Les derniers avis (48298 avis)

Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Dehors
Dehors

Une série plutôt orientée jeunesse mais qui conviendra aussi à un public plus adulte. Un postulat de départ qui n'est pas nouveau, un monde post-apocalyptique où les humains vivent sous la surface de la terre, celle-ci étant recouverte par la banquise. Joël Hemberg (que je découvre) nous propose un univers riche, certes pas innovant, où les règles sont strictes. Elles sont numérotées, tabou n°1 : Dehors, interdiction de prononcer ce mot (le titre prend tout son sens), tabou n°24 : Jamais tu ne voleras ton prochain (un taquet à la religion). Un monde dystopique ! Un récit qui pointe le dérèglement climatique et ses conséquences (accès à la nourriture, déplacement des populations...) sous la gouvernance d'un régime totalitaire. Une lecture plaisante, la narration est bien dosée, elle prend le temps de développer ce monde et les personnages qui seront au centre du récit et d'accélérer le rythme quand c'est nécessaire. Ça reste très classique, mais c'est efficace. Le dessin et les couleurs de Dan Verlinden sont une agréable surprise. De superbes planches aux décors soignés, ils sont bien mis en valeur par son coup de crayon précis aux formes géométriques. A l'inverse, un trait tout en rondeur pour des personnages aux bouilles sympathiques et expressives. L'immersion dans cette communauté souterraine se fait naturellement. Je serai présent pour le tome suivant.

23/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Travailler demain
Travailler demain

À quoi ressemble le monde du travail aujourd'hui et comment pourrait-il évoluer dans un futur proche ? C'est la question posée à treize personnalités issues des milieux économiques, politiques et associatifs, que Muriel Pénicaud et Mathieu Charrier réunissent ici sous la forme d'un dialogue entre une jeune fille préparant un exposé et les avatars dessinés de ces intervenants, illustrés par Nicoby. Parmi eux figurent Christine Lagarde, des dirigeants de grandes entreprises, des scientifiques, un chef étoilé, mais aussi quelques responsables syndicaux et associatifs. L'ensemble donne cependant la parole majoritairement à des décideurs et des entrepreneurs. Le point de vue reste celui des élites, avec une tonalité très orientée vers l'innovation, la motivation et la réussite. Les réflexions sur le sens du travail, le syndicalisme ou la responsabilité écologique viennent ponctuer le tout, mais sans réellement nuancer ce discours globalement libéral et confiant dans le progrès économique pour peu qu'on soit travailleur et motivé. Graphiquement, Nicoby propose un dessin clair, expressif et fluide. Les auteurs dynamisent le propos grâce à la mise en scène de cette jeune fille et de sa grand-mère, ancienne dirigeante, qui les fait rencontrer tour à tour chacun des intervenants. Ces saynètes, parfois fantaisistes, maintiennent un bon rythme et évitent la monotonie. Sur le fond, la variété des thèmes abordés – de l'intelligence artificielle au télétravail, du syndicalisme à l'écologie et à la quête de sens – est appréciable, mais l'abondance d'informations finit par saturer la lecture. L'album enchaîne les opinions et les slogans plus qu'il ne construit une réflexion approfondie. Pour ma part, j'ai souvent eu l'impression de parcourir un fil LinkedIn : des propos bien intentionnés mais très formatés, où se mêlent storytelling, management bienveillant et optimisme entrepreneurial. En refermant le livre, j'avais davantage la sensation d'avoir lu un manifeste pour un capitalisme réinventé que d'avoir découvert une vision neuve du monde du travail ou des idées vraiment inédites sur ce qu'il pourrait devenir. C'est un ouvrage bien conçu, vivant et instructif sur la forme, mais trop convenu sur le fond, et parfois rébarbatif par la pluie d'informations qu'il déverse sur le lecteur. Intéressant pour qui découvre ces débats, dispensable pour ceux qui les côtoient déjà au quotidien.

23/10/2025 (modifier)
Par Lodi
Note: 3/5
Couverture de la série Death Note
Death Note

