Très sympathique œuvre qui questionne notre mémoire et notre réalité. Je ne pensais pas que la BD serait à ce point travaillée d'un bout à l'autre, mais je dois dire qu'elle a quelque chose de réellement ingénieux dans sa construction qui laisse plein de questions en suspens une fois la lecture terminée.
La lecture fut pleine de surprise, autour de cette idée de filmer une vie jusqu'à la mort et de monter tout ça ensuite en film. C'est une histoire à tiroir dont la réalité véritable semble perpétuellement cachée, tout en ajoutant des couches de réalités différentes. D'ailleurs à la fin, je dois dire que je me demandais si un seul moment présenté était finalement réel dans la diégèse de l’œuvre, tant l'auteur veut jouer sur cette question. Après tout, peut-être que tout était intégralement faux ...
Le dessin va très bien avec le style de l'auteur, notamment par son découpage en large bande qui font effectivement très cinématographique. J'ai trouvé l'utilisation pertinente, mais malheureusement un peu gâché par le format manga qui rétrécit les pages et donne parfois des cases un peu écrasées. Je me dis que la BD aurait mérité un plus grand format, pour profiter pleinement de la mise en page ingénieuse qui se développe.
Sans être aussi dithyrambique que d'autres avis (désolé Deretaline !) j'ai bien aimé ma lecture. Je ne suis pas suffisamment marqué pour avoir envie de la conserver par devers moi, mais je recommanderais tout de même la découverte, cette BD a un parti pris assez unique et très bien tenu.
J'ai de la sympathie pour les créations de Nuria Tamarit déjà lues. La jeune autrice espagnole propose souvent des angles de vue originaux sur la condition féminine principalement dans l'adolescence. Je trouve que c'est moins le cas ici. En effet l'autrice reprend un réquisitoire assez classique contre le mâle alpha, blanc, raciste, vénal, gaspilleur et à l'origine du désastre écologique. C'est chargé mais mis dans une ambiance d'orpailleurs sans scrupules de type Klondike le récit présente une certaine crédibilité. En contrepoint le très touchant mais moins crédible personnage de Joana donne un ton féministe soft à la série. Tamarit amoindrit la dureté de son récit avec une touche de fantastique onirique en introduisant cette louve sorte d'esprit de la forêt capable d'une justice immanente entre les bons et les méchants. Cela conduit à une sorte d'happy end qui diminue la puissance du récit à mes yeux.
J'aime bien l'originalité du graphisme de Nuria. Ici il y a un gros travail sur l'ambiance de la forêt. Cela provient d'une mise en couleur très recherchée avec de nombreuses grandes planches très réussies. Ma seule réserve est que son dessin peine à faire ressortir l'ambiance de grand froid de ces latitudes en hiver.
Une bonne lecture pour un large public assez conventionnelle à mes yeux mais traitée avec maitrise. Un bon 3
J’ai eu un peu de mal à accrocher à Last Knight on Earth. L’histoire post-apocalyptique et les nombreuses idées de Scott Snyder sont intéressantes, mais le récit est parfois confus et difficile à suivre. Les dessins de Greg Capullo restent superbes et immersifs, mais cela ne suffit pas à pleinement me captiver
Bleak plonge le lecteur dans un univers d’horreur sombre et oppressant, avec des dessins qui renforcent parfaitement l’ambiance cauchemardesque. Quelques passages m’ont moins marqué, mais globalement c’est une lecture intense et captivante.
J'ai bien aimé ce one-shot, mettant en scène un chien comme le titre l'indique qui rencontre différentes personnes et chemine un temps avec chacune tour à tour toujours avec pour objectif d'aller vers le sud du Japon. Chaque personne s'y attache rapidement mais finit par le libérer de cette nouvelle amitié pour qu'il poursuive sa route vers on ne sait où, sans doute sa famille dont il a été séparé après une catastrophe naturelle. On lui donne à manger, on le fait progresser dans son long parcours. Le chien quant à lui remonte un peu le moral des personnes croisées qui ne sont pas dans la meilleure des situations, truand, prostituée etc.
Les éditions Flblb publient pas mal de roman-photos, parfois agrémentés de « vrais » dessins, avec des histoires plus ou moins loufoques où très souvent pointe une critique sociale et politique. C’est ici aussi le cas.
