J’avais déjà lu une autre adaptation en BD de ce roman de Zweig, celle de David Sala. Et j’en suis sorti avec le même ressenti.
A savoir un dessin qui n’est pas forcément mon truc, mais qui passe bien. Et une histoire vite lue car peu de texte finalement par rapport à la pagination.
Le personnage énigmatique de « B », ce joueur inconnu qui défie le champion du monde d’échecs sur un paquebot durant une croisière, est une sorte de personnification des angoisses de Zweig lui-même. En particulier lorsqu’il raconte les angoissantes séances de tortures subies de la part des Nazis. Zweig lui-même avait fui le nazisme vers l’Amérique du sud (il a fini par se suicider de désespoir).
L’histoire est agréable à lire en tout cas.
Le dessin de Michel Faure n’a pas la force de certaines de ses autres œuvres, c’est un peu hésitant pour le rendu (sans doute cette œuvre de commande ne lui laissait-elle pas beaucoup de temps ?), et ici certaines planches semblent influencées par Tardi, parfois Bilal. Mais c’est quand même un dessin agréable.
Pour ce qui est de l’histoire, elle est un peu légère, mais, en suivant un jeune homme qui s’engage peu à peu dans la résistance, et qui finit par se trouver dans « l’armée du Vercors » jusqu’à son élimination par les Nazis en juillet 1944, je trouve que cet album montre bien la réalité de la résistance à cette époque.
C’est une histoire qui a paru dans Okapi. Ce qui explique le côté très didactique : nombreux termes expliqués en bas de page, long dossier (une dizaine de pages) en fin d’album, etc.
Si l’histoire proprement dite est un peu linéaire, elle reste intéressante et factuelle.
A réserver en priorité à des ados. Difficilement trouvable je pense, cet album est très bien fichu pour un CDI de collège.
Un album qui vaut presque plus pour le message émancipateur délivré, que pour l’histoire en elle-même.
En plusieurs courts chapitres (tous introduits par des sourates du Coran), Chloé Wary se fait la porte-parole d’une jeune femme saoudienne, Nour, qui ne veut pas se conformer aux carcans imposés aux femmes dans la vie quotidienne. Cette soif de liberté – qui l’oppose frontalement à son père – va trouver à s’exprimer au travers du symbole de la conduite d’une voiture, interdite aux femmes dans ce royaume peu ouvert à la modernité sociale.
Un mouvement féministe courageux, qui va se heurter à une violente répression.
L’histoire de Nour se laisse lire, et son message est louable, mais l’album est vite lu, et j’aurais aimé avoir quelque chose de plus dense à me mettre sous la dent.
Reste qu’il n’est pas mauvais de rappeler les côtés rétrogrades (pour ne pas dire plus) de l’Arabie saoudite, qui n’a pas grand-chose à envier à l’Iran (alors qu’on vend des armes et applaudit le rince moderne – quand il ne découpe pas ses opposants – tandis que l’Iran sert toujours d’unique repoussoir).
Voilà une BD qui attire immédiatement l'attention des amateurs de Science-Fiction et des récits de Denis Bajram (Universal War One) et de Valérie Mangin (Le Fléau des Dieux). On constate très vite que c'est à un pur récit de Planet-Fantasy auquel on a droit : un vaisseau spatial s'écrase sur une planète inconnue et son équipage survivant va devoir découvrir les mystères de cette dernière.
La couverture est impressionnante et très prometteuse. Et les planches de l'album ne déméritent pas. Dès le départ, j'ai beaucoup aimé l'ambiance graphique menaçante des premières pages qui se déroulent en grande partie dans l'obscurité, éclairées seulement par une entêtante lumière rouge. Au bout d'une quinzaine de planches à ce rythme, j'ai tout de même craint que tout l'album soit aussi sombre visuellement, mais heureusement le jour finit par se lever et offrir des planches plus lumineuses. Et là on peut pour de bon apprécier le soin du détail que nous offre Thibaud de Rochebrune, qu'il s'agissent de foules de corps humains ou de décors à grand spectacle. C'est un bel album.
L'intrigue pour sa part démarre sur une trame assez classique pour de la Planet-Fantasy. Je pense reconnaître l'influence de Valérie Mangin dans l'entame du récit qui rappellera son affection pour la mythologie antique puisque la situation de nos naufragés de l'espace s'apparente rapidement celle d'Ulysse sur l'île des Lotophages. Mais comme tout bon lecteur, on est vite attisé par la curiosité de découvrir les secrets de cette île mystérieuse et de ses entrailles.
