Long John Silver ne réinvente pas l’histoire de pirates, mais contrairement à d'autres, j'ai trouvé le récit bien ficelé autour d'un personnage central charismatique. On retrouve Long John des années après L’Île au trésor, toujours aussi imprévisible, et cette série nous plonge dans une aventure sombre et sans concession. Le dessin de Lauffray s’ancre dans une ambiance pesante, avec des couleurs sombres qui collent bien au récit.
Le scénario de Dorison met du temps à décoller. Le premier tome pose les bases, avec une mise en place un peu longue, mais qui permet de bien installer les personnages. C’est un récit qui promet des rebondissements, mais qui, au départ, reste assez classique dans son approche. L’intrigue commence vraiment à prendre dans le deuxième tome, où l’on entre enfin dans le vif du sujet avec une ambiance tendue et des relations complexes entre les protagonistes.
Par contre je rejoins certains avis critique sur le manque de cohérence. J'ai aussi vu le problème de la jambe de bois qui change de côté. Je me suis même demandé si ce n'était pas une erreur d'édition. Ca et des incohérences comme en effet le chapeau qui reste sur la tête en nageant sous l'eau... Bref, c'est dommage.
On peut aussi regretter le traitement des personnages secondaires parfois trop en retrait et peu développés.
Au final, ca donne un peu une sensation de travail léger.
Malgré tout, le mélange d’aventure et de psychologie fonctionne bien, avec un Long John Silver qui manipule son monde sans jamais tomber dans le caricatural. Une aventure qui se construit lentement, mais qui réserve des surprises intéressantes au fil des tomes.
Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas me joindre au concert de louanges des commentaires précédents. C'est en effet un comics ambitieux, mais il souffre d’un défaut majeur qui, pour moi, a gâché une grande partie de l’expérience : son côté verbeux, notamment à travers les nombreux échanges épistolaires et dialogues interminables. Ce type de narration, qui pourrait apporter de la profondeur et du contexte, finit par alourdir l’ensemble et freiner le rythme de l’histoire.
J'ai bien aimé l’idée de mélanger l’univers des créatures mythologiques avec l’histoire coloniale de l’Inde au XVIIIe siècle. C’est un cadre original qui promet beaucoup, notamment avec les tensions entre l’Orient et la Grande Bretagne en toile de fond, mais rapidement, le flot de mots et les échanges mystiques deviennent envahissants.
Visuellement, la bande dessinée a de belles réussites. Sumit Kumar parvient à rendre l’atmosphère de l’Inde coloniale avec une certaine finesse, et certaines planches sont vraiment belles. Les scènes de créatures, les décors indiens, tout cela est bien exécuté, mais là encore, cette beauté visuelle est souvent étouffée par une narration trop présente.
Ce comics oscille constamment entre une tentative de sérieux historique et une approche plus grandiloquente du fantastique, mais sans jamais réussir à trouver un juste équilibre. Les dialogues sont parfois lourds et prétentieux, cherchant à donner une gravité à l’histoire qui ne se traduit pas toujours visuellement ou dans l’action. Cela donne l’impression que l'ensemble se prend trop au sérieux, sans réellement livrer sur le plan narratif.
Un one-shot Brubaker/Phillips qui se laisse lire, mais sans plus.
On retrouve les qualités du duo: un bon dessin même si je ne suis pas trop fan des couleurs souvent trop sombre à mon gout et une narration fluide qui fait que le récit se lit sans problème.
L'histoire d'un type qui se retrouve embarquer malgré lui dans un monde nocturne sans règle et où il lâche ses plussions refoulés est plutôt pas mal à défaut d'être original. Il y a des bons moments dans le récit, mais globalement le scénario est trop léger pour être mémorable. Je pense que le problème vient surtout de la conclusion du récit qui m'a semblé s'arrêter brutalement. Je n'ai pas compris ce que signe le fait que le personnage principal croit reconnaitre un de ses vieux rêves dans un roman vu comment cette sous-intrigue se termine.
À emprunter à l’occasion, mais pas à acheter à moins de tout vouloir collectionner de ce duo.
