Un témoignage somme-toute assez juste du passage de la quarantaine, vu depuis un gars qui parle comme un jeune de cités des années 2000 alors qu'il habite tranquilou à Montréal avec sa femme et ses enfants, 20 ans plus tard.
Le décalage entre l'image qu'il a de lui-même et celle que sa femme essaye de construire, comme pour légitimer sa place de père aux yeux de la société et sans doute assez répandu, dans beaucoup de familles. Pour ma part, j'ai trouvé qu'on riait jaune devant cette infantilisme masculin. A la fois je me suis retrouvée, et en même temps ça ne m'a pas toujours fait rire.
Peut-être est-ce là la plus grande réussite ?
Roboratif et instructif, cette petite BD souple à l'italienne prend plus de temps à lire qu'on pourrait le croire.
Eldiablo, expatrié français à Montréal, a des tonnes d'aventures du quotidien à partager et j'ai beaucoup appris de cette lecture. Son dessin, très proche du graffiti (graffito ?) est très bavard : le texte des bulles (phylactères ?) prend presque toute la place, et ça donne un effet de débit , comme si l'auteur nous parlait en continu, sans une seconde de silence.
Les couleurs vives, changeantes et peu réalistes accentuent cette impression de vitesse. La faible diversité des personnages (c'est toujours le narrateur qui est représenté avec sa famille ou en situation de décalage par rapport aux habitudes françaises) est un peu lassante mais il faut avouer que le fond informatif et la justesse du phrasé nous tient en haleine, et on n'a pas envie de lâcher, on est avide de chaque nouvelle anecdote québecoise.
J'ai acheté ce tome suite à l'appel à l'aide des éditions Rouquemoute, et je ne suis pas mécontente de mon achat : je prêterai le livre à toute personne qui aurait envie d'aller à Montréal, pour y vivre ou simplement visiter. En revanche je ne vais pas jusqu'à quatre étoiles parce que j'ai une sorte de frustration au niveau du dessin...
Décidément, j'ai de la difficulté avec les œuvres plus sérieuses de Larcenet. Il faut dire que j'ai souvent l'impression qu'il ne prend en compte que la beauté de son dessin et rien d'autre.
Donc au niveau du graphisme c'est excellent. On est très loin du dessin à gros nez qu'il faisait à ses débuts et son changement de style est bluffant ! Malheureusement, le scénario m'a semblé faible et un peu trop léger. J'ai rien contre les histoires sombres, mais à force de voir le père et le fils répéter les mêmes choses, je me suis un peu ennuyé. Les rebondissements ne m'ont pas passionné et je n'ai pas réussi à m'attacher aux deux personnages principaux, ce qui a fait en sorte que je n'ai pas ressenti de tensions lorsqu'ils étaient en danger.
Ça se laisse lire, mais ce n'est pas une œuvre mémorable à mes yeux.
Crossover alourdi par les diktats et oukases éditoriaux
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Ce tome comprend les 8 épisodes de la série principale Original Sin, initialement publiés en 2014, écrits par Jason Aaron, dessinés et encrés par Mike Deodato. Il comprend également un prologue de 8 pages paru dans Point one numéro 1, l'épisode zéro de Original sin.
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- Behold the watcher (8 pages, scénario d'Ed Brubaker, dessins et encrage de Javier Pulido) - Tous les trois ans, Uatu (le gardien) rentre en transe ; deux voleurs non identifiés en profitent pour pénétrer dans sa demeure et dérober des connaissances.
Dans ce court prologue, Ed Brubaker introduit quelques notions supplémentaires sur la vie d'Uatu pour préparer Original Sin. Javier Pulido dessine de manière rétro, en évoquant les années 1960, avec un hommage appuyé à Steve Ditko. Une introduction plaisante, mais très cryptique.
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- Original Sin zéro (scénario de Mark Waid, dessins de Jim Cheung avec Paco Medina, encrage de Rag Morales, avec 4 autres encreurs) - Sam Alexander (le nouveau Nova de l'époque) apporte un cadeau un cadeau à Uatu sur la Lune. Il découvre une armurerie contenant un Ultimate Nullifier, et apprend les origines de la vocation des Watchers.
Mark Waid trouve immédiatement le bon ton pour rendre compte de la jeunesse de Sam Alexander, et les dessins de Jim Cheung sont très agréables, même si les compléments de Medina ne disposent pas de la même finesse. Cet épisode remplit son office d'introduction (avec rappel sur les Watchers), avec plusieurs images splendides, même si certaines informations sont un peu parachutées.
