Les derniers avis (48179 avis)

Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Rose
Rose

Cette série est étrange, et je ne dis pas ça seulement parce que c'est une série fantastique. C'est surtout qu'elle oscille en permanence entre diverses histoires principales qui se croisent, dans une histoire de fantômes. Difficile de décrire la série dans son ensemble, mais tout est articulé autour du personnage de Rose, jeune femme dont le père vient de mourir et qui peut sortir de son corps et parler aux fantômes. C'est assez lent dans le récit bien que les trois tomes embrassent une histoire assez touffue au final. Il y a des questions de famille, d'entreprises pharmaceutique méchante (référence à peine dissimulée du scandale du médiator), de sorcière, de lieux hantés... Mine de rien la densité des sujets est importante, même si je dois dire qu'au sortir du tome 2 je m'attendais à ce que toutes les résolutions ne soient pas satisfaisantes. Ce qui a effectivement été le cas, puisque l'enquête principale n'est pas le point final du récit, étrangement, avec une façon un peu molle de conclure cet arc narratif. Dans l'ensemble c'est une série qui exploite l'idée des fantômes d'une manière originale, en effet, mais pas forcément extraordinaire non plus. A mon goût, ça manque de développement au vu de tout ce qui est présent et des nombreuses thématiques non entièrement développées. Une bonne série mais étrange, vraiment étrange. Elle a une atmosphère unique et se tient, même si je ne la trouve pas formidablement bien.

03/10/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Lateef - Afghan chez les Cohen
Lateef - Afghan chez les Cohen

2.5 Un documentaire qui raconte la vraie histoire d'un réfugié afghan qui a fini ado à Paris dans une famille de juive venue de Tunisie. La première partie montre la vie quotidienne de Lateef dans son nouvel environnement et c'est pas très captivant de le voir faire la fête avec sa famille d'accueil et ses nouveaux copains, mais au moins c'est sympathique de voir qu'il est capable d'être heureux après tout ce qu'il a vécu. Ensuite, on va voir comment il est passé de l'Afghanistan à la France avec tous les dangers que cela comporte. Il ne faut pas s'attendre à un truc qui creuse le sujet en profondeur comme ''L'Odyssée d'Hakim''. Sur une page on voit les problèmes du voyage, la page suivant Lateef est dans un autre pays, la page d'après on voit un autre problème et ensuite deux-trois cases plus loin il est dans un autre pays, etc et etc....La partie la plus intéressante est lorsque notre pauvre Lateef doit se faire reconnaitre comme réfugié mineur et bonne chance pour faire ça rapidement devant l'administration française qui bien sur prends ses décisions de manière arbitraire. Au final, ça se laisse lire et le dessin est sympa, mais ayant déjà lu d'autres bandes dessinés sur le sujets des migrants, je n'ai pas appris grand chose en dehors de ce qui touche les mineurs, le documentaire portant pour une fois sur un ado et non un adulte. C'est un album intéressant si on veut un résumé rapide sur ce qui vit ses humains qui traversent des pays et des pays pour arriver à leur destination, mais si on n'a pas peur de grosses lectures, je conseil plus la lecture de L'Odyssée d'Hakim qui est vraiment la meilleur série sur le sujet.

02/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Mythe de l’ossuaire - Des milliers de plumes noires
Le Mythe de l’ossuaire - Des milliers de plumes noires

