J'ai apprécié cette lecture à deux titres. Premièrement la thématique principale de l'esclavage n'est jamais épuisée . De plus la fiction proposée s'appuie sur des écrits attestés d'une ancienne esclave ce qui est très rare. Il y a une grande originalité qui tient à la découverte de l'ambiance du Brésil en 1866, une époque clé pour la fin de l'esclavagisme ( lois européennes, fin de la guerre de sécession aux USA, fin de la traite atlantique). L'exemple brésilien est vraiment intéressant car il montre l'émergence d'une société mixte ( sociale et ethnique) où l'écrit a eu sa place pour combattre l'esclavagisme de l'intérieur.
La lecture de la BD est rapide mais exigeante et parle sans doute plus à un public initié à cause du vocabulaire local. De même la construction est parfois complexe et l'ensemble du récit ne prend sens qu'une fois la lecture terminée.
Le graphisme s'appuie sur un trait épais très sombre et charbonneux. Cela produit une ambiance pesante qui colle bien à la thématique. Toutefois il est parfois difficile de faire la différence entre les origines des différents personnages et de savoir si telle ou telle action est due au racisme ou au banditisme.
Le plus de l'ouvrage se trouve dans l'important dossier quasi universitaire qui suit la partie dessinée. Il est composé d'écrit d'universitaires, de la traduction des lettres de Tio, de photos et d'une importante bibliographie.
Une série utile pour compléter ses connaissances sur le sujet. Un bon 3
Je suis embêté car je n'ai pas vraiment accroché à cette série destinée aux jeunes ados (9-14 ans) qui a pour but premier de les sensibiliser au réchauffement climatique. Malgré la thématique d'importance, j'ai trouvé le scénario trop puéril et manichéen pour un sujet aussi complexe. Bien sûr il n'est pas possible de renvoyer ces jeunes lecteurs aux documents du GIEC même simplifiés et le "rapport" des pages 42 à 50 d'un niveau CM2/6eme est bienvenu malgré quelques imprécisions et simplifications.
C'est l'histoire qui sert de prétexte à la thématique qui ne m'a pas convaincu. Evidemment je ne connais pas les compétences ni la législation norvégienne dans cette situation mais quatre méchants adultes qui décident de raser un bois pour faire un parking en votant sur un coin de table, cela relève de la caricature manichéenne afin de culpabiliser les adultes irresponsables en les rendant complétement stupides. L'autrice ne fait pas dans la nuance en nous proposant cette super héroïne clairvoyante en lutte contre les vilains automobilistes quitte à leur bousiller leurs voitures (p96). Sauf que notre gentille héroïne a aussi ses petits défauts (numérique en excès, malbouffe…).
De plus, j'ai de très fortes réserves sur cette présentation d'une lutte générationnelle dans le domaine de l'écologie. Tout au long de la série cette idée qui me gène est entretenue.
De même le graphisme ne m'a trop séduit. J'ai trouvé la construction sans originalité avec un dessin basique peu détaillé dans ses extérieurs et des personnages superficiels ou convenus.
Perso je suis déçu car si j'approuve la problématique j'ai une réserve sur son traitement mais cela peut séduire les enfants dès le CM moins pointilleux que moi. . .
Une odyssée qui se passe au temps de la préhistoire.
Cela m'a pris un certain temps pour comprendre où les auteurs voulaient en venir avec leur histoire qui met en vedette un homme chétif et artiste qui est la tête de turc de sa tribu et tout change lorsqu'une tragédie les frappe. J'ai mieux compris le but de l'histoire lorsque notre héros et la femme forte de la tribu qui a survécu s'en vont se venger de ceux qui ont détruit leur tribu et qu'en cours de route ils rencontrent d'autres tribus qui ont toutes des modes de vie particuliers. On retrouve aussi un personnage bien particulier venu documenter ce qui se passe sur Terre.
Le récit est un prétexte pour dénoncer les travers de l'époque moderne en situant l'action au temps du début de la civilisation. On peut dire que les auteurs ne font pas toujours dans la subtilité ou dans l'originalité (il y a une tribu où le rôle des sexes est inversé et les femmes oppriment les hommes, ouah j'ai jamais vu ça avant !). L'histoire se lit agréablement à défaut d'être mémorable. J'ai tout de même eu souvent l'impression que le scénario était un peu trop long et au final le discours est convenu. J'ai bien aimé le dessin qui est dynamique et expressif comme je l'aime.
