2.5
Un polar d'action qui ne m'a pas trop convaincu.
Le dessin est pas mal et dynamique. C'est vraiment le bon style pour ce genre de récit d'action. Mon problème vient plutôt du scénario. Il est efficace, mais manque d'originalité. J'ai eu l'impression d'avoir déjà vu l'histoire et les personnages plusieurs fois. Rien ne m'a intéressé et j'ai lu l'album avec une certaine indifférence. Ça se laisse tout de même lire grâce à la narration fluide qui a fait en sorte que j’ai pu lire l’album facilement malgré tout.
Si vous adorez les histoires de gros durs qui veulent suivre la voie de la rédemption, mais qui sont rattrapés par leur passé, c'est un one-shot pour vous.
Raconter l’effervescence de mai 1968 de façon romancée, pourquoi pas ? Il y a matière à pimenter un récit « ordinaire ». Mais je suis sorti quelque peu déçu de la lecture de cet album.
Le dessin du duo est globalement bon, comme à son habitude. Quoique que je l’ai ici trouvé un peu plus inégal (certaines planches m’ont paru moins travaillées).
Les différents protagonistes que nous suivons sont intéressants, permettent de nous guider dans le Paris agité, même si ne sont présentés ici que des échantillons divers de la plus ou moins petite bourgeoisie – avec quelques vacuités et inconséquences qui peuvent accompagner une révolte parfois de façade, comme on testerait une drogue « pour voir », avant de « redevenir sérieux ».
Mai 68 nous est donc présenté au travers de leurs dialogues et de leur inégale participation, mais ça reste un décor, mal expliqué. La poésie et l’éruption politique du moment (surréalistes et situationnistes avaient préparé le terrain, et ont grandement influencé la tonalité de nombre d’actions et de slogans/affiches) sont un peu escamotés, comme l’est quasiment tout le mouvement ouvrier spontané (et sa récupération, voire sa noyade par certains partis politiques ensuite).
Le personnage de l’Américain fait un peu artificiel (comme si les auteurs voulaient vraiment tout caser, y compris les débats autour de la guerre du Vietnam, de ce qui occupait les esprits politisés de l’époque). Le personnage fait d’autant plus artificiel que l’interrogatoire qu’il subit – fil rouge et truc narratif pour « raconter » les événements – reste du début à la fin obscur et sans réel intérêt ou crédibilité.
Au final, c’est une lecture pas désagréable, mais qui manque d’un je ne sais quoi pour la faire sortir d’un certain ronronnement gentillet. Les passions de l’époque y sont presque anesthésiées.
Note réelle 2,5/5/5.
Alors que l’album est largement dispensable, je le situerai dans les bons crus du duo père/fils.
En tout cas, j’y ai trouvé suffisamment mon compte. Il faut dire que je n’avais vraiment aucune attente particulière lors de mon entame de lecture.
Au dessin, bah c’est du Hermann mais encore en forme (si on compare à ses toutes dernières productions). L’auteur déroule son style intemporel, je n’accroche plus autant qu’à une époque mais ça reste solide.
La surprise (bonne ou mauvaise) dans ce duo vient toujours du scénariste, qui ne m’a malheureusement jamais trop convaincu.
Et bien dans le cas présent, c’est plutôt bien passé. Il ne faut pas s’attendre à des miracles mais j’ai plutôt bien aimé ce récit de genre qui lorgne vers la série B. J’ai bien des trucs à redire mais le plaisir était tout de même là.
Du fantastique qui vole pas bien haut mais honnête pour un emprunt.
L’album mélange deux thématiques. D’abord – elle est au cœur du récit – l’exploitation des nounous – ici africaines – par un couple plus fortuné, qui lui fait faire – pour le même prix – ménage, courses et autres heures supplémentaires, en plus de son boulot de base de garder leur mioche.
En parallèle, les parents de l’enfant gardé montrent un couple qui tangue (en filigrane une autre thématique, plus féministe, voit le jour, avec la situation professionnelle fragilisée pour les femmes ayant été absentes pour congé maternité).
