Tout comme Gaston, j’avais moi aussi lu Tristan et Yseult à l’école. Moi aussi j’avais trouvé glauque de parler d’histoire d’amour quand l’absence de consentement des deux protagonistes fait partie intégrante de l’œuvre. Mais contrairement à lui, je n’ai pas trouvé que cette adaptation réussissait à rendre leur relation plus saine ou convaincante.
Je ne sais pas si l’autrice a souhaité en faire une tragédie ou a sincèrement essayé de rendre romantique cette histoire.
Pour moi, l’intrigue est vraiment tragique (la fin de Tristan est même en tout point similaire à celle d’Egée dans la mythologie grecque) mais certaines scènes d’amours (souvent charnelles), par leur mise en scène, me font douter sur les volontés ou non de rendre bel et bien ce récit romantique.
Sous l’angle tragique, le récit fonctionne très bien. Sous celui du romantisme l’absence de consentement et la destruction progressive de leurs vies l’empêche d’être vraiment bon. Mais impossible pour moi de savoir vraiment sur quel pied danser dans le cas précis.
En tout cas, je retrouve tout de même dans cette adaptation ce petit truc qui me plait dans les chansons de gestes et autres récits similaires, à savoir les manigances pour déjouer les héros et la ruse de ces derniers pour s’en sortir, en jouant souvent sur les mots. La scène de la traversée de la berge était justement la seule scène qui m’avait marquée dans ma première lecture du récit et elle est ici plutôt bien adaptée.
L’album est bon, notamment visuellement, mais l’absence de consentement m’empêche vraiment de me laisser embarquer dans cette « romance ».
Je rejoins cela-dit Gaston sur le fait que cela reste un très bon moyen de (re)découvrir ce récit.
Un bon Batman.
Marini a eu les mains libres pour réaliser une histoire sur l'homme chauve-souris. Et il s'en sort plutôt bien. Un récit à la trame classique pour qui connaît l'univers de Gotham City. Il permet de croiser le Joker et Harley Quinn dans les rôles des méchants, mais aussi Catwoman et l'indéboulonnable lieutenant Gordon.
Rien de révolutionnaire dans cette histoire au rythme soutenu, les rebondissements sont au rendez-vous et on retrouve le côté clownesque du Joker, beaucoup moins son côté psychopathe, avec son humour si singulier. On va aussi profiter de la face obscure du Batman, et cette partie de l'histoire est bien amenée et convaincante.
Côté dessin, je reconnais à Marini du talent. L'atmosphère noire de Gotham City est parfaitement rendu et son style en couleurs directes a vraiment de la gueule. Harley Quinn est sexy à souhait, par contre, son Bruce Wayne a un faciès un peu différent de l'original.
Dans l'ensemble du bon boulot, mais il me laisse indifférent.
Au final, une lecture plaisante, mais pas marquante.
Cette série est l'adaptation d'une série animée, elle même adaptée d'une série de romans de Harutoshi Fukui datant de 2006 et racontant de nouvelles aventures dans l'univers de Gundam quelques années après les précédents qui racontaient l'ultime confrontation entre la Terre et les forces de Neo-Zeon, dirigées par Char Aznable.
Elle s'adresse aux vrais amateurs de Gundam, qui connaissent déjà bien son univers et ont envie de savoir ce qu'il se déroule après les évènements précédents. Le manga ne s'embarrasse pas vraiment de présenter la situation géopolitique ni ce que sont Neo-Zeon, Char Aznable, les différents types de Mobile Suits ou encore les Newtypes. Un néophyte aura facilement l'impression d'être plongé dans un univers inconnu.
