Les éditions IMHO ont réédité tous leurs albums de Hino avec une même charte pour leur couverture, une image bien flippante en noir et blanc et le titre en rouge. Dans cet album, un couple a 2 filles jumelles, l'une est normale et l'autre est une espèce de créature répugnante au visage plus qu'ingrat que le père décide de balancer à la décharge municipale ni plus ni moins, et presque avec l'assentiment du médecin.
La fillette survit miraculeusement en se nourrissant de tous les déchets qui passent à sa portée ou de petits animaux. Son odeur est infâme et repousse même les rats. Elle va finir par grandir et recroiser sa famille. Hino a un vrai talent pour représenter l'ignoble, les asticots grouillants de plaies suintantes. Un maître du genre.
Cette série, prévue en trois tomes, s’inspire visiblement d’une pièce de théâtre, que le dramaturge adapte lui-même. Il a forcément dû densifier l’intrigue, et multiplier personnages et lieux de l’action par rapport à la pièce. Même si je pense que dès le deuxième tome tous les protagonistes vont être réunis.
L’histoire se déroule au moment de la migration des Helvètes (peuple celte cherchant à traverser la Gaule vers l’Ouest pour se mettre à ‘abri des attaques des Germains), alors même que l’immense ambition de Jules César l’amène lui aussi en Gaule, cherchant une guerre qui lui permettrait de revenir auréolé de gloire à Rome.
C’est un tome inaugural, qui plante le décor, présente personnages et peuples qui vont ensuite s’affronter. Il se laisse lire, mais il manque encore du souffle à cette aventure historique, qui va ensuite déboucher sur un bouleversement majeur pour la Gaule.
Le dessin est lisible, mais je ne l’ai pas trouvé excellent. Et la colorisation tranchée manque cruellement de nuances.
Je reste pour le moment sur ma faim. Ça se laisse lire, sans plus. A voir ce que la suite donnera.
Note réelle 2,5/5.
Des trois albums déjà parus dans cette série/collection, ce sont les deux premiers (sur Brigitte Bardot et sur Marilyn Monroe) que j’ai d’abord eu l’occasion de lire. C’est vraiment dommage, car celui qui m’intéressait le plus était plutôt celui consacré à Charlie Chaplin.
La principale surprise vient du dessin de Christian Paty, qui use d’un trait semi caricatural, qui est plutôt agréable. Cela donne quelques touches d’humour et aère un récit que j’ai par ailleurs trouvé ampoulé à plusieurs reprises.
En effet, Swyssen accentue trop certains passages, certaines allusions, au moment de la jeunesse de ces « stars », comme des clins d’œil à ce qu’elles seront plus tard. Comme si le futur prédéterminait systématiquement leur passé.
Concernant l’opus consacré à Bardot, j’ai trouvé maladroit et lourdingue le fait que celle-ci, lorsqu’elle parle à ou de quelqu’un de connu (c’est-à-dire la quasi-totalité des personnages – et ils sont nombreux !) apparaissant auprès d’elle à partir du moment où elle met les pieds sur son premier plateau de cinéma, utilise nom et prénom. Cela facilite peut-être le travail de « reconnaissance » du lecteur, mais ça fait quand même artificiel.
Si Bardot garde quelques fêlures, elle apparait surtout ici comme une grande frivole. Qu’elle couche avec tout le gratin people m’importe peu, mais elle n’est ici (sans doute dans la réalité aussi, tant Swyssen cherche à coller à celle-ci – et a dû donner des gages j’imagine pour obtenir la collaboration de BB) qu’inconséquence, vacuité. Sa filmographie me parait indigente (affaire de goût peut-être), et sa personnalité creuse. Ses multiples jérémiades contre les paparazzi sont justifiées en soi, mais elles perdent de leur pertinence quand on voit que c’est grâce à eux que cette « starlette » s’est fait connaitre, et a bâti sa popularité – ce qui lui a ensuite ouvert les portes de certains studios, et de certaines chambres.
Quant à sa proximité avec certaines thèses nauséabondes du FN, la présentation « pudique » et franchement euphémique qui en est donnée ici me gêne. Bref, le personnage ne m’intéresse pas.
J’aurais un peu plus – à peine en fait – d’intérêt pour Monroe, mais la présentation de son enfance, qui a été quand même bien plus dure que celle, prout prout et bourgeoise de BB relève quand même le plat, et éclaire bien la personnalité tourmentée de la future « star ». Le personnage est donc en soi plus profond et intéressant, et la lecture de cet album s’est révélée plus plaisante que celui de BB.
Et finalement, j’ai pu mettre la main sur le Charlie Chaplin, de loin celui qui m’attirait le plus.
Le dessinateur a changé (je préférais le trait de Paty à celui de Bazile, mais il est lisible).
