Les derniers avis (46415 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Slowburn
Slowburn

Honnêtement, j'aurais pu mettre une note plus basse car c'est une BD qui se lit beaucoup trop vite et qui n'a pas vraiment d'histoire si ce n'est son petit gag final qui n'est pas hilarant. En outre, la réutilisation de certaines images, et la redondance du contenu de la majorité des autres, réduisent encore plus l'intérêt de ce qu'on peut appeler l'intrigue. Mais voilà, c'est le dessin du génial Franquin et ses chats sont formidables et tellement expressifs. Et c'est l'humour irrévérencieux de Gotlib d'avoir réagencé ces dessins pour raconter une telle chose. Et l'éditeur Fluide Glacial ne se contente pas de simplement publier les 60 cases de l'histoire, il ajoute des pages supplémentaires dans son petit album pour mettre en avant les 20 dessins originaux de Franquin qui ont été par la suite mis en scène par Gotlib, et pour raconter les coulisses de la création de cette mini-BD. Donc voilà, ce n'est pas un album que j'achèterai alors même que je suis fan de ses deux auteurs, mais je ne peux pas me résoudre à mettre une note plus basse.

30/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Prix du bonheur TTC
Le Prix du bonheur TTC

Thierry Gloris et Pierre Bordaberry se mettent en scène pour illustrer et expliquer un certain nombre de concepts, pour rendre agréable à suivre de longues explications sur le bonheur, les moyens de l’obtenir, tout ce qui peut le mettre en danger, etc. Faisant intervenir philosophes et spécialistes des sciences cognitives et humaines, ils tentent de balayer le champ de la question, sans jamais tomber dans la recette magique et les solutions clés en main. Ce sont plus des pistes de réflexion que nous avons ici. Et un album quand même singulièrement engagé parfois (ce qui n’est pas forcément pour me déplaire), comme lorsque la doxa libérale est mise sur le grill (quand elle permet un tout petit supplément de bonheur à ceux qui accaparent les richesses, ceci empêchant la grande majorité d’accéder au bonheur : le creusement des inégalités sociales va à l’encontre d’un bonheur général). La narration est fluide – même lorsque des concepts philosophiques parfois pointus sont évoqués – et le dessin de Sergio Melia (pas forcément mon truc a priori) se révèle dynamique et complémentaire de ces démonstrations vulgarisantes. Une lecture sympathique et intéressante. Instructive aussi.

29/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Moi, 20 ans, diplômée, motivée... Exploitée !
Moi, 20 ans, diplômée, motivée... Exploitée !

Un style classique pour des blogs plus ou moins girly. Un découpage saccadé (des gags en un dessin, parfois un peu plus avec absence de gaufrier), une absence de décors et des personnages peu détaillés (on mise sur des expressions souvent exagérées). Ça n’est pas mon truc, mais c’est lisible et efficace, et l’essentiel est ailleurs. Deux intérêts potentiels pour cet album au petit format. Avoir une vision caustique de l’exploitation des stagiaires dans pas mal de boites. Et découvrir éventuellement une auteure drôle. Disons que pour ces deux choses je suis sorti sur ma faim. Certes, l’auteure (qui décrit semble-t-il des situations personnellement vécues) montre bien l’exploitation hypocrite des stagiaires, leur invisibilisation, voire le mépris qui les frappe (comme la précarité, qui leur fait accepter des conditions de travail – une forte amplitude horaire que les salaires ne justifient pas par exemple). Mais le fait même de faire ça sur le ton de l’humour gentil atténue la critique, de toute façon pas trop poussée. Ensuite l’humour justement. Il est inégal, et globalement pas assez tonique par rapport à mes attentes. Certes, quelques sourires ont accompagné ma lecture, ni désagréable ni trop longue, mais ça n’est pas trop ma came. Note réelle 2,5/5.

