Les neuroatypiques, une (très large) catégorisation des personnes ayant des difficultés d'apprentissage, comptent parmi leurs rangs les dys. Dysorthographiques, dyspraxiques, dyslexiques, etc., etc. Ils ne sont pris en charge en tant que tels que depuis une ou deux décennies, et c'est un véritable parcours du combattant pour les personnes diagnostiquées (quand elles le sont) et leurs parents.
C'est ce qu'a voulu montrer Christelle Béchouche, qui a elle-même connu des soucis d'apprentissage dans sa jeunesse et a fait de la vulgarisation du sujet un de ses sujets de prédilection. Son crédo : faire comprendre aux enfants dys qu'ils n'ont pas un "problème", mais plutôt un superpouvoir, la capacité de "voir", de "sentir" les choses différemment de celles et ceux qui s'insèrent dans des apprentissages "classiques". Des solutions existent, elles sont détaillées dans l'album : équipes pédagogiques, AESH, PAP... Des termes peut-être abscons, mais qui sont explicités en annexe de l'album, un autre bon point. Les dialogues et les récitatifs de l'album ont d'ailleurs été imprimés dans une police de caractères que les dys peuvent lire, car c'est l'une des difficultés primales qu'ils rencontrent.
Le dessin est assuré par Juliette Bertaudière, qui a déjà deux autres albums derrière elle, et donc le style "naïf" colle bien avec la narration toute en bienveillance, en douceur et en pédagogie réalisée par Béchouche.
Au final un album qui fait du bien à la cause des dys.
« Une dark fantasy implacable, entre le réalisme brut de La Compagnie Noire et l'épique flamboyant de David Gemmell ».
Ouh là, alors attention, parce que quand je lis quelque part « David Gemmell » en référence, je plisse des yeux et je mets ça dans mon panier des choses à lire. En plus Glen Cook et La Compagnie Noire moi j’ai pas spécialement accroché au style du gars mais j’aimais bien l’idée. Donc si ça peut être fait façon Gemmell-style, aller, je dis banco. J’ai confiance, c’est écrit par Nicolas Jarry qu’on peut reconnaître sans problème comme un digne héritier de l’écrivain anglais.
Alors, qu’est-ce que ça donne ? Je trouve ça pas mal, maaaaaais malgré 5 tomes (4 actuellement parus) je trouve les histoires un peu « rushées ». Le contenu est dense, trop peut être pour de la bande dessinée, les personnages j’ai un mal fou à retenir leur nom, ça commençait dès le premier tome avec le second de Tulas qui n’a pas de background donc on le liquide, la relation père-fils, zéro développement donc on s’en fout un peu etc. ça partait mal mais au final dès le tome suivant c’est déjà mieux foutu. En fin de compte on est sur la même structure que les Elfes, Nains, Orcs, Mages et cie de chez Soleil, un album = une histoire = un nouveau dessinateur, sauf que là on est pas en Aquilon mais dans le monde de « Empires ». Donc si on aime Nains comme ça été mon cas à une époque, bah c’est le même auteur, vous serez pas dépaysé. Il faut s’accrocher mais si on lui laisse le temps, c’est plutôt une série sympatoche à lire. Rien de révolutionnaire, on est dans les thématiques chers à Nicolas Jarry, et ça fait bien le café.
En revanche niveau design, j’accroche pas. Enfin, ça dépend, le tome 1 par exemple : alors c’est jolie par séquence, il y a des planches hollywoodiennes, mais le style de Ruiz ne suscite pas d’émerveillement chez moi. Le character design par exemple, Tulas avec sa dégaine de Witcher TF1+, les armures qui font très fantasy mais non pas l’air du tout fonctionnelles, architectures et décors ne m’ont fait ni chaud ni froid. Et les couleurs informatiques, jamais j’arriverai à m’y faire.
Le tome 2 avec Vax au dessin et Fabris aux couleurs déjà ça ça me plaît davantage. Et là on perçoit bien le côté « Compagnie noire » qu’on nous a vendu. Voilà, comme chez la concurrence Soleil, faut trier le bon grain de l’ivraie. Y a 5 tomes (peut être une saison 2 ? ), faites vos choix.
