Contrairement à Ro, j’apprécie le personnage d’Arthur Cravan (qui apparait dans plusieurs autres BD – voir le thème qui lui est consacré). Mais j’ai trouvé beaucoup trop brouillonne sa représentation, même si Cravan était un personnage provocateur, fantasque et hautement subversif et poétique.
Je ne connaissais par contre pas le personnage du boxeur Johnson – si ce n’est par son nom accolé à un combat avec Cravan. J’ai donc découvert un autre personnage décalé, extraverti et foutraque, qui lui aussi a défié quelques conventions de l’époque – être Noir dans les États-Unis soumis aux lois Jim Crow rendait nécessaire une forte personnalité pour émerger, voire survivre ! Mais là aussi ça se perd un peu, la narration est brouillonne.
De plus, je n’ai pas accroché au dessin, inégal, et pas vraiment à mon goût, ce qui a sans doute joué pour me laisser un peu en retrait d’un sujet qui, pourtant, m’intéressait.
A noter que la présentation rapide de Trostki, qui croise Johnson et Cravan dans un bateau reliant l’Espagne aux États-Unis durant la première guerre mondiale est assez tendancieuse. Il ne « fuit » pas. Contre cette guerre par principe de toute façon (comme tous les bolcheviks), il vient d’être expulsé de France, puis d’Espagne, et n’a donc pas eu le choix.
Bref, un album qui m’a laissé sur ma faim, même si les deux personnages au cœur de cette biographie bicéphale sont suffisamment bravaches, loufoques et hauts en couleur pour rendre cette lecture un minimum intéressante.
Note réelle 2,5/5.
J'aime bien la collection Dédales qui a pour particularité de nous présenter des énigmes policières avec des enquêteurs aux charges originales et quelque peu répulsives. J'y ai déjà croisé un bourreau romain, un embaumeur égyptien ou un inquisiteur français. Ces charges s'inscrivent dans des contextes historiques précis ce qui donne une ambiance et un charme particuliers à la série. Ici les auteurs nous font voyager dans la Rome Antique de Claudius au côté de Salomé esclave née à Cirta ( aujourd'hui Constantine en Algérie). Pour donner une crédibilité aux initiatives de la belle Salomé , Prungnaud en fait une devineresse respectée pour sa possibilité de communiquer avec les dieux. Le souci est que cela affaiblit le scénario qui avance à coup de visions un peu faciles. Sinon la narration est classique avec une ambiance bien posée et une lecture facile et fluide assez divertissante mais sans surprise.
Le graphisme de Giuseppe Palumbo s'inscrit dans la droite file de la collection. Des personnages semi réalistes bien travaillés dans les expressions avec un dynamisme un peu restreint. Comme souvent dans la collection l'effort est fait sur les extérieurs qui doivent installer l'ambiance historique qui est le plus de la collection. Pour la Rome antique la tâche est plus difficile car déjà beaucoup exploitée.
Ce n'est pas l'opus que j'ai préféré mais c'est une lecture divertissante .
Un récit bien sympathique mettant en vedette John Constantine.
On retrouve une bonne synthèse du personnage et de son univers. On peut lire ce one-shot sans problème si on ne connait pas le personnage, mais je pense que les nouveaux lecteurs risquent d'être surpris par les blagues souvent crues et sexuelles ainsi que le côté anarchiste du personnage. Et encore cela reste soft comparé à ce que l'on pouvait voir lorsque les aventures de Constantine paraissaient sous le label Vertigo.
Le récit est aussi facile à comprendre alors que parfois les aventures de Constantine me semblent inutilement complexes. Le scénario est au final classique, mais terriblement efficace et aussi très amusant à lire. J'ai bien aimé le dessin, très lisible et agréable pour les yeux.
Ally et Gator est une charmante BD jeunesse racontant l'amitié entre une petite fille solitaire et un gros alligator orphelin.
Gator a été jeté bébé dans les toilettes par le gamin à qui il avait été offert comme animal de compagnie. Dix ans plus tard, c'est devenu un gros animal tout gentil qui vit dans les égouts mais que la faim pousse à boulotter les chiens et les chats du quartier. Ally, elle, vit seule la plupart du temps car sa mère travaille tard et elle ne s'entend pas avec ses camarades d'école. Les deux vont se rencontrer et très vite s'apprivoiser.