L'ennui, c'est que ces fameux secrets se révèlent certes correctement amenés et consistants mais également sans grande surprise pour les amateurs de Science-Fiction qui auront l'impression de lire un récit similaire ou du moins proche de pas mal d'autres dans le même domaine. Il y a même un peu de répétition de la trame narrative à un moment donné qui donne l'impression d'une redite trop prévisible. Et tout du long, j'espérais une fin étonnante qui sublimerait le reste du récit, mais celle-ci se révèle finalement similaire à l'une ou l'autre des histoires que j'avais déjà lues auparavant, que je ne peux malheureusement pas citer ici sans risquer de spoiler. Je note cependant avec le sourire que c'est sur les toutes dernières pages que je crois reconnaître cette fois l'influence de Denis Bajram avec, en ce qui le concerne, son affection pour la mise en scène de l'aube de nouvelles civilisations bâties par une poignée de héros très humains.
Du coup, j'ai été satisfait par ma lecture car elle est dense, prenante et bien construite, mais j'en ressors également un peu frustré car j'aurais espéré que l'association de tels auteurs nous offre un scénario et une conclusion qui sortent davantage du lot et ressemblent moins à d'autres œuvres déjà existantes.
Avis sur le tome 2 :
Je ne m'attendais pas à une suite à Inhumain mais j'étais curieux de la lire. Elle se déroule peu de temps après la fin du tome 1 et porte avant tout sur la société que nos héros tente de mettre en place avec les humains de la planète où ils sont naufragés. Conflits entre clans humains, méfiance envers l'ancien ennemi extraterrestre, et un peu de découverte du monde où ils vivent...
Je dois dire que j'ai été encore moins convaincu que par le premier tome. Je n'aime pas toutes ces thématiques sociales et politiques surtout quand elles sont poussées à la caricature par des comportements stupides de foules humaines, en particulier les actions excessives et stupidement violentes du groupe de jeunes. Difficile d'imaginer qu'on puisse être aussi irraisonné au point d'agir comme ils le font et surtout d'y croire à fond : ça semble trop artificiel. Et de même, je n'ai pas aimé la solution idéale finale, sorte d'utopie transhumaniste à la Gaïa d'Asimov ou de la Paix Eternelle de Joe Haldeman. Elle m'a paru trop facile, trop utopiste, et trop déjà vue dans le domaine de la SF, avec même un petit côté ésotérique qui me rebute.
Bref, je me contenterai du seul premier tome comme d'un one-shot.
JeanJambe et le mystère des profondeurs est un album expérience, une originalité du monde de la BD. Il s'agit en effet d'un album entièrement en 3D, à base d'anaglyphes pour lesquels des lunettes bicolores sont fournies afin que l'effet de profondeur fonctionne.
Ce n'est pas la première fois que Mathias Picard produit un album BD en 3D (cf. Jim Curious) mais celui-ci pousse le concept encore plus loin, d'une part parce qu'il est intégralement réalisé en anaglyphes, et d'autre part parce qu'il y mélange photos et dessins dans un ensemble homogène et réussi.
C'est une forme d'hommage à Voyage au Centre de la Terre avec un héros filiforme, le fameux JeanJambe qui progresse de plus en plus profond dans des entrailles terrestres faites de coraux, de cristaux et d'autres océans intérieurs. Quasiment muet, il ne présentera quelques bulles de dialogue qu'en toute fin d'album et s'adresse ainsi à tous les publics, aussi bien jeunesse qu'adulte.
C'est avant tout l'expérience 3D qui forme la base de cet album. Et force est d'avouer que le résultat est bluffant de réussite dès les premières pages. Une fois les lunettes chaussées, on a immédiatement l'impression de profondeur, au point qu'instinctivement on peut être tenté de regarder les pages par la tranche quand on les tourne pour vérifier si elles sont vraiment plates. Je n'imaginais pas un résultat aussi efficace avec de simples lunettes en rouge et bleu.
Ceci étant dit, cela ne fonctionne pas toujours aussi bien. Sur certaines cases, quelques éléments donnent l'impression d'être dédoublés avec une sentiment de flou et un rendu moins plaisant que sur les premières planches. Et puis les lunettes fournies sont très petites et sont difficiles à garder en place quand on porte soi-même des lunettes pour lire de près. Faut-il en déduire que l'album s'adresse plutôt à un jeune public ?
C'est peut-être le cas pour ce qui concerne le scénario car celui-ci ne raconte finalement pas grand chose. C'est plus une succession de paysages souterrains et imaginaires, ponctuée de quelques petites péripéties muettes pour le héros qui les parcourt, avant d'aboutir à une conclusion légèrement surprenante mais pas totalement convaincante.
Il en découle une véritable curiosité visuelle, avec l'envie de la faire découvrir à vos proches pour leur montrer l'épatant effet de profondeur de la majorité des planches, mais aussi quelque chose de peu marquant en terme de scénario ce qui est dommage pour le coup.
La lecture de ces trois albums est assez exigeante. En effet le texte est très touffu et il vaut mieux connaître le déroulé de WWII en Europe de l'Est pour pouvoir suivre aisément la série.
Les deux premiers tomes sont basés sur les notes de captivité de René le père de Jacques. C'est moins vrai pour le T3 où la partie autobiographique du petit Jacques devient de plus en plus présente.
