2.5
Un polar qui m'a semblé moyen, mais je pense que c'est à cause de la manière dont il été adapté qui a fait en sorte que je trouve que c'était moyen.
Il y a des bonnes choses dans l'histoire. On n'est pas dans un polar qui mise sur le suspense, mais sur la psychologique des personnages et de ce coté-ci c'est bien fait avec notamment la présentation du point de vu de quelques personnages qui aident vraiment à tout bien comprendre ce qui s'est passé.
En revanche, j'ai trouvé le dessin pas très beau et même un peu figé par moment. De plus, on a souvent droit en-dessous des cases à des phrases qui semblent tiré tout droit du roman original et comme la plupart de ses phrases étaient les pensés d'un personnage, je me demandais pourquoi ne pas tout simplement les mettent dans une bulle comme dans n'importe quelle autre BD.
Bref, la mise en scène n'est pas terrible et cela a fait en sorte que je me suis un peu ennuyé en lisant cet album même si le scénario en lui-même n'est pas mauvais.
Ouais c'est pas mal, mais au vu de la plupart des notes je m'attendais à quelque chose de mieux.
Je pense que cet album montre bien le problème que j'ai eu avec plusieurs séries de l'éditeur Ankama à savoir que le dessin est beau, mais que le scénario est moyen. Parce que oui au niveau du dessin ça vaudrait presque la note maximale avec des planches très belles à regarder. Sauf que je note une BD et pas un artbook et qui dit BD dit aussi scénario.
Or, j'ai trouvé que de ce coté la c'était trop léger pour être mémorable et au final la plupart du temps j'avais l'impression de relire Alice aux pays des merveilles dans un décor de science-fiction.
Un album à emprunter au moins, mais pas nécessairement à acheter selon moi.
Une série qui m’avait régalé lors de sa sortie, je crois bien que c’était, avec Fables, ma première découverte de comics au long cours.
La récente relecture a été en deçà de mon souvenir, alors attention c’est toujours sympa à lire mais je suis plus mitigé sur certains points.
Le dessin est certes lisible et fluide mais à aucun moment il n’attrape vraiment. Ça manque de grandiloquence, il accompagne bien le récit mais de façon lisse et sage. Par contre, l’unité graphique reste globalement homogène malgré plusieurs pinceaux.
Le scénario est rempli de bonnes idées mais n’échappe pas à quelques facilités ou maladresses qui amoindrissent le ressenti. Ça reste quand bien même plus appréciable que celui de World's End Harem avec lequel il partage quelques similitudes.
Nous découvrirons un monde où seules les femmes subsistent, les hommes ayant été décimés par un virus, à l’exception de notre jeune héros que nous suivrons dans sa quête au long cours.
Je dois dire que la lassitude s’est installée assez rapidement chez moi, 10 tomes c’est trop. Le début et la fin sont sympas mais il y a des creux dans l’aventure.
Une série honnête (et plus réussie que sa version TV) qui soulève de chouettes thématiques mais il ne faut pas être trop regardant sur certains aspects (longueur, l’agent 355…). C’était bien passé à l’époque mais avec l’âge, je suis plus regardant.
L’album se laisse lire agréablement, mais il ne m’a pas forcément emballé plus que ça.
Inspiré du récit autobiographique de Mylène Demongeot, l’album mêle l’histoire de Mylène et de sa mère, Claudia, deux générations et deux destinées très différentes : les deux n’ont pas été confrontées aux mêmes défis !
La partie sur Claudia, la mère, est peut-être celle qui aurait pu le plus m’intéresser, tant elle brasse un arrière-plan historique très riche (la révolution russe et ses conséquences, la vie dans le Shanghai de l’entre-deux guerres, la colonisation en Indochine, et l’acclimatation des Russes blancs en exil). Las, ces parties m’ont rapidement ennuyé. Surtout, la vie indolente de la bourgeoisie dans le milieu colonial ne m’attire pas. Comme la personnalité de Claudia, inconséquente, ne pensant qu’à une ascension sociale et une « belle vie », passant d’un homme à l’autre sans qu’il y ait de l’amour le plus souvent, là aussi ça me laisse froid.
Quant à Mylène Demongeot, j’avoue avoir eu des a priori – en partie seulement démonté par ce récit. Je ne vois en elle que la belle nunuche faire-valoir des navets d’Hunebelle (les inénarrables « Fantomas »). Même si sa filmographie semble avoir été en partie plus exigeante, sa destinée de « star » ne m’a pas captivé. D’autant plus que certaines pages tournent à l’hagiographie.
Affaire de goûts peut-être, mais cet album – qui peut tout à fait trouver son public – m’a laissé sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Quelques petits détails m’ont empêché de mieux noter cet album. Un dessin un chouia trop statique, et une volonté – pourtant louable – d’être exhaustif et clinique dans la description méthodique de ce crime. Cela donne parfois un ensemble froid, et on peine à s’attacher aux personnages (je parle des victimes bien sûr !).
