Sauf rarissime exception, même lorsque David Snug me propose quelque chose de très moyen, je suis toujours indulgent avec lui, tant j’apprécie la fraicheur de ses albums, très loin du main stream (dans le fond et dans la forme des propos).
Si, comme à son habitude, on a droit ici à quelque chose d’autobiographique, avec pas mal de critiques sur les études sans « débouché » et le refus du salariat, cet album est centré sur la musique. Plutôt les musiques, auxquelles s’est frotté notre auteur anar/grunge/punk, jusqu’à trouver « sa voie » et former son groupe (très loin des sentiers battus forcément).
Au milieu des coups de gueules et du franc parler habituels, Snug n’oublie pas là encore de glisser de l’humour, de l’auto-dérision, qui rendent vivantes ses saillies.
Un album sympathique, qui plaira aux amateurs de l’auteur.
Je retrouve Alicia Jaraba après son excellent Celle qui parle. Et cet album m'a moins convaicu.
Une BD qui nous plonge à la croisé des chemins d'un jeune couple. En effet, Aimée et Ulysse sont ensembles depuis des années, ces vacances en van aménagé semblent être la dernière chance pour recoller les morceaux. Un fossé s'est creusé, invisible, l'usure du temps, une communication difficile, les premiers doutes sur leurs attentes respectives sont des sujets qu'il va falloir aborder.
Une introspection (très bien l'analogie avec la plongée sous-marine) sous forme de road movie, où nos jeunes gens feront la rencontre d'un drôle de gugus qui aura un regard extérieur sur leur relation. Le récit reflète bien ce qui peut se passer dans une relation amoureuse en perte de vitesse, avec toujours cette envie de ne pas faire mal à l'autre. Mais doit-on sacrifier ses rêves pour l'être aimé ?
Une histoire dont on devine la fin inéluctable.
Je suis une fois de plus sous le charme du dessin d'Alicia Jaraba, son trait fluide et précis retranscrit les émotions.
Les couleurs sont lumineuses.
Du très bon boulot.
Une lecture où la tendresse transpire sur chaque planche, mais il m'a manqué une dose d'originalité.
J'ai démarré la lecture un peu septique. Et puis il faut bien avouer que ça fonctionne.
Le côté décalé mais normal des choses rend l'ensemble très cool. En particulier grâce à Fabienne, la grenouille et femme de notre héros, qui donne une saveur particulière à ce cocktail décalé, patiné de dessin pour enfant faussement naïf.
Sans ce côté créatif et légèrement loufoque, sur le fond rien de transcendant sur le scénario en lui même, parfois un peu top léger même si c'est fluide et plaisant à lire. D’où une note de 3/5.
Un album à lire pour son esthétique et l'intelligence du propos.
Dytar mêle avec brio les deux cultures avec de superbes trouvailles graphiques. Ça vaut sans souci la lecture, il m'a cependant manqué un peu d'émotion pour être transporté complètement par le récit. La fiction cède le pas au documentaire. Ça devient une caractéristique de Dytar, pas étonnant qu'il ait intitulé une de ses premières œuvres Le Sourire des Marionnettes : il y a un petit côté pantin qui s'agite (parfois en vain) dans ses personnages que l'auteur, en artisan doué, anime sous nos yeux, qui sursaute une dernière fois avant son " nomiquizpan ".
Avec Dytar, la vie ressemble souvent à un théâtre d'ombres, un brin désincarné, très cérébral, mais toujours intéressant et graphiquement épatant. Je n'ai pas vibré pour cet album, mais c'est un des livres de l'année malgré tout.
Si vous aimez les œuvres sur l'histoire des Mexicas, le roman" Azteca " de Jennings est à lire.
Note réelle : 3,5.
4/5 pour la réalisation, un bon 3/5 pour le plaisir éprouvé lors de la lecture.
On reste dans le même gros délire que pour Valhalla Hotel, avec des personnages bien allumés, une intrigue improbable, des gros flingues et des grosses caisses. Le second degré est de mise et l’humour lourdingue omniprésent.
Pour ceux qui n’auraient pas lu Valhalla Hotel, il vaut vraiment mieux commencer par là car ce second cycle est construit sur les bases du premier, et si les personnages ont évolué (10 ans se sont écoulé entre Valhalla Hotel et Valhalla Bunker) savoir d’où ils viennent et ce qui leur est arrivé précédemment est presqu’indispensable pour comprendre cette nouvelle intrigue.
