La comparaison avec Lou Lubie est justifiée car cela se ressemble à la fois sur la façon de raconter son sujet saupoudrée d'humour et sur le dessin pas tape à l'oeil et efficace. Et de sujet il s'agit ici de virginité, féminine principalement. On apprend des choses intéressantes sur les hymens, mais j'ai trouvé le fait de voir des vulves un peu partout dans notre société un poquito capillo-tractée. Dans la Vierge et son étole, vraiment ? Bien que la religion régisse une bonne part de la sexualité au fil des siècles. Une bande dessinée documentaire et documentée qu'il convient de lire néanmoins.
Un album lu il y a quelques temps que je n'avais pas avisé. Je m'attendais à un plaidoyer écologique et en réalité cela s'avère être un récit de vie d'une jeune femme évoluant dans un travail au milieu d'hommes au Canada. Un boulot assez rude mais cela paie bien. Le titre porte donc un double sens. Le milieu étant décrit comme fort machiste on s'attend presque "naturellement" à ce qui survient au bout d'un certain nombre de pages. Mais je dirai que c'est raconté de manière assez banale et détachée. C'est presque comme si elle excusait cet homme de son comportement, conditionné qu'il est par cet univers gris, où le risque d'être blessé ou de mourir est très présent. Une sorte d'univers carcéral à ciel ouvert et librement consenti en échange d'argent. Un gros pavé qui n'est pas forcément très digeste.
Théo Grosjean joue sans doute de son propre ressenti de collégien dans cette série. Ayant commis L'homme le plus flippé du monde, on peut se dire que le gamin qui vit avec une boule d'anxiété comme ami imaginaire est possiblement une réalité de son enfance.
L'idée de cette série est bonne car chaque tome est portée sur une classe. Dans le premier tome, Elliot débarque au collège en 6ème, c'est le changement d'amis etc. Il repère vite les stars et les losers. Il se lie d'amitié avec Hari dont un des talents est de faire du beatbox.
C'est souvent drôle, les planches se suivent dans une continuité mais chacune peut presque se lire en tant que telle comme un gag avec une chute à chaque fois. Dans le même esprit cela rappelle les premiers ouvrages de Riad Sattouf. Bien qu'ici Eliott soit d'une autre époque, celle des réseaux sociaux entre autres.
J'aime bien ce que fait M. Bouzard d'ordinaire. Ici je ne dirai pas que c'est raté mais ça manque de gags plus percutants. Le thème de départ est une bonne idée, les 2 gamins de l'auteur sont envoyés de temps en temps chez les grands-parents campagnards et on a le droit aux clichés sur la rusticité, les toilettes au fond du jardin, les animaux qu'on tue etc. C'est surtout l'occasion de bien rigoler sur les enfants traumatisés. Mais surtout cela tombe dans la vulgarité avec un voisin impotent qui hurle qu'il a envie de baiser, et ce gag revient plusieurs fois. 2,5/5.
Pas forcément ma came a priori – j’ai souvent du mal avec le dessin d’Anouk Ricard – mais cet album est plutôt sympathique à lire.
Dans un univers western où Ricard nous sert la plupart des clichés – même s’il n’y a pas d’Indiens – nous suivons un cow-boy canard et son canasson, qui discutent comme le font Jolly Jumper et Lucky Luke (même si ici tous les personnages sont animaliers, comme toujours avec l’auteure).
L’album est construit sur une suite de saynètes/histoires courtes d’une ou deux pages le plus souvent. Il joue sur un humour omniprésent, cul-cul, jamais très noir ou trash, même si ça lorgne sur ce type d’humour, avec une bonne dose d’absurde aussi.
Un album étonnant, avec un très beau travail éditorial de 2024 (et une belle couverture ajourée). A découvrir.
Note réelle 3,5/5.
Droit du sol aborde des thèmes importants comme l’immigration et les inégalités à Mayotte. Le dessin est expressif et le récit engagé, mais le rythme dense rend la lecture parfois lourde. Une BD intéressante, mais pas totalement captivante. L’épilogue m’a secoué, il fait réfléchir longtemps après la lecture.
Le mouvement anarchiste et ses idées sont de ceux qui m’intéressent et m’émeuvent. La plupart de ses défenseurs ont eu à faire face durant le XXème siècle à ceux qui refusaient toute Révolution ou même quelque virée vers l’égalité, mais aussi aux partis staliniens, là où l’anarchisme avait pu s’implanter fortement (en Ukraine avec Makhno durant la Révolution russe) et en Espagne dans les années 1930. Et souvent les idées anarchistes sont ensevelies sous la caricature, anarchisme tendant à n’être qu’un synonyme de bordel.
