Un dessin pas toujours suffisamment clair, une intrigue qui elle aussi ne m’a pas livré toutes ses clés, voilà un album qui n’est pas exempt de reproches.
Mais, malgré ces réserves, j’ai quand même trouvé plaisante cette lecture, et vous la recommande. C’est une petite lecture défouloir que l’on suit facilement dans sa globalité. Un road movie déjanté, partant sur du polar, pour finir dans un fantastique pur, mêlant légendes nordiques et scènes d’horreur.
On ne s’ennuie pas, c’est très rythmé, et du coup je ne suis pas sorti trop frustré par le manque de réponses à certaines questions, ni par la conclusion, un peu ouverte.
Une histoire originale en tout cas, dynamique, qui mérite un petit détour.
Dans les quelques histoires regroupées ici, Damian Bradfield nous donne à voir une société à peine futuriste. On n’aimerait n’y voir que du loufoque, de l’absurde, mais on est si près de la réalité (au niveau des technologies, mais aussi et surtout au niveau des impulsions politiques et mercantiles), que du coup c’est assez flippant.
La première histoire est une bonne entame. Au lieu d’être continuellement spammé sur écrans, c’est dans la vie de tous les jours qu’une jeune femme agit de la même façon en persécutant un client qui a eu le malheur de donner quelques infos sur lui dans un magasin de chaussures. C’est à la fois amusant et très évocateur de ce que nous subissons depuis un certain temps. Les autres histoires sont pas mal (en particulier la deuxième, avec ce questionnaire intrusif à remplir pour une assurance, vendue par un démarcheur aux airs de policier (tendance police politique), sauf la dernière, qui m’a moins intéressé.
Le dessin de David Sanchez (dont je connaissais deux albums publiés en tant qu’auteur complet chez le même éditeur) est habituel pour lui. Froid, un peu figé. Il convient en tout cas parfaitement au contenu des petites histoires. Ça accentue même le côté effrayant, déshumanisant de la société décrite et décriée par Damian Bradfield.
Avec ce « Pastorius Grant », on a un western à la fois très classique et très audacieux.
Audacieux – et surprenant – au niveau du dessin, et surtout de la colorisation ! Des couleurs pétantes, tranchées, avec des contours un peu effacés, ça surprend pour un western. Mais ça n’est pas désagréable.
Une fois habitué à ce travail graphique atypique, on entre dans un récit finalement très classique, même si la gamine chevauchant son cochon apporte encore une touche originale et incongrue ! (Capron et micol avaient je crois déjà osé remplacer un canasson par un cochon dans Chiquito la Muerte - qu'il faudrait que je relise et avise un jour). Ici on a droit à un western plutôt taiseux, avare de mots et d'action, avec un personnage principal, Pastorius Grant donc, dont nous suivons en fait la lente agonie.
C’est presque plus une affaire d’ambiance, car l’intrigue elle-même est assez légère.
A découvrir à l’occasion.
Bon, j'ai hésité entre les notes, mais finalement le 3 reste tout de même nécessaire, ne serait-ce que pour ce dessin que je trouve très moche mais diablement efficace. C'est une curieuse façon de dessiner, semble-t-il brouillonne au premier coup d’œil, mais qui est précise et qui utilise des idées bienvenues (que ce soit dans les rêves ou les représentations rupestres lors des courses-poursuites).
Bien que je n'aime pas ce dessin, donc, je lui reconnais son efficacité et ce n'est pas ce qui m'a bloqué dans ma lecture. C'est plus le scénario qui m'a ennuyé. Très linéaire (il s'agit d'une fuite dans un sens puis d'un retour), il met en exergue deux modes de vies différents : celui d'une civilisation qui se sédentarise et qui tombe sous la coupe d'un grand prêtre dont les rêves le font croire qu'il est le vecteur d'un dieu proche du monothéisme, tandis que d'autres sociétés de chasseurs-cueilleurs nomades sont plus proches de la nature, avec laquelle ils communiquent encore, dans un mode de vie plus proche de l'animisme.
Je passe rapidement sur les soucis historique, la BD n'a aucune vocation à être un manuel de cette époque. Ce qui me gène, c'est le propos que je trouve malheureusement encore une fois caricatural. Ça sent l'animisme contre le monothéisme, avec un fort ressenti envers ceux qui n'écoutent plus la nature tandis que d'autres savent rester à son contact, de "bons sauvages" plus purs et primitifs ... C'est dérangeant parce que je vois ça comme une réelle réponse aux angoisses actuelles (notamment la crise climatique) et surtout aux grandes interrogations de notre époque quant à la religion. Sauf que le déplacement de ces questionnements dans des périodes où rien ne se passait comme on le pense donne un sens vicieusement tordu au message : la foi dogmatique monothéiste vient s'opposer à des concepts plus proche de la nature, ce qui n'est pas forcément le cas dans la réalité. Et je comprends le poids de cette réflexion dans une Turquie d'Erdogan, mais je trouve dommage d'instrumentaliser le passé pour en faire un récit politique. Comprendre le passé et voir que tout est plus nuancé me semble toujours plus pertinent.
