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Couverture de la série Superman - Lois & Clark
Superman - Lois & Clark

Avec Superman: Lois & Clark, Dan Jurgens signe un récit à la fois nostalgique et rafraîchissant, mettant en scène le Superman issu de l’ancienne continuité DC (post-Crisis on Infinite Earths), qui a survécu aux événements de Flashpoint et vit désormais dans l’ombre avec Lois Lane et leur fils Jonathan sur la Terre du New 52. L’un des atouts majeurs de ce récit est son approche intimiste. On y découvre un Superman plus humain, plus mature, qui doit protéger sa famille tout en continuant d’agir discrètement pour ne pas perturber ce nouvel univers. Lois, quant à elle, reste une journaliste perspicace et engagée, tandis que Jonathan, encore jeune, grandit sous l’influence de ses parents exceptionnels. Le scénario de Jurgens est efficace, mêlant moments de tension et scènes plus introspectives. L’écriture met en avant les valeurs fondamentales de Superman : espoir, justice et famille. Lee Weeks, au dessin, apporte une touche classique et réaliste qui colle parfaitement à l’ambiance du récit, avec des planches dynamiques et des expressions faciales soignées. Ce comics est une lecture incontournable pour les fans de Superman de longue date, mais aussi pour ceux qui cherchent une porte d’entrée vers une version plus traditionnelle du personnage. 3,5/5

05/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Batman - Les Contes de Gotham
Batman - Les Contes de Gotham

Je serai moins généreux dans ma note que Gaston mais cet album me reste très sympathique. C’est joliment exécuté, l’idée d’allier l’univers de Gotham à celui des contes est bien vu et surtout bien tenu. Franchement du boulot très honnête, je regrette juste ce petit côté anecdotique. On passe un bon moment mais qui ne restera pas bien en mémoire. Cependant ça m’a bien donné envie de poursuivre ma découverte des auteurs. Le dessin (et couleurs) de Dustin Nguyen m’a chatouillé l’œil (j’adore la couverture au passage) et les 4 récits, bien que disparates en terme d’intérêt, restent de bonnes qualités. Je vois que l’album est paru dans la collection Urban Kids mais l’ambiance toute mignonne plaira à tout le monde. A lire quand même, que si on s’intéresse à minima aux chevaliers noirs. De la came franchement pas mal.

04/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Delta Blues Café
Delta Blues Café

Une lecture sympathique. Qui manque peut-être de coffre, ou de petits plus pour accompagner l’intrigue centrale (autour de ce vieux bonhomme qui n’a vécu et ne vit que par le blues). Si l’auteur cherche à nous faire partager – au travers de ce passionné un peu dingo – son amour de cette musique, je n’ai pas suffisamment ressenti cette passion. La faute sans doute aux personnages secondaires pas assez signifiants, aux histoires d’amour un peu trop en retrait (une, contrariée et ancienne autour du vieux héros, l’autre autour du jeune homme qui se greffe à son histoire presque par hasard et par « caprice »). Quelques passages humoristiques, autour de la guide du jeune homme sont assez réussis. Une lecture intéressante, mais sans doute pas autant que je ne l’avais espéré au départ.

04/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Si je reviens un jour - Les lettres retrouvées de Louise Pikovski
Si je reviens un jour - Les lettres retrouvées de Louise Pikovski

J’ai toujours des scrupules à critiquer ou émettre des réserves sur des albums traitant de ce type de sujet (ici l’extermination des Juifs durant la seconde guerre mondiale), tant je suis a priori pour tout faire pour que ces crimes ne tombent pas dans l’oubli. Pourtant, cette lecture m’a un peu laissé sur ma faim. D’abord parce que le dessin – très lisible au demeurant – n’est pas ma tasse de thé. Ensuite parce que j’ai trouvé ce récit trop linéaire, presque dépassionné, avec des personnages (comme la professeure de l’héroïne – voire la jeune héroïne elle-même finalement) un peu trop « coincés ». Mais bon, ces remarques – peut-être déplacées je ne sais pas – n’empêchent pas de défendre les témoignages des victimes – ici une jeune lycéenne brillante et sa famille, dont l’ancienne professeure va remettre en lumière lors de la cérémonie du cinquantenaire de leur lycée, en lisant des lettres que son ancienne élève lui avait envoyées durant la guerre. Malgré mes retenues, il reste quand même quelque chose de bouleversant à voir ces vies brisées. Note réelle 2,5/5.