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- Original sin 1 à 8 (scénario d'Aaron, dessins et encrage de Deodato, mise en couleurs de Frank Martin) - Sur la Lune, il se produit une grosse explosion dans la demeure d'Uatu. Thor contacte Captain America (Steve Rogers) pour signaler le meurtre d'Uatu. Captain America se rend sur place avec Wolverine (Logan), Black Widow (Natacha Romanova) et Nick Fury. Iron Man (Tony Stark) est déjà sur place. Uatu a été abattu d'un balle en plein front, et le meurtrier l'a énuclée, lui enlevant ses deux globes oculaires. Nick Fury demande à Black Panther (T'challa) de recruter des superhéros pour enquêter. Son choix se porte sur Doctor Strange & Punisher (Frank Castle), Ant-Man (Scott Lang), Emma Frost, Winter Soldier (Bucky Barnes), Moon Knight (Mark Spector), et quelques autres.
Le précédent crossover de grande ampleur avait été conçu et écrit par comité : Avengers VS X-Men de Brian Michael Bendis, Jason Aaron, Ed Brubaker, Jonathan Hickman, et Matt Fraction, soit cinq scénaristes différents. Cette fois-ci, c'est Jason Aaron qui s'acquitte de la tâche complexe de raconter une histoire intégrant toutes les contraintes éditoriales.
Première contrainte : trouver une idée pour impliquer toutes les autres séries mensuelles publiées par Marvel Comics. Le principe retenu : Uatu qui observe tout ce qui se passe partout stocke cette information dans ses yeux. Le détenteur d'un de ses globes oculaires réussit à le faire exploser et à libérer ainsi une foultitude de secrets honteux (les péchés) qui vont être révélés. Mais ces révélations n'interviennent que dans les séries mensuelles, pas dans le crossover lui-même (en faisant abstraction de Matt Murdock s'exclamant Je sais qui a tué ma mère). Donc Aaron se retrouve à mettre en place la mécanique des révélations, sans pouvoir l'exploiter.
Deuxième contrainte : justifier de l'évolution de deux personnages un peu encombrants, en plus d'Uatu dont le sort est réglé. Aaron s'acquitte également de cette tâche : son intrigue permet d'amener ces deux personnages exactement dans la position définie par les responsables éditoriaux.
Troisième contrainte : raconter une histoire satisfaisante en elle-même. Jason Aaron choisit de construire son récit sur la base d'un meurtre et de l'enquête qui s'en suit pour l'élucider. Cette enquête est assez vite parasitée par la première et la deuxième contraintes qui dictent l'identité du meurtrier, et qui imposent des séquences dont l'intérêt ne se comprend qu'au regard de ces obligations. Le lecteur découvre donc une enquête qui avance tant bien que mal, régulièrement interrompue par d'autres événements. Pour que tous ces éléments s'agrègent, Aaron se retrouve donc dans l'obligation de rajouter un ennemi supplémentaire (trois en fait). Il a pris l'option de piocher dans les supercriminels de deuxième, voire troisième ordre (dont un qu'il avait déjà utilisé dans la série Ghost Rider), plutôt que d'utiliser à nouveau un supercriminel de premier plan. Ce choix lui donne un peu de liberté quant aux motifs de ces criminels. En revanche leurs agissements tirent le récit dans une autre direction, et leurs personnalités restent très superficielles.
Il faut donc attendre le sixième épisode pour que le récit prenne une direction claire, et qu'Aaron ait la latitude de mettre en avant le héros qui devient le personnage principal du récit, avec une révélation sur The Unseen. Là encore, Aaron fait de son mieux pour que la révélation tienne la route, mais il est difficile d'y croire d'un seul tenant, en repensant à Secret Invasion (pourquoi ne l'a-t-il pas empêchée ?).
Jason Aaron fait donc de son mieux pour tout faire tenir dans un récit, avec une intrigue qui serve de fil conducteur. Néanmoins l'obligation d'inclure des développements pour l'évolution à moyen terme de l'univers partagé Marvel aboutit à un rythme irrégulier qui nuit à la narration et à sa capacité d'immersion.
Tous les épisodes sont dessinés et encrés par un seul et même artiste : Mike Deodato. Ses dessins sont de nature plutôt réaliste, avec un encrage qui mélange traits fins et aplats de noirs solides. Le résultat est très plaisant à l'œil, avec une impression adulte, assez noire du fait des aplats. Cette apparence confère tout le sérieux voulu à l'enquête. En particulier le cadavre d'Uatu en impose par sa stature, bien qu'il s'agisse d'un grand chauve habillé d'une toge.
Deodato possède un sens de la mise en scène qui lui permet d'insuffler de la vie à toutes les séquences, même celles de dialogues. Les combats sont vifs et alertes, avec un sens sûr du spectaculaire. Il maîtrise sans difficulté tous les détails des costumes des différents superhéros, en leur donnant un langage corporel d'adultes. Il soigne plusieurs éléments de décors et accessoires, comme la dimension magique où vont enquêter Doctor Strange et Punisher, ou la voiture volante de Nick Fury. Il est aussi à l'aise pour représenter un petit diner de l'Amérique profonde, que l'intérieur de la citadelle d'Uatu. Le lecteur remarque quand même qu'au fil des épisodes les arrières plans ont tendance à se réduire à des toiles de fond étoilées, ou à la surface désertique de la Lune. Deodato est un peu moins convaincant avec les tenues spatiales des personnages. S'il est normal qu'elles soient peu couvrantes à proximité de la citadelle d'Uatu (il y a un résiduel d'atmosphère à cet endroit), elles deviennent insuffisantes dans l'espace car elle ne protège pas de l'absence de pression.