Pour ce néophyte donc, je résumerai brièvement la situation comme étant le résultat d'années de conflits armés entre la Terre et ses anciennes colonies spatiales, dont les combats se déroulaient en grande majorité dans l'espace à bord de méchas, des robots géants pilotés capables pour certains de se transformer en d'autres véhicules. Le dernier conflit s'est achevé quelques années auparavant mais la situation reste tendue et la guerre peut reprendre à tout instant. Et dans cette nouvelle série, un artefact mystérieux trouvé un siècle plus tôt attire les convoitises. Une jeune femme tente d'empêcher qu'il soit transféré à sa propre faction car elle craint que cela relance la guerre. Alors qu'elle est en danger de mort, un jeune habitant d'une station spatiale terrienne la sauve de justesse mais cela n'empêche pas une des parties en présence de déclencher les hostilités, détruisant tout sur son passage. Dans sa fuite avec la jeune fille, le jeune héros se voit confier un mécha particulièrement puissant mais également dangereux qui sera sa possibilité de sauver la situation.
C'est un shonen à l'ancienne, très similaire dans son ton au Gundam des origines qui a plus de 50 ans. Outre les méchas qui ont très peu changé et qui font tout le sel de ce manga, on a droit à un jeune héros sans peur et sans reproche, prêt à mettre sa vie en danger pour sauver sans hésiter une jeune princesse elle-même brave et pure. L'histoire est de la guerre spatiale avec de gros robots, sans guère plus de complexité si ce n'est le mystère autour du fameux artefact, la "Boite Laplace", et sur les capacités de la fameuse Mobile Suite du héros.
Le dessin est lui aussi un peu à l'ancienne. Très propre, il rappelle fortement la série animée de base mais aussi le style graphique de la version manga plus récente, Mobile Suit Gundam - The Origin. Il a un côté un peu désuet, en particulier concernant les personnages. Les Mobile Suits, elles, sont très soignées et elles aussi très proches des versions originelles. La mise en scène n'est toutefois pas formidable car les scènes d'action sont souvent difficiles à déchiffrer : qu'il s'agisse de comprendre ce qu'il se passe dans la station spatiale ou bien quel robot combat quel autre et ce qu'il se passe vraiment durant l'affrontement, on s'y perd facilement et on doit s'en tenir aux bulles de dialogues pour se faire une meilleure idée.
En définitive, je trouve que cette adaptation en manga est moyenne. Le bon côté des choses est qu'elle respecte l'œuvre de base, qu'il s'agisse des anciens Gundam ou du roman et de l'OAV de cette histoire en particulier. Le mauvais côté est que son récit en manga ressort non seulement un peu vieillot dans le ton mais aussi confus dans sa narration graphique.
A réserver probablement aux vrais fans de Gundam.
Note : 2,5/5
C’est une lecture sympathique, mais j’en suis quand même sorti un peu moins enthousiaste que Cacal69 (je suis par contre d’accord avec lui pour trouver la couverture un peu laide).
Disons que ça laisse lire facilement. La narration est fluide, c’est du polar un peu poisseux, et le dessin est très lisible. Cela peut tout à fait convenir aux amateurs de polars « classiques ».
Parce que c’est un là que le bât blesse je trouve. Ça manque un peu de surprise. Certains personnages que j’aurait vu plus utilisés ne le sont qu’à la marge, l’enquête est un peu mollassonne et convenu. Et j’ai trouvé qu’au moment où ça s’emballait un peu, eh bien c’était fini, tout est bouclé brutalement – trop je trouve.
Au final, on se retrouve avec une banale « traite des blanches », sans les à côtés plus ou moins glauques, poisseux, drôles, que sais-je encore qui peuvent pimenter un plat un chouia trop « ordinaire ».
C’est terrible, on dirait une fan-fiction.
Et attention, hein : c’est une lectrice et grande défenseuse de l’exercice de la fan-fiction qui vous dit ça. Une fan-fiction c’est un travail d’écriture fascinant et personnel, et beaucoup d’auteur-ice talentueux-ses s’y essai.
Mais ici, il s’agit d’une mauvaise fan-fiction. Celle que les détracteur-ice-s visualisent immédiatement quand le mot fan-fiction est prononcé.
