BD documentaire sur l'impact écologique de notre société numérique.
BD qui manque sérieusement de données objectives claires (de vertigineux chiffres à même d'objectiver la situation, de culpabiliser nos pratiques), mais qui parvient en conséquence à être peu fastidieuse à parcourir. L'auteur choisit par ailleurs de proposer un point de vue, essentiellement via des métaphores visuelles et insère ici ou là des éléments fictionnels centrés sur la relation entre l'auteur et sa fille d'une dizaine d'années.
Visuellement, c'est original pour un documentaire et plutôt réussi.
Si le sujet méritait bien davantage de rigueur et de colère, de mises en perspective en interrogeant le rôle des acteurs de cette filière, le résultat demeure plutôt bon.
La lecture est sympathique, mais sans plus.
Cette collection Lépidoptère permettait, comme d’autres chez Patte de Mouche de l’Association (mais ici dans un format un peu plus grand) de publier des auteurs peu connus, et des petites histoires pas trop longues.
Vite lu donc avec une trentaine de pages, cet album nous présente une tranche de vie de quelques personnages ordinaires. C’est assez frais, la plupart sont un peu « à côté » du système. Nicolas Moog apprécie de toute façon les marginaux.
Un format plus conséquent aurait sans doute pu permettre de davantage développer intrigue et personnages, ici on reste un peu à la surface des choses, et tout va trop vite (comme le coup de foudre entre Rose et Jean-Benoît).
Son dessin est simple mais pas désagréable. En tout très lisible.
Note réelle 2,5/5.
Je note sans doute généreusement cet album, mais les quelques petits points positifs m’ont un peu fait oublier la grande légèreté de l’ensemble.
C’est avec cet album que j’ai découvert le dessin de Bane Kerac, et je dois dire qu’il a un chouette coup de crayons. Son style réaliste, avec un trait fin, est très agréable. Et le choix du Noir et Blanc est plutôt bon, car l’apport de couleurs (voir la couverture) me parait amoindrir la qualité visuelle.
Formellement, l’histoire s’inscrit dans le genre super héros à l’américaine. Un genre qu’a priori je goûte peu. Mais ici Kerac a pris le parti de la parodie, en donnant à l’intrigue, aux postures, aux dialogues et aux situations dans lesquelles se retrouvent les personnages, un côté exagéré, parfois grotesque (parfois lourdingue il faut le dire, aussi).
C’est ce côté bordélique et déconne qui donne de l’intérêt à cette histoire – car l’intrigue elle-même est légère et peu crédible, aussi fine que le string qui parfois recouvre une partie des fesses de l’héroïne.
Car, en plus d’un humour plus ou moins forcé (voir les jeux de mots sur les noms, les allusions graveleuses), Kerac joue aussi la carte d’un certain érotisme. Mise à part une journaliste un peu nunuche, toutes les femmes sont hyper sexuées, des bombasses à forte poitrine, au corps assez peu camouflé par leurs vêtements (qui laissent apparaitre bas, porte-jarretelles), et se baladant immanquablement en talons aiguilles (ce qui pour notre super héroïne ne doit pas être trop pratique – même si elle semble s’en accommoder). Là aussi, Kerac ne craint pas le ridicule, et tombe aisément dans une certaine caricature du genre.
L’intrigue donc. Des méchants (à tête de citrouille !), des flics pas malins, et donc La Chatte, super héroïne dont je n’ai pas encore compris quels sont réellement ses super pouvoirs, qui forcément triomphe des méchants.
Oubliez crédibilité ou approfondissement de l’intrigue ou de la psychologie des personnages, Kerac semble avoir eu pour unique objectif de s’amuser à détourner un peu les clichés du genre (super héros infaillibles, super méchants cons, hommes bodybuildés, femmes sexy, bastons permanente pour entretenir le rythme, etc.).
L’album est marqué sur la tranche comme étant le tome 1. Mais ça se lit comme un one-shot de toute façon. Si vous avez l’occasion de tomber dessus (sa rencontre n’est pas hyper fréquente), jetez-y un coup d’œil, c’est un petit défouloir qui peut procurer une lecture détente.
Une lecture rapide, sympathique, sans plus. Disons que j’ai connu James plus caustique et punchy. Ici, ça reste constamment bon enfant et à la surface des choses.
