Je rejoins l'avis sur Mac Arthur sur ce one-shot qui ne m'a pas trop marqué.
La première partie montre comment deux collégiennes aux personnalités différentes vont finir par devenir amies grâce à l'amour du dessin qui les unies. Elles vont finir par faire des mangas ensembles jusqu'à que leur chemin se sépare une fois atteint l'âge adulte.
Pendant un bon moment, on est dans du pur roman graphique qui raconte la vie quotidienne des personnages dans une ambiance feel good. J'ai trouvé que cela se lisait bien, mai sans plus. Puis vient une tragédie qui bouleverse la vie des deux héroïnes et ensuite on a droit à une seconde version de leurs vies si un événement c'était passé autrement. Je n'ai pas trop compris si on voyait juste une version alternative d'un autre univers ou c'était une œuvre de fiction réalisé par une des deux héroïnes. Vu que le one-shot est censé parler du pouvoir de créer, j'imagine que c'est l'option fiction que je suis censé choisir.
Le résultat est correct, mais ne m'a pas touché. J'aime bien le dessin.
Je me suis depuis longtemps passionné pour les Amérindiens, leurs cultures et leur histoire, et je connaissais le sort subi par les Cherokees durant ce qui a ensuite été surnommé la « Piste des larmes ». Le sujet m’intéressait, mais je suis sorti un peu sur ma faim de cette lecture. Et ce pour plusieurs raisons.
D’abord j’ai eu du mal avec dessin et colorisation. Le dessin, s’il n’est pas mauvais, n’est pas trop mon truc. Et il est inégal, et pas toujours réussi (avis et goûts personnels). Quant à la colorisation, elle est assez surprenante. Disons que je m’attendais à quelque chose de plus classique.
L’histoire m’a un peu déçu. En fait elle ne fait que suivre un groupe parmi les milliers de Cherokees déportés, sans trop contextualiser, ni réellement développer le sujet. En fin d’album une petite chronologie permet au lecteur qui ne connaitrait pas le sujet d’y voir un peu plus clair. Mais là aussi je pense qu’il aurait été utile de la développer. De dire que les Cherokees (depuis Sequoyah et son alphabet, étaient souvent plus alphabétisés que la moyenne des habitants blancs des États-Unis de l’époque, qu’ils possédaient parfois des esclaves, etc.). Bref, mieux montrer la société cherokee aurait accentué le scandale de cette déportation qui a tué plusieurs milliers de personnes, qui a spolié des terres (mais depuis le refus des « Pères fondateurs » de créer un quatorzième état amérindien, on savait que le but était de voler les terres des Indiens. Et la façon dont cela s’est produit, suite à un traité frauduleux – ce qui est en partie expliqué dans la chronologie en fin d’album (mais avant du coup on ne comprend pas les assassinats de certains cherokees par d’autres) renforce le côté inique et odieux de ce crime. Que les États-Unis l’aient reconnu des années plus tard n’efface rien.
Quant à l’intrigue proprement dite, elle peine à faire ressortir l’horreur, qui m’est apparu comme atténuée. Et on a du mal à s’attacher aux personnages.
Un sujet intéressant, un traitement qui m’a déçu.
Note réelle 2,5/5.
Une lecture sympathique. Sympathique et intéressante.
Sympathique déjà par le ton employé par Nicoby pour parler de lui et de ses aventures ou mésaventures d’auteur. Pas mal d’autodérision, un peu d’humour bon enfant, et nous suivons la carrière de l’auteur, ses rencontres, ses angoisses. Quelques passages amusants (sa compagne un peu ironique à son encontre, ses bides lorsqu’il essaye de parler à Delporte par exemple).
Mais Nicoby nous sert aussi de guide pour rencontrer une foule d’auteurs. Se présentant souvent comme une groupie perdant ses moyens à leur contact, Nicoby – pour son compte, pour préparer une publication, ou en rapport avec le festival Quai des Bulles de Saint-Malo – ne fait pas que montrer son panthéon personnel. Il nous montre aussi quelques facettes des auteurs croisés (comme l’énorme collection de planches originales de Corteggiani ou – mais là on s’en doutait un peu – les archives exceptionnelles détenues par Delporte, cheville ouvrière des années essentielles de Spirou.
