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Couverture de la série Les Voyages d'Ibn Battûta
Les Voyages d'Ibn Battûta

Ibn Battuta est un personnage presque mythique, tant les voyages qu’il a effectués, et les récits qu’il en a tiré (du moins ce qui nous en est parvenu) ont pu alimenter l’imaginaire de beaucoup depuis des siècles. C’est que, durant près de trente ans, il a parcouru plusieurs continent, donnant au passage à voir l’étendue du monde musulman, du Maghreb à l’Inde (il a même été jusqu’en extrême orient). Que ce qu’il écrit soit réel ou magnifié, il décrit une entité culturelle multiforme et très riche. Cet immense voyageur a bien sûr interrogé et intéressé les historiens. Et c’est une mine de renseignements (j’ai utilisé plusieurs de ses textes dans mes cours de collège). Cet album est l’occasion de lui rendre hommage, et de mettre en lumière ses voyages. Mais je suis quand même sorti un peu déçu de cette lecture. D’abord parce que l’immensité du matériau, les étendues traversées, la durée de ces voyages, tout étant d’une richesse difficile à rassembler dans un seul album. Plusieurs albums, ou alors le choix d’un voyage et d’une période plus restreinte auraient sans doute été plus pertinent. Car du coup on n’a parfois qu’une succession de « cartes postales », qui ne permettent pas forcément de saisir la beauté, l’originalité, la grandeur des lieux traversés, ni les particularités des populations rencontrées – par-delà leur adhésion à l’islam. Surtout qu’ici une partie non négligeable du récit est consacré aux femmes – très nombreuses visiblement – avec lesquelles Ibn Battuta a eu des relations. Je ne sais pas si cet aspect prenait autant de place dans ses récits (j’en doute). Ça n’est en tout cas pas le côté le plus intéressant des récits de ses voyages. Le dessin n’est pas désagréable, mais je l’ai trouvé inégal, et pas toujours à mon goût. Si la colorisation chaude rend bien les étendues le plus souvent chaudes et désertiques traversées, le dessin lui-même peine à rendre la grandeur de certains lieux. Voilà en tout cas un album dont j’attendais sans doute autre chose, qui m’a en partie laissé sur ma faim.

03/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Kernok le pirate
Kernok le pirate

Une lecture sympathique, mais sans plus me concernant. La couverture m’en avait fait attendre davantage je pense. Le dessin justement. Je le trouve beau et relativement original. Mais aussi pas toujours suffisamment lisible. Quant à l’intrigue, elle nous dresse le portrait d’un homme qui a été tour à tour corsaire et pirate. Je trouve d’ailleurs qu’il y a parfois confusion, on nous présente surtout des faits de course plutôt que de piraterie. Un personnage soumis à une sorte de fatalité (comme un drame antique), assez froid, presque suicidaire (voir le long combat vers la fin avec un navire anglais). Les autres membres d’équipage, ainsi que la maîtresse de Kernok (d’ailleurs improbable sur ce type de navire) sont finalement peu utilisés, tout est un peu trop centré sur le personnage principal. Reste un univers marin rude et mortifère, relativement bien retranscrit par le dessin et la narration.

03/03/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Groenland Manhattan
Groenland Manhattan

Une histoire vraie. Je découvre Chloé Cruchaudet avec cet album qui retrace la vie de Minik, un jeune garçon inuit arraché, ainsi qu'une partie de sa famille, à son Groenland natal. On découvre l'arrogance de l'homme blanc du début du XXe siècle (mais est-ce que cela a véritablement changé de nos jours ?), la pensée d'une "race" qui se croit supérieur à ces sauvages, mais aussi le racisme et le déracinement. L'histoire de ce garçon est un calvaire, il va être americanisé et perdre sa culture et sa langue maternelle. Il découvrira le squelette de son père exposé dans un musée. Il retournera au Groenland bien des années plus tard, mais il n'est plus véritablement un inuit. Il finira sa vie aux États-Unis, mais il n'est pas non plus un américain. Je regrette que l'album se termine sur une touche positive, alors que deux ans après son retour aux États-Unis, Minik succombe de la grippe. Une histoire révoltante mais qui ne m'a pas pris aux tripes, je n'ai pas ressenti une intensité dramatique qui aurait pu rendre ce récit poignant. J'ai aimé la proposition graphique de Chloé Cruchaudet, un dessin simple avec un effet flou sur certaines planches. Un style qui peut rappeler les vieux films reportages de l'époque. Une lecture instructive, mais pas marquante.