Le point de départ est absurde, puisque, suite à une vague de « maturisme », nous suivons un jeune couple plus ou moins dépassé par leur bébé, qui pense, s’exprime et agit comme un adulte, qui plus est un adulte aux réparties mordantes et à la conscience politique aiguisée. Le père est un glandeur peu futé, c’est la mère qui fait bouillir la marmite.
Le récit est donc a priori original, et globalement inégal. Il y a parfois des passages lassants et répétitifs. Mais sur la durée, relativement courte, ça tient la route pour les amateurs d’humour doucement con et absurde, dont je fais partie.
C’est le sourire aux lèvres que j’ai lu ce récit, quelques dialogues et situations sont plutôt réussis, amusants. D’abord par les mots employés par notre bambin qui ne fait pas du tout son âge bien sûr, mais aussi grâce à son crétin de père. Enfin, quelques petites réflexions politiques et sociales (avec un Hollande revenu au pouvoir car « tiré au sort », et un Patrick Sébastien toujours aussi beauf et béatement démago) accompagnent assez bien cette histoire absurde et rigolote.
Parfois au milieu des photos et des phylactères, apparaissent quelques dessins, représentant des onomatopées ou pour accentuer réflexion ou perplexité des personnages, comme pour une « vraie BD ».
Un petit emprunt sympathique me concernant. Surprenant aussi pour des auteurs, que j'avais lu sur des séries plus "sérieuses" - mais avec des "sujets" souvent originaux.
Un western très classique.
On va suivre l'histoire d'un homme, de son enfance à sa mort.
Le récit est divisé en quatre chapitres bien distincts. Le premier se penche sur son enfance qui fera de lui un être impitoyable. Le second, de sa vie de chasseur de primes à celle de bandit. Le troisième, de sa période trappeur et de rédemption. Et le dernier est un pont qui relie les trois précédents.
Un récit violent qui ne révolutionne pas le genre avec des ingrédients tels qu'un duel aux revolvers, une attaque de train et la présence des comanches.
Un récit agréable à lire, la narration alterne les scènes de violence et celles plus calmes qui prennent le temps de développer ce loup solitaire. Le scénario est un peu maladroit sur deux/trois scènes.
Un récit où les clins d'œil (tic d'un des personnages) au cinéma sont nombreux. D'abord avec ce nom de ville : Eastwood. Mais j'y vois surtout un hommage à Henry Fonda (qui pour moi est l'âme du western, bien plus qu'un pâle John Wayne), on ne connaîtra jamais le prénom de cet homme ("Mon nom est personne"), le duel avec les gros plans sur les yeux bleus azur sous l'ombre du chapeau ("Il était une fois dans l'ouest"), et le prénom Frank (toujours dans "Il était une fois dans l'ouest", mais aussi dans "Le brigand bien aimé" et "Le retour de Frank James"). Je peux me faire un film aussi. ;-)
C'est avec plaisir que je retrouve Pedro Mauro après L'Homme de la loi, il a un style qui convient très bien au western. C'est classique mais avec une touche de modernité avec son trait sale et sa colorisation réussie. Le dépaysement est garanti avec le soin apporté aux décors, surtout ceux aux grands espaces.
Une mise en page cinématographique.
Du très bon boulot.
Pour les amateurs du genre.
Note réelle : 3,5.
L’album est épais (350 pages quand même !), mais il se lit assez rapidement. Il y a peu de texte – et pas mal de pages qui en sont dépourvues – et l’histoire se révèle finalement plus limpide que je ne le pensais (craignais) au départ.
Car la narration use de certains flash-backs qui, un temps, m’ont un peu dérouté, m’obligeant parfois à quelques retours en arrière pour vérifier certains détails.
Démarrée comme une sorte de roman graphique avec histoire d’amour compliquée, l’intrigue se transforme peu à peu en thriller, autour de l’action d’activistes (de « L’écran blanc », référence à leur mode d’action, des manifestations/flash-mobs non violentes se mettant en place grâce aux réseaux sociaux).
Le personnage principal est une sorte d’alter-égo de l’auteur, comme lui immigré italien féru d’architecture et de dessin. L’intrigue se déroule dans un Paris très légèrement futuriste (quelques années « d’avance » tout au plus), alors qu’une « Présidente » développe une société phagocytée par un pouvoir autoritaire et liberticide, contre lequel les activistes déjà cités se lèvent. Jusqu’à ce qu’un attentat ait lieu. Le récit s’articule autour de cet attentat, juste avant, pendant et après. Avec des questionnements sur les méthodes d’actions, quelques retours sur Mai 68, etc.
