Mouais.
L’album se laisse lire, mais j’en suis sorti sur ma faim.
Disons que l’ambiance nauséabonde est bien construite, autour d’une communauté un peu en vase clôt, les relations exécrables qu’entretiennent certains protagonistes entre eux. Et le dessin de Léonie Bischoff est plutôt chouette. Ce qui fait que la lecture n’a pas été déplaisante.
Mais elle n’a hélas jamais été passionnante non plus. D’abord parce que le suspens est tout relatif, on devine quand même bien en amont le « coupable », ce qui gâche un peu le plaisir dans ce type de récit policier.
Ensuite parce que l’intrigue elle-même n’est quand même pas palpitante, et aucun personnage n’est attachant, ni trop développé d’ailleurs (à part dans la première partie la femme jouant un rôle infect).
J’avais lu une autre adaptation de Läckberg par les mêmes auteurs, « Le prédicateur », et ça m’avait davantage plu. Je ne sais pas si c’est le roman d’origine qui est moins bon, mais ici, ça ne m’a pas convaincu.
Note réelle 2,5/5.
Je ne suis a priori pas forcément le cœur de cible de ce type d’album, mais je dois dire que la lecture s’est révélée plus agréable que prévu/craint.
D’abord, le dessin de Mademoiselle Caroline n’est pas le style girly qui souvent m’horripile. Avec un trait épuré (décors escamotés, personnages quasi esquissés), elle arrive à l’essentiel, et c’est très lisible.
Quant au récit, il ne sort pas de l’ordinaire, mais c’est quand même une lecture plaisante. On y retrouve les grands classiques des crises d’adolescence, des petites guéguerres entre l’ado et ses parents. C’est souvent bien vu.
Alors, certes, rien de révolutionnaire, ça n’est jamais hilarant, mais c’est une lecture qui parlera sans doute à pas mal de parents (et à d’anciens ados n’ayant pas perdu la mémoire).
Sophie Guerrive aime s’inspirer du moyen-âge pour ses histoires (chez le même éditeur avec Capitaine Mulet, ou chez Ion). Ça l’inspire et elle ajoute sa patte à une imagerie bien maîtrisée.
Ici c’est un univers entièrement religieux, autour de moines, avec prêches, recherche du paradis et du jardin d’Eden. Un peu de fantastique, des personnages anthropomorphes, tout passe très bien.
Je me pose juste la question du public visé. Pas mal de choses sont tout public, voire visent un jeune lectorat (le dessin simple et certaines situations « mignonnes »), alors que d’autres, qui laissent entrevoir l’imaginaire médiéval, toucheront sans doute davantage des lecteurs adolescents et surtout adultes.
Sinon, comme d’habitude avec 2024, on a droit à une super maquette, un papier épais.
Une lecture agréable en tout cas.
Encombrant et familier. Martin Veyron continue sa veine de contes édifiants que j'avais déjà apprécié dans l'adaptation de la nouvelle de Tolstoï Ce qu'il faut de terre à l'homme . Il essaye de formaliser les défauts de notre époque en montrant l'ubris avec Tolstoï et ici le désir de gloire.
Mais dans un cas on a un conte court, tragique et bien ourlé et dans l'autre c'est une mosaïque de petites histoires gigognes, tirées de la mythologie grecque et de l'histoire antique, emballée dans une longue comédie ironique.
Martin Veyron aime et sait nous mener par le bout du nez par ses dialogues et ses situations rocambolesques. Il prend son temps (213 pages) et toute la place nécessaire (24/32cm) pour reconstituer un monde antique coloré de l'imaginaire des années 80 mais peut-être aussi du cinéma muet.
Beaucoup trop lourd pour lire au lit, très dense donc il faut prévoir plusieurs soirs devant soi. Si on aime Martin Veyron on aura plaisir à retrouver son trait décidé et élégant et son humour appuyé.
Sinon passez votre chemin.
C’est devenu une habitude depuis quelques années … une anthologie western à glisser sous le sapin pour les amoureux du genre.
Aujourd’hui Lawmen of the West, la 4eme exploration de Tiburce Oger du grand ouest, consacré comme son nom l’indique aux hommes de lois.
La formule est éprouvée maintenant. Autour de notre scénariste, on retrouve toujours un beau casting de dessinateurs (j'en ai même découvert 3 au passage). Hormis pour deux (dont je tairais les noms), j’ai trouvé l’ensemble appliqué.
