Le travail de Walter Trono est excellent techniquement, dans un style hyper réaliste et un dessin qui se focalise sur les personnages, au détriment des décors et arrière-plans, souvent escamotés. Ce parti-pris, ainsi que la couleur bleue qui sature les cases, accentuent la froideur de l’ensemble, le côté désespérant et apathique du régime dans lequel se déroule l’histoire.
Prévue en cinq tomes, celle-ci nous dépeint une société dystopique et dictatoriale, qui, à l’instar de l’Église durant le moyen-âge, traque toute idée de plaisir, d’amour, toute relation sexuelle ne pouvant être acceptable que pour procréer. Les contrevenants et autres opposants sont persécutés et envoyés dans des camps de rééducations dans lesquels des sévices corporels – et sexuels – leur sont administrés.
Face à cette dictature, certains résistent. Par le fait, en pratiquant des relations sexuelles sensuelles et uniquement tournées vers le plaisir, ou par la propagande, en tentant de diffuser des idées contraires à la doxa officielle. C’est le cas de Valentine, dont le père a été assassiné et dont la mère a été arrêtée par la police politique, ce qui l’a fait entrer en résistance.
L’intrigue purement politique et thriller de Pistoia est classique, mais agréable à suivre (à voir ce que ça donnera par la suite), même si un peu « légère ». Mais, puisqu’on est chez Tabou, les auteurs nous gratifient de quelques scènes de sexe torrides, bien rendues – qui nous font encore plus regretter les interdictions que ces actes dénoncent.
Une entame sans trop de surprise, mais plaisante à suivre et à regarder – pour un public averti bien entendu.
Si Manolo Carot a surtout publié chez des éditeurs « érotiques », Dynamite et Tabou, j’avais aussi découvert une autre facette de ses talents avec l’intéressant El Boxeador, dans un tout autre registre !
On le retrouve ici chez Tabou avec un recueil d’histoires courtes, dont la plupart avaient été publiées dans le magazine « La Poudre aux Rêves », sous le nom d’auteur Man.
Si toutes sont explicitement érotiques, voire pornographiques, Carot ménage la plupart du temps une petite chute amusante qui pimente chacun des récits – qui généralement jouent sur des relations sexuelles entre humains et femmes robot. Dans le dernier tiers du recueil, l’auteur se met même parfois en scène en auteur de BD, dans une mise en abime elle aussi amusante.
Le dessin est fonctionnel, en tout cas très lisible, avec des décors quasi absents. Pas le style que je préfère, mais ça fait le boulot, et globalement la lecture est agréable.
Spin-off de la série Carthago, Carthago Adventures nous propose une série de one-shots mettant en scène le vieux Feiersinger dans ses chasses aux monstres régulières, aidé de son bras droit London Donovan. On peut trouver dans cette série plus ou moins les mêmes qualités et défauts que dans la série-mère. Plus axée sur la quête des monstres, Carthago Adventures remplit largement sa part du boulot en nous immergeant dans des aventures tout ce qu'il y a de plus classiques. Un classicisme que les uns pourront trouver ennuyants, mais que les autres apprécieront comme autant d'hommages sympathiques à différents sous-genres de l'aventure.
Pour ma part, j'avoue que dès qu'une histoire nous parle de gros monstres vivant cachés sur Terre, elle gagne ma sympathie immédiate. Ce qui ne signifie pas que tous les tomes de la saga soient réussis, loin de là. Mais j'ai pris plaisir à tous les lire, même si les changements de dessinateurs occasionnent quelques surprises et que Bec s'emporte parfois un peu trop loin (Amarok et ses créatures plus du tout crédibles). C'est sans doute Aipaloovik qui gagne haut la main, de par son efficacité narrative et le magnifique dessin de Brice Cossu et Alexis Sentenac, une histoire qui m'a bien embarqué, et qui figure dans ce que Bec sait faire de mieux (même si la fin est un peu rapide).
Quant au récit le plus intéressant pour les lecteurs de la série-mère, c'est sans nul doute le dernier : La Source. Révélant enfin les origines du pouvoir de Feiersinger et du mystère qui entourait sa relation avec son étrange frère 80 ans plus jeunes que lui, ce sixième tome est très satisfaisant par les réponses qu'il apporte. Réponses toujours assez classiques, mais globalement efficaces. En tous cas, rien de si tiré par les cheveux, à partir du moment où on a accepté tous les postulats bizarroïdes de Carthago.
Voilà une série pas indispensable, donc, mais que les fans de Carthago (et de Christophe Bec en général) liront tout de même avec un certain profit.