C'est d'ailleurs le tome qui m'a le moins accroché. Pour les deux premiers tome j'ai bien aimé l'idée de base du dialogue entre René et son fils Jacques sous forme de questions d'un jeune enfant avide de comprendre et de découvrir son père.
Cela donne un bon dynamisme à un récit qui par ailleurs souffre d'une narration visuelle assez figée et répétitive et d'un texte explicatif de l'histoire européenne du moment très détaillé et donc assez lourd. On comprend bien que l'action de René s'inscrit dans un contexte dramatique plus général mais c'est parfois au détriment de la fluidité du récit.
Toutefois j'ai beaucoup aimé la partie de la Débâcle. C'est une vue de l'intérieur assez originale et peu visitée par les différents média. J'ai trouvé le récit de René intéressant sur plusieurs points. Il confirme la faiblesse du commandement et de l'anticipation. Mais il contredit l'idée de l'invulnérabilité du matériel allemand dans les blindés. René le souligne: les chars français étaient probablement meilleurs que les Panzer de l'époque.
Encore fallait-il les utiliser avec la stratégie adéquat!
Le T2 est centré sur la longue marche des KG/PG à travers une Allemagne en déroute. C'est un récit d'une grande crédibilité assez peu rencontré ailleurs. Il faut remarquer que Jacques n'embellit pas toutes les actions de son père ou de ses camarades. La phrase "Papa! C'est dégueulasse !" et la réponse "Je sais" est souvent présente pour rappeler que la guerre... c'est dégueulasse.
Le T3 met l'accent sur les peu reluisantes actions de l'après guerre: règlements de comptes, femme tondues, vestes tournées, résistants de la 25eme heure etc. Il est un point que Tardi souligne plusieurs fois , c'est le nombre important de viols commis par toutes les armées; US et Français compris. C'est toujours un sujet très peu visité car encore sensible pour l'image des armées.
A travers les 18 ans d'armée de son père ( un paradoxe!) Tardi nous entraîne dans un véritable cours d'histoire détaillé de ces événements dramatiques.
Une lecture touffue quelque fois ardue avec une fluidité inégale et un T3 qui s'éloigne du sujet principal ( le Stalag). 4pour T1 un bon3 pour T2 et un petit 3 pour T3.
Ceux qui avaient apprécié le couple Grant/Roberts dans leur rencontre à Notting Hill se régalerons avec cette série. J'avoue que dans la grisaille qui nous envahit ce type de récit "feel good" me convient souvent. C'est souvent gentil plein de bons sentiments avec un happy end genre conte de fée.
Je n'ai pas grand chose à ajouter aux avis précédents même si j'ai trouvé le scénario vraiment tiré par les cheveux en plusieurs endroits. La recherche du père est un thème usé jusqu'à la corde . De plus Jérôme Felix ne prend pas le temps de creuser son sujet. On passe immédiatement à une pseudo énigme policière qui se focalise sur la propriété intellectuelle.
C'est encore mené tambour battant pour faire place à la romance attendue. A ce niveau ce n'est pas du dynamisme mais presque de la facilité.
Les stéréotypes sont très convenus et sans surprises même l'horrible raciste qui n'apporte pas grand chose au récit sauf à mettre en valeur la gentillesse des autres habitants.
Le graphisme de Louis est plaisant. Il a la chance de pouvoir faire une carte postale très attrayante de ce petit village normand en bord de falaises. La mise en couleur est classique et agréable. J'ai toutefois quelques réserves. Je trouve les expressions, surtout celles d'Agathe, abusivement grimaçantes avec des visages qui manquent de volume.
Ensuite les nombreux plans sur les cuisses, les fesses moulées et la poitrine d'Agathe sont vraiment agaçants car en dehors de l'esprit de la BD. Cela reste gentiment sexy mais je trouve que Louis en abuse .
Je reste à un petit 3 car c'est gentil et détendant mais dans ce style j'ai de loin préféré une série comme Nos embellies.
Dans un univers de fantasy qui a évolué, les machines à vapeur et la technologie ont rendu quasiment inutile le métier des mercenaires autrefois chargés de protéger la population contre les monstres. Mais une célèbre romancière va embaucher le meilleur d'entre eux pour l'escorter dans son périple vers les montagnes dans un but qu'elle ne lui révèlera pas immédiatement. Ensemble, ils vont lever le voile sur les machinations de l'État et de certains cardinaux de l'Église.
La Romancière et le mercenaire est l'adaptation d'une light novel et a le bon goût de se clore en 3 tomes seulement. Ceux-ci sont toutefois suffisamment denses pour réussir à bien développer son intrigue et à rendre les personnages attachants. Nous avons droit à un duo de héros : une romancière aussi connue pour son œuvre littéraire à succès qu'elle se révèle fine et rusée en matière d'enquêtrice, et un mercenaire garde du corp qui ne paie pas de mine mais se révèle très doué et pas idiot non plus. Il y a toutefois une certaine originalité à voir l'héroïne mener la manœuvre, quitte à plus ou moins manipuler son partenaire quand il n'a pas besoin de tout savoir. Alors que les premiers chapitres laissaient entendre la possibilité d'une histoire d'aventure et d'action en parcourant des contrées dangereuses, c'est en réalité davantage l'enquête sur des manipulations gouvernementales et les exactions d'un cardinal aux sombres ambitions qui prennent rapidement le pas. Et à travers elle, on comprend mieux la situation de ce monde et des mercenaires en particulier.