Une série que j’ai accompagnée mais qui encombre maintenant un peu mon étagère. Divertissant mais loin d’être la lecture du siècle donc.
En fait, j’aime bien le fond en forme d’hommage aux films comme Tigre et dragon, un genre encore peu exploité en BD. Malheureusement le résultat m’apparaît ici sans charme, il y une certaine froideur qui transparaît un peu partout. Tout d’abord des personnages assez insipides auxquels on ne s’attache pas, ensuite l’écriture et la narration qui n’emportent pas vraiment (peut être une question culturelle mais je n’ai pas été subjugué par l’ambiance conte ou poétique). On ajoute à ça, un dessin au rendu trop propre et lisse, et surtout des couleurs qui accentuent ce côté sans âme.
Je suis dur alors que c’est pro et ça se lit facilement, mais les auteurs feront bien mieux ailleurs. Au final, une lecture sans réelle passion. A n'essayer que si on est fan du genre sabre chinois.
2,5
Un Batman dans la moyenne.
Deux albums qui soufflent le tiède et le frais. Le frais avec deux chapitres centrés sur notre homme chauve-souris qui m'ont peu intéressé, surtout celui où l'on retrouve une orque morte dans l'entrée d'un immeuble de bureaux, gloups. De plus, ce n'est pas Bruce Wayne qui incarne le Batman mais Dick Grayson, un ex Robin. Et ce n'est vraiment pas pareil, Grayson manque de noirceur. Le tiède lorsque le commissaire James Gordon est au centre du récit avec le retour à Gotham City de son fils psychopathe, dans les autres chapitres. Des épisodes qui mettent sur le devant de la scène les relations compliquées de la famille Gordon.
En outre, l'apparition du Joker sur quelques planches me laisse sur ma faim, il ne sert que de faire-valoir au fils Gordon.
Ça se laisse lire malgré une narration verbeuse à certains moments. Mais en définitive, rien de bien original.
Aux dessins, Jock (avec David Baron à la couleur) et Francesco Francavilla se partagent les deux comics.
Pour le premier, des planches lisibles au trait fin et précis. Un dessin un peu trop sage à mon goût, il manque de noirceur. Toutes les images sont de lui dans la galerie. Ses deux couvertures sont très belles.
Pour le second, un style radicalement différent, le noir est omniprésent et son trait sale et légèrement flou convient parfaitement à l'univers de Gotham City.
Pour les inconditionnels du Batman, les autres peuvent passer leur chemin.
Un petit 3 étoiles.
J'avais passé une journée fatigante, et, pour décompresser, je suis parti à Bookoff, voir, comme ça, si je trouvais quelque chose pour sortir un peu de ma déprime du jour. Je cherchais un truc léger, facile et rapide à lire (un trajet de RER), rigolo et sans prise de tête.
Bingo !
L'histoire est marrante et divertissante. On suit un trio qui doit se débarrasser d'un cadavre. Au fur et à mesure, on comprend comment on en est arrivé là avec des implications pour chacun des personnages. Rien de bien original, de révolutionnaire, j'ai même trouvé les ficelles un peu grosses et peu crédibles. Mais en vrai, ce n'est pas ce qu'on vient chercher. Cette bd fait très bien son travail, et j'ai vraiment apprécié l'écritures des dialogues que j'ai trouvé crédibles et bien écrits.
Pas de coup de coeur pour ce dessin tout rond, mais au final ça va, et j'ai même trouvé que ça renforçait le côté absurde et cartoon du récit. Pas de la grande lecture mais un bon petit divertissement
C’est probablement l’une des premières publications de Régis Hautière. Disons qu’elle se laisse lire, que c’est rythmé.
Le dessin brinquebalant de David François donne un rendu étonnant, un peu de Tim Burton et de loufoque. Ça n’est pas toujours facile à lire, mais ce rendu colle assez bien à l’ambiance créée par Hautière, qui lorgne clairement sur Jack L’éventreur et autres faits divers glauques, avec enquête menée hors du cadre policier pour aboutir à la mise en cause d’un notable.