Le titre peut s’entendre au premier degré, une sorte de « parenthèse » pour l’auteur, qui le voit être invité dans un festival du livre à Nancy. Mais aussi ça fait allusion à la librairie (aussi un peu maison d’éditions) spécialisée en BD qui l’a invité, et qui porte justement le nom de Parenthèse.
L’auteur présente son projet (il doit rédiger un petit reportage sur le salon) : il est à la fois « reporter » et auteur en dédicace. Ce dernier aspect lui donne l’occasion d’un peu d’autodérision (à la façon de Fabcaro sur On n'est pas là pour réussir - entre autres, car depuis d’autres auteurs ont montré cet aspect désenchanté des dédicaces en salon, surtout lorsqu’on n’est pas connu et placé pas loin de têtes de gondoles).
Les personnages animaliers traditionnels de James passent bien, mais ça accentue sans doute le côté un peu trop léger de l’album, très vite lu.
Note réelle 2,5/5.
Les Quatre Filles du docteur March, un titre que je connaissais tellement bien que j'étais persuadé de l'avoir déjà lu ou d'avoir vu des épisodes du dessin animé des années 80. C'est en lisant cette adaptation que je me rends compte que ce n'était pas le cas.
On suit ici un peu plus d'une année dans le quotidien d'une famille de la campagne américaine, composée d'une mère et de ses quatre filles âgées de 12 à 16 ans, tandis que leur père est parti soutenir les soldats de l'Union pendant la Guerre de Sécession. La famille ne vit pas dans la pauvreté, mais n'appartient pas non plus à la haute société. Les filles n'ont rien d'extraordinaire, elles ne vivent pas de grandes aventures, mais elles ont chacune leur caractère, et on les suit dans leurs jeux, leurs liens familiaux, leurs amitiés, notamment avec le jeune voisin du même âge. C'est un peu comme un feuilleton de la vie ordinaire, avec des personnages auxquels on s'attache et pour qui on espère des choses positives, en particulier autour d'une ou deux histoires d'amour qui ne disent pas leur nom.
Je n'ai pas été profondément emporté par cette lecture, mais je l'ai trouvée agréable. Elle offre un aperçu intéressant de la vie quotidienne des Américains ordinaires au 19e siècle, du quotidien des jeunes filles et de leur désir d'émancipation. C'est mignon sans être mièvre, simple sans être creux. Je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions, mais j'ai passé un bon moment.
2.5
Un thriller qui se laisse lire, mais qui ne marquera pas le genre et qui est tout de même un peu cliché.
Une femme est accusée d'avoir tué sa famille et le corps de son fils a disparu. Une journaliste stagiaire ne croit pas qu'elle est coupable et va lui parler en prison. La femme continue d'affirmer qu'elle est coupable, mais elle va commencer à lui faire des confidences ce qui fait que l'héroïne va être la seule pour une raison quelconque qui va avoir une relation spéciale avec la peut-être tueuse. L'héroïne va donc enquêter et essayer de trouver la solution au mystère.
Un récit qui est sens souvent le déjà vu avec notamment la potentiel meurtrière qui agit comme tous les génies criminels manipulateurs qu'on retrouve dans la fiction depuis Hannibal Lecter. Il y a des facilités dans le scénario. Même le dessin manque de personnalité, c'est le style qu'on retrouve dans pleins de polars en comics. Cela se laisse tout de même lire et ce n'est pas vraiment ennuyeux si on est fan du genre.
J'ai du lire l'album deux fois pour décortiquer ce qui me parle et ce qui me dégoûte . Je l'ai acheté pour soutenir les éditions Ici-même et le post-apo vu depuis l'Australie, ça m'a intriguée...
Cela peut se lire comme une allégorie du capitalisme mondialisé. Son story telling si puissant vend l'exode vers le nord, comme un voyage vers la réussite alors même que toutes les informations sont accessibles pour voir que la plupart des migrants seront très maltraités et n'auront comme destin, pour les plus chanceux, que le retour au bercail plus pauvre que jamais... Et dans "La fange", pour les autres... la perte de membres, la maladie, la mort.
Un monde caca d'oie où tout est laid ou presque, et le dessin aux cases très remplies pourrait faire penser à Jano, mais sans cette joie colorée du déglingué, et avec un cynisme qui rappelle un peu Hitchkock par les mécanismes d'escroquerie qui ressemble un peu à ceux de l'espionnage anglais... (Drôle de rapprochement !)