29/11/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Punisher - Soviet
Punisher - Soviet

Le Punisher est un super-héros que je connais mal. J'apprécie son côté radical et les récits assez défouloirs qui en découlent, mais je trouve le concept trop unidirectionnel et limité dans ses possibilités. Toutefois, je dois admettre que cette mini-série Soviet est un bon cru du genre, même si elle ne me rend pas le héros plus attachant. Le Punisher découvre que quelqu'un de mystérieux a visiblement les mêmes méthodes que lui et élimine les membres d'une mafia russe implantée à New York. Alors qu'il s'en prend lui-même à celle-ci, il fait la rencontre de ce mystérieux personnage qui propose de s'allier à lui dans un but unique : détruire la mafia en question et s'occuper personnellement de son boss envers qui l'homme a une haine tenace. Cette haine, il va l'expliquer dans une longue discussion avec le Punisher qui apprendra alors ce qu'il s'est passé pour cet homme quand il était soldat russe en Afghanistan. On suit cette histoire linéaire mais prenante grâce à sa narration et son rythme bien fichus. Le dessin est très pro, un peu formaté mais parfaitement fonctionnel. Ce qui éveille l'intérêt de l'histoire, c'est cette rencontre et collaboration entre le Punisher et quelqu'un qui lui ressemble énormément tant dans les méthodes que dans l'état d'esprit radical. Alors que subsiste le doute sur le fait qu'il va accepter de s'allier à lui, on suit avec curiosité et entrain le récit de son passé en Afghanistan, dont le texte d'introduction aurait d'ailleurs pu décrire exactement de la même manière la guerre du Vietnam : probablement un clin d'oeil cynique souhaité par Garth Ennis. C'est dur et radical, comme du Punisher. Et cela s'enchaine ensuite jusqu'à une conclusion un peu attendue (si l'on excepte la torture imaginée là) mais qui tient bien la route. Bref, un bon cru de l'univers du Punisher, même quand comme moi on ne l'apprécie pas tant que ça.

29/11/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Dans la combi de Thomas Pesquet
Dans la combi de Thomas Pesquet

Pas mal, mais sans plus. Une BD intéressante pour son côté instructif. Je ne m'imaginais pas le nombre d'obstacles que Thomas Pesquet avait dû franchir pour faire parti des six candidats sélectionnés par l'Agence spaciale européenne en 2009. Et ce n'était que le début de son long parcours pour être spationaute. Il lui faudra encore attendre plusieurs années avant d'être choisi pour une mission dans la station orbitale. Un vrai chemin de croix. J'ai bien aimé le ton employé, un humour qui fait souvent mouche, malgré quelques lourdeurs. On va ainsi découvrir son quotidien avant, pendant et après sa première mission dans la station orbitale. Dans l'ensemble j'ai pris plaisir à suivre sa vie de forçat malgré quelques passages moins intéressants. Par contre je n'ai jamais trouvé le personnage attachant, le genre premier de la classe qui a le don de m'agacer ! Je ne peux néanmoins que lui tirer mon chapeau pour autant de persévérance à la réalisation de son rêve de gosse. Je n'ai pas aimé le dessin, trop brouillon à mon goût, il n'est pas assez lisible et ne permet pas toujours de reconnaître notre astronaute au premier coup d'œil. Les couleurs ne sont guère plus agréables et la mise en page est simplissime. Aucun plaisir. Un petit 3 étoiles.

29/11/2024 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série L'Enfer Bleu
L'Enfer Bleu

