Franchement pas mal !
Un dessin vif, plein de fraicheur. Ça m'a furieusement fait penser à F'murr (les génies des Alpages), tant pour les dessins, que les histoires avec leurs personnages verbeux à la philosophie quotidienne.
J'ai bien aimé, même si passé le premier tiers de l'album je me suis un peu assoupi. Ca manque un peu de nerf. Les dialogues faussement médiévaux sont funs mais ralentissent un peu la lecture. D'autant que l'histoire reste un peu légère, cependant le côté féministe fait du bien, qui est le fond de l'affaire, rend le tout drôle et donne du peps à l'ensemble. Les dernières pages rajoutent du fun et de la légèreté, rendant le tout franchement sympathique.
A lire.
Cet album regroupe deux récits signés Darwyn Cooke : Batman: Ego et Catwoman: Le Gros Coup de Sélina. Le premier m’a vraiment plu. Il plonge dans la psychologie de Batman, partagé entre Bruce Wayne et la créature qu’il a créée. C’est un récit introspectif, sombre et élégant, porté par un style graphique rétro qui colle parfaitement à l’ambiance.
Le second récit, centré sur Catwoman et un hold-up qu’elle organise, m’a en revanche moins convaincu. L’histoire se lit bien, mais elle m’a semblé plus classique et moins marquante que la première. L’ensemble reste intéressant pour découvrir une autre facette de ces personnages, mais le contraste entre les deux histoires est assez fort.
Au final, Batman: Ego m’a vraiment accroché, tandis que Le Gros Coup de Sélina m’a laissé plus indifférent.
Une lecture qui m’a laissé circonspect disons, dans un premier temps. Je me suis procuré cette BD avant tout pour voir ce qu’allait donner l’association Brüno – Lucky Luke. Sur cet aspect là je n’ai pas été déçu, si on apprécie le trait de cet artiste c’est vraiment très sympa de redécouvrir le plus célèbre des « lonesome cowboy ». J’aime particulièrement toutes ces séries de « vu par... » qui fleurissent ces dernières années où on laisse des artistes contemporains remodeler nos grands personnages de fiction. (Enfin pas trop toucher non plus hein, faut pas qu'il fume, faut pas qu'il tue, il y a un cahier des charges à respecter... ).
En fait cet album est chapitré en sept histoires (très, très très très) courtes qui se suivent plus ou moins. Un clin d’œil à un album bien connu de Sept histoires courtes de Morris et Goscinny ? Peut être… Bref. C’est pas très excitant tout ça, hormis l’opening façon "The Hateful Eight" de Tarantino, on ne s’attache à aucun personnage secondaire au centre de chacune des histoires. Mis à part dans une seule histoire, Luky Luke reste fidèle à lui-même, au gars qu’on connaît bien, gentil, serviable, le chevalier blanc qui défend la veuve et l’orphelin sans verser le sang. Aussi, ça ne tourne qu’autour de son boulot de « shotgun » de diligence, et à chaque fois ça raconte pas grand-chose, c’est pas accrocheur. Et je me suis dit qu’il y avait un problème, comment l’éditeur a pu laisser passer « ça » ? Où est le travail de relecture ?
Mais ensuite vient un dossier de fin d'album où, sous couvert d'une fausse interview, les auteurs nous explique qu’en réalité Lucky Luke a vraiment existé d'une certaine manière. « Choke », révélation pour moi, j’ignorais cela, et donc cet album Dakota 1880 serait en quelque sorte une adaptation des écrits de Baldwin Chenier (qui n’est autre que le jeune Baldwin qui fait route avec le héros), un noir américain de la fin du XIXème, romancé par Appollo qui vient de son côté apporter une touche moderne et lisible à ces carnets de route. Dakota 1880 se pose d’une certaine façon comme un préquel réel des aventures (fictives celles-ci) de Lucky Luke par Morris et Goscinny (pas de Jolly Jumper ici).
Vu comme ça, je comprends mieux pourquoi cet album manque d’épaisseur dans la narration. Le mieux peut être aurait été de placer cet "entretien" en préambule, en guise de trigger warning. Parce que pendant un moment je me disais « mais qu’est-ce que je suis en train de lire ?! ». Avec les explications, encore une fois, ça change un peu la donne et… ouais du coup, c’est pas si mal. Un bon essai.