L’album est assez déséquilibré, consacrant presque la moitié à l’enfance et à la « formation », jusqu’au départ aux Etats-Unis. Mais ça n’est pas plus mal, puisque c’est la partie la moins connue de la vie de ce génie, et c’est aussi celle qui explique ses futures idées politiques, et son personnage emblématique de Charlot.
La partie américaine est parfois expédiée, mais c’est moins grave. L’album reste intéressant en tout cas.
Au final, 2/5 pour Bardot ; 2,5/5 pour Monroe, et 3,5/5 pour Chaplin. J’arrondis aux trois étoiles.
Un western crépusculaire. Pour le genre, mais aussi pour Chen Long, qui règle ici ses comptes et « passe la main », en passant de vie à trépas.
Le dessin de Taduc a gagné en maturité depuis Chinaman, et j’ai trouvé ici la colorisation meilleure. Le rendu est plutôt chouette, que ce soit pour les décors ou les personnages.
L’intrigue de Le Tendre se laisse lire agréablement. Connaître Chinaman permet de mieux saisir certaines allusions et d’apprécier l’évolution de Chen Long, une vingtaine d’années après les événements de la série mère (ce qui a permis à Le Tendre de faire jouer un rôle clé à son fils). Mais l’album peut aussi se lire comme un one-shot (des flash-backs et quelques dialogues donnent suffisamment de clés de lecture.
Même si ça hache parfois le récit, et si c’est un peu artificiel. Car il y a quelques longueurs dans ce récit, qui « réveille le tigre » pour son dernier combat. Dernier combat pour lequel Le Tendre use de facilités : comment Chen Long peut-il résister, se déplacer et se battre aussi longtemps avec une balle dans le ventre ? Il avait déjà été extrêmement efficace au milieu de l’album pour éliminer à lui tout seul une dizaine de truands (pas mal pour un type « rouillé », qui sort tout juste des vapeurs d’opium et n’a plus tiré ou combattu visiblement depuis pas mal de temps !).
Bon, sinon, la personnalité « asiatique » du héros finissant mise à part, c’est un western très classique, à la trame linéaire : les amateurs du genre qui ne cherchent pas la surprise y trouveront leur compte, c’est du classique bien fait (malgré les quelques bémols pointés plus haut).
Le Tendre bonifie un peu son récit par un scénario et des dialogues critiquant le racisme (anti Asiatiques ou anti Noirs) et le capitalisme rapace des exploitants de pétrole.
Note réelle 3,5/5.
Un peu vieillot, mais très cohérent, avec un univers solidement charpenté
-
Ce tome contient Vengeance of Bane (1993) et la minisérie en 4 épisodes Bane of the Demon (1998).
La vengeance de Bane (Scénario de Chuck Dixon, dessins de Graham Nolan, encrage d'Eduardo Barreto) - En 1993, Bane casse la colonne vertébrale de Batman. Ces histoires ont été rééditées dans Knightfall et suivants (à l'occasion du film The Dark Knight rises). En parallèle paraît ce numéro spécial qui raconte l'enfance de Bane dans une prison, jusqu'à sa première rencontre avec Batman à Gotham.
Minisérie Bane (scénario de Chuck Dixon, dessins de Graham Nolan, encrage de Tom Palmer) - Bane a surmonté sa dépendance à la drogue qui lui donnait une force surhumaine, appelée Venom. Il décide de partir à la recherche de l'identité de son père. Après un bref passage par la prison de Santa Prisca, la piste des indices le ballade de Rome à Singapour, en passant par Madrid, Sarajevo, Aden, Okhost, Lusaka et Kota Kinabalu (tout ça en 1 seule page). Enfin à Singapour, il met la main sur Jean-Paul Aumont qu'il se met à torturer pour extraire des informations. Au même moment Talia al Ghul investit l'immeuble avec des hommes de main de son père à la recherche d'un incunable dans la collection d'Aumont.
Dans les années 1990, Dennis O'Neil est le responsable éditorial de groupe des séries affiliées au personnage de Batman. Non seulement il coordonne les séries entre elles, mais aussi il s'assure de la cohérence de l'univers partagé spécifique au personnage. Il conçoit également des superstructures narratives qui ont fait date dans l'histoire du personnage : Knightfall, Contagion (1996), Legacy (1996), Cataclysm (1998), No man's land (1999). C'est lui qui assure une vision à moyen terme des personnages les plus significatifs et les plus structurants. C'est en partie grâce à lui que ces récits résistent à l'épreuve du temps et restent lisibles.
L'enfance de Bane se déroule dans une prison sur l'île fictive de Santa Prisca qui est apparu pour la première fois dans la série The Question, écrite par O'Neil. Bane s'injecte une drogue pour décupler ses forces, appelée Venom et créée par O'Neil dans une histoire de Batman (Venom). En replongeant dans ces histoires, ou en les découvrant, le lecteur évolue dans un monde fortement structuré, même si ces éléments ne constituent pas l'intérêt principal du récit.