29 novembre 2024, le tome 1 : Avant toute chose, je tiens à préciser que ma note ne reflète pas réellement ce que j'ai ressenti, car une question de fond reste en suspend dans ma tête sur laquelle je reviendrai. Aussi, je lui colle un 3/5 provisoire que je relèverai peut-être à l'issue de la lecture du tome 2, à paraitre début février selon l'éditeur. Suite donc au prochain épisode... Je découvre cet auteur espagnol, et pour cause : il s'agit apparemment de sa toute première BD. Le moins que l'on puisse dire est que son dessin est très plaisant. Si j'ai quelques réserves au sujet de la colorisation, à la fois dans le choix de la palette elle-même que dans la manière de coloriser qui me donne l'impression d'hésiter entre la ligne claire et des aplats disons moins bordés, il sait néanmoins donner vie à ses personnages, Paco Asenjo fait preuve d'une incontestable maitrise, tant dans les proportions que dans la dynamique. En outre, il y a quelques trouvailles intéressantes. Je pense en particulier aux scènes de combat de nuit en fin de tome qui consistent en une pluie de balles traçantes, que j'ai trouvé assez originales bien que déconcertantes. Relevons tout de même quelques confusions au niveau des visages. La narration m'a paru un peu poussive en milieu de tome. Pendant un temps, l'auteur aligne les anecdotes les unes derrières les autres sans réel lien. certains passages laissent donc une impression de fourre-tout où les faits s'empilent. Rien de grave cependant car j'ai malgré tout poursuivi ma lecture d'un trait. Enfin, les faits évoqués, par le biais semble-t-il du témoignage d'un survivant (c'est ainsi que le livre est présenté), étaient pour moi quelque chose d'inconnu. En effet, L'Enfer bleu met en lumière une division de volontaires espagnols (la Division Bleue) envoyée par Franco pour soutenir l'armée allemande lors de l'invasion de la Russie (la fameuse opération Barbarossa). Le lecteur suit tout cela à travers les souvenirs d'Alberto, l'un des jeunes engagés. Pas banal... On réalise entre autre que la mentalité espagnole n'est pas celle qui animait l'armée allemande, que les soldats ibères n'étaient ni aussi équipés, ni aussi disciplinés, sans parler de la préparation... Bref ! Plein de choses bien dans ce premier volume. Cette histoire m'a rappelé Les Oubliés, cet excellent film de Martin Zandvliet qui mettait en scène de jeunes prisonniers allemands condamnés à la fin de la guerre, à déminer les plages danoises. On a là une inversion des perspectives qui pourrait aisément passer pour de la sympathie à l'égard du régime nazi. Si je ne pense pas que ce soit le cas ici (Les oubliés ne l'est clairement pas), je m'interroge tout de même sur les motivations premières de notre jeune "héros". Il n'y a pas un mot sur ce point. On me pardonnera cette lapalissade, mais certes, le jeune Alberto est jeune, donc à ce titre probablement un peu naïf. Certes, il a le droit d'être sympathisant du régime franquiste, même si cette phrase écorche mes oreilles (c'est une réalité). Certes, l'époque était bien différente de la notre, et la question demeure de savoir ce que savaient réellement les populations de la réalité de la barbarie nazie, à plus forte raison dans l'Espagne de Franco où devait sévir une propagande aiguë. Mais j'aurais aimé en savoir un peu plus sur ses réelles motivations et convictions, et son point de vue sur le franquisme, le nazisme, la guerre en Russie, les horreurs de la guerre et le sort atroce réservé aux soldats soviétiques, ce qui viendra peut-être dans le tome 2. Bien entendu, Alberto n'est pas un nazi. On sent qu'il a de la sympathie pour les populations, et notamment pour ce jeune prisonnier russe avec lequel il va brièvement se lier d'amitié avant que celui-ci ne soit envoyé en camp de concentration. Mais voilà exposés bien maladroitement les questionnements qui m'assaillent au lendemain de ma lecture. Je décèle une petite ambiguïté, sans doute à tort, tout en attendant fébrilement le dénouement. En l'état, L'Enfer bleu est une bonne BD. Affaire à suivre...

29/11/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Le Monde de Pickto
Le Monde de Pickto

Une version moderne de la Belle au bois dormant. La particularité de l'album est que les personnages parlent en pictogramme. Le principe est bien utilisé quoiqu'à une ou deux reprises je n'ai pas été certain de ce que l'auteur voulait exprimer. Malheureusement, comme il n'y a pas de textes, cela fait un album qui se lit aussi un peu trop vite à mon gout. Cela reste une lecture agréable parce que l'auteur s'amuse bien avec les clichés sur les contes et il y a des surprises dans le scénario, mais ce n'est pas une lecture marquante. Le dessin est plaisant et la mise en scène bien maitrisé. Un album à emprunter à la bibliothèque.