Par ailleurs c'est une histoire familiale, de deux frères avec une mère qui a son préféré, Lippy (pour Lipton). L'exemple type de la mauvaise mère, qui fait les mauvais choix et aime son fils uniquement parce qu'il est le reflet d'elle-même.
C'est aussi l'ambiance d'une ville où le seul mode de survie et soit d'être escroc, soit d'être escroqué. Et les deux héros qui échappent à cette alternative sont ceux auxquels on s'identifie : l'autre fils Penn, ("qui a oublié d'être moche" selon sa propre constatation) et une gamine rouquine qui ne sait pas mentir.
Sans ces deux personnages qui portent un regard en biais, et espèrent confusément autre chose, on ne pourrait rien sauver de cet univers... mais justement ils sont là...
Ce maelström de dégoût et d'espoir finit par faire son boulot.
Je me reconnais bien dans l'avis de Sloane, et je suis curieuse de voir effectivement si une suite pourrait me surprendre...
Lepage a souvent mis beaucoup de lui dans ses excellents documentaires (clairement la partie de son œuvre que je préfère). Mais ici le côté autobiographique est central – tout en n’épuisant pas les thématiques de l’album.
Lepage a pris le temps, pour écrire et réaliser l’album, mais aussi en multipliant les entretiens avec ses parents et tous ceux qui ont partagé leur expérience de vie « en communauté », tout en développant les questionnements qui ont nourri cette expérience (autour de l’engagement chrétien, des réformes au sein de l’Église, etc.).
Dans la seconde partie, Emmanuel Lepage met en avant sa propre expérience, les quatre années passées dans cette « copropriété » très particulière, qui ont, tout autant que les discussions ultérieures avec ses parents, nourri sa propre imagination et son œuvre.
Comme d’habitude avec Lepage, le dessin est franchement excellent. Très plaisant, fluide. C’est d’autant plus important que l’album est souvent très personnel, et que le texte est dense, ce qui peut éventuellement rebuter – ou tout le moins rendre la lecture un petit peu laborieuse (j’ai à plusieurs reprises dû revenir en arrière pour mieux resituer tel ou tel personnage évoqué).
Mais ça reste un album original et intéressant.
Note réelle 3,5/5.
Une fable animalière destinée au jeune public.
Alfred est un canard altermondialiste qui privilégie l’altruisme, le sens de l’amitié et qui ne manque pas de courage pour affronter le roi (un lion bien entendu) et les puissants et leur faire rendre justice.
La narration gentille passera peu la barrière de l’âge, mais j’ai trouvé que finalement, l’histoire est assez agréable à lire et le petit message politique est plutôt bienvenu.
À l’origine personnage de théâtre jeunesse né de l’imagination d’un auteur néerlandais, il a eu ensuite de nombreuses aventures en dessin animé néerlando-japonais, traduites et diffusées dans plusieurs pays, dont la France et le Québec. Le dessin rond traduit d’ailleurs ce format animé.
L’adaptation en bd comporte plusieurs volumes en néerlandais.
L’édition en français semble avoir été abandonnée après le premier tome, alors que sur la dernière page, Alfred nous invite à découvrir la suite de ses aventures.
Manque de succès commercial dans nos contrées j’imagine. Dommage.
À noter : en 1991, Herman van Veen a remporté le « Goldene Kamera Award » pour sa série animée.
2.5
Un récit qui ne m'a pas trop marqué. J'aime bien les récits qui se passent à la campagne pour l'ambiance qui s'y dégage, mais ici je me suis un peu ennuyé.
Déjà, je ne suis pas un grand fan du dessin ou plutôt des couleurs qui rendent le tout fade et peu agréable à regarder. Le scénario manque un peu de rythme. Il y a quelques scènes qui sortent du lot et c'est tout. Ce qui m'a un peu embêté est que j'ai surtout eu l'impression de ne voir qu'une suite de clichés du genre le prêtre rétrograde bien méchant ou le médecin arrogant qui ne veut pas écouter l'opinion de la femme qui soigne les gens à l'aide de plantes. Le côté fantastique de l'album est un peu déroutant, j'ai cru pendant un moment que l'héroïne était une vraie sorcière avec des vrais pouvoirs magiques et que c'est pour ça qu'elle se cachait.
On est loin d'un Comès !
