Cette collection du Cycliste avait l’intérêt de pouvoir faire découvrir un auteur pour pas cher, dans un format très peu épais qui hélas avait aussi l’inconvénient de frustrer le lecteur qui, comme moi ici – aurait bien vu l’histoire se développer davantage. Mais c’était sans doute la première publication de Supiot.
Un conte oriental vite lu donc, mais pas sans intérêt. D’abord, si l’intrigue en elle-même n’est pas très étoffée, et si elle est un peu linéaire, la narration, essentiellement sous forme de commentaires en appui du dessin est déroulée sous une forme un peu poétique (le texte est discrètement versifié).
Le point fort de cet album reste quand même le dessin de Martin, qui lui aussi débutait. Si son trait est parfois – rarement en fait – mal assuré – il est le plus souvent très bon, et très beau. Un beau Noir et Blanc, avec un trait fin dans les deux premiers tiers du récit, puis plusieurs styles et techniques se superposent sur la fin, avec un résultat très plaisant.
Un petit conte sympathique.
J’ai lu l’édition originale parue chez Rakham. Celle de La boîte à bulles a semble-t-il ajouté des couleurs – si j’en crois ce que j’ai vu dans la galerie. Je ne sais pas si c’est une bonne idée, le Noir et Blanc de la version que j’ai lue était pas mal, même si le dessin lui, était un peu brouillon (mais très lisible et raccord avec le ton léger adopté).
Comme le rappelle Jodorowsky dans sa préface, les auteurs ne sont jamais allés en Afrique (du moins avant de publier cet album). Mais ça n’est pas vers l’humour un peu décalé d’un Fabcaro sur Carnet du Pérou qu’ils nous amènent, mais plutôt vers quelque chose de plus de jovial et ironique.
Une ironie accentuée par le retour en Europe, et l’impossibilité pour le narrateur de rendre crédible ce qu’il avait vécu : a-t-il oui ou non fait tomber la pluie par magie ?
Le récit est court, vite lu, mais plutôt plaisant. Ça n’est pas le regard européen condescendant sur l’Africain arriéré et superstitieux qui est mis en avant, au contraire, il y a un retournement des stéréotypes, et c’est presque l’Européen qui est « manipulé » par le chef africain.
Je suis un grand adepte d’humour en tous genres, et plus particulièrement d’humour con, absurde et/ou trash. C’est tout ça que j’espérais trouver dans ce recueil, dont j’avais acheté l’album à Quai des bulles l’année dernière je crois – il est resté enfoui sous l’une de mes piles à lire depuis…
Je découvre les auteurs avec cet album, que j’ai trouvé sympa, même si je suis resté quelque peu sur ma faim. Sur ma faim concernant le côté pas assez punchy de certains gags, j’attendais – affaire de goût ici bien sûr – quelque chose de plus trash.
Reste que ça se laisse lire agréablement. Le dessin minimaliste convient très bien à ce genre de production et au format gag.
Quelques humains parfois, mais le plus souvent des animaux, ou des arbres des montagnes, des icebergs, voilà pour le casting, éclectique et improbable.
Comme le laisse à penser la couverture, l’essentiel des strips tournent autour de la Terre en danger, menacée par l’action humaine, le réchauffement climatique, etc.
Il y a un peu de trash, mais le ton qui domine est plutôt un peu d’absurde pince sans rire, quelque chose d’assez british (je pense à Gauld par exemple – ou aux Monthy Python, en moins corrosif et absurde quand même pour ces derniers).
C’est souvent amusant (provoquant le sourire plus que le rire en fait), mais un peu trop « retenu » par rapport à mes attentes.
Oui bon pas nul mais pas non plus si exceptionnel. Il y a de bonnes idées mais noyées dans un truc finalement un peu plat.