En fin de compte, entre le scénario très linéaire et sans grande surprise, et le propos que je trouve malheureusement trop contemporain décalé dans une époque bien plus complexe, la BD ne m'a pas convaincu. Je laisse les qualités au dessin, mais pour le reste je suis franchement pas fan.
Je n'ai pu lire que les quatre premiers albums (seuls disponibles pour le moment à ma bibliothèque) donc je ne pourrais pas m'exprimer sur les deux suivants.
Cependant, bien que certains éléments reviennent d'un album à l'autre et qu'il est préférable de les lire dans l'ordre, la série est composée d'histoires indépendantes, donc je pense pouvoir me permettre d'aviser.
Les Spectaculaires, c'est honnêtement très sympathique mais quand-même un peu décevant. Pourquoi ? Parce que les jolis dessins d'Arnaud Poitevin, ce cadre de début du XXème siècle, les éléments de steampunk/dieselpunk et ce petit côté "récit d'aventures déjantées" avaient de quoi donner une très bonne histoire. Malheureusement, les scénarios m'ont souvent déçus.
En fait, maintenant que j'y pense, ce ne sont pas tant les scénarios qui m'ont gênés, sur le papier ils sont entrainants, c'est surtout que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages principaux. Cela a gêné ma lecture car dans ce genre de récit d'aventures, surtout en jeunesse, il est selon moi nécessaire d'avoir de bons protagonistes suffisamment défini afin de vraiment se sentir impliqué dans le récit. Ici, bien qu'iels soient définis par des gimicks, je n'arrive pas à les considérer comme des personnages bien développés, en 3D même, si je peux me permettre l'image. Je pense que j'aurais préféré qu'iels aient davantage de gimicks, pour plus de ressorts comiques et d'utilité au scénarios, car tel quel iels me semblent souvent trop plats.
Je vous les présente, vous allez voir. Dans cette petite bande de saltimbanques super-héroïques, nous avons :
- Pétronille, la leadeuse, maligne et efficace
- Évariste, l'homme volant, vantard et dragueur invétéré
- Eustache, l'homme fort, un grand gaillard rondelet et grand mangeur (le stéréotype du gros, malheureusement)
- Félix, le lycanthrope, peureux et allergique à pratiquement tout ce qui existe
- Le Professeur Pipolet, un inventeur de génie un peu fou (et surtout amnésique un jour sur deux)
Voilà, résumé comme ça, on a là une fine bande de personnages qui peut nous promettre de bonnes aventures déjantées. Mais voilà le problème : c'est tout ce qu'iels seront, iels n'évolueront jamais de ce petit descriptif que je viens de vous faire. Seul-e-s Pipolet et Pétronille font exception. Le premier car il joue aussi et surtout un rôle de lanceur de l'intrigue (il faut dire que quand on est arrivé troisième au concours Lépine par deux fois, on a des contacts et des connaissances), la deuxième c'est parce que c'est le personnage qui finit par plus ou moins devenir le principal. C'est dommageable quand on considère que l'aspect "groupe" était censé être un des points forts du concept, mais ça ne me dérange pas nécessairement. Ce qui me titille légèrement avec elle, c'est que dans son exécution elle m'apparait un peu comme un mélange étrange entre un essai sincère de faire un personnage de femme forte (surtout pour l'époque) et un malheureux résultat du syndrome de la Schtroumpfette. Elle est très douée, intelligente et engagée pour une égalité homme-femme, mais par certains moments elle ne semble être plus défini que par ça : être une femme.
Mais là j'exagère un peu dans mon trait, hein. Les personnages restent sympathiques et j'aime bien Pétronille. Je tenais juste à appuyer ces petits détails qui m'ont fait tilter durant ma lecture.
Pour ce qui est des albums en eux-même, la qualité varie.
Le premier est très bon, c'est sans doute celui où les personnages sont le moins cantonnés aux stéréotypes qu'iels deviendront un peu par la suite (serait-ce donc un cas de flandérisation ?). L'intrigue est simple mais entraînante, ça pose bien le postulat pour la suite, ... Non, vraiment, c'est une bonne introduction. Notons d'ailleurs que les personnages changent beaucoup plus de vêtements dans ce seul album que dans tout le reste de la série (Pétronille ne porte quasiment plus que son chandaille après ça).
Le deuxième est le moins bon selon moi. L'aspect enquête policière et le sujet du théâtre aurait pu donner du très bon, le résultat est juste passable. Bon, au moins, ça joue un peu sur le côté "diva précieuse" de Sarah Bernhardt.
