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Couverture de la série Souvenirs d'un Elficologue
Souvenirs d'un Elficologue

Dans un petit texte d’introduction, Gloris rappelle son admiration et sa dette envers Pierre Dubois, pour ses publications sur les elfes, pas forcément assortis d’un cadre d’heroic fantasy. Effectivement, c’est dans cette lignée qu’il se situe ici. L’histoire se laisse lire, mais sans plus me concernant. Elle est ancrée dans les campagnes de la deuxième moitié du XIXème siècle, au Mont Saint-Michel et dans ses alentours. Etrangement, Gloris semble trancher pour le situer davantage en Bretagne qu’en Normandie, puisque ce sont surtout les croyances populaires bretonnes qui sont convoquées ici (l’Ankou entre autres, la déesse Dana, etc.). Pour le reste, si l’intrigue se laisse lire, elle ne m’a pas emballé plus que ça. D’abord parce qu’elle manque globalement d’originalité : une vengeance mixée avec le retour d’un monstre infernal (elfes et gobelins jouant finalement un rôle mineur dans le récit). Ensuite parce que la narration hésite entre plusieurs tons, mélange trop de choses, et manque ainsi de cohérence parfois. Un récit réaliste ancré dans la politique française au départ, puis un fantastique trop brutal et artificiel (selon moi en tout cas), avec quelques pointes d’humour (avec les gros plans autour de l’enseigne de l’auberge « Poulet et Lard », la tenancière se demandant à un moment ce qu’un client compte faire avec des œufs… ou alors le directeur de prison alcoolique pleurnichant). En fait, dans les deux derniers tomes, le fantastique est trop présent, phagocyte l’intrigue, sans pour autant la rendre plus tractive je trouve, les quelques récits ou personnages annexes (les détenus de la prison, la jeune Bougenn qui semble sous le charme du héros) ne servant pas à grand-chose. Le dessin est globalement correct, voire bon (quelques défauts sur les visages parfois). Les coloristes changent à chaque tome, ce qui en soi n’est pas ce que j’apprécie, mais ici le trait s’affermit de plus en plus et le troisième tome est le plus réussi dans ce domaine. A emprunter à l’occasion, mais j’en suis sorti déçu. Note réelle 2,5/5.

29/09/2025 (modifier)
Couverture de la série 20 ans en mai 1871
20 ans en mai 1871

Bon, la collection est intéressante en elle-même, mais quand même source de frustration : imposer 25 pages, une image par page limite forcément le développement d’une intrigue. Et c’est là que le bât blesse le plus, bien sûr avec cet album. Un album qui se laisse lire – très rapidement donc – mais qui ne satisfera que les aficionados de Tardi. D’abord parce que le court moment où nous suivons un bonhomme (dans une sorte de pèlerinage au Père Lachaise) nous amène là où esthétiquement et intellectuellement Tardi se sent légitime et à l’aise, le Paris populaire un peu rétro, et la Commune. Ensuite parce qu’il ne développe pas grand-chose ici, et ceux qui découvrent l’auteur avec cet album n’y trouveront pas la richesse narrative et historico-sociologique qui fait d’habitude le sel de ses histoires. Mais le Tardi anar, amateur de la Commune, passe quand même un message, puisque son vieux personnage, dont les jours sont comptés (un sablier et un corbeau le lui rappellent jusqu’au dernier instant !), vient rendre hommage à sa façon au boucher des Fédérés, Adolphe Thiers, en urinant sur son ostentatoire tombeau. Une chute qui pimente un peu un récit minimaliste. Une lecture sympathique mais courte, à emprunter à l’occasion.

29/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Ineffables
Les Ineffables

L'album est une succession de pseudo paraboles absurdes, de récits à la forme réflexive brillant surtout par leur côté inattendu ou ironique. C'est bon, intéressant, en tout cas certaines idées sont bien trouvées et j'avoue avoir le sourire à la lecture. Difficile pourtant de m'étendre dans mon avis, les dessins sont minimalistes (comme souvent dans chez Trondheim), les récits très courts (une page chacun) et les chutes perdant pour beaucoup de leur saveur si déjà connues à la lecture. Je comprendrais d'ailleurs que beaucoup restent parfaitement de marbre face à cet album, les récits idiots mais étrangement parfois introspectifs ne sont pas du goût de tout le monde. Après, ne faisons pas sonner lesdits récits comme plus malin qu'ils ne le sont, la réflexion qu'ils offrent reste toute relative. C'est du bon mais la lecture n'est pas non plus transcendante. Un album pas inintéressant mais pas si marquant que cela pour autant. Une lecture agréable tout de même.