Déjà c’est à ne conseiller qu’aux connaisseurs de l’univers de DC, c’est vraiment la grande réunion de famille, ils y sont quasi tous pour des fois des moments bien bref. Il est vrai que leur personnalité ou histoire est souvent bien différente de ce que l’on connaît, mais sans ce fan service l’histoire apparaîtra encore plus lambda et sans charme.
En fait, DC s’inspire de 1602 (de chez son concurrent) pour la trame et le fond. Ici un monde médiéval fantastique où l’on retrouve une réinterprètation de héros bien connus.
Il y a des choses qui marchent bien, comme le graphisme (typé comics moderne mais lisible et soigné) ou idées intéressantes autour de certains persos, mais c’est parfois vraiment long et en même temps expédié (je me comprends dans la formule). On s’amuse des nouvelles versions mais elles ne resteront pas en mémoire.
C’est loin d’être honteux mais je reste mitigé, un plaisir de lecture trop en dents de scie. Ça oscille entre le chouette, le long, le puéril et une certaine noirceur.
C’est l’histoire de Constance, un jeune enfant continuellement habillé avec une longue jupe et des beaux cheveux que sa grand-mère élève à la dure et à l’isolation du monde. On suit les déboires de Constance qui peine à comprendre ce qui lui arrive, qui subit les déboires imposés par ses grands-parents et qui retrouve parfois certains moments de liberté lorsque Constance interagit avec les enfants de la femme de ménage.
L’oeuvre est souvent vantée d’aborder le sujet de trans-identité. De Constance, il n’y a pourtant aucune volonté de transition, il s’agit plutôt d’une oeuvre sur la maltraitance des enfants qui fait des liens à la fois avec le sentiment de perte mais aussi avec la perte des repères ou de la signification des signes de la société lorsque isolée d’elle. Il y a également des brefs aperçus historiques de la France des années 70.
De manière globale j’ai assez bien aimé cette oeuvre qui a plus de sens et plus de profondeur une fois le twist final révélé. J’aime le style graphique de Lehmann (mais Chumbo, son oeuvre plus récente est d’autant plus poussée sur cet aspect).
Une chouette découverte !
L'histoire de cette BD est tirée d'une histoire vraie, celle d'Olive Oatman. En 1851 elle fut enlevée à 14 ans, avec sa jeune sœur, par la tribu des Yavapais qui ont exterminé toutes les autres personnes du convoi qui devait les mener à Yuma. Les sœurs vivront un an chez cette tribu en tant qu'esclaves avant d'être troquées contre des chevaux et de s'établir dans un village Mohave.
Le récit s'appuie sur le peu que l'on sait sur cette femme, surtout qu'elle ne fit jamais un récit véritablement exhaustif de sa vie chez les amérindiens (5 ans). Mais le peu que l'on sait est bien présent dans ce récit.
Rodolphe nous raconte son histoire au travers le parcours d'un cow-boy, il a pour mission de trouver et détruire tous les livres qui racontent l'histoire d'Olive Oatman chez les amérindiens. Il veut en savoir plus sur le pourquoi de cette étrange mission, Il va donc se mettre à lire ce fameux bouquin et en relate le contenu à son compagnon de voyage. Une narration basée sur ces allers-retours entre présent et passé, et cela rend la lecture agréable, à défaut d'être passionnante. Deux parcours qui vont finir par se rencontrer pour un beau final.
Rodolphe nous dévoile deux cultures amérindiennes très différentes, en particulier celle des Mohaves où les deux sœurs se feront tatouées le corps et le visage à l'encre bleue.
Le dessin de Pierre-Emmanuel Dequet ne fait pas partie de ceux qui m'attire au premier regard, mais au fil des pages j'ai apprécié le soin apporté aux détails pour être au plus proche de ce Far West et particulièrement des peuplades autochtones. La colorisation dans des tons chauds est superbe.
Du bon boulot et mention spéciale pour les grands espaces.
L'album se termine sur une photo d'Olive Oatman prise en 1863.