03/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Titans
Titans

Avis sur le tome 1 : Emprunté un peu au pif, j’avoue que je ne me faisais pas de grandes illusions sur ma lecture. La faute a mes gros préjugés sur cette maison d’édition (leur 1er album que je lis au passage) qui refait du Soleil en débauchant leurs pointures mais en moins bien (voir West Fantasy qui m’a fait hurlé de rire quand je l’ai vu en librairie et les avis de mes camarades ne donnent pas envie de m’y plonger). Titans est donc une énième série concept qui prend place dans un univers imaginé par Istin et Grenier. Alors que je m’imaginais un truc façon Space opéra type Le fléau des Dieux, les récits sont bien ancrés dans la mythologie grecque (pour moi plutôt une bonne surprise) et vont mettre en avant des femmes qui vont bénéficier de pouvoirs de Titans afin de se confronter aux Dieux. Voilà pour le menu. Sans que ce soit la grosse claque ou grosse bouse, ce premier tome centré sur Iris, une spartiate à la G. Butler, se laisse lire. On retrouve le savoir faire des auteurs. Une partie graphique solide et une histoire sans temps morts. Un packaging pas très novateur mais qui fait le taf. Je n’en fais pas une priorité mais curieux de lire la suite. Finalement j’aime assez l’idée de cette revanche déguisée des Titans.

03/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Typhon
Typhon

Cet album vient clairement en complément de Les Guerres de Zeus dans la même collection (et sorti 1 an auparavant). Dans ce dernier, on revenait sur les 3 « gros » conflits que les Dieux de l’Olympe ont eu à affronter. Par ordre chronologique : les Titans, puis les Géants et enfin Typhon (le boss des boss). L’album faisait la part belle aux combats contre les Géants, celui contre Typhon était malheureusement expédié en quelques pages. Le présent album reprend la même trame mais aux proportions inversées sur le traitement des conflits. On aborde en express celui avec les Titans, on développe un peu celui contre les Géants où Heracles jouera un rôle important (pour le coup c’est redondant avec le précédent) et enfin on approfondit la bataille contre Typhon. J’ai aimé en savoir plus sur le déroulé de cette confrontation et surtout découvrir les acteurs de sa chute. Zeus évidemment mais aussi quelques autres rôles (humains et dieux) qui ont eu leur importance. Je regrette cependant que ça n’appuie pas assez sur la couardise de la plupart des Dieux (les plus connus pour tout dire). Le récit va faire la part belle à l’action avec de nombreux affrontements dantesques. Un peu monotone j’avoue mais la partie graphique proposée est la plus dynamique que j’ai pu apercevoir dans cette collection. Ça sauve et relève un peu l’ensemble.

03/03/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Tous les Haricots ont une Fin
Tous les Haricots ont une Fin

De ma lecture de Fluide Glacial quand j'étais jeune dans les années 90, je garde un tendre et glaçant souvenir des histoires courtes de Foerster, mélange d'horreur et d'humour noir. Leur ton choquait par rapport à l'humour déconnant des autres auteurs et les idées souvent sadiques dont elles faisaient preuve me fascinaient un peu. Vingt cinq ans plus tard, j'étais ravi à l'idée de retrouver cet album composé entre autres de plusieurs histoires que j'avais déjà lues. Je dois admettre que l'impact de ses histoires a quelque peu diminué. L'effet de surprise et d'horreur, que je trouvais captivants à l'époque, m'a paru plus prévisible aujourd'hui. Cependant, je garde une véritable affection pour son univers, avec ses personnages décalés et ses atmosphères gothiques créées par un usage maîtrisé du noir et blanc. Certaines intrigues m'ont semblé trop courtes et manquant de profondeur, d'autres un peu trop verbeuses, et globalement je n'y ai pas retrouvé l'aspect fantastique horreur assez caustique des histoires de Foerster qui m'ont le plus marqué. Il reste qu'avec son humour noir et ses chutes souvent savoureuses, il offre des récits intéressants et toujours bien réalisés. Son style graphique, unique et détaillé, est un véritable atout. Bien que cette relecture m'ait laissé un goût de frustration, je continue d'apprécier le travail de cet auteur, mais ce n'est pas son recueil que je conseillerais en premier.