Au niveau du dessin, Fabien Bedouel nous offre un travail conforme à nos espérances. C’est caricatural, expressif, coloré, explosif, dynamique, joyeux.
Pas de mauvaise surprise pour ce premier tome mais rien d’exceptionnel non plus. On est en pays de connaissance. Ceux qui ont kiffé Valhalla Hotel devraient apprécier ce nouvel opus. Les autres resteront à quai.
Pour ma part, j’aime bien… même si parfois c’est quand même bien lourdingue.
Petite mise à jour après lecture du tome 2 pour dire qu'il n'y avait pas besoin d'en faire une : c'est toujours aussi con lourdingue dynamique et jouissif. Pas de mauvaise surprise.
Delcourt continue sa collection d'albums à couverture rouge de biographies des dirigeants modernes controversés. Ici, il s'agit du dictateur chinois Xi Jinping.
Je connais un peu l'histoire moderne de la Chine, mais pas celle de son actuel président. Disons que j'ai beaucoup appris sur la vie de Xi, mais que son parcours ne m'a pas surpris : sa famille tombe en disgrâce sous Mao, les choses vont mieux s'arranger lorsque Deng Xiaoping prend le pouvoir et libéralise tout. Comme tout bon fils de révolutionnaire, Xi va profiter du népotisme et gravir les échelons un par un jusqu'à devenir le numéro un du parti communiste chinois. On voit aussi les problèmes de la Chine (corruptions généralisées, luttes de pouvoirs, pollutions) ainsi que les accomplissements de Xi depuis qu'il est au pouvoir. Ce qui frappe le plus est que la Chine semble revenir au temps de Mao avec Xi qui réussit à annuler plusieurs mesures de Deng, notamment le fait qu'on ne pouvait pas faire plus que deux membres de suites comme président de la Chine. Il faut dire aussi qu'il glorifie Mao et comme chef autoritaire qui se respecte il aime bien se tourner vers des figures du passé pour en faire des figures de propagande. On voit aussi que ces dernières années, la Chine n’est plus aussi invincible qu’elle veut paraitre avec les problèmes intérieurs qui s’acculent, mais le scénariste ne fait pas de pronostic pour le futur car cela peut se terminer autant en faveur qu’en défaveur pour Xi.
C'est bien résumé et clair la plupart du temps (l'organisation du pouvoir chinois est parfois un peu dur à comprendre vu qu'on ne suit que Xi, il y a donc des gens puissants qui semblent parfois sortir de nulle part), mais le tout manque quand même de dynamisme. Il faut dire que je ne suis pas un grand fan du dessin, mais au moins c'est lisible. Le sujet est passionnant, mais l'album en lui-même ne l'est pas trop. Un documentaire dont je recommande l'emprunt à la bibliothèque pour les fans de géopolitique.
L’histoire concoctée par Pelaez se laisse lire agréablement, même si elle n’est pas toujours facile à « cerner ». En effet, elle mélange et alterne différents « genres », commençant sur du roman graphique, avec cette petite fille qui, ayant perdu sa mère, se réfugie dans ses rêves, et commence à parler avec un épouvantail. Puis, peu à peu, le fantastique s’invite, en même temps que le polar, tout tournant autour de cet épouvantail.
C’est un peu déroutant, mais on s’y fait quand même au bout d’un moment, même si l’aspect polar semble un peu se greffer artificiellement (ça n’est pas la partie qui m’a le plus plu). C’est que la narration est assez fluide et plaisante, plutôt avare de mots, assez légère – dans tous les sens du terme.
Mais j’ai surtout aimé le dessin de Sénégas, lui aussi très léger. Parfois minimaliste, parfois fourmillant de détails (même si les décors sont souvent escamotés), avec un rendu proche de la gravure parfois. Un Noir et Blanc usant de hachures plus ou moins rageuses, j’ai bien apprécié ce travail, qui accompagne bien les êtres écorchés, les situations ambiguës, l’ambivalence de certains personnages.
Note réelle 3,5/5.
2.5
Une autre BD qui dénonce la violence faite aux femmes, un thème décidément à la mode ces temps-ci. Le fait que ce thème a déjà été abordé par d'autres auteurs fait en sorte que cela devient tout de même un peu dur de renouveler le thème et il y a la compétition avec les meilleurs œuvres du genre.
L'impression que j'ai eue en lisant l'album est que le scénario ne fait pas trop le poids contre d'autres bandes dessinées qui dénonçaient mieux la condition de la femme. Le scénario se lit trop vit et il est trop léger pour être mémorable. Le scénario est cousu de fil blanc et je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage principal.