Au milieu de tout ça, Nicoby nous dévoile plusieurs pans de sa vie familiale (compagne et gamin, parents, surtout sa mère sur la fin). La mayonnaise prend bien avec ce mélange de sujets.
La narration est aérée, avec une succession de courts chapitres. Et son dessin est simple, et agréable.
C’est sans doute l’une des premières publications en album de Catherine Meurisse. Mais on y retrouve déjà son dessin caractéristique. Des sortes de crobars améliorés, du dessin de presse efficace, caricatural (pas forcément beau, mais fluide et lisible).
Dans un reportage immersif digne des grands reporters de guerre, Meurisse a participé à un stage d’apprentissage des usages du monde à l’Académie du savoir-vivre de la baronne de Rothschild. Déjà, rien qu’avec le nom du truc, on sent que ça pète bien plus haut que le cul de ladite baronne ! Et on imagine aisément les poilades, lorsque Meurisse a fait le débriefing de son stage dans les locaux de Charlie Hebdo !
C’est donc en s’inspirant de ce stage que Meurisse nous pond ce recueil de bonnes manières. Et le fait est qu’elle n’a pas besoin de forcer le trait pour donner dans l’humour, tant ces conseils prétentieux, pédants et/ou grotesques sentent bon la fatuité grasse et l’étiquette absurde.
On a quand même peine à croire que de telles idées d’un autre temps subsistent chez certains, qui tentent de conserver dans du formol des privilèges de classe ou de caste. Le ridicule ne tue pas, mais il peut faire rire, parfois.
Bon, sinon, ça n’est pas toujours amusant (même si on imagine que Catherine Meurisse a dû se retenir pour ne pas péter un plomb ou éclater de rire !) , il y a des longueurs. Mais globalement, l‘ironie qui sourd de cette plongée dans un autre monde est plutôt plaisante.
Cette série est une suite à la série Kase-san. La situation et les personnages nous sont réintroduits donc elle est compréhensible et lisible pour des néophytes, mais je recommanderais personnellement la lecture de la série précédente histoire de bien connaître les personnages et le début de leur relation.
Dans cette série, donc, nous suivons Yamada et Kase alors qu'elles viennent tous juste d'emménager à Tokyo pour leurs études. On retrouve ce qui faisait le sel de la série mère : les émois, les joies et découvertes d'une première relation amoureuse, les doutes, les manques de communication, mais on y ajoute aussi la distance (elles n'habitent pas ensemble au début et étudient dans des facs différentes), la peur que l'autre aille voir ailleurs (cette fois-ci plus plausibles), les doutes spécifiques au début de la vie d'adulte mais aussi le fait de cacher sa relation (bah oui, toute mièvre que la série soit, on reste au Japon). La série devient un peu plus classique je trouve, on retrouve des tropes classiques de yuris mais les personnages restent attachants et la lecture sympathique.
Un petit défaut ? La répétition se fait ici plus sentir que dans la première série. Nouvelle "potentielle rivale", nouveaux problèmes de communication, on nous ramène quelques fois au lycée dans des épisodes flashbacks, on nous introduit même une Yamada-bis (une camarade de fac accomplissant l'exploit d'être encore plus frêle et innocente que Yamada - un comble, une véritable apothéose du neuneu).
Le dessin reste beau, plus abouti que dans les débuts de Kase-san (même si les premiers dessins des tout débuts avaient un petit charme qui me manque).
La série reste de bonne facture, je maintiens. Mais la magie s'essouffle tout de même un peu pour moi je suppose.
Vous êtes prêt-e-s pour que je vous parle d'un de mes petits plaisirs coupables ?
Voilà, j'aime l'aventure, j'aime l'épique, j'aime le tragique, j'aime les propos sur la nature humaine, sur le chaos des émotions et des sentiments et j'aime le fantasque et le fantastique. Mais j'ai aussi un petit secret : parfois il m'arrive d'aimer la guimauve. Le nian-nian, l'eau de rose, le fluff, la fiction tellement rose et sucrée que je frôle l'hyperglycémie. Après, j'avoue que cette affection pour la guimauve est tout de même sélective : je l'aime un minimum travaillée, j'attend tout de même des personnages un minimum intéressants et surtout un travail sur les émotions. Mes plaisirs coupables roses bonbons se trouvent habituellement dans les fanfictions mais très rarement ailleurs. Je vous présente l'une de mes seules exceptions.