Les personnages sont flanderisés (c’est-à-dire que leurs traits de personnalité sont réduits à au strict minimum et qu’ils virent parfois à la parodie), le scénario part un peu à droite à gauche et on réutilise les mêmes idées et ressorts narratifs que dans l’histoire de base.
Un exemple ?
Bah comme dans à peu près toutes ses histoires, Tot nous ressort ici le coup de l’antagoniste très puissant et très méchant qui se révèle en fait avoir un passé tragique (la perte d’un être cher) expliquant comment iel est passé-e du côté obscur, et réalisant à la fin que sa quête ne valait pas le coup.
C’est quand-même incroyable que Tot nous ressorte ça pour la troisième fois dans le même univers étendu (son représentant le plus populaire vient même de la série animée Wakfu).
Ah, oui, j’ai oublié de dire : c’est écrit par le scénariste de la série d’origine.
Cela ne rend l’aspect « mauvaise fan-fiction » que plus navrant.
Et le pire c’est que ce récit peu intéressant est canon ET important dans a suite de la série (ça se passe entre la saison 2 et les OAV pour les curieux-ses).
Il y a peu, j’ai regardé la saison 4 avec une amie et à un moment elle s’est demandé « tiens, mais il est où, en fait, Phaéris ? ».
Bonne question, Mathilde !
La réponse : il est mort comme un con dans une histoire annexe !
Nan, franchement, je ne conseille pas l’achat.
Je conseille éventuellement la lecture à des fans de la série (après tout, c’est canon) mais il faut vraiment y aller en se disant qu’on ne va pas lire un chef d'œuvre.
------- Mise à jour du 13/11/2024 -------
Je reviens une semaine après pour adoucir un peu mon avis.
Non, je ne trouve pas soudainement que cette série est un chef d’œuvre, mais elle reste acceptable comme petite aventure pleine d’action. L’aspect mauvaise fan fiction et personnages souvent « hors caractère » comparé à la série initiale restent, mais ce n’est pas non plus une abomination.
Les dessins de Jefk et Sassine ne me plaisent pas vraiment mais ils restent bons (quoi que souvent fouillis).
Bref, je ne conseille toujours pas l’achat à des néophytes (de toute façon, il faut avoir vu les deux premières saisons de la série pour tout comprendre) mais des fans pourraient s’y essayer.
Je remonte la note à 3 étoiles (note réelle 2,5).
Ce premier tome nous introduit un récit d’aventure inspiré de la légende arthurienne qui, bien qu’il m’a paru un peu faible (la faute à son statut de lanceur de l’histoire), reste très prometteur pour la suite.
On y suit un jeune chevalier, descendant d’une très grande lignée de chevaliers traquant inlassablement une mystérieuse créature qu’aucun n’a jamais réussi à attraper. Sauf que le twist c’est que ce descendant-là vit à notre époque contemporaine bien à nous.
Il nous le dit lui-même : il ne sait pas monter à cheval, il est venu en bus !
On le rencontre donc lorsqu’il part à la rencontre de la Dame du lac, dont l’habitat susnommé tient aujourd’hui plus de la mare aux ordures que d'un lac mythique, et qui souhaite se joindre à sa quête car elle désire plus que tout pouvoir explorer le monde qui l’entoure.
Une aventure chevaleresque mise en contraste avec les désillusions modernes et dans laquelle on développe un petit propos sur l’écologie, la liberté et la rêverie, c’est simple mais souvent efficace.
Ici, c’est efficace.
Petit thriller jeunesse sympathique.
L’intrigue est simple mais la lecture reste très agréable.
On y suit Tim, seul pendant deux jours dans sa nouvelle maison tandis que ses parents sont partis en manifestation, et qui va découvrir un étrange message derrière le papier peint de sa chambre. Sa voisine, Léa, va lui apprendre que la maison a autrefois appartenue à un ancien braqueur retrouvé mystérieusement assassiné. Ensemble, iels vont tenter de comprendre ce qu’il s’est passé avant le retour des parents de Tim.