Le troisième était extrêmement engageant, avec son mélange de Jules Verne et de la Marque jaune. J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce Paris sous les eaux.
Le quatrième avait une intrigue intéressante mais qui ne m'a pas vraiment emballée outre mesure, la faute sans doute à des révélations qui se voient venir à des kilomètres. Ça reste bon, mais pas excellent. J'ai tout de même ri sur la parodie d'Arsène Lupin (ici Arsène Lapin, gentleman cabrioleur). La révélation de fin à le mérite de me donner sincèrement envie de me fournir la suite.
Voilà, c'est sur ça qu'il me faudrait sans doute conclure mon avis : j'ai envie de lire la suite.
Les couvertures et le résumé m'avait laissé espérer trouvé une petite perle jeunesse et très certainement un coup de cœur, je fus déçu de l'exécution qui avaient beaucoup de promesses et de potentiel, mais la lecture me fut tout de même agréable et je me retrouve à finalement avoir sincèrement envie de lire la suite.
Des petites montagnes russes donc, dans mon appréciations de cette série.
Raah, allez, je lui mets un petit coup de cœur finalement (on n'aura qu'à dire que c'est un plaisir coupable).
Dreaming Eagles se base sur des faits historiques. Il m'a fallu aller les vérifier sur internet car je n'en avais jamais entendu parler, mais j'ai pu constater que, si l'on excepte les héros et probablement le sort de l'un d'entre eux en toute fin d'album qui sont fictifs, les évènements, les lieux, les noms des officiers et toute la trame de l'histoire sont réels.
Ce comics parle de ceux qu'on appellera les Tuskegee Airmen, les tous premiers Afro-Américains introduits au sein de l'Air Corps durant la Seconde Guerre Mondiale. Devant affronter la ségrégation et les préjugés, ils sont à la fois soutenus par des politiciens haut placés à Washington ainsi que par le judicieux colonel Davis, officier noir qui agit en haut lieu pour arranger leur situation, et confrontés par les trop nombreux militaires ou politiciens racistes qui cherchent à les désavouer, à les séparer des pilotes blancs voire à les faire échouer. D'abord équipés d'avions de faible qualité et cantonnés aux missions d'attaque au sol, ils vont peu à peu gagner leurs galons de chasseurs aériens et finalement se faire une belle réputation dans la protection des convois de bombardiers américains contre les Messerschmitt nazis. Mais quelques soient leurs succès militaires, cela ne changera malheureusement pas grand chose une fois revenus dans la vie civile dans une Amérique qui reste à l'époque fondamentalement raciste et ségrégationniste.
Mettant en parallèle le désir du fils du narrateur de combattre pour le droit des noirs américains à l'époque de Martin Luther King et son propre combat à la fois contre les nazis et contre les racistes américains 20 ans plus tôt, les auteurs offrent un double récit, celui des combats aériens durant la Seconde Guerre Mondiale et celui du combat contre le racisme.
C'est une BD intéressante, instructive et racontée comme un récit d'aventure pour ne pas prendre l'aspect d'un documentaire. Le dessin est correct, très bien pour ce qui concerne les avions mais un peu plus décevants pour les personnages qu'on voit souvent de loin ou masqués par des ombres pour éviter de montrer la faiblesse technique de leurs traits. Cela fait qu'on les confond facilement et qu'on se contente beaucoup de suivre leurs discussions plutôt que de savoir qui fait quoi. Ce n'est heureusement pas essentiel puisqu'il s'agit justement de montrer l'esprit de corps qu'ils avaient, tous ensemble vers les mêmes objectifs.
Comme il s'agit d'un récit historique, son déroulement est un peu attendu et sans surprise. Il est également assez froid, si l'on excepte le dénouement tragique des dernières pages qui noue la gorge, avec un sentiment de gâchis et d'injustice. Il montre en tout cas bien que malgré les efforts de certains, noirs comme blancs, à l'époque, il y avait encore bien du chemin avant d'aboutir à l'égalité des droits pour les Afro-Américains.
Ça fait une semaine déjà que j'ai terminé ma lecture sans parvenir à me décider de rédiger un avis. Je ne savais pas vraiment quoi en penser. Je voulais prendre un peu de temps, voir comment les choses infusaient. Des fois c'est vrai, une œuvre se révèle longtemps après... Or, ça partait pourtant bien. J'aimais le dessin, l'ambiance, le pitch... Beaucoup de scènes de nuit et de neige. Tout est très bien rendu. On y est. Le point de vue aussi me paraissait contenir un gros potentiel pour aborder cette histoire d'apocalypse annoncé. Et puis mon libraire était dithyrambique...