Kase-san, c'est une série que j'ai découverte un peu par hasard fin collège/début lycée via des scans en ligne. L'affect que j'ai pour cette série vient donc en partie de la nostalgie, sans doute, mais je lui reconnais tout de même des qualités objectives.
C'est du pur bon sentiment, les moments d'incompréhensions et de jalousies sont en réalité assez doux, pas de vrai drame ou de gros pathos. On est là pour des papillons dans le ventre, on vous dit !
L'histoire est celle de Yamada, jeune lycéenne assez frêle et timide (un peu neuneu sur les bords, aussi), préposée à l'entretien des espaces floraux, qui observe chaque jour depuis son parterre de fleurs Kase, la grande et belle sportive de la classe d'à côté. Le premier tome tourne autour de la réalisation des sentiments de Yamada pour Kase, puis de leur rapprochement et enfin du début officiel de leur relation. La suite est une successions d'épisodes et d'anecdote sur le développement de leur relation, les petites étapes, les doutes, les premiers émois, le désir charnel même (mais là encore très doux et pudique dans son approche). C'est dégoulinant de bons sentiments et de visage rougissants.
Mais que voulez-vous, ça fait vibrer mon petit cœur.
La série n'est pas parfaite pour autant, déjà il y a une répétition qui se fait ressentir (on nous ressort très souvent le coup des doutes et du manque de communication, mais surtout préparez-vous à ce que Yamada vous répète bien une centaine de fois qu'elles "sortent ensembles, bien qu'elles soient deux filles"). La répétition n'est pas rédhibitoire ici, et ne gène pas la lecture, mais elle est tout de même notable et quelques passages dans la deuxième moitié de la série en pâtissent. Il y a ensuite le caractère très "simplet" et innocent de Yamada qui peut être un peu déconcertant (comment cette pauvre jeune fille a pu survivre si longtemps ?) mais on s'y fait vite, et cela joue étrangement sur le charme de la série. Une petite naïve et une grande débrouillarde c'est une bonne base pour une romance, je trouve.
Voilà, je lui reconnait bien ces défauts mais j'avoue qu'ils m'ont parus plutôt subjectifs, j'ai pu passer outre on ne peut plus facilement. Je peux en revanche déconseiller la lecture à quiconque n'aime pas le mièvre et les histoires un peu "cul-cul la praline".
Mais cela reste une lecture très agréable pour moi, j'y reviens quelques fois (même si, en vieillissant, les romances lycéennes me parlent de moins en moins).
Les histoires courtes et humoristiques de Thérapies en vrac sont celles qui m'ont fait découvrir Clarke il y a une trentaine d'années, et en particulier son graphisme et son humour un peu particulier, souvent pince-sans-rire.
Ce graphisme, je le trouve excellent, en particulier les personnages qui sont tous très bien rendus, qu'il s'agisse de grands gaillards sans âme au physique américain, de petits personnages ridicules et à contre-courant, ou de femmes séduisantes, d'une beauté simple souvent, et parfois fatale aussi. C'est dans ce dessin et dans l'expressivité à la Buster Keaton que réside une grande part de l'humour de Clarke : les personnages restent bien souvent impassibles tandis qu'on leur assène des énormités, et seul un regard perdu ou des cheveux dressés alertent sur leur état de confusion ou de surprise.
C’est une BD qui m’a amusé sans vraiment me captiver. Chaque histoire nous plonge dans l’univers de différents patients en consultation avec le personnage principal, psychothérapeute, et chaque épisode nous fait partir dans des délires décalés et improbables. Le rythme de la narration est lent, assez bavard, ce qui peut rebuter au premier abord, mais c'est fait exprès pour rendre d'autant plus percutant et surprenant les fulgurances humoristiques qui s'intercalent ici et là : elles paraissent tellement en décalage avec le reste de la mise en scène qu'elles attirent immanquablement le rire ou au moins le sourire.