Donc bilan mitigé. Je ne suis pas sûr de rester un fidèle mais j’ai quand même une petite curiosité en cas de saison 2. Sinon j’ai une meilleure idée à suggérer aux éditeurs : pourquoi ne pas obtenir les droits pour adapter directement les romans Drenaï de David Gemmell ? Ce serait carrément mieux.
Simone Veil fut une femme d'Etat, une femme de combats dont une partie de la vie a été assombrie par sa présence dans les camps de travail et d'extermination durant la deuxième guerre mondiale. C'était aussi une personne digne, fière, qui ne se laissait pas facilement apprivoiser, et qui gardait des zones d'ombre sur son histoire. C'est cette époque abominable, celle des déportations, des gazages dans des camps aux tréfonds de l'Europe, qi a intéressé le romancier David Teboul, qui a étudié les correspondances entre Simone et ses sœurs Micheline (alias Milou ou Miche) et Denise. Trois sœurs qui ont traversé l'horreur de cette époque la tête haute, autant que possible, et qui ont perdu leurs parents et leur frère dans la tourmente.
Le récit, adapté par Marie Desplechin, rend bien hommage à cette histoire familiale à la fois ordinaire et extraordinaire, les liens uniques de cette famille brisée par leur appartenance à une religion à laquelle elle ne croyait même pas, victime de la barbarie nazie. Des trois, on sent d'ailleurs que c'est Denise qui était la plus douée, la plus touchante, elle qui a aussi perdu sa sœur aînée après la guerre dans un accident de voiture. Elle qui s'est effacée derrière sa cadette, qui s'est mise sous les feux des projecteurs à partir des années 60, alors qu'elle aussi aurait mérité d'y être. L'histoire est touchante, extrêmement triste parfois, il y a aussi une pointe d'humour, mais surtout l'amour que se portent tous les membres de cette famille, chacune et chacun à sa façon.
Pourtant, malgré tout ça, je n'ai pas été transporté. Simone Veil ne m'a jamais vraiment intéressé, c'est un peu honteux d'écrire ça, mais j'ai toujours senti en elle une froideur qui ne me donnait pas envie d'en savoir plus sur elle. Et malgré le dessin à la fois naïf et élégant de Fred Bernard, cet album n'a pas réussi à me faire changer d'avis, à briser cette distance. Tant pis, j'espère que cela marchera pour d'autres lectrices et lecteurs.
Qui ne connait pas l’œuvre de Daniel Clowes peut avec ce recueil d’une dizaine d’histoires se faire une bonne idée de son travail. En effet, au niveau dessin et narratif, c’est très représentatif de la plupart de ses séries.
Le dessin d’abord, avec un rendu assez froid, presque inquiétant par sa banalité et l’absence de « folie ». Un rendu un peu sec et figé, raccord avec le ton et les sujets des récits qui composent le recueil. J’aime globalement ce dessin, et je le préfère largement lorsque Clowes n’use que du Noir et Blanc, heureusement dominant ici (ses couleurs flashy, si elles ajoutent peut-être une touche psychédélique et froide, me conviennent moins que ce Noir et Blanc étrange, intriguant, qui a quelques accointances avec celui de Burns).
Pour ce qui est des histoires, on retrouve l’Amérique que nous donne à voir habituellement Clowes. Avec des personnages souvent névrosés, décalés, inadaptés au bonheur simple, voire à la société. Une société américaine que Clowes se plait à questionner, voire à ridiculiser. L’histoire intitulée « Immortel, invisible » est d’une tristesse, avec ce gamin sans ami trainant sa misère dans les rues, frappant aux porte le soir d’Halloween, et récupérant plus de frustrations que de vrais et bons bonbons !
Pas franchement réjouissant, un peu déprimant et flippant, le monde selon Clowes sort des sentiers battus et de l’optimisme béat qui domine souvent aux États-Unis.
Seule la première histoire m’a vraiment laissé sur ma faim, autour de ce caricaturiste (elle donne son titre au recueil) se posant pas mal de question). Pas inintéressante, elle est trop longue et a fini par m’ennuyer.