C'est une série jeunesse marrante dessinée dans un style proche du comic strips américain. Les décors sont épurés, la mise en scène toute en efficacité, le trait ferme et maîtrisé. C'est du bon boulot et je trouve que Gator a une bouille aussi drôle qu'attendrissante.
L'histoire ne marquera pas par son originalité, si l'on excepte le fait d'avoir un héros qui mange les animaux domestiques du coin, mais elle se lit avec le sourire et fait passer un bon moment. Une BD feel good sur l'amitié entre deux personnages qu'on n'aurait pas imaginé ensemble avec une bonne part d'humour et de bons sentiments.
Une histoire intéressante, mêlant vie quotidienne et fantastique, et traitant, comme beaucoup d'histoires, des affres de l'adolescence et du regard des autres.
Du classique mais rondement mené. Déjà, Vera Brosgol ajoute à cette histoire un thème qui lui est cher, à savoir la double-nationalité, le sentiment d'être ostracisé par ses origines (thèmes également abordés dans Un été d'enfer !). Le sujet est sans nul doute personnel à l'autrice qui doit y mettre beaucoup de sa propre histoire dans ses récits, en tout cas on ressent bien l'aspect concret et tangible des problématiques abordées.
Ici, en plus des origines, on traite également la problématique de l'image de soi, là aussi déjà abordée dans une autre de ses œuvres, à savoir Jane face aux Sirènes (album techniquement sorti après celui-ci, mais vous me comprenez). En effet, Anya n'a pas que honte de ses origines, elles se sent aussi mal dans sa peau à cause de ses formes trop rondes. Elle craint que le garçon pour qui elle a le béguin ne puisse jamais la trouver jolie. Alors quand elle tombe mystérieusement sur un fantôme qui prétend pouvoir l'aider à rendre sa vie meilleure, comment peut-elle refuser ?
L'album parle beaucoup des attentes que l'on a, de comment nous idéalisons certaines choses (tout particulièrement en étant jeune) qui se révèlent bien souvent nocives, comme vouloir paraître cool à tout prix ou bien ne plus exister qu'à travers le regard des autres.
Une lecture agréable, chaudement recommandée à un public adolescent.
Comme l'a si bien décrit un autre critique sur cette page, The Kong crew est une BD popcorn, ou bien blockbuster.
Comprenez une BD qui cherche avant tout à distraire sans trop se poser de questions. Le problème c'est que j'aime bien m'en poser^_^
Cela lorgne aussi vers les BD Pulp US des années 20-30.
Kong crew prend le postulat suivant: King Kong a survécu à son affrontement, et a fait de Manhattan son domaine. Depuis, la presqu'île est devenue une zone interdite contrôlée par l'armée, personne n'entre, personne ne sort. En tout cas à priori.
Un pilote américain va hélas s'écraser sur Manhattan, et devra composer avec une jungle urbaine peuplée de dinosaures, mais aussi d'une féroce tribu d'amazones.
Bon disons le tout de suite, le gros point fort de cette BD, c'est justement son côté pulp, mêlant exotisme et action, les dessins sont bien, c'est quasiment sans temps morts et tout s'enchaîne à un rythme parfois effréné.
Un point à souligner cependant: Kong est relativement absent de l'intrigue, c'est un peu dommage....
Mais le gros soucis, c'est que le scénario est laissé en plan.
D'abord, LE gros problème, c'est qu'on ne comprend pas trop d'où sortent tous les animaux de cette jungle: faune impressionnante de dinosaures, armée de singes, aucune explication n'est fournie. Et je ne demandais pas beaucoup, on aurait pu très simplement dire que l'armée US les avait amené pour éliminer Kong, et que rapidement la situation était devenue hors de contrôle.
De même, il y a quand même pas mal de monde dans cette zone interdite: la fameuse tribu d'amazones par exemple (on se demande aussi comment des femmes ont pu tomber à un tel niveau grégaire en moins de 20 ans...) qui pratique l'esclavage et la traite humaine en toute tranquilité, des intrus, ainsi qu'un ennemi qui pointe le bout de son nez à la fin du troisième tome..Le tout sans que l'armée, la NSA et la CIA se rendent compte de quoi que ce soit.
