J’aime le dessin de Dany. Surtout dans sa collaboration avec Greg. Je ne pouvais pas passer à côté de cet album. Conquise oui, mais pas complètement non plus. Il y a un (petit) chouïa de réserves.
Le dessin, rien à dire, avant ou après Olivier Rameau, on reconnaît sa patte, ou plutôt ses pattes, fantaisiste ou réaliste, il excelle. Ce sont surtout les scénarios de ces historiettes qui ne m’ont pas toujours convaincue.
Il s’agissait pour certaines de commandes données au dessinateur par les directeurs de revues. Intéressaient-elles Dany ? Je ne sais, mais pour ma part, toutes ne m’intéressent pas.
Les histoires de guerres et de techniques militaires, non seulement me laissent froide, mais surtout dans mon esprit éloignent Dany de l’univers d’Olivier Rameau que j’apprécie tant. Comme si ado, dans ma caboche, j’avais assimilé le dessinateur à son héros fétiche. Snif.
Mais dans la première partie, tous ces petits récits humoristiques, ont été bien agréables à découvrir, ou à redécouvrir, comme l’histoire du bouquet de fleurs. Je l’avais lue dans le Tintin de l’époque et l’avais complètement oubliée, j’ai apprécié.
Belle histoire, triste et réaliste celle-là, de la vie du dernier indien se sa tribu, même si les scénarios de l’époque, ramènent les indiens à des sauvages restés à l’âge de pierre, ça pique un peu, quand même.
La dernière histoire, publicité assumée pour la ville d’Istanbul, n’est pas si mal. Pour une pub j’entends. L’art de concilier une vraie intrigue, certes un peu mièvre, et un catalogue touristique, chapeau.
Voilà, éclectique cet album. Nul doute qu'il ravira les fans de l’auteur ou les nostalgiques de l’époque Tintin. Et je coche les deux. Merci à Josq de l’avoir postée, j’aurais pu rater ça.
Contente de l’avoir lu et contente de le posséder. Donc coup de coeur quand même.
On ne se refait pas !
Je suis resté un peu sur ma faim en refermant cette série qui se lit facilement. Je trouve les récits ésotériques souvent alambiqués qui utilisent le paranormal pour prendre des raccourcis faciles dans le scénario.
Ce n'est pas le cas ici et les passages y faisant référence n'approfondissent pas cette direction du récit. La thématique de l'immortalité proposée par Taboada est plus amusante et intéressante. Même si elle n'est pas explicite c'est une thématique fondamentale de la BD puisque la mort du héros est un tabou et une balle dans le pied d'une série qui fonctionne.
Ici le héros Mansfield/Brenner est d'emblée immortel avec deux caractéristiques originales: il ne fait pas un voyage à travers les siècles et il agit dans un contexte de guerre où la mort est le lot quotidien de beaucoup. C'est d'ailleurs l'une des trouvailles du scénario d'inventer les procédés non répétitifs qui permettent à Brenner de s'en tirer sans égratignure. Je doit reconnaître que la créativité de l'auteur m'a bien plu. La partie sentimentale est plus convenue mais ouvre une voie de sortie acceptable pour cette thématique un peu piégeuse.
La narration est fluide à un détail près et les dialogues d'un bon niveau. J'ai eu toutefois du mal avec cette surabondance de grade allemands qui mériteraient un lexique pour si retrouver dans la hiérarchie ce qui nuit à la fluidité de la narration.
Je suis partagé par le graphisme de Ginevra. J'ai bien aimé la représentation impersonnelle de Mansfield/Brenner mais je suis moins fan des télépathes déguisées en petits rats de l'opéra. L'abominable général Ghulz avec sa rondeur faussement bienveillante est une belle trouvaille. Malheureusement certains détails ,comme les uniformes, manquent de soin.
La mise en couleur sombre et sépia colle plutôt bien à l'ambiance assez noire qui se dégage du récit.
J'ai trouvé le final assez abrupt et en queue de poisson mais ce n'est pas anormal pour arriver à conclure avec cette thématique. Pas mal mais sans plus à cause de multiples réserves.