Bon pitch, bon dessin, mais bien trop délayé… Inutile pour ceux qui ne l'auraient pas commencé de s'aventurer dans un chemin qui s'embourbe. Je vais m'acharner sur Death Note, que le dieu de la mort tue cette série ! Enfin, elle l'a fait toute seule…. Pourquoi ? Elle déçoit trop. Vous l'avez deviné, le sel de cette histoire est de mêler l'aspect policier à l'aspect moral. Mais à un moment, quand ? Je ne sais plus, on se perd dans les méandres de l'enquête en oubliant l'aspect moral. Bien, comme j'étais harponné, j'ai quand même continué la série, mais je l'ai bien regretté, d'autant que j'avais acheté ça alors que j'aurais mieux fait de m'orienter sur d'autres séries. Dans l'idéal, il ne faudrait craquer que pour des séries lues dans les Bibliothèques, ces lieux magiques ! Bref, plein d'aspects ont été bêtement négligé, exemple, au lieu de s'en prendre à des transgresseurs pas toujours si effrayants que ça, pourquoi le "justicier" n'extermine-t-il pas les tyrans ? Je trouve aussi que sans déflorer trop leur mystère, on aurait pu développer davantage les dieux de la mort. Comme les Américains, et je le suppose comme le feraient aussi les Français, s'ils troussaient ce genre d'histoire, le reste du monde est ignoré, ce que je ne reproche pas pour jouer à incluons tout le monde, mais pour nourrir la narration. Il faut songer à un truc : quand on démolit une histoire, on ne gâche pas que son œuvre, on détourne d'en créer sur le même thème, car qui a envie d'égaler ou de dépasser un fiasco ? J'ai écrit pas mal car le début est si bon qu'on lit jusqu'à la fin, mais cette série est une étoile morte qui porte le néant autour de soi. Puisque je suis ici, je remercie l'équipe qui rend possible de lire et d'écrire dans bdtheque ! Comme ça, on écrit comme dans le sillage des bulles de nos bandes dessinées !

23/10/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série La Force de vivre
La Force de vivre

3.5 L'auteur rend hommage à son meilleur ami qui est mort bien trop tôt de la maladie. C'est donc une histoire d'amitié comme il y en a déjà eu et on sent la sincérité de l'auteur qui veut montrer à quel point il aimait cet ami extraverti et optimiste, le genre de gars qu'on aimerait bien avoir dans son entourage lorsqu'on se sent mal. Si la première partie est pas mal, j'ai surtout ressenti de l'émotion lorsque le drame arrive. Le pauvre Cyril va passer des années à se battre contre la maladie. Lorsque ce n'est pas le cancer qui part et revient, c'est autre chose. Le sort semble s'acharner sur lui, mais Cyril a la force de se battre et d'essayer de profiter de la vie le plus longtemps. Je pense que d'autres auraient perdu toute volonté depuis et se seraient laissé mourir. C'est vraiment une leçon de vie que nous montre Laurent Astier dans ce récit pudique au ton juste. La mise en scène est dynamique et j'ai bien aimé l'utilisation de super-héros. Une BD autobiographie à lire si on est amateur de ce genre.

22/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Charlotte Perriand - Une architecte française au Japon - 1940-1942
Charlotte Perriand - Une architecte française au Japon - 1940-1942

J’espérais adorer cet album (et ce fut le cas à mon entame de lecture) mais je me retrouve finalement en grande partie dans l’avis de Ro. La différence se fera sur le fait que Charlotte Perriand ne m’était pas inconnue (un membre de la famille travaille dans un Lycée P. qui porte son nom) mais cette BD m’aura permis de la recontextualiser. Berbérian en livre un beau portrait, une femme forte et remarquable de son époque, mais un peu frustrant car on glisse sur beaucoup de chose. L’auteur s’attarde principalement sur ses années passées au Japon, une période intéressante tant elle marquera sa créativité pour l’épure. Si ce message est bien retranscrit (ainsi que la géopolitique de l’époque), c’est un peu au détriment de notre héroïne. En fait, j’ai eu l’impression qu’elle survolait sa propre histoire, on reste sur les faits professionnels mais je regrette que l’auteur n’écorne un peu l’image « d’idole », pas grand chose sur sa relation chez Le Corbusier ou sa personnalité. C’est intéressant mais narré un peu froidement, un peu trop en retrait et en pudeur (mais finalement dans le respect des traditions japonaises). Et puis arrive la partie entretien qui amoindrit encore le ressenti, pas désintéressant mais tu pestes quand c’est dans une BD. D’autant plus dommage que la partie graphique me plaisait bien, j’ai senti l’auteur impliqué. Pas mal de petites critiques, mais c’est une œuvre qui se lit très facilement et intéressante sur bien des points (histoire, design …), si vous en avez l’occasion ne boudez pas l’emprunt.