Le liant entre les différents récits marche bien, cette fois un carnet retraçant quelques destinés (shérif, juge …).
Pas indispensable, le filon s’épuise un peu mais du boulot honnête, je l’ai même trouvé plus réussi que le précédent GunMen.
Rdv l’année prochaine avec un album consacré, cette fois, aux femmes dans l’Ouest.
2.5
Le titre va très bien pour ce one-shot parce où je ne pense pas avoir réussi à totalement rentrer dans l'histoire.
Heureusement que j'ai bien aimé le dessin et que la narration est fluide parce que je ne pense pas que j'aurais réussi à finir l'album. Il faut dire qu'il y a plusieurs pages muettes ou avec peu de textes alors ça se lit tout de même plutôt vite pour une BD avec autant de pages. Quant au scénario, ça se laisse lire, mais sans plus. Le personnage principal m'a un peu énervé par moment et je n'ai pas trop compris exactement où l'auteur voulait en venir.
En fait, j'ai eu la sensation que je regardais un film un peu intello qui, sans être chiant, était un peu incompréhensible dans ce qu'il veut montrer parce qu'il me manque des informations. Je peux comprendre que d'autres lecteurs soient plus touchés par cet album que moi. On va dire que c'était pas une lecture pour moi.
Mon avis rejoint celui d'Alix.
Il y a des qualités dans cet album, notamment le dessin que j'ai bien aimé, mais je n'ai pas trouvé que ce long one-shot était une lecture passionnante. Il faut savoir que c'est l'adaptation d'un roman américain paru au 19ème siècle. Si à l'époque montrer les horreurs de la guerre était sans doute innovateur, cela l'est moins aujourd'hui. J'ai eu l'impression d'avoir déjà lu déroulement de l'intrigue dans d'autres œuvres de fictions. Certes, c'était surtout dans des histoires ou des témoignages se passant durant les deux premières guerres mondiales ou encore celle du Vietnam, mais si l'esthétique de ses récits changent, les messages sont souvent les mêmes et rien ne m'a étonné durant ma lecture et tout était convenu.
Ajoutons qu'en plus le personnage principal ne m'a pas semblé attachant et je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture. Cela une BD à emprunter, mais ce n'est pas une lecture qui m'a marqué.
Bon, autant le dire d’emblée, c’est une lecture très dense, aride sur le fond et sur la forme. Pas une lecture détente empruntée au hasard en tout cas.
Sous couvert d’un dialogue entre Murat et Benasayag, c’est en fait l’adaptation par le premier d’un ouvrage du second. Et la partie proprement BD est un peu minimaliste dans la mise en scène, l’action et le dessin. Mais elle est très raccord avec le propos, et la symbiose est parfaite. Mais ça accentue le côté froid et aride évoqué plus haut.
Il s’agit de montrer comment le développement de l’informatique, des intelligences plus ou moins artificielles, l’utilisation des écrans, des réseaux sociaux, ont pu modifier l’activité, la réflexion de l’Homme, ont pu agir sur ce qui en est le cœur, leur cerveau.
La réflexion de Benasayag s’appuie sur des sociologues, des spécialistes en sciences diverses, des philosophes. C’est intéressant mais, même s’il n’y a finalement pas énormément de texte – en tout cas si les pages sont relativement aérées – c’est un album qui ne se lit pas en cinq minutes !
C’est aussi un album qui nous pousse à réfléchir, à l’heure où des chaines de télé proposent aux annonceurs « du temps de cerveau disponible », et où notre cerveau (ce qu’il contient et sa machinerie) est peu à peu colonisé par des idées et des machines qui peuvent nous faire perdre notre « libre arbitre ». Un éclairage intéressant donc, sur des évolutions pas franchement plaisantes.
Note réelle 3,5/5.
J’ai un ressenti très proche de celui d’Alix. C’est une lecture globalement plaisante, mais pas marquante, sur laquelle je ne reviendrai sans doute pas.
L’intrigue est finalement assez minimaliste. C’est une longue course poursuite à travers l’espace et sur diverses planètes, entre notre héros (un mini cerf astronaute cherchant à protéger une sorte d’œuf) et une sorte de chevalier de l’espace chevauchant un grand cerf voyageant dans l’espace. On est là plus dans de la SF que dans du roman graphique comme ça a été référencé, mais bon.