Effectivement, pendant la bonne grosse moitié du récit, j'étais bien dedans. Avec son rythme lent et les destins aux marges de ses protagonistes, Les Météores s'annonçait comme un titre tout à fait susceptible de figurer dans ma liste perso des grandes BD de l'année. Et puis je ne sais pas vraiment pourquoi, mon intérêt s'est peu à peu étiolé à l'approche de la fin. Une fois le livre refermé, je ne savais plus du tout où voulait en venir l'auteur alors même que cette question ne me semblait pas du tout importante pendant ma lecture. Mais je dois bien avouer que j'ai le sentiment que l'auteur n'a pas su quoi faire de cette (ces) histoire(s). Vous me ferez remarquer (et vous aurez raison) que si une météorite devait effectivement percuter la Terre et annihiler toute vie, aucune fin digne de ce nom ne saurait conclure cette affaire de manière satisfaisante. Pouf ! Voilà, c'est fini, terminé, fin de l'histoire, fin de l'Histoire, fin des temps... Tu pouvais bien être en train de pendre ton linge ou de te brosser les dents, qu'est-ce que ça aurait changé ?
Seulement voilà : je n'ai pas été réduit en miette avec tous mes semblables. Aussi, quand j'ai refermé mon livre, le sentiment de vacuité qui avait pointé son nez depuis disons le dernier tiers n'a pas été comblé de quelconque manière, ni par une fin à la hauteur (qui aurait apporté un peu de relief à la platitude globale), ni par un cogito philosophique qui aurait été induit par ce déroulé pourtant prometteur. En un mot, je crois qu'on peut dire qu'il s'agit là d'une bonne petite déception...
Je m'attendais à un truc basique avec un scénario tenant sur un timbre poste pour aligner les scènes de sexe pixelisées. Que nenni, les scènes de sexe tiennent plus de l'érotisme gentillet que du hard alors que l'histoire est tout à fait prenante. Cela mêle un soupçon de réalité historique avec une description de méthodes de survie sur une île tout à fait sensées. En effet un homme et une femme se voient imposés un mariage arrangé, ce qui ne leur convient guère et donc pour les amadouer un peu on les lâche quelques jours sur une petite île. Sauf que l'escapade va mal virer et durer bien plus longtemps. Donc l'homme qui est médecin de formation va avoir tout un tas de bonnes idées et de connaissances bien utiles pour s'en accommoder. Techniques pour le feu, la pêche etc. les gens de télé-réalité de nos jours sont de la gnognote à côté.
Je vois le thème absurde accolé sur cet album et cette étiquette correspond assez bien à l'histoire ici présentée où une famille royale se retrouve à causer fantasmes chez un sexologue. Plus exactement l'amant et la fille de la reine consultent, quant au mari il serait homo. Plusieurs chapitres s'enchainent dans une suite de rebondissements pas toujours aisés à suivre, le relatif manque de détails du dessin n'aidant pas à bien identifier les personnages de ce vaudeville. Je n'ai pas fort bien compris le lien entre les danseuses kidnappeuses et le bijoutier par exemple. Une histoire un peu nonsensique que ne renierait pas FabCaro par exemple.
La quantité d'avis positifs sur cet album que j'ignorais totalement m'a poussé à le rechercher, et c'est vrai que c'est pas mal. On est dans le cas typique d'une BD injustement oubliée, ce qui est d'autant plus surprenant que son scénariste n'est personne d'autre que le célèbre Goscinny. Et c'est vraiment son esprit qu'on retrouve ici. C'est en quelque sorte le précurseur des Dingodossiers avec ses faux documentaires gentiment délirants, voire même de la Rubrique-à-Brac notamment avec cette recherche récurrente du jeu de mot final volontairement ridicule. Et en même temps il y a aussi beaucoup d'Astérix et de'Iznogoud dans ces récits historiques anachroniques et dans la foule de calembours qui les composent.
Ce n'est néanmoins pas le chef-d'oeuvre oublié que je me suis pris à espérer trouver.
Autant le dessin de Martial est sympathique dans sa veine franco-belge rappelant un peu celui de Cézard (Surplouf, etc...), autant il est loin du talent d'un Uderzo ou de l'élégance et l'efficacité d'un Gotlib. Son style est trop passe-partout : il manque de finesse et est trop chiche en matière de décors. Mais ses personnages sont bien.
Ensuite, les planches sont quand même très bavardes. C'est appréciable parce qu'on en a pour son argent et que l'album prend son temps à être lu malgré ses 56 pages seulement, mais en même temps le rythme est parfois laborieux tandis que les gags s'étirent en longueur. J'ai davantage souri que rigolé et certaines histoires m'ont moins captivé que d'autres.
Les Divagations de Mr Sait-Tout sont une très bonne surprise pour qui ne s'attendait à rien avec cet album tombé dans l'oubli, mais nous ne sommes tout de même pas au niveau des meilleures séries d'humour de Goscinny.
