Les derniers avis (48148 avis)

Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Sois bête et tais-toi
Sois bête et tais-toi

Martin Singer fait preuve d'un bel humour noir dans ce petit album qui se parcourt assez vite et met en scène des animaux dans un monde d'humains. La première histoire sur un éléphant qui devient terroriste par vengeance en se pointant dans un théâtre muni d'une ceinture d'explosifs est absurde ce qui la rend drôle. La suivante met en scène une souris façon Jerry qui agit de même que l'éléphant mais n'arrive pas au même résultat. Le chat qui est loué pour emmerder un amant ou ensuite le chien qui a une petite vie de famille et va charbonner "à faire le chien" comme un travail puis le loup qui lui n'en trouve pas de boulot. Mais certaines ont des chutes loin d'être drôles, comme ces parents qui empoisonnent le chien de leur fils... De très bonnes idées, un bon dessin aussi, dommage que ce soit chez un éditeur si confidentiel.

22/09/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Le Meilleur de moi-même
Le Meilleur de moi-même

Cet album se présente comme une compilation des meilleures histoires de Sueurs d'homme et Frisson de bonheur, mais je ne sais pas quelles histoires sont en moins par rapport aux 2 albums distincts. Vuillemin y fait oeuvre d'un style crade aussi bien côté dessin que scénarios en cumulant racisme, viols et autres mutilations physiques. Ames sensibles, s'abstenir comme on dit. Cela fait souvent preuve d'un certain cynisme, comme quand un politique noir se grime en membre du Klan pour faire lyncher un innocent noir et ainsi favoriser une future élection. Le dessin rend parfois la compréhension ardue, du moins non immédiate. Certaines histoires sont en couleurs (environ 20 pages), visuellement plus attrayant et lisible.

22/09/2025 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Success story
Success story

Cette success story, c'est celle de Jeanne et Angelo, deux généalogistes successoraux. Ce sont à eux que les notaires font appel quand il faut retrouver des héritiers dans le cadre des successions. Le pitch et la préface laisse penser qu'on va avoir un récit qui détaille les techniques d'investigations qui permettent de remonter la piste d'enfants illégitimes cachés sous un faux nom à l'autre bout du pays. Mais ce n'est, en fin de compte, pas cette tonalité qu'on retrouve dans l'album. Il s'agit d'une comédie d'aventuro-dramatique bien fictive. Notre duo d'experts va remonter le fil du temps et éclaircir les nombreuses zones d'ombres qui parsèment la vie de Suzanne Godart, fraichement décédée à presque 100 ans. La vie de cette vieille dame avait pourtant l'air linéaire et bien rangée, mais notre binôme va en fait mettre en lumière pas mal de secrets, cachés depuis des décennies. Bien sur les ficelles sont parfois un peu grosses, ça à l'air facile de retrouver un registre de mariage d'avant guerre dans un village ukrainien, sans parler la langue ... Cela fait au final beaucoup d'histoires cachées pour une seule personne. Mais voilà, c'est plaisant à lire, le tout est bien raconté, la mayonnaise prend bien. Cette histoire nous plonge dans la seconde guerre mondiale, la résistance, la déportation, mais pas que. Il y a pas mal de rebondissements et de péripéties qui rendent cette histoire prenante. La curiosité qui donne envie de connaitre le fin mot de tous ces secrets de famille est bien là. Le personnage d'Angelo est lui légèrement excentrique et plutôt rigolo. Le petit regret c'est peut être que le coté enquête n'est pas assez poussé. Le récit détaille la vie de Suzanne et ses secrets, pas comment nos agents l'ont découvert. Et cela confirme que ce n'est pas un documentaire sur les méthodes d'investigation des généalogistes successoraux. Un roman graphique efficace qui relate simplement mais avec justesse une belle histoire de famille.

22/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Adieu Birkenau
Adieu Birkenau

Un album plaisant et sans gros défauts mais qui ne me marquera pas outre mesure. Il faut dire que j’ai déjà lu pas mal d’autres œuvres sur le sujet. Ici ça se démarque un peu, on est plus dans le portrait et la volonté de transmettre l’histoire que l’histoire elle-même. Entre passé/présent, les auteurs s’attachent à Ginette Kolinka, une femme admirable et dynamique. C’est bien réalisé et super fluide, le dessin et la mise en page aident grandement pour ça. Cependant malgré le charisme de notre héroïne, il y a un petit manque d’émotions qui se fait ressentir à la lecture. Ça reste cependant un bel hommage.