Je découvre en mettant cet avis que l’album fait partie d’un édifice plus vaste, dont il est la deuxième pierre. Je n’ai pas lu le précédent album, mais chacun semble pouvoir se lire indépendamment. Du moins, si j’en crois Mac Arthur le premier n’éclaire pas forcément l’intrigue de celui-ci. Car c’est un peu le reproche que je peux faire à cet album, si la lecture n’est jamais déplaisante ou ennuyeuse, j’en suis sorti en me demandant où Lemire voulait en venir. De la même façon – mais peut-être ne suis-je pas suffisamment connaisseur de l’auteur – je n’ai pas forcément retrouvé la patte de Lovecraft, pourtant visiblement revendiquée, si ce n’est une certaine ambiance morbide et angoissante, et la menace latente de « monstres » encore mal identifiés. Un fin mot de l’histoire obscur donc, ce qui entraine un peu de frustration (en particulier autour de la « disparition » de l’une des héroïnes). Mais cela dit la lecture n’est pas désagréable. Les différents lieux /époques (le passé durant l’enfance des deux héroïnes, le présent pas mal d’années plus tard, et un monde parallèle illustrant l’univers fantasy d’un livre que les deux adolescentes étaient en train d’inventer/écrire) s’imbriquent assez bien, les allers-retours entre ces moments ne hachent pas trop le récit. Mise en page et narration, mais aussi le dessin, sont aussi pour beaucoup dans le côté fluide de la lecture (qui est assez rapide, car il n’y a pas beaucoup de texte). Une lecture plaisante donc, très noire, mais qui laisse pas mal de choses en suspens.

02/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Une insatiable envie de douceur - Enquête sur le sucre
Une insatiable envie de douceur - Enquête sur le sucre

Une insatiable envie de douceur est une BD documentaire consacrée au sucre : son histoire dans la civilisation humaine, ses effets sur le corps et la santé, et sa place dans nos sociétés actuelles. Réalisée par Fiammetta Ghedini, chercheuse et dessinatrice, elle met en scène son propre parcours de recherche et ses voyages pour approfondir le sujet. C'est un thème intéressant. À l'image d'un album comme Cigarettes - Le Dossier sans filtre, on y apprend de nombreux éléments instructifs : l'introduction relativement récente du sucre dans notre consommation quotidienne à l'échelle de l'Histoire, ses effets sur le corps humain comparables à ceux d'une drogue, son impact sur la civilisation humaine et son omniprésence actuelle. Et comme pour le tabac, on retrouve le poids des lobbys qui l'imposent au monde tout en étouffant les études sur ses effets nocifs. L'autrice rencontre ainsi des scientifiques et des médecins, se rend dans une région de production de betteraves et visite une usine sucrière, ou encore voyage à Saint-Domingue pour observer la culture et l'exploitation de la canne à sucre. Elle aborde donc de multiples facettes du sujet, toutes très instructives. Cependant, l'ensemble souffre d'un manque de structure et de maîtrise narrative. Le dessin, bien que fonctionnel, reste faible techniquement et peu engageant, tandis que le lettrage très manuscrit complique parfois la lecture. La mise en scène et la succession des chapitres paraissent improvisées, se contentant de suivre le cheminement de l'autrice sans véritable effort de construction ni de clarté dans le message. Elle insiste par ailleurs trop sur sa propre mise en scène, multipliant les passages anecdotiques et autobiographiques qui parasitent le documentaire et donnent une impression d'ego envahissant. Le même problème se retrouve dans la présentation de certaines personnes interrogées : elle ajoute des détails inutiles sur leurs origines ou leur parcours, qui n'apportent rien à la compréhension du sujet. On a l'impression que l'autrice hésite entre réaliser un roman graphique et livrer un véritable documentaire. Rien de cela n'est rédhibitoire, mais cela brouille le propos et rend la lecture moins fluide. Les informations essentielles sont bien présentes, mais elles se trouvent diluées dans un excès de mise en scène qui alourdit l'ensemble. Au final, une BD riche en informations mais affaiblie par une narration trop éclatée, qui laisse un goût à la fois instructif et brouillon.