The Moon on a Rainy Night est un yuri qui va nous raconter l’histoire d’amour de deux lycéennes dont l’une est sourde et l’autre amatrice de piano. On retrouve les principes du genre avec ces deux adolescentes dont l’une est plutôt timide et l’autre dotée d’un caractère fort, avec cette histoire d’amitié naissante qui lentement glisse vers un amour lesbien, avec ce cadre scolaire, etc…
Le gros plus vient donc du handicap d’une des deux protagonistes. Sa surdité sera l’occasion pour la mangaka de parler des spécificités de ce handicap. Ce qu’un sourd ‘entend’, pourquoi il aura tendance à se replier sur lui et à se couper des autres, comment sa famille vit ce handicap ? Autant de questions parmi bien d’autres qui seront abordées dans cette série sans que, pour autant, celle-ci ne devienne un documentaire lourdingue. Et c’est tout son intérêt.
Au niveau du dessin, nous sommes face à un manga mainstream. Le style est très formaté et le résultat se classe dans la bonne moyenne mais ne fait montre d’imagination d’aucune manière (mise en page classique, décors régulièrement vides, phrases éclatées sur plusieurs cases, etc…)
Dans l’ensemble et jusqu’à présent, je dirais que c’est plutôt pas mal. Très gentil, très tendre, instructif sans verser dans le démagogique à outrance, très sage aussi (la série est déconseillée aux moins de 16 ans mais, après deux tomes, les deux héroïnes ne se sont même pas encore embrassées et on ne peut pas vraiment dire que les cadrages soient volontairement suggestifs), avec une attention accordée au cadre familial (on ne se limite pas à une histoire de lycée), cette histoire d’amour se classe donc dans la bonne moyenne et devrait séduire le public visé.
C’est un album un petit peu déconcertant, qui m’a laissé un arrière-goût de trop peu, tout en procurant une lecture agréable.
Je découvre les deux auteurs avec cet album. Winona est semble-t-il spécialisée dans les livres d’art érotique, et ça se sent. En effet, son dessin est souvent proche de l’art-book (je pense en particulier aux pages 84-85 du chapitre Ragnarök, très « wagnériennes »). Un trait réaliste vraiment bon, avec une mise en couleurs visiblement à l’aquarelle. Cela donne un rendu assez chargé, gras. Le cahier graphique en fin d’album, avec des dessins en Noir et Blanc présente du coup plus de finesse, et je pense que j’aurais préféré un travail sans couleur, quitte à jouer sur des hachures ou des dégradés de gris. Affaire de goût sans doute.
Emka présente une dizaine de personnages de la mythologie scandinave, dans de courts chapitres qui sont presque des histoires courtes, même si c’est vaguement relié. Ça n’est pas inintéressant, mais j’ai trouvé que ça restait superficiel. Il manque sans doute un récit plus construit, plus dense, pour donner plus de corps à cet album.
Il est vrai que Winona se charge de donner un peu de corps, avec des scènes de sexe là aussi bien dessinées. Elles justifient le classement en strictement pour adultes, mais ne compensent pas la relative faiblesse de l’intrigue.
Pas désagréable, mais pas inoubliable non plus.
Note réelle 2,5/5.
C’est dommage que ce récit soit plombé par de bien trop longues digressions du héros à propos de sons, de bruits qu’il enregistre, à propos de considérations diverses et variées sur la voix, etc. J’ai fini par en zapper quelques-unes. Ça ne m’a pas empêché de comprendre le récit, mais ces longs tunnels me l’ont clairement rendu moins agréable.
Pourtant, il est intéressant, et le devient même de plus en plus, au fur et à mesure que la guerre avance, que le front se rapproche de nos personnages, et que la fin, inéluctable (on connais la fin glauque de la famille Goebbels), se présente, très noire.
Car notre personnage est devenu intime de la famille Goebbels, de ses enfants – en particulier de la fille aînée.
Plus le récit et la guerre avancent, plus cette enfant prend conscience du décalage entre la vision qu’elle avait de son père et son action, ses propos publics, qui deviennent délirant et nihilistes.
Au travers du regard de la gamine, mais aussi des expériences menées par le personnage principal, l’horreur s’invite, lentement. D’autant plus que nous connaissons le dénouement – global, mais aussi pour la famille Goebbels. Le récit décrit d’ailleurs sur une vingtaine de pages l’assassinat des enfants, en confrontant plusieurs témoignages. C’est glaçant.
Au final, un récit qui possède des qualités, mais que j’ai trouvé parfois pénible à lire.
Note réelle 2,5/5.