Au final, Original Sin ressort comme un crossover bien mené, mais tiraillé par tous les points de passage obligé, imposés par la ligne éditoriale de Marvel. S'il n'avait pas dû inclure autant de pièces rapportées, Jason Aaron aurait écrit un thriller bien enlevé. Mais là, en l'occurrence, l'ajout d'éléments accessoires ralentit le rythme et dilue le propos. De son côté Deodato réalise un travail satisfaisant, mais qui aurait mérité de quelques jours de plus pour peaufiner ses planches, sans subir un rythme de parution effréné.
L’omniprésence – souvent intrusive – de l’Intelligence Artificielle et des objets connectés est un sujet d’actualité – même si à mon goût il n’y a pas suffisamment de débats à ce propos : le coût énergétique incroyable mais masqué, les menaces sur les libertés publiques, etc.
C’est pourquoi cet album m’intéressait au départ, je pensais y trouver une dénonciation du rôle dévolu aux IA. Mais, si le début me donne raison, la suite de l’histoire – qui se situe dans un futur proche (années 2050) – en est resté à la surface des choses, avec en plus un rythme un peu mollasson. Ces remarques sont valables pour la présentation des IA, comme pour la partie vaguement thriller/polar, à Marseille ou au Japon.
Pas désagréable, pas inoubliable non plus, un album qui se laisse lire, rapidement (peu de dialogues en fait, et une intrigue linéaire et mollassonne).
J’ai lu pour l’instant les deux premiers diptyques. J’en lirai peut-être d’autres à l’occasion mais, si c’est une lecture sympathique, agréable, je vais la placer un peu moins haut que la plupart des avis précédents.
Des deux premiers diptyques, c’est le premier qui m’a le plus plu. J’ai eu l’impression d’ailleurs que Jarbinet pensait au départ ne faire que ces deux tomes, tant le récit est conclusif, alors que la suite marque une nette rupture de ton dans son entame. Le récit est dynamique, et les parties purement militaires et celles plus « romantiques » sont équilibrées.
C’est moins le cas dans le diptyque suivant. Déjà au lieu de quelques jours, l’intrigue s’étale sur plusieurs années. Ensuite les trois-quarts du premier album est trop lent, trop long, avec cette histoire d’amour qui manque de sel et de rythme, jusqu’à ce que l’action prenne le relais, avec le débarquement en Normandie (Jarbinet s’est clairement inspiré pour certaines scènes du début du film de Spielberg « Il faut sauver le soldat Ryan »), le second album du cycle mélangeant plutôt bien les deux thèmes, jusqu’à faire se rencontrer intrigues et protagonistes des deux diptyques. Jarbinet use dans ces deux diptyques du même ressort scénaristique, faisant croire à la mort d’un protagoniste pour ne révéler que sur la fin ce qu’il en est vraiment. Et chaque fin de diptyque amène son quota de happy-end, ce qui tranche avec la violence et la déprime qui accompagnent l’essentiel des récits.
Le dessin est lui plutôt chouette, agréable. Un peu de Raives, mais aussi de Gibrat (pour les jolis personnages féminins en particulier) : le visuel de la série est réussi.
Quel dommage que le ramage de cette BD ne soit pas à la hauteur de son plumage !
En effet, j'avais été attiré à l'époque par les magnifiques couvertures de ce triptyque (avec une mention spéciale au premier tome) et par une mise en page plutôt novatrice. Alors oui, parfois la mise en page rend plus difficile la lecture et la compréhension de certaines scènes d'action (parfois certaines pages contiennent plus de 20 cases...) mais j'avais été plutôt charmée par ce parti-pris de départ.
Mais voilà le scénario dans le plus pur style "steampunk" ne tient malheureusement pas autant la route que le graphisme. Ça commençait pourtant plutôt bien avec un premier tome consacré à une enquête de deux frères autour de la disparition d'une jeune fille dans un Paris sombre du XIXème siècle. Mais à compter du 2ème tome et à la découverte d'une communauté secrète de scientifiques et d'aventuriers parcourant le monde, cela bascule trop à mon goût dans l'action et le côté horrifique. Les voyages et découvertes de nos deux héros s'enchainent de manière irréfrénée de telle sorte qu'on a l'impression qu'un quatrième tome n'aurait pas été du luxe. La fin ouverte et non convenue sauve un peu l'ensemble mais pas suffisamment pour enlever le sentiment de déception qui m'habite au moment de refermer le 3ème et dernier tome.