29/09/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Völundio - Chroniques des lames sacrées
Völundio - Chroniques des lames sacrées

Dans un monde obscur de fantasy, un mercenaire vétéran découvre l'existence de guerriers dont la puissance dépasse largement celle des humains. Alors qu'il échappe de justesse à la mort, il est sauvé par une jeune fille aux oreilles de renard, dotée de pouvoirs extraordinaires. Tous deux sont projetés un siècle dans le futur, dans un monde dévasté par la guerre que se livrent les détenteurs d'armes sacrées, sources de cette force surhumaine. Pour survivre, le mercenaire et sa mystérieuse protectrice s'installent dans une région isolée et ouvrent une taverne, espérant ainsi attirer des épéistes et, peut-être, mettre la main sur la lame sacrée qui conviendra enfin à notre héros. C'est un récit d'heroic-fantasy qui entretient longtemps ses zones d'ombre. D'où viennent ces armes sacrées ? Qui est réellement cette jeune semi-humaine si puissante ? Pourquoi protège-t-elle avec autant d'acharnement un mercenaire en apparence si banal ? L'auteur choisit délibérément de ne pas répondre tout de suite, allant jusqu'à forcer artificiellement la situation en faisant refuser au héros de poser des questions alors même que sa protectrice détient les réponses. De ce fait, le lecteur reste longtemps dans l'incertitude quant à la direction que prendra l'histoire. Quête épique d'un élu destiné à rétablir la paix ? Constitution d'un groupe de héros qui s'uniront contre le Mal ? Récit de kingdom building où l'intrigue se limiterait longtemps au développement de la taverne et de son domaine ? Ou encore jeu de manigances complexes où le mercenaire ne serait qu'un pion manipulé ? Toutes les possibilités semblent ouvertes, mais l'attente finit par créer un léger sentiment d'artificialité dans une intrigue qui paraît parfois cousue de fil blanc. Je reste donc partagé quant à mon avis sur la série. Elle se lit agréablement, bénéficie d'un dessin de qualité (même si les décors restent assez simples), et suscite malgré tout la curiosité : on a envie de découvrir où tout cela va nous mener.

29/09/2025 (modifier)
Par Roro
Note: 3/5
Couverture de la série Nash
Nash

Tome 10 terminé. Ce n'est pas la série du siècle c'est sûr, j'étais tenté de mettre 2/5 mais je me dis que je n'aurais pas pu arriver au bout si c'était vraiment le cas. Des facilités scénaristiques, des petites roulettes pour le lecteur qui pourrait lire cela tout en faisant autre chose, la série reste divertissante tout en se disant, bof. Dans la mesure où j'ai une bibliothèque et une quantité de lecture assez importante, cela passe mais il y a beaucoup de choses à lire en priorité.

26/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Tour du monde en bande dessinée
Le Tour du monde en bande dessinée

J’ai lu le premier album, le seul que possède ma médiathèque. Au vu du titre, je m’attendais à un recueil de récits purement documentaires (le nom de Davodeau m’y avait bien sûr aussi fait penser) sur la planète. Et ça n’est en fait pas vraiment ou totalement le cas. Ce sont des récits plutôt typés romans graphiques à connotation sociale – même si beaucoup (comme celui de Sera par exemple, encore une fois autour des Khmers rouges au Cambodge) relèvent du documentaire. Breccia propose même un récit d’anticipation – assez pessimiste par ailleurs. Il n’y a pas vraiment de ligne directrice, si ce n’est de choisir des auteurs venant tous de pays et d’horizons différents. En soi intéressant, ce préalable accentue énormément le côté hétérogène, éclectique de ce genre de publication collective. Styles de récits, styles de dessin (je n’ai pas accroché à ceux d’Ancco ou de Pierre Bailly par exemple) s’entrechoquent donc, avec un résultat inégal – affaire de goût en grande partie – mais globalement satisfaisant.

26/09/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série Champs de Bataille - L'histoire enfouie du remembrement
Champs de Bataille - L'histoire enfouie du remembrement

J'attendais sans doute trop de cette BD et me sens honteux de lui coller un banal 3*. L'enquête est bonne, pertinente, importante, mais que l'ensemble est maladroitement structuré ! Les anecdotes, points de vue, rappels historiques et analyses s'enchainent sans véritable fil conducteur, disposés ici et là quasi aléatoirement, sans plan structurant la pensée ni point de vue progressivement développé ! Côté point de vue justement, les auteurs ont refusé la stigmatisation des uns, l'idéalisation des autres, préférant la confrontation juste des différents positionnements, resituant dans leur contexte ceux-ci afin d'en expliquer les causalités et motivations. Certains diront sans doute que c'est moins manichéen ainsi, c'est surtout peu mis en perspective. Le sujet n'en demeure pas moins important et l'enquête implacable : le remembrement a définitivement refaçonné les campagnes françaises, au nom d'une agriculture productiviste, satisfaisant le marché mondialisé bien davantage que les hommes et femmes, niant les conséquences tant écologiques, sanitaires, que sociales d'une telle réorganisation. Les paysages de nos campagnes sont désormais bien laids, tout autant que les idéologies à l'origine de ce bouleversement. Mais rigueur, colère et tristesse sont malheureusement absentes de cette enquête maladroite.