Dans un petit texte d’introduction, Gloris rappelle son admiration et sa dette envers Pierre Dubois, pour ses publications sur les elfes, pas forcément assortis d’un cadre d’heroic fantasy. Effectivement, c’est dans cette lignée qu’il se situe ici.
L’histoire se laisse lire, mais sans plus me concernant. Elle est ancrée dans les campagnes de la deuxième moitié du XIXème siècle, au Mont Saint-Michel et dans ses alentours. Etrangement, Gloris semble trancher pour le situer davantage en Bretagne qu’en Normandie, puisque ce sont surtout les croyances populaires bretonnes qui sont convoquées ici (l’Ankou entre autres, la déesse Dana, etc.).
Pour le reste, si l’intrigue se laisse lire, elle ne m’a pas emballé plus que ça. D’abord parce qu’elle manque globalement d’originalité : une vengeance mixée avec le retour d’un monstre infernal (elfes et gobelins jouant finalement un rôle mineur dans le récit). Ensuite parce que la narration hésite entre plusieurs tons, mélange trop de choses, et manque ainsi de cohérence parfois.
Un récit réaliste ancré dans la politique française au départ, puis un fantastique trop brutal et artificiel (selon moi en tout cas), avec quelques pointes d’humour (avec les gros plans autour de l’enseigne de l’auberge « Poulet et Lard », la tenancière se demandant à un moment ce qu’un client compte faire avec des œufs… ou alors le directeur de prison alcoolique pleurnichant).
En fait, dans les deux derniers tomes, le fantastique est trop présent, phagocyte l’intrigue, sans pour autant la rendre plus tractive je trouve, les quelques récits ou personnages annexes (les détenus de la prison, la jeune Bougenn qui semble sous le charme du héros) ne servant pas à grand-chose.
Le dessin est globalement correct, voire bon (quelques défauts sur les visages parfois). Les coloristes changent à chaque tome, ce qui en soi n’est pas ce que j’apprécie, mais ici le trait s’affermit de plus en plus et le troisième tome est le plus réussi dans ce domaine.
A emprunter à l’occasion, mais j’en suis sorti déçu.
Note réelle 2,5/5.
Bon, la collection est intéressante en elle-même, mais quand même source de frustration : imposer 25 pages, une image par page limite forcément le développement d’une intrigue. Et c’est là que le bât blesse le plus, bien sûr avec cet album.
Un album qui se laisse lire – très rapidement donc – mais qui ne satisfera que les aficionados de Tardi. D’abord parce que le court moment où nous suivons un bonhomme (dans une sorte de pèlerinage au Père Lachaise) nous amène là où esthétiquement et intellectuellement Tardi se sent légitime et à l’aise, le Paris populaire un peu rétro, et la Commune. Ensuite parce qu’il ne développe pas grand-chose ici, et ceux qui découvrent l’auteur avec cet album n’y trouveront pas la richesse narrative et historico-sociologique qui fait d’habitude le sel de ses histoires.
Mais le Tardi anar, amateur de la Commune, passe quand même un message, puisque son vieux personnage, dont les jours sont comptés (un sablier et un corbeau le lui rappellent jusqu’au dernier instant !), vient rendre hommage à sa façon au boucher des Fédérés, Adolphe Thiers, en urinant sur son ostentatoire tombeau.
Une chute qui pimente un peu un récit minimaliste. Une lecture sympathique mais courte, à emprunter à l’occasion.
L'album est une succession de pseudo paraboles absurdes, de récits à la forme réflexive brillant surtout par leur côté inattendu ou ironique.
C'est bon, intéressant, en tout cas certaines idées sont bien trouvées et j'avoue avoir le sourire à la lecture.
Difficile pourtant de m'étendre dans mon avis, les dessins sont minimalistes (comme souvent dans chez Trondheim), les récits très courts (une page chacun) et les chutes perdant pour beaucoup de leur saveur si déjà connues à la lecture.