Si Pinto semble s’inspirer pour la Présidente de l’italienne Giorgia Meloni, on peut aussi penser à une Marine Le Pen au pouvoir – tant les personnes et programmes se ressemblent.
Le récit est agréable, fluide, et dynamique, même si, passé le début étonnant et les petits soucis de découpage, il se révèle moins original qu’escompté.
Le dessin de Pinto, un style moderne et presque « amateur » par endroits (en tout cas un dessin nerveux, jouant sur des esquisses, comme « jetées » sur un carnet comme le fait le personnage principal, qui portraitise à la volée des passagers du métro) est vivant et au final original et agréable, malgré certains défauts.
Un album – et un auteur – à découvrir.
J'ai apprécié cette lecture à deux titres. Premièrement la thématique principale de l'esclavage n'est jamais épuisée . De plus la fiction proposée s'appuie sur des écrits attestés d'une ancienne esclave ce qui est très rare. Il y a une grande originalité qui tient à la découverte de l'ambiance du Brésil en 1866, une époque clé pour la fin de l'esclavagisme ( lois européennes, fin de la guerre de sécession aux USA, fin de la traite atlantique). L'exemple brésilien est vraiment intéressant car il montre l'émergence d'une société mixte ( sociale et ethnique) où l'écrit a eu sa place pour combattre l'esclavagisme de l'intérieur.
La lecture de la BD est rapide mais exigeante et parle sans doute plus à un public initié à cause du vocabulaire local. De même la construction est parfois complexe et l'ensemble du récit ne prend sens qu'une fois la lecture terminée.
Le graphisme s'appuie sur un trait épais très sombre et charbonneux. Cela produit une ambiance pesante qui colle bien à la thématique. Toutefois il est parfois difficile de faire la différence entre les origines des différents personnages et de savoir si telle ou telle action est due au racisme ou au banditisme.
Le plus de l'ouvrage se trouve dans l'important dossier quasi universitaire qui suit la partie dessinée. Il est composé d'écrit d'universitaires, de la traduction des lettres de Tio, de photos et d'une importante bibliographie.
Une série utile pour compléter ses connaissances sur le sujet. Un bon 3
Je suis embêté car je n'ai pas vraiment accroché à cette série destinée aux jeunes ados (9-14 ans) qui a pour but premier de les sensibiliser au réchauffement climatique. Malgré la thématique d'importance, j'ai trouvé le scénario trop puéril et manichéen pour un sujet aussi complexe. Bien sûr il n'est pas possible de renvoyer ces jeunes lecteurs aux documents du GIEC même simplifiés et le "rapport" des pages 42 à 50 d'un niveau CM2/6eme est bienvenu malgré quelques imprécisions et simplifications.
C'est l'histoire qui sert de prétexte à la thématique qui ne m'a pas convaincu. Evidemment je ne connais pas les compétences ni la législation norvégienne dans cette situation mais quatre méchants adultes qui décident de raser un bois pour faire un parking en votant sur un coin de table, cela relève de la caricature manichéenne afin de culpabiliser les adultes irresponsables en les rendant complétement stupides. L'autrice ne fait pas dans la nuance en nous proposant cette super héroïne clairvoyante en lutte contre les vilains automobilistes quitte à leur bousiller leurs voitures (p96). Sauf que notre gentille héroïne a aussi ses petits défauts (numérique en excès, malbouffe…).
De plus, j'ai de très fortes réserves sur cette présentation d'une lutte générationnelle dans le domaine de l'écologie. Tout au long de la série cette idée qui me gène est entretenue.
De même le graphisme ne m'a trop séduit. J'ai trouvé la construction sans originalité avec un dessin basique peu détaillé dans ses extérieurs et des personnages superficiels ou convenus.
Perso je suis déçu car si j'approuve la problématique j'ai une réserve sur son traitement mais cela peut séduire les enfants dès le CM moins pointilleux que moi. . .