C'est une bonne série, bien dessinée, bien rythmée, et dotée de bons personnages. Toutefois, une fois n'est pas coutume, j'ai l'impression que trois tomes seulement n'y suffisent pas et ne permettent pas suffisamment de s'imprégner de ce monde et de s'attacher complètement aux personnages. Ils révèlent en effet un peu vite leurs origines cachées, avec le sentiment qu'il fallait tout caser en un nombre limité de pages, et cela fait craindre une fin un peu précipitée. J'ai lu cette série avec intérêt et comme un divertissement intelligent, mais je n'ai pas su être complètement plongé dans son intrigue.
Une jeune chercheuse d'emploi ne trouve pas son bonheur jusqu'à tomber sur cet ouvrage qui lui propose une galerie de métiers méconnus, tous plus poétiques les uns que les autres, et tous destinés à dispenser le bien autour d'eux.
Entouré par cette histoire cadre, c'est une quinzaine de courts récits qui est recueillie ici, chacun représentant un métier différent. Vincent Zabus est au scénario de chacun d'entre eux avec à chaque fois un dessinateur différent.
Tout en douceur et joie de vivre, ces fameux métiers imaginaires sont beaux et bienveillants. Ils sont des odes à profiter de la vie, des gens qui vous entourent, et à amener le sourire et le bonheur de vivre ensemble, en bonne société.
Chaque dessinateur a son registre, allant d'une forme de ligne claire à des planches en couleurs directes ou plus informatiques, mais ils ont tous un véritable charme. Et ils forment aussi un ensemble harmonieux, peut-être grâce au travail sur les couleurs qui forment un tout homogène malgré ces styles si différents.
Dans l'esprit, l'album rappelle les œuvres collectives scénarisées par Zidrou à l'instar de La Vieille Dame qui n'avait jamais joué au tennis et autres Joyeuses nouvelles pour petits adultes et grands enfants. On y retrouve le même esprit bienveillant et souriant. J'ai toutefois trouvé ces métiers et leur mise en scène un peu trop gentillets et bien pensants. La poésie est là mais le message du vivre ensemble est trop appuyé, trop soutenu par un imaginaire où tout fonctionne et sourit aux personnes généreuses, un idéal socialiste en somme. En outre, il est regrettable que le simple titre de chaque histoire, c'est-à-dire le titre du métier en question, divulgâche en grande partie le récit qui n'est finalement que la mise en image du fonctionnement de celui-ci. Il n'y a pas de vraie surprise, à quelques exceptions près où l'on se demande en quoi le métier consiste véritablement.
Toutefois, j'ai trouvé plusieurs de ces histoires et métiers touchants, à l'instar du Raconteur de rues par exemple. Et j'aime le graphisme collectif de tous ces auteurs.
Long John Silver ne réinvente pas l’histoire de pirates, mais contrairement à d'autres, j'ai trouvé le récit bien ficelé autour d'un personnage central charismatique. On retrouve Long John des années après L’Île au trésor, toujours aussi imprévisible, et cette série nous plonge dans une aventure sombre et sans concession. Le dessin de Lauffray s’ancre dans une ambiance pesante, avec des couleurs sombres qui collent bien au récit.
Le scénario de Dorison met du temps à décoller. Le premier tome pose les bases, avec une mise en place un peu longue, mais qui permet de bien installer les personnages. C’est un récit qui promet des rebondissements, mais qui, au départ, reste assez classique dans son approche. L’intrigue commence vraiment à prendre dans le deuxième tome, où l’on entre enfin dans le vif du sujet avec une ambiance tendue et des relations complexes entre les protagonistes.
Par contre je rejoins certains avis critique sur le manque de cohérence. J'ai aussi vu le problème de la jambe de bois qui change de côté. Je me suis même demandé si ce n'était pas une erreur d'édition. Ca et des incohérences comme en effet le chapeau qui reste sur la tête en nageant sous l'eau... Bref, c'est dommage.
On peut aussi regretter le traitement des personnages secondaires parfois trop en retrait et peu développés.
Au final, ca donne un peu une sensation de travail léger.
Malgré tout, le mélange d’aventure et de psychologie fonctionne bien, avec un Long John Silver qui manipule son monde sans jamais tomber dans le caricatural. Une aventure qui se construit lentement, mais qui réserve des surprises intéressantes au fil des tomes.