Quant au contenu proprement dit, Chuck Dixon privilégie toujours l'action et une histoire facile à suivre. L'enfance de Bane est dénuée de tout réalisme, toute vraisemblance et toute plausibilité. Mais au final, il se dégage un léger parfum de tragédie virile assez séduisant. Comme par hasard, pendant ses pires cauchemars, Bane s'imagine en proie à une horreur indicible qui a la forme d'une chauve-souris. Bane est doué d'une force de volonté hors du commun, titanesque à ce niveau là qui fait de lui un autodidacte exceptionnel. Comme par hasard, la prison où il est détenu dispose d'une bibliothèque recelant des ouvrages didactiques sur des langues étrangères parlées un millier d'individus. Dixon s'amuse aussi un peu en faisant de Bane, l'antithèse de Doc Savage. Comme lui il est autodidacte, comme lui il représente la perfection de la performance physique, comme lui il est entouré par une bande de cinq spécialistes.
La minisérie qui suit reprend le même schéma : de l'action, des coïncidences impossibles (Bane et Talia au même moment et au même endroit). Bane est plus viril que jamais, et certainement plus noble puisqu'il est maintenant sevré. Chuck Dixon en fait le successeur de Batman auprès de Talia al Ghul, avec l'ombre paternelle très présente. Ce récit simple et rapide parfait l'intégration de Bane au sein de la mythologie de Batman. Le lecteur découvre petit à petit les deux ou trois ressorts psychologiques de Bane. Cette construction est rudimentaire, mais bien conçue et solide ; elle sera reprise en l'état par Gail Simone quand elle intègrera le personnage aux Secret Six.
Comme Chuck Dixon, Graham Nolan a réalisé beaucoup d'épisodes de Batman à cette époque. Il a un style relativement réaliste qui semble un amalgame entre Jim Aparo et Joe Kubert. Le résultat se laisse lire sans avoir à se forcer. La densité narrative visuelle n'est pas très élevée. Il y a une moyenne de quatre cases par page. Les visages des personnages arborent des expressions très marquées, pour ne pas dire exagérées. Les décors sont présents assez régulièrement, plus que dans des planches de Jim Aparo par exemple. Le niveau de violence est assez élevé (comme en général dans les comics), mais sans être très graphique. Les illustrations sont à l'image du scénario : directe, sans effet de manche, sans sophistication.
Ce tome propose une plongée dans le passé d'un ennemi significatif de Batman (tout en étant assez récent). Il s'agit d'histoire qui se lisent vite et qui viennent apporter des précisions dans la continuité et les origines du personnage de Bane. S'il n'y a pas de quoi fouetter un chat, il ne s'agit pas non plus d'une lecture fastidieuse.
El Diablo a déjà participé à quelques séries dynamiques, et celle-ci l’est, assurément !
C’est même sa force, et sa faiblesse, de miser tout sur le rythme, l’action. Ça fuse, ça pète, sa dézingue à tout va. On ne s’ennuie pas.
El Diablo mélange ici les genres, en mélangeant les vampires (l’histoire de notre héroïne vampire n’est pas sans rappeler celle de Dracula), les invasions extra-terrestres (on pense à « La guerre des mondes » de Wells). Du fantastique donc, pas mal de Science-Fiction, dans un univers apocalyptique. Et un personnage survivaliste un peu dingue, possédant assurance et arsenal de folie !
Le dessin de Baudy est fluide et dynamique (mais pas très fouillé je trouve). En tout cas il s’accorde bien avec le scénario d’El Diablo.
Je ne sais pas où l’histoire va nous emmener par la suite. Pour le moment, je reste un peu sur ma faim. Il y a des passages amusants, c’est très rythmé, mais c’est une lecture détente/défouloir qui ne m’a pas encore totalement convaincu.
J'avais bien apprécié mon premier ouvrage lu de Nuria Tamarit, Toubab. L'autrice quitte l'Afrique pour revenir dans un environnement classique d'une bande de copines qui se retrouvent dans un club de basket. Toutefois la thématique principale reste la découverte. Ce n'est pas la découverte d'une autre culture comme dans Toubab mais surtout la découverte de son corps à l'adolescence dans une transformation physique et mentale de la féminité.
Cela s'adresse en premier lieu à un public ado fille (vers 12-14ans) qui découvre le regard sexué des garçons.
J'ai une petite réserve car Martina semble être plus âgée puisqu'elle sort avec un garçon qui pilote déjà une moto.
Le scénario est découpé comme les différents temps d'un match de basket. Cela donne une suite de saynètes rapides. De nombreuse scènes intimes se passent sous les douches. L'autrice réussit dans ces moments à éviter voyeurisme malsain pour garder une ambiance d'hygiène et d'intimité féminine.