04/03/2025 (modifier)
Par Présence
Note: 3/5
Couverture de la série Nuits Indiennes
Nuits Indiennes

Et s’il n’y avait qu’elle pour me redonner une érection ? - Ce tome peut être considéré comme le prologue de Mahârâja (2012) qui se déroule en 1917, sur les calmes rives du lac de Côme, et dans lequel Adélie d’Arcueil joue un rôle. Il peut aussi se voir comme la première partie d’un diptyque racontant deux histoires indépendantes, qui ne nécessite pas de connaissance préalable du personnage, les histoires se déroulant avant, en 1911 pour le présent tome, et peu de temps après pour Le Cinéaste (2019). Son édition originale date de 2015. Il a été réalisé par Labrémure (Frédéric Brémaud) pour le scénario, et par Artoupan (Benoît Girier) pour les dessins et les couleurs. Il comprend quarante-six pages de bande dessinée. Paris, une nuit de 1908, tout le monde dort. Dans une maison close, les affaires vont leur train habituel. Une professionnelle complimente un client pour avoir été magique, et lui conseille de revenir la voir. Deux hommes descendent d’une chambre, déclinent la proposition d’un Fernet-Branca et sortent dans la rue. Alors que l’autre client n’en finit pas de partir, il voit passer une ravissante jeune femme à la longue chevelure blonde marchant d’un pas décidé. Il s’enquiert de son identité auprès de son interlocutrice qui répond : Amiya, la protégée de la patronne, faut pas s’aventurer à lui mettre la main aux fesses, elle serait capable de trancher la gorge du malotru. Assise nue sur un tabouret, Adélie d’Arcueil, une belle femme rousse, est en train de se maquiller les lèvres devant son miroir. Puis elle s’allume une cigarette fichée au bout d’un porte-cigarette, et elle indique à Amiya de mettre l’argent dans le coffre. Adélie ajoute qu’elle va sortir. La voix d’un policier retentit depuis l’extérieur, augmentée par un porte-voix. Le fonctionnaire informe Adélie d’Arcueil qu’elle est en état d’arrestation. Il connait son surnom : la Pie voleuse. La sommation se poursuit : Les policiers encerclent sa baraque et si elle résiste, ils la démontent. Les policiers forcent la porte et se lancent à la poursuite d’Adélie qu’ils parviennent à coincer. Le lendemain, la Une du Petite Journal titre : La Pie voleuse en cage ! L’article détaille : À l’annonce du verdict, le préfet de police, Mirobole-Ecclésiaste Richelieu-Dupleix, aurait dit L’oiseau de malheur a fini de chanter ! Une belle envolée lyrique pour un homme jusqu’alors très discret. La ville lumière peut s’enorgueillir de compter parmi ses illustres celui qui a vaincu le plus grand fléau depuis la peste ! La sombre créature sévissait depuis de longs mois et une certaine presse un peu lâche s’amusait à douter des compétences du préfet… Aujourd’hui, ces persifleurs ne peuvent que constater qu’on ne bafoue pas indéfiniment la loi à Paris, n’en déplaise aux lâches, aux affairistes et autres sceptiques de tous poils ! En 1909, dans un luxueux appartement des beaux quartiers, Ernestina Richelieu-Dupleix se jette sur son majordome Léon Latourette pour abuser de lui. Il ne se laisse pas faire, mais le chef de la police de Paris et mari, Mirobole-Ecclésiste Richelieu-Dupleix les surprend dans une position plus qu’équivoque et le pauvre serviteur est envoyé en prison. Là-bas il ourdit un plan de vengeance et à sa sortie. Il requiert les services de la Pie Voleuse. Une étrange genèse pour ce diptyque, à partir d’un personnage secondaire d’un autre récit réalisé par les mêmes auteurs, pour des aventures se situant avant. 1908, 1909, 1910 : un récit se déroulant à la Belle Époque, une période de bouleversements culturels, scientifiques et technologiques, et Paris surnommée Ville Lumière. Les auteurs piochent les éléments qui les intéressent : l’existence de lupanars, les belles robes avec dessous affriolants et bouffants, des canons de la beauté féminine plus callipyge, une représentation de la police sanglée dans des uniformes stricts, une grande bourgeoisie formant une classe sociale à part bénéficiant de privilèges, une place de la femme entre épouse modèle (mais pas forcément sage) et prostituée, une répression des mœurs ne tolérant pas l’homosexualité (mais acceptant les maisons de tolérance). Le scénariste prend un grand plaisir à doter Léon Latourette d’un goût prononcé pour un amaro particulier : le Fernet-Branca, une boisson alcoolisée à base de plantes au goût fort amer, contenant de la gentiane, de la rhubarbe, de l’aloès, de la camomille, de la rue, de l’angélique, du safran. Dans les cases, le lecteur peut également admirer les immeubles haussmanniens de Paris, les voiture à cheval, le tramway, la décoration intérieure d’époque, et les toilettes de ces dames. Par ailleurs, au vu du genre affiché de la BD, le lecteur s’attend à des scènes lestes, voire à une enfilade de scènes crues sur un fil directeur prétexte. En effet, il trouve de la nudité dans dix-neuf pages, un peu moins de la moitié du récit, dont huit pages comprenant des activités sexuelles. Au cours de celles-ci, les personnages ne font pas semblant, et le dessinateur se montre très explicite : jambes largement écartées pour une masturbation féminine qui ne laisse rien à