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Le Joueur d'échecs
J’avais déjà lu une autre adaptation en BD de ce roman de Zweig, celle de David Sala. Et j’en suis sorti avec le même ressenti. A savoir un dessin qui n’est pas forcément mon truc, mais qui passe bien. Et une histoire vite lue car peu de texte finalement par rapport à la pagination. Le personnage énigmatique de « B », ce joueur inconnu qui défie le champion du monde d’échecs sur un paquebot durant une croisière, est une sorte de personnification des angoisses de Zweig lui-même. En particulier lorsqu’il raconte les angoissantes séances de tortures subies de la part des Nazis. Zweig lui-même avait fui le nazisme vers l’Amérique du sud (il a fini par se suicider de désespoir). L’histoire est agréable à lire en tout cas.
Vercors - Le combat des résistants
Le dessin de Michel Faure n’a pas la force de certaines de ses autres œuvres, c’est un peu hésitant pour le rendu (sans doute cette œuvre de commande ne lui laissait-elle pas beaucoup de temps ?), et ici certaines planches semblent influencées par Tardi, parfois Bilal. Mais c’est quand même un dessin agréable. Pour ce qui est de l’histoire, elle est un peu légère, mais, en suivant un jeune homme qui s’engage peu à peu dans la résistance, et qui finit par se trouver dans « l’armée du Vercors » jusqu’à son élimination par les Nazis en juillet 1944, je trouve que cet album montre bien la réalité de la résistance à cette époque. C’est une histoire qui a paru dans Okapi. Ce qui explique le côté très didactique : nombreux termes expliqués en bas de page, long dossier (une dizaine de pages) en fin d’album, etc. Si l’histoire proprement dite est un peu linéaire, elle reste intéressante et factuelle. A réserver en priorité à des ados. Difficilement trouvable je pense, cet album est très bien fichu pour un CDI de collège.
Conduite interdite
Un album qui vaut presque plus pour le message émancipateur délivré, que pour l’histoire en elle-même. En plusieurs courts chapitres (tous introduits par des sourates du Coran), Chloé Wary se fait la porte-parole d’une jeune femme saoudienne, Nour, qui ne veut pas se conformer aux carcans imposés aux femmes dans la vie quotidienne. Cette soif de liberté – qui l’oppose frontalement à son père – va trouver à s’exprimer au travers du symbole de la conduite d’une voiture, interdite aux femmes dans ce royaume peu ouvert à la modernité sociale. Un mouvement féministe courageux, qui va se heurter à une violente répression. L’histoire de Nour se laisse lire, et son message est louable, mais l’album est vite lu, et j’aurais aimé avoir quelque chose de plus dense à me mettre sous la dent. Reste qu’il n’est pas mauvais de rappeler les côtés rétrogrades (pour ne pas dire plus) de l’Arabie saoudite, qui n’a pas grand-chose à envier à l’Iran (alors qu’on vend des armes et applaudit le rince moderne – quand il ne découpe pas ses opposants – tandis que l’Iran sert toujours d’unique repoussoir).
Inhumain
Voilà une BD qui attire immédiatement l'attention des amateurs de Science-Fiction et des récits de Denis Bajram (Universal War One) et de Valérie Mangin (Le Fléau des Dieux). On constate très vite que c'est à un pur récit de Planet-Fantasy auquel on a droit : un vaisseau spatial s'écrase sur une planète inconnue et son équipage survivant va devoir découvrir les mystères de cette dernière. La couverture est impressionnante et très prometteuse. Et les planches de l'album ne déméritent pas. Dès le départ, j'ai beaucoup aimé l'ambiance graphique menaçante des premières pages qui se déroulent en grande partie dans l'obscurité, éclairées seulement par une entêtante lumière rouge. Au bout d'une quinzaine de planches à ce rythme, j'ai tout de même craint que tout l'album soit aussi sombre visuellement, mais heureusement le jour finit par se lever et offrir des planches plus lumineuses. Et là on peut pour de bon apprécier le soin du détail que nous offre Thibaud de Rochebrune, qu'il s'agissent de foules de corps humains ou de décors à grand spectacle. C'est un bel album. L'intrigue pour sa part démarre sur une trame assez classique pour de la Planet-Fantasy. Je pense reconnaître l'influence de Valérie Mangin dans l'entame du récit qui rappellera son affection pour la mythologie antique puisque la situation de nos naufragés de l'espace s'apparente rapidement celle d'Ulysse sur l'île des Lotophages. Mais comme tout bon lecteur, on est vite attisé par la curiosité de découvrir les secrets de cette île mystérieuse et de ses entrailles. L'ennui, c'est que ces fameux secrets se révèlent certes correctement amenés et consistants mais également sans grande surprise pour les amateurs de Science-Fiction qui auront l'impression de lire un récit similaire ou du moins