22/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Mr Coconut
Mr Coconut

Un album dans la moyenne haute de la collection, pas indispensable mais lecture sympathique. Je retrouve Willy Ohm que j’avais déjà pu croiser sur un album de Donjon Parade. Pas de surprise niveau trait, un style que l’on pourrait qualifier de sommaire mais très très rond. C’est loin d’atteindre le travail de Brüno mais ça donne un certain cachet et convient parfaitement à cette collection. Au menu, l’auteur propose une aventure préhistorique teintée d’humour et de cul. Une histoire légère et loufoque, notre jeune héros part en quête d’une dulcinée pour repeupler son village, sur fond de prophétie et de rencontres improbables. Ça se lit vite mais pas sans déplaisir, il ne faut juste pas chercher quelque chose d’émoustillant ou d’hilarant. Perso, l’équilibre a bien fonctionné avec moi. La naïveté de notre héros, le trash de certaines situations qui passe grâce au dessin (ça partouze à tout va et on n’oublie pas d’inclure des dinosaures), l’humour un peu beauf (on aura droit aux grossesalopitheques, le mont Grosnichons …) etc en font un mélange un peu WTF mais qui se tient. Je me suis surpris à bien rigoler de certains détails.

22/10/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Jesse Owens - Des miles et des miles
Jesse Owens - Des miles et des miles

Entre biographie détaillée et conte légèrement loufoque, Gradimir Smudja retrace la vie de Jesse Owens dans un esprit rappelant celui de sa série la plus célèbre, Le Cabaret des Muses. L'histoire est racontée par un narrateur inattendu : un chat noir nommé Essej Snewo, symbôle de la musique blues et ami imaginaire de l'athlète, qui l'accompagne de sa naissance jusqu'à sa mort. À travers ce félin fantasque, Smudja mêle fantaisie et gravité, évoquant autant la magie du sport que les thèmes du racisme, de la ségrégation et du nazisme. Graphiquement, c'est du pur Smudja : un style pictural somptueux, coloré, d'inspiration impressionniste. Malgré quelques maladresses anatomiques ou perspectives hasardeuses (comme ce chat dont la tête semble greffée au bassin dans une case du début d'album), les planches restent splendides, lumineuses et pleines de vitalité, y compris dans les passages les plus sombres. Certaines doubles pages prennent même des allures de fresques vibrantes. Le ton narratif, en revanche, peut désarçonner. À force de voir le jeune Jesse courir sans répit, poursuivi par des hommes ou des animaux, difficile de ne pas penser à un certain Forrest Gump. Le personnage, d'ailleurs, apparaît parfois un peu abstrait, presque réduit à sa course, sans grande intériorité. De même, la représentation outrée des violences racistes ou du KKK, bien qu'efficace visuellement, confine parfois à la caricature et atténue involontairement la gravité du propos. Il en ressort une œuvre à la fois singulière et ambivalente : pleine de poésie, de fantaisie et d'énergie, mais dont la tonalité oscillante empêche parfois de savoir si l'on lit une fable poétique ou une biographie sérieuse. En conclusion, un album somptueux et audacieux, à l'esthétique éblouissante, qui séduit par sa liberté de ton autant qu'il déroute par son approche très personnelle de l'histoire d'Owens.

22/10/2025 (modifier)
Par Gralentin
Note: 3/5
Couverture de la série Origines
Origines

Le dessin est atypique et sert super bien le récit. Le traitement des couleurs est absolument superbe. Je trouve fort d'intégrer une histoire aussi complexe dans un one-shot qui comprend de grandes et belles planches pas trop chargées en blabla. Je mets 3/5 car j'ai beaucoup apprécié cette lecture sans être véritablement transcendé.

22/10/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Paradoxe de l'abondance
Le Paradoxe de l'abondance