Je n’ai pas grand chose à dire sur ma lecture sinon qu’elle a été satisfaisante.
Ce n’est pas grandiose mais les ingrédients m’ont plu et j’ai trouvé le ton assez juste (j’ai bien aimé le personnage de l’oncle). On ajoute à ça une réalisation correcte pour un bon moment.
Pas mal de mimiques communes avec "Une sœur" de Vivès.
A lire, si on n’est pas allergique au récit de relations entre jeunes adultes (voir fin d’adolescence). En tout cas, le résultat m’a plus parlé et j’ai trouvé ça plus sympa à suivre que La Saveur du Printemps.
Je commence à être familier du travail de Tehem en collaboration avec le cri du Margouillat de l'ïle de la Réunion. Pour Malika l'auteur prend l'avion, quitte les rives ensoleillées de l'océan indien, sa mixité sociale, ethnique et culturelle pour une froide banlieue métropolitaine.
Parue en 1998, on ressent bien un esprit BBB à travers les trois héros principaux. La critique sociale est légère et les trois héros ne sortent pas toujours indemnes des gags de l'auteur. C'est toujours dynamique et souvent très drôle. Même sur des thèmes souvent utilisés( le playground de basket) l'auteur parvient à se renouveler.
C'est de l'humour léger et intelligent que j'apprécie bien. Sans y paraître, Tehem aborde de nombreuses thématiques toujours sensibles depuis cette époque.
Le graphisme est très humoristique souvent proche de la légitime caricature pour certains personnages. Une remarque sur le look de Malika ultra sexy et bien agréable à l'œil (masculin) mais peu crédible dans le contexte actuel de la cité.
Une lecture positive sympathique et récréative
Décidément, si j'aime beaucoup le dessin d'Aymée de Jongh, j'ai plus de mal avec sa manière de raconter. Dans cette version dessinée, j'ai le sentiment que les choses sont un peu édulcorées. En fait, j'ai eu l'impression de lire une BD s'adressant à un jeune public. Ce n'est pas un problème car je lis aussi des BD jeunesse, mais je m'attendais à plus que ça.
J'ai eu l'occasion de lire le roman de William Golding au lycée et j'en conservais le souvenir assez tenace d'une histoire glauque et cruelle, un récit allégorique évoquant le fascisme, et dont je n'ai retrouvé ici que des bribes sans liant. Il aurait fallu que je relise le bouquin, mais qui peut aujourd'hui se targuer d'avoir le temps de relire des livre (à part Proust bien entendu, ah ah...) ?
Beau trait donc, mais un récit qui manque à mon sens de peps.
2.5
Je rejoins l'avis de Ro. Le point de départ du récit est intéressant et le fait que le gros de l'action va se passer dans une prison autogérée par les prisonniers donnent un coté original au scénario, mais j'ai vite changé d'idée.
Le début est bien fait, mais après un moment je trouvais que ça devenait mou au niveau du scénario. C'est un peu trop long et au final les personnages ne sont pas très attachants. Pire, j'ai trouvé qu'il était des stéréotypes ce qui enlève toute l'originalité de faire situer l'action dans une prison autogérée et leurs comportements est parfois un peu difficile à comprendre.
Ça se laisse lire et le dessin est bon, mais cette BD est une déception pour moi.
Une entame de série qui m’a plutôt charmé, je suis sorti agréablement surpris et ravi de ma lecture . Je ne mets que pas mal mais si la suite est du même tonneau (et pas trop longue) j’augmenterai ma note.
Je n’attendais pas Desberg dans ce registre, malgré des ingrédients déjà vu ici ou là (les cinq conteurs de Bagdad, la collection 7 …), j’ai trouvé le tout frais et original.
La trame narrative (voix off, nombreux flash-back…) ne m’a pas du tout gêné bien au contraire. J’ai adoré l’univers proposé, c’est composé de personnages hétéroclites et attachants, qui sont loin d’être fades (hormis peut être le chevalier). J’aime leur côté « décalé » et la douche froide qui s’ensuit lorsqu’ils pensent arriver au bout de leur quête.