C’est une enquête à hauteur d’enfants mais qui se permet quelques petites scènes d’angoisses plutôt efficaces et la représentation en image d’une arme et de sang (mais pas beaucoup non plus).
Le dessin de Terkel est simple mais beau. J’aime bien les visages qu’il donne aux personnages (même si certaines fois iels ont l’air d’ouvrir la bouche béatement sans raison).
Je n’ai pas lu le roman dont cet album est adapté, donc je ne pourrais malheureusement pas parler des similitudes et différences entre les deux.
J’adore le travail de Lemire, et il s’associe ici à un autre scénariste de renom (Matt Kindt), et à un dessinateur de talent – la couverture a fini de me convaincre de passer à la caisse… je ressors pourtant mitigé de ma lecture.
Oh, le scenario est aux petits oignons, forcément avec deux pointures pareilles aux commandes. L’intrigue est prenante et bien racontée, et la fin est satisfaisante. Mais voilà, je préfère les polars un peu plus traditionnels, alors que « Cosmic detective » propose une histoire psychédélique et métaphysique qui m’a moins plu.
J’ai beaucoup aimé le dessin de David Rubin, il a un côté retro appréciable, et les passages psychédéliques ont de la gueule.
Un bon polar, certes, mais pas trop ma came. La fin semble indiquer qu’une suite est possible, mais je ne sais pas si je la lirai.
C’est un des romans d’aventure qui m’avaient passionné lorsque je l’avais lu – il y a maintenant très longtemps. C’est une œuvre connue de tous, et ici les auteurs en ont fait quelque chose d’accessible aux plus jeunes, même si je peux personnellement regretter un format imposant des coupes.
En effet, on traverse ce récit très – trop – rapidement. Si les étapes importantes ne sont pas négligées, le lecteur adulte sort frustré de ce digest.
Mais bon, ça reste une adaptation destinée à un jeune public. J’ai lu la première édition, qui était accompagnée d’un CD, et d’un dossier final très pédagogique (un achat parfait pour les CDI à l’époque), citant des extraits en V.O., donnant quelques explications du contexte historiques, donnant des pistes de travail et fournissant un imposant lexique des termes employés (à propos de terme, j’ai été étonné de voir employé par un protagoniste le terme de blockhaus pour évoquer le fortin sur l’île, ça me parait anachronique).
Le jeune lectorat trouvera donc une bonne porte d’entrée dans ce roman, avec une aventure rythmée (encore plus avec les « coupes » dans le roman), qui plus est avec un adolescent comme héros, auquel ils peuvent s’identifier.
Je ne peux que rejoindre Spooky pour m’étonner que cet album au format atypique soit passé autant sous les radars. Non pas que ce soit un chef d’œuvre. Mais c’est quand même une lecture sympathique, agréable et relativement surprenante.
Le dessin de Risbjerg est intéressant. Il nous propose un Noir et Blanc usant d’un trait très gras, mais avec un style très minimaliste et épuré. Même si rien ne fait réellement SF, et si la quasi-totalité des dialogues et des situations auraient pu se dérouler dans un cadre plus contemporain et « ordinaire », Risbjerg a choisi de situer son histoire et ses personnages dans l’espace, au cœur de divers vaisseaux. Ça le dispense des décors, mais renforce aussi l’autre acceptation du vide.
En particulier dans les premières pages, où le héros cherche désespérément à s’inscrire au Pôle emploi local, se débattant au milieu de l’absurdité des formalités administratives. Quelques touches d’humour donc, et je pensais avec ce début que ça allait partir à fond dans ce sens, mais en fait pas vraiment. Si certaines situations sont ensuite encore cocasses, c’est un roman graphique, centré sur les relations du héros et de sa copine. Il n’y a pas forcément une intrigue fouillée d’ailleurs. Mais c’est quand même une lecture agréable.