A réserver aux amateur de BD d'action horrifique dans le plus pur steampunk.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8,5/10
NOTE GLOBALE : 13,5/20
Ce western met en scène Emma, une jeune femme de caractère, marquée par un passé tragique. L'action prend place dans les étendues sauvages du Wyoming. Le dessin soigné, au trait moderne et agréable, fait la part belle à ces décors. Le cadre est bien rendu, les paysages de cette région des USA sont réalistes et bien agréable à l'oeil.
Coté scénario c'est également pas mal du tout. Il y a d'abord Emma, qui erre dans les différenets contrées à la recherche de quelque chose, ou quelqu'un. En tout cas, elle prépare une vengeance. On en apprend peu à peu sur elle, ce qui rend son personnage intéressant. Sa route va la mener dans un petit village ou le riche propriétaire du coin s'apprete à marier une de ses filles. Il a invité tous les notables du coin. Cet évènement va apporter 2 choses au récit. D'abord un personnage bien trouble, le futur mari, qui semble jouer un double jeu. On en apprendra peu sur ce point pour le moment, mais en tout cas il y en a juste assez pour titiller la curiosité du lecteur. Ce cadre sera également la cible choisie par une bande de desperados. Evidemment dès qu'ils vont entrer en scène, l'action sera au rendez vous et les coups de pistolets vont être nombreux... Il faudra accepter que les six coups en tirent un peu plus...
Tout ça fonctionne bien, et donne un western rythmé, violent, le tout est saupoudré de quelques éléments mystérieux et accrocheurs. La 4e de couverture promet 3 destins entrecroisés. Après le seul premier tome, on attend encore cette dimension de l'histoire, pas très évidente pour le moment. Ca donne envie de lire la suite.
Les notes plutôt très positives m'en faisaient sans doute attendre beaucoup, mais j'ai moyennement apprécié cette série.
La faute en incombe, pour moi, aux deux mondes qui se côtoient ici (les moutons et les humains) sans jamais se mélanger. Les préoccupations des moutons n'intéressent pas les humains, mais les évènements des humains sont mal compris des moutons et ... ben c'est tout. Il n'y a pas de véritable échange entre ces deux univers, et c'est du coup assez pauvre. En soi, les deux histoires parallèles pourraient tout à fait se dérouler dans un autre univers.
En dehors de ça, c'est intéressant de voir ces moutons déistes et ces humains qui se révoltent tout les quatre matins contre un bar adossé à une Église. Les thématiques de la foi, de la bêtise humaine, de la religion se retrouvent dans ce récit. Mais avec une certaine légèreté, il n'y a pas de réelles réflexions sur les sujets abordés. Le deuxième volume, avec son histoire du passé refaisant surface, manque singulièrement de mordant pour un tel récit. On aurait pu avoir plus incisif et plus profond sur un sujet pareil.
Niveau dessin, rien à redire. Les têtes de moutons sont d'ailleurs très drôle et il y a une vraie recherche pour leur donner des personnalités. De même les irlandais sont assez classiques mais bien reconnaissable.
En somme, une BD sympathique et distrayante, mais dont les volontés ne vont jamais assez loin à mon gout. Sur une telle idée de base, on pourrait avoir bien mieux comme récit, je pense. Et surtout détacher autant les deux histoires me fait peiner à y trouver un intérêt profond. J'en attendais mieux !
J'ai les réserves de bamiléké sans aller jusqu'à partager sa note. Disons que je suis plus souple, mais que je suis conscient que le récit est assez léger. Trop même, à mon goût.
C'est une BD à destination de la jeunesse, mais que je trouve assez rapide dans l’exécution. On commence par une jeune femme qui va en vacances avec son oncle et sa tante, avant un déménagement. Sur place, dans le Nord de la France, elle voit un joli garçon et rencontre un autre, qui vont lui proposer une épreuve pour prouver qu'ils soient considérés comme plus grand, mais cette épreuve va les faire toucher du doigt une certaine réalité.
Alors dis comme ça on dirait qu'il se passe plein de choses, mais franchement, le récit traine assez en longueur et pratiquement rien n'est développé. Il y a beaucoup de choses qui apparaissent seulement en filigrane et n'ont pas de réelles conclusions (le déménagement par exemple, elle l'accepte juste), l'ensemble tenant sur le récit d'enfance banal et la découverte des migrants. Sauf qu'aucun des deux sujets n'est vraiment abordé à bras le corps et l'ensemble finit sur des bons sentiments sans qu'il n'y ait eu de réel avancée dans le récit.
Le dessin est de bonne facture, collant assez bien à une atmosphère jeunesse, avec des couleurs qui rendent très bien. C'est dommage que le récit ne m'ait pas plus intéressé, mais je trouve que même pour des enfants, ça reste trop en surface des sujets. Dommage !