Il fait accepter le graphisme si particulier de Nuria avec ses grands personnages un peu plats et qui me font penser à un théâtre de marionnettes.
Cela va avec une mise en couleur très vive presque criarde que j'ai bien apprivoisée. Un graphisme qui fait pont entre le monde de l'enfance et celui des adultes comme le positionnement de la série.
Je ne suis pas du tout la cible mais j' apprécie le travail de cette autrice. Un bon 3
C'est ma première incursion dans l'univers de Karibou, auteur tant vanté sur le site. Cette lecture m'a laissé perplexe. L'idée de caricaturer une figure première du roman national dans un contexte bien absurde est sympathique. Comme je ne suis pas un admirateur forcené de Napoléon cela ne me choque pas.
Le souci est qu'une fois le mécanisme de décalage entre un texte plutôt élaboré et le réel de la situation historique bien assimilé les gags deviennent un peu prévisibles et répétitifs.
J'ai même trouvé certaines thématiques fils rouges comme l'homosexualité entre Lowe et Bonaparte ou ses tentatives d'évasions un peu lourdes après un ou deux gags. Cela fait sourire au premier jet mais cela donne une impression de redit ensuite.
Le graphisme est minimaliste ce qui convient bien à ce type d'humour. J'ai apprécié la bichromie rose/noire qui colle bien avec l'esprit de la série. Le dessin bien que figé( volontairement) reste élégant.
Le texte n'est jamais vulgaire mais ne m'a jamais vraiment conquis. Un 3 sans plus.
Sans aucun doute le meilleur des albums de la licence Cyberpunk 2077 que j'ai lus, sa fin en demi-teinte m'empêche toutefois de mettre une meilleure note.
Il s'agit d'une histoire complexe et dense qui donne l'impression d'être bien plus longue que celle de Cyberpunk 2077 - Trauma Team alors qu'elles comprennent le même nombre de pages. Elle se paie même le luxe de faire apparaitre quelques lieux et personnages rencontrés dans le jeu vidéo.
Cela commence par l'embauche d'un petit groupe de mercenaires pour une mission donnée par un chef des Valentinos. Mais ce n'est que l'entame d'une histoire plus dramatique qui amènera un autre personnage à revenir à Night City pour régler dans le sang des comptes depuis longtemps oubliés. Une histoire de sang, de famille et de trahison.
Graphiquement, c'est du boulot correct. Les personnages sont réussis, les décors plus basiques mais ils tiennent la route, les couleurs sont cyberpunk à souhait, et la mise en scène est très bonne.
L'histoire m'a beaucoup plu par sa densité. On passe des Badlands au coeur de la ville, d'histoires de gangs, de corpos et de solos, à des histoires de famille, et des souvenirs des années 2040 au monde encore plus pourri de 2077. Il y a pas mal de dialogues et ils fonctionnent bien, ainsi que quelques retournements de situation inattendus. Et il y a tout ce mystère autour des motivations de l'héroïne et de ce qui a causé tout cela, qui tient autant le lecteur en haleine que son parcours implacable et sanglant.
Dommage du coup que la révélation finale soit un peu bancale puisque son explication des comportements de deux principaux protagonistes, le moteur même de l'intrigue, peine à convaincre, ainsi que la fin soit un peu trop amère comme s'il fallait forcément rappeler que rien ne finit jamais bien à Night City.
Deuxième comics de la licence Cyberpunk 2077 que je lis, celui-ci a pour héroïne une médic de la Trauma Team et la met en scène dans une situation terrible où ses convictions de médecin seront confrontées à la cynique réalité d'un monde gouverné par les corpos.
Toute l'histoire se déroule en une longue scène d'action ponctuée de multiples flashback. Pas vraiment mon style narratif préféré, d'autant plus que certains passages m'ont un peu fait douter de leur ordre chronologique. Graphiquement, c'est du bon boulot même si les personnages en uniforme ou en tenue de cyberpunks survitaminés sont un peu récurrents ce qui empêche de vraiment s'extasier.
L'histoire non plus n'est pas épatante. Pour qui connait l'univers Cyberpunk, elle ne surprend pas, à part peut-être de découvrir que l'héroïne ne savait pas encore à son âge dans quel monde elle vivait. Mais elle tient tout de même la route et on suit les hésitations psychologiques de cette médecin qui ne sait plus dans quel sens elle doit agir, avec un doute jusqu'à la fin sur le choix qu'elle va faire. Qui plus est, malgré son grand nombre de pages, l'album se lit très vite car il est composé de beaucoup d'action dans une mise en scène très aérée et de courts dialogues.