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Adieu Eri
Très sympathique œuvre qui questionne notre mémoire et notre réalité. Je ne pensais pas que la BD serait à ce point travaillée d'un bout à l'autre, mais je dois dire qu'elle a quelque chose de réellement ingénieux dans sa construction qui laisse plein de questions en suspens une fois la lecture terminée. La lecture fut pleine de surprise, autour de cette idée de filmer une vie jusqu'à la mort et de monter tout ça ensuite en film. C'est une histoire à tiroir dont la réalité véritable semble perpétuellement cachée, tout en ajoutant des couches de réalités différentes. D'ailleurs à la fin, je dois dire que je me demandais si un seul moment présenté était finalement réel dans la diégèse de l’œuvre, tant l'auteur veut jouer sur cette question. Après tout, peut-être que tout était intégralement faux ... Le dessin va très bien avec le style de l'auteur, notamment par son découpage en large bande qui font effectivement très cinématographique. J'ai trouvé l'utilisation pertinente, mais malheureusement un peu gâché par le format manga qui rétrécit les pages et donne parfois des cases un peu écrasées. Je me dis que la BD aurait mérité un plus grand format, pour profiter pleinement de la mise en page ingénieuse qui se développe. Sans être aussi dithyrambique que d'autres avis (désolé Deretaline !) j'ai bien aimé ma lecture. Je ne suis pas suffisamment marqué pour avoir envie de la conserver par devers moi, mais je recommanderais tout de même la découverte, cette BD a un parti pris assez unique et très bien tenu.
La Louve boréale
J'ai de la sympathie pour les créations de Nuria Tamarit déjà lues. La jeune autrice espagnole propose souvent des angles de vue originaux sur la condition féminine principalement dans l'adolescence. Je trouve que c'est moins le cas ici. En effet l'autrice reprend un réquisitoire assez classique contre le mâle alpha, blanc, raciste, vénal, gaspilleur et à l'origine du désastre écologique. C'est chargé mais mis dans une ambiance d'orpailleurs sans scrupules de type Klondike le récit présente une certaine crédibilité. En contrepoint le très touchant mais moins crédible personnage de Joana donne un ton féministe soft à la série. Tamarit amoindrit la dureté de son récit avec une touche de fantastique onirique en introduisant cette louve sorte d'esprit de la forêt capable d'une justice immanente entre les bons et les méchants. Cela conduit à une sorte d'happy end qui diminue la puissance du récit à mes yeux. J'aime bien l'originalité du graphisme de Nuria. Ici il y a un gros travail sur l'ambiance de la forêt. Cela provient d'une mise en couleur très recherchée avec de nombreuses grandes planches très réussies. Ma seule réserve est que son dessin peine à faire ressortir l'ambiance de grand froid de ces latitudes en hiver. Une bonne lecture pour un large public assez conventionnelle à mes yeux mais traitée avec maitrise. Un bon 3
Batman - Last knight on Earth
J’ai eu un peu de mal à accrocher à Last Knight on Earth. L’histoire post-apocalyptique et les nombreuses idées de Scott Snyder sont intéressantes, mais le récit est parfois confus et difficile à suivre. Les dessins de Greg Capullo restent superbes et immersifs, mais cela ne suffit pas à pleinement me captiver
Bleak
Bleak plonge le lecteur dans un univers d’horreur sombre et oppressant, avec des dessins qui renforcent parfaitement l’ambiance cauchemardesque. Quelques passages m’ont moins marqué, mais globalement c’est une lecture intense et captivante.
Le Chien qui voulait voir le Sud
J'ai bien aimé ce one-shot, mettant en scène un chien comme le titre l'indique qui rencontre différentes personnes et chemine un temps avec chacune tour à tour toujours avec pour objectif d'aller vers le sud du Japon. Chaque personne s'y attache rapidement mais finit par le libérer de cette nouvelle amitié pour qu'il poursuive sa route vers on ne sait où, sans doute sa famille dont il a été séparé après une catastrophe naturelle. On lui donne à manger, on le fait progresser dans son long parcours. Le chien quant à lui remonte un peu le moral des personnes croisées qui ne sont pas dans la meilleure des situations, truand, prostituée etc.