22/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Contes Drolatiques
Les Contes Drolatiques

Je ne connais pas les contes originels – et de toute façon Balzac ne fait pas partie des auteurs qui m’ont intéressé. Mais cette adaptation se révèle une lecture globalement plaisante. Les intrigues ne sont pas des plus fouillées – elles sont en tout cas moins étirées que les romans balzaciens – mais elles se laissent lire agréablement, la narration est fluide. Elles se situent dans un moyen-âge finissant, et mettent en avant des figures féminines majoritairement. Chaque histoire illustre quelques frustrations par rapport aux carcans de la société, et sont remis en cause et critiqués le contrôle exercé par les puissants – seigneurs et ecclésiastiques, leur hypocrisie (voir la première histoire !) ou leur fatuité. Il y a du vaudeville dans ces récits, qui jouent souvent sur une certaine gaudriole, sans vraiment aller trop loin. Un érotisme diffus, mais jamais très poussé (c'est même généralement très léger à ce niveau) accompagne les histoires. Ne connaissant pas les contes de Balzac, je m’attendais à quelque chose de plus grivois et osé (surtout après la référence à Rabelais en début d’album). La lecture est en tout cas agréable, en partie déjà grâce au dessin des frères Brizzi. Depuis quelques temps, chaque album qu’ils illustrent est un plaisir pour les yeux. Un trait nerveux et gras qui donne quelque chose de très réussi, ce qui permet de contrebalancer des histoires sympathiques, mais qui auraient pu être franchement plus captivantes.

22/09/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Cahiers Russes - La Guerre oubliée du Caucase
Les Cahiers Russes - La Guerre oubliée du Caucase

Les Cahiers Ukrainiens et Les Cahiers Russes ont été publiés par Futuropolis dans la même foulée. Ils partagent évidemment le même auteur, la même structure et la même façon d'aborder à l'aide de témoignages et de documentations des sujets historiques et très sérieux en lien avec les anciens pays de l'U.R.S.S. Leurs sujets sont cependant très différents quoique tout aussi noirs. Les Cahiers Russes aborde le sujet de la guerre de Tchétchénie dans les années 2000 notamment par le biais du témoignage d'une amie et traductrice de la journaliste engagée et assassinée en 2006, Anna Politkovskaïa. Le récit est cette fois plus clair et plus fluide mais son sujet est très sombre. Ce sont des horreurs inhumaines qui sont dénoncées et racontées dans cet ouvrage. On savait que l'armée Russe perpétrait des actions hautement condamnables en toute impunité dans cette région mais les témoignages précis de cet album sont vraiment infâmes. Encore une fois, l'auteur ne laisse aucune part à la joie ou à l'espoir. Très dur et instructif, cet album ne s'adresse pas à tout le monde.

22/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Jardin d'Emile Bravo
Le Jardin d'Emile Bravo

Je suis un grand fan du travail de monsieur Bravo. Pour preuve la moyenne de mes notations dépasse 4. Pourtant je suis resté sur ma faim avec cette compilation de gags parus à divers époques dans divers revues. Il y a déjà un petit manque de cohérence dans les thématiques qui mêlent des sujets légers et d'un humour assez facile avec des sujets plus difficiles (Palestine ou Shoah). La lecture est toujours tonique avec cet humour cynique propre à l'auteur et à son graphisme. Toutefois si j'ai souvent souri je n'ai pratiquement jamais été surpris par le final des gags qui me semblent parfois convenus. Enfin ma plus grande réserve concerne les pages sur la Shoah via les personnages de Blake et Mortimer. Je ne suis pas du tout réceptif à un humour qui met en scène le criminel Mengele, même pour le rendre ridicule car je trouve que cela participe à une sorte de banalisation des horreurs commises. Venant d'un auteur aussi brillant cela me chagrine.