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Alva dans la nuit
Un dessin pas toujours suffisamment clair, une intrigue qui elle aussi ne m’a pas livré toutes ses clés, voilà un album qui n’est pas exempt de reproches. Mais, malgré ces réserves, j’ai quand même trouvé plaisante cette lecture, et vous la recommande. C’est une petite lecture défouloir que l’on suit facilement dans sa globalité. Un road movie déjanté, partant sur du polar, pour finir dans un fantastique pur, mêlant légendes nordiques et scènes d’horreur. On ne s’ennuie pas, c’est très rythmé, et du coup je ne suis pas sorti trop frustré par le manque de réponses à certaines questions, ni par la conclusion, un peu ouverte. Une histoire originale en tout cas, dynamique, qui mérite un petit détour.
Dream data
Dans les quelques histoires regroupées ici, Damian Bradfield nous donne à voir une société à peine futuriste. On n’aimerait n’y voir que du loufoque, de l’absurde, mais on est si près de la réalité (au niveau des technologies, mais aussi et surtout au niveau des impulsions politiques et mercantiles), que du coup c’est assez flippant. La première histoire est une bonne entame. Au lieu d’être continuellement spammé sur écrans, c’est dans la vie de tous les jours qu’une jeune femme agit de la même façon en persécutant un client qui a eu le malheur de donner quelques infos sur lui dans un magasin de chaussures. C’est à la fois amusant et très évocateur de ce que nous subissons depuis un certain temps. Les autres histoires sont pas mal (en particulier la deuxième, avec ce questionnaire intrusif à remplir pour une assurance, vendue par un démarcheur aux airs de policier (tendance police politique), sauf la dernière, qui m’a moins intéressé. Le dessin de David Sanchez (dont je connaissais deux albums publiés en tant qu’auteur complet chez le même éditeur) est habituel pour lui. Froid, un peu figé. Il convient en tout cas parfaitement au contenu des petites histoires. Ça accentue même le côté effrayant, déshumanisant de la société décrite et décriée par Damian Bradfield.
Pastorius Grant
Avec ce « Pastorius Grant », on a un western à la fois très classique et très audacieux. Audacieux – et surprenant – au niveau du dessin, et surtout de la colorisation ! Des couleurs pétantes, tranchées, avec des contours un peu effacés, ça surprend pour un western. Mais ça n’est pas désagréable. Une fois habitué à ce travail graphique atypique, on entre dans un récit finalement très classique, même si la gamine chevauchant son cochon apporte encore une touche originale et incongrue ! (Capron et micol avaient je crois déjà osé remplacer un canasson par un cochon dans Chiquito la Muerte - qu'il faudrait que je relise et avise un jour). Ici on a droit à un western plutôt taiseux, avare de mots et d'action, avec un personnage principal, Pastorius Grant donc, dont nous suivons en fait la lente agonie. C’est presque plus une affaire d’ambiance, car l’intrigue elle-même est assez légère. A découvrir à l’occasion.
Tepe - La Colline
Bon, j'ai hésité entre les notes, mais finalement le 3 reste tout de même nécessaire, ne serait-ce que pour ce dessin que je trouve très moche mais diablement efficace. C'est une curieuse façon de dessiner, semble-t-il brouillonne au premier coup d’œil, mais qui est précise et qui utilise des idées bienvenues (que ce soit dans les rêves ou les représentations rupestres lors des courses-poursuites). Bien que je n'aime pas ce dessin, donc, je lui reconnais son efficacité et ce n'est pas ce qui m'a bloqué dans ma lecture. C'est plus le scénario qui m'a ennuyé. Très linéaire (il s'agit d'une fuite dans un sens puis d'un retour), il met en exergue deux modes de vies différents : celui d'une civilisation qui se sédentarise et qui tombe sous la coupe d'un grand prêtre dont les rêves le font croire qu'il est le vecteur d'un dieu proche du monothéisme, tandis que d'autres sociétés de chasseurs-cueilleurs nomades sont plus proches de la nature, avec laquelle ils communiquent encore, dans un mode de vie plus proche de l'animisme. Je passe rapidement sur les soucis historique, la BD n'a aucune vocation à être un manuel de cette époque. Ce qui me gène, c'est le propos que je trouve malheureusement encore une fois caricatural. Ça sent l'animisme contre le monothéisme, avec un fort ressenti envers ceux qui n'écoutent plus la nature tandis que d'autres savent rester à son contact, de "bons sauvages" plus purs et primitifs ... C'est dérangeant parce que je vois ça comme une réelle réponse aux angoisses actuelles (notamment la crise climatique) et surtout aux grandes interrogations de notre époque quant à la religion. Sauf que le déplacement de ces questionnements dans des périodes où rien ne se passait comme on le pense donne un sens vicieusement tordu au message : la foi dogmatique monothéiste vient s'opposer à des concepts plus proche de la nature, ce qui n'est pas forcément le cas dans la réalité. Et je comprends le poids de cette réflexion dans une Turquie d'Erdogan, mais je trouve dommage d'instrumentaliser le passé pour en faire un récit politique. Comprendre le passé et voir que tout est plus nuancé me semble toujours plus pertinent. En fin de compte, entre le scénario très linéaire et sans grande surprise, et le propos que je trouve malheureusement trop contemporain décalé dans une époque bien plus complexe, la BD ne m'a pas convaincu. Je laisse les qualités au dessin, mais pour le reste je suis franchement pas fan.
