Une histoire qui se laisse lire, mais sans plus me concernant.
Je dois dire déjà que si le dessin est très lisible et dynamique, il n’est pas forcément ma tasse de thé. Idem pour la colorisation, sans nuance.
Quant au récit, il est globalement plaisant. Avec un tome d’exposition, un deuxième album un peu moins intéressant, et un troisième qui densifie l’intrigue. Les auteurs se sont ménagés la possibilité de relancer un nouveau cycle. Je ne sais pas si c’est une bonne idée.
La narration est rythmée, ça se castagne régulièrement. On ne s’ennuie pas. J’ai eu juste quelques problèmes parfois pour tout saisir (en particulier dans le deuxième tome, à certains moments, je ne savais pas si on était dans l’espace ou sous la mer).
La diversité physique des peuples que nous rencontrons permet là aussi de dynamiser une histoire qui, toute plaisante qu’elle soit, ne m’a pas totalement emballé. Disons que c’est une lecture d’emprunt – ou plus, affaire de goûts…
Note réelle 2,5/5.
Le manga (oui parce que pour l'instant il n'y a que le tome 1) m'a été recommandé par une connaissance qui me l'a vendu comme suis : "C'est un yuri avec des anciennes délinquantes et à ce qu'il parait il y a un peu une vibe GTO". Bon, ça m'a bien intrigué comme synopsis alors j'ai voulu essayer.
Eh bien, sans être mauvais, j'avoue que le résultat m'a déçue.
Déjà, je maintiens, la prémisse est intéressante. C'est sûr qu'une romance entre deux ancienne délinquantes qui avaient autrefois l'habitude de se castagner, ça attise la curiosité. Le premier petit défaut (car là pour le coup il est parfaitement subjectif), c'est que le résultat a été beaucoup plus "gentillet" que ce à quoi je m'attendais. Pas de grande scènes de baston, pas de réel traitement en profondeur qu'une telle évolution de relation nécessiterait (par des dialogues et engueulades over-the-top ou bien par un traitement psychologique plus sérieux et concret). Mais je ne jette pas vraiment la pierre, l'œuvre a simplement cherché à partir dans un direction à laquelle je ne m'attendais pas avec le postulat de base et qui m'attire moins.
Il n'empêche que l'histoire m'intéresse moins que ce que j'aurais voulu. Ici, en fait, c'est assez classique. Takebe, ancienne loubarde toujours un peu "branleuse", voit toutes ses amies se marier et avoir des enfants et commence à se dire qu'il lui faudrait peut-être changer, tenter de se comporter comme une femme adulte, se ranger. Lors d'une visite à contre-coeur dans une boutique de vêtements tendances, elle tombe par hasard sur Soramori, une fille d'un autre lycée avec laquelle elle se battait durant ses études. Pensant d'abord que cette dernière lui cherche de nouveau des noises après toutes ces années, Takebe découvre avec grande surprise qu'en réalité Soramori n'a jamais désiré se battre et qu'elle aimerait beaucoup sortir avec elle.
Voilà, une histoire assez classique réutilisant plusieurs tropes de romances : une personne se retrouvant en couple au début contre son gré mais qui finira progressivement par s'attacher à l'autre et à sincèrement l'aimer, la personne socialement inepte et maladroite qui arrive petit à petit à pénétrer les défenses et gagner les affections de la personne plus bourrue, … Pas qu'il y ait du mal à réutiliser des tropes, si on les aime ça peut toujours attirer. Mais là, le problème, c'est qu'après avoir lu ce premier tome j'ai peur d'avoir déjà lu la fin. Bon, l'histoire reste tout de même un peu charmante.
Mais toute charmante qu'elle soit, l'histoire est ici handicapée par un ennemi de taille : la traduction.
Pour une raison inconnue, les traductions VF de yuris, de ce que j'ai pu voir, c'est souvent malheureux. Phrasés trop rigides, peu vivants, quelques mots et expressions glissés de ci de là qui ne collent pas du tout à l'âge ou au milieu social des personnages (là nos protagonistes doivent avoir dans la fin de la vingtaine, allez début de la trentaine à tout casser, et elles nous lâchent des "rixes", "attifer" et autres joyeusetés qui sentent bon les générations passées). En fait, ici, j'ai bien ressenti la vibe GTO dont on m'avait parlé, mais j'y ai surtout revu les fabuleuses expressions de la VF de l'animé GTO, avec ses "portnawaks" et expressions en verlan qui faisaient déjà vieillottes à l'époque. Bah oui, le langage ça évolue, et j'ai bien souvent l'impression que lorsqu'une trop grosses quantités d'œuvres est commandée (car à eu du succès dans d'autres pays la plupart du temps), les maisons d'éditions bâclent la traduction pour les sortir dans les temps. Alors pourquoi le yuri pâti plus de ce phénomène que d'autres genres ? Je ne sais pas. Est-ce pareil dans les shojos et les yaoi (que je lis beaucoup moins) ? Je ne sais pas non plus. En tout cas je m'interroge.