Même le grand soir a commencé petit
Les éditions Flblb publient pas mal de roman-photos, parfois agrémentés de « vrais » dessins, avec des histoires plus ou moins loufoques où très souvent pointe une critique sociale et politique. C’est ici aussi le cas. Le point de départ est absurde, puisque, suite à une vague de « maturisme », nous suivons un jeune couple plus ou moins dépassé par leur bébé, qui pense, s’exprime et agit comme un adulte, qui plus est un adulte aux réparties mordantes et à la conscience politique aiguisée. Le père est un glandeur peu futé, c’est la mère qui fait bouillir la marmite. Le récit est donc a priori original, et globalement inégal. Il y a parfois des passages lassants et répétitifs. Mais sur la durée, relativement courte, ça tient la route pour les amateurs d’humour doucement con et absurde, dont je fais partie. C’est le sourire aux lèvres que j’ai lu ce récit, quelques dialogues et situations sont plutôt réussis, amusants. D’abord par les mots employés par notre bambin qui ne fait pas du tout son âge bien sûr, mais aussi grâce à son crétin de père. Enfin, quelques petites réflexions politiques et sociales (avec un Hollande revenu au pouvoir car « tiré au sort », et un Patrick Sébastien toujours aussi beauf et béatement démago) accompagnent assez bien cette histoire absurde et rigolote. Parfois au milieu des photos et des phylactères, apparaissent quelques dessins, représentant des onomatopées ou pour accentuer réflexion ou perplexité des personnages, comme pour une « vraie BD ». Un petit emprunt sympathique me concernant. Surprenant aussi pour des auteurs, que j'avais lu sur des séries plus "sérieuses" - mais avec des "sujets" souvent originaux.
Le Souffle de la violence
Un western très classique. On va suivre l'histoire d'un homme, de son enfance à sa mort. Le récit est divisé en quatre chapitres bien distincts. Le premier se penche sur son enfance qui fera de lui un être impitoyable. Le second, de sa vie de chasseur de primes à celle de bandit. Le troisième, de sa période trappeur et de rédemption. Et le dernier est un pont qui relie les trois précédents. Un récit violent qui ne révolutionne pas le genre avec des ingrédients tels qu'un duel aux revolvers, une attaque de train et la présence des comanches. Un récit agréable à lire, la narration alterne les scènes de violence et celles plus calmes qui prennent le temps de développer ce loup solitaire. Le scénario est un peu maladroit sur deux/trois scènes. Un récit où les clins d'œil (tic d'un des personnages) au cinéma sont nombreux. D'abord avec ce nom de ville : Eastwood. Mais j'y vois surtout un hommage à Henry Fonda (qui pour moi est l'âme du western, bien plus qu'un pâle John Wayne), on ne connaîtra jamais le prénom de cet homme ("Mon nom est personne"), le duel avec les gros plans sur les yeux bleus azur sous l'ombre du chapeau ("Il était une fois dans l'ouest"), et le prénom Frank (toujours dans "Il était une fois dans l'ouest", mais aussi dans "Le brigand bien aimé" et "Le retour de Frank James"). Je peux me faire un film aussi. ;-) C'est avec plaisir que je retrouve Pedro Mauro après L'Homme de la loi, il a un style qui convient très bien au western. C'est classique mais avec une touche de modernité avec son trait sale et sa colorisation réussie. Le dépaysement est garanti avec le soin apporté aux décors, surtout ceux aux grands espaces. Une mise en page cinématographique. Du très bon boulot. Pour les amateurs du genre. Note réelle : 3,5.