Les dessins et couleurs d’Alexander Utkin, que je découvre, accompagnent magnifiquement le récit, c’est bien construit et détaillé. Un peu réticent au début, ça m’a finalement vite conquis.
J’ai vraiment passé un super moment, ma seule déception vient de ne pas connaître la suite derechef tellement j’étais happé.
MàJ tome 2 :
Bon bah on va rester sur un bon 3*.
J’ai trouvé que la conclusion était moins jouasse que l’entame du récit, je suis limite déçu que l’univers n’est pas été plus développé. La fin est conforme aux contes mais tout m’a paru précipité, on termine sur un sentiment de trop abrupt ou de sacrifié. Je n’ai pas retrouvé la même magie que lors de ma lecture du 1er tome.
Ça reste néanmoins à essayer, je pense juste que ça aurait pu (du) être mieux.
Objectivement, cette BD n’a pas de gros défauts dans sa réalisation pourtant je n’ai pas trouvé ma lecture sensas’, il m’a manqué un truc.
Elle a le mérite de parler d’un sujet lourd, le récit adapte le témoignage de Morgane Seliman. Une femme qui a connu l’enfer avec son conjoint, jusqu’à enfin pouvoir s’en « détacher » mais avec des séquelles visibles et invisibles. Son parcours se veut universel pour beaucoup d’autres dans le même cas et servira peut être de prise de conscience pour certain(e)s.
L’histoire est fluide mais fait froid dans le dos. Elle montre l’ineptie de beaucoup de choses (comportement, justice …). On peste contre notre héroïne en n’espérant que sa délivrance. En fait c’est le genre de récit qu’il faut diffuser, montrer qu’une sortie est possible et que d’avoir le droit de vivre pour soi est primordial.
Mais (le fameux mais), hormis une profonde tristesse pour les faits, je n’ai pas été super accroché de la façon dont ça m’était conté. Il y a (malheureusement) un petit côté linéaire et prévisible qui fait que c’est un peu soporifique.
Le récit ne dépasse pas le simple stade du témoignage et c’est ce que je lui reproche. Le sujet n’est pas le même mais je préfère nettement le traitement proposé dans Tant pis pour l'amour, ou comment j'ai survécu à un manipulateur par exemple.
Méritant mais trop glacial.
2,5
En lisant une anecdote véridique au sujet d’un chat revenu d’entre les morts, Soledad Bravi s’est amusée à imaginer la suite de ses aventures. Après sa période zombie mangeur de chair humaine, sa tentative de soulèvement de la race féline et une carrière de chateur, Bart embarquera pour son plus grand malheur pour la Chine.
Sans m’avoir réellement fait rire, ce récit m’aura au moins distrait. Soledad Bravi détourne le concept d’une herbe qui ne se révèle en définitive pas spécialement plus verte ailleurs pour nous narrer les déboires de ce chat pas spécialement sympathique mais sur lequel, il faut l’avouer, le sort s’acharne.
La forme du récit oscille entre la bande dessinée et le livre illustré. Le narratif est très présent et, la plupart du temps, les dessins ne font qu’illustrer ce qui est dit. L’autrice joue d’ailleurs avec cette idée et pousse le bouchon le plus loin possible à un point tel que lorsqu’elle décrit la mort de Bart, écrasé par un camion, son dessin se limite juste à un grand ‘scrouiitch’ alors que le narratif précise ‘ « scrouiitch » fait le camion qui grille le feu’.
On peut aussi voir dans les malheurs de ce chat un plaidoyer contre les violences faites aux animaux, même si ici l’accent est surtout mis sur l’humour.
Bon, je ne me suis pas spécialement poilé mais j’ai lu l’album sans déplaisir, et le fait que ça se lise vite permet justement de le terminer avant de se lasser. La dernière pirouette scénaristique, qui permet à l’autrice de boucler la boucle, me laisse sur un sentiment positif. Donc, je vais dire ‘pas mal’ … mais vraiment du bout des lèvres.