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Bonjour Vieillesse
Un témoignage somme-toute assez juste du passage de la quarantaine, vu depuis un gars qui parle comme un jeune de cités des années 2000 alors qu'il habite tranquilou à Montréal avec sa femme et ses enfants, 20 ans plus tard. Le décalage entre l'image qu'il a de lui-même et celle que sa femme essaye de construire, comme pour légitimer sa place de père aux yeux de la société et sans doute assez répandu, dans beaucoup de familles. Pour ma part, j'ai trouvé qu'on riait jaune devant cette infantilisme masculin. A la fois je me suis retrouvée, et en même temps ça ne m'a pas toujours fait rire. Peut-être est-ce là la plus grande réussite ?
Wesh Caribou
Roboratif et instructif, cette petite BD souple à l'italienne prend plus de temps à lire qu'on pourrait le croire. Eldiablo, expatrié français à Montréal, a des tonnes d'aventures du quotidien à partager et j'ai beaucoup appris de cette lecture. Son dessin, très proche du graffiti (graffito ?) est très bavard : le texte des bulles (phylactères ?) prend presque toute la place, et ça donne un effet de débit , comme si l'auteur nous parlait en continu, sans une seconde de silence. Les couleurs vives, changeantes et peu réalistes accentuent cette impression de vitesse. La faible diversité des personnages (c'est toujours le narrateur qui est représenté avec sa famille ou en situation de décalage par rapport aux habitudes françaises) est un peu lassante mais il faut avouer que le fond informatif et la justesse du phrasé nous tient en haleine, et on n'a pas envie de lâcher, on est avide de chaque nouvelle anecdote québecoise. J'ai acheté ce tome suite à l'appel à l'aide des éditions Rouquemoute, et je ne suis pas mécontente de mon achat : je prêterai le livre à toute personne qui aurait envie d'aller à Montréal, pour y vivre ou simplement visiter. En revanche je ne vais pas jusqu'à quatre étoiles parce que j'ai une sorte de frustration au niveau du dessin...
La Route
Décidément, j'ai de la difficulté avec les œuvres plus sérieuses de Larcenet. Il faut dire que j'ai souvent l'impression qu'il ne prend en compte que la beauté de son dessin et rien d'autre. Donc au niveau du graphisme c'est excellent. On est très loin du dessin à gros nez qu'il faisait à ses débuts et son changement de style est bluffant ! Malheureusement, le scénario m'a semblé faible et un peu trop léger. J'ai rien contre les histoires sombres, mais à force de voir le père et le fils répéter les mêmes choses, je me suis un peu ennuyé. Les rebondissements ne m'ont pas passionné et je n'ai pas réussi à m'attacher aux deux personnages principaux, ce qui a fait en sorte que je n'ai pas ressenti de tensions lorsqu'ils étaient en danger. Ça se laisse lire, mais ce n'est pas une œuvre mémorable à mes yeux.
Original Sin
Crossover alourdi par les diktats et oukases éditoriaux - Ce tome comprend les 8 épisodes de la série principale Original Sin, initialement publiés en 2014, écrits par Jason Aaron, dessinés et encrés par Mike Deodato. Il comprend également un prologue de 8 pages paru dans Point one numéro 1, l'épisode zéro de Original sin. - - Behold the watcher (8 pages, scénario d'Ed Brubaker, dessins et encrage de Javier Pulido) - Tous les trois ans, Uatu (le gardien) rentre en transe ; deux voleurs non identifiés en profitent pour pénétrer dans sa demeure et dérober des connaissances. Dans ce court prologue, Ed Brubaker introduit quelques notions supplémentaires sur la vie d'Uatu pour préparer Original Sin. Javier Pulido dessine de manière rétro, en évoquant les années 1960, avec un hommage appuyé à Steve Ditko. Une introduction plaisante, mais très cryptique. - - Original Sin zéro (scénario de Mark Waid, dessins de Jim Cheung avec Paco Medina, encrage de Rag Morales, avec 4 autres encreurs) - Sam Alexander (le nouveau Nova de l'époque) apporte un cadeau un cadeau à Uatu sur la Lune. Il découvre une armurerie contenant un Ultimate Nullifier, et apprend les origines de la vocation des Watchers. Mark Waid trouve immédiatement le bon ton pour rendre compte de la jeunesse de Sam Alexander, et les dessins de Jim Cheung sont très agréables, même si les compléments de Medina ne disposent pas de la même finesse. Cet épisode remplit son office d'introduction (avec rappel sur les Watchers), avec plusieurs images splendides, même si certaines informations sont un peu parachutées. - - Original sin 1 à 8 (scénario d'Aaron, dessins et encrage de Deodato, mise en couleurs de Frank Martin) - Sur la Lune, il se produit une grosse explosion dans la demeure d'Uatu. Thor contacte Captain America (Steve Rogers) pour signaler le meurtre d'Uatu. Captain America se rend sur place avec Wolverine (Logan), Black Widow (Natacha Romanova) et Nick Fury. Iron Man (Tony Stark) est déjà sur place. Uatu a été abattu d'un balle en plein front, et le meurtrier l'a énuclée, lui enlevant ses deux globes oculaires. Nick Fury demande à Black Panther (T'challa) de recruter des superhéros pour enquêter. Son choix se porte sur Doctor Strange & Punisher (Frank Castle), Ant-Man (Scott Lang), Emma Frost, Winter Soldier (Bucky Barnes), Moon Knight (Mark Spector), et quelques autres. Le