Une petite fille intrépide, seule humaine au sein d'une tribu de pêcheurs aux allures de morses ou de chiens, sert littéralement d'appât pour capturer des murènes géantes. Jusqu'au jour où un dragon-gorille blanc s'échoue près du village et se retrouve lié à elle après qu'elle lui a sauvé la vie. Ce duo improbable s'embarque alors dans une série d'aventures aussi mouvementées qu'absurdes, peuplées de pirates fantômes, de cailloux bavards, de collectionneurs d'armes et de monstres enragés.
On retrouve Dav au dessin. Il avait déjà démontré son talent pour les personnages animaliers dans Les Garnimos ou Sous les arbres, et il l'exploite ici pour donner vie à des créatures hybrides à l'expressivité très "Disney". Le trait est clair, souple et dynamique, favorisant une lecture fluide, même si j'aurais préféré un encrage un peu plus affirmé. L'univers visuel regorge d'inventivité, entre clins d'œil aux jeux vidéo et touches cartoonesques assumées. Les planches, lumineuses et colorées, respirent l'aventure et le grand air marin. À noter que le premier tome a aussi bénéficié d'une édition manga en noir et blanc, mais je n'ai lu que la version couleur.
Côté scénario, Thomas Bonis privilégie le rythme, parfois au détriment de la cohérence. L'aventure, clairement pensée pour la jeunesse, enchaîne les péripéties et les coïncidences heureuses sans grande recherche de crédibilité ni de fil narratif solide. C'est du divertissement pur, sympathique et bon enfant. L'humour, oscillant entre l'absurde et le potache, fait souvent mouche mais affaiblit parfois les enjeux émotionnels. Le ton reste toutefois bienveillant et léger, offrant une lecture idéale pour les enfants ou les préados. Sous l'apparente folie du récit, on retrouve une belle amitié, de l'entraide et quelques valeurs simples (courage, curiosité, solidarité) adaptées à la jeunesse.
C'est une série d'aventure fantasy dynamique et pleine d'énergie, inventive mais un peu brouillonne. Ce n'est pas une œuvre marquante, plutôt une récréation sincère et généreuse, qui a le mérite de conclure son intrigue principale en deux tomes seulement, même s'il est possible que la conclusion ait été un peu précipitée par les choix éditoriaux tant le second tome donne l'impression de contenir deux histoires en une.
Ma note va osciller entre le 2* et le 3*, parce que cette BD a de bonnes motivations mais de mauvais résultats, à mon gout.
C'est une histoire d'amitié entre deux enfants de deux mondes différents et de la nécessité de changer de façon de concevoir le monde, dans une terre dévastée et dans laquelle il n'y a plus de forêt. Les oiseaux sont désormais cloués au sol et parlent, marchent, vivent sous des villes flottantes dominées par des humains qui se reposent sur l'architecture toujours plus belle mais pas résiliente aux tempêtes.
Dis comme ça on imagine bien la BD qui part sur la création d'une amitié entre deux enfants qui apprennent de leurs différences et changent le monde. C'est bien le cas, mais avec des idées plus développées. Ainsi la BD s'étale sur plusieurs années, faisant grandir les enfants qui deviennent des adultes capables de prendre les décisions et d'influer le monde. De même, la BD parle aussi de l'importance des instances dirigeantes et pas seulement des volontés individuelles, une qualité que je souligne parce qu'elle n'est pas souvent présentées.
Maintenant, la BD est aussi très mal équilibrée dans son déroulé. Les années passent vite et certaines scènes sont bien trop longues par rapport à leurs impact sur l'histoire. Les deux gamins deviennent amis en deux minutes et finissent par se cacher de la police alors qu'ils ne se connaissent pratiquement pas, sortent de la ville pour découvrir le monde désert et mort mais replantent des arbres à la fin (d'où sortent les graines ? Comment ça se fait que les arbres ne reviennent pas tout seuls dans un monde sans humain ?), personne n'écoute la gamine qui propose de changer de monde pour sauver sa peau jusqu'à ce qu'on l'écoute (certes, après un nouvel échec mais le retournement est pas très subtil). En fait, j'ai l'impression que les auteurs voulaient aborder trop de points en peu de temps : le racisme et la différence de classe, la croyance aveugle dans le progrès, le changement climatique, la destruction de l'environnement, la nécessité de changer, les vieilles structures trop implantées qui refusent le changement ... Sauf que ça pose souvent pas assez de bases pour développer et donc on passe un peu sur tout, d'autant que les deux personnages principaux n'ont pas le droit à beaucoup de temps pour se développer, les rendant assez anecdotiques au final.