C'est pas vraiment mauvais, ça se laisse lire, mais elle souffre de la comparaison avec des œuvres plus puissantes qui approfondissaient plus le sujet de la violence faite aux femmes. Là j'ai pratiquement eu l'impression d'avoir lu la première partie d'un scénario et qu'ensuite on passait direct à la fin. Le dessin est pas trop mal sans plus. Une BD qui ne sort pas du lot.
Des histoires de bras-cassés, de personnages loin de l'image glorieuse des héros, de rejetés, normalement ça me parle.
J'ai grandi avec l'univers du Krosmoz, je connais le lore et tout le toutim, normalement je devrais passer un bon moment (ou à la rigueur un petit moment nostalgique).
Dans les faits je n'ai pas été pleinement convaincue.
Déjà je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Trop simples, pas assez développés au delà de leur gimmick - et par là j'entends qu'iels sont tous résumé-e-s à leur aspect contradictoire. Un guerrier sanguinaire hématophobe, une soigneuse pacifiste et bonne enfant arrondissant ses fins de mois en tant que pole danseuse, un enutrof (peuple caractérisé par son avarice) prêchant une vision plus égalitaire du monde, ... Bref, on comprend très vite que l'on suit des personnages ne rentrant pas dans les cases dans lesquelles on s'attendrait à les trouver. Mais le problème que j'ai avec ça c'est que finalement ces personnages ne sont réduits qu'à ça, ne se développent pas vraiment. À l'exception de deux qui ont véritablement une évolution narrative à savoir le chien fantômatique sarcastique et la sadida (peuple très fusionnel avec la nature)... grosse. Détail notable de ce personnage parce qu'on va nous le répéter à tire la rigot. Ça et le fait qu'elle soit moche (lol). Et potentiellement gay aussi (mais ça je ne suis pas sûre d'avoir bien compris si c'est ce qui était sous entendu). Ce personnage en prend pour son grade tout du long, et même si on peut relativiser ça sur le fait que les personnages ne sont pas des modèles à suivre, j'avoue que la voir se faire insulter en boucle sans vraiment que qui ce soit remette ça en question est plus que lassant. Que le chien ne la lâche pas sur le sujet, pourquoi pas, il est présenté comme un petit con cynique d'entrée de jeu et il y a un pseudo-rapprochement émotionnel entre les deux sur la fin, mais le fait que cela soit constant et jamais contredit m'a personnellement génée.
Ensuite, le texte. L'histoire est classique au possible mais pas nécessairement mauvaise. La base est bonne et je reconnais de bons passages (comme la rencontre avec le Maître Bolet ou encore tout le conflit avec les pirates sur la fin), mais les dialogues en eux-mêmes sont vraiment pauvres je trouve. Trop d'exposition maladroite, trop de dialogues artificiels. J'ai même noté un oubli : les wabbits, peuple de lapins humanoïde ne sachant pas prononcer les R, voient l'un de leur représentant ici prononcer un "sur" sans problème.
Bref, une histoire pas mauvaise sur son concept mais qui m'a parue être écrite un peu par dessus la jambe.
Le dessin est vraiment loin d'être ma came. Je ne le qualifierai pas de laid, il a un style suffisamment marqué pour que je me doute qu'il sache toucher des gens, mais moi il me laisse profondément de marbre.
Je n'irais pas jusqu'au "mauvais", je peux accepter ne pas avoir été la cible de l'œuvre, en tout cas j'ai survolé cette lecture et n'en garderai pas grand souvenir.
(Note réelle 2,5)
J'ai lu la version d'origine en noir et blanc. N'ayant pas lu de quoi ça parlait avant, j'ai été surpris de voir qu'il s'agissait de harcèlement scolaire. Joe se fait brutaliser et racketter par un autre garçon Jason. On ne sait pas trop pourquoi, à cause des parents un peu particuliers de Joe ? En tout cas Joe ne se confie à personne de ces brimades ce qui est étonnant. Pour éviter de croiser son harceleur dans le bus scolaire, il coupe par la forêt et tombe un jour sur un orignal majestueux. La fin se révèle aussi cruelle envers Jason et on ne sait trop quoi penser. Qu'aurait-on fait dans pareille situation ?
Le dessin est simple et rapidement exécuté, peu de textes, dans un format assez petit comme un manga. Un bon ouvrage de Max de Radiguès.