Les Spectaculaires
Je n'ai pu lire que les quatre premiers albums (seuls disponibles pour le moment à ma bibliothèque) donc je ne pourrais pas m'exprimer sur les deux suivants. Cependant, bien que certains éléments reviennent d'un album à l'autre et qu'il est préférable de les lire dans l'ordre, la série est composée d'histoires indépendantes, donc je pense pouvoir me permettre d'aviser. Les Spectaculaires, c'est honnêtement très sympathique mais quand-même un peu décevant. Pourquoi ? Parce que les jolis dessins d'Arnaud Poitevin, ce cadre de début du XXème siècle, les éléments de steampunk/dieselpunk et ce petit côté "récit d'aventures déjantées" avaient de quoi donner une très bonne histoire. Malheureusement, les scénarios m'ont souvent déçus. En fait, maintenant que j'y pense, ce ne sont pas tant les scénarios qui m'ont gênés, sur le papier ils sont entrainants, c'est surtout que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages principaux. Cela a gêné ma lecture car dans ce genre de récit d'aventures, surtout en jeunesse, il est selon moi nécessaire d'avoir de bons protagonistes suffisamment défini afin de vraiment se sentir impliqué dans le récit. Ici, bien qu'iels soient définis par des gimicks, je n'arrive pas à les considérer comme des personnages bien développés, en 3D même, si je peux me permettre l'image. Je pense que j'aurais préféré qu'iels aient davantage de gimicks, pour plus de ressorts comiques et d'utilité au scénarios, car tel quel iels me semblent souvent trop plats. Je vous les présente, vous allez voir. Dans cette petite bande de saltimbanques super-héroïques, nous avons : - Pétronille, la leadeuse, maligne et efficace - Évariste, l'homme volant, vantard et dragueur invétéré - Eustache, l'homme fort, un grand gaillard rondelet et grand mangeur (le stéréotype du gros, malheureusement) - Félix, le lycanthrope, peureux et allergique à pratiquement tout ce qui existe - Le Professeur Pipolet, un inventeur de génie un peu fou (et surtout amnésique un jour sur deux) Voilà, résumé comme ça, on a là une fine bande de personnages qui peut nous promettre de bonnes aventures déjantées. Mais voilà le problème : c'est tout ce qu'iels seront, iels n'évolueront jamais de ce petit descriptif que je viens de vous faire. Seul-e-s Pipolet et Pétronille font exception. Le premier car il joue aussi et surtout un rôle de lanceur de l'intrigue (il faut dire que quand on est arrivé troisième au concours Lépine par deux fois, on a des contacts et des connaissances), la deuxième c'est parce que c'est le personnage qui finit par plus ou moins devenir le principal. C'est dommageable quand on considère que l'aspect "groupe" était censé être un des points forts du concept, mais ça ne me dérange pas nécessairement. Ce qui me titille légèrement avec elle, c'est que dans son exécution elle m'apparait un peu comme un mélange étrange entre un essai sincère de faire un personnage de femme forte (surtout pour l'époque) et un malheureux résultat du syndrome de la Schtroumpfette. Elle est très douée, intelligente et engagée pour une égalité homme-femme, mais par certains moments elle ne semble être plus défini que par ça : être une femme. Mais là j'exagère un peu dans mon trait, hein. Les personnages restent sympathiques et j'aime bien Pétronille. Je tenais juste à appuyer ces petits détails qui m'ont fait tilter durant ma lecture. Pour ce qui est des albums en eux-même, la qualité varie. Le premier est très bon, c'est sans doute celui où les personnages sont le moins cantonnés aux stéréotypes qu'iels deviendront un peu par la suite (serait-ce donc un cas de flandérisation ?). L'intrigue est simple mais entraînante, ça pose bien le postulat pour la suite, ... Non, vraiment, c'est une bonne introduction. Notons d'ailleurs que les personnages changent beaucoup plus de vêtements dans ce seul album que dans tout le reste de la série (Pétronille ne porte quasiment plus que son chandaille après ça). Le deuxième est le moins bon selon moi. L'aspect enquête policière et le sujet du théâtre aurait pu donner du très bon, le résultat est juste passable. Bon, au moins, ça joue un peu sur le côté "diva précieuse" de Sarah Bernhardt. Le troisième était extrêmement engageant, avec son mélange de Jules Verne et de la Marque jaune. J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce Paris sous les eaux. Le quatrième avait une intrigue intéressante mais qui ne m'a pas vraiment emballée outre mesure, la faute sans doute à des révélations qui se voient venir à des kilomètres. Ça reste bon, mais pas excellent. J'ai tout de même ri sur la parodie d'Arsène Lupin (ici Arsène Lapin, gentleman cabrioleur). La révélation de fin à le mérite de me donner sincèrement envie de me fournir la suite. Voilà, c'est sur ça qu'il me faudrait sans doute conclure mon avis : j'ai envie de lire la suite. Les couvertures et le résumé m'avait laissé espérer trouvé une petite perle jeunesse et très certainement un coup de cœur, je fus déçu de l'exécution qui avaient beaucoup de promesses et de potentiel, mais la lecture me fut tout de même agréable et je me retrouve à finalement avoir sincèrement envie de lire la suite. Des petites montagnes russes donc, dans mon appréciations de cette série. Raah, allez, je lui mets un petit coup de cœur finalement (on n'aura qu'à dire que c'est un plaisir coupable).