Pour les curieux.
Note réelle : 3,5.
Le principe de Zéropedia est simple mais efficace : une question scientifique en page de gauche, et une planche de gags en page de droite qui tente d'y répondre entre rigueur apparente et dérapage comique. Ce mélange de sérieux et d'absurde fonctionne souvent très bien, surtout quand les auteurs tournent en dérision des sujets rarement abordés sous cet angle. On apprend parfois une bribe de savoir réel, mais ce n'est clairement pas l'objectif principal : le but est avant tout de s'amuser face à des trouvailles délicieusement délirantes.
Le dessin de Julien Solé m'a toujours plu, et il s'épanouit parfaitement ici. Son trait fluide, expressif et légèrement caricatural évoque aussitôt l'esprit Fluide Glacial, avec le même goût pour la dérision et l'humour potache. Il excelle à illustrer les situations absurdes sans jamais en faire trop, gardant un dessin lisible, vif et dynamique même au cœur du gag le plus frénétique.
Sur le plan de l'humour, la série m'a paru toutefois un peu inégale. Certains gags m'ont réellement fait rire, mais d'autres manquent d'inspiration ou paraissent trop mécaniques. On sent parfois que la formule s'essouffle, même si quelques sursauts d'inventivité viennent relancer l'intérêt, y compris dans le second tome, preuve que la qualité dépend surtout des thèmes abordés plutôt que d'une fatigue des auteurs. Ce n'est jamais désagréable à lire, mais la fraîcheur du début s'estompe au fil des pages.
Zéropedia reste une lecture plaisante, légère et souvent drôle, à savourer par petites doses. J'en retiens surtout le plaisir du dessin de Solé, qui porte l'ensemble avec talent, et plusieurs éclats d'humour vraiment réussis. Il ne manque qu'un peu de renouvellement pour que la série garde toute sa vivacité sur la durée.
Ce type de récit à base de combats de mechas n’est a priori pas trop mon truc. Mais je dois dire que cette histoire se laisse lire.
L’entame est intrigante, et le récit est très rythmé. L’humanité est depuis longtemps sous la menace des Tetzas, des monstres surgissant d’une « trouée dans l’espace. Le lieu où ils apparaissent est entouré de rempart, et des super pilotes conduisant des mechas tentent d’éliminer ces Tetzas. Le tout sous la houlette de consortiums industriels construisant les mechas, alors que ces affrontements sont retransmis en mode « Jeux du cirque » sur tous les écrans. La meilleure des pilote, Anita, se voit alors dotée d’un nouveau prototype, Dawnrunner.
Quelques questionnements tiennent en haleine le lecteur : jusqu’où la fusion entre le super mecha Dawrunner et sa pilote Anita va-t-elle aller ? Qui est l’homme dont le cerveau et la mémoire ont été greffés sur Dawnrunner, Anita parvenant de plus en plus à entrer en contact avec lui ?
Intrigant, rythmé donc. Mais plusieurs choses m’ont quand même chiffonné. D’abord les scènes de combats entre mechas et Tetzas ne sont pas toujours très lisibles (visuellement, ça en jette, avec une profusion de couleurs, d’explosions, de tôle froissée, de corps déchiquetés, mais ça n’est pas aisé à déchiffrer). Ensuite la fin m’est apparu trop vite expédiée. Restent en suspens quelques questions, autour de l’homme « habitant » la mémoire de Dawrunner. Autour du super-monstre arrivant sur la fin. Il y a certes des explications, dans un texte final, mais ça ne m’a qu’à moitié satisfait, comme si le soufflé retombait trop brutalement.
J’ai lu les trois premiers tomes de cette série, qui m’ont permis de découvrir un personnage historique - que je ne connaissais pas, mais qui semble d’après les textes de présentation être une célébrité admirée en Chine.