Un manga thriller qui parle d'un des problèmes du Japon : les sectes. Un journaliste découvre par hasard l'existence d'une secte étrange dont les adeptes n'ont aucun problème pour tuer. Il y a un côté horreur vu que les membres de la secte abordent un sourire très glauque et c'est pas très rassurant lorsqu'ils rient !
C'est un peu dur de noter la série pour le moment. J'ai lu les trois premiers tomes et une grande partie de ce que j'ai lu est surtout une longue introduction qui met en place les différents éléments du scénario. Un autre problème est que si pour l'instant le scénario est efficace, il fait aussi déjà vu pour quiconque a déjà lu ce genre de thriller : le journaliste qui découvre sans le vouloir quelque chose d'étrange et enquête, le collègue qui lui dit de ne pas le faire, le héros qui ne l'écoute pas et finit par voir sa vie intime ruinée parce qu'il s'attaque à une organisation plus puissante que lui... Il y a rien de nouveau. Il manque aussi quelque chose pour que le récit soit palpitant à lire, j'avoue que je suis tout de même un peu indifférent de voir si le héros va réussir ou non à combattre cette secte.
Le dessin est pas trop mal, c'est du réalisme comme c'est la norme pour ce type de manga.
Corbeyran signe une série popcorn qui a l'avantage et le bon goût de se lire facilement, mais qui ne se démarque pas coté originalité. Le récit commence par la rencontre entre les 2 protagonistes principaux, rencontre rendue possible grâce à une heureuse histoire d'autostop. Une jeune femme, commerciale, qui passe son temps sur les routes va effet prendre à son bord un jeune inconnu. Il est en fait chargé par une organisation mystérieuse de tuer la jeune femme. Mais au dernier moment, il va renoncer...
C'est ainsi que se lance cette histoire de chasse aux vampires. L'introduction est plutôt efficace, mais rapidement le récit se laisse aller à quelques facilités un peu trop grosses. Comme par exemple, quand la supère-agente-méga-balaise, ceinture noire en élimination de vampires, est envoyée en renfort pour éliminer notre jeune vampire... et échoue lamentablement alors que sa cible est alitée dans une chambre d'hôpital. Mouais...
Si on fait abstraction de ces quelques séquences, on a tout de même une histoire rythmée qui alterne entre action dans le présent et flashbacks. Ces derniers permettent d'expliquer le contexte de l'histoire, et les origines de notre héroïne. Pour le moment, ce n'est pas tellement original comme histoire de vampire, mais en tout cas ça fonctionne. L'ensemble se tient bien et n'est pas désagréable à lire. Le dessin illustre efficacement le récit, il est juste sensuel ce qu'il faut quand il faut, et il est surtout lisible et dynamique.
Le tome 2 vient conclure la série, ce qui permet d'éviter d'étirer inutilement l'histoire et de la rendre ennuyeuse.
Globalement ce second opus a les mêmes qualités et les mêmes défauts que le premier. C'est toujours rythmé, c'est toujours agréablement illustré. On a droit à la suite, et la fin de notre chasse aux vampires. Ca fait le job, on a notre conclusion et nos réponses. Mais on a quand même assez peu de surprises niveau scénario. Les quelques éléments clés qui alimentent l'intrigue et qui sont sensés pimenter les rebondissements n'apportent pas l'originalité qui ferait sortir cette série du lot.
Au final, une lecture divertissante = un cahier des charges rempli.
Gou Tanabe s'est fait une spécialité dans les adaptations de Lovecraft et se fait désormais plaisir en adaptant en trois tomes (toujours aussi bien reliés et jolis dans la bibliothèque) les récits légendaires du mythe de Cthulhu. En tant que grand fan de l'univers notamment en JDR je m'attelle à découvrir plus avant chaque volume et je dois dire qu'on est ici dans une moyenne tout à fait honorable.
L'auteur n'étant plus à son coup d'essai, on sent qu'il se fait plaisir désormais et adapte la nouvelle en ajoutant plus de temps morts, de pause dans le récit et de moments de tensions par l'inaction. De fait, la nouvelle originelle est aussi lente et ne contient qu'une scène dantesque finale qui compte presque tout le troisième volume pour exister. Troisième volume un poil trop long à mon gout, on aurait sans doute gagner à moins étirer la traque et la conclusion qui sont mine de rien assez vite déroulés.