D’abord et avant toutes choses, je dois avouer ne pas être fan de Johnny Hallyday (mais vraiment pas). Eddy Mitchell, Françoise Hardy, Jacques Dutronc, ça passe mieux mais là encore, il ne me viendrait pas à l’esprit d’acheter un de leurs albums ou d’aller voir un de leurs concerts. Tout ça pour dire que si j’ai apprécié cette bande dessinée, la raison ne vient pas d’une affection particulière pour les personnages évoqués ou leurs chansons mais bien pour l’idée même de ce récit.
Et l’idée, c’est quoi ? L’idée, c’est d’imaginer l’espace d’un instant la vie de ces personnages encore adolescents dans le Paris de 1957. Nous allons ainsi les croiser alors qu’eux-mêmes ne savent pas encore ce que deviendra leur existence et que certains d’entre eux découvrent à peine la musique d’outre-Atlantique. L’album se termine d’ailleurs par la découverte du Golf Drouot et de son juke-box par un des comparses (Long Chris, personnage dont j’ignorais jusqu’à l’existence). Et pour rendre cette évocation plausible, Vincent Cuvellier peut s'appuyer sur sa très bonne connaissance du sujet. Ainsi de nombreuses anecdotes racontées semblent tout à fait véridiques et solidifient cette évocation.
Le récit est plaisant, rythmé. Il est amusant et dégage une grande nostalgie car il se focalise sur un moment où « tout est possible », tant en ce qui concerne le futur des personnages qu’en ce qui concerne le futur tout court. 1957, c’est les trente glorieuses dans toute leur splendeur, avec ce sentiment que l’avenir ne pourra qu’être encore meilleur. 1957, ce sont des salles de cinéma qui ne désemplissent pas et des films qui marqueront plus qu’une génération. C’est le rock’n’roll, surtout, deux ans après Bill Haley et son Rock around the clock et l’émergence d’interprètes comme Chuck Berry, Gene Vincent, Little Richard ou Elvis Presley, et ces adolescents français qui les découvrent et rêvent de leur ressembler. Les auteurs jouent ainsi avec cette nostalgie du champ des possibles, et ça fonctionne très bien. En tant que lecteur, j’ai aimé cette évocation, je me suis amusé à reconnaitre (ou du moins à essayer) tel ou tel personnage, j’ai souri de certains clins d’œil (Eddy Mitchell dans un cinéma, François Hardy qui se fait sermonner par sa grand-mère du fait qu’elle n’articule pas, etc…), en fait j’ai été séduit. Et d’autant plus séduit que je ne pensais vraiment pas autant adhérer au contenu de cette bande dessinée.
Côté dessin, je suis plus réservé… Quoique… Le trait est assez raide et dégage un aspect sec, figé qui me dérange aux entournures MAIS les personnages sont faciles à reconnaître et les planches sont soignées dans ces petits détails qui permettent de reconstituer une époque. Donc même si ce n’est pas vraiment à mon goût, c’est plutôt bien fait.
Pour le dire courtement : c’est une véritable surprise. Et une bonne !
Giovanni Di Gregorio et Grégory Panaccione abordent ici un sujet très sensible : les violences sexuelles faites aux enfants. Le récit, malgré sa thématique lourde, reste accessible, ce qui en fait une véritable prouesse narrative. Di Gregorio opte pour une approche sobre et délicate, laissant entrevoir le traumatisme de Mattéo à travers ses cauchemars récurrents où l’homme en noir devient le symbole de ses peurs profondes.
Panaccione allie la rondeur et l’énergie de ses personnages à des ambiances plus sombres et menaçantes, notamment lors des cauchemars. L’usage des pleines pages renforce bien l’angoisse ressentie par l’enfant, je suis toujours agréablement surpris par les dessins de Grégory Panaccione.
Là où le récit pêche, c’est dans son format. La brièveté de l’histoire laisse une impression d’inachevé. Le développement des personnages secondaires, notamment les parents et les professionnels qui tentent de comprendre Mattéo, aurait pu être plus approfondi. Le prix de 13 euros pour un récit si rapide à lire peut sembler excessif, ca fait cher la minute de lecture. Disons le clairement, pour moi cette BD est plutôt à emprunter ou à acheter d’occasion...
Une œuvre marquante, portée par une narration sensible et un beau travail graphique, je ne sais pas au final s'il eut été utile de rallonger l'histoire pour la rallonger. Peut être que ce format d'histoires courtes devraient en fait être éditées sur des formats moins onéreux pour avoir moins ce gout amer du prix Vs temps de lecture à la fin.
