Les derniers avis (47083 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Matteo Ricci - Dans la Cité Interdite
Matteo Ricci - Dans la Cité Interdite

Le récit biographique d'un personnage très intéressant, un prêtre jésuite italien du 16e siècle rendu célèbre par une longue mission en Asie et particulièrement en Chine où il tentera pendant de très longues années de rencontrer l'Empereur. Il se démarque par sa grande ouverture d'esprit, son intelligence aiguisée et de bonnes connaissances non seulement théologiques mais aussi scientifiques, notamment en matière de mathématiques et d'horlogerie. Et c'est notamment par ce dernier point qu'il va essayer d'atteindre la cour impériale dans la fameuse Cité Interdite de Pékin. C'est une BD historique dans ce qu'elle peut avoir de plus classique et respectueux, mais elle a le bon goût d'amener le lecteur auprès du héros comme si c'était un récit d'aventure. A tel point que j'ai même dû vérifier après coup si le personnage était réel ou fictif. La mise en scène de la Chine impériale, de sa capitale et de l'intérieur de la Cité Interdite, non seulement leurs bâtiments mais aussi et surtout les hommes qui les peuplaient, est très bien faite. Le dessin est un peu raide, un peu trop académique parfois, mais j'aime ses décors et sa colorisation. Les visages des personnages sont un peu moins réussis, notamment certains aux traits changeants. Je pense en particulier à l'un des compagnons de Matteo dont le menton semble à dimension variable. L'histoire est très intéressante sur le plan historique, culturel et sociologique. La civilisation chinoise de l'époque parait fascinante et c'est un plaisir d'y pénétrer aux côtés d'un homme intelligentet doué de nombreux talents. Par contre, je n'ai pas compris l'intérêt d'intégrer dans le récit le personnage de Herrera et cette fausse intrigue mystéireuse autour de lui. Je vois que cela sert à faire passer en fin d'album un message sur la différence de méthode des serviteurs de Dieu, mais j'ai trouvé ça assez mal amené et que cela perturbait le fond de l'intrigue. J'ai apprécié cette lecture instructive et la beauté formelle et académique de ses décors et costumes d'époque. Très intéressant, mais moins captivant que certains de ses aspects le laissaient espérer.

08/03/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série La Nuit des lanternes
La Nuit des lanternes

Premier album de cet auteur que je ne connaissais absolument pas, mais dont le travail a été repéré par Delcourt qui a sorti le grand jeu : album épais, couverture avec effets. C'est un très bel objet pour une histoire fantastique qui s'annonçait vite comme une métaphore d'un problème familiale profond. Et puis à la lecture, ça reste un peu en surface, finalement. J'ai lu la BD très vite, plus vite que je ne l'avais pensé, tout en notant que le récit prend exactement le chemin que l'on imagine sans trop développer son propos. Lorsque vous avez compris la métaphore au cœur du récit, pas grand chose de plus ne va se développer. C'est le deuil, le manque de communication, la violence des mots, la rudesse des contacts. Et puis c'est à peu près tout, malheureusement ! Je dois dire que le récit offre une première partie qui donne envie, mais le récit oscille entre la course-poursuite avec une créature fantastique tout en essayant de finir son histoire familiale malheureusement trop vite expédiée. J'avais deviné dès l'instant de la "prophétie" la façon dont se résoudrait la BD est j'ai eu bon sur toute la ligne. Ce qui est dommage, ce genre de thématique où le fantastique s'invite pour explorer des thématiques bien réelles m'attire plutôt d'habitude. Il manque réellement le développement, les détails qui font l'importance. A titre personnel j'ai trouvé la résolution trop rapide pour les personnages : la fille pardonne bien vite à la mère les mots très très durs qu'elle a eu, tout comme la mère fait un acte censé être rédempteur un peu trop facilement à mon gout. J'aurais aimé que ça soit plus développé dans le fond, donc. Par contre niveau dessin je dois dire que ça envoie et que je suis content de voir ça ! Les couleurs qui jouent sur les auras rouges et noirs, les planches qui se permettent parfois d'être grandes et dynamiques, parfois emplie de petites cases, le tout avec une lisibilité et une fluidité qui tient la route. Franchement, je suis assez étonné du rendu pour une première BD, il y a une certaine maitrise des cases ! J'ai noté quelques enchainements un peu confus notamment dans la course-poursuite, mais pour le reste je trouve que l'auteur a trouvé un style et s'y colle plutôt bien. A ce niveau, la BD vaut le coup ! En somme, une BD pas indispensable, pas mauvaise non plus, juste trop dans la moyenne. Le récit avait des cartes à jouer mais reste un peu trop lisse, un peu trop en surface de l'ensemble. C'est dommage, l'émotion n'est pas passé et je pense que c'est ce qui aurait été nécessaire pour m'immerger dedans. Jetez-y un coup d’œil à l'occasion !