02/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Bienvenue à Pandemonia
Bienvenue à Pandemonia

J’aime bien ce que nous propose ces deux auteurs argentins d’habitude, c’est donc avec plaisir et envie que je me suis plongé dans cet album. Au final, la lecture a été très plaisante, mais elle laisse un petit goût d’inachevé. D’abord parce que, comme Ro, j’aurais très bien vu le récit se poursuivre, pour voir comment notre bonimenteur aux airs de télévangéliste allait, grâce à son bagout et ses techniques managériales offensives, modifier le fonctionnement des enfers, ici présentés comme un monde parallèle, régi par les lois capitalistes. Autre frustration, au vu des premières pages, et de la personnalité clivante du héros – avec son sourire carnassier et forcé que l’on a envie de claquer (en tout cas pour moi c’est une tête à claque) – je m’imaginais une histoire plus caustique, où l’humour noir corrosif ferait davantage d’étincelles. Mais bon, si j’en attendais un peu plus – ou autre chose, je ne sais pas – c’est quand même une lecture très sympathique. Il est amusant de voir l’esprit capitaliste dominer les enfers, l’intrigue pouvant aussi se lire comme une transposition de certaines luttes sociales. Et puis, malgré ce que j’ai écrit plus haut, il y a quand même de l’humour – dans certaines réparties et le comportement du héros, mais aussi dans la description des différentes « formules » proposées aux condamnés aux enfers. Le dessin d’Ippoliti est lui aussi plaisant et fluide, même si la colorisation informatique lisse trop les détails et donne un rendu un peu trop artificiel. Une lecture recommandée en tout cas.

02/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Paradoxe de l'abondance
Le Paradoxe de l'abondance

Deuxième album documentaire signé par Hugo Clément et Vincent Ravalec, et illustré par Dominique Mermoux après Le Théorème du vaquita, cette BD aborde cette fois l'urgence écologique à travers le prisme de la surexploitation agricole et de l'érosion des sols. Structurée en courts chapitres, elle alterne enquêtes de terrain, témoignages et exposés documentaires. Le dessin, coloré et efficace, crée une ambiance visuelle engageante, même s'il sert souvent davantage de support illustratif que de véritable récit en bande dessinée. C'est un travail documentaire utile et d'intérêt public, mais fragilisé par plusieurs faiblesses : un ton manichéen, des généralisations rapides, des conclusions hâtives et un manque de nuances. La structure en chapitres se révèle aussi un peu confuse, avec une construction pas toujours claire et quelques redites. L'ouvrage privilégie parfois le spectaculaire et l'émotionnel au détriment de la cohérence et de la profondeur de l'analyse. Certains sujets sont abordés trop superficiellement, là où j'avais trouvé des analyses bien plus abouties et agréables à lire dans des ouvrages comme Sous Terre ou Algues vertes - L'Histoire interdite. Quelques passages tombent aussi dans l'excès documentaire, accumulant données et chiffres sans réelle mise en scène, ce qui les rend un peu indigestes, voire laborieux à parcourir. Il s'attarde aussi étrangement sur des sujets qui paraissent moins cruciaux comme ces nombreuses pages sur le choix de vaches spécifiques pour obtenir un bon fromage de terroir. Et à plusieurs moments, dont notamment la conclusion, on a l'impression de lire un tract politique au ton simpliste et univoque. En définitive, c'est une lecture imparfaite mais stimulante, qui suscite à la fois intérêt et agacement. Si l'ouvrage prêche souvent des convaincus dont je fais partie, il peut aussi irriter par le ton légèrement condescendant de sa narration. Il a toutefois le mérite de vulgariser des enjeux essentiels et de sensibiliser un large public, à condition de l'aborder avec un regard critique.

02/10/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Habemus Bastard
Habemus Bastard

Je découvre Jacky Schwartzmann avec cette série et je ne sais pas trop quoi penser. L'humour fonctionne bien et on ne s'ennuie pas, mais en même temps le scénario n'est pas des plus originaux et il est un peu trop léger. Le plus gros défaut selon moi est qu'il y a un peu trop de facilités dans le scénario. Je comprends que cette série a un côté satirique et que c'est pour rire que notre bandit se fait facilement passer pour un prêtre, mais cela m'a semblé trop gros et peu crédible. Il y a aussi d'autres moments où je trouvais que ça devenait un peu trop gros pour que j'accepte tout ce qui arrive au personnage principal sans me poser des questions. Sinon, j'ai bien aimé le dessin qui est dynamique et expressif comme je l'aime. Sylvain Vallée continue d'être une valeur sûre lorsqu'il s'agit d'un dessin réaliste de qualité.