Allez, ici, ce n'est pas si grave, c'était surtout quelques phrases et tournures, mais elles m'ont tout de même faites sortir de ma lecture.
La série gagne quand même grâce à mes yeux par son dessin, qui, même s'il n'est pas révolutionnaire et qu'il est loin d'être mon style préféré, m'a charmé sur quelques case. Les tronches que tire Takebe lorsque Soramori dit quelque chose qui lui parait complètement idiot sont assez poilantes. Encore une fois, pas révolutionnaire, mais efficace chez moi.
Donc bon, allez, VF mise à part, l'œuvre est trop classique pour me marquer réellement mais je lui reconnais d'être quand-même sympathique à lire. Mon avis sur la série a souffert de mes attentes et de la traduction, voilà tout.
Autant le dire dès le début, il s'agit de mon premier manga de Gou Tanabe et je ne suis pas un spécialiste des œuvres d'HP Lovecraft, bien qu'amateur d'histoires horrifiques depuis mon plus jeune âge (Stephen King, Graham Masterton, etc) .
Il faut tout d'abord saluer l'esthétique de ce manga édité chez ki-oon. La couverture en simili-cuir avec le texte et l'image de couverture gravée est du plus bel effet et très agréable au toucher lors de la lecture. La pagination est également très soignée avec un sommaire et des pages tantôt blanches et tantôt noires lors des passages relatifs à la grand race de Yith. Le dessin de Gou Tanabe n'est pas en reste avec un trait très précis et des nuances de gris faisant presque oublier qu'on lit un manga en N&B. Le seul bémol que je pourrais émettre concerne les yeux des personnages que je trouve un peu trop renfoncés et écarquillés et les scènes consacrées aux monstres parfois peu lisibles. Mais je chipote :).
S'il s'agit sans nul doute d'une très belle adaptation d'un classique de Lovecraft, le principal point faible de ce manga concerne essentiellement le manque de rythme de l'histoire. Ainsi, passée la bonne introduction autour du mystère de l'amnésie du héros et de son changement de personnalité, l'enchainement des événements est ensuite très lent et on s'ennuie un peu. Par ailleurs, concernant la représentation de la grand-race de Yith et de leurs opposants, je rejoins l'avis de Gruizzli, une suggestion de leur forme au départ plutôt qu'une représentation très claire très tôt dans le récit aurait amené davantage d'angoisse et d'intrigue chez le lecteur.
Malgré tout, il s'agit d'un bon manga d'épouvante et je vais poursuivre ma lecture des autres adaptations de Gou Tanabe pour rattraper mon inculture concernant l’œuvre de Lovecraft et apprécier un peu plus sa cohérence d'ensemble.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10
NOTE GLOBALE : 13/20
J’avais découvert Matthieu Chiara avec « Dessins variés effets divers », que j’avais globalement apprécié. Je le retrouve ici sur un projet assez différent.
Le seul point commun est le dessin, assez minimaliste, avec un trait fin. Sans fioriture. Il fait presque amateur au premier regard, mais en fait non, c’est plutôt affaire de style. Disons qu’ici il accompagne très bien ce type de récit, en donnant presque au personnage principal, avec sa frêle silhouette, des airs de personnages à la Tati.
Alors que l’album que j’avais lu de Chiara était composé de strips d’humour noir, on a là quelque chose plus élaboré sur la forme et, si l’humour n’est pas absent, on est plus sur du roman graphique aigre-doux.
En cumulant les scènes – aux faux airs de strips, mais il y a une histoire qui se construit – Chiara nous fait découvrir un personnage « ordinaire », qui s’ennuie, tourne en rond (j’ai plusieurs fois pensé au chat de Bludzee), et qui, solitaire et peu sociable, peine à exprimer ses sentiments lorsqu’il tombe amoureux de sa voisine (voir ses hésitations presque ridicules lorsqu’elle l’invite chez elle pour la première fois).
La narration est presque aussi sèche que le dessin, et il y a quelques longueurs. Mais sur la durée c’est quand même un album sympathique. Chiara réussit à nous intéresser avec son personnage peu charismatique, un anti-héros névrosé (là aussi Bludzee me vient à l’esprit) confronté à l’existence et aux autres. Une comédie douce-amère plaisante.
Je suis bien embêtée par cet album.
C'est un livre de Panaccione dans sa veine mystique. Il nous parle des recoins occultés de notre inconscient qui parfois créent en nous des pathologies. On a souvent l'impression que les gens tombent malades dans un faisceau de merdiers familiaux informulés. Un cancer, un ulcère, après une dépression, etc... Beaucoup d'expressions traduisent ce cliché : un malheur n'arrive jamais seul, ou les emmerdements volent en escadrille, etc...
Ici c'est l'histoire d'un type qui se trouve atteint d'une maladie auto-immune et cherche tous les moyens d'expliquer, de comprendre ce qui lui arrive. Et en retrouvant ce que son inconscient conserve enfoui, il se guérit, en gros.