Tout ça pour dire que ce diptyque est intéressant à plus d’un titre, malgré quelques menus défauts.
D’abord il est réalisé par un auteur familier des idées anarchistes, qui en est proche (il a publié plusieurs albums touchant à la guerre d’Espagne et/ou au monde ouvrier).
Ensuite parce qu’il réunit deux grands noms de l’anarchisme du XXème siècle, non pas comme théoriciens, mais comme acteurs, à savoir Makhno et Durruti, réunis à Paris dans les années 1920.
C’est l’occasion pour Loth de les mettre en scène, avec quelques-uns de leurs compagnons, et de les faire dialoguer. Dans le premier tome, ils racontent plus ou moins leur « formation politique », ce qui les a amenés à agir pour se rapprocher de leur idéaux égalitaires et libertaires. Makhno est alors en retrait, réfugié à Paris, l’action étant derrière lui, alors que Durruti est en passe de revenir en Espagne où il jouera un rôle bref mais important au début de la guerre civile.
Dans le second tome c’est l’action qui prévaut, on suit donc les deux hommes (Makhno surtout) au cœur de la réalisation – partielle – de leurs idéaux.
On ne peut que trouver attachant ces hommes persécutés de toute part, luttant pour des causes justes (qui en tout cas compose la devise de la France). Je regrette juste une narration un chouia ampoulée et artificielle, Loth souhaitant faire connaitre ces hommes et leurs idées, mais parfois de façon maladroite, un peu trop didactique, sous couvert d’une franche discussion.
Mais ça reste quand même une série qui peut faire découvrir une pensée et des personnes qui l’ont incarnée et défendue, sans jamais avoir trahi les idéaux de leur jeunesse.
Note réelle 3,5/5.
J'avais beaucoup aimé le Vincent de Barbara Stock qui travaillait surtout sur la période arlésienne du grand maître. Ici Samuel Van der Veen (avec l'aide de son père) se focalise sur le passage à Auvers-sur-Oise qui furent les derniers mois de Vincent. Le récit présente une très forte crédibilité puisqu'il se fonde sur le courrier de Vincent et Théo. Ensuite l'auteur met en évidence la fabuleuse production de Van Gogh à Auvers puisqu'il peint 15 chef d'œuvre en 2 mois avant sa mort.
Le graphisme est réaliste mettant l'accent sur les difficultés psychologiques de l'artiste. Cela enferme la série dans un N&B assez simple mais précis. Comme l'œuvre est coéditée par le musée d'Orsay on sent un forte volonté didactique et historique.
Une lecture intéressante pour comprendre les dernières toiles du maître dans leur contexte. Un bon 3
Je dois remercier Présence pour son excellent avis qui m'a donné des clés de lecture pour mieux comprendre cette série. En effet ma première lecture très rapide fut assez décevante, un peu comme un non initié qui découvre la Joconde, petit tableau au milieu de ce grand mur. C'est en rentrant dans les mystères géniaux du tableau que Patoche transforme sa vision du monde et par là même sa vie. Le parallèle entre le célébrissime tableau et le scénario de Théa Rojzman est très subtil et intelligent. Peut être trop pour accrocher directement au récit. En effet je me suis senti tellement éloigné du personnage de Patoche/Patrick que je n'ai ressenti aucune émotion à sa transformation.
J'aime beaucoup le travail de Joël Alessandra quand il peint l'Afrique avec ses tons ocres et ses belles femmes. Ici j'ai été moins convaincu par ses bleus parisiens et ses couleurs toscanes.
J'ai vraiment eu l'impression de passer à côté d'une série qui ne m'a pas parlé émotionnellement.
Étrange album, sur lequel j'ai vraiment du mal à poser une "notation", mais surtout à expliciter mon ressenti.
Plusieurs choses m'ont dérouté. D'abord le côté presque évanescent de certains récits - surtout le troisième. Et aussi le fait qu'il n'y a pas forcément de conclusion claire pour les trois histoires regroupées ici.
Le dessin m'a lui aussi dérouté, comme la colorisation: des côtés un peu trop esquissés, un rendu parfois trop "sucré", je ne sais pas.
Pourtant la lecture n'est pas désagréable. Et même ce dessin, pourtant a priori pas ma came, se révèle plaisant. Et aussi s'accorde bien à la tonalité des récits, qui jouent sur du fantastique onirique, comme si l'auteur, au travers du texte et du dessin, cherchait à représenter des rêveries, la pensée en action.
A feuilleter et découvrir à l'occasion.