précédent crossover de grande ampleur avait été conçu et écrit par comité : Avengers VS X-Men de Brian Michael Bendis, Jason Aaron, Ed Brubaker, Jonathan Hickman, et Matt Fraction, soit cinq scénaristes différents. Cette fois-ci, c'est Jason Aaron qui s'acquitte de la tâche complexe de raconter une histoire intégrant toutes les contraintes éditoriales. Première contrainte : trouver une idée pour impliquer toutes les autres séries mensuelles publiées par Marvel Comics. Le principe retenu : Uatu qui observe tout ce qui se passe partout stocke cette information dans ses yeux. Le détenteur d'un de ses globes oculaires réussit à le faire exploser et à libérer ainsi une foultitude de secrets honteux (les péchés) qui vont être révélés. Mais ces révélations n'interviennent que dans les séries mensuelles, pas dans le crossover lui-même (en faisant abstraction de Matt Murdock s'exclamant Je sais qui a tué ma mère). Donc Aaron se retrouve à mettre en place la mécanique des révélations, sans pouvoir l'exploiter. Deuxième contrainte : justifier de l'évolution de deux personnages un peu encombrants, en plus d'Uatu dont le sort est réglé. Aaron s'acquitte également de cette tâche : son intrigue permet d'amener ces deux personnages exactement dans la position définie par les responsables éditoriaux. Troisième contrainte : raconter une histoire satisfaisante en elle-même. Jason Aaron choisit de construire son récit sur la base d'un meurtre et de l'enquête qui s'en suit pour l'élucider. Cette enquête est assez vite parasitée par la première et la deuxième contraintes qui dictent l'identité du meurtrier, et qui imposent des séquences dont l'intérêt ne se comprend qu'au regard de ces obligations. Le lecteur découvre donc une enquête qui avance tant bien que mal, régulièrement interrompue par d'autres événements. Pour que tous ces éléments s'agrègent, Aaron se retrouve donc dans l'obligation de rajouter un ennemi supplémentaire (trois en fait). Il a pris l'option de piocher dans les supercriminels de deuxième, voire troisième ordre (dont un qu'il avait déjà utilisé dans la série Ghost Rider), plutôt que d'utiliser à nouveau un supercriminel de premier plan. Ce choix lui donne un peu de liberté quant aux motifs de ces criminels. En revanche leurs agissements tirent le récit dans une autre direction, et leurs personnalités restent très superficielles. Il faut donc attendre le sixième épisode pour que le récit prenne une direction claire, et qu'Aaron ait la latitude de mettre en avant le héros qui devient le personnage principal du récit, avec une révélation sur The Unseen. Là encore, Aaron fait de son mieux pour que la révélation tienne la route, mais il est difficile d'y croire d'un seul tenant, en repensant à Secret Invasion (pourquoi ne l'a-t-il pas empêchée ?). Jason Aaron fait donc de son mieux pour tout faire tenir dans un récit, avec une intrigue qui serve de fil conducteur. Néanmoins l'obligation d'inclure des développements pour l'évolution à moyen terme de l'univers partagé Marvel aboutit à un rythme irrégulier qui nuit à la narration et à sa capacité d'immersion. Tous les épisodes sont dessinés et encrés par un seul et même artiste : Mike Deodato. Ses dessins sont de nature plutôt réaliste, avec un encrage qui mélange traits fins et aplats de noirs solides. Le résultat est très plaisant à l'œil, avec une impression adulte, assez noire du fait des aplats. Cette apparence confère tout le sérieux voulu à l'enquête. En particulier le cadavre d'Uatu en impose par sa stature, bien qu'il s'agisse d'un grand chauve habillé d'une toge. Deodato possède un sens de la mise en scène qui lui permet d'insuffler de la vie à toutes les séquences, même celles de dialogues. Les combats sont vifs et alertes, avec un sens sûr du spectaculaire. Il maîtrise sans difficulté tous les détails des costumes des différents superhéros, en leur donnant un langage corporel d'adultes. Il soigne plusieurs éléments de décors et accessoires, comme la dimension magique où vont enquêter Doctor Strange et Punisher, ou la voiture volante de Nick Fury. Il est aussi à l'aise pour représenter un petit diner de l'Amérique profonde, que l'intérieur de la citadelle d'Uatu. Le lecteur remarque quand même qu'au fil des épisodes les arrières plans ont tendance à se réduire à des toiles de fond étoilées, ou à la surface désertique de la Lune. Deodato est un peu moins convaincant avec les tenues spatiales des personnages. S'il est normal qu'elles soient peu couvrantes à proximité de la citadelle d'Uatu (il y a un résiduel d'atmosphère à cet endroit), elles deviennent insuffisantes dans l'espace car elle ne protège pas de l'absence de pression. Au final, Original Sin ressort comme un crossover bien mené, mais tiraillé par tous les points de passage obligé, imposés par la ligne éditoriale de Marvel. S'il n'avait pas dû inclure autant de pièces rapportées, Jason Aaron aurait écrit un thriller bien enlevé. Mais là, en l'occurrence, l'ajout d'éléments accessoires ralentit le rythme et dilue le propos. De son côté Deodato réalise un travail satisfaisant, mais qui aurait mérité de quelques jours de plus pour peaufiner ses planches, sans subir un rythme de parution effréné.