Cet album pourrait se rapprocher d'un précédent de Vincent Vanoli Le Passage aux escaliers. En effet l'auteur y raconte de la même façon ses déambulations, ici dans le village rural tranquille de Chamiers près de Périgueux. Lui le Lorrain qui est là délocalisé tel un ethnologue dans le cadre d'un atelier d'artistes à observer la vie des habitants à plusieurs périodes entre 2020 et 2022. Il y a le covid et les confinements en toile de fond. Il dessine, fort bien, les maisons, l'usine de rails locale et quelques habitants rencontrés.
Pour tout dire ce n'est pas fou d'action et de péripétie. A réserver aux amateurs de l'auteur.
7ème et avant-dernier tome de la série concept "La grande évasion" dont chaque tome est élaboré par un duo ou un trio différent.
Après la lecture de l'ensemble de la série, force est de constater que la qualité de chaque ouvrage est très inégale, le premier tome La Grande évasion - Biribi et La Grande évasion - Tunnel 57 restant pour moi les deux meilleurs de la série.
Au contraire du précédent opus qui était basé sur une histoire vraie, Asylum est une œuvre d'anticipation. L'histoire se déroule ici dans un asile (d'où le titre Asylum) où les (soi-disant) malades sont classés en trois catégories symbolisées par des couleurs (deux à l'origine) et soignés selon différents protocoles expérimentaux. Lorsque ces derniers échouent, les malades sont ainsi clonés afin de pouvoir reprendre les essais.
Si de prime abord, ce scénario de SF est plutôt innovant et agréable à lire, plusieurs éléments m'ont quelque peu dérangé :
- On se demande un peu l'utilité du personnage féminin vert accompagnant le héros, si ce n'est pour agrémenter l'histoire de quelques courbes féminines avantageuses. Elle n'apporte en tout cas pas grand intérêt à l'histoire.
- Comme pour beaucoup de tomes de la série, cet ouvrage pâtit du cadre et des contraintes de cette série concept qui impose de traiter l'histoire en un tome unique d'une cinquantaine de pages. Ça va donc vite, trop à mon goût, et le scénario aurait gagné à retracer l'histoire du héros l'ayant amené à être enfermé dans l'asylum.
- Le concept de l'univers fermé dans lequel le héros est manipulé, à la Truman show ou à la Matrix, a déjà été vu à de nombreuses reprises,
- L'évasion finale est rapidement expédiée et peu crédible.
Côté dessin, c'est plutôt classique et grand public mais le trait de Dylan Teague reste agréable à l’œil.
Un ouvrage sympa à lire mais qui ne me donnera pas forcément envie de m'y replonger plus tard.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5,5/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10
NOTE GLOBALE : 12,5/20
Cet album raconte un voyage en mer effectué par Martin, un navigateur solitaire, et Jeanne, une vieille veuve, qui l'a convaincu de l'emmener on ne sait trop où, au milieu de l'océan. Notre binôme improbable va devoir cohabiter avec les éléments, mais aussi leurs différences et ce voyage ne sera pas de tout repos. On assiste à une sorte de huis clos maritime rythmé par le bruit des vagues et les silences des paysages qui s'étendent à perte de vue.
La sauce prend plutôt très bien, car on ne sait pas trop ce qui motive Jeanne. Est-ce une vieille folle à la recherche de rêves perdues ? Est-ce qu'elle souhaite chercher quelque chose de bien réel, comme un trésor englouti ? Est ce qu'elle nous emmène dans une dimension fantastique sur les traces d'une légende ancienne ? On va se le demander tout le long de l'album.
Le récit nous balade calmement, on touche à un récit onirique, on flirte avec le fantastique, on est questionné sur les croyances, et on est ramené à la réalité lorsque une tempête secoue le navire. Il y a un petit quelque chose qui fait qu'on a envie de connaitre la fin, de savoir ce que notre équipage va découvrir. L'interêt du récit est autant dans le voyage, dans la relation qui se construit entre les protagonistes et dans leurs échanges, que dans l'objectif final. Et j'ai bien aimé ce qu'ils trouveront une fois à destination.
Une lecture plaisante, et plutôt originale.