22/09/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Chevalier Ardent
Chevalier Ardent

Ayant lu la série Chevalier Ardent par petits bouts, un album par-ci un album par-là, je n'y ai jamais vraiment accroché même si je lui trouve un côté un peu fascinant. Par certains aspects, on dirait une série datée, naïve et un peu ringarde, avec des scénarios faibles, des personnages peu crédibles et un Moyen Âge folklorique qui ressemble davantage aux films hollywoodiens de l’âge d’or qu’à une fresque historique sérieuse. Mais en même temps, son formalisme et le classicisme de son dessin lui donnent l'élégance d'une œuvre culte telle que Prince Valiant, portée par un style expressif, des couleurs éclatantes et des intrigues capables de mêler chevalerie, politique et merveilleux. Ardent apparaît d’abord comme un adolescent effronté, impulsif et agaçant, mais la série le fait évoluer : il s’assagit, gagne en profondeur, tombe amoureux de Gwendoline et se retrouve pris dans un triangle complexe avec le roi Arthus. C’est là que la série déploie son vrai potentiel, notamment dans le cycle que forment les albums Le Secret du roi Arthus, La Dame des Sables et Les Cavaliers de l’Apocalypse, où se mélangent complots, passion, et un fantastique parfois inquiétant. Et en même temps, j'apprécie beaucoup le dessin. Je ne peux que m'amuser de savoir que cette œuvre si sérieuse et classique est réalisée par le même François Craenhals qui a également créé la série bien plus fantasque et kitsch qu'est Les 4 As. J'aime ici sa ligne claire, son réalisme, son univers médiéval propre digne de l'esprit de chevalerie des mythes Arthuriens et son introduction du fantastique dans ce cadre historiquement crédible. Je n'ai pas découvert cette série dans Tintin dans ma jeunesse et je n'ai donc pas de souvenir ému la concernant, même si j'ai lu très jeune ses premiers albums. Mais j'ai gardé une certaine affection pour ce mélange d’aventure, de loyauté, d’amour courtois et de cruauté médiévale. Reste que la série est inégale avec des débuts trop classiques et un peu immatures, puis un cœur de série plus profond et original, et finalement des derniers épisodes qui s’essoufflent et s'avèrent plus fades, avant de basculer franchement dans un médiéval-fantastique bancal. Chevalier Ardent oscille entre œuvre datée et monument un peu désuet de la BD d'aventure médiévale. Si l’on accepte son côté naïf, son Moyen Âge imaginaire et son héros parfois pénible, elle présent une certaine force évocatrice et une capacité à charmer le lecteur amateur de BD héroïque des années 60-80.

22/09/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Torpedo
Torpedo

J'ai découvert cette série assez tard, à travers la grosse intégrale publiée par Vent d'Ouest. Mon avis est assez indécis car j'ai passé un plutôt bon moment mais certains aspects me font grincer des dents. Torpedo raconte les aventures d'un tueur à gages au service de la pègre new-yorkaise des années 1930. C'est un dur à cuire, menteur, violent et parfois franchement salopard. Ses péripéties prennent la forme de récits courts de quelques pages, entrecoupés de quelques histoires plus longues, un format sans doute hérité de la publication en magazine. Si Alex Toth a dessiné une paire d'histoires aux débuts du héros, c'est Jordi Bernet qui a dessiné la très large majorité d'entre elles et lui a donné son identité visuelle. Son trait, d'abord réaliste et travaillé, devient progressivement plus souple et épuré, tout en conservant une grande efficacité. Son dessin porte à merveille l'ambiance de polar noir, avec une touche d'humour et des personnages féminins toujours très séduisants. La BD ne cache pas son côté racoleur, multipliant les corps dénudés, mais graphiquement, cela reste très efficace. On note d'ailleurs que cet aspect sexy s'impose de plus en plus au fil des tomes, avec des scènes de plus en plus osées sur la fin. Côté scénario, les récits sont rythmés, directs et efficaces. L'équilibre entre noirceur et humour caustique fonctionne bien et rend l'ensemble divertissant. À la lecture d'une intégrale d'un bloc, la répétitivité finit par peser, mais pris par petites doses, l'effet doit être plus convaincant. En revanche, l'aspect ouvertement macho de la série m'a dérangé. Les femmes y sont presque toutes réduites à des rôles de fourbes séductrices ou de prostituées, souvent trompeuses, toujours faciles, et Torpedo n'hésite pas à les violenter ou les violer, présenté comme un héros viril qui impose sa domination sur les plus faibles que lui. Même en tenant compte d'un possible second degré ou d'un certain réalisme lié à l'époque représentée, l'effet reste brutal et assez malaisant. Cela donne l'impression d'une œuvre datée, figée dans une vision machiste assumée, comme on retrouve le racisme dans d'anciens classiques. En définitive, Torpedo est une série efficace, portée par un dessin remarquable et une bonne ambiance, mais dont la misogynie assumée m'empêche aujourd'hui d'en profiter pleinement.