Mais je suis aussi conscient que l'histoire est écrite pour plus jeunes et que c'est sans doute plus simple d'aborder ainsi plusieurs sujets qui pourraient être développés ensuite. On reste dans une surface de l'ensemble mais je reste plus indulgent en me disant qu'un enfant trouvera sans doute plus son compte que moi, et que la BD a le mérite de ne pas rester uniquement dans les classiques du genre.
Le dessin est sympathique, même si j'ai eu un peu de mal avec les visages humains. Par contre on sent que les décors avec ces maisons rondes et ces villes flottantes ont été un plaisir de recherches pour l'auteur. C'est coloré et agréable à l’œil, avec une touche assez enfantine dans le style mais qui convient très bien à l'histoire.
Les éditions Ici Même ont comme à leur habitude pris quelques risques avec cet album, et réalisé un très beau travail éditorial pour nous le proposer en lecture.
Quelques risques disais-je, car c’est un petit pavé (plus de 500 pages), et un pur roman graphique, où on peut tout à fait avoir le sentiment qu’il ne se passe pas grand-chose.
Et c’est vrai que c’est davantage contemplatif que bourré d’action. Mais pas au sens poétique. Non, ce serait plutôt rêvasser, suivre le temps qui passe, observer les changements de lumière, ramasser les bestioles qui croisent notre regard : nous suivons un court laps de temps de l’enfance de l’auteur. Les nombreuses conneries faites (souvent sous l’influence du même camarade d’ailleurs !), les expériences, les découvertes. La plupart du temps autour de chez soi, dans « la friche » où les gosses se retrouvent pour jouer, bricoler, se perdre ou s’embourber, ou ailleurs.
Le jeune Lapp sort d’autant plus facilement retrouver ses copains que ses parents forment un couple assez froid (mention spéciale à son père, quasi muet, et peu attachant – alors même qu’il fait partie des personnes remerciées en fin d’album pour avoir partagé des souvenirs, c’est donc que tout n’a pas été rompu).
C’est un pavé, mais qui est en fait assez vite lu, car il n’y a pas beaucoup de texte. C’est globalement plaisant, fluide et plein de vie. Mais c’est aussi parfois un peu long, ces longueurs auraient sans doute pu être limitées, pour donner plus de force à ce récit d’enfance.
Le dessin est assez simple, presque minimaliste, mais il est aussi très lisible. Il participe de la fluidité de la lecture – mais aussi, il faut le reconnaître, d’une certaine lassitude parfois.
Cela faisait plus de trente ans que je n'avais pas lu une histoire de Superman, un personnage trop lisse à mes yeux et un côté boy-scout qui m'agace.
Dans un monde parallèle la capsule de notre super-héros ne s'écrase pas aux États-Unis mais dans une plaine ukrainienne. Il sera donc élevé sous la doctrine communiste, il deviendra le bras droit de Staline et la nouvelle arme de dissuasion pendant la guerre froide.
Je dois reconnaître que Mark Millar a souvent d'excellentes idées de départ, mais comme à son habitude elles seraont mal exploitées.
Le début de ma lecture fut très difficile avec ce superman flanqué du marteau et de la faucille sur son costume, j'ai trouvé le scénario puéril. En effet, notre super-soldat avec sa formidable ouïe va empêcher un nombre incalculable de catastrophes, même chez son plus grand rival. Depuis quand l'URSS vient en aide à l'oncle Sam ? Par contre, il sera incapable d'entendre ce qui se trame derrière son dos...
J'aurais aussi aimé découvrir un superman plus sombre et véritablement endoctriné par la pensée soviétique, à la place, je retrouve un surhomme avec un bon fond qui veut créer un monde parfait, une utopie qui sera sa raison de vivre. Millar distille quelques thèmes pour en faire un récit adulte (principalement sur les moyens utilisés pour arriver à ses fins) mais ça reste trop basique. Il n'y a pas que du négatif, j'ai aimé la narration avec la voix off de Superman et la conclusion, même si les dernières planches défilent à vitesse grand V temporellement.
Graphiquement rien d'extraordinaire, Killian Plunkett nous propose du très classique dans le genre comics. Un trait grossier qui ne met pas les personnages en valeur, Wonder Woman est vraiment horrible. Et tout aussi sans saveur colorisaton et mise en page.
Une lecture qui ne me restera pas en mémoire.
Un petit 3 étoiles.