l’imagination, fellation par deux soubrettes les fesses à l’air, fessée avec le plat de la lame d’une épée, fellation en très gros plan d’un très gros membre, pénétration en gros plan, préparation à une double pénétration, les personnages ne font pas semblant. Les auteurs mettent en scène une vitalité sexuelle s’apparentant à une pulsion pour Kashawa Kantra, un magnétisme animal auquel les femmes sont sans défense. D’un côté, le désir masculin prime sur tout, ce qui n’empêche pas les femmes d’apprécier le plaisir sexuel. D’un autre côté, Adélie d’Arcueil redonne de la vigueur à un sceptre qui avait perdu la capacité d’être droit et dur. Le lecteur note quelques postures et quelques cadrages propres aux ouvrages pornographiques, toutefois en très petite quantité. Les auteurs mettent en scène les relations sexuelles avec crudité, en se conformant aux codes visuels spécifiques à ce genre, et dans le même temps… Dans le même temps, l’histoire dispose d’une véritable intrigue, et les dessins présentent bien plus de richesses que des gros plans dépourvus d’arrière-plan, ou misant tout sur les exagérations anatomiques et les acrobaties sportives. Le dessinateur aime bien les femmes girondes sans qu’elles ne souffrent d’hypertrophie mammaire au point de violer les lois de la pesanteur. Il s’investit pour dessiner les robes et les sous-vêtements pendant plus d’une case, avec un goût certain pour la mode de l’époque. Il prend le temps de dessiner les environnements et pas uniquement dans la première case de chaque séquence : la vision nocturne d’une grande artère parisienne avec force encrage, le luxueux appartement des Richelieu-Dupleix avec un tableau de maître au mur, les prisonniers en train de déneiger la cour du centre pénitentiaire, le bleu magnifique de la mer méditerranée, la somptueuse villa sur les falaises de Capri, de magnifiques vases décoratifs, le cratère fumant du Vésuve (même s’il n’est pas très clair comment les personnages s’y rendent), une course-poursuite dans des falaises, etc. De temps à autre, le lecteur s’interroge sur une proportion ou une autre, sans que cela ne vienne obérer son plaisir visuel. Les planches présentent une richesse bien plus conséquente qu’une œuvre uniquement pornographique habituelle. En effet, les hommes se laissent régulièrement mener par leurs appétits sexuels, les personnages évoluent dans un monde où le libertinage a droit de cité, et certains personnages féminins répondent avec ardeur, voire prennent l’initiative. Dans le même temps, le récit repose sur une double histoire de vengeance : un homosexuel a été accusé à tort de tentative de viol, et la Pie voleuse en profite pour se venger du juge qu’il l’a condamnée. Elle provoque une relation sexuelle pour atteindre son objectif, ce dernier étant autre que le scandale de la chair. Le lecteur découvre un récit entre combine pour dérober un diamant, et pantalonnade. Il prend certaines péripéties avec le recul nécessaire pour les apprécier, le premier degré nécessitant un petit supplément de suspension consentie d’incrédulité pour accepter une ou deux invraisemblances. Sous cette réserve, il s’amuse aux dépens de ceux qui ne pensent qu’avec ce qu’ils ont en train les jambes, et il prend fait et cause pour ceux maîtrisant leurs hormones et faisant preuve de rouerie ou d’intelligence. Le lecteur se rend compte que les personnages sont plus que de simples organes sexuels sur pattes. La Pie voleuse ne s’apparente pas à une gentle(wo)man cambrioleuse, ou à un Robin des Bois. Elle met ses compétences au service de la vengeance bien compréhensible de Leon Latourette, sans faire preuve de philanthropie, en comptant bien se servir au passage. L’homme homosexuel refuse de se cantonner au rôle de victime que lui impose la société, même si le lecteur peut estimer qu’il aurait mieux à faire que de se venger. Le préfet de police est suffisant et engoncé dans son paraître social, tout en usant de ses privilèges, peut-être le personnage le plus monolithique. Le lecteur commence par considérer le gourou comme un ressort comique, son opinion évoluant progressivement, pour le voir d’un autre œil, et éprouver une forme de respect inattendu pour lui, presqu’à contre-cœur. Amiya, l’assistante d’Adélie, ne perd pas le nord, ne sert pas servilement sa patronne et sait très bien où se trouve son intérêt. Pour autant, il ne s’agit pas de personnages sans foi ni loi ou de simples méchants de l’histoire, plutôt d’adultes finalement assez plausibles dans leur comportement… en tout cas nettement plus crédibles que des pantins pornographiques. Une couverture un peu cryptique, trop belle pour être vraie pour un ouvrage olé-olé, le lecteur s’attendant à trouver des dessins pas complètement assurés et très obsédés à l’intérieur. Surpris, il découvre une vraie histoire avec des personnages plus étoffés que de simples pantins, disposant de motivations autres que de sauter sur tout ce qui bouge et de s’accoupler frénétiquement dans des postions anatomiquement dangereuses. La narration visuelle le surprend également agréablement, avec un cachet certain, et un entrain communicatif. Il n’y a pas que le sexe dans la vie… mais il y en a, et aussi un gros diamant.