Maintenant pour le reste, j'aime bien la façon dont l'ambiance se dévoile petit à petit, les personnages hésitants sur la conduite à tenir, le danger se précisant petit à petit. Alors que le lecteur a déjà bien compris vers quoi on se dirigeait, les personnages hésitent encore sur le sens de ce qu'ils voient, ce qui est logique puisque nous ferions sans doute de même si cela arrivait dans notre propre monde. Et Loveraft aime les ambiances s'étirant dans le temps, dans des villes reculées où tout peut arriver.
C'est donc une BD un peu trop longue à mon gout, mais qui adapte très bien le récit et que je ne peux que recommander à tout le monde fan du maitre de l'horreur cosmique. Le dessin rend très bien les ambiances et l'étrangeté des visages, tout comme l'horreur innommable qui débarque tout à coup. Une lecture moins marquante que d'autres adaptations mais réussie tout de même.
C'est suite à sa récente adaptation en série TV que Delcourt réédite cette série menée par Xavier Dorisson au scénario et Enrique Breccia au dessin !
On ne présente plus Dorisson, scénariste de nombreuses séries à succès, pour Enrique Breccia, c'est avec Alvar Mayor que j'avais découvert son excellent coup de patte. C'est donc ce duo de choc qui nous propose une série de super-héros "à la française", un peu à la façon La Brigade Chimérique, se déroulant pendant les horreurs de la Première Guerre Mondiale. Les Sentinelles, c'est donc cette brigade secrète française dotée d'une nouvelle arme secrète, le Taillefer. Il s'agit d'un soldat à qui on va greffer des membres métalliques, le rendant surpuissant et insensible aux balles...
Tout ça pourrait vite tourner à une pale caricature des super-héros à la française, mais le talent de nos auteurs nous propose au contraire un récit captivant, très documenté, mêlant habilement faits historiques et fiction. Les charges à peine voilées contre la connerie des gradés imbus de victoires et de gloire à n'importe quel prix ne manque pas à l'appel non plus, ce qui n'est pas pour déplaire à l'antimilitariste que je suis ;)
Côté dessin, on est loin du noir et blanc que j'avais découvert dans Alvar Mayor, mais Breccia nous gratifie d'un dessin magnifique qui tend vers le "old school" des années 70'; ce qui est loin de me déplaire dans ce style semi-réaliste. Ses scènes de batailles ne font pas dans la dentelle et nous rappellent toute l'horreur de la guerre et la boucherie que fût cette Première Guerre Mondiale.
Alors, profitons, voilà une bonne occasion de (re)découvrir cette série !
(3.5/5)
Victor Hugo et l’affaire des filles de Loth est une BD audacieuse qui mêle érotisme, fantastique et références bibliques. Le récit part d’une séance de spiritisme réunissant Victor Hugo, Balzac, Dumas et Flaubert, avant de plonger dans un univers inspiré de Sodome et Gommorhe, entre provocation et réflexion morale.
Le dessin de Julien Barthélémy, précis et sensuel, crée une atmosphère sombre et envoûtante. Le mélange de passé historique et de récit mythique offre plusieurs niveaux de lecture.
Cette œuvre ne plaira pas à tous les lecteurs : son contenu explicite et sa dimension provocatrice peuvent dérouter. Mais pour ceux qui apprécient les récits audacieux et originaux, elle reste une lecture intéressante.
2.5
Un Manhua assez étrange. Cela commence avec une adolescente qui a une dispute avec sa mère parce qu'elle la force à faire du théâtre traditionnel, puis toute la famille de l'adolescente, on l'accuse et elle finit en prison. Puis quelques décennies plus tard, elle semble revenir comme un esprit vengeur qui attaque les vrais responsables de la mort de sa famille, mais il y a plus que ça...
L'auteur mélange plusieurs genres et peut-être un peu trop parce que par moment le scénario semble décousu. C'est aussi le genre de séries asiatiques qu'il faut lire en acceptant que tout peut arriver parce que sinon on risque de trouver que ça devient vite un peu n'importe quoi. En ce qui me concerne, la série se laisse lire, mas elle a des défauts. Il y a beaucoup de facilités dans le scénario vu que l'héroïne a des superpouvoirs et elle est super badass. Bon, je suis un homme qui aime bien les personnages féminins sexy et badass, mais j'aime bien aussi avoir l'impression qu'elles risquent de perdre. Ici, à aucun moment j'ai cru qu'elle était vraiment en danger et du coup je n'ai pas ressenti de la tension durant les combats. Un autre problème est que ça va souvent un peu vite et les personnages ne sont pas particulièrement attachants.