proche de pas mal d'autres dans le même domaine. Il y a même un peu de répétition de la trame narrative à un moment donné qui donne l'impression d'une redite trop prévisible. Et tout du long, j'espérais une fin étonnante qui sublimerait le reste du récit, mais celle-ci se révèle finalement similaire à l'une ou l'autre des histoires que j'avais déjà lues auparavant, que je ne peux malheureusement pas citer ici sans risquer de spoiler. Je note cependant avec le sourire que c'est sur les toutes dernières pages que je crois reconnaître cette fois l'influence de Denis Bajram avec, en ce qui le concerne, son affection pour la mise en scène de l'aube de nouvelles civilisations bâties par une poignée de héros très humains. Du coup, j'ai été satisfait par ma lecture car elle est dense, prenante et bien construite, mais j'en ressors également un peu frustré car j'aurais espéré que l'association de tels auteurs nous offre un scénario et une conclusion qui sortent davantage du lot et ressemblent moins à d'autres œuvres déjà existantes. Avis sur le tome 2 : Je ne m'attendais pas à une suite à Inhumain mais j'étais curieux de la lire. Elle se déroule peu de temps après la fin du tome 1 et porte avant tout sur la société que nos héros tente de mettre en place avec les humains de la planète où ils sont naufragés. Conflits entre clans humains, méfiance envers l'ancien ennemi extraterrestre, et un peu de découverte du monde où ils vivent... Je dois dire que j'ai été encore moins convaincu que par le premier tome. Je n'aime pas toutes ces thématiques sociales et politiques surtout quand elles sont poussées à la caricature par des comportements stupides de foules humaines, en particulier les actions excessives et stupidement violentes du groupe de jeunes. Difficile d'imaginer qu'on puisse être aussi irraisonné au point d'agir comme ils le font et surtout d'y croire à fond : ça semble trop artificiel. Et de même, je n'ai pas aimé la solution idéale finale, sorte d'utopie transhumaniste à la Gaïa d'Asimov ou de la Paix Eternelle de Joe Haldeman. Elle m'a paru trop facile, trop utopiste, et trop déjà vue dans le domaine de la SF, avec même un petit côté ésotérique qui me rebute. Bref, je me contenterai du seul premier tome comme d'un one-shot.
JeanJambe et le mystère des profondeurs
JeanJambe et le mystère des profondeurs est un album expérience, une originalité du monde de la BD. Il s'agit en effet d'un album entièrement en 3D, à base d'anaglyphes pour lesquels des lunettes bicolores sont fournies afin que l'effet de profondeur fonctionne. Ce n'est pas la première fois que Mathias Picard produit un album BD en 3D (cf. Jim Curious) mais celui-ci pousse le concept encore plus loin, d'une part parce qu'il est intégralement réalisé en anaglyphes, et d'autre part parce qu'il y mélange photos et dessins dans un ensemble homogène et réussi. C'est une forme d'hommage à Voyage au Centre de la Terre avec un héros filiforme, le fameux JeanJambe qui progresse de plus en plus profond dans des entrailles terrestres faites de coraux, de cristaux et d'autres océans intérieurs. Quasiment muet, il ne présentera quelques bulles de dialogue qu'en toute fin d'album et s'adresse ainsi à tous les publics, aussi bien jeunesse qu'adulte. C'est avant tout l'expérience 3D qui forme la base de cet album. Et force est d'avouer que le résultat est bluffant de réussite dès les premières pages. Une fois les lunettes chaussées, on a immédiatement l'impression de profondeur, au point qu'instinctivement on peut être tenté de regarder les pages par la tranche quand on les tourne pour vérifier si elles sont vraiment plates. Je n'imaginais pas un résultat aussi efficace avec de simples lunettes en rouge et bleu. Ceci étant dit, cela ne fonctionne pas toujours aussi bien. Sur certaines cases, quelques éléments donnent l'impression d'être dédoublés avec une sentiment de flou et un rendu moins plaisant que sur les premières planches. Et puis les lunettes fournies sont très petites et sont difficiles à garder en place quand on porte soi-même des lunettes pour lire de près. Faut-il en déduire que l'album s'adresse plutôt à un jeune public ? C'est peut-être le cas pour ce qui concerne le scénario car celui-ci ne raconte finalement pas grand chose. C'est plus une succession de paysages souterrains et imaginaires, ponctuée de quelques petites péripéties muettes pour le héros qui les parcourt, avant d'aboutir à une conclusion légèrement surprenante mais pas totalement convaincante. Il en découle une véritable curiosité visuelle, avec l'envie de la faire découvrir à vos proches pour leur montrer l'épatant effet de profondeur de la majorité des planches, mais aussi quelque chose de peu marquant en terme de scénario ce qui est dommage pour le coup.