Et il faut dire que ce personnage a de quoi attiser cette admiration. En effet, c’est un juge incorruptible, qui a le sens de l’État et de la Justice (dans tous les sens du terme). Dans une époque où la stabilité politique et la croissance économique aiguise les appétits en Province, il incarne la droiture.
Accompagné de gardes du corps et de quelques collaborateurs, il arpente le territoire impérial. Dans chaque album il traite une affaire différente.
Sans être palpitante, la narration est plutôt fluide, et le cadre historique est intéressant.
Comme l’est le dessin, dans un style réaliste très classique, un beau Noir et Blanc. Les décors sont un peu escamotés, au profit de gros plans sur les personnages. Le réalisme des visages est tel que parfois on dirait une photo retravaillée.
Pas forcément ma came, mais une série intéressante, dépaysante, avec un dessin accrocheur.
Un one-shot qui raconte l'histoire du premier whisky japonais.
Je ne savais pas que c'était basé sur une histoire vraie parce que la vie de Masataka Taketsuru ressemble vraiment à ce que l'on retrouve dans les œuvres de fictions: héritier d'une famille qui fait des affaires depuis des décennies, il veut changer les choses et à le rêve fou de faire du whisky à la place du saké, son père traditionaliste est furieux, les européens se moquent de l'idée qu'un japonais peut faire du whisky... et à force de patience et de persévérance il réussit ! Vu qu'on est présente dans une période de l'histoire où on dirait que tout va mal, cela fait du bien de voir que parfois l'optimiste paie.
J'ai trouvé le scénario sympathique, mais pas vraiment marquant. Il faut dire que l'alcool en général me laisse indifférent. Il y a aussi quelques longueurs et je ne suis pas particulièrement fan du dessin que je trouve froid et sans âme tout en faisant le job (au moins c'est lisible). C'est pas un album que j'ai envie de relire, mais il a le mérite de parler d'une histoire peu connue et de montrer que les échanges culturels ça date de bien longtemps !
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Erzurum
Cette collection du Cycliste avait l’intérêt de pouvoir faire découvrir un auteur pour pas cher, dans un format très peu épais qui hélas avait aussi l’inconvénient de frustrer le lecteur qui, comme moi ici – aurait bien vu l’histoire se développer davantage. Mais c’était sans doute la première publication de Supiot. Un conte oriental vite lu donc, mais pas sans intérêt. D’abord, si l’intrigue en elle-même n’est pas très étoffée, et si elle est un peu linéaire, la narration, essentiellement sous forme de commentaires en appui du dessin est déroulée sous une forme un peu poétique (le texte est discrètement versifié). Le point fort de cet album reste quand même le dessin de Martin, qui lui aussi débutait. Si son trait est parfois – rarement en fait – mal assuré – il est le plus souvent très bon, et très beau. Un beau Noir et Blanc, avec un trait fin dans les deux premiers tiers du récit, puis plusieurs styles et techniques se superposent sur la fin, avec un résultat très plaisant. Un petit conte sympathique.
Séjour en Afrique
J’ai lu l’édition originale parue chez Rakham. Celle de La boîte à bulles a semble-t-il ajouté des couleurs – si j’en crois ce que j’ai vu dans la galerie. Je ne sais pas si c’est une bonne idée, le Noir et Blanc de la version que j’ai lue était pas mal, même si le dessin lui, était un peu brouillon (mais très lisible et raccord avec le ton léger adopté). Comme le rappelle Jodorowsky dans sa préface, les auteurs ne sont jamais allés en Afrique (du moins avant de publier cet album). Mais ça n’est pas vers l’humour un peu décalé d’un Fabcaro sur Carnet du Pérou qu’ils nous amènent, mais plutôt vers quelque chose de plus de jovial et ironique. Une ironie accentuée par le retour en Europe, et l’impossibilité pour le narrateur de rendre crédible ce qu’il avait vécu : a-t-il oui ou non fait tomber la pluie par magie ? Le récit est court, vite lu, mais plutôt plaisant. Ça n’est pas le regard européen condescendant sur l’Africain arriéré et superstitieux qui est mis en avant, au contraire, il y a un retournement des stéréotypes, et c’est presque l’Européen qui est « manipulé » par le chef africain.