Cela dit, le rythme parfois trop inégal et cet aspect bavard m'empêchent de pleinement savourer cet humour. Quelques épisodes m'ont également semblé un peu redondants. Mais globalement, je trouve cette BD marrante et c'est l'une de celles qui m'ont fait aimer le style de Clarke.
Deux scénaristes de renom pour accoucher d’une histoire indigente !…
Une farce naïve pour mettre à l’épreuve un dessinateur qui, dans ce contexte, s’en tire plutôt bien avec quelques envolées psychédéliques qui sauvent cet ouvrage de l’indifférence… Dommage car l’idée de départ donnait matière à une œuvre bien plus féconde dont je ne retiens que la belle couverture…
Bref, ce tiède ersatz de Hard-Boiled ne me laissera pas un souvenir impérissable !
L’album est intéressant, mais je n’ai pas accroché plus que ça à cette lecture. La faute sans doute à la personnalité de Frink, ambivalente et tragique, mais que j’ai trouvée trop fade pour que sa biographie me captive.
Reste que l’auteur nous dresse un portrait non seulement de ce Frink (que je ne connaissais pas du tout), mais aussi du développement de la psychanalyse aux États-Unis – et accessoirement nous livre quelques éclairages sur la personne et l’œuvre de Freud. C’est là qu’a résidé pour moi l’intérêt principal de cet album.
Quand au travail graphique, il est simple, assez épuré, mais plutôt agréable. Mais, là aussi – à croire que je m’acharne sur ce pauvre Frink ! – je n’ai pas aimé le visage donné à Frink par Richerand.
Un album qui m’a un peu laissé sur ma faim.
Je viens de terminer l'édition intégrale, ici non recensée.
Le principal intérêt de la série réside dans l'originalité du cadre historique et la rigueur au moins apparente de la reconstitution des faits et places. Par contre, la petite histoire des héros dans cette grande histoire est assez invraisemblable et un peu niaise. Cela montre une nouvelle fois que l'on peut être pointu et doué pour l'histoire et le dessin historique mais sans grande inspiration romanesque.
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Je rejoins l'avis sur Mac Arthur sur ce one-shot qui ne m'a pas trop marqué. La première partie montre comment deux collégiennes aux personnalités différentes vont finir par devenir amies grâce à l'amour du dessin qui les unies. Elles vont finir par faire des mangas ensembles jusqu'à que leur chemin se sépare une fois atteint l'âge adulte. Pendant un bon moment, on est dans du pur roman graphique qui raconte la vie quotidienne des personnages dans une ambiance feel good. J'ai trouvé que cela se lisait bien, mai sans plus. Puis vient une tragédie qui bouleverse la vie des deux héroïnes et ensuite on a droit à une seconde version de leurs vies si un événement c'était passé autrement. Je n'ai pas trop compris si on voyait juste une version alternative d'un autre univers ou c'était une œuvre de fiction réalisé par une des deux héroïnes. Vu que le one-shot est censé parler du pouvoir de créer, j'imagine que c'est l'option fiction que je suis censé choisir. Le résultat est correct, mais ne m'a pas touché. J'aime bien le dessin.
La Piste des larmes
Je me suis depuis longtemps passionné pour les Amérindiens, leurs cultures et leur histoire, et je connaissais le sort subi par les Cherokees durant ce qui a ensuite été surnommé la « Piste des larmes ». Le sujet m’intéressait, mais je suis sorti un peu sur ma faim de cette lecture. Et ce pour plusieurs raisons. D’abord j’ai eu du mal avec dessin et colorisation. Le dessin, s’il n’est pas mauvais, n’est pas trop mon truc. Et il est inégal, et pas toujours réussi (avis et goûts personnels). Quant à la colorisation, elle est assez surprenante. Disons que je m’attendais à quelque chose de plus classique. L’histoire m’a un peu déçu. En fait elle ne fait que suivre un groupe parmi les milliers de Cherokees déportés, sans trop contextualiser, ni réellement développer le sujet. En fin d’album une petite chronologie permet au lecteur qui ne connaitrait pas le sujet d’y voir un peu plus clair. Mais là aussi je pense qu’il aurait été utile de la développer. De dire que les Cherokees (depuis Sequoyah et son alphabet, étaient souvent plus alphabétisés que la moyenne des habitants blancs des États-Unis de l’époque, qu’ils possédaient parfois des esclaves, etc.). Bref, mieux montrer la société cherokee aurait accentué le scandale de cette déportation qui a tué plusieurs milliers de personnes, qui a spolié des terres (mais depuis le refus des « Pères fondateurs » de créer un quatorzième état amérindien, on savait que le but était de voler les terres des Indiens. Et la façon dont cela s’est produit, suite à un traité frauduleux – ce qui est en partie expliqué dans la chronologie en fin d’album (mais avant du coup on ne comprend pas les assassinats de certains cherokees par d’autres) renforce le côté inique et odieux de ce crime. Que les États-Unis l’aient reconnu des années plus tard n’efface rien. Quant à l’intrigue proprement dite, elle peine à faire ressortir l’horreur, qui m’est apparu comme atténuée. Et on a du mal à s’attacher aux personnages. Un sujet intéressant, un traitement qui m’a déçu. Note réelle 2,5/5.