01/10/2025 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
Couverture de la série Tough - L'Héritier du dragon
Tough - L'Héritier du dragon

Je ne connaissais pas la série mère (Tough), mais cela n'a pas l'air d'être dérangeant pour attaquer ce nouveau cycle avec un nouveau personnage : Ryusei. Mais par contre on reste dans la baston. BAM ! Car oui, ça envoie de la mornifle et du steak de phalanges ! Ryusei qui se pensait invincible, va tomber sur (beaucoup) plus fort que lui en enquêtant sur son père qu'il aimerait bien retrouver. L'occasion d'apprendre une nouvelle technique martiale auprès d'un nouveau mentor, le frère de son père. Bon, ba oui, on est dans le manga bien bourrin, mais qui donne dans le bien fait. Le dessin est plutôt soigné et les séquences de combat bien rendues. Après, faut aimer, moi c'est pas plus que ça ma came, même si ça fait le taff.

01/10/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Avaler la lune
Avaler la lune

tome 2 : la forêt Changement de décor pour le second épisode de ce triptyque de SF atypique : désormais, la quasi-totalité du récit se déroule sur la surface lunaire, dans la forêt artificielle édifiée par Aleksander, l’ingénieur controversé de l’équipe, le but étant de préserver la vie sur Terre menacée d’extinction en produisant suffisamment d’énergie pour alimenter des dépollueurs. Ce deuxième volet d’« Avaler la Lune » permet aux auteurs de développer leur univers singulier, avec une profusion d’éléments scénaristiques innovants et de trouvailles graphiques. Nous avions déjà fait connaissance l’exotérus dans le tome 1, cette drôle de machine qui permet de se déplacer très facilement dans un environnement hostile tout en restant à l’abri dans un aquarium. Cette fois, c’est dans cette fameuse forêt lunaire que les personnages vont évoluer, une forêt capable de se développer très vite grâce à une « super plante » modifiée à partir de corail, d’algues et de lichen. Les humains qui n’ont vécu que sur la Lune sont quant à eux très différents de l’espèce terrestre. Ce sont littéralement des mutants, des géants aux membres surdimensionnés dont le visage est envahi partiellement par le corail dont ils se nourrissent… La coutume veut que quand ils sentent l’heure de leur mort approcher, ils « se plantent » dans la terre pour entamer une seconde vie en fusionnant avec le « végétal » lunaire, favorisant ainsi l’érection des dômes protecteurs… Visuellement, c’est assez bluffant. Lucie Castel a créé un vocabulaire visuel en s’appuyant sur la beauté poétique des coraux pour laisser libre cours à son imagination et créer sa jungle sélénite. On reste admiratif devant cette infinité de formes associées à des couleurs recherchées, que seuls permettent les outils numériques, pour un résultat très moderne, tout à fait étonnant. Léger bémol à cela, la lisibilité du récit souffre de quelques inconvénients liés à un trait un rien minimaliste : des tonalités parfois un peu sombres qui maltraitent l’œil pour distinguer certains détails, des visages un peu sommaires qui compliquent parfois la reconnaissance des personnages, et un découpage des scènes d’action pas toujours très fluide. Quant au scénario, s’il reste cohérent, il aurait peut-être mérité d’être élagué. Certaines digressions et dialogues n’apportent pas grand-chose à l’histoire, à moins d’accepter l’adjonction d’une dose de psychologie (cf. les rapports tendus entre Agafia et sa mère Paloma) dans ce récit d’aventure sur fond de catastrophe écologique. Malgré tout, Grégory Jarry et Robin Cousin ont su insuffler suffisamment de tension dans la narration pour nous donner envie de découvrir le dernier volet, prévue l’an prochain, ce qui permettra de se faire une idée définitive. tome 1 : l'ascenseur Premier volet d’une trilogie de science-fiction, cette bande dessinée constitue une bonne surprise. Très en phase avec notre réalité terrestre actuelle, elle a pour thème central l’extinction de la vie sur notre planète bleue. A l’heure où une poignée de milliardaires à la tête de multinationales sont en train de s’accaparer les ressources et décider du sort de l’humanité, sans concertation et sans égard pour les populations, le sujet du livre, qui évoque cette question, est donc plus que sérieux. Pour concevoir ce récit, Grégory Jarry s’est inspiré notamment d’un projet évoqué à maintes reprises par les plus rêveurs des scientifiques : un ascenseur spatial entre la Terre et la Lune. Un projet fou repris par la NASA mais dont on ne sait vraiment s’il verra le jour ni sous quelle forme. Quant aux circonstances de sa construction dans le récit, elles étaient liées au projet dément de provoquer l’effondrement de la vie terrestre, prix à payer pour implanter un puissant générateur d’énergie propre et infinie sur la surface lunaire. C’est ainsi que l’on va suivre la jeune Agafia dans sa mission consistant à terminer ce que son père, décédé accidentellement, avait entrepris : rejoindre la Lune à l’aide de l’ascenseur spatial. Seule sur une terre rongée par les pluies acides, elle communique avec sa mère immergée dans un plasma qui la maintient en vie depuis 500 ans, et on va la voir se déplacer dans un exotérus, un drôle d’engin insectoïde. C'est dans celui-ci qu'elle a retrouvé la dépouille de son père et qu'elle utilise désormais pour sa mission. Quelque peu complexe, le scénario est toutefois intrigant, oscillant à coup de flashbacks entre deux temporalités différentes, ce qui ne fera que renforcer le mystère : mais pour quelle raison les instigateurs du projet (à l’exception de la mère d’Agafia) semblent-ils quasiment tous avoir disparu dans des conditions obscures ? Jarry a développé un univers cohérent en extrapolant les technologies actuelles, avec des personnages bien structurés, même si ce tome ne permet pas d’être encore totalement familiarisé avec eux. Le trait nerveux et minimaliste de Lucie Castel, plaisant par son côté peu académique, est rehaussé par le travail sur la couleur de Robin Cousin. Les choix chromatiques permettent de poser des ambiances variées. Plus sombres, un rien fluo ou désaturées selon les passages, les tonalités suggèrent une atmosphère artificielle voire menaçante dans ce contexte où la biodiversité a totalement disparu de la planète. Pour se faire une idée définitive, il faudra sans doute attendre de découvrir la suite (le tome 2 doit paraître fin août), mais force est de reconnaître que les auteurs sont parvenus à nous mettre en appétit et à susciter notre curiosité avec ce premier tome.