Je ressors avec un avis plutôt mitigé de cette lecture.
Il y a des choses sympas, comme le dessin. Plusieurs styles se côtoient, et il n’est pas forcément très fouillé. Mais globalement, j’ai bien aimé le rendu, le travail en Noir et Blanc avec hachures. Ce travail et le fait que les personnages soient des chats m’a fait penser à certaines histoires de Matticchio.
Pour le reste, il y a aussi des choses intéressantes, avec des sujets intemporels, autour des relations entre individus : entre enfants et parents, au sein d’un couple (un personnage est particulièrement odieux avec sa « copine », qui ne parvient pourtant pas à se détacher de celui qui l’humilie sans cesse), etc.
Les rêves que l’on fait enfant, pour transcender la réalité, la rendre acceptable, le deuil (d’une grand-mère ici) sont d’autres thèmes abordés.
Le principal problème selon moi vient de la construction du récit, beaucoup trop éclatée, beaucoup trop confuse, au point qu’on a l’impression de suivre plusieurs histoires et de ne jamais connaitre leur fin. Les fausses pubs qui s’immiscent dans le récit, si elles sont parfois intéressantes et amusantes (celles pour les clopes en particulier, qui rappellent une triste réalité en fait), accentue le caractère décousu de l’ensemble, avec de courts chapitres mêlant rêve et réalité, histoires de robots et histoires de chats humanoïdes. C’est un peu dur à suivre en fait.
A noter quand même pour finir que, comme d’habitude pour cet éditeur, le travail éditorial est très beau, avec papier et couverture épais, dos toilé, etc.
Trif s’est fait une spécialité de la réinterprétation des contes célèbres, en leur donnant une tonalité résolument érotique. Ce « Cendrillon » était je crois sa première tentative du genre.
Ça se sent surtout au niveau du dessin. Si les scènes de sexes sont plutôt bien rendues, et si le dessin est globalement bon et très lisible, il est aussi peu détaillé parfois, et il s’améliorera clairement dans ses séries suivantes.
L’histoire d’origine est bien sûr ici fortement pervertie, puisque la maltraitance subie par Cendrillon de la part de sa marâtre tourne franchement au harcèlement et à la torture physique, flagellations, humiliations sadiques (avec les deux filles de la marâtre et quelques serviteurs comme partenaires) écrasant une Cendrillon un peu nunuche et peu combative.
Mais en fait tous les personnages sont plus ou moins neuneus – seuls leurs degrés de cynisme et/ou de méchanceté les distinguant parfois. Certes, la fée, marraine de Cendrillon, lui veut a priori du bien. Mais, surtout intéressée par le sexe, elle l’oublie bien volontiers.
L’histoire est sympathique, sans être exceptionnelle, et les scènes de sexe s’enchainent, comme les expositions de sexes féminins, sans que la sensualité ne soit trop présente.
Reste un humour bon enfant et quelques réactions de personnages un peu perdus, qui rendent la lecture agréable.
Mouais. Disons que ça se laisse lire, et que c’est rythmé. Ça l’est même de plus en plus – et on sent bien en amont que ça va dérailler, et même comment ça va finir.
Bec nous pond là un scénario classique et sans trop de surprise donc, une BD « de genre », qui peut faire penser à certains films de Carpenter, où l’on ne s’encombre pas trop de psychologie, ni de scénarios trop alambiqués (je pense par exemple à « Assaut »). C’est donc une lecture détente, un emprunt éventuel (comme ce fut le cas pour moi) pouvant se justifier.
Mais c’est clair que ça n’est pas une histoire marquante. Je suis même resté sur ma faim concernant le flic infiltré, n’ayant pas vraiment compris quelle était réellement sa mission, ni ce qui s’était passé à la fin avec le footballer et la fille (même en faisant quelques retours en arrière).
De la même façon, beaucoup de personnages se ressemblent, parmi les divers gangs sévissant dans cette prison de fous – et d’ailleurs la plupart des personnages finissent par s’entretuer sauvagement (quand ils ne sont pas massacrés par la police, sans qu’on ait pu suivre vraiment qui était qui parmi les victimes, la boucherie/défouloir l’emportant sur la complexité du scénario).
Deux dessinateurs se partagent le travail (chacun sa moitié d’album). Je ne suis pas fan de ce genre de changement en cours d’une série – encore moins en cours d’album, mais leurs styles se ressemblent : efficace, mais là aussi manquant de détails parfois.
Note réelle 2,5/5.