On a aussi droit à deux sous-intrigues:
1)L'une débile et sans intérêt sur le teckel du pilote, pour lequel une opération de secours et campagne d'opinion publique sera lancée.
2)L'autre plus intéressante l'un des intrus en question est un biologiste qui se rend compte que les animaux sur Manhattan évoluent à vitesse grand V. Mais bon cela lorgne un peu trop vers la planète des singes version années 2000. Et on en saura pas plus, car ce triptyque ne fait qu'annoncer un second cycle qui ne débarquera cependant pas avant quelques années.
Trois étoiles pour le célèbre gaffeur ?!
Oui.
Gaston, c'est drôle, je reconnais à la série d'avoir créé des personnages attachants, en particulier le héros éponyme qui peut se vanter d'être l'un des premiers véritable anti-héros de la bande-dessinée franco-belge. Mais je préfère être honnête, bien que certains gags parviennent à me faire rire, l'humour est ici assez inégal (beaucoup de réutilisation des mêmes ressorts comiques par exemple). Je suis surtout attendrie par le personne de Gaston plutôt qu'hilare face à ses déboires et les malheurs qu'il cause à son entourage bien malgré lui. Il est touchant dans sa grande fantaisie et ses idéaux humanistes qui n'ont d'égal que sa gigantesque fainéantise (fainéantise d'ailleurs surfaite, c'est plutôt qu'il n'aime pas le travail de bureau et les cadres trop stricts, quand il s'agit d'inventer pour son plaisir il est quand-même sacrément débrouillard).
Donc bon, pas taper, j'aime bien Gaston, sincèrement. La lecture des albums est agréable et le trait de Franquin est toujours parfaitement maîtrisé. Je n'y suis juste sincèrement pas attachée comme pourrait l'être les personnes ayant grandi avec et qui l'ont érigé comme parangon de l'humour.
Je sais qu'étant jeune j'aurais facilement pu lui donner une quatrième étoile, mais je pense qu'après avoir lu davantage de strips comiques et avoir affiné mes goûts en bande-dessinée la série a un peu perdu de son aura à mes yeux.
Une lecture intéressante et recommandée quand-même, ne serait-ce que pour l'aspect historique. De toute façon, il y a de grandes chances que les parents continuent de mettre ces albums entre les mains de leurs enfants, donc bon, la lecture est relativement assurée.
Une lecture polar sympathique, même si quelques menus détails m’empêchent de mieux l’évaluer.
A commencer par le dessin. Je lui ai trouvé beaucoup de qualités, et il est souvent très beau, en plus d’être relativement original. Un peu de Bézian dans certains visages anguleux. Mais aussi, hélas, certaines scènes un peu trop sombres. Quant à la colorisation, je l’ai plutôt bien aimée. En tout cas ce travail graphique convient bien à ce type de récit, en accentuant le côté inquiétant des faits et de certains personnages.
Le scénario est bien construit, l’enquête se développe de façon plaisante, sans être non plus hyper originale. On reste sur du classique bien fichu, dans les décors du Londres du XIXème siècle (mais avant Jack L’éventreur – cadre souvent utilisé).
Le spiritisme, au cœur de l’histoire, est sans doute un peu sous ou mal utilisé. En effet, je pense qu’il aurait été judicieux de laisser davantage les « esprits » en retrait.
Voilà un album à réserver à un jeune public je pense. En effet, l’intrigue assez squelettique peine à captiver l’adulte que je suis.
Pour faire simple, nous suivons un personnage filiforme, Jeanjambe donc, dans un long périple, qui n’est pas sans rappeler quelques passages de « Voyage au centre de la Terre » de Jules Verne. Au milieu de décors au rendu proche de photographies retravaillées, Jeanjambe déambule, explorant les « profondeurs », jusqu’à la dernière double page un peu surprenante, qui offre une chute un peu facile.
Ça ressemble un peu à un exercice de style, à un petit amusement de Matthias Picard, tant le récit en lui-même est léger.