Les différentes thématiques se marient globalement assez bien, mais sans toujours aller au fond des choses. Surtout, si la narration est assez fluide, et la lecture rapide, j’ai été gêné sur la fin par l’évolution d’Udama, la nounou qui, en une ou deux cases, se révèle bien moins sympa que depuis le début. Certes, on prend plaisir à la voir prendre sa revanche sur ceux qui l’exploitaient – en l’assumant plus ou moins d’ailleurs. Mais l’entourloupe qu’elle fait à l’une de ses collègues est surprenante pour le personnage, et un peu dégueulasse. Elle se révèle finalement la plus arriviste de tous. Quant au happy-end concernant le couple, il est lui aussi un peu gros et brutal, mais pourquoi pas ?
Une lecture agréable donc, mais qui pêche par quelques menus défauts au niveau de l’évolution des personnages, et quelques facilités scénaristiques (comment le couple peut-il financer l’appartement parisien prêté à sa nounou ???).
Bien sympathique petite série !
Bon, oui, ce n’est pas révolutionnaire et je n’ai malheureusement pu lire que les trois premiers tomes pour le moment (seuls à ma disposition), mais je dois bien reconnaître que la lecture me fut très agréable.
Les personnages sont simples, il y a des petites pointes d’humour bienvenues (notamment avec les oiseaux) et la narration est fluide.
Ma note réelle serait de 2,5 étoiles mais je l’élève volontiers à 3 car cela reste sincèrement mieux qu’un simple « neutre ».
Voilà une bd documentaire assez originale, qui nous propose donc d'explorer les bizarreries du monde animal. Il y a autant de textes didactiques que de bd, ce qui rend cet ouvrage hybride. Comme Noirdésir je n'ai pas toujours été convaincu par l'humour de Pierre Kroll, mais ses planches et illustrations ont le mérite d'aérer un ouvrage qui eût pu paraître un peu aride. Mais à bien lire les textes, il n'a rien d'aride, la scénariste a fait le choix d'agrémenter ceux-ci de traits d'humour, et c'est très instructif.
On apprend vraiment beaucoup de choses, sur des Animaux atypiques comme l'ornithorynque, la lampsile ou la toxoplasmose (!). Et le fait de faire dialoguer Darwin et Dieu est une idée sympathique, même si parfois cela n'est pas très heureux.
Beau projet inattaquable, mais...
Il s'agit d'un docu-fiction et l'essentiel des regrets réside dans ce positionnement mal cadré.
L'idée du documentaire est d'aborder les différentes sous-thématiques en lien plus ou moins direct avec la pêche industrielle intensive et la surexploitation des mers et océans : raréfaction des poissons et mise en difficulté d'économies locales artisanales dépendantes de la pêche, braconnage d'espèces protégées, contournement des réglementations (quotas, zones protégées non respectées, pêche de poissons juvéniles...), mécanisation détruisant des écosystèmes (filets raclant les sols coralliens), avec également une ouverture sur des thématiques telles l'impact et le rôle des océans dans le réchauffement climatique, la piraterie moderne, les flux migratoires internationaux...
Côté fiction, le scénario ne tient pas véritablement ou déçoit : l'on suit d'abord un pêcheur puis sa reconversion forcée, qui nous mènera à croiser une militante écolo effectuant des contrôles en mer. L'on assiste à une succession d'épisodes dont les liens narratifs semblent bien ténus, le fait de changer de personnage principal décrédibilise la fiction, inversement le rajout d'éléments sentimentaux vient maladroitement souligner l'artificialité de l'ensemble.
Les illustrations ne sont pas totalement convaincantes non plus : trait mal assuré donnant un aspect plutôt grossier à l'ensemble, couleurs ternes même si le rendu aquarelle me plaît assez.
Beau projet donc, mais BD seulement pas mal, que j'invite néanmoins fortement à lire, tant le propos mérite d'être entendu et relayé.
American Ronin se déroule dans un contexte qui n'est pas clairement expliqué et qu'on comprend à la lecture.
Il existe des corporations secrètes, sortes d'illuminati ou de mafias, plus puissantes que les états et qui leur imposent leurs décisions pour aller dans le sens de leurs affaires de gros sous. Ces corporations utilisent des assassins modifiés pour leur donner des capacités mentales surhumaines. Le héros de notre récit était l'un d'entre eux avant de se retourner contre ses anciens employeurs pour venger la mort de ses parents et ce qu'ils lui ont fait subir dans sa jeunesse. Il a été doté d'une super empathie lui permettant, grâce à l'ADN de ses cibles, de s'imprégner de leur manière de pensée et de pouvoir ainsi les manipuler de manière presque surnaturelle, en les amadouant par sa simple gestuelle ou en les poussant au suicide en quelques mots par exemple.