Mais pour le reste, c’est un album intéressant et hélas nécessaire, pour ne pas laisser quelques fachos réécrire l’histoire (voir les remarques de Zemmour sur le bilan positif de l’occupation, dont on aurait exagéré les méfaits).
J’avais visité il y a quelques années le site du village (et le musée – très bien fait). Même si les traces de sang, d’incendie avaient disparu, si la rouille avait commencé son travail, et si certaines ruines s’étaient visiblement écroulées, le site du village martyr garde quelque chose de glaçant. L’effroi est resté, lui !
Et les auteurs ont choisi de montrer l’enchainement des faits qui ont amené au massacre de plus de 600 personnes. L’idée (confirmée par le dossier intéressant qui clôt l’album) de montrer qu’Oradour a connu ce qu’ont connu des centaines de villages dans l’ex-URSS envahie par Wehrmacht et Waffen-SS est pertinente (et laisse horrifié quant au bilan dans cette région qui a le plus subi les exactions nazies) : les officiers SS appliquent ici des méthodes « éprouvées ».
Le débarquement allié en Normandie a galvanisé les résistants (qui vont payer un lourd tribut à leur enthousiasme un peu prématuré parfois), et en retour la répression des Nazis et de leurs supplétifs : c’est un baroud d’honneur, une fuite en avant désormais, pour les collabos, les miliciens, et les unités SS.
Les auteurs multiplient les petits flash-backs, et passent d'un lieu à un autre sans trop de transition, pour dynamiser un récit somme toute linéaire (ça n'aide pas toujours à la fluidité, j'ai parfois confondu certains personnages).
Il est intéressant de montrer qu’au-delà des officiers et de quelques soldats « aguerris » et fanatiques, certains participants au massacre d’Oradour-sur-Glane étaient de jeunes et récents « engagés », parfois français/alsaciens. Ça laisse pantois quant à la facilité avec laquelle on peut participer à un massacre de cette ampleur, de façon aussi froide, méthodique, alors même que les auteurs savaient qu’aucun résistant ne se trouvait ici.
Un devoir de mémoire nécessaire donc.
Note réelle 3,5/5.
Première réaction à la vue de la couverture : tiens un album de Charles Burns. Et en fait non Erik Kriek est un auteur néerlandais mais son dessin de belle qualité en est très proche. De même que l'ambiance un peu poisseuse à l'instar de Black Hole avec ici une mystérieuse mare sombre au milieu des bois entourant la maison de campagne où Hubb et Sarah s'installent après en avoir hérité. Ils souhaitent changer de vie après la mort de leur enfant. La mère arrête les médocs et se met à avoir de furieuses hallucinations. Des gens disparaissent étrangement.
Bizarrement la tournure des dialogues ne m'a pas choqué alors que je suis généralement sensible sur ce point. J'ai trouvé que l'effet "horrifique" marchait plutôt bien alors que ce n'est pas forcément facile à transmettre en bande dessinée. Bref, ce n'est pas l'ouvrage qui révolutionne le genre car le scénario suit certains codes déjà vus mais ça mérite le coup d'oeil.
Cela partait assez mal avec cette histoire de science-fiction au dessin peu joli. Couleurs informatiques qui piquent les yeux et personnages au physique stéréotypé, Danko, un des personnages principaux, a une tête d'américain façon Clark Kent. Reste le scénario qui au fil des pages tient malgré tout l'attention du lecteur. Il s'agit d'une rencontre au milieu de l'espace entre l'humanité et une civilisation extra-terrestre beaucoup plus évoluée technologiquement. De manière assez surprenante les Aliens (les Eo'tarx) ont une apparence presque humaine ce qui sera expliqué par la suite. Rapidement Danko et son homologue femelle de l'autre espèce vont se rapprocher et copuler en apesanteur. On découvre le passé de Danko et les souvenirs d'une ancienne relation qui a mal tourné avec une copine noire. Racismes anti latino et anti noir sont évoqués sans grande subtilité. Quelques effets graphiques pas mal quand on en vient aux explications de canaux quantiques et d'espace temps sans que cela tourne au charabia pseudo-scientifique. Une lecture passable, je ne recommande pas spécialement.
À table, bien sûr
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Cette histoire de 56 pages en couleurs est initialement parue en 1995, directement sous la forme d'un récit complet. Elle est écrite par Peter Milligan, dessinée et encrée par Dean Ormston, avec une mise en couleurs de Nathan Eyring. Elle faisait partie d'un trio d'histoires courtes réalisés cette année-là et écrites par Milligan, avec Faces dessinée par Duncan Fegredo, et Bizarre Boys, coécrite avec Grant Morrison, dessinée par Jamie Hewlett (mais jamais parue).