Ça se laisse lire et le dessin est bon, mais c'est pas une série que je recommanderais vraiment.
Je précise que je n’ai lu que le second volume de cette série et que je ne suis pas le blog de l’autrice, qui officie dans le journal « Le Monde ».
Celle-ci s’intéresse aux mécanismes du cerveau et interroge divers spécialistes, psychologues, psychanalystes et neurologues cliniciens pour l’essentiel.
Je ne sais pour le premier tome, mais dans celui que j’ai pu lire, elle utilise le prisme de patients atteints de divers dysfonctionnements, accidentels ou dégénératifs, pour faire expliquer à ces scientifiques les fonctions des différentes parties du cerveau et des réseaux de communication des neurones.
Suivant ce que le lecteur ou la lectrice aura déjà vu par ailleurs dans des documentaires, il y aura peut-être peu d’informations nouvelles.
Personnellement j’ai quand même pu y glaner quelques éléments intéressants.
Le fait d’utiliser les cas d’anomalies cérébrales m’a un peu gênée et est selon moi à double tranchant.
D’un côté, il permet de comprendre l’évolution de maladies, d’avoir des témoignages de patients et de familles qui sont confrontés aux comportements parfois problématiques des sujets et d’aborder la partie psychologique des troubles rencontrés.
De l’autre, l’autrice prend le risque d’égrener un catalogue de « bizarreries comportementales » qui pourrait s’apparenter à une espèce de « foire aux monstres ». Écueil qu’elle évite néanmoins heureusement, par le fait qu’elle fait expliquer les comportements des patients par les défaillances des aires cérébrales touchées et surtout par l’empathie dont elle fait preuve et qu’elle arrive à nous transmettre.
Quelques pointes d’humour sont également bienvenues.
J’aurais quand même aimé qu’elle aille plus loin dans ses explications purement scientifiques.
On sent l’habitude de l’autrice de publier sous forme de blog et dans la presse, par le biais de son découpage et par un dessin assez minimaliste qui se doit j’imagine d’être rapide.
Il fait sans conteste le job documentaire mais je le trouve peu attirant pour ma part.
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Ballades
Franchement pas mal ! Un dessin vif, plein de fraicheur. Ça m'a furieusement fait penser à F'murr (les génies des Alpages), tant pour les dessins, que les histoires avec leurs personnages verbeux à la philosophie quotidienne. J'ai bien aimé, même si passé le premier tiers de l'album je me suis un peu assoupi. Ca manque un peu de nerf. Les dialogues faussement médiévaux sont funs mais ralentissent un peu la lecture. D'autant que l'histoire reste un peu légère, cependant le côté féministe fait du bien, qui est le fond de l'affaire, rend le tout drôle et donne du peps à l'ensemble. Les dernières pages rajoutent du fun et de la légèreté, rendant le tout franchement sympathique. A lire.
Batman - Ego
Cet album regroupe deux récits signés Darwyn Cooke : Batman: Ego et Catwoman: Le Gros Coup de Sélina. Le premier m’a vraiment plu. Il plonge dans la psychologie de Batman, partagé entre Bruce Wayne et la créature qu’il a créée. C’est un récit introspectif, sombre et élégant, porté par un style graphique rétro qui colle parfaitement à l’ambiance. Le second récit, centré sur Catwoman et un hold-up qu’elle organise, m’a en revanche moins convaincu. L’histoire se lit bien, mais elle m’a semblé plus classique et moins marquante que la première. L’ensemble reste intéressant pour découvrir une autre facette de ces personnages, mais le contraste entre les deux histoires est assez fort. Au final, Batman: Ego m’a vraiment accroché, tandis que Le Gros Coup de Sélina m’a laissé plus indifférent.