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Pantapolis
Le travail de Walter Trono est excellent techniquement, dans un style hyper réaliste et un dessin qui se focalise sur les personnages, au détriment des décors et arrière-plans, souvent escamotés. Ce parti-pris, ainsi que la couleur bleue qui sature les cases, accentuent la froideur de l’ensemble, le côté désespérant et apathique du régime dans lequel se déroule l’histoire. Prévue en cinq tomes, celle-ci nous dépeint une société dystopique et dictatoriale, qui, à l’instar de l’Église durant le moyen-âge, traque toute idée de plaisir, d’amour, toute relation sexuelle ne pouvant être acceptable que pour procréer. Les contrevenants et autres opposants sont persécutés et envoyés dans des camps de rééducations dans lesquels des sévices corporels – et sexuels – leur sont administrés. Face à cette dictature, certains résistent. Par le fait, en pratiquant des relations sexuelles sensuelles et uniquement tournées vers le plaisir, ou par la propagande, en tentant de diffuser des idées contraires à la doxa officielle. C’est le cas de Valentine, dont le père a été assassiné et dont la mère a été arrêtée par la police politique, ce qui l’a fait entrer en résistance. L’intrigue purement politique et thriller de Pistoia est classique, mais agréable à suivre (à voir ce que ça donnera par la suite), même si un peu « légère ». Mais, puisqu’on est chez Tabou, les auteurs nous gratifient de quelques scènes de sexe torrides, bien rendues – qui nous font encore plus regretter les interdictions que ces actes dénoncent. Une entame sans trop de surprise, mais plaisante à suivre et à regarder – pour un public averti bien entendu.
Des vices et des os
Si Manolo Carot a surtout publié chez des éditeurs « érotiques », Dynamite et Tabou, j’avais aussi découvert une autre facette de ses talents avec l’intéressant El Boxeador, dans un tout autre registre ! On le retrouve ici chez Tabou avec un recueil d’histoires courtes, dont la plupart avaient été publiées dans le magazine « La Poudre aux Rêves », sous le nom d’auteur Man. Si toutes sont explicitement érotiques, voire pornographiques, Carot ménage la plupart du temps une petite chute amusante qui pimente chacun des récits – qui généralement jouent sur des relations sexuelles entre humains et femmes robot. Dans le dernier tiers du recueil, l’auteur se met même parfois en scène en auteur de BD, dans une mise en abime elle aussi amusante. Le dessin est fonctionnel, en tout cas très lisible, avec des décors quasi absents. Pas le style que je préfère, mais ça fait le boulot, et globalement la lecture est agréable.
Carthago Adventures
Spin-off de la série Carthago, Carthago Adventures nous propose une série de one-shots mettant en scène le vieux Feiersinger dans ses chasses aux monstres régulières, aidé de son bras droit London Donovan. On peut trouver dans cette série plus ou moins les mêmes qualités et défauts que dans la série-mère. Plus axée sur la quête des monstres, Carthago Adventures remplit largement sa part du boulot en nous immergeant dans des aventures tout ce qu'il y a de plus classiques. Un classicisme que les uns pourront trouver ennuyants, mais que les autres apprécieront comme autant d'hommages sympathiques à différents sous-genres de l'aventure. Pour ma part, j'avoue que dès qu'une histoire nous parle de gros monstres vivant cachés sur Terre, elle gagne ma sympathie immédiate. Ce qui ne signifie pas que tous les tomes de la saga soient réussis, loin de là. Mais j'ai pris plaisir à tous les lire, même si les changements de dessinateurs occasionnent quelques surprises et que Bec s'emporte parfois un peu trop loin (Amarok et ses créatures plus du tout crédibles). C'est sans doute Aipaloovik qui gagne haut la main, de par son efficacité narrative et le magnifique dessin de Brice Cossu et Alexis Sentenac, une histoire qui m'a bien embarqué, et qui figure dans ce que Bec sait faire de mieux (même si la fin est un peu rapide). Quant au récit le plus intéressant pour les lecteurs de la série-mère, c'est sans nul doute le dernier : La Source. Révélant enfin les origines du pouvoir de Feiersinger et du mystère qui entourait sa relation avec son étrange frère 80 ans plus jeunes que lui, ce sixième tome est très satisfaisant par les réponses qu'il apporte. Réponses toujours assez classiques, mais globalement efficaces. En tous cas, rien de si tiré par les cheveux, à partir du moment où on a accepté tous les postulats bizarroïdes de Carthago. Voilà une série pas indispensable, donc, mais que les fans de Carthago (et de Christophe Bec en général) liront tout de même avec un certain profit.