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Sauf rarissime exception, même lorsque David Snug me propose quelque chose de très moyen, je suis toujours indulgent avec lui, tant j’apprécie la fraicheur de ses albums, très loin du main stream (dans le fond et dans la forme des propos). Si, comme à son habitude, on a droit ici à quelque chose d’autobiographique, avec pas mal de critiques sur les études sans « débouché » et le refus du salariat, cet album est centré sur la musique. Plutôt les musiques, auxquelles s’est frotté notre auteur anar/grunge/punk, jusqu’à trouver « sa voie » et former son groupe (très loin des sentiers battus forcément). Au milieu des coups de gueules et du franc parler habituels, Snug n’oublie pas là encore de glisser de l’humour, de l’auto-dérision, qui rendent vivantes ses saillies. Un album sympathique, qui plaira aux amateurs de l’auteur.
Loin
Je retrouve Alicia Jaraba après son excellent Celle qui parle. Et cet album m'a moins convaicu. Une BD qui nous plonge à la croisé des chemins d'un jeune couple. En effet, Aimée et Ulysse sont ensembles depuis des années, ces vacances en van aménagé semblent être la dernière chance pour recoller les morceaux. Un fossé s'est creusé, invisible, l'usure du temps, une communication difficile, les premiers doutes sur leurs attentes respectives sont des sujets qu'il va falloir aborder. Une introspection (très bien l'analogie avec la plongée sous-marine) sous forme de road movie, où nos jeunes gens feront la rencontre d'un drôle de gugus qui aura un regard extérieur sur leur relation. Le récit reflète bien ce qui peut se passer dans une relation amoureuse en perte de vitesse, avec toujours cette envie de ne pas faire mal à l'autre. Mais doit-on sacrifier ses rêves pour l'être aimé ? Une histoire dont on devine la fin inéluctable. Je suis une fois de plus sous le charme du dessin d'Alicia Jaraba, son trait fluide et précis retranscrit les émotions. Les couleurs sont lumineuses. Du très bon boulot. Une lecture où la tendresse transpire sur chaque planche, mais il m'a manqué une dose d'originalité.
Animan
J'ai démarré la lecture un peu septique. Et puis il faut bien avouer que ça fonctionne. Le côté décalé mais normal des choses rend l'ensemble très cool. En particulier grâce à Fabienne, la grenouille et femme de notre héros, qui donne une saveur particulière à ce cocktail décalé, patiné de dessin pour enfant faussement naïf. Sans ce côté créatif et légèrement loufoque, sur le fond rien de transcendant sur le scénario en lui même, parfois un peu top léger même si c'est fluide et plaisant à lire. D’où une note de 3/5.
Les Sentiers d'Anahuac
Un album à lire pour son esthétique et l'intelligence du propos. Dytar mêle avec brio les deux cultures avec de superbes trouvailles graphiques. Ça vaut sans souci la lecture, il m'a cependant manqué un peu d'émotion pour être transporté complètement par le récit. La fiction cède le pas au documentaire. Ça devient une caractéristique de Dytar, pas étonnant qu'il ait intitulé une de ses premières œuvres Le Sourire des Marionnettes : il y a un petit côté pantin qui s'agite (parfois en vain) dans ses personnages que l'auteur, en artisan doué, anime sous nos yeux, qui sursaute une dernière fois avant son " nomiquizpan ". Avec Dytar, la vie ressemble souvent à un théâtre d'ombres, un brin désincarné, très cérébral, mais toujours intéressant et graphiquement épatant. Je n'ai pas vibré pour cet album, mais c'est un des livres de l'année malgré tout. Si vous aimez les œuvres sur l'histoire des Mexicas, le roman" Azteca " de Jennings est à lire. Note réelle : 3,5. 4/5 pour la réalisation, un bon 3/5 pour le plaisir éprouvé lors de la lecture.
Valhalla Bunker
On reste dans le même gros délire que pour Valhalla Hotel, avec des personnages bien allumés, une intrigue improbable, des gros flingues et des grosses caisses. Le second degré est de mise et l’humour lourdingue omniprésent. Pour ceux qui n’auraient pas lu Valhalla Hotel, il vaut vraiment mieux commencer par là car ce second cycle est construit sur les bases du premier, et si les personnages ont évolué (10 ans se sont écoulé entre Valhalla Hotel et Valhalla Bunker) savoir d’où ils viennent et ce qui leur est arrivé précédemment est presqu’indispensable pour comprendre cette nouvelle intrigue. Au niveau du dessin, Fabien Bedouel nous offre un travail conforme à nos espérances. C’est caricatural, expressif, coloré, explosif, dynamique, joyeux. Pas de mauvaise surprise pour ce premier tome mais rien d’exceptionnel non plus. On est en pays de connaissance. Ceux qui ont kiffé Valhalla Hotel devraient apprécier ce nouvel opus. Les autres resteront à quai. Pour ma part, j’aime bien… même si parfois c’est quand même bien lourdingue. Petite mise à jour après lecture du tome 2 pour dire qu'il n'y avait pas besoin d'en faire une : c'est toujours aussi con lourdingue dynamique et jouissif. Pas de mauvaise surprise.