L'Écran blanc
L’album est épais (350 pages quand même !), mais il se lit assez rapidement. Il y a peu de texte – et pas mal de pages qui en sont dépourvues – et l’histoire se révèle finalement plus limpide que je ne le pensais (craignais) au départ. Car la narration use de certains flash-backs qui, un temps, m’ont un peu dérouté, m’obligeant parfois à quelques retours en arrière pour vérifier certains détails. Démarrée comme une sorte de roman graphique avec histoire d’amour compliquée, l’intrigue se transforme peu à peu en thriller, autour de l’action d’activistes (de « L’écran blanc », référence à leur mode d’action, des manifestations/flash-mobs non violentes se mettant en place grâce aux réseaux sociaux). Le personnage principal est une sorte d’alter-égo de l’auteur, comme lui immigré italien féru d’architecture et de dessin. L’intrigue se déroule dans un Paris très légèrement futuriste (quelques années « d’avance » tout au plus), alors qu’une « Présidente » développe une société phagocytée par un pouvoir autoritaire et liberticide, contre lequel les activistes déjà cités se lèvent. Jusqu’à ce qu’un attentat ait lieu. Le récit s’articule autour de cet attentat, juste avant, pendant et après. Avec des questionnements sur les méthodes d’actions, quelques retours sur Mai 68, etc. Si Pinto semble s’inspirer pour la Présidente de l’italienne Giorgia Meloni, on peut aussi penser à une Marine Le Pen au pouvoir – tant les personnes et programmes se ressemblent. Le récit est agréable, fluide, et dynamique, même si, passé le début étonnant et les petits soucis de découpage, il se révèle moins original qu’escompté. Le dessin de Pinto, un style moderne et presque « amateur » par endroits (en tout cas un dessin nerveux, jouant sur des esquisses, comme « jetées » sur un carnet comme le fait le personnage principal, qui portraitise à la volée des passagers du métro) est vivant et au final original et agréable, malgré certains défauts. Un album – et un auteur – à découvrir.
Mukanda Tiodora
J'ai apprécié cette lecture à deux titres. Premièrement la thématique principale de l'esclavage n'est jamais épuisée . De plus la fiction proposée s'appuie sur des écrits attestés d'une ancienne esclave ce qui est très rare. Il y a une grande originalité qui tient à la découverte de l'ambiance du Brésil en 1866, une époque clé pour la fin de l'esclavagisme ( lois européennes, fin de la guerre de sécession aux USA, fin de la traite atlantique). L'exemple brésilien est vraiment intéressant car il montre l'émergence d'une société mixte ( sociale et ethnique) où l'écrit a eu sa place pour combattre l'esclavagisme de l'intérieur. La lecture de la BD est rapide mais exigeante et parle sans doute plus à un public initié à cause du vocabulaire local. De même la construction est parfois complexe et l'ensemble du récit ne prend sens qu'une fois la lecture terminée. Le graphisme s'appuie sur un trait épais très sombre et charbonneux. Cela produit une ambiance pesante qui colle bien à la thématique. Toutefois il est parfois difficile de faire la différence entre les origines des différents personnages et de savoir si telle ou telle action est due au racisme ou au banditisme. Le plus de l'ouvrage se trouve dans l'important dossier quasi universitaire qui suit la partie dessinée. Il est composé d'écrit d'universitaires, de la traduction des lettres de Tio, de photos et d'une importante bibliographie. Une série utile pour compléter ses connaissances sur le sujet. Un bon 3
Le Jour où j'ai voulu sauver la forêt
Je suis embêté car je n'ai pas vraiment accroché à cette série destinée aux jeunes ados (9-14 ans) qui a pour but premier de les sensibiliser au réchauffement climatique. Malgré la thématique d'importance, j'ai trouvé le scénario trop puéril et manichéen pour un sujet aussi complexe. Bien sûr il n'est pas possible de renvoyer ces jeunes lecteurs aux documents du GIEC même simplifiés et le "rapport" des pages 42 à 50 d'un niveau CM2/6eme est bienvenu malgré quelques imprécisions et simplifications. C'est l'histoire qui sert de prétexte à la thématique qui ne m'a pas convaincu. Evidemment je ne connais pas les compétences ni la législation norvégienne dans cette situation mais quatre méchants adultes qui décident de raser un bois pour faire un parking en votant sur un coin de table, cela relève de la caricature manichéenne afin de culpabiliser les adultes irresponsables en les rendant complétement stupides. L'autrice ne fait pas dans la nuance en nous proposant cette super héroïne clairvoyante en lutte contre les vilains automobilistes quitte à leur bousiller leurs voitures (p96). Sauf que notre gentille héroïne a aussi ses petits défauts (numérique en excès, malbouffe…). De plus, j'ai de très fortes réserves sur cette présentation d'une lutte générationnelle dans le domaine de l'écologie. Tout au long de la série cette idée qui me gène est entretenue. De même le graphisme ne m'a trop séduit. J'ai trouvé la construction sans originalité avec un dessin basique peu détaillé dans ses extérieurs et des personnages superficiels ou convenus. Perso je suis déçu car si j'approuve la problématique j'ai une réserve sur son traitement mais cela peut séduire les enfants dès le CM moins pointilleux que moi. . .