Le dessin de Panaccione est toujours aussi juste et éblouissant et transmet si bien la subtilité des sentiments à travers chaque détail des visages, il nous immerge si bien dans des décors où l'aquarelle produit des lumières évanescentes. Il n'y a rien à redire sur l'image, sur le lettrage, sur la mise en scène.
C'est sans doute l'ouvrage dont est tiré la BD (que je n'ai pas lu) qui m'agace. Par moment on se sent exclu par une discours jargonesque des différents métiers du développement personnel et du soin au sens large (loin de la médecine) médium, thérapeute, médecin psychédélique (si je vous jure !).
La science n'explique pas tout. c'est un fait. Certaines cultures vernaculaires ont utilisé des substances pour accéder à une part de notre conscience, proche des rêves. Ils ont inventés des symboles, des cosmogonies pour expliquer comment leur mode de soin fonctionnaient. Aujourd'hui nous sommes écartelés entre le vocabulaire de la science, celui des ces nouveaux thérapeutes tous aussi perchés les uns que les autres, et nous avons perdu les cosmogonies anciennes.
Cette BD est en quelque sorte le résultat de ce moment de l'histoire peu confortable. Le scénario manque un peu de subtilité et d'étaiement rationnel, même si le témoignage reste intéressant.
Le rythme soutenu des parutions du duo Toulhoat/Brugeas ne concoure pas toujours à des productions d’une grande originalité. J’avais d’ailleurs un peu décroché depuis Ira Dei, peut être lassé par un sentiment de déjà vu/lu. Dans cette nouvelle série, on quitte les ambiances médiévales pour un univers inspiré de mythologie, thème qui ne me n’a jamais vraiment passionné. Pour autant, paradoxalement, j’y suis allé et je ne le regrette pas.
Les créatures mythologiques hydres, minautores et demi-dieux évoluent dans un monde teinté de fantasy. L’aventure de Daemon, le demi-dieu et Eugenios, son poète suivant, reste très linéaire et classique mais se laisse découvrir avec plaisir. Le dessin de Toulhoat et Guillo, toujours très rythmé, propose de belles planches, particulièrement lors de scènes de combat.
Les vierges de Thessalie est donc plutôt une bonne surprise. Ce premier tome laisse imaginer un grand potentiel pour cet univers. Je serai du prochain tome.
Lu dans la version noir et blanc
Note: 3,5
Tome 2
Je viens de lire le deuxième tome, et mon enthousiasme grandit. La situation de la Turquie reste le cadre crucial de l'action, mais la période se rapproche de nous (2007-2017). Cet épisode raconte à la fois
- la difficulté de créer une entreprise collaborative (je me sens concerné sur ce chapitre !) ici un magazine de bande dessinée, à tendance politique dans un dictature.
- la défense efficace des arbres de Gezi face aux bulldozers d'Erdogan, qui démontre que face à un tyran, on a plus de chance de gagner en défendant des arbres que des gens . Mais l'arbre est ici comme la Pomponnette de "la femme du boulanger", il représente la démocratie, comme la petite chatte prend la figure de la femme qui a découché et revint au milieu de la nuit...
- la peur et le courage dans un régime arbitraire, les putschs avortés, et les attentats de Charlie-Hebdo à Paris qui ont plus de retentissement dans les autres pays que je n'aurais pu le croire.
Tome 1
Les débuts d'un jeune auteur de BD en Turquie. Un dessin et un regard agréable, sur un sujet nouveau pour moi, mais qui rappelle le Persepolis de Marjane Satrapi en Iran, ou L'Arabe du futur de Riad Satouf dans les périodes syriennes, c'est-à-dire le regard d'un enfant sur une dictature en formation. Des points communs donc entre ces trois récits : la distorsion entre le regard d'un enfant qui fait part de ses observations judicieuses sur un environnement que les adultes ne peuvent percevoir de la même façon, grippés qu'ils sont par la peur, l'inquiétude, la résignation ou l'indignation.
Une part d'humour donc provoqué par ce décalage enfants/adultes et observation factuelles/motivations politiques. Les trois livres ne vont pas cependant aussi loin que le Guide Sublime de Fabrice Erre qui s'affranchit complètement de la réalité pour mettre son dictateur imaginaire aux prises avec le ridicule de ses décisions, un ridicule qui arrive presque à désarçonner ses bras droits.
