fuir quelque chose, les tensions montent, jusqu'à ce qu'un vol survienne durant le trajet ; et c'est ainsi que l'intrigue se lance. Des discours humanistes et égalitaires, une dénonciation du caractère au mieux passif et indifférent, au pire cruel, des blancs vis à vis des autres, un duo de protagonistes unis mais aux avis parfois divergents, ... La prémisse est prometteuse (je n'ai pas un grand amour du western mais j'avoue que j'ai été curieuse d'essayer cette lecture), malheureusement j'avoue avoir trouvé le résultat un peu trop... naïf. Pas très loin du manichéisme, si vous voyez. Par là je n'essaie pas du tout de dire que le massacre des populations, le vol des terres et la cruauté et la barbarie sans nom dont ont fait preuve les américain-e-s lors de leur "conquête de l'ouest" avaient en réalité un aspect bénéfique ou positif caché (vraiment très loin de mon point de vue sur cette partie de l'histoire), mais c'est surtout que le discours humaniste m'a parfois semblé être surligné au feutre rouge. J'exagère peut-être, parce qu'en tout cas j'adhère on ne peut mieux à ce discours, mais sa forme m'a ici semblé peu subtile. En vrai, c'est surtout la scène d'explication à la toute fin, façon "whodunit" que j'ai trouvée assez mal amenée, les révélations tombent vraiment comme un cheveu sur la soupe. La naïveté du récit s'explique par son statut d’œuvre tout public, la facilité des révélations de fin m'a vraiment paru mal fichue. J'aime bien le couple Pierre/Wakanda sur le papier, mais j'avoue avoir trouvé leur relation mine de rien assez en retrait dans ce récit. Je n'aurais pas dit non à les voir un peu plus parler, se disputer ou même faire des blagues (comme lorsque Wakanda parodie un phrasé pseudo autochtone tel que l'imaginent certain-e-s blanc-he-s). En tout cas j'aurais aimé que leur relation soit un tantinet plus étoffée. Pour l'anecdote, le vendeur en magasin m'avait dit que cet album était le premier d'une série qui venait de se lancer. Bon, en fait il n'en est rien, en atteste le site de l'éditeur et le joli petit FIN sur la dernière page. Mais je me dis que, si suite il y avait eu, je n'aurais pas été contre voir ces deux personnages et leur relation être davantage développés. Le traitement presque trop enfantin de cette histoire (surtout en considérant les sujets abordés - racisme, discrimination systémique, viol, ...) m'a personnellement un peu gênée, mais le statut d’œuvre tout public peut sans doute l'expliquer. J'ai trouvé nos deux personnages principaux bons dans leur concept mais peu éclatants dans leur exécution, même si je leur reconnais d'être sympathiques. Personnellement, je pense que cette série mérite 3 étoiles, bonne pour un public jeune, sans doute moins convaincante pour un public adulte. A voir ce que quelqu'un d'autre en dirait.

11/02/2025 (modifier)