03/03/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Des Salopes et des Anges
Des Salopes et des Anges

Florence Cestac est un grand nom de la bande dessinée franco-belge nous dit sa biographie et il est vrai que j'ai lu assez peu de choses de son oeuvre. Le titre de cet album est une référence au manifeste des 343 salopes au début des années 1970 qui militaient en faveur de la légalisation de l'avortement en France. L'auteur revient bien sur cet aspect historique et elle narre ici les bus affrétés pour l'Angleterre. Les femmes qui y montent ont différentes histoires personnelles, elles ont parfois le soutien du père et d'autres fois non. Cela mêle aussi de l'humour et de la légèreté à ce sujet pas évident. La narration est claire et a le mérite de faire un bon rappel historique des luttes sociétales passées.

02/03/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Lettres au maire de V.
Lettres au maire de V.

C'est par Benoit Peeters que j'ai entendu parler d'Alex Barbier. J'ai donc commencé par emprunter cet album qui n'est pas le premier de sa bibliographie mais qu'il a initié sur un temps long puisqu'on en trouve les prémices dans "Comme un poulet sans tête". Alex Barbier est né en 1950, il a fait les Beaux-Arts. Son dessin est très pictural, en couleurs directes, ses planches s'apparentant à des tableaux. J'ai lu de ci de là Francis Bacon cité comme inspiration. C'est une suite de lettres récitées en voix off de divers habitants d'un village non identifié comme il en existe tant à son maire qu'on ne voit jamais. Lit-il toutes ces lettres d'habitants guettant leurs voisins depuis leur fenêtre ? Lit-il celles de celui qui signe L.G. pour Loup-Garou ? C'est un récit quelque peu hermétique il faut dire. On y retrouve des thèmes communs à ses autres oeuvres que je lirai postérieurement tels que les hommes au visage de monstre, la pornographie et la perversité.

02/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Une bonne comédie romantique française
Une bonne comédie romantique française

Un dessin réaliste mais statique, avec des traits de visages effacés ou inexpressifs, quelques itérations iconiques, et un humour très con et absurde jouant sur le décalage entre les situations et les répliques attendues : on est là en terrain connu et pas mal balisé. Surtout depuis que Fabcaro a utilisé ces ingrédients pour produire quelques petits chefs-d’œuvre. Difficile donc de se démarquer dans ce style dont usent et abusent de plus en plus d’auteurs. J’ai été souvent déçu ces derniers temps par plusieurs lectures du genre. Et je dois dire que celle-ci se situe plutôt dans une bonne moyenne de ce style rebattu. Rien d’exceptionnel, mais la lecture est plaisante, agréable, et il y a suffisamment de choses amusantes pour que j’en sois sorti satisfait. Ce ne sont pas des strips/gags, on a là une histoire complète. Même si, bien sûr, beaucoup de passages loufoques font singulièrement dévier l’intrigue de base. Qui consiste en bâtir un scénario, un synopsis d’un film, d’une « comédie romantique française » donc. Chaque scène est ensuite commentée et disséquée par auteur et producteur. Le résultat est souvent drôle. Totalement con, bien sûr, mais je suis amateur de ce type d’humour, et ici, c’est globalement réussi – même si c’est inégal et si tout ne m’a pas fait rire. J’avais découvert – et apprécié – Rambaud avec Vaisseau spécial, mais j’avais ensuite été moins convaincu par ce qu’il m’avait proposé. Cet album me réconcilie avec lui.

02/03/2025 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
Couverture de la série Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler
Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler

Que voilà un joli conte, je sais que ce genre peut s'apprécier à tout âge, pourtant il m'a laissé sur le bord du chemin. Le trait tout en noir et blanc est très beau, d'une grande fluidité. L'histoire en elle même brasse des thèmes qui doivent parler aux plus jeunes, sans niaiserie, ce qui est un bon point. Quelques notes d'humour viennent ponctuer le récit. Sans en faire trop, voilà un récit sympathique pour lequel je ne suis pas le public cible.

02/03/2025 (modifier)