Dakota 1880
Une lecture qui m’a laissé circonspect disons, dans un premier temps. Je me suis procuré cette BD avant tout pour voir ce qu’allait donner l’association Brüno – Lucky Luke. Sur cet aspect là je n’ai pas été déçu, si on apprécie le trait de cet artiste c’est vraiment très sympa de redécouvrir le plus célèbre des « lonesome cowboy ». J’aime particulièrement toutes ces séries de « vu par... » qui fleurissent ces dernières années où on laisse des artistes contemporains remodeler nos grands personnages de fiction. (Enfin pas trop toucher non plus hein, faut pas qu'il fume, faut pas qu'il tue, il y a un cahier des charges à respecter... ). En fait cet album est chapitré en sept histoires (très, très très très) courtes qui se suivent plus ou moins. Un clin d’œil à un album bien connu de Sept histoires courtes de Morris et Goscinny ? Peut être… Bref. C’est pas très excitant tout ça, hormis l’opening façon "The Hateful Eight" de Tarantino, on ne s’attache à aucun personnage secondaire au centre de chacune des histoires. Mis à part dans une seule histoire, Luky Luke reste fidèle à lui-même, au gars qu’on connaît bien, gentil, serviable, le chevalier blanc qui défend la veuve et l’orphelin sans verser le sang. Aussi, ça ne tourne qu’autour de son boulot de « shotgun » de diligence, et à chaque fois ça raconte pas grand-chose, c’est pas accrocheur. Et je me suis dit qu’il y avait un problème, comment l’éditeur a pu laisser passer « ça » ? Où est le travail de relecture ? Mais ensuite vient un dossier de fin d'album où, sous couvert d'une fausse interview, les auteurs nous explique qu’en réalité Lucky Luke a vraiment existé d'une certaine manière. « Choke », révélation pour moi, j’ignorais cela, et donc cet album Dakota 1880 serait en quelque sorte une adaptation des écrits de Baldwin Chenier (qui n’est autre que le jeune Baldwin qui fait route avec le héros), un noir américain de la fin du XIXème, romancé par Appollo qui vient de son côté apporter une touche moderne et lisible à ces carnets de route. Dakota 1880 se pose d’une certaine façon comme un préquel réel des aventures (fictives celles-ci) de Lucky Luke par Morris et Goscinny (pas de Jolly Jumper ici). Vu comme ça, je comprends mieux pourquoi cet album manque d’épaisseur dans la narration. Le mieux peut être aurait été de placer cet "entretien" en préambule, en guise de trigger warning. Parce que pendant un moment je me disais « mais qu’est-ce que je suis en train de lire ?! ». Avec les explications, encore une fois, ça change un peu la donne et… ouais du coup, c’est pas si mal. Un bon essai.
Smile!
Un manga thriller qui parle d'un des problèmes du Japon : les sectes. Un journaliste découvre par hasard l'existence d'une secte étrange dont les adeptes n'ont aucun problème pour tuer. Il y a un côté horreur vu que les membres de la secte abordent un sourire très glauque et c'est pas très rassurant lorsqu'ils rient ! C'est un peu dur de noter la série pour le moment. J'ai lu les trois premiers tomes et une grande partie de ce que j'ai lu est surtout une longue introduction qui met en place les différents éléments du scénario. Un autre problème est que si pour l'instant le scénario est efficace, il fait aussi déjà vu pour quiconque a déjà lu ce genre de thriller : le journaliste qui découvre sans le vouloir quelque chose d'étrange et enquête, le collègue qui lui dit de ne pas le faire, le héros qui ne l'écoute pas et finit par voir sa vie intime ruinée parce qu'il s'attaque à une organisation plus puissante que lui... Il y a rien de nouveau. Il manque aussi quelque chose pour que le récit soit palpitant à lire, j'avoue que je suis tout de même un peu indifférent de voir si le héros va réussir ou non à combattre cette secte. Le dessin est pas trop mal, c'est du réalisme comme c'est la norme pour ce type de manga.
Exsangue
Corbeyran signe une série popcorn qui a l'avantage et le bon goût de se lire facilement, mais qui ne se démarque pas coté originalité. Le récit commence par la rencontre entre les 2 protagonistes principaux, rencontre rendue possible grâce à une heureuse histoire d'autostop. Une jeune femme, commerciale, qui passe son temps sur les routes va effet prendre à son bord un jeune inconnu. Il est en fait chargé par une organisation mystérieuse de tuer la jeune femme. Mais au dernier moment, il va renoncer... C'est ainsi que se lance cette histoire de chasse aux vampires. L'introduction est plutôt efficace, mais rapidement le récit se laisse aller à quelques facilités un peu trop grosses. Comme par exemple, quand la supère-agente-méga-balaise, ceinture noire en élimination de vampires, est envoyée en renfort pour éliminer notre jeune vampire... et échoue lamentablement alors que sa cible est alitée dans une chambre d'hôpital. Mouais... Si on fait abstraction de ces quelques séquences, on a tout de même une histoire rythmée qui alterne entre action dans le présent et flashbacks. Ces derniers permettent d'expliquer le contexte de l'histoire, et les origines de notre héroïne. Pour le moment, ce n'est pas tellement original comme histoire de vampire, mais en tout cas ça fonctionne. L'ensemble se tient bien et n'est pas désagréable à lire. Le dessin illustre efficacement le récit, il est juste sensuel ce qu'il faut quand il faut, et il est surtout lisible et dynamique. Le tome 2 vient conclure la série, ce qui permet d'éviter d'étirer inutilement l'histoire et de la rendre ennuyeuse. Globalement ce second opus a les mêmes qualités et les mêmes défauts que le premier. C'est toujours rythmé, c'est toujours agréablement illustré. On a droit à la suite, et la fin de notre chasse aux vampires. Ca fait le job, on a notre conclusion et nos réponses. Mais on a quand même assez peu de surprises niveau scénario. Les quelques éléments clés qui alimentent l'intrigue et qui sont sensés pimenter les rebondissements n'apportent pas l'originalité qui ferait sortir cette série du lot. Au final, une lecture divertissante = un cahier des charges rempli.