Dans la demeure familiale, à l'écart de la ville de Churchill dans l'état de New York, Cassy (pour Cassandra) Quill s'apprête à s'envoyer en l'air avec Duane, un beau jeune homme bien bâti. Ils ont l'assurance d'être tranquilles pour un petit moment, puisque madame & monsieur (Helen & Adam) Quill sont partis faire les courses, avec son jeune frère Adam, fan de boxe. Bien sûr, ils rentrent en avance, et sans rien à manger. Cassy et Duane doivent rapidement inventer un vague prétexte de révision des leçons d'espagnol pour ne pas perdre la face. Les parents ne sont pas dupes, mais ils se montrent étrangement accueillants, ce qui inquiète particulièrement Cassy. Elle prend sa mère à part pour lui indiquer qu'elle souhaite qu'il n'arrive rien à Duane. À peine a-t-elle le dos tourné que monsieur Quill emmène Duane voir une de ses inventions au sous-sol.
Le soir même, la famille Quill reçoit la visite de Marrion McCoy, un représentant vendeur de tarte aux pommes (apple pie) qui vient leur remettre le trophée de la meilleure famille, et le cadeau qui va avec, à savoir un superbe mobil home. Les Quill l'invite à rester manger. Le lendemain, Ham Blind vient s'enquérir de son partenaire Marrion McCoy qui ne lui a pas donné signe de vie. Après l'avoir rassuré et éconduit, la famille Quill décide de mettre à profit le mobil home, pour se rendre à San Diego, retrouver une vieille connaissance Shay Chesterton qui en est maintenant maire de la ville. Il apparaît rapidement que tous les membres de la famille Quill sont cannibales, avec un bel appétit, et un vrai talent de cuisinière pour madame.
Peter Milligan s'est fait connaitre aux États-Unis avec la série Shade the changing man, à commencer par The American Scream . C'est un auteur iconoclaste dont une partie des récits met en évidence un individu n'ayant aucune hésitation à aller fouailler les pires comportements humains. Il part donc d'un postulat tout naturel : des survivants d'une course en montgolfière ayant mal tourné ont été obligés de manger de la chair humaine pour survivre dans des montagnes inhospitalières (dans les Rocheuses) et ils y ont pris goût. Peter Milligan n'essaye pas de donner le change avec une philosophie new age, ou de rendre cette famille plausible. Le jeune frère n'a le droit qu'à quelques répliques, juste pour rappeler au lecteur qu'il est toujours là. Les copains successifs de Cassy (Duane, puis Jud) n'ont pas de personnalité à proprement parler. Les parents Quill ont un embryon d'histoire personnelle pour pouvoir justifier de leur goût pour la chair humaine, et de leur voyage vers San Diego. C'est encore Cassy qui montre le plus de caractère, exposant sans complexe qu'elle préfère ses copains bien bâtis, plutôt qu'intellos.
Ce voyage et ce récit sont donc l'occasion pour l'auteur d'aligner plusieurs séquences qui jouent sur l'humour macabre d'une famille de cannibales. L'objectif n'est pas de donner dans l'horreur graphique. Mis à part la dernière mise à mort, les autres ne sont pas montrées, et les plats sont gentiment provocateurs, avec un œil qui flotte dans un brouet. L'intérêt du récit ne réside donc pas dans le gore ou dans l'horreur visuelle. Dans un premier temps, le lecteur apprécie plutôt la culture de Peter Milligan qui évoque un individu peut-être en provenance de Lituanie, ou alors d'Herzégovine, des pays rarement évoqués dans les comics américains. Puis il liste quelques plats qui sortent de l'ordinaire du hamburger : la bouillabaisse, le bœuf Stroganoff, la terrine aux épices, l'huître de prairie surprise à la menthe (un peu louche ce dernier plat). S'il n'a pas forcément l'eau à la bouche (car ces plats sont tous cuisinés à partir d'ingrédients prélevés sur leur dernier visiteur), le lecteur constate que Peter Milligan écrit pour des adultes capables d'apprécier l'humour noir sans qu'il soit forcément graphique et en pleine face.
De fait, en plus de la farce macabre, Peter Milligan marie l'humour noir avec d'autres ingrédients. Ça commence avec le prix improbable remis à la famille Quill, par Marrion McCoy. Ce dernier leur explique qu'il travaille pour une société spécialisée dans l'Apple Pie, et qu'à force de travail et d'abnégation lui et son partenaire Ham Blind sont à deux doigts de devenir les meilleurs vendeurs d'apple pie de l'entreprise. La fierté qu'il met dans cet accomplissement professionnel en est comique. Un peu plus tard, Ham Blind explique qu'ils ont réussi à force d'entraînement, d'autodiscipline et de sacrifices. Cet accomplissement en devient pathétique dans sa dimension dérisoire, rappelant au lecteur qu'il ne fait pas mieux dans sa propre activité professionnelle, voire peut-être même moins bien. Cette déclaration est rendue encore plus difficile à soutenir par le fait qu'au cours du récit Hal Blind a fait preuve d'une étrange déviance le poussant à se baigner dans la sauce à la pomme des apple pies, dans une forme de fétichisme répugnant. Pire encore, au fur et à mesure qu'il prend conscience de ce qui est réellement arrivé à son collègue, il sent qu'il est sur un gros coup, et il saborde sa relation avec sa femme, imbu de l'importance que lui donne son enquête. Le lecteur ne peut que le trouver pathétique, avec une petite angoisse quant à sa propre échelle de valeur et la manière dont il la met en œuvre.