Appa
Une petite fille intrépide, seule humaine au sein d'une tribu de pêcheurs aux allures de morses ou de chiens, sert littéralement d'appât pour capturer des murènes géantes. Jusqu'au jour où un dragon-gorille blanc s'échoue près du village et se retrouve lié à elle après qu'elle lui a sauvé la vie. Ce duo improbable s'embarque alors dans une série d'aventures aussi mouvementées qu'absurdes, peuplées de pirates fantômes, de cailloux bavards, de collectionneurs d'armes et de monstres enragés. On retrouve Dav au dessin. Il avait déjà démontré son talent pour les personnages animaliers dans Les Garnimos ou Sous les arbres, et il l'exploite ici pour donner vie à des créatures hybrides à l'expressivité très "Disney". Le trait est clair, souple et dynamique, favorisant une lecture fluide, même si j'aurais préféré un encrage un peu plus affirmé. L'univers visuel regorge d'inventivité, entre clins d'œil aux jeux vidéo et touches cartoonesques assumées. Les planches, lumineuses et colorées, respirent l'aventure et le grand air marin. À noter que le premier tome a aussi bénéficié d'une édition manga en noir et blanc, mais je n'ai lu que la version couleur. Côté scénario, Thomas Bonis privilégie le rythme, parfois au détriment de la cohérence. L'aventure, clairement pensée pour la jeunesse, enchaîne les péripéties et les coïncidences heureuses sans grande recherche de crédibilité ni de fil narratif solide. C'est du divertissement pur, sympathique et bon enfant. L'humour, oscillant entre l'absurde et le potache, fait souvent mouche mais affaiblit parfois les enjeux émotionnels. Le ton reste toutefois bienveillant et léger, offrant une lecture idéale pour les enfants ou les préados. Sous l'apparente folie du récit, on retrouve une belle amitié, de l'entraide et quelques valeurs simples (courage, curiosité, solidarité) adaptées à la jeunesse. C'est une série d'aventure fantasy dynamique et pleine d'énergie, inventive mais un peu brouillonne. Ce n'est pas une œuvre marquante, plutôt une récréation sincère et généreuse, qui a le mérite de conclure son intrigue principale en deux tomes seulement, même s'il est possible que la conclusion ait été un peu précipitée par les choix éditoriaux tant le second tome donne l'impression de contenir deux histoires en une.
Peuple de plumes
Ma note va osciller entre le 2* et le 3*, parce que cette BD a de bonnes motivations mais de mauvais résultats, à mon gout. C'est une histoire d'amitié entre deux enfants de deux mondes différents et de la nécessité de changer de façon de concevoir le monde, dans une terre dévastée et dans laquelle il n'y a plus de forêt. Les oiseaux sont désormais cloués au sol et parlent, marchent, vivent sous des villes flottantes dominées par des humains qui se reposent sur l'architecture toujours plus belle mais pas résiliente aux tempêtes. Dis comme ça on imagine bien la BD qui part sur la création d'une amitié entre deux enfants qui apprennent de leurs différences et changent le monde. C'est bien le cas, mais avec des idées plus développées. Ainsi la BD s'étale sur plusieurs années, faisant grandir les enfants qui deviennent des adultes capables de prendre les décisions et d'influer le monde. De même, la BD parle aussi de l'importance des instances dirigeantes et pas seulement des volontés individuelles, une qualité que je souligne parce qu'elle n'est pas souvent présentées. Maintenant, la BD est aussi très mal équilibrée dans son déroulé. Les années passent vite et certaines scènes sont bien trop longues par rapport à leurs impact sur l'histoire. Les deux gamins deviennent amis en deux minutes et finissent par se cacher de la police alors qu'ils ne se connaissent pratiquement pas, sortent de la ville pour découvrir le monde désert et mort mais replantent des arbres à la fin (d'où sortent les graines ? Comment ça se fait que les arbres ne reviennent pas tout seuls dans un monde sans humain ?), personne n'écoute la gamine qui propose de changer de monde pour sauver sa peau jusqu'à ce qu'on l'écoute (certes, après un nouvel échec mais le retournement est pas très subtil). En fait, j'ai l'impression que les auteurs voulaient aborder trop de points en peu de temps : le racisme et la différence de classe, la croyance aveugle dans le progrès, le changement climatique, la destruction de l'environnement, la nécessité de changer, les vieilles structures trop implantées qui refusent le changement ... Sauf que ça pose souvent pas assez de bases pour développer et donc on passe un peu sur tout, d'autant que les deux personnages principaux n'ont pas le droit à beaucoup de temps pour se développer, les rendant assez anecdotiques au final. Mais je suis aussi conscient que l'histoire est écrite pour plus jeunes et que c'est sans doute plus simple d'aborder ainsi plusieurs sujets qui pourraient être développés ensuite. On reste dans une surface de l'ensemble mais je reste plus indulgent en me disant qu'un enfant trouvera sans doute plus son compte que moi, et que la BD a le mérite de ne pas rester uniquement dans les classiques du genre. Le dessin est sympathique, même si j'ai eu un peu de mal avec les visages humains. Par contre on sent que les décors avec ces maisons rondes et ces villes flottantes ont été un plaisir de recherches pour l'auteur. C'est coloré et agréable à l’œil, avec une touche assez enfantine dans le style mais qui convient très bien à l'histoire.