Moi René Tardi prisonnier de guerre au stalag IIb
La lecture de ces trois albums est assez exigeante. En effet le texte est très touffu et il vaut mieux connaître le déroulé de WWII en Europe de l'Est pour pouvoir suivre aisément la série. Les deux premiers tomes sont basés sur les notes de captivité de René le père de Jacques. C'est moins vrai pour le T3 où la partie autobiographique du petit Jacques devient de plus en plus présente. C'est d'ailleurs le tome qui m'a le moins accroché. Pour les deux premiers tome j'ai bien aimé l'idée de base du dialogue entre René et son fils Jacques sous forme de questions d'un jeune enfant avide de comprendre et de découvrir son père. Cela donne un bon dynamisme à un récit qui par ailleurs souffre d'une narration visuelle assez figée et répétitive et d'un texte explicatif de l'histoire européenne du moment très détaillé et donc assez lourd. On comprend bien que l'action de René s'inscrit dans un contexte dramatique plus général mais c'est parfois au détriment de la fluidité du récit. Toutefois j'ai beaucoup aimé la partie de la Débâcle. C'est une vue de l'intérieur assez originale et peu visitée par les différents média. J'ai trouvé le récit de René intéressant sur plusieurs points. Il confirme la faiblesse du commandement et de l'anticipation. Mais il contredit l'idée de l'invulnérabilité du matériel allemand dans les blindés. René le souligne: les chars français étaient probablement meilleurs que les Panzer de l'époque. Encore fallait-il les utiliser avec la stratégie adéquat! Le T2 est centré sur la longue marche des KG/PG à travers une Allemagne en déroute. C'est un récit d'une grande crédibilité assez peu rencontré ailleurs. Il faut remarquer que Jacques n'embellit pas toutes les actions de son père ou de ses camarades. La phrase "Papa! C'est dégueulasse !" et la réponse "Je sais" est souvent présente pour rappeler que la guerre... c'est dégueulasse. Le T3 met l'accent sur les peu reluisantes actions de l'après guerre: règlements de comptes, femme tondues, vestes tournées, résistants de la 25eme heure etc. Il est un point que Tardi souligne plusieurs fois , c'est le nombre important de viols commis par toutes les armées; US et Français compris. C'est toujours un sujet très peu visité car encore sensible pour l'image des armées. A travers les 18 ans d'armée de son père ( un paradoxe!) Tardi nous entraîne dans un véritable cours d'histoire détaillé de ces événements dramatiques. Une lecture touffue quelque fois ardue avec une fluidité inégale et un T3 qui s'éloigne du sujet principal ( le Stalag). 4pour T1 un bon3 pour T2 et un petit 3 pour T3.
Martin Bonheur
Ceux qui avaient apprécié le couple Grant/Roberts dans leur rencontre à Notting Hill se régalerons avec cette série. J'avoue que dans la grisaille qui nous envahit ce type de récit "feel good" me convient souvent. C'est souvent gentil plein de bons sentiments avec un happy end genre conte de fée. Je n'ai pas grand chose à ajouter aux avis précédents même si j'ai trouvé le scénario vraiment tiré par les cheveux en plusieurs endroits. La recherche du père est un thème usé jusqu'à la corde . De plus Jérôme Felix ne prend pas le temps de creuser son sujet. On passe immédiatement à une pseudo énigme policière qui se focalise sur la propriété intellectuelle. C'est encore mené tambour battant pour faire place à la romance attendue. A ce niveau ce n'est pas du dynamisme mais presque de la facilité. Les stéréotypes sont très convenus et sans surprises même l'horrible raciste qui n'apporte pas grand chose au récit sauf à mettre en valeur la gentillesse des autres habitants. Le graphisme de Louis est plaisant. Il a la chance de pouvoir faire une carte postale très attrayante de ce petit village normand en bord de falaises. La mise en couleur est classique et agréable. J'ai toutefois quelques réserves. Je trouve les expressions, surtout celles d'Agathe, abusivement grimaçantes avec des visages qui manquent de volume. Ensuite les nombreux plans sur les cuisses, les fesses moulées et la poitrine d'Agathe sont vraiment agaçants car en dehors de l'esprit de la BD. Cela reste gentiment sexy mais je trouve que Louis en abuse . Je reste à un petit 3 car c'est gentil et détendant mais dans ce style j'ai de loin préféré une série comme Nos embellies.