Même si ce concept n'est pas crédible, notamment sur le fait d'imaginer que de l'ADN puisse transmettre les souvenirs ou les rêves en temps réel d'autres personnes, l'idée n'est pas mauvaise et permet des développements intéressants dans le récit. Cela donne lieu à un polar noir et musclé, où le héros est un super-tueur faisant face à une super-organisation secrète et à ses propres autres super-tueurs. L'ensemble de l'intrigue tournant autour de manipulations mentales et d'enquêtes de personnalité, il y a également une bonne part de psychologie et de réflexion dans le scénario. Bref, ce n'est pas un divertissement léger et idiot.
Le graphisme, lui, est très pro, bien foutu, même si le physique du héros et ses éternelles lunettes de soleil vissées sur le visage me rebute un peu. D'autant qu'il est censé manipuler les gens avec ses expressions corporelles et, si ses yeux ne sont pas visibles, ça me parait quand même plus compliqué.
L'album actuellement paru comprend les 5 seuls épisodes de la série actuellement parus en VO. Ils forment une histoire complète mais appellent à une suite puisque le héros n'a pas encore atteint son but, sauf que je ne sais pas si suite il y aura vraiment.
On a donc une histoire intéressante, qui comprend quelques originalités et une intrigue bien ficelée, mais avec aussi un héros pas forcément très attachant, quelques facilités dans les méthodes que les super-agents peuvent employer, et un certain sentiment d'inachevé avec le seul album existant. Ca reste toutefois un comics plutôt pas mal, surtout pour les amateurs de polars musclés.
C'est souvent un vrai plaisir de se replonger dans les anciennes séries oubliées. J'aurais été bien incapable de resituer les aventures de Thyl l'espiègle car le film de 1956 avec Gérard Philipe s'est effacé de ma mémoire. Dans la série Thyl joue le rôle d'un résistant contre l'occupant Espagnol en 1562. Comme Thyl est un personnage farceur, drôle et gentil il ne combat pas avec des armes de guerres. Ses armes sont la ruse, la finesse, l'improvisation et la loyauté. Cela donne un récit plein de rebondissements. Le scénario est fouillé avec des combats à l'issue incertaine et des adversaires espagnols évidemment avec le mauvais rôle mais qui ne se départissent pas d'une certaine bravoure et noblesse. Ce côté équilibré du récit est agréable et Thyl est vraiment un personnage attachant.
Le graphisme est très daté travaillant dans un mode réalisme précis sur les expressions et soft sur la violence des combats. C'est donc à destination d'un très large public. La mise en couleur (pour mon édition) est presqu'une bichromie travaillant sur les noirs/gris en opposition avec les oranges de Guillaume II.
Une lecture intéressante.
Je partage les remarques de Yann ou de Ro sur cette vieille série. Un scénariste prestigieux, une uchronie qui méritait d'être approfondie, un dessin très typé 90's assez agréable, il y avait de quoi faire sur cette série probablement deux tomes supplémentaires tellement Rodolphe ouvre des voies. Le scénario ne révolutionne rien mais se lit de façon fluide sans trop d'incohérence. C'est de la bonne lecture de divertissement. Le tome 1 centré sur l'univers carcéral des anciens adversaires des forces de l'Axe, le t2 développant la cavale du jeune Jo et de son protecteur. Du très classique avec un récit qui se focalise de plus en plus sur le jeune homme sans que l'on sache encore pourquoi. L'interruption est donc décevante et inattendue vu le final du T2. Rodolphe aurait pu développer outre l'intrigue autour de Jo le côté sociétal d'une tyrannie dirigée par les SS. Le matériel était là mais pas la volonté éditoriale qui trouvait peut être le sujet trop brûlant comme je l'ai ressenti dans la scène des livres sur Hitler avec des éléments historiques véridiques qui peuvent apporter une confusion néfaste dans l'esprit de certains . En effet ce type d'effet pervers a eu lieu en Allemagne lors de cours sur le Nazisme.