Mais ça reste toutefois une lecture plutôt plaisante, bien plus que Cyberpunk 2077 - Ta voix et bien plus jolie aussi, et c'est une plongée plutôt correcte dans le monde de Night City pour qui ne le connait pas déjà bien.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
La Fillette de l'enfer
Les éditions IMHO ont réédité tous leurs albums de Hino avec une même charte pour leur couverture, une image bien flippante en noir et blanc et le titre en rouge. Dans cet album, un couple a 2 filles jumelles, l'une est normale et l'autre est une espèce de créature répugnante au visage plus qu'ingrat que le père décide de balancer à la décharge municipale ni plus ni moins, et presque avec l'assentiment du médecin. La fillette survit miraculeusement en se nourrissant de tous les déchets qui passent à sa portée ou de petits animaux. Son odeur est infâme et repousse même les rats. Elle va finir par grandir et recroiser sa famille. Hino a un vrai talent pour représenter l'ignoble, les asticots grouillants de plaies suintantes. Un maître du genre.
Helvetius
Cette série, prévue en trois tomes, s’inspire visiblement d’une pièce de théâtre, que le dramaturge adapte lui-même. Il a forcément dû densifier l’intrigue, et multiplier personnages et lieux de l’action par rapport à la pièce. Même si je pense que dès le deuxième tome tous les protagonistes vont être réunis. L’histoire se déroule au moment de la migration des Helvètes (peuple celte cherchant à traverser la Gaule vers l’Ouest pour se mettre à ‘abri des attaques des Germains), alors même que l’immense ambition de Jules César l’amène lui aussi en Gaule, cherchant une guerre qui lui permettrait de revenir auréolé de gloire à Rome. C’est un tome inaugural, qui plante le décor, présente personnages et peuples qui vont ensuite s’affronter. Il se laisse lire, mais il manque encore du souffle à cette aventure historique, qui va ensuite déboucher sur un bouleversement majeur pour la Gaule. Le dessin est lisible, mais je ne l’ai pas trouvé excellent. Et la colorisation tranchée manque cruellement de nuances. Je reste pour le moment sur ma faim. Ça se laisse lire, sans plus. A voir ce que la suite donnera. Note réelle 2,5/5.
Les Etoiles de l'Histoire
Des trois albums déjà parus dans cette série/collection, ce sont les deux premiers (sur Brigitte Bardot et sur Marilyn Monroe) que j’ai d’abord eu l’occasion de lire. C’est vraiment dommage, car celui qui m’intéressait le plus était plutôt celui consacré à Charlie Chaplin. La principale surprise vient du dessin de Christian Paty, qui use d’un trait semi caricatural, qui est plutôt agréable. Cela donne quelques touches d’humour et aère un récit que j’ai par ailleurs trouvé ampoulé à plusieurs reprises. En effet, Swyssen accentue trop certains passages, certaines allusions, au moment de la jeunesse de ces « stars », comme des clins d’œil à ce qu’elles seront plus tard. Comme si le futur prédéterminait systématiquement leur passé. Concernant l’opus consacré à Bardot, j’ai trouvé maladroit et lourdingue le fait que celle-ci, lorsqu’elle parle à ou de quelqu’un de connu (c’est-à-dire la quasi-totalité des personnages – et ils sont nombreux !) apparaissant auprès d’elle à partir du moment où elle met les pieds sur son premier plateau de cinéma, utilise nom et prénom. Cela facilite peut-être le travail de « reconnaissance » du lecteur, mais ça fait quand même artificiel. Si Bardot garde quelques fêlures, elle apparait surtout ici comme une grande frivole. Qu’elle couche avec tout le gratin people m’importe peu, mais elle n’est ici (sans doute dans la réalité aussi, tant Swyssen cherche à coller à celle-ci – et a dû donner des gages j’imagine pour obtenir la collaboration de BB) qu’inconséquence, vacuité. Sa filmographie me parait indigente (affaire de goût peut-être), et sa personnalité creuse. Ses multiples jérémiades contre les paparazzi sont justifiées en soi, mais elles perdent de leur pertinence quand on voit que c’est grâce à eux que cette « starlette » s’est fait connaitre, et a bâti sa popularité – ce qui lui a ensuite ouvert les portes de certains studios, et de certaines chambres. Quant à sa proximité avec certaines thèses nauséabondes du FN, la présentation « pudique » et franchement euphémique qui en est donnée ici me gêne. Bref, le personnage ne m’intéresse pas. J’aurais un peu plus – à peine en fait – d’intérêt pour Monroe, mais la présentation de son enfance, qui a été quand même bien plus dure que celle, prout prout et bourgeoise de BB relève quand même le plat, et éclaire bien la personnalité tourmentée de la future « star ». Le personnage est donc en soi plus profond et intéressant, et la lecture de cet album s’est révélée plus plaisante que celui de BB. Et finalement, j’ai pu mettre la main sur le Charlie Chaplin, de loin celui qui m’attirait le plus. Le dessinateur a changé (je préférais le trait de Paty à celui de Bazile, mais il est lisible). L’album est assez déséquilibré, consacrant presque la moitié à l’enfance et à la « formation », jusqu’au départ aux Etats-Unis. Mais ça n’est pas plus mal, puisque c’est la partie la moins connue de la vie de ce génie, et c’est aussi celle qui explique ses futures idées politiques, et son personnage emblématique de Charlot. La partie américaine est parfois expédiée, mais c’est moins grave. L’album reste intéressant en tout cas. Au final, 2/5 pour Bardot ; 2,5/5 pour Monroe, et 3,5/5 pour Chaplin. J’arrondis aux trois étoiles.