Pas mal de péripéties, mais à chaque fois ça repart après quelques castagnes, sans que l’un ou l’autre ne soit trop « abimés » (idem pour le vaisseau du héros, franchement très solide !). J’avoue n’avoir pas tout saisi de la fin par contre.
Le dessin m’a lui aussi procuré un ressenti ambivalent. Je le trouve souvent très joli, mais aussi à plusieurs reprises manquant singulièrement de clarté.
Un album en grande partie muet, une histoire linéaire, un dessin inégal : je suis un peu resté sur ma faim.
Un album qui ne s’embarrasse pas trop de crédibilité, ni de bâtir un scénario digne de ce nom. Tout est misé sur une action survitaminée, et tout tourne autour des actions de l’héroïne, qui accapare la couverture et l’essentiel des cases.
Pour faire simple, Kali, une jeune femme, visiblement membre d’une sorte de gang féminin, trahie par les siennes – qui se sont rangées derrière le dictateur local – se lance dans une expédition vengeresse, dézinguant tout ce qui bouge, dans une profusion de coups de feu, d’explosions et de cadavres.
Il faut dire que la donzelle a de la ressource ! A elle seule, elle élimine des dizaines de combattants surarmés, à pied ou sur sa moto. On le voit, ça ne cherche pas la crédibilité. D’ailleurs dès le départ, nous la découvrons se baladant avec un gros couteau planté dans le dos, qu’elle finit par enlever sans que cela – pas plus que les quelques balles ou coups de poings reçus plus tard – ne l’empêche de traverser un désert, d’échapper à tous les dangers.
On est dans un décor vaguement post-apocalypse, un coin perdu dominé par un dictateur fascisant, avec un petit air de Mad Max aussi. Les nanas – dont Kali, sont nombreuses et toutes des bimbos armées et vêtues de tout un tas de vêtements en cuir jouant plus sur une esthétique motarde sexy que sur le côté pratique ou nécessaire.
C’est donc une lecture défouloir, sans prétention autre que de proposer une action violente (il ne faut donc pas avoir d'attentes trop exigeantes hors de cette action pétaradante). Dans le genre c’est bien fichu, et le dessin de Sammelin ne s’embarrasse pas non plus de détails. Mais il est agréable.
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Le Tailleur de pierre
Mouais. L’album se laisse lire, mais j’en suis sorti sur ma faim. Disons que l’ambiance nauséabonde est bien construite, autour d’une communauté un peu en vase clôt, les relations exécrables qu’entretiennent certains protagonistes entre eux. Et le dessin de Léonie Bischoff est plutôt chouette. Ce qui fait que la lecture n’a pas été déplaisante. Mais elle n’a hélas jamais été passionnante non plus. D’abord parce que le suspens est tout relatif, on devine quand même bien en amont le « coupable », ce qui gâche un peu le plaisir dans ce type de récit policier. Ensuite parce que l’intrigue elle-même n’est quand même pas palpitante, et aucun personnage n’est attachant, ni trop développé d’ailleurs (à part dans la première partie la femme jouant un rôle infect). J’avais lu une autre adaptation de Läckberg par les mêmes auteurs, « Le prédicateur », et ça m’avait davantage plu. Je ne sais pas si c’est le roman d’origine qui est moins bon, mais ici, ça ne m’a pas convaincu. Note réelle 2,5/5.
Adoleschiante
Je ne suis a priori pas forcément le cœur de cible de ce type d’album, mais je dois dire que la lecture s’est révélée plus agréable que prévu/craint. D’abord, le dessin de Mademoiselle Caroline n’est pas le style girly qui souvent m’horripile. Avec un trait épuré (décors escamotés, personnages quasi esquissés), elle arrive à l’essentiel, et c’est très lisible. Quant au récit, il ne sort pas de l’ordinaire, mais c’est quand même une lecture plaisante. On y retrouve les grands classiques des crises d’adolescence, des petites guéguerres entre l’ado et ses parents. C’est souvent bien vu. Alors, certes, rien de révolutionnaire, ça n’est jamais hilarant, mais c’est une lecture qui parlera sans doute à pas mal de parents (et à d’anciens ados n’ayant pas perdu la mémoire).