War and Peas - Salut la Terre
Je suis un grand adepte d’humour en tous genres, et plus particulièrement d’humour con, absurde et/ou trash. C’est tout ça que j’espérais trouver dans ce recueil, dont j’avais acheté l’album à Quai des bulles l’année dernière je crois – il est resté enfoui sous l’une de mes piles à lire depuis… Je découvre les auteurs avec cet album, que j’ai trouvé sympa, même si je suis resté quelque peu sur ma faim. Sur ma faim concernant le côté pas assez punchy de certains gags, j’attendais – affaire de goût ici bien sûr – quelque chose de plus trash. Reste que ça se laisse lire agréablement. Le dessin minimaliste convient très bien à ce genre de production et au format gag. Quelques humains parfois, mais le plus souvent des animaux, ou des arbres des montagnes, des icebergs, voilà pour le casting, éclectique et improbable. Comme le laisse à penser la couverture, l’essentiel des strips tournent autour de la Terre en danger, menacée par l’action humaine, le réchauffement climatique, etc. Il y a un peu de trash, mais le ton qui domine est plutôt un peu d’absurde pince sans rire, quelque chose d’assez british (je pense à Gauld par exemple – ou aux Monthy Python, en moins corrosif et absurde quand même pour ces derniers). C’est souvent amusant (provoquant le sourire plus que le rire en fait), mais un peu trop « retenu » par rapport à mes attentes.
Dark knights of steel
Oui bon pas nul mais pas non plus si exceptionnel. Il y a de bonnes idées mais noyées dans un truc finalement un peu plat. Déjà c’est à ne conseiller qu’aux connaisseurs de l’univers de DC, c’est vraiment la grande réunion de famille, ils y sont quasi tous pour des fois des moments bien bref. Il est vrai que leur personnalité ou histoire est souvent bien différente de ce que l’on connaît, mais sans ce fan service l’histoire apparaîtra encore plus lambda et sans charme. En fait, DC s’inspire de 1602 (de chez son concurrent) pour la trame et le fond. Ici un monde médiéval fantastique où l’on retrouve une réinterprètation de héros bien connus. Il y a des choses qui marchent bien, comme le graphisme (typé comics moderne mais lisible et soigné) ou idées intéressantes autour de certains persos, mais c’est parfois vraiment long et en même temps expédié (je me comprends dans la formule). On s’amuse des nouvelles versions mais elles ne resteront pas en mémoire. C’est loin d’être honteux mais je reste mitigé, un plaisir de lecture trop en dents de scie. Ça oscille entre le chouette, le long, le puéril et une certaine noirceur.
La Favorite
C’est l’histoire de Constance, un jeune enfant continuellement habillé avec une longue jupe et des beaux cheveux que sa grand-mère élève à la dure et à l’isolation du monde. On suit les déboires de Constance qui peine à comprendre ce qui lui arrive, qui subit les déboires imposés par ses grands-parents et qui retrouve parfois certains moments de liberté lorsque Constance interagit avec les enfants de la femme de ménage. L’oeuvre est souvent vantée d’aborder le sujet de trans-identité. De Constance, il n’y a pourtant aucune volonté de transition, il s’agit plutôt d’une oeuvre sur la maltraitance des enfants qui fait des liens à la fois avec le sentiment de perte mais aussi avec la perte des repères ou de la signification des signes de la société lorsque isolée d’elle. Il y a également des brefs aperçus historiques de la France des années 70. De manière globale j’ai assez bien aimé cette oeuvre qui a plus de sens et plus de profondeur une fois le twist final révélé. J’aime le style graphique de Lehmann (mais Chumbo, son oeuvre plus récente est d’autant plus poussée sur cet aspect). Une chouette découverte !