La Romancière et le mercenaire
Dans un univers de fantasy qui a évolué, les machines à vapeur et la technologie ont rendu quasiment inutile le métier des mercenaires autrefois chargés de protéger la population contre les monstres. Mais une célèbre romancière va embaucher le meilleur d'entre eux pour l'escorter dans son périple vers les montagnes dans un but qu'elle ne lui révèlera pas immédiatement. Ensemble, ils vont lever le voile sur les machinations de l'État et de certains cardinaux de l'Église. La Romancière et le mercenaire est l'adaptation d'une light novel et a le bon goût de se clore en 3 tomes seulement. Ceux-ci sont toutefois suffisamment denses pour réussir à bien développer son intrigue et à rendre les personnages attachants. Nous avons droit à un duo de héros : une romancière aussi connue pour son œuvre littéraire à succès qu'elle se révèle fine et rusée en matière d'enquêtrice, et un mercenaire garde du corp qui ne paie pas de mine mais se révèle très doué et pas idiot non plus. Il y a toutefois une certaine originalité à voir l'héroïne mener la manœuvre, quitte à plus ou moins manipuler son partenaire quand il n'a pas besoin de tout savoir. Alors que les premiers chapitres laissaient entendre la possibilité d'une histoire d'aventure et d'action en parcourant des contrées dangereuses, c'est en réalité davantage l'enquête sur des manipulations gouvernementales et les exactions d'un cardinal aux sombres ambitions qui prennent rapidement le pas. Et à travers elle, on comprend mieux la situation de ce monde et des mercenaires en particulier. C'est une bonne série, bien dessinée, bien rythmée, et dotée de bons personnages. Toutefois, une fois n'est pas coutume, j'ai l'impression que trois tomes seulement n'y suffisent pas et ne permettent pas suffisamment de s'imprégner de ce monde et de s'attacher complètement aux personnages. Ils révèlent en effet un peu vite leurs origines cachées, avec le sentiment qu'il fallait tout caser en un nombre limité de pages, et cela fait craindre une fin un peu précipitée. J'ai lu cette série avec intérêt et comme un divertissement intelligent, mais je n'ai pas su être complètement plongé dans son intrigue.
Les Petits Métiers méconnus
Une jeune chercheuse d'emploi ne trouve pas son bonheur jusqu'à tomber sur cet ouvrage qui lui propose une galerie de métiers méconnus, tous plus poétiques les uns que les autres, et tous destinés à dispenser le bien autour d'eux. Entouré par cette histoire cadre, c'est une quinzaine de courts récits qui est recueillie ici, chacun représentant un métier différent. Vincent Zabus est au scénario de chacun d'entre eux avec à chaque fois un dessinateur différent. Tout en douceur et joie de vivre, ces fameux métiers imaginaires sont beaux et bienveillants. Ils sont des odes à profiter de la vie, des gens qui vous entourent, et à amener le sourire et le bonheur de vivre ensemble, en bonne société. Chaque dessinateur a son registre, allant d'une forme de ligne claire à des planches en couleurs directes ou plus informatiques, mais ils ont tous un véritable charme. Et ils forment aussi un ensemble harmonieux, peut-être grâce au travail sur les couleurs qui forment un tout homogène malgré ces styles si différents. Dans l'esprit, l'album rappelle les œuvres collectives scénarisées par Zidrou à l'instar de La Vieille Dame qui n'avait jamais joué au tennis et autres Joyeuses nouvelles pour petits adultes et grands enfants. On y retrouve le même esprit bienveillant et souriant. J'ai toutefois trouvé ces métiers et leur mise en scène un peu trop gentillets et bien pensants. La poésie est là mais le message du vivre ensemble est trop appuyé, trop soutenu par un imaginaire où tout fonctionne et sourit aux personnes généreuses, un idéal socialiste en somme. En outre, il est regrettable que le simple titre de chaque histoire, c'est-à-dire le titre du métier en question, divulgâche en grande partie le récit qui n'est finalement que la mise en image du fonctionnement de celui-ci. Il n'y a pas de vraie surprise, à quelques exceptions près où l'on se demande en quoi le métier consiste véritablement. Toutefois, j'ai trouvé plusieurs de ces histoires et métiers touchants, à l'instar du Raconteur de rues par exemple. Et j'aime le graphisme collectif de tous ces auteurs.
Long John Silver
Long John Silver ne réinvente pas l’histoire de pirates, mais contrairement à d'autres, j'ai trouvé le récit bien ficelé autour d'un personnage central charismatique. On retrouve Long John des années après L’Île au trésor, toujours aussi imprévisible, et cette série nous plonge dans une aventure sombre et sans concession. Le dessin de Lauffray s’ancre dans une ambiance pesante, avec des couleurs sombres qui collent bien au récit. Le scénario de Dorison met du temps à décoller. Le premier tome pose les bases, avec une mise en place un peu longue, mais qui permet de bien installer les personnages. C’est un récit qui promet des rebondissements, mais qui, au départ, reste assez classique dans son approche. L’intrigue commence vraiment à prendre dans le deuxième tome, où l’on entre enfin dans le vif du sujet avec une ambiance tendue et des relations complexes entre les protagonistes. Par contre je rejoins certains avis critique sur le manque de cohérence. J'ai aussi vu le problème de la jambe de bois qui change de côté. Je me suis même demandé si ce n'était pas une erreur d'édition. Ca et des incohérences comme en effet le chapeau qui reste sur la tête en nageant sous l'eau... Bref, c'est dommage. On peut aussi regretter le traitement des personnages secondaires parfois trop en retrait et peu développés. Au final, ca donne un peu une sensation de travail léger. Malgré tout, le mélange d’aventure et de psychologie fonctionne bien, avec un Long John Silver qui manipule son monde sans jamais tomber dans le caricatural. Une aventure qui se construit lentement, mais qui réserve des surprises intéressantes au fil des tomes.