Je comprendrais d'ailleurs que beaucoup restent parfaitement de marbre face à cet album, les récits idiots mais étrangement parfois introspectifs ne sont pas du goût de tout le monde. Après, ne faisons pas sonner lesdits récits comme plus malin qu'ils ne le sont, la réflexion qu'ils offrent reste toute relative. C'est du bon mais la lecture n'est pas non plus transcendante.
Un album pas inintéressant mais pas si marquant que cela pour autant.
Une lecture agréable tout de même.
Dans un monde obscur de fantasy, un mercenaire vétéran découvre l'existence de guerriers dont la puissance dépasse largement celle des humains. Alors qu'il échappe de justesse à la mort, il est sauvé par une jeune fille aux oreilles de renard, dotée de pouvoirs extraordinaires. Tous deux sont projetés un siècle dans le futur, dans un monde dévasté par la guerre que se livrent les détenteurs d'armes sacrées, sources de cette force surhumaine. Pour survivre, le mercenaire et sa mystérieuse protectrice s'installent dans une région isolée et ouvrent une taverne, espérant ainsi attirer des épéistes et, peut-être, mettre la main sur la lame sacrée qui conviendra enfin à notre héros.
C'est un récit d'heroic-fantasy qui entretient longtemps ses zones d'ombre. D'où viennent ces armes sacrées ? Qui est réellement cette jeune semi-humaine si puissante ? Pourquoi protège-t-elle avec autant d'acharnement un mercenaire en apparence si banal ? L'auteur choisit délibérément de ne pas répondre tout de suite, allant jusqu'à forcer artificiellement la situation en faisant refuser au héros de poser des questions alors même que sa protectrice détient les réponses.
De ce fait, le lecteur reste longtemps dans l'incertitude quant à la direction que prendra l'histoire. Quête épique d'un élu destiné à rétablir la paix ? Constitution d'un groupe de héros qui s'uniront contre le Mal ? Récit de kingdom building où l'intrigue se limiterait longtemps au développement de la taverne et de son domaine ? Ou encore jeu de manigances complexes où le mercenaire ne serait qu'un pion manipulé ? Toutes les possibilités semblent ouvertes, mais l'attente finit par créer un léger sentiment d'artificialité dans une intrigue qui paraît parfois cousue de fil blanc.
Je reste donc partagé quant à mon avis sur la série. Elle se lit agréablement, bénéficie d'un dessin de qualité (même si les décors restent assez simples), et suscite malgré tout la curiosité : on a envie de découvrir où tout cela va nous mener.
Tome 10 terminé. Ce n'est pas la série du siècle c'est sûr, j'étais tenté de mettre 2/5 mais je me dis que je n'aurais pas pu arriver au bout si c'était vraiment le cas. Des facilités scénaristiques, des petites roulettes pour le lecteur qui pourrait lire cela tout en faisant autre chose, la série reste divertissante tout en se disant, bof. Dans la mesure où j'ai une bibliothèque et une quantité de lecture assez importante, cela passe mais il y a beaucoup de choses à lire en priorité.
J’ai lu le premier album, le seul que possède ma médiathèque. Au vu du titre, je m’attendais à un recueil de récits purement documentaires (le nom de Davodeau m’y avait bien sûr aussi fait penser) sur la planète. Et ça n’est en fait pas vraiment ou totalement le cas.
Ce sont des récits plutôt typés romans graphiques à connotation sociale – même si beaucoup (comme celui de Sera par exemple, encore une fois autour des Khmers rouges au Cambodge) relèvent du documentaire. Breccia propose même un récit d’anticipation – assez pessimiste par ailleurs.
Il n’y a pas vraiment de ligne directrice, si ce n’est de choisir des auteurs venant tous de pays et d’horizons différents. En soi intéressant, ce préalable accentue énormément le côté hétérogène, éclectique de ce genre de publication collective. Styles de récits, styles de dessin (je n’ai pas accroché à ceux d’Ancco ou de Pierre Bailly par exemple) s’entrechoquent donc, avec un résultat inégal – affaire de goût en grande partie – mais globalement satisfaisant.