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Saison brune 2.0 (Nos empreintes digitales)
BD documentaire sur l'impact écologique de notre société numérique. BD qui manque sérieusement de données objectives claires (de vertigineux chiffres à même d'objectiver la situation, de culpabiliser nos pratiques), mais qui parvient en conséquence à être peu fastidieuse à parcourir. L'auteur choisit par ailleurs de proposer un point de vue, essentiellement via des métaphores visuelles et insère ici ou là des éléments fictionnels centrés sur la relation entre l'auteur et sa fille d'une dizaine d'années. Visuellement, c'est original pour un documentaire et plutôt réussi. Si le sujet méritait bien davantage de rigueur et de colère, de mises en perspective en interrogeant le rôle des acteurs de cette filière, le résultat demeure plutôt bon.
Rose & les tatoués
La lecture est sympathique, mais sans plus. Cette collection Lépidoptère permettait, comme d’autres chez Patte de Mouche de l’Association (mais ici dans un format un peu plus grand) de publier des auteurs peu connus, et des petites histoires pas trop longues. Vite lu donc avec une trentaine de pages, cet album nous présente une tranche de vie de quelques personnages ordinaires. C’est assez frais, la plupart sont un peu « à côté » du système. Nicolas Moog apprécie de toute façon les marginaux. Un format plus conséquent aurait sans doute pu permettre de davantage développer intrigue et personnages, ici on reste un peu à la surface des choses, et tout va trop vite (comme le coup de foudre entre Rose et Jean-Benoît). Son dessin est simple mais pas désagréable. En tout très lisible. Note réelle 2,5/5.
La Chatte (Kerac)
Je note sans doute généreusement cet album, mais les quelques petits points positifs m’ont un peu fait oublier la grande légèreté de l’ensemble. C’est avec cet album que j’ai découvert le dessin de Bane Kerac, et je dois dire qu’il a un chouette coup de crayons. Son style réaliste, avec un trait fin, est très agréable. Et le choix du Noir et Blanc est plutôt bon, car l’apport de couleurs (voir la couverture) me parait amoindrir la qualité visuelle. Formellement, l’histoire s’inscrit dans le genre super héros à l’américaine. Un genre qu’a priori je goûte peu. Mais ici Kerac a pris le parti de la parodie, en donnant à l’intrigue, aux postures, aux dialogues et aux situations dans lesquelles se retrouvent les personnages, un côté exagéré, parfois grotesque (parfois lourdingue il faut le dire, aussi). C’est ce côté bordélique et déconne qui donne de l’intérêt à cette histoire – car l’intrigue elle-même est légère et peu crédible, aussi fine que le string qui parfois recouvre une partie des fesses de l’héroïne. Car, en plus d’un humour plus ou moins forcé (voir les jeux de mots sur les noms, les allusions graveleuses), Kerac joue aussi la carte d’un certain érotisme. Mise à part une journaliste un peu nunuche, toutes les femmes sont hyper sexuées, des bombasses à forte poitrine, au corps assez peu camouflé par leurs vêtements (qui laissent apparaitre bas, porte-jarretelles), et se baladant immanquablement en talons aiguilles (ce qui pour notre super héroïne ne doit pas être trop pratique – même si elle semble s’en accommoder). Là aussi, Kerac ne craint pas le ridicule, et tombe aisément dans une certaine caricature du genre. L’intrigue donc. Des méchants (à tête de citrouille !), des flics pas malins, et donc La Chatte, super héroïne dont je n’ai pas encore compris quels sont réellement ses super pouvoirs, qui forcément triomphe des méchants. Oubliez crédibilité ou approfondissement de l’intrigue ou de la psychologie des personnages, Kerac semble avoir eu pour unique objectif de s’amuser à détourner un peu les clichés du genre (super héros infaillibles, super méchants cons, hommes bodybuildés, femmes sexy, bastons permanente pour entretenir le rythme, etc.). L’album est marqué sur la tranche comme étant le tome 1. Mais ça se lit comme un one-shot de toute façon. Si vous avez l’occasion de tomber dessus (sa rencontre n’est pas hyper fréquente), jetez-y un coup d’œil, c’est un petit défouloir qui peut procurer une lecture détente.