Une curiosité dans le parcours de Rodolphe sur un sujet glissant.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Padre Sicario
2.5 Un polar d'action qui ne m'a pas trop convaincu. Le dessin est pas mal et dynamique. C'est vraiment le bon style pour ce genre de récit d'action. Mon problème vient plutôt du scénario. Il est efficace, mais manque d'originalité. J'ai eu l'impression d'avoir déjà vu l'histoire et les personnages plusieurs fois. Rien ne m'a intéressé et j'ai lu l'album avec une certaine indifférence. Ça se laisse tout de même lire grâce à la narration fluide qui a fait en sorte que j’ai pu lire l’album facilement malgré tout. Si vous adorez les histoires de gros durs qui veulent suivre la voie de la rédemption, mais qui sont rattrapés par leur passé, c'est un one-shot pour vous.
Sous les pavés
Raconter l’effervescence de mai 1968 de façon romancée, pourquoi pas ? Il y a matière à pimenter un récit « ordinaire ». Mais je suis sorti quelque peu déçu de la lecture de cet album. Le dessin du duo est globalement bon, comme à son habitude. Quoique que je l’ai ici trouvé un peu plus inégal (certaines planches m’ont paru moins travaillées). Les différents protagonistes que nous suivons sont intéressants, permettent de nous guider dans le Paris agité, même si ne sont présentés ici que des échantillons divers de la plus ou moins petite bourgeoisie – avec quelques vacuités et inconséquences qui peuvent accompagner une révolte parfois de façade, comme on testerait une drogue « pour voir », avant de « redevenir sérieux ». Mai 68 nous est donc présenté au travers de leurs dialogues et de leur inégale participation, mais ça reste un décor, mal expliqué. La poésie et l’éruption politique du moment (surréalistes et situationnistes avaient préparé le terrain, et ont grandement influencé la tonalité de nombre d’actions et de slogans/affiches) sont un peu escamotés, comme l’est quasiment tout le mouvement ouvrier spontané (et sa récupération, voire sa noyade par certains partis politiques ensuite). Le personnage de l’Américain fait un peu artificiel (comme si les auteurs voulaient vraiment tout caser, y compris les débats autour de la guerre du Vietnam, de ce qui occupait les esprits politisés de l’époque). Le personnage fait d’autant plus artificiel que l’interrogatoire qu’il subit – fil rouge et truc narratif pour « raconter » les événements – reste du début à la fin obscur et sans réel intérêt ou crédibilité. Au final, c’est une lecture pas désagréable, mais qui manque d’un je ne sais quoi pour la faire sortir d’un certain ronronnement gentillet. Les passions de l’époque y sont presque anesthésiées. Note réelle 2,5/5/5.
Station 16
Alors que l’album est largement dispensable, je le situerai dans les bons crus du duo père/fils. En tout cas, j’y ai trouvé suffisamment mon compte. Il faut dire que je n’avais vraiment aucune attente particulière lors de mon entame de lecture. Au dessin, bah c’est du Hermann mais encore en forme (si on compare à ses toutes dernières productions). L’auteur déroule son style intemporel, je n’accroche plus autant qu’à une époque mais ça reste solide. La surprise (bonne ou mauvaise) dans ce duo vient toujours du scénariste, qui ne m’a malheureusement jamais trop convaincu. Et bien dans le cas présent, c’est plutôt bien passé. Il ne faut pas s’attendre à des miracles mais j’ai plutôt bien aimé ce récit de genre qui lorgne vers la série B. J’ai bien des trucs à redire mais le plaisir était tout de même là. Du fantastique qui vole pas bien haut mais honnête pour un emprunt.
Udama chez ces gens-là
L’album mélange deux thématiques. D’abord – elle est au cœur du récit – l’exploitation des nounous – ici africaines – par un couple plus fortuné, qui lui fait faire – pour le même prix – ménage, courses et autres heures supplémentaires, en plus de son boulot de base de garder leur mioche. En parallèle, les parents de l’enfant gardé montrent un couple qui tangue (en filigrane une autre thématique, plus féministe, voit le jour, avec la situation professionnelle fragilisée pour les femmes ayant été absentes pour congé maternité). Les différentes thématiques se marient globalement assez bien, mais sans toujours aller au fond des choses. Surtout, si la narration est assez fluide, et la lecture rapide, j’ai été gêné sur la fin par l’évolution d’Udama, la nounou qui, en une ou deux cases, se révèle bien moins sympa que depuis le début. Certes, on prend plaisir à la voir prendre sa revanche sur ceux qui l’exploitaient – en l’assumant plus ou moins d’ailleurs. Mais l’entourloupe qu’elle fait à l’une de ses collègues est surprenante pour le personnage, et un peu dégueulasse. Elle se révèle finalement la plus arriviste de tous. Quant au happy-end concernant le couple, il est lui aussi un peu gros et brutal, mais pourquoi pas ? Une lecture agréable donc, mais qui pêche par quelques menus défauts au niveau de l’évolution des personnages, et quelques facilités scénaristiques (comment le couple peut-il financer l’appartement parisien prêté à sa nounou ???).