Mais les éditions 2024 ont comme à leur habitude soigné l’édition, dans leur collection jeunesse. Et les jeunes lecteurs apprécieront sans doute l’utilisation des lunettes, permettant de profiter à plein du rendu 3D des dessins. C’est sans aucun doute un plus, qui, pour ces lecteurs, compensera la relative maigreur de l’intrigue, très vite lue et, finalement pas extraordinaire.
Une série qui lorgne fortement sur Largo Winch. Avec son héros blond lui aussi placé brusquement à la tête d’une grande fortune, luttant contre tout un tas de super méchants dans les arcanes de la finance. D’ailleurs la fin très ouverte du troisième tome me laisse penser que Timel allait partir clairement dans les pas de Van Hamme.
A propos de méchant, Timel a choisi ici un clone transparent d’une personnalité connue, puisqu’il s’agit d’un dirigeant russe nommé Vladimir Paline, qui lutte contre les oligarques pour s’accaparer leur fortune. Toute ressemblance avec Poutine est voulue (jusqu’à une certaine ressemblance physique d’ailleurs).
Pour le reste, on utilise les ficelles habituelles : toutes les femmes sont canons – et peu résistent aux charmes du héros. Et on mise tout sur l’action, la fortune du héros permettant de fréquents déplacements aux quatre coins de la planète (États-Unis et Londres essentiellement quand même).
Mais bon, ça reste du pur divertissement, qui s’accommode de pas mal de facilités. Le jeune héros arrive quand même rapidement à être un super athlète, excellent en close-combat, très efficace dans le maniement des armes, pilote hors pair de moto. Et, bien sûr, extrêmement chanceux pour éviter les hordes de tueurs lancés à ses trousses par Paline.
Mais les amateurs de Largo Winch et consorts ne cherchant pas trop de surprises y trouveront leur compte.
Le dessin de Corentin Rouge est dynamique et fluide, lui aussi dans le style réaliste clinquant adopté par les séries du genre.
Note réelle 2,5/5.
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Il était 2 fois Arthur
Contrairement à Ro, j’apprécie le personnage d’Arthur Cravan (qui apparait dans plusieurs autres BD – voir le thème qui lui est consacré). Mais j’ai trouvé beaucoup trop brouillonne sa représentation, même si Cravan était un personnage provocateur, fantasque et hautement subversif et poétique. Je ne connaissais par contre pas le personnage du boxeur Johnson – si ce n’est par son nom accolé à un combat avec Cravan. J’ai donc découvert un autre personnage décalé, extraverti et foutraque, qui lui aussi a défié quelques conventions de l’époque – être Noir dans les États-Unis soumis aux lois Jim Crow rendait nécessaire une forte personnalité pour émerger, voire survivre ! Mais là aussi ça se perd un peu, la narration est brouillonne. De plus, je n’ai pas accroché au dessin, inégal, et pas vraiment à mon goût, ce qui a sans doute joué pour me laisser un peu en retrait d’un sujet qui, pourtant, m’intéressait. A noter que la présentation rapide de Trostki, qui croise Johnson et Cravan dans un bateau reliant l’Espagne aux États-Unis durant la première guerre mondiale est assez tendancieuse. Il ne « fuit » pas. Contre cette guerre par principe de toute façon (comme tous les bolcheviks), il vient d’être expulsé de France, puis d’Espagne, et n’a donc pas eu le choix. Bref, un album qui m’a laissé sur ma faim, même si les deux personnages au cœur de cette biographie bicéphale sont suffisamment bravaches, loufoques et hauts en couleur pour rendre cette lecture un minimum intéressante. Note réelle 2,5/5.