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Super Dys
Les neuroatypiques, une (très large) catégorisation des personnes ayant des difficultés d'apprentissage, comptent parmi leurs rangs les dys. Dysorthographiques, dyspraxiques, dyslexiques, etc., etc. Ils ne sont pris en charge en tant que tels que depuis une ou deux décennies, et c'est un véritable parcours du combattant pour les personnes diagnostiquées (quand elles le sont) et leurs parents. C'est ce qu'a voulu montrer Christelle Béchouche, qui a elle-même connu des soucis d'apprentissage dans sa jeunesse et a fait de la vulgarisation du sujet un de ses sujets de prédilection. Son crédo : faire comprendre aux enfants dys qu'ils n'ont pas un "problème", mais plutôt un superpouvoir, la capacité de "voir", de "sentir" les choses différemment de celles et ceux qui s'insèrent dans des apprentissages "classiques". Des solutions existent, elles sont détaillées dans l'album : équipes pédagogiques, AESH, PAP... Des termes peut-être abscons, mais qui sont explicités en annexe de l'album, un autre bon point. Les dialogues et les récitatifs de l'album ont d'ailleurs été imprimés dans une police de caractères que les dys peuvent lire, car c'est l'une des difficultés primales qu'ils rencontrent. Le dessin est assuré par Juliette Bertaudière, qui a déjà deux autres albums derrière elle, et donc le style "naïf" colle bien avec la narration toute en bienveillance, en douceur et en pédagogie réalisée par Béchouche. Au final un album qui fait du bien à la cause des dys.
Empires
« Une dark fantasy implacable, entre le réalisme brut de La Compagnie Noire et l'épique flamboyant de David Gemmell ». Ouh là, alors attention, parce que quand je lis quelque part « David Gemmell » en référence, je plisse des yeux et je mets ça dans mon panier des choses à lire. En plus Glen Cook et La Compagnie Noire moi j’ai pas spécialement accroché au style du gars mais j’aimais bien l’idée. Donc si ça peut être fait façon Gemmell-style, aller, je dis banco. J’ai confiance, c’est écrit par Nicolas Jarry qu’on peut reconnaître sans problème comme un digne héritier de l’écrivain anglais. Alors, qu’est-ce que ça donne ? Je trouve ça pas mal, maaaaaais malgré 5 tomes (4 actuellement parus) je trouve les histoires un peu « rushées ». Le contenu est dense, trop peut être pour de la bande dessinée, les personnages j’ai un mal fou à retenir leur nom, ça commençait dès le premier tome avec le second de Tulas qui n’a pas de background donc on le liquide, la relation père-fils, zéro développement donc on s’en fout un peu etc. ça partait mal mais au final dès le tome suivant c’est déjà mieux foutu. En fin de compte on est sur la même structure que les Elfes, Nains, Orcs, Mages et cie de chez Soleil, un album = une histoire = un nouveau dessinateur, sauf que là on est pas en Aquilon mais dans le monde de « Empires ». Donc si on aime Nains comme ça été mon cas à une époque, bah c’est le même auteur, vous serez pas dépaysé. Il faut s’accrocher mais si on lui laisse le temps, c’est plutôt une série sympatoche à lire. Rien de révolutionnaire, on est dans les thématiques chers à Nicolas Jarry, et ça fait bien le café. En revanche niveau design, j’accroche pas. Enfin, ça dépend, le tome 1 par exemple : alors c’est jolie par séquence, il y a des planches hollywoodiennes, mais le style de Ruiz ne suscite pas d’émerveillement chez moi. Le character design par exemple, Tulas avec sa dégaine de Witcher TF1+, les armures qui font très fantasy mais non pas l’air du tout fonctionnelles, architectures et décors ne m’ont fait ni chaud ni froid. Et les couleurs informatiques, jamais j’arriverai à m’y faire. Le tome 2 avec Vax au dessin et Fabris aux couleurs déjà ça ça me plaît davantage. Et là on perçoit bien le côté « Compagnie noire » qu’on nous a vendu. Voilà, comme chez la concurrence Soleil, faut trier le bon grain de l’ivraie. Y a 5 tomes (peut être une saison 2 ? ), faites vos choix. Donc bilan mitigé. Je ne suis pas sûr de rester un fidèle mais j’ai quand même une petite curiosité en cas de saison 2. Sinon j’ai une meilleure idée à suggérer aux éditeurs : pourquoi ne pas obtenir les droits pour adapter directement les romans Drenaï de David Gemmell ? Ce serait carrément mieux.