08/03/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Comme une pierre
Comme une pierre

Malgré les qualités indéniables de l’ouvrage, j’avoue n’avoir pas été touché autant que j’aurais voulu l’être. Il m’est ainsi assez difficile d’en parler. En résumé, je dirais que ce récit m’a plu par certains aspects, mais que j’étais plus gêné aux entournures sur d’autres. En d’autres termes, cela peut paraître bizarre mais je n’arrive pas à dire si j’ai aimé ou pas… L’histoire de ce couple de fermiers dont la fille se retrouve handicapée du jour au lendemain pour des raisons mystérieuses et qu’aucun médicament ne parvient à guérir se veut touchante, et elle l’est de fait. Et comme si cela ne suffisait pas, la région où ils vivent est affectée par la sécheresse, précipitant ces derniers dans une misère terrible. Une situation qui ressemble, comme on le lit en quatrième de couverture, à un « châtiment biblique ». Une fable mystique. C’est peut-être la définition qui conviendrait le mieux à « Comme une pierre ». La question serait de savoir si cela est juste une pure fiction ou si l’auteur s’est basée sur une réalité vérifiée, car même si l’on sait que la situation dans certains pays, notamment cette région du Nord-Est du Brésil, peut être parfois catastrophique pour les populations, compte tenu de l’aggravation du réchauffement climatique, on peut rester dubitatif devant les mauvais coups du sort qui se succèdent sans relâche, sur une durée aussi longue, pour les parents de la petite Rosa. C’est peut-être aussi un élément du récit qui m’a dérangé, à moins que je ne sois simplement dans une forme de déni. Chaque chapitre introduit le décompte des jours sans pluie, ce qui laisse deviner que la pluie devrait finir par arriver. Et en effet, elle arrive, comme par miracle (ce n’est pas un gros divulgâchis que de le révéler), ce qui produit un le moment le plus émouvant et le plus magique du récit, alors que Cristovao s’apprête à commettre l’irréparable… Même si on comprend que « Comme une pierre » parle du combat acharné d’une femme pour sauver sa fille, le message de cette fable reste néanmoins quelque peu brouillé par quelques interférences empreintes de religion, et c’est aussi ce qui m’a perturbé. M’étant détaché du catholicisme qui m’a été imposé par un baptême trop précoce, pour opter par la suite pour un agnosticisme plus proche de mes convictions, je suis resté dubitatif devant les quelques références bibliques distillées à plusieurs reprises, sans que l’on ne puisse deviner une quelconque objection de la part de l’auteur. Luckas Iohanathan est peut-être catholique pratiquant, c’est son droit, ou peut-être est-il juste imprégné. Ce qui ne surprendra guère dans un pays comme le Brésil. Mais quoiqu’il en soit, son propos n’est pas suffisamment clair pour n’y voir que l’aspect factuel de la réalité religieuse dans son pays. De même, l’apparition du « rêveur », sorte de gourou accompagnant le « fils prodigue » lors de son retour dans la demeure familiale, ne m’a fait déceler ni ironie ni critique d’un personnage tout de même quelque peu « perché »… Parallèlement, il y a « l’histoire du voyageur », une très belle parabole philosophique, pas religieuse pour un sou, malheureusement suivie peu après d’une nouvelle citation d’un passage de la Bible par le pasteur venu visiter le couple… Si critique il y a et à laquelle on ne pourrait que souscrire, elle serait davantage formulée à l’encontre d’un pouvoir négligeant sur le plan de l’aide sociale et de la politique de santé vis-à-vis des plus nécessiteux. Quant au dessin, il est loin d’être déplaisant, caractérisé par un minimalisme qui correspond bien à l’esprit du livre, et le cadrage reste pertinent pour montrer les émotions des protagonistes. Néanmoins, on pourra juger la monochromie orange un peu monotone et le trait un peu aride. Quant aux personnages eux-mêmes, j’ai rencontré parfois quelques difficultés à les identifier (et puis c’est quoi cette manie de mettre systématiquement un trait noir vertical sur les nez ?). J’ai relevé également des incohérences dans l’enchaînement de certaines séquences, en particulier à la fin lorsque la maison est détruite par la foudre (on n’est pas trop sûr de ce qui s’est passé, est-ce juste la punition divine qui continue ?). Je ne m’étendrai pas davantage car vous l’aurez compris, je suis resté sur ma faim… Ainsi, comme je ne suis pas certain d’avoir identifié tous les tenants et les aboutissants de ce récit pour le moins troublant, je dois émettre un avis mitigé, mais n’inciterai ni ne dissuaderai quiconque de le lire. Le mieux est de le découvrir soi-même pour se faire sa propre idée cette œuvre qui ne saurait être si facilement jetée aux orties, mais qui interroge par ses côtés ambigus.