Milligan ne s'arrête pas en si bon chemin puisqu'il met également en scène un politicien bien hypocrite, plein de suffisance vis-à-vis de ses crétins d'administrés, avec un racisme bon teint totalement assumé. Le politicien véreux est un rôle assez classique, mais l'auteur aménage un autre arrêt sur la route de la famille Quill, avec une soupe populaire dans un quartier défavorisé, et un autre avec une prise d'otages dans une supérette. La pagination relativement faible ne lui permet pas de développer ces 2 situations pour filer la métaphore de la nourriture, mais elles relèvent de choix narratifs assez particuliers, avec une dimension sociale qui ne se limite pas à fournir un support pour la farce macabre. Il pousse le bouchon jusqu'à évoquer l'eucharistie, sous l'angle du cannibalisme, lorsque l'on considère ce rituel uniquement du point de vue des mots, une fois enlevé la dimension spirituelle et religieuse.
Dean Ormston est un dessinateur qui a régulièrement travaillé avec le scénariste Mike Carey, par exemple sur la série Lucifer. Il réalise des dessins avec un bon niveau descriptif. Par exemple dans la cuisine des Quill, le lecteur peut apercevoir la carrelage en damier, les chaises, le réfrigérateur, les meubles de rangement, et les étagères chargées de pots et de conserve, tout ça en 1 seule case. Un peu plus loin, il laisse son regard errer sur la table mise sur laquelle se trouvent 14 plats différents dessinés avec assez de précision pour que le lecteur puisse reconnaître des côtes et des doigts, mais sans que cela ne verse dans le gore photographique. Les lieux sont tous distincts, qu'il s'agisse des rues d'une métropole, de la chambre d'hôtel pas très propre d'Hal Blind, de la supérette, ou du bâtiment monumental correspondant à l'hôtel de ville de San Diego.
Dean Ormston utilise un trait un peu rugueux pour le détourage des formes. Cela donne une apparence plus spontanée aux personnages, sans être lisse pour autant. Il découpe ses planches sur la base d'une moyenne de 6 cases par page, ce qui donne une densité narrative substantielle. Il ne recherche pas l'exactitude photographique, se limitant parfois à l'impression donnée, en particulier pour les taches de sauce à la pomme sur le corps nu et flasque d'Hal Blind. Cette approche graphique plonge le lecteur dans un monde consistant et détaillé, présentant également une légère touche d'ironie du fait d'image parfois un peu trop sages par rapport à la nature de la séquence, ou jouant sur les conventions graphiques du genre, en reprenant une image devenu un cliché visuel, mais marquée de ces traits de contours qui disent que cette réalité n'est ni pimpante, ni lisse.
Au vu du titre, le lecteur peut s'attendre à une histoire dans un registre horrifique, avec des pratiques immondes, et des séquences gore. Il n'en est rien : la famille Quill est bien une famille de cannibales, mais ses membres ne mangent pas les humains à même l'os. Ils savourent une cuisine de type européenne, sans faire souffrir leur victime. Du coup, il découvre un récit à l'humour noir pince-sans-rire, avec des dessins en phase. Milligan & Ormston titillent la condition humaine, appuyant là où ça fait mal, mais avec le sourire.
Ça n’est pas l’album le plus connu – ni le plus courant – de Margerin, mais les amateurs de l’auteur y retrouveront ses thématiques habituelles, et sa vision d’une France « populaire ».
L’ensemble est inégal, et globalement je suis moins enthousiaste que mes prédécesseurs. Mais il y a suffisamment de pages sympas pour que la lecture se soit révélée agréable. L’humour est gentil le plus souvent, on sent que Margerin ne cherche pas à donner dans le féroce pour dresser le portrait de ses contemporains (à l’inverse de Rabaté parfois).
Mais parfois quelques pointes de trashouille émergent (Vuillemin n’aurait pas renié l’histoire « Dr Kosmof médecin de l’espace » à la chute poilante).
Reprise en douceur dans le monde de la BD où je n'ai pu avaler un seul tome en l'espace d'1 an (Outch ! Sacrilège !) ; je choppe donc les 2 ouvrages qui composent cette saga à l'univers steampunk... et comment dire...
Si les planches aux coloris sombres nous plongent aisément dans cet univers méca complotiste avec des dessins parfois à couper le souffle (machines impressionnantes et visages tuméfiés), l'histoire parait par moment confuse, des dialogues brouillons bourrés de faute d'orthographe et de rédaction. BD initialement éditée dans une autre langue que le français ? Possible... mais cette rédaction hasardeuse avec des textes bancals nous empêche de basculer complètement dans l'univers fascinant des scénaristes. C'est dommage, comme la sensation d'une œuvre inachevée publiée dans la précipitation.