Ici nous sommes les deux pieds dans la réalité historique Turque, plus récente toutefois que celle retranscrite en Iran par Marjane Satrapi qui remonte au shah et même rêve à la naissance de la Perse. L'environnement social d'Ersin Karabulut (quel nom dépaysant) est constitué de personnes éduquées et plutôt modérées, mais pas très riches et qui ne souhaitent pas faire de vague. Ici peu de référence à une famille élargie comme dans les deux autres albums, c'est le milieu des revues de BD qui l'intéresse, et la montée des barbus qui est le principal ressort dramatique, c'est peut-être pour ça que je suis moins emballée. On sait peu de chose de l'histoire de sa famille, que fait sa sœur, etc... et finalement, cela manque d'épaisseur psychologique
Le coup de cœur porte surtout sur le dessin : un caractère des visages qui me rappelle un peu Derf Backderf (Mon ami Dahmer) , du comics underground, mais adouci par la colorisation aquarellée. A mesure que l'enfant grandit, sa vision du monde semble devenir plus proche de la réalité et le dessin devient, lui aussi, plus réaliste. Des photos en fin d'album permettent d'en juger. Ce passage de la caricature comique vers le dessin sensible et précis laisse imaginer un avenir différent pour cet auteur.
En tout cas retenez ce nom : Ersin Karabulut, prononcez-le à haute voix, pour le plaisir : je pense qu'on entendra parler de lui...
Perce-Neige est un manga percutant qui aborde le harcèlement scolaire avec une grande violence psychologique. La souffrance de la protagoniste est intense et les scènes de violence sont frappantes, bien que certaines situations semblent exagérées.
Le dessin est simple, mais les visages des personnages sont assez laids parfois, ce qui peut déranger certains lecteurs. Malgré cela, l’histoire reste émotive et aborde un sujet important avec force.
En résumé, Perce-Neige est un manga marquant, mais avec un style graphique qui ne conviendra pas à tout le monde.
Ma Famille Imaginaire a la particularité de pouvoir rentrer doublement dans le thème Secrets de Famille. En effet, c'est en découvrant de manière assez originale un premier secret que l'héroïne va s'en voir révéler un second tout aussi touchant.
Toutefois, elle m’a laissé une impression partagée.
J’ai apprécié l'originalité du concept de l'autrice, qui présente son autobiographie comme une forme de psychanalyse, racontant à la fois les faits de ce qu'il lui est arrivé tout en y mêlant récit de ses rêves, mise en scène de ses doutes, réflexion sur la famille et les relations humaines. Malgré ses angoisses et son train de vie d'urbaine célibataire façon artiste New Yorkaise qui n'arrive pas à se poser et envisage de suivre une thérapie, elle se révèle plutôt attachante et avec un univers intérieur touchant.
Le style graphique est coloré et attirant, mais il a cet aspect un peu amateur, tant dans le trait volontairement simple que dans la colorisation au feutre, qui me rebute un peu. Sans parler de la représentation visuelle de la mère de l'autrice qui m'horripile.
Cependant, j’ai trouvé que la narration manquait de rythme. Certains passages m’ont semblé un peu lourds, voire répétitifs, ce qui a ralenti ma lecture. L’intrigue, bien que porteuse d'au moins deux sujets forts et intéressants, m’a semblé se perdre dans ses propres détours, et le message n'apparait pas aussi clair que souhaité. De plus, l’humour, qui fonctionne par moments, peut parfois être un peu forcé, ce qui en diminue l'impact.
En résumé, bien que l’univers de Ma Famille Imaginaire soit intéressant et qu'elle offre une réflexion assez profonde, je n’ai pas totalement adhéré à l’ensemble du fait de son graphisme trop lâché, de son ton entre deux chaises et de sa structure narrative décousue.
Et si nous repartions d'une page blanche ?
C'est le nom d'Emma Rios qui a attiré mon attention, j'avais adoré son dessin sur Pretty Deadly. Cette BD lui aura demandée 3 ans de travail.
404 éditions nous gratifie encore d'un superbe album au grand format.
Il va mettre difficile de vous parler de ce comics pour une simple et bonne raison : je n'ai pas tout compris.
Une immense vague va submerger notre monde et tout anéantir, trois survivants à ce cataclysme, des gamins. Ils se trouvent sur une plage et vont devoir survivre (Jusqu'ici ça va).
J'ai eu du mal à entrer dans ce conte fantastique où des monstres (les chagrines) sortent de la mer pour nourrir nos trois adolescents, ils seront d'ailleurs rejoins par d'autres jeunes gens assez rapidement. Un rapport avec mère nature et le vivant est évident, nos protagonistes vont muter (apparition de branchies, transformation en cormoran...), mais la narration qui passe d'un personnage à l'autre - et pas toujours identifiables au premier coup d'œil - est difficile à suivre, leurs questions existentielles m'ont moyennement intéressé. De nombreuses planches sans texte, elles m'ont le plus souvent laissé sur le carreau. Bref, un récit qui ne m'a pas hameçonné.
Par contre, Emma Rios a réalisé un travail titanesque graphiquement. Des aquarelles magnifiques où la palette de couleurs est hynotisante. Des peintures qui donnent une atmosphère onirique et poétique. Des planches à couper le souffle. Un petit bémol pour les personnages, j'ai parfois eu du mal à les reconnaître.