12/07/2025 (MAJ le 30/09/2025) (modifier)
Couverture de la série Le Rêve du papillon
Le Rêve du papillon

Une série tout public, qui plaira surtout à un jeune lectorat, ou à des adolescents je pense. Il y a dans l’histoire et dans le dessin des choses qui font penser à Miyazaki (l’aspect onirique, un air de manga pour certains visages, l’héroïne Tutu en tête, le chat canalisant l’héroïne), mais j’ai aussi songé au beau film de Prévert et Grimaud « Le roi et l’oiseau ». Ce qui renvoie à un jeune lectorat, c’est aussi le fait que la plupart des situations dangereuses, tous les aspects de la dictature du mystérieux empereur sont le plus souvent désamorcés par les dialogues (parfois un peu gentillets – sans tomber dans la guimauve non plus) ou par une retombée de tension brutale. La conclusion du quatrième tome est à cet égard symbolique, puisque les happy end s’enchaînent, alors que Tutu mène une révolution là encore dans une relative douceur. L’intrigue, certains décors (les usines et l’exploitation des hamsters), certains personnages (les lapins espions par exemple) permettent d’intéresser les lecteurs sur la durée, alors même qu’il y a quand même des longueurs (dans le troisième tome en particulier). Inégal, des longueurs, mais une série que certains jeunes lecteurs peuvent tout à fait bien aimer. En ce qui me concerne, c’est sympathique, mais sans plus.

30/09/2025 (modifier)