26/09/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Grand Hôtel Abîme
Grand Hôtel Abîme

La mafiocratie. Un comics coups de poing. Dès le prologue les coups commencent à pleuvoir avec ces enchaînements désordonnés de mauvaises nouvelles aux journaux télévisés. Marcos Prior situe son récit dans un futur très proche, un futur où les gens du peuple se révoltent contre la misère qui est leur quotidien. L'activisme est au centre du récit avec pour porte drapeau un individu à la cagoule rouge, mais nos élites du haut de leur tour d'ivoire ne seront pas épargnés. Une recit singulier il n'y a pas de personnage principal. Le lecteur est mitraillé d'informations avec cette surabondance d'écrans et de vignettes qui se juxtaposent. On prend tout en pleine poire et c'est à toi de faire la part des choses, mais on sent bien tout de même de quel côté les auteurs se positionnement. Ils ne donnent pas de remèdes miracles, ils veulent éveiller les consciences. Une narration en mode zapping, en effet, tu passes d'un sujet à l'autre comme si tu changeais de programmes bien installé dans ton canapé. J'avoue avoir été un peu désarçonné au début, mais ça donne du peps au récit. Un comics qui va droit au but et qui pointe avec justesse les maux de notre société (médias, surconsommation, réseaux sociaux, corruption, décadence...) mais qui hélas ne m'aura rien appris de plus. Le format à l'italienne permet à David Rubin de réaliser une mise en page immersive avec un découpage entrecoupé de pleines pages et d'autres où les vignettes foisonnement. Dynamique et panoramique. La grande variété de couleurs, suivant le sujet traité, va de lumineuse à psychédélique en passant par les pastel. J'adore. En bonus, un dossier en fin d'album sur le processus de création des auteurs. Très intéressant. Un comics qui ne laissera pas indifférent puisqu'il prône un changement radical de nos institutions et de notre mode de vie avant que notre monde ne tombe dans l'abîme. Note réelle : 3,5.

26/09/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Armelle et Mirko
Armelle et Mirko

Une œuvre jeunesse très mignonne qui a des personnages sympathiques et attachants dans un dessin tout mignon et des histoires à morales pas bêtes qui incitent les plus jeunes à affronter leurs peurs et à encourager l'amitié. La série est vite lue, chaque tome étant assez court et vite lu, laissant la part belle aux dessins qui font une grande partie de l'ambiance, tandis que le scénario présente sa petite histoire. C'est à la fois très bien vu au regard du public, mais en fait ça m'a un peu embêté aussi puisqu'en le lisant en tant qu'adulte je dois avouer que j'ai été un peu moins impliqué. J'ai survolé les tomes et j'ai trouvé ça mignon, mais je ne pense pas spécialement avoir été marqué par la BD ni avoir envie de la relire. A mon sens, c'est une BD qui plaira sans aucun doute à des jeunes personnes, mais personnellement je suis resté un peu plus en dehors. De fait, j'ai pas eu d'impression forte à la lecture et si je reconnais que c'est mignon, je n'ai pas spécialement envie d'y retourner.

26/09/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Adieu Eri
Adieu Eri

Très sympathique œuvre qui questionne notre mémoire et notre réalité. Je ne pensais pas que la BD serait à ce point travaillée d'un bout à l'autre, mais je dois dire qu'elle a quelque chose de réellement ingénieux dans sa construction qui laisse plein de questions en suspens une fois la lecture terminée. La lecture fut pleine de surprise, autour de cette idée de filmer une vie jusqu'à la mort et de monter tout ça ensuite en film. C'est une histoire à tiroir dont la réalité véritable semble perpétuellement cachée, tout en ajoutant des couches de réalités différentes. D'ailleurs à la fin, je dois dire que je me demandais si un seul moment présenté était finalement réel dans la diégèse de l’œuvre, tant l'auteur veut jouer sur cette question. Après tout, peut-être que tout était intégralement faux ... Le dessin va très bien avec le style de l'auteur, notamment par son découpage en large bande qui font effectivement très cinématographique. J'ai trouvé l'utilisation pertinente, mais malheureusement un peu gâché par le format manga qui rétrécit les pages et donne parfois des cases un peu écrasées. Je me dis que la BD aurait mérité un plus grand format, pour profiter pleinement de la mise en page ingénieuse qui se développe. Sans être aussi dithyrambique que d'autres avis (désolé Deretaline !) j'ai bien aimé ma lecture. Je ne suis pas suffisamment marqué pour avoir envie de la conserver par devers moi, mais je recommanderais tout de même la découverte, cette BD a un parti pris assez unique et très bien tenu.

26/09/2025 (modifier)