04/03/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Le Champ des possibles
Le Champ des possibles

2.5 L'atout principal de cette bande dessinée est clairement son dessin qui est magnifique et les couleurs sont très belles, on voit bien la différence entre le monde réel et celui virtuel. En revanche, j'ai moins aimé le scénario qui m'a paru moyen. Je n'ai rien contre les histoires qui montrent le personnage principal avoir plusieurs relations amoureuses en même temps, mais ici l'intrigue m'a laissé indifférent. Je n'ai jamais réussi à trouver l'histoire de l’héroïne et des deux hommes qu'elle aime touchante. Il faut dire que les deux hommes vivent dans deux mondes différents alors il n'y a de collocations qui pourraient donner des moments savoureux comme dans l'excellent film Attention, une femme peut en cacher une autre. De plus, j'ai un peu de difficulté avec la manière dont est présenté le monde virtuel dans ce récit. Oui, c'est génial de pouvoir s'évader des problèmes de la vie réelle, mais je pense que s'évader continuellement de la vraie vie est néfaste. Mais bon c'est pas trop grave j'imagine parce que l'héroïne va finir par pouvoir vivre en même temps dans la vie réelle et la vie virtuelle. Elle est trop forte pour être capable de faire deux choses différentes en même temps tout le temps. Moi qui ai parfois de la difficulté à rester concentré pour faire juste un truc, je me demande comment elle fait. Ça se laisse lire, mais je ne suis pas totalement convaincu par le scénario.

03/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Lucky Luke - Les Indomptés
Lucky Luke - Les Indomptés

J’étais curieux de voir ce que Blutch pouvait nous proposer dans l’univers western humoristique assez codifié de Lucky Luke. Mais après tout, il a récemment participé à l’album hommage collectif autour des Tuniques Bleues, et donc pourquoi pas ? Et je dois dire que cette lecture s’est avérée très plaisante. Le dessin moderne et dynamique de Blutch est toujours aussi intéressant, et s’il s’écarte quand même de l’humour de Goscinny (pour moi le cœur le plus intéressant de la série mère), il ne trahit jamais l’univers. Au contraire, il parvient à bien dynamiser son histoire, à y insuffler de l’humour, avec des dialogues et des situations amusantes (souvent autour des sales mioches qu’il doit temporairement gérer). Blutch réussit son pari, sans utiliser comme bouée de sauvetage les personnages secondaires habituels (Dalton en tête).