Le Syndrome de l’Iceberg
L’omniprésence – souvent intrusive – de l’Intelligence Artificielle et des objets connectés est un sujet d’actualité – même si à mon goût il n’y a pas suffisamment de débats à ce propos : le coût énergétique incroyable mais masqué, les menaces sur les libertés publiques, etc. C’est pourquoi cet album m’intéressait au départ, je pensais y trouver une dénonciation du rôle dévolu aux IA. Mais, si le début me donne raison, la suite de l’histoire – qui se situe dans un futur proche (années 2050) – en est resté à la surface des choses, avec en plus un rythme un peu mollasson. Ces remarques sont valables pour la présentation des IA, comme pour la partie vaguement thriller/polar, à Marseille ou au Japon. Pas désagréable, pas inoubliable non plus, un album qui se laisse lire, rapidement (peu de dialogues en fait, et une intrigue linéaire et mollassonne).
Airborne 44
J’ai lu pour l’instant les deux premiers diptyques. J’en lirai peut-être d’autres à l’occasion mais, si c’est une lecture sympathique, agréable, je vais la placer un peu moins haut que la plupart des avis précédents. Des deux premiers diptyques, c’est le premier qui m’a le plus plu. J’ai eu l’impression d’ailleurs que Jarbinet pensait au départ ne faire que ces deux tomes, tant le récit est conclusif, alors que la suite marque une nette rupture de ton dans son entame. Le récit est dynamique, et les parties purement militaires et celles plus « romantiques » sont équilibrées. C’est moins le cas dans le diptyque suivant. Déjà au lieu de quelques jours, l’intrigue s’étale sur plusieurs années. Ensuite les trois-quarts du premier album est trop lent, trop long, avec cette histoire d’amour qui manque de sel et de rythme, jusqu’à ce que l’action prenne le relais, avec le débarquement en Normandie (Jarbinet s’est clairement inspiré pour certaines scènes du début du film de Spielberg « Il faut sauver le soldat Ryan »), le second album du cycle mélangeant plutôt bien les deux thèmes, jusqu’à faire se rencontrer intrigues et protagonistes des deux diptyques. Jarbinet use dans ces deux diptyques du même ressort scénaristique, faisant croire à la mort d’un protagoniste pour ne révéler que sur la fin ce qu’il en est vraiment. Et chaque fin de diptyque amène son quota de happy-end, ce qui tranche avec la violence et la déprime qui accompagnent l’essentiel des récits. Le dessin est lui plutôt chouette, agréable. Un peu de Raives, mais aussi de Gibrat (pour les jolis personnages féminins en particulier) : le visuel de la série est réussi.