C’est d’ailleurs cela qui rapidement saute aux yeux, le côté déjà-vu de l’intrigue, des personnages. Hautière n’apporte pas suffisamment de nouveauté pour que son histoire sorte du lot.
Mais comme c’est vite lu, que la narration est fluide, mon emprunt n’est pas regretté. Une petite lecture détente pas désagréable, mais qui sera sans doute vite oubliée.
Coutumier des adaptations d’écrivains célèbres, et parfois de leurs œuvres plus méconnues, tel Peter Pan de Kensington, inspiré des écrits de James Matthew Barrie, Jose-Luis Munuera adapte cette fois une nouvelle de H. G. Wells. Ce dernier, plus connu pour ses romans de science-fiction comme « La Machine à explorer le temps », « L’Homme invisible » ou « La Guerre des mondes », fut un auteur extrêmement prolixe, mais la plupart de ses autres ouvrages (qu’il s’agisse de romans, de nouvelles ou d’essais historiques ou scientifiques) furent loin d’avoir le même écho. Publié en 1898, « L’homme qui pouvait accomplir des miracles » en fait partie. On peut donc féliciter Jose-Luis Munuera d’avoir eu la bonne idée de nous faire redécouvrir cette nouvelle exhumée des greniers de la littérature fantastique mondiale.
Avec ce « héros » candide au nom imprononçable qu’est George McWhirter Fotheringay, Jose-Luis Munuera va nous plonger dans une dimension fantastique aux senteurs de l’enfance, tout en évoquant les implications terrifiantes d’une « magie » ultra-puissante lorsqu’elle tombe dans des mains pas forcément bien intentionnées…
Sous ses airs de fable innocente, « L’homme qui pouvait accomplir des miracles » est aussi une sorte d'avertissement délivré à une époque où les découvertes scientifiques et technologiques allaient changer la face du monde, faire de l’Homme un démiurge, et pas forcément pour le meilleur même si on avait envie de penser le contraire en cette fin de XIXe siècle. Une œuvre que l’on peut considérer comme visionnaire et qui résonne avec les deux guerres mondiales dévastatrices qui allaient suivre quelques années et décennies après sa parution, notamment avec l’invention de la bombe atomique et les bombardements de Nagasaki et d’Hiroshima qui s’ensuivirent…
L’intrigue simple, certes liée au format court des nouvelles, a permis une narration extrêmement fluide et accessible à tous les publics. Le livre est donc vite lu, trop vite peut-être pour être suffisamment marquant, mais le plaisir de lecture demeure, renforcé par la fantaisie du récit. Si les personnages sont très caricaturaux, cela s’explique de la même façon par le registre choisi…
Le dessin de José-Luis Muruena est toujours très léché, avec un rendu très réussi pour les ambiances nocturnes et brumeuses, qui contribuent à restituer cette ambiance victorienne de la fin du XIXe siècle. L’auteur ne dédaigne pas recourir à des effets numériques — notamment pour représenter les traces lumineuses, la foudre ou les ectoplasmes — visant à accentuer le côté merveilleux de cette fable où entre en jeu la magie inhérente aux miracles, mais il le fait avec retenue. Ces atmosphères surannées revisitées digitalement, alliées à son trait franco-belge aux accents disneyens, évoquent avec bonheur les dessins animés de notre enfance.
« L’homme qui accomplissait des miracles » est une lecture plaisante, intergénérationnelle, et offre des grilles de lecture différentes en évitant d’imposer un message figé. Si celui-ci est digne d’intérêt, on retiendra surtout le côté à la fois délirant et jubilatoire de cette sympathique fable.
Akata continue d'éditer le travailler de Moto Hagio et cet album est particulier. Non seulement c'est la seule série de type shonen de l'autrice, mais c'est aussi l'adaptation d'un roman du romancier Ryu Mitsuse. Je connais peu de choses aux romans japonais, mais ça semble être un auteur important et populaire.
C'est un récit de science fiction assez étrange qui mélange plusieurs mythologies et on croisera entre autre Bouddha, Platon et Jésus. Ce dernier est d'ailleurs assez méchant. On peut diviser l'histoire en deux parties, la première montre des dieux destructeurs à travers différents époques du passé et la deuxième ce passe dans le futur. C'est une œuvre riche qui est difficile à résumer. Je peux dire que j'ai trouvé que c'était parfois un peu trop décousu et difficile à suivre. Le problème est que le roman est au final inachevé vu que l'auteur considérait que c'était au mieux la moitié d'un long récit qu'il n'a jamais eu le courage de finir. Du coup les motivations des méchants dieux ne sont pas très facile à suivre et la fin est un peu décevante parce qu'on dirait que ça va continuer, mais il va avoir rien.