Dreaming Eagles
Dreaming Eagles se base sur des faits historiques. Il m'a fallu aller les vérifier sur internet car je n'en avais jamais entendu parler, mais j'ai pu constater que, si l'on excepte les héros et probablement le sort de l'un d'entre eux en toute fin d'album qui sont fictifs, les évènements, les lieux, les noms des officiers et toute la trame de l'histoire sont réels. Ce comics parle de ceux qu'on appellera les Tuskegee Airmen, les tous premiers Afro-Américains introduits au sein de l'Air Corps durant la Seconde Guerre Mondiale. Devant affronter la ségrégation et les préjugés, ils sont à la fois soutenus par des politiciens haut placés à Washington ainsi que par le judicieux colonel Davis, officier noir qui agit en haut lieu pour arranger leur situation, et confrontés par les trop nombreux militaires ou politiciens racistes qui cherchent à les désavouer, à les séparer des pilotes blancs voire à les faire échouer. D'abord équipés d'avions de faible qualité et cantonnés aux missions d'attaque au sol, ils vont peu à peu gagner leurs galons de chasseurs aériens et finalement se faire une belle réputation dans la protection des convois de bombardiers américains contre les Messerschmitt nazis. Mais quelques soient leurs succès militaires, cela ne changera malheureusement pas grand chose une fois revenus dans la vie civile dans une Amérique qui reste à l'époque fondamentalement raciste et ségrégationniste. Mettant en parallèle le désir du fils du narrateur de combattre pour le droit des noirs américains à l'époque de Martin Luther King et son propre combat à la fois contre les nazis et contre les racistes américains 20 ans plus tôt, les auteurs offrent un double récit, celui des combats aériens durant la Seconde Guerre Mondiale et celui du combat contre le racisme. C'est une BD intéressante, instructive et racontée comme un récit d'aventure pour ne pas prendre l'aspect d'un documentaire. Le dessin est correct, très bien pour ce qui concerne les avions mais un peu plus décevants pour les personnages qu'on voit souvent de loin ou masqués par des ombres pour éviter de montrer la faiblesse technique de leurs traits. Cela fait qu'on les confond facilement et qu'on se contente beaucoup de suivre leurs discussions plutôt que de savoir qui fait quoi. Ce n'est heureusement pas essentiel puisqu'il s'agit justement de montrer l'esprit de corps qu'ils avaient, tous ensemble vers les mêmes objectifs. Comme il s'agit d'un récit historique, son déroulement est un peu attendu et sans surprise. Il est également assez froid, si l'on excepte le dénouement tragique des dernières pages qui noue la gorge, avec un sentiment de gâchis et d'injustice. Il montre en tout cas bien que malgré les efforts de certains, noirs comme blancs, à l'époque, il y avait encore bien du chemin avant d'aboutir à l'égalité des droits pour les Afro-Américains.