L'Abomination de Dunwich
Gou Tanabe s'est fait une spécialité dans les adaptations de Lovecraft et se fait désormais plaisir en adaptant en trois tomes (toujours aussi bien reliés et jolis dans la bibliothèque) les récits légendaires du mythe de Cthulhu. En tant que grand fan de l'univers notamment en JDR je m'attelle à découvrir plus avant chaque volume et je dois dire qu'on est ici dans une moyenne tout à fait honorable. L'auteur n'étant plus à son coup d'essai, on sent qu'il se fait plaisir désormais et adapte la nouvelle en ajoutant plus de temps morts, de pause dans le récit et de moments de tensions par l'inaction. De fait, la nouvelle originelle est aussi lente et ne contient qu'une scène dantesque finale qui compte presque tout le troisième volume pour exister. Troisième volume un poil trop long à mon gout, on aurait sans doute gagner à moins étirer la traque et la conclusion qui sont mine de rien assez vite déroulés. Maintenant pour le reste, j'aime bien la façon dont l'ambiance se dévoile petit à petit, les personnages hésitants sur la conduite à tenir, le danger se précisant petit à petit. Alors que le lecteur a déjà bien compris vers quoi on se dirigeait, les personnages hésitent encore sur le sens de ce qu'ils voient, ce qui est logique puisque nous ferions sans doute de même si cela arrivait dans notre propre monde. Et Loveraft aime les ambiances s'étirant dans le temps, dans des villes reculées où tout peut arriver. C'est donc une BD un peu trop longue à mon gout, mais qui adapte très bien le récit et que je ne peux que recommander à tout le monde fan du maitre de l'horreur cosmique. Le dessin rend très bien les ambiances et l'étrangeté des visages, tout comme l'horreur innommable qui débarque tout à coup. Une lecture moins marquante que d'autres adaptations mais réussie tout de même.
Les Sentinelles
C'est suite à sa récente adaptation en série TV que Delcourt réédite cette série menée par Xavier Dorisson au scénario et Enrique Breccia au dessin ! On ne présente plus Dorisson, scénariste de nombreuses séries à succès, pour Enrique Breccia, c'est avec Alvar Mayor que j'avais découvert son excellent coup de patte. C'est donc ce duo de choc qui nous propose une série de super-héros "à la française", un peu à la façon La Brigade Chimérique, se déroulant pendant les horreurs de la Première Guerre Mondiale. Les Sentinelles, c'est donc cette brigade secrète française dotée d'une nouvelle arme secrète, le Taillefer. Il s'agit d'un soldat à qui on va greffer des membres métalliques, le rendant surpuissant et insensible aux balles... Tout ça pourrait vite tourner à une pale caricature des super-héros à la française, mais le talent de nos auteurs nous propose au contraire un récit captivant, très documenté, mêlant habilement faits historiques et fiction. Les charges à peine voilées contre la connerie des gradés imbus de victoires et de gloire à n'importe quel prix ne manque pas à l'appel non plus, ce qui n'est pas pour déplaire à l'antimilitariste que je suis ;) Côté dessin, on est loin du noir et blanc que j'avais découvert dans Alvar Mayor, mais Breccia nous gratifie d'un dessin magnifique qui tend vers le "old school" des années 70'; ce qui est loin de me déplaire dans ce style semi-réaliste. Ses scènes de batailles ne font pas dans la dentelle et nous rappellent toute l'horreur de la guerre et la boucherie que fût cette Première Guerre Mondiale. Alors, profitons, voilà une bonne occasion de (re)découvrir cette série ! (3.5/5)
Victor Hugo et l'affaire des filles de Loth
Victor Hugo et l’affaire des filles de Loth est une BD audacieuse qui mêle érotisme, fantastique et références bibliques. Le récit part d’une séance de spiritisme réunissant Victor Hugo, Balzac, Dumas et Flaubert, avant de plonger dans un univers inspiré de Sodome et Gommorhe, entre provocation et réflexion morale. Le dessin de Julien Barthélémy, précis et sensuel, crée une atmosphère sombre et envoûtante. Le mélange de passé historique et de récit mythique offre plusieurs niveaux de lecture. Cette œuvre ne plaira pas à tous les lecteurs : son contenu explicite et sa dimension provocatrice peuvent dérouter. Mais pour ceux qui apprécient les récits audacieux et originaux, elle reste une lecture intéressante.