Cela reste tout de même un album avec des réflexions intéressantes, des bonnes scènes et le dessin d'Hagio est excellent avec une mise en page incroyable. Au final, ça me fait penser à du Tezuka, mais avec un scénario un peu moins maitrisé que les meilleurs séries du dieu du manga. Je pense que c'est surtout une curiosité pour les fans de vieux mangas.
Une famille de beaufs bas de plafond s’écharpe pour hériter de la CX du grand-père, mais aussi pour bien d’autres broutilles, entre quiproquos et coups bas.
Le contexte est amusant, les personnages sont bien caricaturés et plutôt originaux. La structure en gags d’une demi-page qui s’enchaînent pour former une histoire fonctionne bien, et le dessin de James est toujours aussi efficace pour croquer des personnages animaliers dans des situations cyniques et absurdes.
C’est drôle certes, mais je dois admettre que je ne suis pas un grand adepte de l’humour de Fabcaro. Ses histoires me plaisent, ses gags me font régulièrement sourire, mais seuls quelques-uns m’arrachent un vrai rire (ici par exemple, les piques récurrentes entre les deux belles-sœurs). À côté de ça, certains ressorts comiques me lassent rapidement, trop répétitifs ou sur des thèmes qui ne m’accrochent pas. En lisant toute la série d’une traite, j’ai aussi trouvé les deux premiers tomes plus réussis que le dernier, qui force un peu trop sur certains gags, notamment celui de la chirurgie ratée, devenu vraiment lourd.
Au fond, je crois que j’aurais davantage apprécié cette série en découvrant ses gags par petites doses dans Fluide Glacial plutôt qu’en albums, surtout en les enchaînant.
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Mukanda Tiodora
J'ai apprécié cette lecture à deux titres. Premièrement la thématique principale de l'esclavage n'est jamais épuisée . De plus la fiction proposée s'appuie sur des écrits attestés d'une ancienne esclave ce qui est très rare. Il y a une grande originalité qui tient à la découverte de l'ambiance du Brésil en 1866, une époque clé pour la fin de l'esclavagisme ( lois européennes, fin de la guerre de sécession aux USA, fin de la traite atlantique). L'exemple brésilien est vraiment intéressant car il montre l'émergence d'une société mixte ( sociale et ethnique) où l'écrit a eu sa place pour combattre l'esclavagisme de l'intérieur. La lecture de la BD est rapide mais exigeante et parle sans doute plus à un public initié à cause du vocabulaire local. De même la construction est parfois complexe et l'ensemble du récit ne prend sens qu'une fois la lecture terminée. Le graphisme s'appuie sur un trait épais très sombre et charbonneux. Cela produit une ambiance pesante qui colle bien à la thématique. Toutefois il est parfois difficile de faire la différence entre les origines des différents personnages et de savoir si telle ou telle action est due au racisme ou au banditisme. Le plus de l'ouvrage se trouve dans l'important dossier quasi universitaire qui suit la partie dessinée. Il est composé d'écrit d'universitaires, de la traduction des lettres de Tio, de photos et d'une importante bibliographie. Une série utile pour compléter ses connaissances sur le sujet. Un bon 3
Le Jour où j'ai voulu sauver la forêt
Je suis embêté car je n'ai pas vraiment accroché à cette série destinée aux jeunes ados (9-14 ans) qui a pour but premier de les sensibiliser au réchauffement climatique. Malgré la thématique d'importance, j'ai trouvé le scénario trop puéril et manichéen pour un sujet aussi complexe. Bien sûr il n'est pas possible de renvoyer ces jeunes lecteurs aux documents du GIEC même simplifiés et le "rapport" des pages 42 à 50 d'un niveau CM2/6eme est bienvenu malgré quelques imprécisions et simplifications. C'est l'histoire qui sert de prétexte à la thématique qui ne m'a pas convaincu. Evidemment je ne connais pas les compétences ni la législation norvégienne dans cette situation mais quatre méchants adultes qui décident de raser un bois pour faire un parking en votant sur un coin de table, cela relève de la caricature manichéenne afin de culpabiliser les adultes irresponsables en les rendant complétement stupides. L'autrice ne fait pas dans la nuance en nous proposant cette super héroïne clairvoyante en lutte contre les vilains automobilistes quitte à leur bousiller leurs voitures (p96). Sauf que notre gentille héroïne a aussi ses petits défauts (numérique en excès, malbouffe…). De plus, j'ai de très fortes réserves sur cette présentation d'une lutte générationnelle dans le domaine de l'écologie. Tout au long de la série cette idée qui me gène est entretenue. De même le graphisme ne m'a trop séduit. J'ai trouvé la construction sans originalité avec un dessin basique peu détaillé dans ses extérieurs et des personnages superficiels ou convenus. Perso je suis déçu car si j'approuve la problématique j'ai une réserve sur son traitement mais cela peut séduire les enfants dès le CM moins pointilleux que moi. . .