Mes quatre saisons
Une lecture sympathique. Sympathique et intéressante. Sympathique déjà par le ton employé par Nicoby pour parler de lui et de ses aventures ou mésaventures d’auteur. Pas mal d’autodérision, un peu d’humour bon enfant, et nous suivons la carrière de l’auteur, ses rencontres, ses angoisses. Quelques passages amusants (sa compagne un peu ironique à son encontre, ses bides lorsqu’il essaye de parler à Delporte par exemple). Mais Nicoby nous sert aussi de guide pour rencontrer une foule d’auteurs. Se présentant souvent comme une groupie perdant ses moyens à leur contact, Nicoby – pour son compte, pour préparer une publication, ou en rapport avec le festival Quai des Bulles de Saint-Malo – ne fait pas que montrer son panthéon personnel. Il nous montre aussi quelques facettes des auteurs croisés (comme l’énorme collection de planches originales de Corteggiani ou – mais là on s’en doutait un peu – les archives exceptionnelles détenues par Delporte, cheville ouvrière des années essentielles de Spirou. Au milieu de tout ça, Nicoby nous dévoile plusieurs pans de sa vie familiale (compagne et gamin, parents, surtout sa mère sur la fin). La mayonnaise prend bien avec ce mélange de sujets. La narration est aérée, avec une succession de courts chapitres. Et son dessin est simple, et agréable.
Savoir-vivre ou mourir
C’est sans doute l’une des premières publications en album de Catherine Meurisse. Mais on y retrouve déjà son dessin caractéristique. Des sortes de crobars améliorés, du dessin de presse efficace, caricatural (pas forcément beau, mais fluide et lisible). Dans un reportage immersif digne des grands reporters de guerre, Meurisse a participé à un stage d’apprentissage des usages du monde à l’Académie du savoir-vivre de la baronne de Rothschild. Déjà, rien qu’avec le nom du truc, on sent que ça pète bien plus haut que le cul de ladite baronne ! Et on imagine aisément les poilades, lorsque Meurisse a fait le débriefing de son stage dans les locaux de Charlie Hebdo ! C’est donc en s’inspirant de ce stage que Meurisse nous pond ce recueil de bonnes manières. Et le fait est qu’elle n’a pas besoin de forcer le trait pour donner dans l’humour, tant ces conseils prétentieux, pédants et/ou grotesques sentent bon la fatuité grasse et l’étiquette absurde. On a quand même peine à croire que de telles idées d’un autre temps subsistent chez certains, qui tentent de conserver dans du formol des privilèges de classe ou de caste. Le ridicule ne tue pas, mais il peut faire rire, parfois. Bon, sinon, ça n’est pas toujours amusant (même si on imagine que Catherine Meurisse a dû se retenir pour ne pas péter un plomb ou éclater de rire !) , il y a des longueurs. Mais globalement, l‘ironie qui sourd de cette plongée dans un autre monde est plutôt plaisante.