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Un pied au paradis
2.5 Un polar qui m'a semblé moyen, mais je pense que c'est à cause de la manière dont il été adapté qui a fait en sorte que je trouve que c'était moyen. Il y a des bonnes choses dans l'histoire. On n'est pas dans un polar qui mise sur le suspense, mais sur la psychologique des personnages et de ce coté-ci c'est bien fait avec notamment la présentation du point de vu de quelques personnages qui aident vraiment à tout bien comprendre ce qui s'est passé. En revanche, j'ai trouvé le dessin pas très beau et même un peu figé par moment. De plus, on a souvent droit en-dessous des cases à des phrases qui semblent tiré tout droit du roman original et comme la plupart de ses phrases étaient les pensés d'un personnage, je me demandais pourquoi ne pas tout simplement les mettent dans une bulle comme dans n'importe quelle autre BD. Bref, la mise en scène n'est pas terrible et cela a fait en sorte que je me suis un peu ennuyé en lisant cet album même si le scénario en lui-même n'est pas mauvais.
Bunkerville
Ouais c'est pas mal, mais au vu de la plupart des notes je m'attendais à quelque chose de mieux. Je pense que cet album montre bien le problème que j'ai eu avec plusieurs séries de l'éditeur Ankama à savoir que le dessin est beau, mais que le scénario est moyen. Parce que oui au niveau du dessin ça vaudrait presque la note maximale avec des planches très belles à regarder. Sauf que je note une BD et pas un artbook et qui dit BD dit aussi scénario. Or, j'ai trouvé que de ce coté la c'était trop léger pour être mémorable et au final la plupart du temps j'avais l'impression de relire Alice aux pays des merveilles dans un décor de science-fiction. Un album à emprunter au moins, mais pas nécessairement à acheter selon moi.
Y Le Dernier Homme
Une série qui m’avait régalé lors de sa sortie, je crois bien que c’était, avec Fables, ma première découverte de comics au long cours. La récente relecture a été en deçà de mon souvenir, alors attention c’est toujours sympa à lire mais je suis plus mitigé sur certains points. Le dessin est certes lisible et fluide mais à aucun moment il n’attrape vraiment. Ça manque de grandiloquence, il accompagne bien le récit mais de façon lisse et sage. Par contre, l’unité graphique reste globalement homogène malgré plusieurs pinceaux. Le scénario est rempli de bonnes idées mais n’échappe pas à quelques facilités ou maladresses qui amoindrissent le ressenti. Ça reste quand bien même plus appréciable que celui de World's End Harem avec lequel il partage quelques similitudes. Nous découvrirons un monde où seules les femmes subsistent, les hommes ayant été décimés par un virus, à l’exception de notre jeune héros que nous suivrons dans sa quête au long cours. Je dois dire que la lassitude s’est installée assez rapidement chez moi, 10 tomes c’est trop. Le début et la fin sont sympas mais il y a des creux dans l’aventure. Une série honnête (et plus réussie que sa version TV) qui soulève de chouettes thématiques mais il ne faut pas être trop regardant sur certains aspects (longueur, l’agent 355…). C’était bien passé à l’époque mais avec l’âge, je suis plus regardant.
Adieu Kharkov
L’album se laisse lire agréablement, mais il ne m’a pas forcément emballé plus que ça. Inspiré du récit autobiographique de Mylène Demongeot, l’album mêle l’histoire de Mylène et de sa mère, Claudia, deux générations et deux destinées très différentes : les deux n’ont pas été confrontées aux mêmes défis ! La partie sur Claudia, la mère, est peut-être celle qui aurait pu le plus m’intéresser, tant elle brasse un arrière-plan historique très riche (la révolution russe et ses conséquences, la vie dans le Shanghai de l’entre-deux guerres, la colonisation en Indochine, et l’acclimatation des Russes blancs en exil). Las, ces parties m’ont rapidement ennuyé. Surtout, la vie indolente de la bourgeoisie dans le milieu colonial ne m’attire pas. Comme la personnalité de Claudia, inconséquente, ne pensant qu’à une ascension sociale et une « belle vie », passant d’un homme à l’autre sans qu’il y ait de l’amour le plus souvent, là aussi ça me laisse froid. Quant à Mylène Demongeot, j’avoue avoir eu des a priori – en partie seulement démonté par ce récit. Je ne vois en elle que la belle nunuche faire-valoir des navets d’Hunebelle (les inénarrables « Fantomas »). Même si sa filmographie semble avoir été en partie plus exigeante, sa destinée de « star » ne m’a pas captivé. D’autant plus que certaines pages tournent à l’hagiographie. Affaire de goûts peut-être, mais cet album – qui peut tout à fait trouver son public – m’a laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Oradour 1944 - L'innocence assassinée