29/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Iris, deux fois
Iris, deux fois

Après Le Mystère Henri Pick, c’est la seconde série que je lis récemment se déroulant dans le milieu de l’édition, en l’égratignant – un peu. Même si, ici, ça n’est pas forcément le cœur du sujet. En même temps que l’héroïne, autrice rêvant chaque nuit d’une autre elle-même à la destiné moins rose, vivant un enfer personnel, alors qu’elle est épanouie socialement, Anne-Laure Reboul nous propose une histoire double, parallèle, avec deux récits qui s’imbriquent de plus en plus. Et surtout qui s’enchevêtrent au point que l’Iris qui au départ semble vivre l’enfer, va peu à peu supplanter celle qui se croyait au paradis. On ne sait pas ce qui relève du rêve ou de la réalité au bout d’un moment. De la même façon, tout le côté artificiel de l’Iris « réelle » éclate, alors que l’Iris « rêvée », dans le dur mais avec plus de niaque, va s’avérer brillante romancière, le couple de l’Iris rêvée battant de l’aile. Bref, les rôles s’inversent de façon inattendue, mais ce basculement est bien amené. Un scénario simple, mais quand même assez roublard pour nous faire accepter ces deux Iris, sans faire appel à un fantastique frelaté. C’est une lecture rapide, mais plaisante.

28/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Cutshin Creek
Cutshin Creek

Le résumé de l’éditeur affirme que l’intrigue se déroule après 1936. Ça me surprend, mais bon. En tout cas rien n’indique une date aussi tardive (même si c'est clairement début XXème siècle). C’est dans une ambiance entièrement western que cette histoire prend place, avec un déroulé relativement classique : quelques culs terreux terrorisent une région, assassinent un homme, et cherchent ensuite à éliminer les témoins. Cet aspect polar se résume à une course poursuite et à divers échanges de tirs et de coups, mais c’est dynamique, on ne s’ennuie pas. Par contre, je trouve dommage qu’ait été évacuée la particularité de l’héroïne (la « témoin » que les méchants veulent faire taire). En effet, c’est une « book lady », qui arpente ces contrées reculées en faisant office de bibliothécaire ambulante (ou de libraire ?). J’aurais aimé savoir comment cela fonctionnait, et si d’autres livres que la Bible étaient en circulation. Et qui finançait ces actions. Du coup, on n’a pas le temps de s’attacher aux personnages, ni à cette action sociale faisant visiblement partie du New Deal. Le dessin de Blary est intéressant. Un trait un peu à la Gipi, mais avec une colorisation différente. Les personnages sont davantage travaillés que les décors, un peu escamotés.

28/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Pocahontas (Patrick Prugne)
Pocahontas (Patrick Prugne)

Prugne est donc de retour dans ce Nord-Est américain des premiers temps de la colonisation européenne, un univers qui le passionne et qui l’inspire depuis longtemps. Un univers qu’il magnifie par son dessin, une nouvelle fois superbe. Et il n’y a pas besoin d’attendre le cahier graphique de fin d’album pour s’en convaincre. Son dessin est méticuleux, précis, documenté : sa reconstitution de la région, des costumes (Amérindiens ou Anglais) du début du XVIème siècle, est vraiment réussie. Et son travail à l’aquarelle est une nouvelle fois un plaisir pour les yeux ! Ce qui pèche généralement avec Prugne ce sont les scénarios. Ici disons qu’il s’en tire honorablement dans ce domaine. Il donne une version intéressante de cette histoire légendaire. C’est sans doute un peu lent, langoureux, ça manque clairement de rythme. Mais ça se laisse lire. Je trouve par contre un peu trop artificiel le dialogue entre le frère de Pocahontas et l’ami de Smith (et je ne comprends pas non plus quelles circonstances ont pu le permettre, dans un cadre « pacifié » en décalage avec la tournure des événements). Disons que le dessin à lui tout seul mérite qu’on s’intéresse à cet album. Note réelle 3,5/5.

28/11/2024 (modifier)