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Long John Silver
Long John Silver ne réinvente pas l’histoire de pirates, mais contrairement à d'autres, j'ai trouvé le récit bien ficelé autour d'un personnage central charismatique. On retrouve Long John des années après L’Île au trésor, toujours aussi imprévisible, et cette série nous plonge dans une aventure sombre et sans concession. Le dessin de Lauffray s’ancre dans une ambiance pesante, avec des couleurs sombres qui collent bien au récit. Le scénario de Dorison met du temps à décoller. Le premier tome pose les bases, avec une mise en place un peu longue, mais qui permet de bien installer les personnages. C’est un récit qui promet des rebondissements, mais qui, au départ, reste assez classique dans son approche. L’intrigue commence vraiment à prendre dans le deuxième tome, où l’on entre enfin dans le vif du sujet avec une ambiance tendue et des relations complexes entre les protagonistes. Par contre je rejoins certains avis critique sur le manque de cohérence. J'ai aussi vu le problème de la jambe de bois qui change de côté. Je me suis même demandé si ce n'était pas une erreur d'édition. Ca et des incohérences comme en effet le chapeau qui reste sur la tête en nageant sous l'eau... Bref, c'est dommage. On peut aussi regretter le traitement des personnages secondaires parfois trop en retrait et peu développés. Au final, ca donne un peu une sensation de travail léger. Malgré tout, le mélange d’aventure et de psychologie fonctionne bien, avec un Long John Silver qui manipule son monde sans jamais tomber dans le caricatural. Une aventure qui se construit lentement, mais qui réserve des surprises intéressantes au fil des tomes.
These Savage Shores
Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas me joindre au concert de louanges des commentaires précédents. C'est en effet un comics ambitieux, mais il souffre d’un défaut majeur qui, pour moi, a gâché une grande partie de l’expérience : son côté verbeux, notamment à travers les nombreux échanges épistolaires et dialogues interminables. Ce type de narration, qui pourrait apporter de la profondeur et du contexte, finit par alourdir l’ensemble et freiner le rythme de l’histoire. J'ai bien aimé l’idée de mélanger l’univers des créatures mythologiques avec l’histoire coloniale de l’Inde au XVIIIe siècle. C’est un cadre original qui promet beaucoup, notamment avec les tensions entre l’Orient et la Grande Bretagne en toile de fond, mais rapidement, le flot de mots et les échanges mystiques deviennent envahissants. Visuellement, la bande dessinée a de belles réussites. Sumit Kumar parvient à rendre l’atmosphère de l’Inde coloniale avec une certaine finesse, et certaines planches sont vraiment belles. Les scènes de créatures, les décors indiens, tout cela est bien exécuté, mais là encore, cette beauté visuelle est souvent étouffée par une narration trop présente. Ce comics oscille constamment entre une tentative de sérieux historique et une approche plus grandiloquente du fantastique, mais sans jamais réussir à trouver un juste équilibre. Les dialogues sont parfois lourds et prétentieux, cherchant à donner une gravité à l’histoire qui ne se traduit pas toujours visuellement ou dans l’action. Cela donne l’impression que l'ensemble se prend trop au sérieux, sans réellement livrer sur le plan narratif.
Night Fever
Un one-shot Brubaker/Phillips qui se laisse lire, mais sans plus. On retrouve les qualités du duo: un bon dessin même si je ne suis pas trop fan des couleurs souvent trop sombre à mon gout et une narration fluide qui fait que le récit se lit sans problème. L'histoire d'un type qui se retrouve embarquer malgré lui dans un monde nocturne sans règle et où il lâche ses plussions refoulés est plutôt pas mal à défaut d'être original. Il y a des bons moments dans le récit, mais globalement le scénario est trop léger pour être mémorable. Je pense que le problème vient surtout de la conclusion du récit qui m'a semblé s'arrêter brutalement. Je n'ai pas compris ce que signe le fait que le personnage principal croit reconnaitre un de ses vieux rêves dans un roman vu comment cette sous-intrigue se termine. À emprunter à l’occasion, mais pas à acheter à moins de tout vouloir collectionner de ce duo.