Blue Tattoo
L'histoire de cette BD est tirée d'une histoire vraie, celle d'Olive Oatman. En 1851 elle fut enlevée à 14 ans, avec sa jeune sœur, par la tribu des Yavapais qui ont exterminé toutes les autres personnes du convoi qui devait les mener à Yuma. Les sœurs vivront un an chez cette tribu en tant qu'esclaves avant d'être troquées contre des chevaux et de s'établir dans un village Mohave. Le récit s'appuie sur le peu que l'on sait sur cette femme, surtout qu'elle ne fit jamais un récit véritablement exhaustif de sa vie chez les amérindiens (5 ans). Mais le peu que l'on sait est bien présent dans ce récit. Rodolphe nous raconte son histoire au travers le parcours d'un cow-boy, il a pour mission de trouver et détruire tous les livres qui racontent l'histoire d'Olive Oatman chez les amérindiens. Il veut en savoir plus sur le pourquoi de cette étrange mission, Il va donc se mettre à lire ce fameux bouquin et en relate le contenu à son compagnon de voyage. Une narration basée sur ces allers-retours entre présent et passé, et cela rend la lecture agréable, à défaut d'être passionnante. Deux parcours qui vont finir par se rencontrer pour un beau final. Rodolphe nous dévoile deux cultures amérindiennes très différentes, en particulier celle des Mohaves où les deux sœurs se feront tatouées le corps et le visage à l'encre bleue. Le dessin de Pierre-Emmanuel Dequet ne fait pas partie de ceux qui m'attire au premier regard, mais au fil des pages j'ai apprécié le soin apporté aux détails pour être au plus proche de ce Far West et particulièrement des peuplades autochtones. La colorisation dans des tons chauds est superbe. Du bon boulot et mention spéciale pour les grands espaces. L'album se termine sur une photo d'Olive Oatman prise en 1863. Pour les curieux. Note réelle : 3,5.
Zéropédia
Le principe de Zéropedia est simple mais efficace : une question scientifique en page de gauche, et une planche de gags en page de droite qui tente d'y répondre entre rigueur apparente et dérapage comique. Ce mélange de sérieux et d'absurde fonctionne souvent très bien, surtout quand les auteurs tournent en dérision des sujets rarement abordés sous cet angle. On apprend parfois une bribe de savoir réel, mais ce n'est clairement pas l'objectif principal : le but est avant tout de s'amuser face à des trouvailles délicieusement délirantes. Le dessin de Julien Solé m'a toujours plu, et il s'épanouit parfaitement ici. Son trait fluide, expressif et légèrement caricatural évoque aussitôt l'esprit Fluide Glacial, avec le même goût pour la dérision et l'humour potache. Il excelle à illustrer les situations absurdes sans jamais en faire trop, gardant un dessin lisible, vif et dynamique même au cœur du gag le plus frénétique. Sur le plan de l'humour, la série m'a paru toutefois un peu inégale. Certains gags m'ont réellement fait rire, mais d'autres manquent d'inspiration ou paraissent trop mécaniques. On sent parfois que la formule s'essouffle, même si quelques sursauts d'inventivité viennent relancer l'intérêt, y compris dans le second tome, preuve que la qualité dépend surtout des thèmes abordés plutôt que d'une fatigue des auteurs. Ce n'est jamais désagréable à lire, mais la fraîcheur du début s'estompe au fil des pages. Zéropedia reste une lecture plaisante, légère et souvent drôle, à savourer par petites doses. J'en retiens surtout le plaisir du dessin de Solé, qui porte l'ensemble avec talent, et plusieurs éclats d'humour vraiment réussis. Il ne manque qu'un peu de renouvellement pour que la série garde toute sa vivacité sur la durée.