Salomé
J'aime bien la collection Dédales qui a pour particularité de nous présenter des énigmes policières avec des enquêteurs aux charges originales et quelque peu répulsives. J'y ai déjà croisé un bourreau romain, un embaumeur égyptien ou un inquisiteur français. Ces charges s'inscrivent dans des contextes historiques précis ce qui donne une ambiance et un charme particuliers à la série. Ici les auteurs nous font voyager dans la Rome Antique de Claudius au côté de Salomé esclave née à Cirta ( aujourd'hui Constantine en Algérie). Pour donner une crédibilité aux initiatives de la belle Salomé , Prungnaud en fait une devineresse respectée pour sa possibilité de communiquer avec les dieux. Le souci est que cela affaiblit le scénario qui avance à coup de visions un peu faciles. Sinon la narration est classique avec une ambiance bien posée et une lecture facile et fluide assez divertissante mais sans surprise. Le graphisme de Giuseppe Palumbo s'inscrit dans la droite file de la collection. Des personnages semi réalistes bien travaillés dans les expressions avec un dynamisme un peu restreint. Comme souvent dans la collection l'effort est fait sur les extérieurs qui doivent installer l'ambiance historique qui est le plus de la collection. Pour la Rome antique la tâche est plus difficile car déjà beaucoup exploitée. Ce n'est pas l'opus que j'ai préféré mais c'est une lecture divertissante .
Hellblazer - Rise & Fall
Un récit bien sympathique mettant en vedette John Constantine. On retrouve une bonne synthèse du personnage et de son univers. On peut lire ce one-shot sans problème si on ne connait pas le personnage, mais je pense que les nouveaux lecteurs risquent d'être surpris par les blagues souvent crues et sexuelles ainsi que le côté anarchiste du personnage. Et encore cela reste soft comparé à ce que l'on pouvait voir lorsque les aventures de Constantine paraissaient sous le label Vertigo. Le récit est aussi facile à comprendre alors que parfois les aventures de Constantine me semblent inutilement complexes. Le scénario est au final classique, mais terriblement efficace et aussi très amusant à lire. J'ai bien aimé le dessin, très lisible et agréable pour les yeux.
Ally et Gator
Ally et Gator est une charmante BD jeunesse racontant l'amitié entre une petite fille solitaire et un gros alligator orphelin. Gator a été jeté bébé dans les toilettes par le gamin à qui il avait été offert comme animal de compagnie. Dix ans plus tard, c'est devenu un gros animal tout gentil qui vit dans les égouts mais que la faim pousse à boulotter les chiens et les chats du quartier. Ally, elle, vit seule la plupart du temps car sa mère travaille tard et elle ne s'entend pas avec ses camarades d'école. Les deux vont se rencontrer et très vite s'apprivoiser. C'est une série jeunesse marrante dessinée dans un style proche du comic strips américain. Les décors sont épurés, la mise en scène toute en efficacité, le trait ferme et maîtrisé. C'est du bon boulot et je trouve que Gator a une bouille aussi drôle qu'attendrissante. L'histoire ne marquera pas par son originalité, si l'on excepte le fait d'avoir un héros qui mange les animaux domestiques du coin, mais elle se lit avec le sourire et fait passer un bon moment. Une BD feel good sur l'amitié entre deux personnages qu'on n'aurait pas imaginé ensemble avec une bonne part d'humour et de bons sentiments.
La Vie hantée d'Anya (Le Fantôme d'Anya)
Une histoire intéressante, mêlant vie quotidienne et fantastique, et traitant, comme beaucoup d'histoires, des affres de l'adolescence et du regard des autres. Du classique mais rondement mené. Déjà, Vera Brosgol ajoute à cette histoire un thème qui lui est cher, à savoir la double-nationalité, le sentiment d'être ostracisé par ses origines (thèmes également abordés dans Un été d'enfer !). Le sujet est sans nul doute personnel à l'autrice qui doit y mettre beaucoup de sa propre histoire dans ses récits, en tout cas on ressent bien l'aspect concret et tangible des problématiques abordées. Ici, en plus des origines, on traite également la problématique de l'image de soi, là aussi déjà abordée dans une autre de ses œuvres, à savoir Jane face aux Sirènes (album techniquement sorti après celui-ci, mais vous me comprenez). En effet, Anya n'a pas que honte de ses origines, elles se sent aussi mal dans sa peau à cause de ses formes trop rondes. Elle craint que le garçon pour qui elle a le béguin ne puisse jamais la trouver jolie. Alors quand elle tombe mystérieusement sur un fantôme qui prétend pouvoir l'aider à rendre sa vie meilleure, comment peut-elle refuser ? L'album parle beaucoup des attentes que l'on a, de comment nous idéalisons certaines choses (tout particulièrement en étant jeune) qui se révèlent bien souvent nocives, comme vouloir paraître cool à tout prix ou bien ne plus exister qu'à travers le regard des autres. Une lecture agréable, chaudement recommandée à un public adolescent.