Le Chant du temps inversé
Je n’ai pas grand chose à dire sur ma lecture sinon qu’elle a été satisfaisante. Ce n’est pas grandiose mais les ingrédients m’ont plu et j’ai trouvé le ton assez juste (j’ai bien aimé le personnage de l’oncle). On ajoute à ça une réalisation correcte pour un bon moment. Pas mal de mimiques communes avec "Une sœur" de Vivès. A lire, si on n’est pas allergique au récit de relations entre jeunes adultes (voir fin d’adolescence). En tout cas, le résultat m’a plus parlé et j’ai trouvé ça plus sympa à suivre que La Saveur du Printemps.
Malika secouss
Je commence à être familier du travail de Tehem en collaboration avec le cri du Margouillat de l'ïle de la Réunion. Pour Malika l'auteur prend l'avion, quitte les rives ensoleillées de l'océan indien, sa mixité sociale, ethnique et culturelle pour une froide banlieue métropolitaine. Parue en 1998, on ressent bien un esprit BBB à travers les trois héros principaux. La critique sociale est légère et les trois héros ne sortent pas toujours indemnes des gags de l'auteur. C'est toujours dynamique et souvent très drôle. Même sur des thèmes souvent utilisés( le playground de basket) l'auteur parvient à se renouveler. C'est de l'humour léger et intelligent que j'apprécie bien. Sans y paraître, Tehem aborde de nombreuses thématiques toujours sensibles depuis cette époque. Le graphisme est très humoristique souvent proche de la légitime caricature pour certains personnages. Une remarque sur le look de Malika ultra sexy et bien agréable à l'œil (masculin) mais peu crédible dans le contexte actuel de la cité. Une lecture positive sympathique et récréative
Sa Majesté des Mouches
Décidément, si j'aime beaucoup le dessin d'Aymée de Jongh, j'ai plus de mal avec sa manière de raconter. Dans cette version dessinée, j'ai le sentiment que les choses sont un peu édulcorées. En fait, j'ai eu l'impression de lire une BD s'adressant à un jeune public. Ce n'est pas un problème car je lis aussi des BD jeunesse, mais je m'attendais à plus que ça. J'ai eu l'occasion de lire le roman de William Golding au lycée et j'en conservais le souvenir assez tenace d'une histoire glauque et cruelle, un récit allégorique évoquant le fascisme, et dont je n'ai retrouvé ici que des bribes sans liant. Il aurait fallu que je relise le bouquin, mais qui peut aujourd'hui se targuer d'avoir le temps de relire des livre (à part Proust bien entendu, ah ah...) ? Beau trait donc, mais un récit qui manque à mon sens de peps.
Au nom du fils - Dans l'enfer de la prison de San Pedro
2.5 Je rejoins l'avis de Ro. Le point de départ du récit est intéressant et le fait que le gros de l'action va se passer dans une prison autogérée par les prisonniers donnent un coté original au scénario, mais j'ai vite changé d'idée. Le début est bien fait, mais après un moment je trouvais que ça devenait mou au niveau du scénario. C'est un peu trop long et au final les personnages ne sont pas très attachants. Pire, j'ai trouvé qu'il était des stéréotypes ce qui enlève toute l'originalité de faire situer l'action dans une prison autogérée et leurs comportements est parfois un peu difficile à comprendre. Ça se laisse lire et le dessin est bon, mais cette BD est une déception pour moi.