Quelques petits détails m’ont empêché de mieux noter cet album. Un dessin un chouia trop statique, et une volonté – pourtant louable – d’être exhaustif et clinique dans la description méthodique de ce crime. Cela donne parfois un ensemble froid, et on peine à s’attacher aux personnages (je parle des victimes bien sûr !). Mais pour le reste, c’est un album intéressant et hélas nécessaire, pour ne pas laisser quelques fachos réécrire l’histoire (voir les remarques de Zemmour sur le bilan positif de l’occupation, dont on aurait exagéré les méfaits). J’avais visité il y a quelques années le site du village (et le musée – très bien fait). Même si les traces de sang, d’incendie avaient disparu, si la rouille avait commencé son travail, et si certaines ruines s’étaient visiblement écroulées, le site du village martyr garde quelque chose de glaçant. L’effroi est resté, lui ! Et les auteurs ont choisi de montrer l’enchainement des faits qui ont amené au massacre de plus de 600 personnes. L’idée (confirmée par le dossier intéressant qui clôt l’album) de montrer qu’Oradour a connu ce qu’ont connu des centaines de villages dans l’ex-URSS envahie par Wehrmacht et Waffen-SS est pertinente (et laisse horrifié quant au bilan dans cette région qui a le plus subi les exactions nazies) : les officiers SS appliquent ici des méthodes « éprouvées ». Le débarquement allié en Normandie a galvanisé les résistants (qui vont payer un lourd tribut à leur enthousiasme un peu prématuré parfois), et en retour la répression des Nazis et de leurs supplétifs : c’est un baroud d’honneur, une fuite en avant désormais, pour les collabos, les miliciens, et les unités SS. Les auteurs multiplient les petits flash-backs, et passent d'un lieu à un autre sans trop de transition, pour dynamiser un récit somme toute linéaire (ça n'aide pas toujours à la fluidité, j'ai parfois confondu certains personnages). Il est intéressant de montrer qu’au-delà des officiers et de quelques soldats « aguerris » et fanatiques, certains participants au massacre d’Oradour-sur-Glane étaient de jeunes et récents « engagés », parfois français/alsaciens. Ça laisse pantois quant à la facilité avec laquelle on peut participer à un massacre de cette ampleur, de façon aussi froide, méthodique, alors même que les auteurs savaient qu’aucun résistant ne se trouvait ici. Un devoir de mémoire nécessaire donc. Note réelle 3,5/5.
La Mare
Première réaction à la vue de la couverture : tiens un album de Charles Burns. Et en fait non Erik Kriek est un auteur néerlandais mais son dessin de belle qualité en est très proche. De même que l'ambiance un peu poisseuse à l'instar de Black Hole avec ici une mystérieuse mare sombre au milieu des bois entourant la maison de campagne où Hubb et Sarah s'installent après en avoir hérité. Ils souhaitent changer de vie après la mort de leur enfant. La mère arrête les médocs et se met à avoir de furieuses hallucinations. Des gens disparaissent étrangement. Bizarrement la tournure des dialogues ne m'a pas choqué alors que je suis généralement sensible sur ce point. J'ai trouvé que l'effet "horrifique" marchait plutôt bien alors que ce n'est pas forcément facile à transmettre en bande dessinée. Bref, ce n'est pas l'ouvrage qui révolutionne le genre car le scénario suit certains codes déjà vus mais ça mérite le coup d'oeil.
Attraction
Cela partait assez mal avec cette histoire de science-fiction au dessin peu joli. Couleurs informatiques qui piquent les yeux et personnages au physique stéréotypé, Danko, un des personnages principaux, a une tête d'américain façon Clark Kent. Reste le scénario qui au fil des pages tient malgré tout l'attention du lecteur. Il s'agit d'une rencontre au milieu de l'espace entre l'humanité et une civilisation extra-terrestre beaucoup plus évoluée technologiquement. De manière assez surprenante les Aliens (les Eo'tarx) ont une apparence presque humaine ce qui sera expliqué par la suite. Rapidement Danko et son homologue femelle de l'autre espèce vont se rapprocher et copuler en apesanteur. On découvre le passé de Danko et les souvenirs d'une ancienne relation qui a mal tourné avec une copine noire. Racismes anti latino et anti noir sont évoqués sans grande subtilité. Quelques effets graphiques pas mal quand on en vient aux explications de canaux quantiques et d'espace temps sans que cela tourne au charabia pseudo-scientifique. Une lecture passable, je ne recommande pas spécialement.