The Kong Crew
Comme l'a si bien décrit un autre critique sur cette page, The Kong crew est une BD popcorn, ou bien blockbuster. Comprenez une BD qui cherche avant tout à distraire sans trop se poser de questions. Le problème c'est que j'aime bien m'en poser^_^ Cela lorgne aussi vers les BD Pulp US des années 20-30. Kong crew prend le postulat suivant: King Kong a survécu à son affrontement, et a fait de Manhattan son domaine. Depuis, la presqu'île est devenue une zone interdite contrôlée par l'armée, personne n'entre, personne ne sort. En tout cas à priori. Un pilote américain va hélas s'écraser sur Manhattan, et devra composer avec une jungle urbaine peuplée de dinosaures, mais aussi d'une féroce tribu d'amazones. Bon disons le tout de suite, le gros point fort de cette BD, c'est justement son côté pulp, mêlant exotisme et action, les dessins sont bien, c'est quasiment sans temps morts et tout s'enchaîne à un rythme parfois effréné. Un point à souligner cependant: Kong est relativement absent de l'intrigue, c'est un peu dommage.... Mais le gros soucis, c'est que le scénario est laissé en plan. D'abord, LE gros problème, c'est qu'on ne comprend pas trop d'où sortent tous les animaux de cette jungle: faune impressionnante de dinosaures, armée de singes, aucune explication n'est fournie. Et je ne demandais pas beaucoup, on aurait pu très simplement dire que l'armée US les avait amené pour éliminer Kong, et que rapidement la situation était devenue hors de contrôle. De même, il y a quand même pas mal de monde dans cette zone interdite: la fameuse tribu d'amazones par exemple (on se demande aussi comment des femmes ont pu tomber à un tel niveau grégaire en moins de 20 ans...) qui pratique l'esclavage et la traite humaine en toute tranquilité, des intrus, ainsi qu'un ennemi qui pointe le bout de son nez à la fin du troisième tome..Le tout sans que l'armée, la NSA et la CIA se rendent compte de quoi que ce soit. On a aussi droit à deux sous-intrigues: 1)L'une débile et sans intérêt sur le teckel du pilote, pour lequel une opération de secours et campagne d'opinion publique sera lancée. 2)L'autre plus intéressante l'un des intrus en question est un biologiste qui se rend compte que les animaux sur Manhattan évoluent à vitesse grand V. Mais bon cela lorgne un peu trop vers la planète des singes version années 2000. Et on en saura pas plus, car ce triptyque ne fait qu'annoncer un second cycle qui ne débarquera cependant pas avant quelques années.
Gaston Lagaffe
Trois étoiles pour le célèbre gaffeur ?! Oui. Gaston, c'est drôle, je reconnais à la série d'avoir créé des personnages attachants, en particulier le héros éponyme qui peut se vanter d'être l'un des premiers véritable anti-héros de la bande-dessinée franco-belge. Mais je préfère être honnête, bien que certains gags parviennent à me faire rire, l'humour est ici assez inégal (beaucoup de réutilisation des mêmes ressorts comiques par exemple). Je suis surtout attendrie par le personne de Gaston plutôt qu'hilare face à ses déboires et les malheurs qu'il cause à son entourage bien malgré lui. Il est touchant dans sa grande fantaisie et ses idéaux humanistes qui n'ont d'égal que sa gigantesque fainéantise (fainéantise d'ailleurs surfaite, c'est plutôt qu'il n'aime pas le travail de bureau et les cadres trop stricts, quand il s'agit d'inventer pour son plaisir il est quand-même sacrément débrouillard). Donc bon, pas taper, j'aime bien Gaston, sincèrement. La lecture des albums est agréable et le trait de Franquin est toujours parfaitement maîtrisé. Je n'y suis juste sincèrement pas attachée comme pourrait l'être les personnes ayant grandi avec et qui l'ont érigé comme parangon de l'humour. Je sais qu'étant jeune j'aurais facilement pu lui donner une quatrième étoile, mais je pense qu'après avoir lu davantage de strips comiques et avoir affiné mes goûts en bande-dessinée la série a un peu perdu de son aura à mes yeux. Une lecture intéressante et recommandée quand-même, ne serait-ce que pour l'aspect historique. De toute façon, il y a de grandes chances que les parents continuent de mettre ces albums entre les mains de leurs enfants, donc bon, la lecture est relativement assurée.