The Ex-People
Une entame de série qui m’a plutôt charmé, je suis sorti agréablement surpris et ravi de ma lecture . Je ne mets que pas mal mais si la suite est du même tonneau (et pas trop longue) j’augmenterai ma note. Je n’attendais pas Desberg dans ce registre, malgré des ingrédients déjà vu ici ou là (les cinq conteurs de Bagdad, la collection 7 …), j’ai trouvé le tout frais et original. La trame narrative (voix off, nombreux flash-back…) ne m’a pas du tout gêné bien au contraire. J’ai adoré l’univers proposé, c’est composé de personnages hétéroclites et attachants, qui sont loin d’être fades (hormis peut être le chevalier). J’aime leur côté « décalé » et la douche froide qui s’ensuit lorsqu’ils pensent arriver au bout de leur quête. Les dessins et couleurs d’Alexander Utkin, que je découvre, accompagnent magnifiquement le récit, c’est bien construit et détaillé. Un peu réticent au début, ça m’a finalement vite conquis. J’ai vraiment passé un super moment, ma seule déception vient de ne pas connaître la suite derechef tellement j’étais happé. MàJ tome 2 : Bon bah on va rester sur un bon 3*. J’ai trouvé que la conclusion était moins jouasse que l’entame du récit, je suis limite déçu que l’univers n’est pas été plus développé. La fin est conforme aux contes mais tout m’a paru précipité, on termine sur un sentiment de trop abrupt ou de sacrifié. Je n’ai pas retrouvé la même magie que lors de ma lecture du 1er tome. Ça reste néanmoins à essayer, je pense juste que ça aurait pu (du) être mieux.
Il m'a volé ma vie
Objectivement, cette BD n’a pas de gros défauts dans sa réalisation pourtant je n’ai pas trouvé ma lecture sensas’, il m’a manqué un truc. Elle a le mérite de parler d’un sujet lourd, le récit adapte le témoignage de Morgane Seliman. Une femme qui a connu l’enfer avec son conjoint, jusqu’à enfin pouvoir s’en « détacher » mais avec des séquelles visibles et invisibles. Son parcours se veut universel pour beaucoup d’autres dans le même cas et servira peut être de prise de conscience pour certain(e)s. L’histoire est fluide mais fait froid dans le dos. Elle montre l’ineptie de beaucoup de choses (comportement, justice …). On peste contre notre héroïne en n’espérant que sa délivrance. En fait c’est le genre de récit qu’il faut diffuser, montrer qu’une sortie est possible et que d’avoir le droit de vivre pour soi est primordial. Mais (le fameux mais), hormis une profonde tristesse pour les faits, je n’ai pas été super accroché de la façon dont ça m’était conté. Il y a (malheureusement) un petit côté linéaire et prévisible qui fait que c’est un peu soporifique. Le récit ne dépasse pas le simple stade du témoignage et c’est ce que je lui reproche. Le sujet n’est pas le même mais je préfère nettement le traitement proposé dans Tant pis pour l'amour, ou comment j'ai survécu à un manipulateur par exemple. Méritant mais trop glacial. 2,5
Bart is back
En lisant une anecdote véridique au sujet d’un chat revenu d’entre les morts, Soledad Bravi s’est amusée à imaginer la suite de ses aventures. Après sa période zombie mangeur de chair humaine, sa tentative de soulèvement de la race féline et une carrière de chateur, Bart embarquera pour son plus grand malheur pour la Chine. Sans m’avoir réellement fait rire, ce récit m’aura au moins distrait. Soledad Bravi détourne le concept d’une herbe qui ne se révèle en définitive pas spécialement plus verte ailleurs pour nous narrer les déboires de ce chat pas spécialement sympathique mais sur lequel, il faut l’avouer, le sort s’acharne. La forme du récit oscille entre la bande dessinée et le livre illustré. Le narratif est très présent et, la plupart du temps, les dessins ne font qu’illustrer ce qui est dit. L’autrice joue d’ailleurs avec cette idée et pousse le bouchon le plus loin possible à un point tel que lorsqu’elle décrit la mort de Bart, écrasé par un camion, son dessin se limite juste à un grand ‘scrouiitch’ alors que le narratif précise ‘ « scrouiitch » fait le camion qui grille le feu’. On peut aussi voir dans les malheurs de ce chat un plaidoyer contre les violences faites aux animaux, même si ici l’accent est surtout mis sur l’humour. Bon, je ne me suis pas spécialement poilé mais j’ai lu l’album sans déplaisir, et le fait que ça se lise vite permet justement de le terminer avant de se lasser. La dernière pirouette scénaristique, qui permet à l’autrice de boucler la boucle, me laisse sur un sentiment positif. Donc, je vais dire ‘pas mal’ … mais vraiment du bout des lèvres.