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Tristan et Yseult
Tout comme Gaston, j’avais moi aussi lu Tristan et Yseult à l’école. Moi aussi j’avais trouvé glauque de parler d’histoire d’amour quand l’absence de consentement des deux protagonistes fait partie intégrante de l’œuvre. Mais contrairement à lui, je n’ai pas trouvé que cette adaptation réussissait à rendre leur relation plus saine ou convaincante. Je ne sais pas si l’autrice a souhaité en faire une tragédie ou a sincèrement essayé de rendre romantique cette histoire. Pour moi, l’intrigue est vraiment tragique (la fin de Tristan est même en tout point similaire à celle d’Egée dans la mythologie grecque) mais certaines scènes d’amours (souvent charnelles), par leur mise en scène, me font douter sur les volontés ou non de rendre bel et bien ce récit romantique. Sous l’angle tragique, le récit fonctionne très bien. Sous celui du romantisme l’absence de consentement et la destruction progressive de leurs vies l’empêche d’être vraiment bon. Mais impossible pour moi de savoir vraiment sur quel pied danser dans le cas précis. En tout cas, je retrouve tout de même dans cette adaptation ce petit truc qui me plait dans les chansons de gestes et autres récits similaires, à savoir les manigances pour déjouer les héros et la ruse de ces derniers pour s’en sortir, en jouant souvent sur les mots. La scène de la traversée de la berge était justement la seule scène qui m’avait marquée dans ma première lecture du récit et elle est ici plutôt bien adaptée. L’album est bon, notamment visuellement, mais l’absence de consentement m’empêche vraiment de me laisser embarquer dans cette « romance ». Je rejoins cela-dit Gaston sur le fait que cela reste un très bon moyen de (re)découvrir ce récit.
Batman - The Dark Prince Charming
Un bon Batman. Marini a eu les mains libres pour réaliser une histoire sur l'homme chauve-souris. Et il s'en sort plutôt bien. Un récit à la trame classique pour qui connaît l'univers de Gotham City. Il permet de croiser le Joker et Harley Quinn dans les rôles des méchants, mais aussi Catwoman et l'indéboulonnable lieutenant Gordon. Rien de révolutionnaire dans cette histoire au rythme soutenu, les rebondissements sont au rendez-vous et on retrouve le côté clownesque du Joker, beaucoup moins son côté psychopathe, avec son humour si singulier. On va aussi profiter de la face obscure du Batman, et cette partie de l'histoire est bien amenée et convaincante. Côté dessin, je reconnais à Marini du talent. L'atmosphère noire de Gotham City est parfaitement rendu et son style en couleurs directes a vraiment de la gueule. Harley Quinn est sexy à souhait, par contre, son Bruce Wayne a un faciès un peu différent de l'original. Dans l'ensemble du bon boulot, mais il me laisse indifférent. Au final, une lecture plaisante, mais pas marquante.