Les Météores
Ça fait une semaine déjà que j'ai terminé ma lecture sans parvenir à me décider de rédiger un avis. Je ne savais pas vraiment quoi en penser. Je voulais prendre un peu de temps, voir comment les choses infusaient. Des fois c'est vrai, une œuvre se révèle longtemps après... Or, ça partait pourtant bien. J'aimais le dessin, l'ambiance, le pitch... Beaucoup de scènes de nuit et de neige. Tout est très bien rendu. On y est. Le point de vue aussi me paraissait contenir un gros potentiel pour aborder cette histoire d'apocalypse annoncé. Et puis mon libraire était dithyrambique... Effectivement, pendant la bonne grosse moitié du récit, j'étais bien dedans. Avec son rythme lent et les destins aux marges de ses protagonistes, Les Météores s'annonçait comme un titre tout à fait susceptible de figurer dans ma liste perso des grandes BD de l'année. Et puis je ne sais pas vraiment pourquoi, mon intérêt s'est peu à peu étiolé à l'approche de la fin. Une fois le livre refermé, je ne savais plus du tout où voulait en venir l'auteur alors même que cette question ne me semblait pas du tout importante pendant ma lecture. Mais je dois bien avouer que j'ai le sentiment que l'auteur n'a pas su quoi faire de cette (ces) histoire(s). Vous me ferez remarquer (et vous aurez raison) que si une météorite devait effectivement percuter la Terre et annihiler toute vie, aucune fin digne de ce nom ne saurait conclure cette affaire de manière satisfaisante. Pouf ! Voilà, c'est fini, terminé, fin de l'histoire, fin de l'Histoire, fin des temps... Tu pouvais bien être en train de pendre ton linge ou de te brosser les dents, qu'est-ce que ça aurait changé ? Seulement voilà : je n'ai pas été réduit en miette avec tous mes semblables. Aussi, quand j'ai refermé mon livre, le sentiment de vacuité qui avait pointé son nez depuis disons le dernier tiers n'a pas été comblé de quelconque manière, ni par une fin à la hauteur (qui aurait apporté un peu de relief à la platitude globale), ni par un cogito philosophique qui aurait été induit par ce déroulé pourtant prometteur. En un mot, je crois qu'on peut dire qu'il s'agit là d'une bonne petite déception...
Pleasure island
Je m'attendais à un truc basique avec un scénario tenant sur un timbre poste pour aligner les scènes de sexe pixelisées. Que nenni, les scènes de sexe tiennent plus de l'érotisme gentillet que du hard alors que l'histoire est tout à fait prenante. Cela mêle un soupçon de réalité historique avec une description de méthodes de survie sur une île tout à fait sensées. En effet un homme et une femme se voient imposés un mariage arrangé, ce qui ne leur convient guère et donc pour les amadouer un peu on les lâche quelques jours sur une petite île. Sauf que l'escapade va mal virer et durer bien plus longtemps. Donc l'homme qui est médecin de formation va avoir tout un tas de bonnes idées et de connaissances bien utiles pour s'en accommoder. Techniques pour le feu, la pêche etc. les gens de télé-réalité de nos jours sont de la gnognote à côté.
Famille royale
Je vois le thème absurde accolé sur cet album et cette étiquette correspond assez bien à l'histoire ici présentée où une famille royale se retrouve à causer fantasmes chez un sexologue. Plus exactement l'amant et la fille de la reine consultent, quant au mari il serait homo. Plusieurs chapitres s'enchainent dans une suite de rebondissements pas toujours aisés à suivre, le relatif manque de détails du dessin n'aidant pas à bien identifier les personnages de ce vaudeville. Je n'ai pas fort bien compris le lien entre les danseuses kidnappeuses et le bijoutier par exemple. Une histoire un peu nonsensique que ne renierait pas FabCaro par exemple.
Les Divagations de Mr Sait-Tout
La quantité d'avis positifs sur cet album que j'ignorais totalement m'a poussé à le rechercher, et c'est vrai que c'est pas mal. On est dans le cas typique d'une BD injustement oubliée, ce qui est d'autant plus surprenant que son scénariste n'est personne d'autre que le célèbre Goscinny. Et c'est vraiment son esprit qu'on retrouve ici. C'est en quelque sorte le précurseur des Dingodossiers avec ses faux documentaires gentiment délirants, voire même de la Rubrique-à-Brac notamment avec cette recherche récurrente du jeu de mot final volontairement ridicule. Et en même temps il y a aussi beaucoup d'Astérix et de'Iznogoud dans ces récits historiques anachroniques et dans la foule de calembours qui les composent. Ce n'est néanmoins pas le chef-d'oeuvre oublié que je me suis pris à espérer trouver. Autant le dessin de Martial est sympathique dans sa veine franco-belge rappelant un peu celui de Cézard (Surplouf, etc...), autant il est loin du talent d'un Uderzo ou de l'élégance et l'efficacité d'un Gotlib. Son style est trop passe-partout : il manque de finesse et est trop chiche en matière de décors. Mais ses personnages sont bien. Ensuite, les planches sont quand même très bavardes. C'est appréciable parce qu'on en a pour son argent et que l'album prend son temps à être lu malgré ses 56 pages seulement, mais en même temps le rythme est parfois laborieux tandis que les gags s'étirent en longueur. J'ai davantage souri que rigolé et certaines histoires m'ont moins captivé que d'autres. Les Divagations de Mr Sait-Tout sont une très bonne surprise pour qui ne s'attendait à rien avec cet album tombé dans l'oubli, mais nous ne sommes tout de même pas au niveau des meilleures séries d'humour de Goscinny.