Une BD déroutante par son scénario, mais cela reste avant tout une BD contemplative
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Eclipse
Une histoire qui se laisse lire, mais sans plus me concernant. Je dois dire déjà que si le dessin est très lisible et dynamique, il n’est pas forcément ma tasse de thé. Idem pour la colorisation, sans nuance. Quant au récit, il est globalement plaisant. Avec un tome d’exposition, un deuxième album un peu moins intéressant, et un troisième qui densifie l’intrigue. Les auteurs se sont ménagés la possibilité de relancer un nouveau cycle. Je ne sais pas si c’est une bonne idée. La narration est rythmée, ça se castagne régulièrement. On ne s’ennuie pas. J’ai eu juste quelques problèmes parfois pour tout saisir (en particulier dans le deuxième tome, à certains moments, je ne savais pas si on était dans l’espace ou sous la mer). La diversité physique des peuples que nous rencontrons permet là aussi de dynamiser une histoire qui, toute plaisante qu’elle soit, ne m’a pas totalement emballé. Disons que c’est une lecture d’emprunt – ou plus, affaire de goûts… Note réelle 2,5/5.
Coup de foudre dans ta face !
Le manga (oui parce que pour l'instant il n'y a que le tome 1) m'a été recommandé par une connaissance qui me l'a vendu comme suis : "C'est un yuri avec des anciennes délinquantes et à ce qu'il parait il y a un peu une vibe GTO". Bon, ça m'a bien intrigué comme synopsis alors j'ai voulu essayer. Eh bien, sans être mauvais, j'avoue que le résultat m'a déçue. Déjà, je maintiens, la prémisse est intéressante. C'est sûr qu'une romance entre deux ancienne délinquantes qui avaient autrefois l'habitude de se castagner, ça attise la curiosité. Le premier petit défaut (car là pour le coup il est parfaitement subjectif), c'est que le résultat a été beaucoup plus "gentillet" que ce à quoi je m'attendais. Pas de grande scènes de baston, pas de réel traitement en profondeur qu'une telle évolution de relation nécessiterait (par des dialogues et engueulades over-the-top ou bien par un traitement psychologique plus sérieux et concret). Mais je ne jette pas vraiment la pierre, l'œuvre a simplement cherché à partir dans un direction à laquelle je ne m'attendais pas avec le postulat de base et qui m'attire moins. Il n'empêche que l'histoire m'intéresse moins que ce que j'aurais voulu. Ici, en fait, c'est assez classique. Takebe, ancienne loubarde toujours un peu "branleuse", voit toutes ses amies se marier et avoir des enfants et commence à se dire qu'il lui faudrait peut-être changer, tenter de se comporter comme une femme adulte, se ranger. Lors d'une visite à contre-coeur dans une boutique de vêtements tendances, elle tombe par hasard sur Soramori, une fille d'un autre lycée avec laquelle elle se battait durant ses études. Pensant d'abord que cette dernière lui cherche de nouveau des noises après toutes ces années, Takebe découvre avec grande surprise qu'en réalité Soramori n'a jamais désiré se battre et qu'elle aimerait beaucoup sortir avec elle. Voilà, une histoire assez classique réutilisant plusieurs tropes de romances : une personne se retrouvant en couple au début contre son gré mais qui finira progressivement par s'attacher à l'autre et à sincèrement l'aimer, la personne socialement inepte et maladroite qui arrive petit à petit à pénétrer les défenses et gagner les affections de la personne plus bourrue, … Pas qu'il y ait du mal à réutiliser des tropes, si on les aime ça peut toujours attirer. Mais là, le problème, c'est qu'après avoir lu ce premier tome j'ai peur d'avoir déjà lu la fin. Bon, l'histoire reste tout de même un peu charmante. Mais toute charmante qu'elle soit, l'histoire est ici handicapée par un ennemi de taille : la traduction. Pour une raison inconnue, les traductions VF de yuris, de ce que j'ai pu voir, c'est souvent malheureux. Phrasés trop rigides, peu vivants, quelques mots et expressions glissés de ci de là qui ne collent pas du tout à l'âge ou au milieu social des personnages (là nos protagonistes doivent avoir dans la fin de la vingtaine, allez début de la trentaine à tout casser, et elles nous lâchent des "rixes", "attifer" et autres joyeusetés qui sentent bon les générations passées). En fait, ici, j'ai bien ressenti la vibe GTO dont on m'avait parlé, mais j'y ai surtout revu les fabuleuses expressions de la VF de l'animé GTO, avec ses "portnawaks" et expressions en verlan qui faisaient déjà vieillottes à l'époque. Bah oui, le langage ça évolue, et j'ai bien souvent l'impression que lorsqu'une trop grosses quantités d'œuvres est commandée (car à eu du succès dans d'autres pays la plupart du temps), les maisons d'éditions bâclent la traduction pour les sortir dans les temps. Alors pourquoi le yuri pâti plus de ce phénomène que d'autres genres ? Je ne sais pas. Est-ce pareil dans les shojos et les yaoi (que je lis beaucoup moins) ? Je ne sais pas non plus. En tout cas je m'interroge. Allez, ici, ce n'est pas si grave, c'était surtout quelques phrases et tournures, mais elles m'ont tout de même faites sortir de ma lecture. La série gagne quand même grâce à mes yeux par son dessin, qui, même s'il n'est pas révolutionnaire et qu'il est loin d'être mon style préféré, m'a charmé sur quelques case. Les tronches que tire Takebe lorsque Soramori dit quelque chose qui lui parait complètement idiot sont assez poilantes. Encore une fois, pas révolutionnaire, mais efficace chez moi. Donc bon, allez, VF mise à part, l'œuvre est trop classique pour me marquer réellement mais je lui reconnais d'être quand-même sympathique à lire. Mon avis sur la série a souffert de mes attentes et de la traduction, voilà tout.