Bellicus
Une odyssée qui se passe au temps de la préhistoire. Cela m'a pris un certain temps pour comprendre où les auteurs voulaient en venir avec leur histoire qui met en vedette un homme chétif et artiste qui est la tête de turc de sa tribu et tout change lorsqu'une tragédie les frappe. J'ai mieux compris le but de l'histoire lorsque notre héros et la femme forte de la tribu qui a survécu s'en vont se venger de ceux qui ont détruit leur tribu et qu'en cours de route ils rencontrent d'autres tribus qui ont toutes des modes de vie particuliers. On retrouve aussi un personnage bien particulier venu documenter ce qui se passe sur Terre. Le récit est un prétexte pour dénoncer les travers de l'époque moderne en situant l'action au temps du début de la civilisation. On peut dire que les auteurs ne font pas toujours dans la subtilité ou dans l'originalité (il y a une tribu où le rôle des sexes est inversé et les femmes oppriment les hommes, ouah j'ai jamais vu ça avant !). L'histoire se lit agréablement à défaut d'être mémorable. J'ai tout de même eu souvent l'impression que le scénario était un peu trop long et au final le discours est convenu. J'ai bien aimé le dessin qui est dynamique et expressif comme je l'aime.
Le Sabre et l'épée
Une série que j’ai accompagnée mais qui encombre maintenant un peu mon étagère. Divertissant mais loin d’être la lecture du siècle donc. En fait, j’aime bien le fond en forme d’hommage aux films comme Tigre et dragon, un genre encore peu exploité en BD. Malheureusement le résultat m’apparaît ici sans charme, il y une certaine froideur qui transparaît un peu partout. Tout d’abord des personnages assez insipides auxquels on ne s’attache pas, ensuite l’écriture et la narration qui n’emportent pas vraiment (peut être une question culturelle mais je n’ai pas été subjugué par l’ambiance conte ou poétique). On ajoute à ça, un dessin au rendu trop propre et lisse, et surtout des couleurs qui accentuent ce côté sans âme. Je suis dur alors que c’est pro et ça se lit facilement, mais les auteurs feront bien mieux ailleurs. Au final, une lecture sans réelle passion. A n'essayer que si on est fan du genre sabre chinois. 2,5
Batman - Sombre Reflet
Un Batman dans la moyenne. Deux albums qui soufflent le tiède et le frais. Le frais avec deux chapitres centrés sur notre homme chauve-souris qui m'ont peu intéressé, surtout celui où l'on retrouve une orque morte dans l'entrée d'un immeuble de bureaux, gloups. De plus, ce n'est pas Bruce Wayne qui incarne le Batman mais Dick Grayson, un ex Robin. Et ce n'est vraiment pas pareil, Grayson manque de noirceur. Le tiède lorsque le commissaire James Gordon est au centre du récit avec le retour à Gotham City de son fils psychopathe, dans les autres chapitres. Des épisodes qui mettent sur le devant de la scène les relations compliquées de la famille Gordon. En outre, l'apparition du Joker sur quelques planches me laisse sur ma faim, il ne sert que de faire-valoir au fils Gordon. Ça se laisse lire malgré une narration verbeuse à certains moments. Mais en définitive, rien de bien original. Aux dessins, Jock (avec David Baron à la couleur) et Francesco Francavilla se partagent les deux comics. Pour le premier, des planches lisibles au trait fin et précis. Un dessin un peu trop sage à mon goût, il manque de noirceur. Toutes les images sont de lui dans la galerie. Ses deux couvertures sont très belles. Pour le second, un style radicalement différent, le noir est omniprésent et son trait sale et légèrement flou convient parfaitement à l'univers de Gotham City. Pour les inconditionnels du Batman, les autres peuvent passer leur chemin. Un petit 3 étoiles.