08/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Croix de bois
Les Croix de bois

Morvan adapte un roman que je ne connais pas. Il le fait de façon intéressante, ajoutant au roman proprement dit des passages de la vie de son auteur, Roland Dorgelès. Le mélange des deux (chaque période bénéficie d’un travail différent pour le dessin et la colorisation) fonctionne plutôt bien. La guerre est montrée de façon absurde et noire, par certains côtés de façon proche de ce que Tardi a pu faire – si ce n’est qu’ici ne pointe pas de revendications sociales, d’antimilitarisme assumé, ça reste terrible, mais dans une certaine fatalité. En tout cas le récit se laisse lire agréablement. D’autant plus que le travail graphique de Percio est lui aussi agréable. Je n’avais pas aimé son travail sur Caliban, mais j’avais bien aimé son trait gras sur La Ferme de l'enfant-loup. Heureusement, c’est dans cette veine qu’il travaille ici. J’ai surtout aimé les passages issus du roman de Dorgelès, dans les tranchées. Son trait charbonneux, usant d’une belle bichromie, parfois proche d’un crayonné amélioré, m’a bien plu. Un album qui ne renouvelle pas le genre sur une guerre déjà pas mal traitée en BD (beaucoup de très beaux albums de Tardi par exemple), mais qui se révèle d’une lecture recommandable.

08/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Edika
Edika

Edika c'est répétitif, Edika c'est très porté cul (et gros lolos), Edika ça ne plaira pas à tout le monde. Mais j'avoue que j'apprécie relativement ses créations. Même si l'abondance de femmes sexualisées, le dessin grossier et laid, le côté trash souvent gratuit et l'humour parfois lourd devraient me rebuter, j'arrive à passer outre. D'une part par la nature profondément absurde des récits, mais aussi car je trouve l'écriture des dialogues d'Edika excellente. Cet enchaînement de dialogues sans-queue-ni-tête, de digressions inutiles, d'évènements sans intérêts prenant des proportions absurdes et cet humour très con, tout ça me parle beaucoup, mine de rien. Eh, pour être honnête, je rigole souvent de bon cœur lorsque que j'ai une de ces histoires sous les yeux, rien qu'aux gueules des personnages et à la lecture des dialogues, ça dit bien quelque chose. Alors oui, cela reste tout de même assez bas de plafond, souvent insultant et grossier, et très répétitif (comment ça je l'ai déjà dit ?!), mais j'arrive quand-même à passer outre ici. Allez savoir pourquoi. Sans doute ma grande faiblesse pour l'humour méta, verbeux et absurde (ou alors je blâme mon éducation). Allez, on va dire que dans le genre "humour trash et vulgaire de boomer" (genre avec lequel je n'ai normalement aucun atome crochu) cette œuvre sera mon plaisir coupable. (Note réelle 2,5)

08/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Un thé pour Yumiko
Un thé pour Yumiko

Il n’y a pas grand-chose à dire sur cet album centré autour de Yumiko, une jeune japonaise expatriée à Londres qui retourne quelques temps au Japon pour des raisons familiales. C’est un récit très classique, sans réelle surprise, qui se lit sans déplaisir, mais à titre personnel je n’ai pas été spécialement touchée alors même qu’il aborde le sujet du deuil. J’ai le sentiment que tout est un peu survolé, et je suis restée hermétique aux passages sur le théâtre Nô que je n’ai pas vraiment compris (mais c’est peut-être justement tout l’objet de ces passages, illustrer l'incompréhension des occidentaux face à cet art). Le dessin de Fumio Obata est très élégant, avec ce trait doux et fin rehaussé d’aquarelle, mais je trouve les ambiances un peu ternes (ce qui est peut-être un choix de l’auteur pour être en adéquation avec le ton du récit). Au final, c’était une lecture sympathique mais loin d’être inoubliable.