Dans l'abîme du temps (Tanabe)
Autant le dire dès le début, il s'agit de mon premier manga de Gou Tanabe et je ne suis pas un spécialiste des œuvres d'HP Lovecraft, bien qu'amateur d'histoires horrifiques depuis mon plus jeune âge (Stephen King, Graham Masterton, etc) . Il faut tout d'abord saluer l'esthétique de ce manga édité chez ki-oon. La couverture en simili-cuir avec le texte et l'image de couverture gravée est du plus bel effet et très agréable au toucher lors de la lecture. La pagination est également très soignée avec un sommaire et des pages tantôt blanches et tantôt noires lors des passages relatifs à la grand race de Yith. Le dessin de Gou Tanabe n'est pas en reste avec un trait très précis et des nuances de gris faisant presque oublier qu'on lit un manga en N&B. Le seul bémol que je pourrais émettre concerne les yeux des personnages que je trouve un peu trop renfoncés et écarquillés et les scènes consacrées aux monstres parfois peu lisibles. Mais je chipote :). S'il s'agit sans nul doute d'une très belle adaptation d'un classique de Lovecraft, le principal point faible de ce manga concerne essentiellement le manque de rythme de l'histoire. Ainsi, passée la bonne introduction autour du mystère de l'amnésie du héros et de son changement de personnalité, l'enchainement des événements est ensuite très lent et on s'ennuie un peu. Par ailleurs, concernant la représentation de la grand-race de Yith et de leurs opposants, je rejoins l'avis de Gruizzli, une suggestion de leur forme au départ plutôt qu'une représentation très claire très tôt dans le récit aurait amené davantage d'angoisse et d'intrigue chez le lecteur. Malgré tout, il s'agit d'un bon manga d'épouvante et je vais poursuivre ma lecture des autres adaptations de Gou Tanabe pour rattraper mon inculture concernant l’œuvre de Lovecraft et apprécier un peu plus sa cohérence d'ensemble. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10 NOTE GLOBALE : 13/20
L'Homme gêné
J’avais découvert Matthieu Chiara avec « Dessins variés effets divers », que j’avais globalement apprécié. Je le retrouve ici sur un projet assez différent. Le seul point commun est le dessin, assez minimaliste, avec un trait fin. Sans fioriture. Il fait presque amateur au premier regard, mais en fait non, c’est plutôt affaire de style. Disons qu’ici il accompagne très bien ce type de récit, en donnant presque au personnage principal, avec sa frêle silhouette, des airs de personnages à la Tati. Alors que l’album que j’avais lu de Chiara était composé de strips d’humour noir, on a là quelque chose plus élaboré sur la forme et, si l’humour n’est pas absent, on est plus sur du roman graphique aigre-doux. En cumulant les scènes – aux faux airs de strips, mais il y a une histoire qui se construit – Chiara nous fait découvrir un personnage « ordinaire », qui s’ennuie, tourne en rond (j’ai plusieurs fois pensé au chat de Bludzee), et qui, solitaire et peu sociable, peine à exprimer ses sentiments lorsqu’il tombe amoureux de sa voisine (voir ses hésitations presque ridicules lorsqu’elle l’invite chez elle pour la première fois). La narration est presque aussi sèche que le dessin, et il y a quelques longueurs. Mais sur la durée c’est quand même un album sympathique. Chiara réussit à nous intéresser avec son personnage peu charismatique, un anti-héros névrosé (là aussi Bludzee me vient à l’esprit) confronté à l’existence et aux autres. Une comédie douce-amère plaisante.