Xi Jinping - L'Empereur du silence
Delcourt continue sa collection d'albums à couverture rouge de biographies des dirigeants modernes controversés. Ici, il s'agit du dictateur chinois Xi Jinping. Je connais un peu l'histoire moderne de la Chine, mais pas celle de son actuel président. Disons que j'ai beaucoup appris sur la vie de Xi, mais que son parcours ne m'a pas surpris : sa famille tombe en disgrâce sous Mao, les choses vont mieux s'arranger lorsque Deng Xiaoping prend le pouvoir et libéralise tout. Comme tout bon fils de révolutionnaire, Xi va profiter du népotisme et gravir les échelons un par un jusqu'à devenir le numéro un du parti communiste chinois. On voit aussi les problèmes de la Chine (corruptions généralisées, luttes de pouvoirs, pollutions) ainsi que les accomplissements de Xi depuis qu'il est au pouvoir. Ce qui frappe le plus est que la Chine semble revenir au temps de Mao avec Xi qui réussit à annuler plusieurs mesures de Deng, notamment le fait qu'on ne pouvait pas faire plus que deux membres de suites comme président de la Chine. Il faut dire aussi qu'il glorifie Mao et comme chef autoritaire qui se respecte il aime bien se tourner vers des figures du passé pour en faire des figures de propagande. On voit aussi que ces dernières années, la Chine n’est plus aussi invincible qu’elle veut paraitre avec les problèmes intérieurs qui s’acculent, mais le scénariste ne fait pas de pronostic pour le futur car cela peut se terminer autant en faveur qu’en défaveur pour Xi. C'est bien résumé et clair la plupart du temps (l'organisation du pouvoir chinois est parfois un peu dur à comprendre vu qu'on ne suit que Xi, il y a donc des gens puissants qui semblent parfois sortir de nulle part), mais le tout manque quand même de dynamisme. Il faut dire que je ne suis pas un grand fan du dessin, mais au moins c'est lisible. Le sujet est passionnant, mais l'album en lui-même ne l'est pas trop. Un documentaire dont je recommande l'emprunt à la bibliothèque pour les fans de géopolitique.
Épouvantail
L’histoire concoctée par Pelaez se laisse lire agréablement, même si elle n’est pas toujours facile à « cerner ». En effet, elle mélange et alterne différents « genres », commençant sur du roman graphique, avec cette petite fille qui, ayant perdu sa mère, se réfugie dans ses rêves, et commence à parler avec un épouvantail. Puis, peu à peu, le fantastique s’invite, en même temps que le polar, tout tournant autour de cet épouvantail. C’est un peu déroutant, mais on s’y fait quand même au bout d’un moment, même si l’aspect polar semble un peu se greffer artificiellement (ça n’est pas la partie qui m’a le plus plu). C’est que la narration est assez fluide et plaisante, plutôt avare de mots, assez légère – dans tous les sens du terme. Mais j’ai surtout aimé le dessin de Sénégas, lui aussi très léger. Parfois minimaliste, parfois fourmillant de détails (même si les décors sont souvent escamotés), avec un rendu proche de la gravure parfois. Un Noir et Blanc usant de hachures plus ou moins rageuses, j’ai bien apprécié ce travail, qui accompagne bien les êtres écorchés, les situations ambiguës, l’ambivalence de certains personnages. Note réelle 3,5/5.