Les Sœurs Jacob
Simone Veil fut une femme d'Etat, une femme de combats dont une partie de la vie a été assombrie par sa présence dans les camps de travail et d'extermination durant la deuxième guerre mondiale. C'était aussi une personne digne, fière, qui ne se laissait pas facilement apprivoiser, et qui gardait des zones d'ombre sur son histoire. C'est cette époque abominable, celle des déportations, des gazages dans des camps aux tréfonds de l'Europe, qi a intéressé le romancier David Teboul, qui a étudié les correspondances entre Simone et ses sœurs Micheline (alias Milou ou Miche) et Denise. Trois sœurs qui ont traversé l'horreur de cette époque la tête haute, autant que possible, et qui ont perdu leurs parents et leur frère dans la tourmente. Le récit, adapté par Marie Desplechin, rend bien hommage à cette histoire familiale à la fois ordinaire et extraordinaire, les liens uniques de cette famille brisée par leur appartenance à une religion à laquelle elle ne croyait même pas, victime de la barbarie nazie. Des trois, on sent d'ailleurs que c'est Denise qui était la plus douée, la plus touchante, elle qui a aussi perdu sa sœur aînée après la guerre dans un accident de voiture. Elle qui s'est effacée derrière sa cadette, qui s'est mise sous les feux des projecteurs à partir des années 60, alors qu'elle aussi aurait mérité d'y être. L'histoire est touchante, extrêmement triste parfois, il y a aussi une pointe d'humour, mais surtout l'amour que se portent tous les membres de cette famille, chacune et chacun à sa façon. Pourtant, malgré tout ça, je n'ai pas été transporté. Simone Veil ne m'a jamais vraiment intéressé, c'est un peu honteux d'écrire ça, mais j'ai toujours senti en elle une froideur qui ne me donnait pas envie d'en savoir plus sur elle. Et malgré le dessin à la fois naïf et élégant de Fred Bernard, cet album n'a pas réussi à me faire changer d'avis, à briser cette distance. Tant pis, j'espère que cela marchera pour d'autres lectrices et lecteurs.
Caricature
Qui ne connait pas l’œuvre de Daniel Clowes peut avec ce recueil d’une dizaine d’histoires se faire une bonne idée de son travail. En effet, au niveau dessin et narratif, c’est très représentatif de la plupart de ses séries. Le dessin d’abord, avec un rendu assez froid, presque inquiétant par sa banalité et l’absence de « folie ». Un rendu un peu sec et figé, raccord avec le ton et les sujets des récits qui composent le recueil. J’aime globalement ce dessin, et je le préfère largement lorsque Clowes n’use que du Noir et Blanc, heureusement dominant ici (ses couleurs flashy, si elles ajoutent peut-être une touche psychédélique et froide, me conviennent moins que ce Noir et Blanc étrange, intriguant, qui a quelques accointances avec celui de Burns). Pour ce qui est des histoires, on retrouve l’Amérique que nous donne à voir habituellement Clowes. Avec des personnages souvent névrosés, décalés, inadaptés au bonheur simple, voire à la société. Une société américaine que Clowes se plait à questionner, voire à ridiculiser. L’histoire intitulée « Immortel, invisible » est d’une tristesse, avec ce gamin sans ami trainant sa misère dans les rues, frappant aux porte le soir d’Halloween, et récupérant plus de frustrations que de vrais et bons bonbons ! Pas franchement réjouissant, un peu déprimant et flippant, le monde selon Clowes sort des sentiers battus et de l’optimisme béat qui domine souvent aux États-Unis. Seule la première histoire m’a vraiment laissé sur ma faim, autour de ce caricaturiste (elle donne son titre au recueil) se posant pas mal de question). Pas inintéressante, elle est trop longue et a fini par m’ennuyer.