Les Cannibales
À table, bien sûr - Cette histoire de 56 pages en couleurs est initialement parue en 1995, directement sous la forme d'un récit complet. Elle est écrite par Peter Milligan, dessinée et encrée par Dean Ormston, avec une mise en couleurs de Nathan Eyring. Elle faisait partie d'un trio d'histoires courtes réalisés cette année-là et écrites par Milligan, avec Faces dessinée par Duncan Fegredo, et Bizarre Boys, coécrite avec Grant Morrison, dessinée par Jamie Hewlett (mais jamais parue). Dans la demeure familiale, à l'écart de la ville de Churchill dans l'état de New York, Cassy (pour Cassandra) Quill s'apprête à s'envoyer en l'air avec Duane, un beau jeune homme bien bâti. Ils ont l'assurance d'être tranquilles pour un petit moment, puisque madame & monsieur (Helen & Adam) Quill sont partis faire les courses, avec son jeune frère Adam, fan de boxe. Bien sûr, ils rentrent en avance, et sans rien à manger. Cassy et Duane doivent rapidement inventer un vague prétexte de révision des leçons d'espagnol pour ne pas perdre la face. Les parents ne sont pas dupes, mais ils se montrent étrangement accueillants, ce qui inquiète particulièrement Cassy. Elle prend sa mère à part pour lui indiquer qu'elle souhaite qu'il n'arrive rien à Duane. À peine a-t-elle le dos tourné que monsieur Quill emmène Duane voir une de ses inventions au sous-sol. Le soir même, la famille Quill reçoit la visite de Marrion McCoy, un représentant vendeur de tarte aux pommes (apple pie) qui vient leur remettre le trophée de la meilleure famille, et le cadeau qui va avec, à savoir un superbe mobil home. Les Quill l'invite à rester manger. Le lendemain, Ham Blind vient s'enquérir de son partenaire Marrion McCoy qui ne lui a pas donné signe de vie. Après l'avoir rassuré et éconduit, la famille Quill décide de mettre à profit le mobil home, pour se rendre à San Diego, retrouver une vieille connaissance Shay Chesterton qui en est maintenant maire de la ville. Il apparaît rapidement que tous les membres de la famille Quill sont cannibales, avec un bel appétit, et un vrai talent de cuisinière pour madame. Peter Milligan s'est fait connaitre aux États-Unis avec la série Shade the changing man, à commencer par The American Scream . C'est un auteur iconoclaste dont une partie des récits met en évidence un individu n'ayant aucune hésitation à aller fouailler les pires comportements humains. Il part donc d'un postulat tout naturel : des survivants d'une course en montgolfière ayant mal tourné ont été obligés de manger de la chair humaine pour survivre dans des montagnes inhospitalières (dans les Rocheuses) et ils y ont pris goût. Peter Milligan n'essaye pas de donner le change avec une philosophie new age, ou de rendre cette famille plausible. Le jeune frère n'a le droit qu'à quelques répliques, juste pour rappeler au lecteur qu'il est toujours là. Les copains successifs de Cassy (Duane, puis Jud) n'ont pas de personnalité à proprement parler. Les parents Quill ont un embryon d'histoire personnelle pour pouvoir justifier de leur goût pour la chair humaine, et de leur voyage vers San Diego. C'est encore Cassy qui montre le plus de caractère, exposant sans complexe qu'elle préfère ses copains bien bâtis, plutôt qu'intellos. Ce voyage et ce récit sont donc l'occasion pour l'auteur d'aligner plusieurs séquences qui jouent sur l'humour macabre d'une famille de cannibales. L'objectif n'est pas de donner dans l'horreur graphique. Mis à part la dernière mise à mort, les autres ne sont pas montrées, et les plats sont gentiment provocateurs, avec un œil qui flotte dans un brouet. L'intérêt du récit ne réside donc pas dans le gore ou dans l'horreur visuelle. Dans un premier temps, le lecteur apprécie plutôt la culture de Peter Milligan qui évoque un individu peut-être en provenance de Lituanie, ou alors d'Herzégovine, des pays rarement évoqués dans les comics américains. Puis il liste quelques plats qui sortent de l'ordinaire du hamburger : la bouillabaisse, le bœuf Stroganoff, la terrine aux épices, l'huître de prairie surprise à la menthe (un peu louche ce dernier plat). S'il n'a pas forcément l'eau à la bouche (car ces plats sont tous cuisinés à partir d'ingrédients prélevés sur leur dernier visiteur), le lecteur constate que Peter Milligan écrit pour des adultes capables d'apprécier l'humour noir sans qu'il soit forcément graphique et en pleine face. De fait, en plus de la farce macabre, Peter Milligan marie l'humour noir avec d'autres ingrédients. Ça commence avec le prix improbable remis à la famille Quill, par Marrion McCoy. Ce dernier leur explique qu'il travaille pour une société spécialisée dans l'Apple Pie, et qu'à force de travail et d'abnégation lui et son partenaire Ham Blind sont à deux doigts de devenir les meilleurs vendeurs d'apple pie de l'entreprise. La fierté qu'il met dans cet accomplissement professionnel en est comique. Un peu plus tard, Ham Blind explique qu'ils ont réussi à force d'entraînement, d'autodiscipline et de sacrifices. Cet accomplissement en devient pathétique dans sa dimension dérisoire, rappelant au lecteur qu'il ne fait pas mieux dans sa propre activité professionnelle, voire peut-être même moins bien. Cette déclaration est rendue encore plus difficile à soutenir par le fait qu'au cours du