Un week-end entre parenthèses
Une lecture rapide, sympathique, sans plus. Disons que j’ai connu James plus caustique et punchy. Ici, ça reste constamment bon enfant et à la surface des choses. Le titre peut s’entendre au premier degré, une sorte de « parenthèse » pour l’auteur, qui le voit être invité dans un festival du livre à Nancy. Mais aussi ça fait allusion à la librairie (aussi un peu maison d’éditions) spécialisée en BD qui l’a invité, et qui porte justement le nom de Parenthèse. L’auteur présente son projet (il doit rédiger un petit reportage sur le salon) : il est à la fois « reporter » et auteur en dédicace. Ce dernier aspect lui donne l’occasion d’un peu d’autodérision (à la façon de Fabcaro sur On n'est pas là pour réussir - entre autres, car depuis d’autres auteurs ont montré cet aspect désenchanté des dédicaces en salon, surtout lorsqu’on n’est pas connu et placé pas loin de têtes de gondoles). Les personnages animaliers traditionnels de James passent bien, mais ça accentue sans doute le côté un peu trop léger de l’album, très vite lu. Note réelle 2,5/5.
Les Quatre Filles du docteur March
Les Quatre Filles du docteur March, un titre que je connaissais tellement bien que j'étais persuadé de l'avoir déjà lu ou d'avoir vu des épisodes du dessin animé des années 80. C'est en lisant cette adaptation que je me rends compte que ce n'était pas le cas. On suit ici un peu plus d'une année dans le quotidien d'une famille de la campagne américaine, composée d'une mère et de ses quatre filles âgées de 12 à 16 ans, tandis que leur père est parti soutenir les soldats de l'Union pendant la Guerre de Sécession. La famille ne vit pas dans la pauvreté, mais n'appartient pas non plus à la haute société. Les filles n'ont rien d'extraordinaire, elles ne vivent pas de grandes aventures, mais elles ont chacune leur caractère, et on les suit dans leurs jeux, leurs liens familiaux, leurs amitiés, notamment avec le jeune voisin du même âge. C'est un peu comme un feuilleton de la vie ordinaire, avec des personnages auxquels on s'attache et pour qui on espère des choses positives, en particulier autour d'une ou deux histoires d'amour qui ne disent pas leur nom. Je n'ai pas été profondément emporté par cette lecture, mais je l'ai trouvée agréable. Elle offre un aperçu intéressant de la vie quotidienne des Américains ordinaires au 19e siècle, du quotidien des jeunes filles et de leur désir d'émancipation. C'est mignon sans être mièvre, simple sans être creux. Je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions, mais j'ai passé un bon moment.
Bury the Lede
2.5 Un thriller qui se laisse lire, mais qui ne marquera pas le genre et qui est tout de même un peu cliché. Une femme est accusée d'avoir tué sa famille et le corps de son fils a disparu. Une journaliste stagiaire ne croit pas qu'elle est coupable et va lui parler en prison. La femme continue d'affirmer qu'elle est coupable, mais elle va commencer à lui faire des confidences ce qui fait que l'héroïne va être la seule pour une raison quelconque qui va avoir une relation spéciale avec la peut-être tueuse. L'héroïne va donc enquêter et essayer de trouver la solution au mystère. Un récit qui est sens souvent le déjà vu avec notamment la potentiel meurtrière qui agit comme tous les génies criminels manipulateurs qu'on retrouve dans la fiction depuis Hannibal Lecter. Il y a des facilités dans le scénario. Même le dessin manque de personnalité, c'est le style qu'on retrouve dans pleins de polars en comics. Cela se laisse tout de même lire et ce n'est pas vraiment ennuyeux si on est fan du genre.