Eden (2024)
Sophie Guerrive aime s’inspirer du moyen-âge pour ses histoires (chez le même éditeur avec Capitaine Mulet, ou chez Ion). Ça l’inspire et elle ajoute sa patte à une imagerie bien maîtrisée. Ici c’est un univers entièrement religieux, autour de moines, avec prêches, recherche du paradis et du jardin d’Eden. Un peu de fantastique, des personnages anthropomorphes, tout passe très bien. Je me pose juste la question du public visé. Pas mal de choses sont tout public, voire visent un jeune lectorat (le dessin simple et certaines situations « mignonnes »), alors que d’autres, qui laissent entrevoir l’imaginaire médiéval, toucheront sans doute davantage des lecteurs adolescents et surtout adultes. Sinon, comme d’habitude avec 2024, on a droit à une super maquette, un papier épais. Une lecture agréable en tout cas.
Erostrate
Encombrant et familier. Martin Veyron continue sa veine de contes édifiants que j'avais déjà apprécié dans l'adaptation de la nouvelle de Tolstoï Ce qu'il faut de terre à l'homme . Il essaye de formaliser les défauts de notre époque en montrant l'ubris avec Tolstoï et ici le désir de gloire. Mais dans un cas on a un conte court, tragique et bien ourlé et dans l'autre c'est une mosaïque de petites histoires gigognes, tirées de la mythologie grecque et de l'histoire antique, emballée dans une longue comédie ironique. Martin Veyron aime et sait nous mener par le bout du nez par ses dialogues et ses situations rocambolesques. Il prend son temps (213 pages) et toute la place nécessaire (24/32cm) pour reconstituer un monde antique coloré de l'imaginaire des années 80 mais peut-être aussi du cinéma muet. Beaucoup trop lourd pour lire au lit, très dense donc il faut prévoir plusieurs soirs devant soi. Si on aime Martin Veyron on aura plaisir à retrouver son trait décidé et élégant et son humour appuyé. Sinon passez votre chemin.
Lawmen of the West
C’est devenu une habitude depuis quelques années … une anthologie western à glisser sous le sapin pour les amoureux du genre. Aujourd’hui Lawmen of the West, la 4eme exploration de Tiburce Oger du grand ouest, consacré comme son nom l’indique aux hommes de lois. La formule est éprouvée maintenant. Autour de notre scénariste, on retrouve toujours un beau casting de dessinateurs (j'en ai même découvert 3 au passage). Hormis pour deux (dont je tairais les noms), j’ai trouvé l’ensemble appliqué. Le liant entre les différents récits marche bien, cette fois un carnet retraçant quelques destinés (shérif, juge …). Pas indispensable, le filon s’épuise un peu mais du boulot honnête, je l’ai même trouvé plus réussi que le précédent GunMen. Rdv l’année prochaine avec un album consacré, cette fois, aux femmes dans l’Ouest.
Au-Dedans.
2.5 Le titre va très bien pour ce one-shot parce où je ne pense pas avoir réussi à totalement rentrer dans l'histoire. Heureusement que j'ai bien aimé le dessin et que la narration est fluide parce que je ne pense pas que j'aurais réussi à finir l'album. Il faut dire qu'il y a plusieurs pages muettes ou avec peu de textes alors ça se lit tout de même plutôt vite pour une BD avec autant de pages. Quant au scénario, ça se laisse lire, mais sans plus. Le personnage principal m'a un peu énervé par moment et je n'ai pas trop compris exactement où l'auteur voulait en venir. En fait, j'ai eu la sensation que je regardais un film un peu intello qui, sans être chiant, était un peu incompréhensible dans ce qu'il veut montrer parce qu'il me manque des informations. Je peux comprendre que d'autres lecteurs soient plus touchés par cet album que moi. On va dire que c'était pas une lecture pour moi.
Le Combat d'Henry Fleming
Mon avis rejoint celui d'Alix. Il y a des qualités dans cet album, notamment le dessin que j'ai bien aimé, mais je n'ai pas trouvé que ce long one-shot était une lecture passionnante. Il faut savoir que c'est l'adaptation d'un roman américain paru au 19ème siècle. Si à l'époque montrer les horreurs de la guerre était sans doute innovateur, cela l'est moins aujourd'hui. J'ai eu l'impression d'avoir déjà lu déroulement de l'intrigue dans d'autres œuvres de fictions. Certes, c'était surtout dans des histoires ou des témoignages se passant durant les deux premières guerres mondiales ou encore celle du Vietnam, mais si l'esthétique de ses récits changent, les messages sont souvent les mêmes et rien ne m'a étonné durant ma lecture et tout était convenu. Ajoutons qu'en plus le personnage principal ne m'a pas semblé attachant et je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture. Cela une BD à emprunter, mais ce n'est pas une lecture qui m'a marqué.