La Friche
Les éditions Ici Même ont comme à leur habitude pris quelques risques avec cet album, et réalisé un très beau travail éditorial pour nous le proposer en lecture. Quelques risques disais-je, car c’est un petit pavé (plus de 500 pages), et un pur roman graphique, où on peut tout à fait avoir le sentiment qu’il ne se passe pas grand-chose. Et c’est vrai que c’est davantage contemplatif que bourré d’action. Mais pas au sens poétique. Non, ce serait plutôt rêvasser, suivre le temps qui passe, observer les changements de lumière, ramasser les bestioles qui croisent notre regard : nous suivons un court laps de temps de l’enfance de l’auteur. Les nombreuses conneries faites (souvent sous l’influence du même camarade d’ailleurs !), les expériences, les découvertes. La plupart du temps autour de chez soi, dans « la friche » où les gosses se retrouvent pour jouer, bricoler, se perdre ou s’embourber, ou ailleurs. Le jeune Lapp sort d’autant plus facilement retrouver ses copains que ses parents forment un couple assez froid (mention spéciale à son père, quasi muet, et peu attachant – alors même qu’il fait partie des personnes remerciées en fin d’album pour avoir partagé des souvenirs, c’est donc que tout n’a pas été rompu). C’est un pavé, mais qui est en fait assez vite lu, car il n’y a pas beaucoup de texte. C’est globalement plaisant, fluide et plein de vie. Mais c’est aussi parfois un peu long, ces longueurs auraient sans doute pu être limitées, pour donner plus de force à ce récit d’enfance. Le dessin est assez simple, presque minimaliste, mais il est aussi très lisible. Il participe de la fluidité de la lecture – mais aussi, il faut le reconnaître, d’une certaine lassitude parfois.
Superman - Red Son
Cela faisait plus de trente ans que je n'avais pas lu une histoire de Superman, un personnage trop lisse à mes yeux et un côté boy-scout qui m'agace. Dans un monde parallèle la capsule de notre super-héros ne s'écrase pas aux États-Unis mais dans une plaine ukrainienne. Il sera donc élevé sous la doctrine communiste, il deviendra le bras droit de Staline et la nouvelle arme de dissuasion pendant la guerre froide. Je dois reconnaître que Mark Millar a souvent d'excellentes idées de départ, mais comme à son habitude elles seraont mal exploitées. Le début de ma lecture fut très difficile avec ce superman flanqué du marteau et de la faucille sur son costume, j'ai trouvé le scénario puéril. En effet, notre super-soldat avec sa formidable ouïe va empêcher un nombre incalculable de catastrophes, même chez son plus grand rival. Depuis quand l'URSS vient en aide à l'oncle Sam ? Par contre, il sera incapable d'entendre ce qui se trame derrière son dos... J'aurais aussi aimé découvrir un superman plus sombre et véritablement endoctriné par la pensée soviétique, à la place, je retrouve un surhomme avec un bon fond qui veut créer un monde parfait, une utopie qui sera sa raison de vivre. Millar distille quelques thèmes pour en faire un récit adulte (principalement sur les moyens utilisés pour arriver à ses fins) mais ça reste trop basique. Il n'y a pas que du négatif, j'ai aimé la narration avec la voix off de Superman et la conclusion, même si les dernières planches défilent à vitesse grand V temporellement. Graphiquement rien d'extraordinaire, Killian Plunkett nous propose du très classique dans le genre comics. Un trait grossier qui ne met pas les personnages en valeur, Wonder Woman est vraiment horrible. Et tout aussi sans saveur colorisaton et mise en page. Une lecture qui ne me restera pas en mémoire. Un petit 3 étoiles.