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Les Inédits de Dany
J’aime le dessin de Dany. Surtout dans sa collaboration avec Greg. Je ne pouvais pas passer à côté de cet album. Conquise oui, mais pas complètement non plus. Il y a un (petit) chouïa de réserves. Le dessin, rien à dire, avant ou après Olivier Rameau, on reconnaît sa patte, ou plutôt ses pattes, fantaisiste ou réaliste, il excelle. Ce sont surtout les scénarios de ces historiettes qui ne m’ont pas toujours convaincue. Il s’agissait pour certaines de commandes données au dessinateur par les directeurs de revues. Intéressaient-elles Dany ? Je ne sais, mais pour ma part, toutes ne m’intéressent pas. Les histoires de guerres et de techniques militaires, non seulement me laissent froide, mais surtout dans mon esprit éloignent Dany de l’univers d’Olivier Rameau que j’apprécie tant. Comme si ado, dans ma caboche, j’avais assimilé le dessinateur à son héros fétiche. Snif. Mais dans la première partie, tous ces petits récits humoristiques, ont été bien agréables à découvrir, ou à redécouvrir, comme l’histoire du bouquet de fleurs. Je l’avais lue dans le Tintin de l’époque et l’avais complètement oubliée, j’ai apprécié. Belle histoire, triste et réaliste celle-là, de la vie du dernier indien se sa tribu, même si les scénarios de l’époque, ramènent les indiens à des sauvages restés à l’âge de pierre, ça pique un peu, quand même. La dernière histoire, publicité assumée pour la ville d’Istanbul, n’est pas si mal. Pour une pub j’entends. L’art de concilier une vraie intrigue, certes un peu mièvre, et un catalogue touristique, chapeau. Voilà, éclectique cet album. Nul doute qu'il ravira les fans de l’auteur ou les nostalgiques de l’époque Tintin. Et je coche les deux. Merci à Josq de l’avoir postée, j’aurais pu rater ça. Contente de l’avoir lu et contente de le posséder. Donc coup de coeur quand même. On ne se refait pas !
La Malédiction de l'Immortel
Je suis resté un peu sur ma faim en refermant cette série qui se lit facilement. Je trouve les récits ésotériques souvent alambiqués qui utilisent le paranormal pour prendre des raccourcis faciles dans le scénario. Ce n'est pas le cas ici et les passages y faisant référence n'approfondissent pas cette direction du récit. La thématique de l'immortalité proposée par Taboada est plus amusante et intéressante. Même si elle n'est pas explicite c'est une thématique fondamentale de la BD puisque la mort du héros est un tabou et une balle dans le pied d'une série qui fonctionne. Ici le héros Mansfield/Brenner est d'emblée immortel avec deux caractéristiques originales: il ne fait pas un voyage à travers les siècles et il agit dans un contexte de guerre où la mort est le lot quotidien de beaucoup. C'est d'ailleurs l'une des trouvailles du scénario d'inventer les procédés non répétitifs qui permettent à Brenner de s'en tirer sans égratignure. Je doit reconnaître que la créativité de l'auteur m'a bien plu. La partie sentimentale est plus convenue mais ouvre une voie de sortie acceptable pour cette thématique un peu piégeuse. La narration est fluide à un détail près et les dialogues d'un bon niveau. J'ai eu toutefois du mal avec cette surabondance de grade allemands qui mériteraient un lexique pour si retrouver dans la hiérarchie ce qui nuit à la fluidité de la narration. Je suis partagé par le graphisme de Ginevra. J'ai bien aimé la représentation impersonnelle de Mansfield/Brenner mais je suis moins fan des télépathes déguisées en petits rats de l'opéra. L'abominable général Ghulz avec sa rondeur faussement bienveillante est une belle trouvaille. Malheureusement certains détails ,comme les uniformes, manquent de soin. La mise en couleur sombre et sépia colle plutôt bien à l'ambiance assez noire qui se dégage du récit. J'ai trouvé le final assez abrupt et en queue de poisson mais ce n'est pas anormal pour arriver à conclure avec cette thématique. Pas mal mais sans plus à cause de multiples réserves.