Cerveaux augmentés (Humanité diminuée ?)
Bon, autant le dire d’emblée, c’est une lecture très dense, aride sur le fond et sur la forme. Pas une lecture détente empruntée au hasard en tout cas. Sous couvert d’un dialogue entre Murat et Benasayag, c’est en fait l’adaptation par le premier d’un ouvrage du second. Et la partie proprement BD est un peu minimaliste dans la mise en scène, l’action et le dessin. Mais elle est très raccord avec le propos, et la symbiose est parfaite. Mais ça accentue le côté froid et aride évoqué plus haut. Il s’agit de montrer comment le développement de l’informatique, des intelligences plus ou moins artificielles, l’utilisation des écrans, des réseaux sociaux, ont pu modifier l’activité, la réflexion de l’Homme, ont pu agir sur ce qui en est le cœur, leur cerveau. La réflexion de Benasayag s’appuie sur des sociologues, des spécialistes en sciences diverses, des philosophes. C’est intéressant mais, même s’il n’y a finalement pas énormément de texte – en tout cas si les pages sont relativement aérées – c’est un album qui ne se lit pas en cinq minutes ! C’est aussi un album qui nous pousse à réfléchir, à l’heure où des chaines de télé proposent aux annonceurs « du temps de cerveau disponible », et où notre cerveau (ce qu’il contient et sa machinerie) est peu à peu colonisé par des idées et des machines qui peuvent nous faire perdre notre « libre arbitre ». Un éclairage intéressant donc, sur des évolutions pas franchement plaisantes. Note réelle 3,5/5.
Moon deer
J’ai un ressenti très proche de celui d’Alix. C’est une lecture globalement plaisante, mais pas marquante, sur laquelle je ne reviendrai sans doute pas. L’intrigue est finalement assez minimaliste. C’est une longue course poursuite à travers l’espace et sur diverses planètes, entre notre héros (un mini cerf astronaute cherchant à protéger une sorte d’œuf) et une sorte de chevalier de l’espace chevauchant un grand cerf voyageant dans l’espace. On est là plus dans de la SF que dans du roman graphique comme ça a été référencé, mais bon. Pas mal de péripéties, mais à chaque fois ça repart après quelques castagnes, sans que l’un ou l’autre ne soit trop « abimés » (idem pour le vaisseau du héros, franchement très solide !). J’avoue n’avoir pas tout saisi de la fin par contre. Le dessin m’a lui aussi procuré un ressenti ambivalent. Je le trouve souvent très joli, mais aussi à plusieurs reprises manquant singulièrement de clarté. Un album en grande partie muet, une histoire linéaire, un dessin inégal : je suis un peu resté sur ma faim.
Kali
Un album qui ne s’embarrasse pas trop de crédibilité, ni de bâtir un scénario digne de ce nom. Tout est misé sur une action survitaminée, et tout tourne autour des actions de l’héroïne, qui accapare la couverture et l’essentiel des cases. Pour faire simple, Kali, une jeune femme, visiblement membre d’une sorte de gang féminin, trahie par les siennes – qui se sont rangées derrière le dictateur local – se lance dans une expédition vengeresse, dézinguant tout ce qui bouge, dans une profusion de coups de feu, d’explosions et de cadavres. Il faut dire que la donzelle a de la ressource ! A elle seule, elle élimine des dizaines de combattants surarmés, à pied ou sur sa moto. On le voit, ça ne cherche pas la crédibilité. D’ailleurs dès le départ, nous la découvrons se baladant avec un gros couteau planté dans le dos, qu’elle finit par enlever sans que cela – pas plus que les quelques balles ou coups de poings reçus plus tard – ne l’empêche de traverser un désert, d’échapper à tous les dangers. On est dans un décor vaguement post-apocalypse, un coin perdu dominé par un dictateur fascisant, avec un petit air de Mad Max aussi. Les nanas – dont Kali, sont nombreuses et toutes des bimbos armées et vêtues de tout un tas de vêtements en cuir jouant plus sur une esthétique motarde sexy que sur le côté pratique ou nécessaire. C’est donc une lecture défouloir, sans prétention autre que de proposer une action violente (il ne faut donc pas avoir d'attentes trop exigeantes hors de cette action pétaradante). Dans le genre c’est bien fichu, et le dessin de Sammelin ne s’embarrasse pas non plus de détails. Mais il est agréable.