Le Royaume
Bien sympathique petite série ! Bon, oui, ce n’est pas révolutionnaire et je n’ai malheureusement pu lire que les trois premiers tomes pour le moment (seuls à ma disposition), mais je dois bien reconnaître que la lecture me fut très agréable. Les personnages sont simples, il y a des petites pointes d’humour bienvenues (notamment avec les oiseaux) et la narration est fluide. Ma note réelle serait de 2,5 étoiles mais je l’élève volontiers à 3 car cela reste sincèrement mieux qu’un simple « neutre ».
Dieu, Darwin, tout et n'importe quoi
Voilà une bd documentaire assez originale, qui nous propose donc d'explorer les bizarreries du monde animal. Il y a autant de textes didactiques que de bd, ce qui rend cet ouvrage hybride. Comme Noirdésir je n'ai pas toujours été convaincu par l'humour de Pierre Kroll, mais ses planches et illustrations ont le mérite d'aérer un ouvrage qui eût pu paraître un peu aride. Mais à bien lire les textes, il n'a rien d'aride, la scénariste a fait le choix d'agrémenter ceux-ci de traits d'humour, et c'est très instructif. On apprend vraiment beaucoup de choses, sur des Animaux atypiques comme l'ornithorynque, la lampsile ou la toxoplasmose (!). Et le fait de faire dialoguer Darwin et Dieu est une idée sympathique, même si parfois cela n'est pas très heureux.
Pillages
Beau projet inattaquable, mais... Il s'agit d'un docu-fiction et l'essentiel des regrets réside dans ce positionnement mal cadré. L'idée du documentaire est d'aborder les différentes sous-thématiques en lien plus ou moins direct avec la pêche industrielle intensive et la surexploitation des mers et océans : raréfaction des poissons et mise en difficulté d'économies locales artisanales dépendantes de la pêche, braconnage d'espèces protégées, contournement des réglementations (quotas, zones protégées non respectées, pêche de poissons juvéniles...), mécanisation détruisant des écosystèmes (filets raclant les sols coralliens), avec également une ouverture sur des thématiques telles l'impact et le rôle des océans dans le réchauffement climatique, la piraterie moderne, les flux migratoires internationaux... Côté fiction, le scénario ne tient pas véritablement ou déçoit : l'on suit d'abord un pêcheur puis sa reconversion forcée, qui nous mènera à croiser une militante écolo effectuant des contrôles en mer. L'on assiste à une succession d'épisodes dont les liens narratifs semblent bien ténus, le fait de changer de personnage principal décrédibilise la fiction, inversement le rajout d'éléments sentimentaux vient maladroitement souligner l'artificialité de l'ensemble. Les illustrations ne sont pas totalement convaincantes non plus : trait mal assuré donnant un aspect plutôt grossier à l'ensemble, couleurs ternes même si le rendu aquarelle me plaît assez. Beau projet donc, mais BD seulement pas mal, que j'invite néanmoins fortement à lire, tant le propos mérite d'être entendu et relayé.