The Moon on a Rainy Night
The Moon on a Rainy Night est un yuri qui va nous raconter l’histoire d’amour de deux lycéennes dont l’une est sourde et l’autre amatrice de piano. On retrouve les principes du genre avec ces deux adolescentes dont l’une est plutôt timide et l’autre dotée d’un caractère fort, avec cette histoire d’amitié naissante qui lentement glisse vers un amour lesbien, avec ce cadre scolaire, etc… Le gros plus vient donc du handicap d’une des deux protagonistes. Sa surdité sera l’occasion pour la mangaka de parler des spécificités de ce handicap. Ce qu’un sourd ‘entend’, pourquoi il aura tendance à se replier sur lui et à se couper des autres, comment sa famille vit ce handicap ? Autant de questions parmi bien d’autres qui seront abordées dans cette série sans que, pour autant, celle-ci ne devienne un documentaire lourdingue. Et c’est tout son intérêt. Au niveau du dessin, nous sommes face à un manga mainstream. Le style est très formaté et le résultat se classe dans la bonne moyenne mais ne fait montre d’imagination d’aucune manière (mise en page classique, décors régulièrement vides, phrases éclatées sur plusieurs cases, etc…) Dans l’ensemble et jusqu’à présent, je dirais que c’est plutôt pas mal. Très gentil, très tendre, instructif sans verser dans le démagogique à outrance, très sage aussi (la série est déconseillée aux moins de 16 ans mais, après deux tomes, les deux héroïnes ne se sont même pas encore embrassées et on ne peut pas vraiment dire que les cadrages soient volontairement suggestifs), avec une attention accordée au cadre familial (on ne se limite pas à une histoire de lycée), cette histoire d’amour se classe donc dans la bonne moyenne et devrait séduire le public visé.
La Chair des dieux
C’est un album un petit peu déconcertant, qui m’a laissé un arrière-goût de trop peu, tout en procurant une lecture agréable. Je découvre les deux auteurs avec cet album. Winona est semble-t-il spécialisée dans les livres d’art érotique, et ça se sent. En effet, son dessin est souvent proche de l’art-book (je pense en particulier aux pages 84-85 du chapitre Ragnarök, très « wagnériennes »). Un trait réaliste vraiment bon, avec une mise en couleurs visiblement à l’aquarelle. Cela donne un rendu assez chargé, gras. Le cahier graphique en fin d’album, avec des dessins en Noir et Blanc présente du coup plus de finesse, et je pense que j’aurais préféré un travail sans couleur, quitte à jouer sur des hachures ou des dégradés de gris. Affaire de goût sans doute. Emka présente une dizaine de personnages de la mythologie scandinave, dans de courts chapitres qui sont presque des histoires courtes, même si c’est vaguement relié. Ça n’est pas inintéressant, mais j’ai trouvé que ça restait superficiel. Il manque sans doute un récit plus construit, plus dense, pour donner plus de corps à cet album. Il est vrai que Winona se charge de donner un peu de corps, avec des scènes de sexe là aussi bien dessinées. Elles justifient le classement en strictement pour adultes, mais ne compensent pas la relative faiblesse de l’intrigue. Pas désagréable, mais pas inoubliable non plus. Note réelle 2,5/5.
Voix de la Nuit
C’est dommage que ce récit soit plombé par de bien trop longues digressions du héros à propos de sons, de bruits qu’il enregistre, à propos de considérations diverses et variées sur la voix, etc. J’ai fini par en zapper quelques-unes. Ça ne m’a pas empêché de comprendre le récit, mais ces longs tunnels me l’ont clairement rendu moins agréable. Pourtant, il est intéressant, et le devient même de plus en plus, au fur et à mesure que la guerre avance, que le front se rapproche de nos personnages, et que la fin, inéluctable (on connais la fin glauque de la famille Goebbels), se présente, très noire. Car notre personnage est devenu intime de la famille Goebbels, de ses enfants – en particulier de la fille aînée. Plus le récit et la guerre avancent, plus cette enfant prend conscience du décalage entre la vision qu’elle avait de son père et son action, ses propos publics, qui deviennent délirant et nihilistes. Au travers du regard de la gamine, mais aussi des expériences menées par le personnage principal, l’horreur s’invite, lentement. D’autant plus que nous connaissons le dénouement – global, mais aussi pour la famille Goebbels. Le récit décrit d’ailleurs sur une vingtaine de pages l’assassinat des enfants, en confrontant plusieurs témoignages. C’est glaçant. Au final, un récit qui possède des qualités, mais que j’ai trouvé parfois pénible à lire. Note réelle 2,5/5.