Le Réveil du Tigre
Un western crépusculaire. Pour le genre, mais aussi pour Chen Long, qui règle ici ses comptes et « passe la main », en passant de vie à trépas. Le dessin de Taduc a gagné en maturité depuis Chinaman, et j’ai trouvé ici la colorisation meilleure. Le rendu est plutôt chouette, que ce soit pour les décors ou les personnages. L’intrigue de Le Tendre se laisse lire agréablement. Connaître Chinaman permet de mieux saisir certaines allusions et d’apprécier l’évolution de Chen Long, une vingtaine d’années après les événements de la série mère (ce qui a permis à Le Tendre de faire jouer un rôle clé à son fils). Mais l’album peut aussi se lire comme un one-shot (des flash-backs et quelques dialogues donnent suffisamment de clés de lecture. Même si ça hache parfois le récit, et si c’est un peu artificiel. Car il y a quelques longueurs dans ce récit, qui « réveille le tigre » pour son dernier combat. Dernier combat pour lequel Le Tendre use de facilités : comment Chen Long peut-il résister, se déplacer et se battre aussi longtemps avec une balle dans le ventre ? Il avait déjà été extrêmement efficace au milieu de l’album pour éliminer à lui tout seul une dizaine de truands (pas mal pour un type « rouillé », qui sort tout juste des vapeurs d’opium et n’a plus tiré ou combattu visiblement depuis pas mal de temps !). Bon, sinon, la personnalité « asiatique » du héros finissant mise à part, c’est un western très classique, à la trame linéaire : les amateurs du genre qui ne cherchent pas la surprise y trouveront leur compte, c’est du classique bien fait (malgré les quelques bémols pointés plus haut). Le Tendre bonifie un peu son récit par un scénario et des dialogues critiquant le racisme (anti Asiatiques ou anti Noirs) et le capitalisme rapace des exploitants de pétrole. Note réelle 3,5/5.
La Revanche de Bane
Un peu vieillot, mais très cohérent, avec un univers solidement charpenté - Ce tome contient Vengeance of Bane (1993) et la minisérie en 4 épisodes Bane of the Demon (1998). La vengeance de Bane (Scénario de Chuck Dixon, dessins de Graham Nolan, encrage d'Eduardo Barreto) - En 1993, Bane casse la colonne vertébrale de Batman. Ces histoires ont été rééditées dans Knightfall et suivants (à l'occasion du film The Dark Knight rises). En parallèle paraît ce numéro spécial qui raconte l'enfance de Bane dans une prison, jusqu'à sa première rencontre avec Batman à Gotham. Minisérie Bane (scénario de Chuck Dixon, dessins de Graham Nolan, encrage de Tom Palmer) - Bane a surmonté sa dépendance à la drogue qui lui donnait une force surhumaine, appelée Venom. Il décide de partir à la recherche de l'identité de son père. Après un bref passage par la prison de Santa Prisca, la piste des indices le ballade de Rome à Singapour, en passant par Madrid, Sarajevo, Aden, Okhost, Lusaka et Kota Kinabalu (tout ça en 1 seule page). Enfin à Singapour, il met la main sur Jean-Paul Aumont qu'il se met à torturer pour extraire des informations. Au même moment Talia al Ghul investit l'immeuble avec des hommes de main de son père à la recherche d'un incunable dans la collection d'Aumont. Dans les années 1990, Dennis O'Neil est le responsable éditorial de groupe des séries affiliées au personnage de Batman. Non seulement il coordonne les séries entre elles, mais aussi il s'assure de la cohérence de l'univers partagé spécifique au personnage. Il conçoit également des superstructures narratives qui ont fait date dans l'histoire du personnage : Knightfall, Contagion (1996), Legacy (1996), Cataclysm (1998), No man's land (1999). C'est lui qui assure une vision à moyen terme des personnages les plus significatifs et les plus structurants. C'est en partie grâce à lui que ces récits résistent à l'épreuve du temps et restent lisibles. L'enfance de Bane se déroule dans une prison sur l'île fictive de Santa Prisca qui est apparu pour la première fois dans la série The Question, écrite par O'Neil. Bane s'injecte une