Les Métamorphoses 1858
Quel dommage que le ramage de cette BD ne soit pas à la hauteur de son plumage ! En effet, j'avais été attiré à l'époque par les magnifiques couvertures de ce triptyque (avec une mention spéciale au premier tome) et par une mise en page plutôt novatrice. Alors oui, parfois la mise en page rend plus difficile la lecture et la compréhension de certaines scènes d'action (parfois certaines pages contiennent plus de 20 cases...) mais j'avais été plutôt charmée par ce parti-pris de départ. Mais voilà le scénario dans le plus pur style "steampunk" ne tient malheureusement pas autant la route que le graphisme. Ça commençait pourtant plutôt bien avec un premier tome consacré à une enquête de deux frères autour de la disparition d'une jeune fille dans un Paris sombre du XIXème siècle. Mais à compter du 2ème tome et à la découverte d'une communauté secrète de scientifiques et d'aventuriers parcourant le monde, cela bascule trop à mon goût dans l'action et le côté horrifique. Les voyages et découvertes de nos deux héros s'enchainent de manière irréfrénée de telle sorte qu'on a l'impression qu'un quatrième tome n'aurait pas été du luxe. La fin ouverte et non convenue sauve un peu l'ensemble mais pas suffisamment pour enlever le sentiment de déception qui m'habite au moment de refermer le 3ème et dernier tome. A réserver aux amateur de BD d'action horrifique dans le plus pur steampunk. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8,5/10 NOTE GLOBALE : 13,5/20
Wyoming, 1863
Ce western met en scène Emma, une jeune femme de caractère, marquée par un passé tragique. L'action prend place dans les étendues sauvages du Wyoming. Le dessin soigné, au trait moderne et agréable, fait la part belle à ces décors. Le cadre est bien rendu, les paysages de cette région des USA sont réalistes et bien agréable à l'oeil. Coté scénario c'est également pas mal du tout. Il y a d'abord Emma, qui erre dans les différenets contrées à la recherche de quelque chose, ou quelqu'un. En tout cas, elle prépare une vengeance. On en apprend peu à peu sur elle, ce qui rend son personnage intéressant. Sa route va la mener dans un petit village ou le riche propriétaire du coin s'apprete à marier une de ses filles. Il a invité tous les notables du coin. Cet évènement va apporter 2 choses au récit. D'abord un personnage bien trouble, le futur mari, qui semble jouer un double jeu. On en apprendra peu sur ce point pour le moment, mais en tout cas il y en a juste assez pour titiller la curiosité du lecteur. Ce cadre sera également la cible choisie par une bande de desperados. Evidemment dès qu'ils vont entrer en scène, l'action sera au rendez vous et les coups de pistolets vont être nombreux... Il faudra accepter que les six coups en tirent un peu plus... Tout ça fonctionne bien, et donne un western rythmé, violent, le tout est saupoudré de quelques éléments mystérieux et accrocheurs. La 4e de couverture promet 3 destins entrecroisés. Après le seul premier tome, on attend encore cette dimension de l'histoire, pas très évidente pour le moment. Ca donne envie de lire la suite.
Le Pré derrière l'église
Les notes plutôt très positives m'en faisaient sans doute attendre beaucoup, mais j'ai moyennement apprécié cette série. La faute en incombe, pour moi, aux deux mondes qui se côtoient ici (les moutons et les humains) sans jamais se mélanger. Les préoccupations des moutons n'intéressent pas les humains, mais les évènements des humains sont mal compris des moutons et ... ben c'est tout. Il n'y a pas de véritable échange entre ces deux univers, et c'est du coup assez pauvre. En soi, les deux histoires parallèles pourraient tout à fait se dérouler dans un autre univers. En dehors de ça, c'est intéressant de voir ces moutons déistes et ces humains qui se révoltent tout les quatre matins contre un bar adossé à une Église. Les thématiques de la foi, de la bêtise humaine, de la religion se retrouvent dans ce récit. Mais avec une certaine légèreté, il n'y a pas de réelles réflexions sur les sujets abordés. Le deuxième volume, avec son histoire du passé refaisant surface, manque singulièrement de mordant pour un tel récit. On aurait pu avoir plus incisif et plus profond sur un sujet pareil. Niveau dessin, rien à redire. Les têtes de moutons sont d'ailleurs très drôle et il y a une vraie recherche pour leur donner des personnalités. De même les irlandais sont assez classiques mais bien reconnaissable. En somme, une BD sympathique et distrayante, mais dont les volontés ne vont jamais assez loin à mon gout. Sur une telle idée de base, on pourrait avoir bien mieux comme récit, je pense. Et surtout détacher autant les deux histoires me fait peiner à y trouver un intérêt profond. J'en attendais mieux !
Les Bonshommes de pluie
J'ai les réserves de bamiléké sans aller jusqu'à partager sa note. Disons que je suis plus souple, mais que je suis conscient que le récit est assez léger. Trop même, à mon goût. C'est une BD à destination de la jeunesse, mais que je trouve assez rapide dans l’exécution. On commence par une jeune femme qui va en vacances avec son oncle et sa tante, avant un déménagement. Sur place, dans le Nord de la France, elle voit un joli garçon et rencontre un autre, qui vont lui proposer une épreuve pour prouver qu'ils soient considérés comme plus grand, mais cette épreuve va les faire toucher du doigt une certaine réalité. Alors dis comme ça on dirait qu'il se passe plein de choses, mais franchement, le récit traine assez en longueur et pratiquement rien n'est développé. Il y a beaucoup de choses qui apparaissent seulement en filigrane et n'ont pas de réelles conclusions (le déménagement par exemple, elle l'accepte juste), l'ensemble tenant sur le récit d'enfance banal et la découverte des migrants. Sauf qu'aucun des deux sujets n'est vraiment abordé à bras le corps et l'ensemble finit sur des bons sentiments sans qu'il n'y ait eu de réel avancée dans le récit. Le dessin est de bonne facture, collant assez bien à une atmosphère jeunesse, avec des couleurs qui rendent très bien. C'est dommage que le récit ne m'ait pas plus intéressé, mais je trouve que même pour des enfants, ça reste trop en surface des sujets. Dommage !