Mobile Suit Gundam Unicorn
Cette série est l'adaptation d'une série animée, elle même adaptée d'une série de romans de Harutoshi Fukui datant de 2006 et racontant de nouvelles aventures dans l'univers de Gundam quelques années après les précédents qui racontaient l'ultime confrontation entre la Terre et les forces de Neo-Zeon, dirigées par Char Aznable. Elle s'adresse aux vrais amateurs de Gundam, qui connaissent déjà bien son univers et ont envie de savoir ce qu'il se déroule après les évènements précédents. Le manga ne s'embarrasse pas vraiment de présenter la situation géopolitique ni ce que sont Neo-Zeon, Char Aznable, les différents types de Mobile Suits ou encore les Newtypes. Un néophyte aura facilement l'impression d'être plongé dans un univers inconnu. Pour ce néophyte donc, je résumerai brièvement la situation comme étant le résultat d'années de conflits armés entre la Terre et ses anciennes colonies spatiales, dont les combats se déroulaient en grande majorité dans l'espace à bord de méchas, des robots géants pilotés capables pour certains de se transformer en d'autres véhicules. Le dernier conflit s'est achevé quelques années auparavant mais la situation reste tendue et la guerre peut reprendre à tout instant. Et dans cette nouvelle série, un artefact mystérieux trouvé un siècle plus tôt attire les convoitises. Une jeune femme tente d'empêcher qu'il soit transféré à sa propre faction car elle craint que cela relance la guerre. Alors qu'elle est en danger de mort, un jeune habitant d'une station spatiale terrienne la sauve de justesse mais cela n'empêche pas une des parties en présence de déclencher les hostilités, détruisant tout sur son passage. Dans sa fuite avec la jeune fille, le jeune héros se voit confier un mécha particulièrement puissant mais également dangereux qui sera sa possibilité de sauver la situation. C'est un shonen à l'ancienne, très similaire dans son ton au Gundam des origines qui a plus de 50 ans. Outre les méchas qui ont très peu changé et qui font tout le sel de ce manga, on a droit à un jeune héros sans peur et sans reproche, prêt à mettre sa vie en danger pour sauver sans hésiter une jeune princesse elle-même brave et pure. L'histoire est de la guerre spatiale avec de gros robots, sans guère plus de complexité si ce n'est le mystère autour du fameux artefact, la "Boite Laplace", et sur les capacités de la fameuse Mobile Suite du héros. Le dessin est lui aussi un peu à l'ancienne. Très propre, il rappelle fortement la série animée de base mais aussi le style graphique de la version manga plus récente, Mobile Suit Gundam - The Origin. Il a un côté un peu désuet, en particulier concernant les personnages. Les Mobile Suits, elles, sont très soignées et elles aussi très proches des versions originelles. La mise en scène n'est toutefois pas formidable car les scènes d'action sont souvent difficiles à déchiffrer : qu'il s'agisse de comprendre ce qu'il se passe dans la station spatiale ou bien quel robot combat quel autre et ce qu'il se passe vraiment durant l'affrontement, on s'y perd facilement et on doit s'en tenir aux bulles de dialogues pour se faire une meilleure idée. En définitive, je trouve que cette adaptation en manga est moyenne. Le bon côté des choses est qu'elle respecte l'œuvre de base, qu'il s'agisse des anciens Gundam ou du roman et de l'OAV de cette histoire en particulier. Le mauvais côté est que son récit en manga ressort non seulement un peu vieillot dans le ton mais aussi confus dans sa narration graphique. A réserver probablement aux vrais fans de Gundam. Note : 2,5/5
Vénus Privée - La Première Enquête de Duca Lamberti
C’est une lecture sympathique, mais j’en suis quand même sorti un peu moins enthousiaste que Cacal69 (je suis par contre d’accord avec lui pour trouver la couverture un peu laide). Disons que ça laisse lire facilement. La narration est fluide, c’est du polar un peu poisseux, et le dessin est très lisible. Cela peut tout à fait convenir aux amateurs de polars « classiques ». Parce que c’est un là que le bât blesse je trouve. Ça manque un peu de surprise. Certains personnages que j’aurait vu plus utilisés ne le sont qu’à la marge, l’enquête est un peu mollassonne et convenu. Et j’ai trouvé qu’au moment où ça s’emballait un peu, eh bien c’était fini, tout est bouclé brutalement – trop je trouve. Au final, on se retrouve avec une banale « traite des blanches », sans les à côtés plus ou moins glauques, poisseux, drôles, que sais-je encore qui peuvent pimenter un plat un chouia trop « ordinaire ».