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Vierges - La folle histoire de la virginité
La comparaison avec Lou Lubie est justifiée car cela se ressemble à la fois sur la façon de raconter son sujet saupoudrée d'humour et sur le dessin pas tape à l'oeil et efficace. Et de sujet il s'agit ici de virginité, féminine principalement. On apprend des choses intéressantes sur les hymens, mais j'ai trouvé le fait de voir des vulves un peu partout dans notre société un poquito capillo-tractée. Dans la Vierge et son étole, vraiment ? Bien que la religion régisse une bonne part de la sexualité au fil des siècles. Une bande dessinée documentaire et documentée qu'il convient de lire néanmoins.
Environnement toxique
Un album lu il y a quelques temps que je n'avais pas avisé. Je m'attendais à un plaidoyer écologique et en réalité cela s'avère être un récit de vie d'une jeune femme évoluant dans un travail au milieu d'hommes au Canada. Un boulot assez rude mais cela paie bien. Le titre porte donc un double sens. Le milieu étant décrit comme fort machiste on s'attend presque "naturellement" à ce qui survient au bout d'un certain nombre de pages. Mais je dirai que c'est raconté de manière assez banale et détachée. C'est presque comme si elle excusait cet homme de son comportement, conditionné qu'il est par cet univers gris, où le risque d'être blessé ou de mourir est très présent. Une sorte d'univers carcéral à ciel ouvert et librement consenti en échange d'argent. Un gros pavé qui n'est pas forcément très digeste.
Elliot au collège
Théo Grosjean joue sans doute de son propre ressenti de collégien dans cette série. Ayant commis L'homme le plus flippé du monde, on peut se dire que le gamin qui vit avec une boule d'anxiété comme ami imaginaire est possiblement une réalité de son enfance. L'idée de cette série est bonne car chaque tome est portée sur une classe. Dans le premier tome, Elliot débarque au collège en 6ème, c'est le changement d'amis etc. Il repère vite les stars et les losers. Il se lie d'amitié avec Hari dont un des talents est de faire du beatbox. C'est souvent drôle, les planches se suivent dans une continuité mais chacune peut presque se lire en tant que telle comme un gag avec une chute à chaque fois. Dans le même esprit cela rappelle les premiers ouvrages de Riad Sattouf. Bien qu'ici Eliott soit d'une autre époque, celle des réseaux sociaux entre autres.
Les Vacances chez pépé-mémé
J'aime bien ce que fait M. Bouzard d'ordinaire. Ici je ne dirai pas que c'est raté mais ça manque de gags plus percutants. Le thème de départ est une bonne idée, les 2 gamins de l'auteur sont envoyés de temps en temps chez les grands-parents campagnards et on a le droit aux clichés sur la rusticité, les toilettes au fond du jardin, les animaux qu'on tue etc. C'est surtout l'occasion de bien rigoler sur les enfants traumatisés. Mais surtout cela tombe dans la vulgarité avec un voisin impotent qui hurle qu'il a envie de baiser, et ce gag revient plusieurs fois. 2,5/5.
Ducky Coco
Pas forcément ma came a priori – j’ai souvent du mal avec le dessin d’Anouk Ricard – mais cet album est plutôt sympathique à lire. Dans un univers western où Ricard nous sert la plupart des clichés – même s’il n’y a pas d’Indiens – nous suivons un cow-boy canard et son canasson, qui discutent comme le font Jolly Jumper et Lucky Luke (même si ici tous les personnages sont animaliers, comme toujours avec l’auteure). L’album est construit sur une suite de saynètes/histoires courtes d’une ou deux pages le plus souvent. Il joue sur un humour omniprésent, cul-cul, jamais très noir ou trash, même si ça lorgne sur ce type d’humour, avec une bonne dose d’absurde aussi. Un album étonnant, avec un très beau travail éditorial de 2024 (et une belle couverture ajourée). A découvrir. Note réelle 3,5/5.
Droit du sol
Droit du sol aborde des thèmes importants comme l’immigration et les inégalités à Mayotte. Le dessin est expressif et le récit engagé, mais le rythme dense rend la lecture parfois lourde. Une BD intéressante, mais pas totalement captivante. L’épilogue m’a secoué, il fait réfléchir longtemps après la lecture.