récit Hal Blind a fait preuve d'une étrange déviance le poussant à se baigner dans la sauce à la pomme des apple pies, dans une forme de fétichisme répugnant. Pire encore, au fur et à mesure qu'il prend conscience de ce qui est réellement arrivé à son collègue, il sent qu'il est sur un gros coup, et il saborde sa relation avec sa femme, imbu de l'importance que lui donne son enquête. Le lecteur ne peut que le trouver pathétique, avec une petite angoisse quant à sa propre échelle de valeur et la manière dont il la met en œuvre. Milligan ne s'arrête pas en si bon chemin puisqu'il met également en scène un politicien bien hypocrite, plein de suffisance vis-à-vis de ses crétins d'administrés, avec un racisme bon teint totalement assumé. Le politicien véreux est un rôle assez classique, mais l'auteur aménage un autre arrêt sur la route de la famille Quill, avec une soupe populaire dans un quartier défavorisé, et un autre avec une prise d'otages dans une supérette. La pagination relativement faible ne lui permet pas de développer ces 2 situations pour filer la métaphore de la nourriture, mais elles relèvent de choix narratifs assez particuliers, avec une dimension sociale qui ne se limite pas à fournir un support pour la farce macabre. Il pousse le bouchon jusqu'à évoquer l'eucharistie, sous l'angle du cannibalisme, lorsque l'on considère ce rituel uniquement du point de vue des mots, une fois enlevé la dimension spirituelle et religieuse. Dean Ormston est un dessinateur qui a régulièrement travaillé avec le scénariste Mike Carey, par exemple sur la série Lucifer. Il réalise des dessins avec un bon niveau descriptif. Par exemple dans la cuisine des Quill, le lecteur peut apercevoir la carrelage en damier, les chaises, le réfrigérateur, les meubles de rangement, et les étagères chargées de pots et de conserve, tout ça en 1 seule case. Un peu plus loin, il laisse son regard errer sur la table mise sur laquelle se trouvent 14 plats différents dessinés avec assez de précision pour que le lecteur puisse reconnaître des côtes et des doigts, mais sans que cela ne verse dans le gore photographique. Les lieux sont tous distincts, qu'il s'agisse des rues d'une métropole, de la chambre d'hôtel pas très propre d'Hal Blind, de la supérette, ou du bâtiment monumental correspondant à l'hôtel de ville de San Diego. Dean Ormston utilise un trait un peu rugueux pour le détourage des formes. Cela donne une apparence plus spontanée aux personnages, sans être lisse pour autant. Il découpe ses planches sur la base d'une moyenne de 6 cases par page, ce qui donne une densité narrative substantielle. Il ne recherche pas l'exactitude photographique, se limitant parfois à l'impression donnée, en particulier pour les taches de sauce à la pomme sur le corps nu et flasque d'Hal Blind. Cette approche graphique plonge le lecteur dans un monde consistant et détaillé, présentant également une légère touche d'ironie du fait d'image parfois un peu trop sages par rapport à la nature de la séquence, ou jouant sur les conventions graphiques du genre, en reprenant une image devenu un cliché visuel, mais marquée de ces traits de contours qui disent que cette réalité n'est ni pimpante, ni lisse. Au vu du titre, le lecteur peut s'attendre à une histoire dans un registre horrifique, avec des pratiques immondes, et des séquences gore. Il n'en est rien : la famille Quill est bien une famille de cannibales, mais ses membres ne mangent pas les humains à même l'os. Ils savourent une cuisine de type européenne, sans faire souffrir leur victime. Du coup, il découvre un récit à l'humour noir pince-sans-rire, avec des dessins en phase. Milligan & Ormston titillent la condition humaine, appuyant là où ça fait mal, mais avec le sourire.
Y'a plus de jeunesse
Ça n’est pas l’album le plus connu – ni le plus courant – de Margerin, mais les amateurs de l’auteur y retrouveront ses thématiques habituelles, et sa vision d’une France « populaire ». L’ensemble est inégal, et globalement je suis moins enthousiaste que mes prédécesseurs. Mais il y a suffisamment de pages sympas pour que la lecture se soit révélée agréable. L’humour est gentil le plus souvent, on sent que Margerin ne cherche pas à donner dans le féroce pour dresser le portrait de ses contemporains (à l’inverse de Rabaté parfois). Mais parfois quelques pointes de trashouille émergent (Vuillemin n’aurait pas renié l’histoire « Dr Kosmof médecin de l’espace » à la chute poilante).
Clockwerx
Reprise en douceur dans le monde de la BD où je n'ai pu avaler un seul tome en l'espace d'1 an (Outch ! Sacrilège !) ; je choppe donc les 2 ouvrages qui composent cette saga à l'univers steampunk... et comment dire... Si les planches aux coloris sombres nous plongent aisément dans cet univers méca complotiste avec des dessins parfois à couper le souffle (machines impressionnantes et visages tuméfiés), l'histoire parait par moment confuse, des dialogues brouillons bourrés de faute d'orthographe et de rédaction. BD initialement éditée dans une autre langue que le français ? Possible... mais cette rédaction hasardeuse avec des textes bancals nous empêche de basculer complètement dans l'univers fascinant des scénaristes. C'est dommage, comme la sensation d'une œuvre inachevée publiée dans la précipitation.