Dawnrunner
Ce type de récit à base de combats de mechas n’est a priori pas trop mon truc. Mais je dois dire que cette histoire se laisse lire. L’entame est intrigante, et le récit est très rythmé. L’humanité est depuis longtemps sous la menace des Tetzas, des monstres surgissant d’une « trouée dans l’espace. Le lieu où ils apparaissent est entouré de rempart, et des super pilotes conduisant des mechas tentent d’éliminer ces Tetzas. Le tout sous la houlette de consortiums industriels construisant les mechas, alors que ces affrontements sont retransmis en mode « Jeux du cirque » sur tous les écrans. La meilleure des pilote, Anita, se voit alors dotée d’un nouveau prototype, Dawnrunner. Quelques questionnements tiennent en haleine le lecteur : jusqu’où la fusion entre le super mecha Dawrunner et sa pilote Anita va-t-elle aller ? Qui est l’homme dont le cerveau et la mémoire ont été greffés sur Dawnrunner, Anita parvenant de plus en plus à entrer en contact avec lui ? Intrigant, rythmé donc. Mais plusieurs choses m’ont quand même chiffonné. D’abord les scènes de combats entre mechas et Tetzas ne sont pas toujours très lisibles (visuellement, ça en jette, avec une profusion de couleurs, d’explosions, de tôle froissée, de corps déchiquetés, mais ça n’est pas aisé à déchiffrer). Ensuite la fin m’est apparu trop vite expédiée. Restent en suspens quelques questions, autour de l’homme « habitant » la mémoire de Dawrunner. Autour du super-monstre arrivant sur la fin. Il y a certes des explications, dans un texte final, mais ça ne m’a qu’à moitié satisfait, comme si le soufflé retombait trop brutalement.
Juge Bao
J’ai lu les trois premiers tomes de cette série, qui m’ont permis de découvrir un personnage historique - que je ne connaissais pas, mais qui semble d’après les textes de présentation être une célébrité admirée en Chine. Et il faut dire que ce personnage a de quoi attiser cette admiration. En effet, c’est un juge incorruptible, qui a le sens de l’État et de la Justice (dans tous les sens du terme). Dans une époque où la stabilité politique et la croissance économique aiguise les appétits en Province, il incarne la droiture. Accompagné de gardes du corps et de quelques collaborateurs, il arpente le territoire impérial. Dans chaque album il traite une affaire différente. Sans être palpitante, la narration est plutôt fluide, et le cadre historique est intéressant. Comme l’est le dessin, dans un style réaliste très classique, un beau Noir et Blanc. Les décors sont un peu escamotés, au profit de gros plans sur les personnages. Le réalisme des visages est tel que parfois on dirait une photo retravaillée. Pas forcément ma came, mais une série intéressante, dépaysante, avec un dessin accrocheur.
Whisky San
Un one-shot qui raconte l'histoire du premier whisky japonais. Je ne savais pas que c'était basé sur une histoire vraie parce que la vie de Masataka Taketsuru ressemble vraiment à ce que l'on retrouve dans les œuvres de fictions: héritier d'une famille qui fait des affaires depuis des décennies, il veut changer les choses et à le rêve fou de faire du whisky à la place du saké, son père traditionaliste est furieux, les européens se moquent de l'idée qu'un japonais peut faire du whisky... et à force de patience et de persévérance il réussit ! Vu qu'on est présente dans une période de l'histoire où on dirait que tout va mal, cela fait du bien de voir que parfois l'optimiste paie. J'ai trouvé le scénario sympathique, mais pas vraiment marquant. Il faut dire que l'alcool en général me laisse indifférent. Il y a aussi quelques longueurs et je ne suis pas particulièrement fan du dessin que je trouve froid et sans âme tout en faisant le job (au moins c'est lisible). C'est pas un album que j'ai envie de relire, mais il a le mérite de parler d'une histoire peu connue et de montrer que les échanges culturels ça date de bien longtemps !