Wakfu
C’est terrible, on dirait une fan-fiction. Et attention, hein : c’est une lectrice et grande défenseuse de l’exercice de la fan-fiction qui vous dit ça. Une fan-fiction c’est un travail d’écriture fascinant et personnel, et beaucoup d’auteur-ice talentueux-ses s’y essai. Mais ici, il s’agit d’une mauvaise fan-fiction. Celle que les détracteur-ice-s visualisent immédiatement quand le mot fan-fiction est prononcé. Les personnages sont flanderisés (c’est-à-dire que leurs traits de personnalité sont réduits à au strict minimum et qu’ils virent parfois à la parodie), le scénario part un peu à droite à gauche et on réutilise les mêmes idées et ressorts narratifs que dans l’histoire de base. Un exemple ? Bah comme dans à peu près toutes ses histoires, Tot nous ressort ici le coup de l’antagoniste très puissant et très méchant qui se révèle en fait avoir un passé tragique (la perte d’un être cher) expliquant comment iel est passé-e du côté obscur, et réalisant à la fin que sa quête ne valait pas le coup. C’est quand-même incroyable que Tot nous ressorte ça pour la troisième fois dans le même univers étendu (son représentant le plus populaire vient même de la série animée Wakfu). Ah, oui, j’ai oublié de dire : c’est écrit par le scénariste de la série d’origine. Cela ne rend l’aspect « mauvaise fan-fiction » que plus navrant. Et le pire c’est que ce récit peu intéressant est canon ET important dans a suite de la série (ça se passe entre la saison 2 et les OAV pour les curieux-ses). Il y a peu, j’ai regardé la saison 4 avec une amie et à un moment elle s’est demandé « tiens, mais il est où, en fait, Phaéris ? ». Bonne question, Mathilde ! La réponse : il est mort comme un con dans une histoire annexe ! Nan, franchement, je ne conseille pas l’achat. Je conseille éventuellement la lecture à des fans de la série (après tout, c’est canon) mais il faut vraiment y aller en se disant qu’on ne va pas lire un chef d'œuvre. ------- Mise à jour du 13/11/2024 ------- Je reviens une semaine après pour adoucir un peu mon avis. Non, je ne trouve pas soudainement que cette série est un chef d’œuvre, mais elle reste acceptable comme petite aventure pleine d’action. L’aspect mauvaise fan fiction et personnages souvent « hors caractère » comparé à la série initiale restent, mais ce n’est pas non plus une abomination. Les dessins de Jefk et Sassine ne me plaisent pas vraiment mais ils restent bons (quoi que souvent fouillis). Bref, je ne conseille toujours pas l’achat à des néophytes (de toute façon, il faut avoir vu les deux premières saisons de la série pour tout comprendre) mais des fans pourraient s’y essayer. Je remonte la note à 3 étoiles (note réelle 2,5).
La Quête
Ce premier tome nous introduit un récit d’aventure inspiré de la légende arthurienne qui, bien qu’il m’a paru un peu faible (la faute à son statut de lanceur de l’histoire), reste très prometteur pour la suite. On y suit un jeune chevalier, descendant d’une très grande lignée de chevaliers traquant inlassablement une mystérieuse créature qu’aucun n’a jamais réussi à attraper. Sauf que le twist c’est que ce descendant-là vit à notre époque contemporaine bien à nous. Il nous le dit lui-même : il ne sait pas monter à cheval, il est venu en bus ! On le rencontre donc lorsqu’il part à la rencontre de la Dame du lac, dont l’habitat susnommé tient aujourd’hui plus de la mare aux ordures que d'un lac mythique, et qui souhaite se joindre à sa quête car elle désire plus que tout pouvoir explorer le monde qui l’entoure. Une aventure chevaleresque mise en contraste avec les désillusions modernes et dans laquelle on développe un petit propos sur l’écologie, la liberté et la rêverie, c’est simple mais souvent efficace. Ici, c’est efficace.