Le Dossier Thanatos
Une lecture polar sympathique, même si quelques menus détails m’empêchent de mieux l’évaluer. A commencer par le dessin. Je lui ai trouvé beaucoup de qualités, et il est souvent très beau, en plus d’être relativement original. Un peu de Bézian dans certains visages anguleux. Mais aussi, hélas, certaines scènes un peu trop sombres. Quant à la colorisation, je l’ai plutôt bien aimée. En tout cas ce travail graphique convient bien à ce type de récit, en accentuant le côté inquiétant des faits et de certains personnages. Le scénario est bien construit, l’enquête se développe de façon plaisante, sans être non plus hyper originale. On reste sur du classique bien fichu, dans les décors du Londres du XIXème siècle (mais avant Jack L’éventreur – cadre souvent utilisé). Le spiritisme, au cœur de l’histoire, est sans doute un peu sous ou mal utilisé. En effet, je pense qu’il aurait été judicieux de laisser davantage les « esprits » en retrait.
JeanJambe et le mystère des profondeurs
Voilà un album à réserver à un jeune public je pense. En effet, l’intrigue assez squelettique peine à captiver l’adulte que je suis. Pour faire simple, nous suivons un personnage filiforme, Jeanjambe donc, dans un long périple, qui n’est pas sans rappeler quelques passages de « Voyage au centre de la Terre » de Jules Verne. Au milieu de décors au rendu proche de photographies retravaillées, Jeanjambe déambule, explorant les « profondeurs », jusqu’à la dernière double page un peu surprenante, qui offre une chute un peu facile. Ça ressemble un peu à un exercice de style, à un petit amusement de Matthias Picard, tant le récit en lui-même est léger. Mais les éditions 2024 ont comme à leur habitude soigné l’édition, dans leur collection jeunesse. Et les jeunes lecteurs apprécieront sans doute l’utilisation des lunettes, permettant de profiter à plein du rendu 3D des dessins. C’est sans aucun doute un plus, qui, pour ces lecteurs, compensera la relative maigreur de l’intrigue, très vite lue et, finalement pas extraordinaire.
Milan K.
Une série qui lorgne fortement sur Largo Winch. Avec son héros blond lui aussi placé brusquement à la tête d’une grande fortune, luttant contre tout un tas de super méchants dans les arcanes de la finance. D’ailleurs la fin très ouverte du troisième tome me laisse penser que Timel allait partir clairement dans les pas de Van Hamme. A propos de méchant, Timel a choisi ici un clone transparent d’une personnalité connue, puisqu’il s’agit d’un dirigeant russe nommé Vladimir Paline, qui lutte contre les oligarques pour s’accaparer leur fortune. Toute ressemblance avec Poutine est voulue (jusqu’à une certaine ressemblance physique d’ailleurs). Pour le reste, on utilise les ficelles habituelles : toutes les femmes sont canons – et peu résistent aux charmes du héros. Et on mise tout sur l’action, la fortune du héros permettant de fréquents déplacements aux quatre coins de la planète (États-Unis et Londres essentiellement quand même). Mais bon, ça reste du pur divertissement, qui s’accommode de pas mal de facilités. Le jeune héros arrive quand même rapidement à être un super athlète, excellent en close-combat, très efficace dans le maniement des armes, pilote hors pair de moto. Et, bien sûr, extrêmement chanceux pour éviter les hordes de tueurs lancés à ses trousses par Paline. Mais les amateurs de Largo Winch et consorts ne cherchant pas trop de surprises y trouveront leur compte. Le dessin de Corentin Rouge est dynamique et fluide, lui aussi dans le style réaliste clinquant adopté par les séries du genre. Note réelle 2,5/5.