Viva l'anarchie ! - La Rencontre de Makhno et Durruti
Le mouvement anarchiste et ses idées sont de ceux qui m’intéressent et m’émeuvent. La plupart de ses défenseurs ont eu à faire face durant le XXème siècle à ceux qui refusaient toute Révolution ou même quelque virée vers l’égalité, mais aussi aux partis staliniens, là où l’anarchisme avait pu s’implanter fortement (en Ukraine avec Makhno durant la Révolution russe) et en Espagne dans les années 1930. Et souvent les idées anarchistes sont ensevelies sous la caricature, anarchisme tendant à n’être qu’un synonyme de bordel. Tout ça pour dire que ce diptyque est intéressant à plus d’un titre, malgré quelques menus défauts. D’abord il est réalisé par un auteur familier des idées anarchistes, qui en est proche (il a publié plusieurs albums touchant à la guerre d’Espagne et/ou au monde ouvrier). Ensuite parce qu’il réunit deux grands noms de l’anarchisme du XXème siècle, non pas comme théoriciens, mais comme acteurs, à savoir Makhno et Durruti, réunis à Paris dans les années 1920. C’est l’occasion pour Loth de les mettre en scène, avec quelques-uns de leurs compagnons, et de les faire dialoguer. Dans le premier tome, ils racontent plus ou moins leur « formation politique », ce qui les a amenés à agir pour se rapprocher de leur idéaux égalitaires et libertaires. Makhno est alors en retrait, réfugié à Paris, l’action étant derrière lui, alors que Durruti est en passe de revenir en Espagne où il jouera un rôle bref mais important au début de la guerre civile. Dans le second tome c’est l’action qui prévaut, on suit donc les deux hommes (Makhno surtout) au cœur de la réalisation – partielle – de leurs idéaux. On ne peut que trouver attachant ces hommes persécutés de toute part, luttant pour des causes justes (qui en tout cas compose la devise de la France). Je regrette juste une narration un chouia ampoulée et artificielle, Loth souhaitant faire connaitre ces hommes et leurs idées, mais parfois de façon maladroite, un peu trop didactique, sous couvert d’une franche discussion. Mais ça reste quand même une série qui peut faire découvrir une pensée et des personnes qui l’ont incarnée et défendue, sans jamais avoir trahi les idéaux de leur jeunesse. Note réelle 3,5/5.
Van Gogh - Le Dernier Tableau
J'avais beaucoup aimé le Vincent de Barbara Stock qui travaillait surtout sur la période arlésienne du grand maître. Ici Samuel Van der Veen (avec l'aide de son père) se focalise sur le passage à Auvers-sur-Oise qui furent les derniers mois de Vincent. Le récit présente une très forte crédibilité puisqu'il se fonde sur le courrier de Vincent et Théo. Ensuite l'auteur met en évidence la fabuleuse production de Van Gogh à Auvers puisqu'il peint 15 chef d'œuvre en 2 mois avant sa mort. Le graphisme est réaliste mettant l'accent sur les difficultés psychologiques de l'artiste. Cela enferme la série dans un N&B assez simple mais précis. Comme l'œuvre est coéditée par le musée d'Orsay on sent un forte volonté didactique et historique. Une lecture intéressante pour comprendre les dernières toiles du maître dans leur contexte. Un bon 3
Le Voyageur (Rojzman & Alessandra)
Je dois remercier Présence pour son excellent avis qui m'a donné des clés de lecture pour mieux comprendre cette série. En effet ma première lecture très rapide fut assez décevante, un peu comme un non initié qui découvre la Joconde, petit tableau au milieu de ce grand mur. C'est en rentrant dans les mystères géniaux du tableau que Patoche transforme sa vision du monde et par là même sa vie. Le parallèle entre le célébrissime tableau et le scénario de Théa Rojzman est très subtil et intelligent. Peut être trop pour accrocher directement au récit. En effet je me suis senti tellement éloigné du personnage de Patoche/Patrick que je n'ai ressenti aucune émotion à sa transformation. J'aime beaucoup le travail de Joël Alessandra quand il peint l'Afrique avec ses tons ocres et ses belles femmes. Ici j'ai été moins convaincu par ses bleus parisiens et ses couleurs toscanes. J'ai vraiment eu l'impression de passer à côté d'une série qui ne m'a pas parlé émotionnellement.
Tout ce qui reste de nous
Étrange album, sur lequel j'ai vraiment du mal à poser une "notation", mais surtout à expliciter mon ressenti. Plusieurs choses m'ont dérouté. D'abord le côté presque évanescent de certains récits - surtout le troisième. Et aussi le fait qu'il n'y a pas forcément de conclusion claire pour les trois histoires regroupées ici. Le dessin m'a lui aussi dérouté, comme la colorisation: des côtés un peu trop esquissés, un rendu parfois trop "sucré", je ne sais pas. Pourtant la lecture n'est pas désagréable. Et même ce dessin, pourtant a priori pas ma came, se révèle plaisant. Et aussi s'accorde bien à la tonalité des récits, qui jouent sur du fantastique onirique, comme si l'auteur, au travers du texte et du dessin, cherchait à représenter des rêveries, la pensée en action. A feuilleter et découvrir à l'occasion.