Dix minutes à perdre
Petit thriller jeunesse sympathique. L’intrigue est simple mais la lecture reste très agréable. On y suit Tim, seul pendant deux jours dans sa nouvelle maison tandis que ses parents sont partis en manifestation, et qui va découvrir un étrange message derrière le papier peint de sa chambre. Sa voisine, Léa, va lui apprendre que la maison a autrefois appartenue à un ancien braqueur retrouvé mystérieusement assassiné. Ensemble, iels vont tenter de comprendre ce qu’il s’est passé avant le retour des parents de Tim. C’est une enquête à hauteur d’enfants mais qui se permet quelques petites scènes d’angoisses plutôt efficaces et la représentation en image d’une arme et de sang (mais pas beaucoup non plus). Le dessin de Terkel est simple mais beau. J’aime bien les visages qu’il donne aux personnages (même si certaines fois iels ont l’air d’ouvrir la bouche béatement sans raison). Je n’ai pas lu le roman dont cet album est adapté, donc je ne pourrais malheureusement pas parler des similitudes et différences entre les deux.
Cosmic detective
J’adore le travail de Lemire, et il s’associe ici à un autre scénariste de renom (Matt Kindt), et à un dessinateur de talent – la couverture a fini de me convaincre de passer à la caisse… je ressors pourtant mitigé de ma lecture. Oh, le scenario est aux petits oignons, forcément avec deux pointures pareilles aux commandes. L’intrigue est prenante et bien racontée, et la fin est satisfaisante. Mais voilà, je préfère les polars un peu plus traditionnels, alors que « Cosmic detective » propose une histoire psychédélique et métaphysique qui m’a moins plu. J’ai beaucoup aimé le dessin de David Rubin, il a un côté retro appréciable, et les passages psychédéliques ont de la gueule. Un bon polar, certes, mais pas trop ma came. La fin semble indiquer qu’une suite est possible, mais je ne sais pas si je la lirai.
L'Ile au trésor (Lemoine/Woehrel)
C’est un des romans d’aventure qui m’avaient passionné lorsque je l’avais lu – il y a maintenant très longtemps. C’est une œuvre connue de tous, et ici les auteurs en ont fait quelque chose d’accessible aux plus jeunes, même si je peux personnellement regretter un format imposant des coupes. En effet, on traverse ce récit très – trop – rapidement. Si les étapes importantes ne sont pas négligées, le lecteur adulte sort frustré de ce digest. Mais bon, ça reste une adaptation destinée à un jeune public. J’ai lu la première édition, qui était accompagnée d’un CD, et d’un dossier final très pédagogique (un achat parfait pour les CDI à l’époque), citant des extraits en V.O., donnant quelques explications du contexte historiques, donnant des pistes de travail et fournissant un imposant lexique des termes employés (à propos de terme, j’ai été étonné de voir employé par un protagoniste le terme de blockhaus pour évoquer le fortin sur l’île, ça me parait anachronique). Le jeune lectorat trouvera donc une bonne porte d’entrée dans ce roman, avec une aventure rythmée (encore plus avec les « coupes » dans le roman), qui plus est avec un adolescent comme héros, auquel ils peuvent s’identifier.
Espace vide
Je ne peux que rejoindre Spooky pour m’étonner que cet album au format atypique soit passé autant sous les radars. Non pas que ce soit un chef d’œuvre. Mais c’est quand même une lecture sympathique, agréable et relativement surprenante. Le dessin de Risbjerg est intéressant. Il nous propose un Noir et Blanc usant d’un trait très gras, mais avec un style très minimaliste et épuré. Même si rien ne fait réellement SF, et si la quasi-totalité des dialogues et des situations auraient pu se dérouler dans un cadre plus contemporain et « ordinaire », Risbjerg a choisi de situer son histoire et ses personnages dans l’espace, au cœur de divers vaisseaux. Ça le dispense des décors, mais renforce aussi l’autre acceptation du vide. En particulier dans les premières pages, où le héros cherche désespérément à s’inscrire au Pôle emploi local, se débattant au milieu de l’absurdité des formalités administratives. Quelques touches d’humour donc, et je pensais avec ce début que ça allait partir à fond dans ce sens, mais en fait pas vraiment. Si certaines situations sont ensuite encore cocasses, c’est un roman graphique, centré sur les relations du héros et de sa copine. Il n’y a pas forcément une intrigue fouillée d’ailleurs. Mais c’est quand même une lecture agréable.