03/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Voyages d'Ibn Battûta
Les Voyages d'Ibn Battûta

Ibn Battuta est un personnage presque mythique, tant les voyages qu’il a effectués, et les récits qu’il en a tiré (du moins ce qui nous en est parvenu) ont pu alimenter l’imaginaire de beaucoup depuis des siècles. C’est que, durant près de trente ans, il a parcouru plusieurs continent, donnant au passage à voir l’étendue du monde musulman, du Maghreb à l’Inde (il a même été jusqu’en extrême orient). Que ce qu’il écrit soit réel ou magnifié, il décrit une entité culturelle multiforme et très riche. Cet immense voyageur a bien sûr interrogé et intéressé les historiens. Et c’est une mine de renseignements (j’ai utilisé plusieurs de ses textes dans mes cours de collège). Cet album est l’occasion de lui rendre hommage, et de mettre en lumière ses voyages. Mais je suis quand même sorti un peu déçu de cette lecture. D’abord parce que l’immensité du matériau, les étendues traversées, la durée de ces voyages, tout étant d’une richesse difficile à rassembler dans un seul album. Plusieurs albums, ou alors le choix d’un voyage et d’une période plus restreinte auraient sans doute été plus pertinent. Car du coup on n’a parfois qu’une succession de « cartes postales », qui ne permettent pas forcément de saisir la beauté, l’originalité, la grandeur des lieux traversés, ni les particularités des populations rencontrées – par-delà leur adhésion à l’islam. Surtout qu’ici une partie non négligeable du récit est consacré aux femmes – très nombreuses visiblement – avec lesquelles Ibn Battuta a eu des relations. Je ne sais pas si cet aspect prenait autant de place dans ses récits (j’en doute). Ça n’est en tout cas pas le côté le plus intéressant des récits de ses voyages. Le dessin n’est pas désagréable, mais je l’ai trouvé inégal, et pas toujours à mon goût. Si la colorisation chaude rend bien les étendues le plus souvent chaudes et désertiques traversées, le dessin lui-même peine à rendre la grandeur de certains lieux. Voilà en tout cas un album dont j’attendais sans doute autre chose, qui m’a en partie laissé sur ma faim.

03/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Kernok le pirate
Kernok le pirate

Une lecture sympathique, mais sans plus me concernant. La couverture m’en avait fait attendre davantage je pense. Le dessin justement. Je le trouve beau et relativement original. Mais aussi pas toujours suffisamment lisible. Quant à l’intrigue, elle nous dresse le portrait d’un homme qui a été tour à tour corsaire et pirate. Je trouve d’ailleurs qu’il y a parfois confusion, on nous présente surtout des faits de course plutôt que de piraterie. Un personnage soumis à une sorte de fatalité (comme un drame antique), assez froid, presque suicidaire (voir le long combat vers la fin avec un navire anglais). Les autres membres d’équipage, ainsi que la maîtresse de Kernok (d’ailleurs improbable sur ce type de navire) sont finalement peu utilisés, tout est un peu trop centré sur le personnage principal. Reste un univers marin rude et mortifère, relativement bien retranscrit par le dessin et la narration.

03/03/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Groenland Manhattan
Groenland Manhattan

Une histoire vraie. Je découvre Chloé Cruchaudet avec cet album qui retrace la vie de Minik, un jeune garçon inuit arraché, ainsi qu'une partie de sa famille, à son Groenland natal. On découvre l'arrogance de l'homme blanc du début du XXe siècle (mais est-ce que cela a véritablement changé de nos jours ?), la pensée d'une "race" qui se croit supérieur à ces sauvages, mais aussi le racisme et le déracinement. L'histoire de ce garçon est un calvaire, il va être americanisé et perdre sa culture et sa langue maternelle. Il découvrira le squelette de son père exposé dans un musée. Il retournera au Groenland bien des années plus tard, mais il n'est plus véritablement un inuit. Il finira sa vie aux États-Unis, mais il n'est pas non plus un américain. Je regrette que l'album se termine sur une touche positive, alors que deux ans après son retour aux États-Unis, Minik succombe de la grippe. Une histoire révoltante mais qui ne m'a pas pris aux tripes, je n'ai pas ressenti une intensité dramatique qui aurait pu rendre ce récit poignant. J'ai aimé la proposition graphique de Chloé Cruchaudet, un dessin simple avec un effet flou sur certaines planches. Un style qui peut rappeler les vieux films reportages de l'époque. Une lecture instructive, mais pas marquante.

03/03/2025 (modifier)