La Fange
J'ai du lire l'album deux fois pour décortiquer ce qui me parle et ce qui me dégoûte . Je l'ai acheté pour soutenir les éditions Ici-même et le post-apo vu depuis l'Australie, ça m'a intriguée... Cela peut se lire comme une allégorie du capitalisme mondialisé. Son story telling si puissant vend l'exode vers le nord, comme un voyage vers la réussite alors même que toutes les informations sont accessibles pour voir que la plupart des migrants seront très maltraités et n'auront comme destin, pour les plus chanceux, que le retour au bercail plus pauvre que jamais... Et dans "La fange", pour les autres... la perte de membres, la maladie, la mort. Un monde caca d'oie où tout est laid ou presque, et le dessin aux cases très remplies pourrait faire penser à Jano, mais sans cette joie colorée du déglingué, et avec un cynisme qui rappelle un peu Hitchkock par les mécanismes d'escroquerie qui ressemble un peu à ceux de l'espionnage anglais... (Drôle de rapprochement !) Par ailleurs c'est une histoire familiale, de deux frères avec une mère qui a son préféré, Lippy (pour Lipton). L'exemple type de la mauvaise mère, qui fait les mauvais choix et aime son fils uniquement parce qu'il est le reflet d'elle-même. C'est aussi l'ambiance d'une ville où le seul mode de survie et soit d'être escroc, soit d'être escroqué. Et les deux héros qui échappent à cette alternative sont ceux auxquels on s'identifie : l'autre fils Penn, ("qui a oublié d'être moche" selon sa propre constatation) et une gamine rouquine qui ne sait pas mentir. Sans ces deux personnages qui portent un regard en biais, et espèrent confusément autre chose, on ne pourrait rien sauver de cet univers... mais justement ils sont là... Ce maelström de dégoût et d'espoir finit par faire son boulot. Je me reconnais bien dans l'avis de Sloane, et je suis curieuse de voir effectivement si une suite pourrait me surprendre...
Cache-cache bâton
Lepage a souvent mis beaucoup de lui dans ses excellents documentaires (clairement la partie de son œuvre que je préfère). Mais ici le côté autobiographique est central – tout en n’épuisant pas les thématiques de l’album. Lepage a pris le temps, pour écrire et réaliser l’album, mais aussi en multipliant les entretiens avec ses parents et tous ceux qui ont partagé leur expérience de vie « en communauté », tout en développant les questionnements qui ont nourri cette expérience (autour de l’engagement chrétien, des réformes au sein de l’Église, etc.). Dans la seconde partie, Emmanuel Lepage met en avant sa propre expérience, les quatre années passées dans cette « copropriété » très particulière, qui ont, tout autant que les discussions ultérieures avec ses parents, nourri sa propre imagination et son œuvre. Comme d’habitude avec Lepage, le dessin est franchement excellent. Très plaisant, fluide. C’est d’autant plus important que l’album est souvent très personnel, et que le texte est dense, ce qui peut éventuellement rebuter – ou tout le moins rendre la lecture un petit peu laborieuse (j’ai à plusieurs reprises dû revenir en arrière pour mieux resituer tel ou tel personnage évoqué). Mais ça reste un album original et intéressant. Note réelle 3,5/5.
Alfred Jodocus Couac
Une fable animalière destinée au jeune public. Alfred est un canard altermondialiste qui privilégie l’altruisme, le sens de l’amitié et qui ne manque pas de courage pour affronter le roi (un lion bien entendu) et les puissants et leur faire rendre justice. La narration gentille passera peu la barrière de l’âge, mais j’ai trouvé que finalement, l’histoire est assez agréable à lire et le petit message politique est plutôt bienvenu. À l’origine personnage de théâtre jeunesse né de l’imagination d’un auteur néerlandais, il a eu ensuite de nombreuses aventures en dessin animé néerlando-japonais, traduites et diffusées dans plusieurs pays, dont la France et le Québec. Le dessin rond traduit d’ailleurs ce format animé. L’adaptation en bd comporte plusieurs volumes en néerlandais. L’édition en français semble avoir été abandonnée après le premier tome, alors que sur la dernière page, Alfred nous invite à découvrir la suite de ses aventures. Manque de succès commercial dans nos contrées j’imagine. Dommage. À noter : en 1991, Herman van Veen a remporté le « Goldene Kamera Award » pour sa série animée.
Un sombre manteau
2.5 Un récit qui ne m'a pas trop marqué. J'aime bien les récits qui se passent à la campagne pour l'ambiance qui s'y dégage, mais ici je me suis un peu ennuyé. Déjà, je ne suis pas un grand fan du dessin ou plutôt des couleurs qui rendent le tout fade et peu agréable à regarder. Le scénario manque un peu de rythme. Il y a quelques scènes qui sortent du lot et c'est tout. Ce qui m'a un peu embêté est que j'ai surtout eu l'impression de ne voir qu'une suite de clichés du genre le prêtre rétrograde bien méchant ou le médecin arrogant qui ne veut pas écouter l'opinion de la femme qui soigne les gens à l'aide de plantes. Le côté fantastique de l'album est un peu déroutant, j'ai cru pendant un moment que l'héroïne était une vraie sorcière avec des vrais pouvoirs magiques et que c'est pour ça qu'elle se cachait. On est loin d'un Comès !