Souvenirs d'un Elficologue
Dans un petit texte d’introduction, Gloris rappelle son admiration et sa dette envers Pierre Dubois, pour ses publications sur les elfes, pas forcément assortis d’un cadre d’heroic fantasy. Effectivement, c’est dans cette lignée qu’il se situe ici. L’histoire se laisse lire, mais sans plus me concernant. Elle est ancrée dans les campagnes de la deuxième moitié du XIXème siècle, au Mont Saint-Michel et dans ses alentours. Etrangement, Gloris semble trancher pour le situer davantage en Bretagne qu’en Normandie, puisque ce sont surtout les croyances populaires bretonnes qui sont convoquées ici (l’Ankou entre autres, la déesse Dana, etc.). Pour le reste, si l’intrigue se laisse lire, elle ne m’a pas emballé plus que ça. D’abord parce qu’elle manque globalement d’originalité : une vengeance mixée avec le retour d’un monstre infernal (elfes et gobelins jouant finalement un rôle mineur dans le récit). Ensuite parce que la narration hésite entre plusieurs tons, mélange trop de choses, et manque ainsi de cohérence parfois. Un récit réaliste ancré dans la politique française au départ, puis un fantastique trop brutal et artificiel (selon moi en tout cas), avec quelques pointes d’humour (avec les gros plans autour de l’enseigne de l’auberge « Poulet et Lard », la tenancière se demandant à un moment ce qu’un client compte faire avec des œufs… ou alors le directeur de prison alcoolique pleurnichant). En fait, dans les deux derniers tomes, le fantastique est trop présent, phagocyte l’intrigue, sans pour autant la rendre plus tractive je trouve, les quelques récits ou personnages annexes (les détenus de la prison, la jeune Bougenn qui semble sous le charme du héros) ne servant pas à grand-chose. Le dessin est globalement correct, voire bon (quelques défauts sur les visages parfois). Les coloristes changent à chaque tome, ce qui en soi n’est pas ce que j’apprécie, mais ici le trait s’affermit de plus en plus et le troisième tome est le plus réussi dans ce domaine. A emprunter à l’occasion, mais j’en suis sorti déçu. Note réelle 2,5/5.
20 ans en mai 1871
Bon, la collection est intéressante en elle-même, mais quand même source de frustration : imposer 25 pages, une image par page limite forcément le développement d’une intrigue. Et c’est là que le bât blesse le plus, bien sûr avec cet album. Un album qui se laisse lire – très rapidement donc – mais qui ne satisfera que les aficionados de Tardi. D’abord parce que le court moment où nous suivons un bonhomme (dans une sorte de pèlerinage au Père Lachaise) nous amène là où esthétiquement et intellectuellement Tardi se sent légitime et à l’aise, le Paris populaire un peu rétro, et la Commune. Ensuite parce qu’il ne développe pas grand-chose ici, et ceux qui découvrent l’auteur avec cet album n’y trouveront pas la richesse narrative et historico-sociologique qui fait d’habitude le sel de ses histoires. Mais le Tardi anar, amateur de la Commune, passe quand même un message, puisque son vieux personnage, dont les jours sont comptés (un sablier et un corbeau le lui rappellent jusqu’au dernier instant !), vient rendre hommage à sa façon au boucher des Fédérés, Adolphe Thiers, en urinant sur son ostentatoire tombeau. Une chute qui pimente un peu un récit minimaliste. Une lecture sympathique mais courte, à emprunter à l’occasion.
Les Ineffables
L'album est une succession de pseudo paraboles absurdes, de récits à la forme réflexive brillant surtout par leur côté inattendu ou ironique. C'est bon, intéressant, en tout cas certaines idées sont bien trouvées et j'avoue avoir le sourire à la lecture. Difficile pourtant de m'étendre dans mon avis, les dessins sont minimalistes (comme souvent dans chez Trondheim), les récits très courts (une page chacun) et les chutes perdant pour beaucoup de leur saveur si déjà connues à la lecture. Je comprendrais d'ailleurs que beaucoup restent parfaitement de marbre face à cet album, les récits idiots mais étrangement parfois introspectifs ne sont pas du goût de tout le monde. Après, ne faisons pas sonner lesdits récits comme plus malin qu'ils ne le sont, la réflexion qu'ils offrent reste toute relative. C'est du bon mais la lecture n'est pas non plus transcendante. Un album pas inintéressant mais pas si marquant que cela pour autant. Une lecture agréable tout de même.