Le Temps des copains
D’abord et avant toutes choses, je dois avouer ne pas être fan de Johnny Hallyday (mais vraiment pas). Eddy Mitchell, Françoise Hardy, Jacques Dutronc, ça passe mieux mais là encore, il ne me viendrait pas à l’esprit d’acheter un de leurs albums ou d’aller voir un de leurs concerts. Tout ça pour dire que si j’ai apprécié cette bande dessinée, la raison ne vient pas d’une affection particulière pour les personnages évoqués ou leurs chansons mais bien pour l’idée même de ce récit. Et l’idée, c’est quoi ? L’idée, c’est d’imaginer l’espace d’un instant la vie de ces personnages encore adolescents dans le Paris de 1957. Nous allons ainsi les croiser alors qu’eux-mêmes ne savent pas encore ce que deviendra leur existence et que certains d’entre eux découvrent à peine la musique d’outre-Atlantique. L’album se termine d’ailleurs par la découverte du Golf Drouot et de son juke-box par un des comparses (Long Chris, personnage dont j’ignorais jusqu’à l’existence). Et pour rendre cette évocation plausible, Vincent Cuvellier peut s'appuyer sur sa très bonne connaissance du sujet. Ainsi de nombreuses anecdotes racontées semblent tout à fait véridiques et solidifient cette évocation. Le récit est plaisant, rythmé. Il est amusant et dégage une grande nostalgie car il se focalise sur un moment où « tout est possible », tant en ce qui concerne le futur des personnages qu’en ce qui concerne le futur tout court. 1957, c’est les trente glorieuses dans toute leur splendeur, avec ce sentiment que l’avenir ne pourra qu’être encore meilleur. 1957, ce sont des salles de cinéma qui ne désemplissent pas et des films qui marqueront plus qu’une génération. C’est le rock’n’roll, surtout, deux ans après Bill Haley et son Rock around the clock et l’émergence d’interprètes comme Chuck Berry, Gene Vincent, Little Richard ou Elvis Presley, et ces adolescents français qui les découvrent et rêvent de leur ressembler. Les auteurs jouent ainsi avec cette nostalgie du champ des possibles, et ça fonctionne très bien. En tant que lecteur, j’ai aimé cette évocation, je me suis amusé à reconnaitre (ou du moins à essayer) tel ou tel personnage, j’ai souri de certains clins d’œil (Eddy Mitchell dans un cinéma, François Hardy qui se fait sermonner par sa grand-mère du fait qu’elle n’articule pas, etc…), en fait j’ai été séduit. Et d’autant plus séduit que je ne pensais vraiment pas autant adhérer au contenu de cette bande dessinée. Côté dessin, je suis plus réservé… Quoique… Le trait est assez raide et dégage un aspect sec, figé qui me dérange aux entournures MAIS les personnages sont faciles à reconnaître et les planches sont soignées dans ces petits détails qui permettent de reconstituer une époque. Donc même si ce n’est pas vraiment à mon goût, c’est plutôt bien fait. Pour le dire courtement : c’est une véritable surprise. Et une bonne !
L'Homme en noir
Giovanni Di Gregorio et Grégory Panaccione abordent ici un sujet très sensible : les violences sexuelles faites aux enfants. Le récit, malgré sa thématique lourde, reste accessible, ce qui en fait une véritable prouesse narrative. Di Gregorio opte pour une approche sobre et délicate, laissant entrevoir le traumatisme de Mattéo à travers ses cauchemars récurrents où l’homme en noir devient le symbole de ses peurs profondes. Panaccione allie la rondeur et l’énergie de ses personnages à des ambiances plus sombres et menaçantes, notamment lors des cauchemars. L’usage des pleines pages renforce bien l’angoisse ressentie par l’enfant, je suis toujours agréablement surpris par les dessins de Grégory Panaccione. Là où le récit pêche, c’est dans son format. La brièveté de l’histoire laisse une impression d’inachevé. Le développement des personnages secondaires, notamment les parents et les professionnels qui tentent de comprendre Mattéo, aurait pu être plus approfondi. Le prix de 13 euros pour un récit si rapide à lire peut sembler excessif, ca fait cher la minute de lecture. Disons le clairement, pour moi cette BD est plutôt à emprunter ou à acheter d’occasion... Une œuvre marquante, portée par une narration sensible et un beau travail graphique, je ne sais pas au final s'il eut été utile de rallonger l'histoire pour la rallonger. Peut être que ce format d'histoires courtes devraient en fait être éditées sur des formats moins onéreux pour avoir moins ce gout amer du prix Vs temps de lecture à la fin.