Pizza Roadtrip
J'avais passé une journée fatigante, et, pour décompresser, je suis parti à Bookoff, voir, comme ça, si je trouvais quelque chose pour sortir un peu de ma déprime du jour. Je cherchais un truc léger, facile et rapide à lire (un trajet de RER), rigolo et sans prise de tête. Bingo ! L'histoire est marrante et divertissante. On suit un trio qui doit se débarrasser d'un cadavre. Au fur et à mesure, on comprend comment on en est arrivé là avec des implications pour chacun des personnages. Rien de bien original, de révolutionnaire, j'ai même trouvé les ficelles un peu grosses et peu crédibles. Mais en vrai, ce n'est pas ce qu'on vient chercher. Cette bd fait très bien son travail, et j'ai vraiment apprécié l'écritures des dialogues que j'ai trouvé crédibles et bien écrits. Pas de coup de coeur pour ce dessin tout rond, mais au final ça va, et j'ai même trouvé que ça renforçait le côté absurde et cartoon du récit. Pas de la grande lecture mais un bon petit divertissement
L'Etrange Affaire des corps sans vie
C’est probablement l’une des premières publications de Régis Hautière. Disons qu’elle se laisse lire, que c’est rythmé. Le dessin brinquebalant de David François donne un rendu étonnant, un peu de Tim Burton et de loufoque. Ça n’est pas toujours facile à lire, mais ce rendu colle assez bien à l’ambiance créée par Hautière, qui lorgne clairement sur Jack L’éventreur et autres faits divers glauques, avec enquête menée hors du cadre policier pour aboutir à la mise en cause d’un notable. C’est d’ailleurs cela qui rapidement saute aux yeux, le côté déjà-vu de l’intrigue, des personnages. Hautière n’apporte pas suffisamment de nouveauté pour que son histoire sorte du lot. Mais comme c’est vite lu, que la narration est fluide, mon emprunt n’est pas regretté. Une petite lecture détente pas désagréable, mais qui sera sans doute vite oubliée.
L'Homme qui pouvait accomplir des miracles
Coutumier des adaptations d’écrivains célèbres, et parfois de leurs œuvres plus méconnues, tel Peter Pan de Kensington, inspiré des écrits de James Matthew Barrie, Jose-Luis Munuera adapte cette fois une nouvelle de H. G. Wells. Ce dernier, plus connu pour ses romans de science-fiction comme « La Machine à explorer le temps », « L’Homme invisible » ou « La Guerre des mondes », fut un auteur extrêmement prolixe, mais la plupart de ses autres ouvrages (qu’il s’agisse de romans, de nouvelles ou d’essais historiques ou scientifiques) furent loin d’avoir le même écho. Publié en 1898, « L’homme qui pouvait accomplir des miracles » en fait partie. On peut donc féliciter Jose-Luis Munuera d’avoir eu la bonne idée de nous faire redécouvrir cette nouvelle exhumée des greniers de la littérature fantastique mondiale. Avec ce « héros » candide au nom imprononçable qu’est George McWhirter Fotheringay, Jose-Luis Munuera va nous plonger dans une dimension fantastique aux senteurs de l’enfance, tout en évoquant les implications terrifiantes d’une « magie » ultra-puissante lorsqu’elle tombe dans des mains pas forcément bien intentionnées… Sous ses airs de fable innocente, « L’homme qui pouvait accomplir des miracles » est aussi une sorte d'avertissement délivré à une époque où les découvertes scientifiques et technologiques allaient changer la face du monde, faire de l’Homme un démiurge, et pas forcément pour le meilleur même si on avait envie de penser le contraire en cette fin de XIXe siècle. Une œuvre que l’on peut considérer comme visionnaire et qui résonne avec les deux guerres mondiales dévastatrices qui allaient suivre quelques années et décennies après sa parution, notamment avec l’invention de la bombe atomique et les bombardements de Nagasaki et d’Hiroshima qui s’ensuivirent… L’intrigue simple, certes liée au format court des nouvelles, a permis une narration extrêmement fluide et accessible à tous les publics. Le livre est donc vite lu, trop vite peut-être pour être suffisamment