drogue pour décupler ses forces, appelée Venom et créée par O'Neil dans une histoire de Batman (Venom). En replongeant dans ces histoires, ou en les découvrant, le lecteur évolue dans un monde fortement structuré, même si ces éléments ne constituent pas l'intérêt principal du récit. Quant au contenu proprement dit, Chuck Dixon privilégie toujours l'action et une histoire facile à suivre. L'enfance de Bane est dénuée de tout réalisme, toute vraisemblance et toute plausibilité. Mais au final, il se dégage un léger parfum de tragédie virile assez séduisant. Comme par hasard, pendant ses pires cauchemars, Bane s'imagine en proie à une horreur indicible qui a la forme d'une chauve-souris. Bane est doué d'une force de volonté hors du commun, titanesque à ce niveau là qui fait de lui un autodidacte exceptionnel. Comme par hasard, la prison où il est détenu dispose d'une bibliothèque recelant des ouvrages didactiques sur des langues étrangères parlées un millier d'individus. Dixon s'amuse aussi un peu en faisant de Bane, l'antithèse de Doc Savage. Comme lui il est autodidacte, comme lui il représente la perfection de la performance physique, comme lui il est entouré par une bande de cinq spécialistes. La minisérie qui suit reprend le même schéma : de l'action, des coïncidences impossibles (Bane et Talia au même moment et au même endroit). Bane est plus viril que jamais, et certainement plus noble puisqu'il est maintenant sevré. Chuck Dixon en fait le successeur de Batman auprès de Talia al Ghul, avec l'ombre paternelle très présente. Ce récit simple et rapide parfait l'intégration de Bane au sein de la mythologie de Batman. Le lecteur découvre petit à petit les deux ou trois ressorts psychologiques de Bane. Cette construction est rudimentaire, mais bien conçue et solide ; elle sera reprise en l'état par Gail Simone quand elle intègrera le personnage aux Secret Six. Comme Chuck Dixon, Graham Nolan a réalisé beaucoup d'épisodes de Batman à cette époque. Il a un style relativement réaliste qui semble un amalgame entre Jim Aparo et Joe Kubert. Le résultat se laisse lire sans avoir à se forcer. La densité narrative visuelle n'est pas très élevée. Il y a une moyenne de quatre cases par page. Les visages des personnages arborent des expressions très marquées, pour ne pas dire exagérées. Les décors sont présents assez régulièrement, plus que dans des planches de Jim Aparo par exemple. Le niveau de violence est assez élevé (comme en général dans les comics), mais sans être très graphique. Les illustrations sont à l'image du scénario : directe, sans effet de manche, sans sophistication. Ce tome propose une plongée dans le passé d'un ennemi significatif de Batman (tout en étant assez récent). Il s'agit d'histoire qui se lisent vite et qui viennent apporter des précisions dans la continuité et les origines du personnage de Bane. S'il n'y a pas de quoi fouetter un chat, il ne s'agit pas non plus d'une lecture fastidieuse.
Phase finale
El Diablo a déjà participé à quelques séries dynamiques, et celle-ci l’est, assurément ! C’est même sa force, et sa faiblesse, de miser tout sur le rythme, l’action. Ça fuse, ça pète, sa dézingue à tout va. On ne s’ennuie pas. El Diablo mélange ici les genres, en mélangeant les vampires (l’histoire de notre héroïne vampire n’est pas sans rappeler celle de Dracula), les invasions extra-terrestres (on pense à « La guerre des mondes » de Wells). Du fantastique donc, pas mal de Science-Fiction, dans un univers apocalyptique. Et un personnage survivaliste un peu dingue, possédant assurance et arsenal de folie ! Le dessin de Baudy est fluide et dynamique (mais pas très fouillé je trouve). En tout cas il s’accorde bien avec le scénario d’El Diablo. Je ne sais pas où l’histoire va nous emmener par la suite. Pour le moment, je reste un peu sur ma faim. Il y a des passages amusants, c’est très rythmé, mais c’est une lecture détente/défouloir qui ne m’a pas encore totalement convaincu.