Nos âmes oubliées
Je suis bien embêtée par cet album. C'est un livre de Panaccione dans sa veine mystique. Il nous parle des recoins occultés de notre inconscient qui parfois créent en nous des pathologies. On a souvent l'impression que les gens tombent malades dans un faisceau de merdiers familiaux informulés. Un cancer, un ulcère, après une dépression, etc... Beaucoup d'expressions traduisent ce cliché : un malheur n'arrive jamais seul, ou les emmerdements volent en escadrille, etc... Ici c'est l'histoire d'un type qui se trouve atteint d'une maladie auto-immune et cherche tous les moyens d'expliquer, de comprendre ce qui lui arrive. Et en retrouvant ce que son inconscient conserve enfoui, il se guérit, en gros. Le dessin de Panaccione est toujours aussi juste et éblouissant et transmet si bien la subtilité des sentiments à travers chaque détail des visages, il nous immerge si bien dans des décors où l'aquarelle produit des lumières évanescentes. Il n'y a rien à redire sur l'image, sur le lettrage, sur la mise en scène. C'est sans doute l'ouvrage dont est tiré la BD (que je n'ai pas lu) qui m'agace. Par moment on se sent exclu par une discours jargonesque des différents métiers du développement personnel et du soin au sens large (loin de la médecine) médium, thérapeute, médecin psychédélique (si je vous jure !). La science n'explique pas tout. c'est un fait. Certaines cultures vernaculaires ont utilisé des substances pour accéder à une part de notre conscience, proche des rêves. Ils ont inventés des symboles, des cosmogonies pour expliquer comment leur mode de soin fonctionnaient. Aujourd'hui nous sommes écartelés entre le vocabulaire de la science, celui des ces nouveaux thérapeutes tous aussi perchés les uns que les autres, et nous avons perdu les cosmogonies anciennes. Cette BD est en quelque sorte le résultat de ce moment de l'histoire peu confortable. Le scénario manque un peu de subtilité et d'étaiement rationnel, même si le témoignage reste intéressant.
Daemon
Le rythme soutenu des parutions du duo Toulhoat/Brugeas ne concoure pas toujours à des productions d’une grande originalité. J’avais d’ailleurs un peu décroché depuis Ira Dei, peut être lassé par un sentiment de déjà vu/lu. Dans cette nouvelle série, on quitte les ambiances médiévales pour un univers inspiré de mythologie, thème qui ne me n’a jamais vraiment passionné. Pour autant, paradoxalement, j’y suis allé et je ne le regrette pas. Les créatures mythologiques hydres, minautores et demi-dieux évoluent dans un monde teinté de fantasy. L’aventure de Daemon, le demi-dieu et Eugenios, son poète suivant, reste très linéaire et classique mais se laisse découvrir avec plaisir. Le dessin de Toulhoat et Guillo, toujours très rythmé, propose de belles planches, particulièrement lors de scènes de combat. Les vierges de Thessalie est donc plutôt une bonne surprise. Ce premier tome laisse imaginer un grand potentiel pour cet univers. Je serai du prochain tome. Lu dans la version noir et blanc Note: 3,5
Journal inquiet d'Istanbul
Tome 2 Je viens de lire le deuxième tome, et mon enthousiasme grandit. La situation de la Turquie reste le cadre crucial de l'action, mais la période se rapproche de nous (2007-2017). Cet épisode raconte à la fois - la difficulté de créer une entreprise collaborative (je me sens concerné sur ce chapitre !) ici un magazine de bande dessinée, à tendance politique dans un dictature. - la défense efficace des arbres de Gezi face aux bulldozers d'Erdogan, qui démontre que face à un tyran, on a plus de chance de gagner en défendant des arbres que des gens . Mais l'arbre est ici comme la Pomponnette de "la femme du boulanger", il représente la démocratie, comme la petite chatte prend la figure de la femme qui a découché et revint au milieu de la nuit... - la peur et le courage dans un régime arbitraire, les putschs avortés, et les attentats de Charlie-Hebdo à Paris qui ont plus de retentissement dans les autres pays que je n'aurais pu le croire. Tome 1 Les débuts d'un jeune auteur de BD en Turquie. Un dessin et un regard agréable, sur un sujet nouveau pour moi, mais qui rappelle le Persepolis de Marjane Satrapi en Iran, ou L'Arabe du futur de Riad Satouf dans les périodes syriennes, c'est-à-dire le regard d'un enfant sur une dictature en formation. Des points communs donc entre ces trois récits : la distorsion entre le regard d'un enfant qui fait part de ses observations judicieuses sur un environnement que les adultes ne peuvent percevoir de la même façon, grippés qu'ils sont par la peur, l'inquiétude, la résignation ou l'indignation. Une part d'humour donc provoqué par ce décalage enfants/adultes et observation factuelles/motivations politiques. Les trois livres ne vont pas cependant aussi loin que le Guide Sublime de Fabrice Erre qui s'affranchit complètement de la réalité pour mettre son dictateur imaginaire aux prises avec le ridicule de ses décisions, un ridicule qui arrive presque à désarçonner ses bras droits. Ici nous sommes les deux pieds dans la réalité historique Turque, plus récente toutefois que celle retranscrite en Iran par Marjane Satrapi qui remonte au shah et même rêve à la naissance de la Perse. L'environnement social d'Ersin Karabulut (quel nom dépaysant) est constitué de personnes éduquées et plutôt modérées, mais pas très riches et qui ne souhaitent pas faire de vague. Ici peu de référence à une famille élargie comme dans les deux autres albums, c'est le milieu des revues de BD qui l'intéresse, et la montée des barbus qui est le principal ressort dramatique, c'est peut-être pour ça que je suis moins emballée. On sait peu de chose de l'histoire de sa famille, que fait sa sœur, etc... et finalement, cela manque d'épaisseur psychologique Le coup de cœur porte surtout sur le dessin : un caractère des visages qui me rappelle un peu Derf Backderf (Mon ami Dahmer) , du comics underground, mais adouci par la colorisation aquarellée. A mesure que l'enfant grandit, sa vision du monde semble devenir plus proche de la réalité et le dessin devient, lui aussi, plus réaliste. Des photos en fin d'album permettent d'en juger. Ce passage de la caricature comique vers le dessin sensible et précis laisse imaginer un avenir différent pour cet auteur. En tout cas retenez ce nom : Ersin Karabulut, prononcez-le à haute voix, pour le plaisir : je pense qu'on entendra parler de lui...