American Ronin
American Ronin se déroule dans un contexte qui n'est pas clairement expliqué et qu'on comprend à la lecture. Il existe des corporations secrètes, sortes d'illuminati ou de mafias, plus puissantes que les états et qui leur imposent leurs décisions pour aller dans le sens de leurs affaires de gros sous. Ces corporations utilisent des assassins modifiés pour leur donner des capacités mentales surhumaines. Le héros de notre récit était l'un d'entre eux avant de se retourner contre ses anciens employeurs pour venger la mort de ses parents et ce qu'ils lui ont fait subir dans sa jeunesse. Il a été doté d'une super empathie lui permettant, grâce à l'ADN de ses cibles, de s'imprégner de leur manière de pensée et de pouvoir ainsi les manipuler de manière presque surnaturelle, en les amadouant par sa simple gestuelle ou en les poussant au suicide en quelques mots par exemple. Même si ce concept n'est pas crédible, notamment sur le fait d'imaginer que de l'ADN puisse transmettre les souvenirs ou les rêves en temps réel d'autres personnes, l'idée n'est pas mauvaise et permet des développements intéressants dans le récit. Cela donne lieu à un polar noir et musclé, où le héros est un super-tueur faisant face à une super-organisation secrète et à ses propres autres super-tueurs. L'ensemble de l'intrigue tournant autour de manipulations mentales et d'enquêtes de personnalité, il y a également une bonne part de psychologie et de réflexion dans le scénario. Bref, ce n'est pas un divertissement léger et idiot. Le graphisme, lui, est très pro, bien foutu, même si le physique du héros et ses éternelles lunettes de soleil vissées sur le visage me rebute un peu. D'autant qu'il est censé manipuler les gens avec ses expressions corporelles et, si ses yeux ne sont pas visibles, ça me parait quand même plus compliqué. L'album actuellement paru comprend les 5 seuls épisodes de la série actuellement parus en VO. Ils forment une histoire complète mais appellent à une suite puisque le héros n'a pas encore atteint son but, sauf que je ne sais pas si suite il y aura vraiment. On a donc une histoire intéressante, qui comprend quelques originalités et une intrigue bien ficelée, mais avec aussi un héros pas forcément très attachant, quelques facilités dans les méthodes que les super-agents peuvent employer, et un certain sentiment d'inachevé avec le seul album existant. Ca reste toutefois un comics plutôt pas mal, surtout pour les amateurs de polars musclés.
Thyl Ulenspiegel
C'est souvent un vrai plaisir de se replonger dans les anciennes séries oubliées. J'aurais été bien incapable de resituer les aventures de Thyl l'espiègle car le film de 1956 avec Gérard Philipe s'est effacé de ma mémoire. Dans la série Thyl joue le rôle d'un résistant contre l'occupant Espagnol en 1562. Comme Thyl est un personnage farceur, drôle et gentil il ne combat pas avec des armes de guerres. Ses armes sont la ruse, la finesse, l'improvisation et la loyauté. Cela donne un récit plein de rebondissements. Le scénario est fouillé avec des combats à l'issue incertaine et des adversaires espagnols évidemment avec le mauvais rôle mais qui ne se départissent pas d'une certaine bravoure et noblesse. Ce côté équilibré du récit est agréable et Thyl est vraiment un personnage attachant. Le graphisme est très daté travaillant dans un mode réalisme précis sur les expressions et soft sur la violence des combats. C'est donc à destination d'un très large public. La mise en couleur (pour mon édition) est presqu'une bichromie travaillant sur les noirs/gris en opposition avec les oranges de Guillaume II. Une lecture intéressante.
Das Reich
Je partage les remarques de Yann ou de Ro sur cette vieille série. Un scénariste prestigieux, une uchronie qui méritait d'être approfondie, un dessin très typé 90's assez agréable, il y avait de quoi faire sur cette série probablement deux tomes supplémentaires tellement Rodolphe ouvre des voies. Le scénario ne révolutionne rien mais se lit de façon fluide sans trop d'incohérence. C'est de la bonne lecture de divertissement. Le tome 1 centré sur l'univers carcéral des anciens adversaires des forces de l'Axe, le t2 développant la cavale du jeune Jo et de son protecteur. Du très classique avec un récit qui se focalise de plus en plus sur le jeune homme sans que l'on sache encore pourquoi. L'interruption est donc décevante et inattendue vu le final du T2. Rodolphe aurait pu développer outre l'intrigue autour de Jo le côté sociétal d'une tyrannie dirigée par les SS. Le matériel était là mais pas la volonté éditoriale qui trouvait peut être le sujet trop brûlant comme je l'ai ressenti dans la scène des livres sur Hitler avec des éléments historiques véridiques qui peuvent apporter une confusion néfaste dans l'esprit de certains . En effet ce type d'effet pervers a eu lieu en Allemagne lors de cours sur le Nazisme. Une curiosité dans le parcours de Rodolphe sur un sujet glissant.