22/09/2025 (modifier)
Couverture de la série La Semaine où je ne suis pas morte
La Semaine où je ne suis pas morte

L'adolescence, tout le monde est passé par là, tout le monde le sait, ce n'est pas un moment agréable. Plus tout à fait des enfants, pas vraiment des adultes, perdus dans le chaos des émotions et des hormones qui s'ajustent, les rôles et comportements sociaux exacerbés, souvent cruels même, les peurs face à l'avenir, … Bref, un moment complexe qui ne touche pas tout le monde de la même façon mais qui a bien souvent tendance à laisser des marques. Alors, si on joint à ça d'autres problèmes comme la dépression, l'isolement et le harcèlement, on se retrouve avec un cocktail proprement explosif. Comme vous vous en doutez, avec un titre et un résumé pareils, il est question ici du désespoir d'un individu et de la peur du passage à l'acte, du moment où la personne en aura eu assez et décidera de mettre fin à sa vie. Juliette a 16 ans, se sent perdue, craint pour son avenir, pour l'avenir de la planète et de l'humanité, voit ses paires comme des cadavres animés, préfère les voir comme ça car au moins ainsi elle les trouve beaux, n'arrive pas à communiquer ou à se sentir véritablement proche des autres, fuit le regard des autres même, et Juliette pense quelque fois à la mort elle-même. En un mot comme en cent : Juliette est salement dépressive mais n'arrive pas à suffisamment bien s'exprimer ou écouter pour créer et maintenir les liens sociaux qui lui manquent tant. Alors, quand un beau jour, par hasard, elle fait la rencontre d'un de ses camarades de lycée qui semble pleinement la voir, la comprendre, Juliette semble enfin commencer à remonter la pente. C'est un album qui est beau. Visuellement, déjà, car le dessin de Sara del Giudice a su pleinement me toucher, résonner avec moi. Ce petit style crayonné collant parfaitement avec la thématique du dessin présente tout du long, ces jolies touches d'orange et de rouge pour représenter le sang (tant comme symbole du vivant, sur les joues et le bout des doigts, que comme symbole de la mort lors du point d'orgue de l'intrigue), cette jolie métaphore animalière qui suit l'héroïne tout du long, … Oui, il n'y a pas à dire, visuellement l'album est charmant. Dans le fond, aussi, l'album est juste. Je ne suis pas pleinement fan de certaines tournures de phrases maladroites, où les mots ne m'ont pas semblé aussi bien trouvés que ce qu'ils auraient pu être, sans doute privilégiés pour imiter un phrasé adolescent, mais je reconnais tout de même au texte d'avoir bien compris l'un des fonds importants de la pensée dépressive, particulièrement chez l'adolescent-e : ce petit côté nombriliste. Je parle en connaissance de cause, mais, bien souvent, perdues dans leurs pensées négatives, isolées et seules, les personnes dépressives finissent par faire tourner toutes leurs pensées autour d'elles-mêmes. La narration quasi-constante de Juliette, toutes ses ouvertures dans son imaginaire que la mise en scène nous offre, ces explosions de couleurs pour nous retransmettre ses émotions, son ton qui se montre parfois un peu supérieur, la révélation de certaines de ses blessures passées, … tout l'album tourne autour d'elle. Même si j'ai trouvé l'écriture quelque fois maladroite je reconnais tout de même que le fond, lui, est intéressant, que le sujet a bien été compris. Et puis, je suis dure, même si de manière générale le texte ne m'a pas paru aussi bon que ce que j'aurais souhaité, j'admets tout de même que certaines répliques sont joliment dites. La fin, tout particulièrement, m'a semblé juste (attention spoiler). Ce petit rien pour les autres qui a des conséquences désastreuses sur la psyché de la protagoniste, ce sentiment désespérant qui engloutit soudainement Juliette, ce côté très juste dans le fait qu'un seul évènement, aussi insignifiant puisse-t-il être, peut déclencher ou stopper un passage à l'acte. Un album intéressant. Pas parfait mais juste, joliment illustré et pratique pour aborder le sujet auprès de jeunes concerné-e-s.

21/09/2025 (modifier)