Völundio - Chroniques des lames sacrées
Dans un monde obscur de fantasy, un mercenaire vétéran découvre l'existence de guerriers dont la puissance dépasse largement celle des humains. Alors qu'il échappe de justesse à la mort, il est sauvé par une jeune fille aux oreilles de renard, dotée de pouvoirs extraordinaires. Tous deux sont projetés un siècle dans le futur, dans un monde dévasté par la guerre que se livrent les détenteurs d'armes sacrées, sources de cette force surhumaine. Pour survivre, le mercenaire et sa mystérieuse protectrice s'installent dans une région isolée et ouvrent une taverne, espérant ainsi attirer des épéistes et, peut-être, mettre la main sur la lame sacrée qui conviendra enfin à notre héros. C'est un récit d'heroic-fantasy qui entretient longtemps ses zones d'ombre. D'où viennent ces armes sacrées ? Qui est réellement cette jeune semi-humaine si puissante ? Pourquoi protège-t-elle avec autant d'acharnement un mercenaire en apparence si banal ? L'auteur choisit délibérément de ne pas répondre tout de suite, allant jusqu'à forcer artificiellement la situation en faisant refuser au héros de poser des questions alors même que sa protectrice détient les réponses. De ce fait, le lecteur reste longtemps dans l'incertitude quant à la direction que prendra l'histoire. Quête épique d'un élu destiné à rétablir la paix ? Constitution d'un groupe de héros qui s'uniront contre le Mal ? Récit de kingdom building où l'intrigue se limiterait longtemps au développement de la taverne et de son domaine ? Ou encore jeu de manigances complexes où le mercenaire ne serait qu'un pion manipulé ? Toutes les possibilités semblent ouvertes, mais l'attente finit par créer un léger sentiment d'artificialité dans une intrigue qui paraît parfois cousue de fil blanc. Je reste donc partagé quant à mon avis sur la série. Elle se lit agréablement, bénéficie d'un dessin de qualité (même si les décors restent assez simples), et suscite malgré tout la curiosité : on a envie de découvrir où tout cela va nous mener.
Nash
Tome 10 terminé. Ce n'est pas la série du siècle c'est sûr, j'étais tenté de mettre 2/5 mais je me dis que je n'aurais pas pu arriver au bout si c'était vraiment le cas. Des facilités scénaristiques, des petites roulettes pour le lecteur qui pourrait lire cela tout en faisant autre chose, la série reste divertissante tout en se disant, bof. Dans la mesure où j'ai une bibliothèque et une quantité de lecture assez importante, cela passe mais il y a beaucoup de choses à lire en priorité.
Le Tour du monde en bande dessinée
J’ai lu le premier album, le seul que possède ma médiathèque. Au vu du titre, je m’attendais à un recueil de récits purement documentaires (le nom de Davodeau m’y avait bien sûr aussi fait penser) sur la planète. Et ça n’est en fait pas vraiment ou totalement le cas. Ce sont des récits plutôt typés romans graphiques à connotation sociale – même si beaucoup (comme celui de Sera par exemple, encore une fois autour des Khmers rouges au Cambodge) relèvent du documentaire. Breccia propose même un récit d’anticipation – assez pessimiste par ailleurs. Il n’y a pas vraiment de ligne directrice, si ce n’est de choisir des auteurs venant tous de pays et d’horizons différents. En soi intéressant, ce préalable accentue énormément le côté hétérogène, éclectique de ce genre de publication collective. Styles de récits, styles de dessin (je n’ai pas accroché à ceux d’Ancco ou de Pierre Bailly par exemple) s’entrechoquent donc, avec un résultat inégal – affaire de goût en grande partie – mais globalement satisfaisant.