Kase-san & Yamada
Cette série est une suite à la série Kase-san. La situation et les personnages nous sont réintroduits donc elle est compréhensible et lisible pour des néophytes, mais je recommanderais personnellement la lecture de la série précédente histoire de bien connaître les personnages et le début de leur relation. Dans cette série, donc, nous suivons Yamada et Kase alors qu'elles viennent tous juste d'emménager à Tokyo pour leurs études. On retrouve ce qui faisait le sel de la série mère : les émois, les joies et découvertes d'une première relation amoureuse, les doutes, les manques de communication, mais on y ajoute aussi la distance (elles n'habitent pas ensemble au début et étudient dans des facs différentes), la peur que l'autre aille voir ailleurs (cette fois-ci plus plausibles), les doutes spécifiques au début de la vie d'adulte mais aussi le fait de cacher sa relation (bah oui, toute mièvre que la série soit, on reste au Japon). La série devient un peu plus classique je trouve, on retrouve des tropes classiques de yuris mais les personnages restent attachants et la lecture sympathique. Un petit défaut ? La répétition se fait ici plus sentir que dans la première série. Nouvelle "potentielle rivale", nouveaux problèmes de communication, on nous ramène quelques fois au lycée dans des épisodes flashbacks, on nous introduit même une Yamada-bis (une camarade de fac accomplissant l'exploit d'être encore plus frêle et innocente que Yamada - un comble, une véritable apothéose du neuneu). Le dessin reste beau, plus abouti que dans les débuts de Kase-san (même si les premiers dessins des tout débuts avaient un petit charme qui me manque). La série reste de bonne facture, je maintiens. Mais la magie s'essouffle tout de même un peu pour moi je suppose.
Kase-san
Vous êtes prêt-e-s pour que je vous parle d'un de mes petits plaisirs coupables ? Voilà, j'aime l'aventure, j'aime l'épique, j'aime le tragique, j'aime les propos sur la nature humaine, sur le chaos des émotions et des sentiments et j'aime le fantasque et le fantastique. Mais j'ai aussi un petit secret : parfois il m'arrive d'aimer la guimauve. Le nian-nian, l'eau de rose, le fluff, la fiction tellement rose et sucrée que je frôle l'hyperglycémie. Après, j'avoue que cette affection pour la guimauve est tout de même sélective : je l'aime un minimum travaillée, j'attend tout de même des personnages un minimum intéressants et surtout un travail sur les émotions. Mes plaisirs coupables roses bonbons se trouvent habituellement dans les fanfictions mais très rarement ailleurs. Je vous présente l'une de mes seules exceptions. Kase-san, c'est une série que j'ai découverte un peu par hasard fin collège/début lycée via des scans en ligne. L'affect que j'ai pour cette série vient donc en partie de la nostalgie, sans doute, mais je lui reconnais tout de même des qualités objectives. C'est du pur bon sentiment, les moments d'incompréhensions et de jalousies sont en réalité assez doux, pas de vrai drame ou de gros pathos. On est là pour des papillons dans le ventre, on vous dit ! L'histoire est celle de Yamada, jeune lycéenne assez frêle et timide (un peu neuneu sur les bords, aussi), préposée à l'entretien des espaces floraux, qui observe chaque jour depuis son parterre de fleurs Kase, la grande et belle sportive de la classe d'à côté. Le premier tome tourne autour de la réalisation des sentiments de Yamada pour Kase, puis de leur rapprochement et enfin du début officiel de leur relation. La suite est une successions d'épisodes et d'anecdote sur le développement de leur relation, les petites étapes, les doutes, les premiers émois, le désir charnel même (mais là encore très doux et pudique dans son approche). C'est dégoulinant de bons sentiments et de visage rougissants. Mais que voulez-vous, ça fait vibrer mon petit cœur. La série n'est pas parfaite pour autant, déjà il y a une répétition qui se fait ressentir (on nous ressort très souvent le coup des doutes et du manque de communication, mais surtout préparez-vous à ce que Yamada vous répète bien une centaine de fois qu'elles "sortent ensembles, bien qu'elles soient deux filles"). La répétition n'est pas rédhibitoire ici, et ne gène pas la lecture, mais elle est tout de même notable et quelques passages dans la deuxième moitié de la série en pâtissent. Il y a ensuite le caractère très "simplet" et innocent de Yamada qui peut être un peu déconcertant (comment cette pauvre jeune fille a pu survivre si longtemps ?) mais on s'y fait vite, et cela joue étrangement sur le charme de la série. Une petite naïve et une grande débrouillarde c'est une bonne base pour une romance, je trouve. Voilà, je lui reconnait bien ces défauts mais j'avoue qu'ils m'ont parus plutôt subjectifs, j'ai pu passer outre on ne peut plus facilement. Je peux en revanche déconseiller la lecture à quiconque n'aime pas le mièvre et les histoires un peu "cul-cul la praline". Mais cela reste une lecture très agréable pour moi, j'y reviens quelques fois (même si, en vieillissant, les romances lycéennes me parlent de moins en moins).