08/03/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Love Agency
Love Agency

La série la plus récente d'Aka Akasaka débarque en français et je dois dire que ce premier tome m'a un peu déçu au début. Il faut dire que je pense que j'avais de trop grosses attentes parce que j'aime bien les deux grosses séries de cet auteur complet devenu maintenant scénariste seulement et je pensais que j'allais immédiatement adorer celle-ci aussi. Le point de départ est que deux ados qui ont des sentiments envers l'autre ne savent pas quoi faire alors ils font appel à la même agence sans le savoir qu'ils ont tous les deux un coach qui les aide dans leur histoire romantique. Et comme le scénario est d'Akasaka, c'est aussi une comédie romantique avec du drame. J'ai trouvé que niveau humour c'était correct, mais je n'ai pas rigolé. Je n'étais pas trop fan des personnages (il faut dire que le personnage principal masculin est un peu agaçant) et l'histoire ne me captivait pas trop, mais après les premiers chapitres qui développent bien la situation, j'ai commencé à trouver qu'il y avait des éléments intéressants qui s'ajoutaient à l'intrigue et les derniers chapitres m'ont un peu passionné et là j'ai envie de connaitre la suite. Si le second tome est aussi bien, je pense que je vais augmenter ma note à 4 étoiles.

08/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Eddie & Noé
Eddie & Noé

Une bande dessinée pour ados, qui se lit tout aussi bien pour un adulte. Généralement les bd pour ados c'est moyennement ma tasse de thé. Avec celle ci j'ai bien accroché. Les dessins déjà et la fluidité de l'histoire. En dehors de la méchante professeur raciste qui espionne les élèves, que j'ai trouvé peu vraisemblable et peu crédible, l'ensemble se tiens bien. On sent la fibre adolescente au travers de l'histoire et c'est je crois que c'est ce que j'ai le plus apprécié. Petit bémol également sur le côté "bobo de gauche" de l'histoire et des personnages, mais rien de bien méchant. Une bd franchement chouette pour vos ados et peut être pour vous même !

07/03/2025 (modifier)
Couverture de la série New York cannibals
New York cannibals

Mouais. Si j’ai lu l’album sans réel déplaisir, je n’ai pas trouvé l’histoire emballante. J’avais lu il y a un certain temps Little Tulip, mais j’avais déjà été moins intéressé par la partie se déroulant aux États-Unis (celle se déroulant au goulag m’avait davantage captivé). Ici, mis à part quelques très rares flash-backs, on reste à New-York, dans un récit polar finalement très classique, sans trop de surprises, si ce n’est cette femme barjot, plus ou moins sorcière ou vampire. Les parties fantastiques (sur la fin), les passages avec Mama paradis ou l’Albatros, tout ça ne m’a pas convaincu (quelques facilités – voir un cul-de-jatte escalader les immeubles et se mouvoir presque plus vite qu’un valide !?). Le dessin de Boucq est bon, même si je ne suis pas fan de certains visages (féminins en particulier et des carrures imposantes données à presque tout le monde – y compris ceux ne faisant pas du body-building comme l’héroïne). Note réelle 2,5/5.

07/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Assiégés
Les Assiégés

Un polar étonnant, étouffant qui, même si mêle plusieurs époques et plusieurs groupes d’individus, se déroule dans un quasi huis-clos, dans un quartier de banlieue, voire même dans un seul immeuble, promis à la démolition (la lutte des derniers habitants face à la police venue les déloger sert même de fil rouge au récit). Du coup il n’y a pas beaucoup d’action. Même si le récit est très noir, avec une montée en tension jusqu’aux explosions finales, à tous les niveaux des récits parallèles. Si je suis un peu moins enthousiaste que mes prédécesseurs, j’ai trouvé que les parties obscures de l’intrigue s’éclairaient en se complétant sur la fin. Et j’ai bien aimé dessin et colorisation. Note réelle 3,5/5.

07/03/2025 (modifier)