Les Gratte-Ciel du Midwest
Je ressors avec un avis plutôt mitigé de cette lecture. Il y a des choses sympas, comme le dessin. Plusieurs styles se côtoient, et il n’est pas forcément très fouillé. Mais globalement, j’ai bien aimé le rendu, le travail en Noir et Blanc avec hachures. Ce travail et le fait que les personnages soient des chats m’a fait penser à certaines histoires de Matticchio. Pour le reste, il y a aussi des choses intéressantes, avec des sujets intemporels, autour des relations entre individus : entre enfants et parents, au sein d’un couple (un personnage est particulièrement odieux avec sa « copine », qui ne parvient pourtant pas à se détacher de celui qui l’humilie sans cesse), etc. Les rêves que l’on fait enfant, pour transcender la réalité, la rendre acceptable, le deuil (d’une grand-mère ici) sont d’autres thèmes abordés. Le principal problème selon moi vient de la construction du récit, beaucoup trop éclatée, beaucoup trop confuse, au point qu’on a l’impression de suivre plusieurs histoires et de ne jamais connaitre leur fin. Les fausses pubs qui s’immiscent dans le récit, si elles sont parfois intéressantes et amusantes (celles pour les clopes en particulier, qui rappellent une triste réalité en fait), accentue le caractère décousu de l’ensemble, avec de courts chapitres mêlant rêve et réalité, histoires de robots et histoires de chats humanoïdes. C’est un peu dur à suivre en fait. A noter quand même pour finir que, comme d’habitude pour cet éditeur, le travail éditorial est très beau, avec papier et couverture épais, dos toilé, etc.
Cendrillon (Tabou)
Trif s’est fait une spécialité de la réinterprétation des contes célèbres, en leur donnant une tonalité résolument érotique. Ce « Cendrillon » était je crois sa première tentative du genre. Ça se sent surtout au niveau du dessin. Si les scènes de sexes sont plutôt bien rendues, et si le dessin est globalement bon et très lisible, il est aussi peu détaillé parfois, et il s’améliorera clairement dans ses séries suivantes. L’histoire d’origine est bien sûr ici fortement pervertie, puisque la maltraitance subie par Cendrillon de la part de sa marâtre tourne franchement au harcèlement et à la torture physique, flagellations, humiliations sadiques (avec les deux filles de la marâtre et quelques serviteurs comme partenaires) écrasant une Cendrillon un peu nunuche et peu combative. Mais en fait tous les personnages sont plus ou moins neuneus – seuls leurs degrés de cynisme et/ou de méchanceté les distinguant parfois. Certes, la fée, marraine de Cendrillon, lui veut a priori du bien. Mais, surtout intéressée par le sexe, elle l’oublie bien volontiers. L’histoire est sympathique, sans être exceptionnelle, et les scènes de sexe s’enchainent, comme les expositions de sexes féminins, sans que la sensualité ne soit trop présente. Reste un humour bon enfant et quelques réactions de personnages un peu perdus, qui rendent la lecture agréable.
Survival - Aparecida Prison
Mouais. Disons que ça se laisse lire, et que c’est rythmé. Ça l’est même de plus en plus – et on sent bien en amont que ça va dérailler, et même comment ça va finir. Bec nous pond là un scénario classique et sans trop de surprise donc, une BD « de genre », qui peut faire penser à certains films de Carpenter, où l’on ne s’encombre pas trop de psychologie, ni de scénarios trop alambiqués (je pense par exemple à « Assaut »). C’est donc une lecture détente, un emprunt éventuel (comme ce fut le cas pour moi) pouvant se justifier. Mais c’est clair que ça n’est pas une histoire marquante. Je suis même resté sur ma faim concernant le flic infiltré, n’ayant pas vraiment compris quelle était réellement sa mission, ni ce qui s’était passé à la fin avec le footballer et la fille (même en faisant quelques retours en arrière). De la même façon, beaucoup de personnages se ressemblent, parmi les divers gangs sévissant dans cette prison de fous – et d’ailleurs la plupart des personnages finissent par s’entretuer sauvagement (quand ils ne sont pas massacrés par la police, sans qu’on ait pu suivre vraiment qui était qui parmi les victimes, la boucherie/défouloir l’emportant sur la complexité du scénario). Deux dessinateurs se partagent le travail (chacun sa moitié d’album). Je ne suis pas fan de ce genre de changement en cours d’une série – encore moins en cours d’album, mais leurs styles se ressemblent : efficace, mais là aussi manquant de détails parfois. Note réelle 2,5/5.