Des éclats de diamant
J'avais bien apprécié mon premier ouvrage lu de Nuria Tamarit, Toubab. L'autrice quitte l'Afrique pour revenir dans un environnement classique d'une bande de copines qui se retrouvent dans un club de basket. Toutefois la thématique principale reste la découverte. Ce n'est pas la découverte d'une autre culture comme dans Toubab mais surtout la découverte de son corps à l'adolescence dans une transformation physique et mentale de la féminité. Cela s'adresse en premier lieu à un public ado fille (vers 12-14ans) qui découvre le regard sexué des garçons. J'ai une petite réserve car Martina semble être plus âgée puisqu'elle sort avec un garçon qui pilote déjà une moto. Le scénario est découpé comme les différents temps d'un match de basket. Cela donne une suite de saynètes rapides. De nombreuse scènes intimes se passent sous les douches. L'autrice réussit dans ces moments à éviter voyeurisme malsain pour garder une ambiance d'hygiène et d'intimité féminine. Il fait accepter le graphisme si particulier de Nuria avec ses grands personnages un peu plats et qui me font penser à un théâtre de marionnettes. Cela va avec une mise en couleur très vive presque criarde que j'ai bien apprivoisée. Un graphisme qui fait pont entre le monde de l'enfance et celui des adultes comme le positionnement de la série. Je ne suis pas du tout la cible mais j' apprécie le travail de cette autrice. Un bon 3
Waterlose
C'est ma première incursion dans l'univers de Karibou, auteur tant vanté sur le site. Cette lecture m'a laissé perplexe. L'idée de caricaturer une figure première du roman national dans un contexte bien absurde est sympathique. Comme je ne suis pas un admirateur forcené de Napoléon cela ne me choque pas. Le souci est qu'une fois le mécanisme de décalage entre un texte plutôt élaboré et le réel de la situation historique bien assimilé les gags deviennent un peu prévisibles et répétitifs. J'ai même trouvé certaines thématiques fils rouges comme l'homosexualité entre Lowe et Bonaparte ou ses tentatives d'évasions un peu lourdes après un ou deux gags. Cela fait sourire au premier jet mais cela donne une impression de redit ensuite. Le graphisme est minimaliste ce qui convient bien à ce type d'humour. J'ai apprécié la bichromie rose/noire qui colle bien avec l'esprit de la série. Le dessin bien que figé( volontairement) reste élégant. Le texte n'est jamais vulgaire mais ne m'a jamais vraiment conquis. Un 3 sans plus.
Cyberpunk 2077 - Tu as ma parole
Sans aucun doute le meilleur des albums de la licence Cyberpunk 2077 que j'ai lus, sa fin en demi-teinte m'empêche toutefois de mettre une meilleure note. Il s'agit d'une histoire complexe et dense qui donne l'impression d'être bien plus longue que celle de Cyberpunk 2077 - Trauma Team alors qu'elles comprennent le même nombre de pages. Elle se paie même le luxe de faire apparaitre quelques lieux et personnages rencontrés dans le jeu vidéo. Cela commence par l'embauche d'un petit groupe de mercenaires pour une mission donnée par un chef des Valentinos. Mais ce n'est que l'entame d'une histoire plus dramatique qui amènera un autre personnage à revenir à Night City pour régler dans le sang des comptes depuis longtemps oubliés. Une histoire de sang, de famille et de trahison. Graphiquement, c'est du boulot correct. Les personnages sont réussis, les décors plus basiques mais ils tiennent la route, les couleurs sont cyberpunk à souhait, et la mise en scène est très bonne. L'histoire m'a beaucoup plu par sa densité. On passe des Badlands au coeur de la ville, d'histoires de gangs, de corpos et de solos, à des histoires de famille, et des souvenirs des années 2040 au monde encore plus pourri de 2077. Il y a pas mal de dialogues et ils fonctionnent bien, ainsi que quelques retournements de situation inattendus. Et il y a tout ce mystère autour des motivations de l'héroïne et de ce qui a causé tout cela, qui tient autant le lecteur en haleine que son parcours implacable et sanglant. Dommage du coup que la révélation finale soit un peu bancale puisque son explication des comportements de deux principaux protagonistes, le moteur même de l'intrigue, peine à convaincre, ainsi que la fin soit un peu trop amère comme s'il fallait forcément rappeler que rien ne finit jamais bien à Night City.
Cyberpunk 2077 - Trauma Team
Deuxième comics de la licence Cyberpunk 2077 que je lis, celui-ci a pour héroïne une médic de la Trauma Team et la met en scène dans une situation terrible où ses convictions de médecin seront confrontées à la cynique réalité d'un monde gouverné par les corpos. Toute l'histoire se déroule en une longue scène d'action ponctuée de multiples flashback. Pas vraiment mon style narratif préféré, d'autant plus que certains passages m'ont un peu fait douter de leur ordre chronologique. Graphiquement, c'est du bon boulot même si les personnages en uniforme ou en tenue de cyberpunks survitaminés sont un peu récurrents ce qui empêche de vraiment s'extasier. L'histoire non plus n'est pas épatante. Pour qui connait l'univers Cyberpunk, elle ne surprend pas, à part peut-être de découvrir que l'héroïne ne savait pas encore à son âge dans quel monde elle vivait. Mais elle tient tout de même la route et on suit les hésitations psychologiques de cette médecin qui ne sait plus dans quel sens elle doit agir, avec un doute jusqu'à la fin sur le choix qu'elle va faire. Qui plus est, malgré son grand nombre de pages, l'album se lit très vite car il est composé de beaucoup d'action dans une mise en scène très aérée et de courts dialogues. Mais ça reste toutefois une lecture plutôt plaisante, bien plus que Cyberpunk 2077 - Ta voix et bien plus jolie aussi, et c'est une plongée plutôt correcte dans le monde de Night City pour qui ne le connait pas déjà bien.