Yan
2.5 Un Manhua assez étrange. Cela commence avec une adolescente qui a une dispute avec sa mère parce qu'elle la force à faire du théâtre traditionnel, puis toute la famille de l'adolescente, on l'accuse et elle finit en prison. Puis quelques décennies plus tard, elle semble revenir comme un esprit vengeur qui attaque les vrais responsables de la mort de sa famille, mais il y a plus que ça... L'auteur mélange plusieurs genres et peut-être un peu trop parce que par moment le scénario semble décousu. C'est aussi le genre de séries asiatiques qu'il faut lire en acceptant que tout peut arriver parce que sinon on risque de trouver que ça devient vite un peu n'importe quoi. En ce qui me concerne, la série se laisse lire, mas elle a des défauts. Il y a beaucoup de facilités dans le scénario vu que l'héroïne a des superpouvoirs et elle est super badass. Bon, je suis un homme qui aime bien les personnages féminins sexy et badass, mais j'aime bien aussi avoir l'impression qu'elles risquent de perdre. Ici, à aucun moment j'ai cru qu'elle était vraiment en danger et du coup je n'ai pas ressenti de la tension durant les combats. Un autre problème est que ça va souvent un peu vite et les personnages ne sont pas particulièrement attachants. Ça se laisse lire et le dessin est bon, mais c'est pas une série que je recommanderais vraiment.
Le Bain de Science de Fiamma
Je précise que je n’ai lu que le second volume de cette série et que je ne suis pas le blog de l’autrice, qui officie dans le journal « Le Monde ». Celle-ci s’intéresse aux mécanismes du cerveau et interroge divers spécialistes, psychologues, psychanalystes et neurologues cliniciens pour l’essentiel. Je ne sais pour le premier tome, mais dans celui que j’ai pu lire, elle utilise le prisme de patients atteints de divers dysfonctionnements, accidentels ou dégénératifs, pour faire expliquer à ces scientifiques les fonctions des différentes parties du cerveau et des réseaux de communication des neurones. Suivant ce que le lecteur ou la lectrice aura déjà vu par ailleurs dans des documentaires, il y aura peut-être peu d’informations nouvelles. Personnellement j’ai quand même pu y glaner quelques éléments intéressants. Le fait d’utiliser les cas d’anomalies cérébrales m’a un peu gênée et est selon moi à double tranchant. D’un côté, il permet de comprendre l’évolution de maladies, d’avoir des témoignages de patients et de familles qui sont confrontés aux comportements parfois problématiques des sujets et d’aborder la partie psychologique des troubles rencontrés. De l’autre, l’autrice prend le risque d’égrener un catalogue de « bizarreries comportementales » qui pourrait s’apparenter à une espèce de « foire aux monstres ». Écueil qu’elle évite néanmoins heureusement, par le fait qu’elle fait expliquer les comportements des patients par les défaillances des aires cérébrales touchées et surtout par l’empathie dont elle fait preuve et qu’elle arrive à nous transmettre. Quelques pointes d’humour sont également bienvenues. J’aurais quand même aimé qu’elle aille plus loin dans ses explications purement scientifiques. On sent l’habitude de l’autrice de publier sous forme de blog et dans la presse, par le biais de son découpage et par un dessin assez minimaliste qui se doit j’imagine d’être rapide. Il fait sans conteste le job documentaire mais je le trouve peu attirant pour ma part.