Ce n’est certes pas avec cet ouvrage qu’Hugo Clément va se faire de nouveaux amis à la FNSEA et chez les lobbyistes de l’agro-industrie. Il n’a pourtant pas vocation à créer la polémique mais à exposer une situation de manière très factuelle, mais qui ne convient pas à ceux pour qui la priorité est de faire passer leurs bénéfices au mépris de la santé du consommateur. Le paradoxe de l’abondance, comme le dit lui-même le journaliste et militant écologiste, c’est qu’ « on produit énormément de nourriture, ce qui est très bien parce qu’on a beaucoup de gens à nourrir, mais on la produit d’une manière qui n’est pas durable », selon « un modèle agricole qui n’est pas orienté vers les bonnes productions ». Surexploités, les sols sont de moins en moins fertiles et la biomasse (masse totale d'organismes vivants) se dégrade de façon inquiétante, concernant 89% des terres agricoles ! Et comme si cela ne suffisait pas, les pesticides et les engrais chimiques comme les nitrates se diffusent dans l’air et dans les nappes phréatiques, augmentant les risques de cancer. Pour mieux nous faire comprendre ce qui a créé cette situation, l’ouvrage remonte aux origines de l’agriculture, à partir du moment où les sociétés nomades de chasseurs-cueilleurs ont commencé à se sédentariser, puis aborde la question de l’eau, qui selon un rapport de la commission européenne, est contaminée à hauteur de 60 % dans les pays européens. Autre donnée inquiétante, même la filière bio est menacée par l’absence de volonté politique. Dans ce contexte où la rentabilité prime, nos laitages et nos fromages tendent à l’uniformisation des goûts, tandis que la vache de race Prim’Holstein (celle que l’on voit en couverture avec ses pis surdimensionnés) remplace peu à peu toutes les espèces régionales, dont certaines sont même en voie de disparition. Est également abordé la question de la souffrance animale liée à ce type de production, autre cheval de bataille d’Hugo Clément. Le livre se conclut sur du positif même si le combat est loin d’être gagné. Sont évoquées quelques initiatives porteuses notamment la réussite (encore trop rare) d’un maraîcher bio ou l’introduction du bio dans des cantines. Les auteurs nous livrent également des pistes pour nous permettre d’agir à notre niveau, car en tant que consommateur, nous avons aussi ce pouvoir d’infléchir les décisions politiques en privilégiant par exemple la production locale. « Le Paradoxe de l’abondance » est loin d’être un ouvrage déprimant, bien au contraire. Le dessin à l’aquarelle de Dominique Mermoux, qui a mis en image une autre BD parue récemment sur un thème très proche, « Et soudain le futur », est très appréciable et accompagne parfaitement ce type de contenu. Ce livre, porté par un des journalistes les plus populaires dont on ne peut mettre en cause le sérieux des enquêtes, a également le mérite d’être très accessible. Bénéficiant d’une narration bien structurée et extrêmement fluide, il ne fera que renforcer la conviction de ceux depuis longtemps sensibilisés par le sujet et pourrait toucher également un public habituellement moins concerné… On aimerait aussi qu’il puisse surtout réveiller les consciences de nos dirigeants, encore largement soumis aux diktats imposés par l’industrie agro-alimentaire et certains syndicats qui n’existent que pour défendre les intérêts de l’agriculture industrielle, au mépris des petits paysans qui s’efforcent de respecter la nature et l’assiette du consommateur.

22/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Crétin qui a gagné la guerre froide
Le Crétin qui a gagné la guerre froide

La période Reagan est celle de mon éveil à la politique, et je m’en souviens très bien. Que ce soit du bonhomme ou des événements importants de cette époque. Le Naour a pris le parti de centrer son récit sur le côté « crétin » de Reagan, en escamotant certains aspects de ses mandats, évoqués de façon trop superficiels selon moi : l’envolée de l’ultralibéralisme (en parallèle de ce que faisait Thatcher au Royaume-Uni), et l’interventionnisme autoritaire – sous couvert de guerre froide. Reagan est un acteur de seconde zone à Hollywood, dont le meilleur rôle a été celui de président de la République (un petit rappel sur son rôle de lâche délateur durant le Maccarthysme n’aurait pas été superflu je pense). Reste le personnage de Reagan comme clown. Et c’est sûr qu’à part sa capacité (émoussé dans son second mandat) à apprendre par cœur des éléments de langage, des discours, et celle de ressortir des anecdotes vaguement marrantes, il ne s’est pas distingué par son intelligence, ni par sa clairvoyance. Simple pantin des milieux d’affaires et de ses conseillers, Le Naour parvient à le rendre attachant par sa naïveté, qui peut confiner à l’imbécilité certes, mais qui lui permet aussi parfois – même s’il peut tout gâcher par un caprice ou une maladresse – de passer outre certains blocages, pour se lier avec Gorbatchev (qui a sans doute dû halluciner autant que Le Naour nous le montre lors des entretiens qu’ils ont eus tous les deux). Si Georges W Bush, parmi ses successeurs, s’est aussi distingué par une inculture et une crétinerie abyssales, Le Naour nous renvoie clairement à une comparaison avec Donald Trump – qui apparait, jeune entrepreneur militant pour la liberté des affaires, et plus ouvertement dans la dernière case, où Le Naour en fait un nouveau Reagan. Mais cette comparaison n’est pas forcément raison. Trump est plus raciste, misogyne et surtout haineux et assoiffé de pognon que ne l’était Reagan (W. Bush me parait plus comparable à Reagan). Reste un album qui se laisse lire, dans lequel nous suivons une marionnette souvent pathétique, grotesque, au point d’en être presque plus acceptable qu’il ne l’était en réalité. La narration est agréable – sans doute monocorde pour justifier le titre – et met en avant un type sans envergure, qui a pu jouer un rôle sans doute trop grand pour lui, même si le hasard a voulu que l’Histoire lui propose, pour une fois, pas mal d’années après sa retraite d’Hollywood, de jouer Le Premier rôle.

22/10/2025 (modifier)