La Boucle
Cet album pourrait se rapprocher d'un précédent de Vincent Vanoli Le Passage aux escaliers. En effet l'auteur y raconte de la même façon ses déambulations, ici dans le village rural tranquille de Chamiers près de Périgueux. Lui le Lorrain qui est là délocalisé tel un ethnologue dans le cadre d'un atelier d'artistes à observer la vie des habitants à plusieurs périodes entre 2020 et 2022. Il y a le covid et les confinements en toile de fond. Il dessine, fort bien, les maisons, l'usine de rails locale et quelques habitants rencontrés. Pour tout dire ce n'est pas fou d'action et de péripétie. A réserver aux amateurs de l'auteur.
La Grande évasion - Asylum
7ème et avant-dernier tome de la série concept "La grande évasion" dont chaque tome est élaboré par un duo ou un trio différent. Après la lecture de l'ensemble de la série, force est de constater que la qualité de chaque ouvrage est très inégale, le premier tome La Grande évasion - Biribi et La Grande évasion - Tunnel 57 restant pour moi les deux meilleurs de la série. Au contraire du précédent opus qui était basé sur une histoire vraie, Asylum est une œuvre d'anticipation. L'histoire se déroule ici dans un asile (d'où le titre Asylum) où les (soi-disant) malades sont classés en trois catégories symbolisées par des couleurs (deux à l'origine) et soignés selon différents protocoles expérimentaux. Lorsque ces derniers échouent, les malades sont ainsi clonés afin de pouvoir reprendre les essais. Si de prime abord, ce scénario de SF est plutôt innovant et agréable à lire, plusieurs éléments m'ont quelque peu dérangé : - On se demande un peu l'utilité du personnage féminin vert accompagnant le héros, si ce n'est pour agrémenter l'histoire de quelques courbes féminines avantageuses. Elle n'apporte en tout cas pas grand intérêt à l'histoire. - Comme pour beaucoup de tomes de la série, cet ouvrage pâtit du cadre et des contraintes de cette série concept qui impose de traiter l'histoire en un tome unique d'une cinquantaine de pages. Ça va donc vite, trop à mon goût, et le scénario aurait gagné à retracer l'histoire du héros l'ayant amené à être enfermé dans l'asylum. - Le concept de l'univers fermé dans lequel le héros est manipulé, à la Truman show ou à la Matrix, a déjà été vu à de nombreuses reprises, - L'évasion finale est rapidement expédiée et peu crédible. Côté dessin, c'est plutôt classique et grand public mais le trait de Dylan Teague reste agréable à l’œil. Un ouvrage sympa à lire mais qui ne me donnera pas forcément envie de m'y replonger plus tard. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5,5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10 NOTE GLOBALE : 12,5/20
L'Île aux géants
Cet album raconte un voyage en mer effectué par Martin, un navigateur solitaire, et Jeanne, une vieille veuve, qui l'a convaincu de l'emmener on ne sait trop où, au milieu de l'océan. Notre binôme improbable va devoir cohabiter avec les éléments, mais aussi leurs différences et ce voyage ne sera pas de tout repos. On assiste à une sorte de huis clos maritime rythmé par le bruit des vagues et les silences des paysages qui s'étendent à perte de vue. La sauce prend plutôt très bien, car on ne sait pas trop ce qui motive Jeanne. Est-ce une vieille folle à la recherche de rêves perdues ? Est-ce qu'elle souhaite chercher quelque chose de bien réel, comme un trésor englouti ? Est ce qu'elle nous emmène dans une dimension fantastique sur les traces d'une légende ancienne ? On va se le demander tout le long de l'album. Le récit nous balade calmement, on touche à un récit onirique, on flirte avec le fantastique, on est questionné sur les croyances, et on est ramené à la réalité lorsque une tempête secoue le navire. Il y a un petit quelque chose qui fait qu'on a envie de connaitre la fin, de savoir ce que notre équipage va découvrir. L'interêt du récit est autant dans le voyage, dans la relation qui se construit entre les protagonistes et dans leurs échanges, que dans l'objectif final. Et j'ai bien aimé ce qu'ils trouveront une fois à destination. Une lecture plaisante, et plutôt originale.