Thérapies en vrac
Les histoires courtes et humoristiques de Thérapies en vrac sont celles qui m'ont fait découvrir Clarke il y a une trentaine d'années, et en particulier son graphisme et son humour un peu particulier, souvent pince-sans-rire. Ce graphisme, je le trouve excellent, en particulier les personnages qui sont tous très bien rendus, qu'il s'agisse de grands gaillards sans âme au physique américain, de petits personnages ridicules et à contre-courant, ou de femmes séduisantes, d'une beauté simple souvent, et parfois fatale aussi. C'est dans ce dessin et dans l'expressivité à la Buster Keaton que réside une grande part de l'humour de Clarke : les personnages restent bien souvent impassibles tandis qu'on leur assène des énormités, et seul un regard perdu ou des cheveux dressés alertent sur leur état de confusion ou de surprise. C’est une BD qui m’a amusé sans vraiment me captiver. Chaque histoire nous plonge dans l’univers de différents patients en consultation avec le personnage principal, psychothérapeute, et chaque épisode nous fait partir dans des délires décalés et improbables. Le rythme de la narration est lent, assez bavard, ce qui peut rebuter au premier abord, mais c'est fait exprès pour rendre d'autant plus percutant et surprenant les fulgurances humoristiques qui s'intercalent ici et là : elles paraissent tellement en décalage avec le reste de la mise en scène qu'elles attirent immanquablement le rire ou au moins le sourire. Cela dit, le rythme parfois trop inégal et cet aspect bavard m'empêchent de pleinement savourer cet humour. Quelques épisodes m'ont également semblé un peu redondants. Mais globalement, je trouve cette BD marrante et c'est l'une de celles qui m'ont fait aimer le style de Clarke.
Cosmic detective
Deux scénaristes de renom pour accoucher d’une histoire indigente !… Une farce naïve pour mettre à l’épreuve un dessinateur qui, dans ce contexte, s’en tire plutôt bien avec quelques envolées psychédéliques qui sauvent cet ouvrage de l’indifférence… Dommage car l’idée de départ donnait matière à une œuvre bien plus féconde dont je ne retiens que la belle couverture… Bref, ce tiède ersatz de Hard-Boiled ne me laissera pas un souvenir impérissable !
Frink & Freud - Le Patient américain
L’album est intéressant, mais je n’ai pas accroché plus que ça à cette lecture. La faute sans doute à la personnalité de Frink, ambivalente et tragique, mais que j’ai trouvée trop fade pour que sa biographie me captive. Reste que l’auteur nous dresse un portrait non seulement de ce Frink (que je ne connaissais pas du tout), mais aussi du développement de la psychanalyse aux États-Unis – et accessoirement nous livre quelques éclairages sur la personne et l’œuvre de Freud. C’est là qu’a résidé pour moi l’intérêt principal de cet album. Quand au travail graphique, il est simple, assez épuré, mais plutôt agréable. Mais, là aussi – à croire que je m’acharne sur ce pauvre Frink ! – je n’ai pas aimé le visage donné à Frink par Richerand. Un album qui m’a un peu laissé sur ma faim.
Tombelaine
Je viens de terminer l'édition intégrale, ici non recensée. Le principal intérêt de la série réside dans l'originalité du cadre historique et la rigueur au moins apparente de la reconstitution des faits et places. Par contre, la petite histoire des héros dans cette grande histoire est assez invraisemblable et un peu niaise. Cela montre une nouvelle fois que l'on peut être pointu et doué pour l'histoire et le dessin historique mais sans grande inspiration romanesque.