Le Perce-Neige
Perce-Neige est un manga percutant qui aborde le harcèlement scolaire avec une grande violence psychologique. La souffrance de la protagoniste est intense et les scènes de violence sont frappantes, bien que certaines situations semblent exagérées. Le dessin est simple, mais les visages des personnages sont assez laids parfois, ce qui peut déranger certains lecteurs. Malgré cela, l’histoire reste émotive et aborde un sujet important avec force. En résumé, Perce-Neige est un manga marquant, mais avec un style graphique qui ne conviendra pas à tout le monde.
Ma famille imaginaire
Ma Famille Imaginaire a la particularité de pouvoir rentrer doublement dans le thème Secrets de Famille. En effet, c'est en découvrant de manière assez originale un premier secret que l'héroïne va s'en voir révéler un second tout aussi touchant. Toutefois, elle m’a laissé une impression partagée. J’ai apprécié l'originalité du concept de l'autrice, qui présente son autobiographie comme une forme de psychanalyse, racontant à la fois les faits de ce qu'il lui est arrivé tout en y mêlant récit de ses rêves, mise en scène de ses doutes, réflexion sur la famille et les relations humaines. Malgré ses angoisses et son train de vie d'urbaine célibataire façon artiste New Yorkaise qui n'arrive pas à se poser et envisage de suivre une thérapie, elle se révèle plutôt attachante et avec un univers intérieur touchant. Le style graphique est coloré et attirant, mais il a cet aspect un peu amateur, tant dans le trait volontairement simple que dans la colorisation au feutre, qui me rebute un peu. Sans parler de la représentation visuelle de la mère de l'autrice qui m'horripile. Cependant, j’ai trouvé que la narration manquait de rythme. Certains passages m’ont semblé un peu lourds, voire répétitifs, ce qui a ralenti ma lecture. L’intrigue, bien que porteuse d'au moins deux sujets forts et intéressants, m’a semblé se perdre dans ses propres détours, et le message n'apparait pas aussi clair que souhaité. De plus, l’humour, qui fonctionne par moments, peut parfois être un peu forcé, ce qui en diminue l'impact. En résumé, bien que l’univers de Ma Famille Imaginaire soit intéressant et qu'elle offre une réflexion assez profonde, je n’ai pas totalement adhéré à l’ensemble du fait de son graphisme trop lâché, de son ton entre deux chaises et de sa structure narrative décousue.
Anzuelo
Et si nous repartions d'une page blanche ? C'est le nom d'Emma Rios qui a attiré mon attention, j'avais adoré son dessin sur Pretty Deadly. Cette BD lui aura demandée 3 ans de travail. 404 éditions nous gratifie encore d'un superbe album au grand format. Il va mettre difficile de vous parler de ce comics pour une simple et bonne raison : je n'ai pas tout compris. Une immense vague va submerger notre monde et tout anéantir, trois survivants à ce cataclysme, des gamins. Ils se trouvent sur une plage et vont devoir survivre (Jusqu'ici ça va). J'ai eu du mal à entrer dans ce conte fantastique où des monstres (les chagrines) sortent de la mer pour nourrir nos trois adolescents, ils seront d'ailleurs rejoins par d'autres jeunes gens assez rapidement. Un rapport avec mère nature et le vivant est évident, nos protagonistes vont muter (apparition de branchies, transformation en cormoran...), mais la narration qui passe d'un personnage à l'autre - et pas toujours identifiables au premier coup d'œil - est difficile à suivre, leurs questions existentielles m'ont moyennement intéressé. De nombreuses planches sans texte, elles m'ont le plus souvent laissé sur le carreau. Bref, un récit qui ne m'a pas hameçonné. Par contre, Emma Rios a réalisé un travail titanesque graphiquement. Des aquarelles magnifiques où la palette de couleurs est hynotisante. Des peintures qui donnent une atmosphère onirique et poétique. Des planches à couper le souffle. Un petit bémol pour les personnages, j'ai parfois eu du mal à les reconnaître. Une BD déroutante par son scénario, mais cela reste avant tout une BD contemplative