marquant, mais le plaisir de lecture demeure, renforcé par la fantaisie du récit. Si les personnages sont très caricaturaux, cela s’explique de la même façon par le registre choisi… Le dessin de José-Luis Muruena est toujours très léché, avec un rendu très réussi pour les ambiances nocturnes et brumeuses, qui contribuent à restituer cette ambiance victorienne de la fin du XIXe siècle. L’auteur ne dédaigne pas recourir à des effets numériques — notamment pour représenter les traces lumineuses, la foudre ou les ectoplasmes — visant à accentuer le côté merveilleux de cette fable où entre en jeu la magie inhérente aux miracles, mais il le fait avec retenue. Ces atmosphères surannées revisitées digitalement, alliées à son trait franco-belge aux accents disneyens, évoquent avec bonheur les dessins animés de notre enfance. « L’homme qui accomplissait des miracles » est une lecture plaisante, intergénérationnelle, et offre des grilles de lecture différentes en évitant d’imposer un message figé. Si celui-ci est digne d’intérêt, on retiendra surtout le côté à la fois délirant et jubilatoire de cette sympathique fable.
Une infinité de jours et de nuits
Akata continue d'éditer le travailler de Moto Hagio et cet album est particulier. Non seulement c'est la seule série de type shonen de l'autrice, mais c'est aussi l'adaptation d'un roman du romancier Ryu Mitsuse. Je connais peu de choses aux romans japonais, mais ça semble être un auteur important et populaire. C'est un récit de science fiction assez étrange qui mélange plusieurs mythologies et on croisera entre autre Bouddha, Platon et Jésus. Ce dernier est d'ailleurs assez méchant. On peut diviser l'histoire en deux parties, la première montre des dieux destructeurs à travers différents époques du passé et la deuxième ce passe dans le futur. C'est une œuvre riche qui est difficile à résumer. Je peux dire que j'ai trouvé que c'était parfois un peu trop décousu et difficile à suivre. Le problème est que le roman est au final inachevé vu que l'auteur considérait que c'était au mieux la moitié d'un long récit qu'il n'a jamais eu le courage de finir. Du coup les motivations des méchants dieux ne sont pas très facile à suivre et la fin est un peu décevante parce qu'on dirait que ça va continuer, mais il va avoir rien. Cela reste tout de même un album avec des réflexions intéressantes, des bonnes scènes et le dessin d'Hagio est excellent avec une mise en page incroyable. Au final, ça me fait penser à du Tezuka, mais avec un scénario un peu moins maitrisé que les meilleurs séries du dieu du manga. Je pense que c'est surtout une curiosité pour les fans de vieux mangas.
Amour, passion et CX diesel
Une famille de beaufs bas de plafond s’écharpe pour hériter de la CX du grand-père, mais aussi pour bien d’autres broutilles, entre quiproquos et coups bas. Le contexte est amusant, les personnages sont bien caricaturés et plutôt originaux. La structure en gags d’une demi-page qui s’enchaînent pour former une histoire fonctionne bien, et le dessin de James est toujours aussi efficace pour croquer des personnages animaliers dans des situations cyniques et absurdes. C’est drôle certes, mais je dois admettre que je ne suis pas un grand adepte de l’humour de Fabcaro. Ses histoires me plaisent, ses gags me font régulièrement sourire, mais seuls quelques-uns m’arrachent un vrai rire (ici par exemple, les piques récurrentes entre les deux belles-sœurs). À côté de ça, certains ressorts comiques me lassent rapidement, trop répétitifs ou sur des thèmes qui ne m’accrochent pas. En lisant toute la série d’une traite, j’ai aussi trouvé les deux premiers tomes plus réussis que le dernier, qui force un peu trop sur certains gags, notamment celui de la chirurgie ratée, devenu vraiment lourd. Au fond, je crois que j’aurais davantage apprécié cette série en découvrant ses gags par petites doses dans Fluide Glacial plutôt qu’en albums, surtout en les enchaînant.