Une nuit avec toi
2.5 Une autre BD qui dénonce la violence faite aux femmes, un thème décidément à la mode ces temps-ci. Le fait que ce thème a déjà été abordé par d'autres auteurs fait en sorte que cela devient tout de même un peu dur de renouveler le thème et il y a la compétition avec les meilleurs œuvres du genre. L'impression que j'ai eue en lisant l'album est que le scénario ne fait pas trop le poids contre d'autres bandes dessinées qui dénonçaient mieux la condition de la femme. Le scénario se lit trop vit et il est trop léger pour être mémorable. Le scénario est cousu de fil blanc et je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage principal. C'est pas vraiment mauvais, ça se laisse lire, mais elle souffre de la comparaison avec des œuvres plus puissantes qui approfondissaient plus le sujet de la violence faite aux femmes. Là j'ai pratiquement eu l'impression d'avoir lu la première partie d'un scénario et qu'ensuite on passait direct à la fin. Le dessin est pas trop mal sans plus. Une BD qui ne sort pas du lot.
L'Ile de Lorose
Des histoires de bras-cassés, de personnages loin de l'image glorieuse des héros, de rejetés, normalement ça me parle. J'ai grandi avec l'univers du Krosmoz, je connais le lore et tout le toutim, normalement je devrais passer un bon moment (ou à la rigueur un petit moment nostalgique). Dans les faits je n'ai pas été pleinement convaincue. Déjà je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Trop simples, pas assez développés au delà de leur gimmick - et par là j'entends qu'iels sont tous résumé-e-s à leur aspect contradictoire. Un guerrier sanguinaire hématophobe, une soigneuse pacifiste et bonne enfant arrondissant ses fins de mois en tant que pole danseuse, un enutrof (peuple caractérisé par son avarice) prêchant une vision plus égalitaire du monde, ... Bref, on comprend très vite que l'on suit des personnages ne rentrant pas dans les cases dans lesquelles on s'attendrait à les trouver. Mais le problème que j'ai avec ça c'est que finalement ces personnages ne sont réduits qu'à ça, ne se développent pas vraiment. À l'exception de deux qui ont véritablement une évolution narrative à savoir le chien fantômatique sarcastique et la sadida (peuple très fusionnel avec la nature)... grosse. Détail notable de ce personnage parce qu'on va nous le répéter à tire la rigot. Ça et le fait qu'elle soit moche (lol). Et potentiellement gay aussi (mais ça je ne suis pas sûre d'avoir bien compris si c'est ce qui était sous entendu). Ce personnage en prend pour son grade tout du long, et même si on peut relativiser ça sur le fait que les personnages ne sont pas des modèles à suivre, j'avoue que la voir se faire insulter en boucle sans vraiment que qui ce soit remette ça en question est plus que lassant. Que le chien ne la lâche pas sur le sujet, pourquoi pas, il est présenté comme un petit con cynique d'entrée de jeu et il y a un pseudo-rapprochement émotionnel entre les deux sur la fin, mais le fait que cela soit constant et jamais contredit m'a personnellement génée. Ensuite, le texte. L'histoire est classique au possible mais pas nécessairement mauvaise. La base est bonne et je reconnais de bons passages (comme la rencontre avec le Maître Bolet ou encore tout le conflit avec les pirates sur la fin), mais les dialogues en eux-mêmes sont vraiment pauvres je trouve. Trop d'exposition maladroite, trop de dialogues artificiels. J'ai même noté un oubli : les wabbits, peuple de lapins humanoïde ne sachant pas prononcer les R, voient l'un de leur représentant ici prononcer un "sur" sans problème. Bref, une histoire pas mauvaise sur son concept mais qui m'a parue être écrite un peu par dessus la jambe. Le dessin est vraiment loin d'être ma came. Je ne le qualifierai pas de laid, il a un style suffisamment marqué pour que je me doute qu'il sache toucher des gens, mais moi il me laisse profondément de marbre. Je n'irais pas jusqu'au "mauvais", je peux accepter ne pas avoir été la cible de l'œuvre, en tout cas j'ai survolé cette lecture et n'en garderai pas grand souvenir. (Note réelle 2,5)
Orignal
J'ai lu la version d'origine en noir et blanc. N'ayant pas lu de quoi ça parlait avant, j'ai été surpris de voir qu'il s'agissait de harcèlement scolaire. Joe se fait brutaliser et racketter par un autre garçon Jason. On ne sait pas trop pourquoi, à cause des parents un peu particuliers de Joe ? En tout cas Joe ne se confie à personne de ces brimades ce qui est étonnant. Pour éviter de croiser son harceleur dans le bus scolaire, il coupe par la forêt et tombe un jour sur un orignal majestueux. La fin se révèle aussi cruelle envers Jason et on ne sait trop quoi penser. Qu'aurait-on fait dans pareille situation ? Le dessin est simple et rapidement exécuté, peu de textes, dans un format assez petit comme un manga. Un bon ouvrage de Max de Radiguès.