Malgré une lecture sympathique et légère je sors avec un soupçon de déception de cet ouvrage. Il faut dire que je suis totalement ignorant dans le domaine de la haute gastronomie bien que je fasse la cuisine à la maison. Personnellement il en va de la haute cuisine comme de la haute couture, un monde duquel je me suis exclu même si j'en avais les moyens. Ainsi les plats qui illustrent les anecdotes de Peeters n'ont provoqué en moi aucune émotion et aucune envie de faire plusieurs centaines de kilomètres pour y goûter. Toutefois je reconnais que la narration est fluide avec une partie estudiantine qui m'a plu.
La partie graphique d'Aurélia Aurita propose un N&B clair, simple et facilement lisible sans beaucoup d'effet de contrastes ou d'ombres.
La couleur est réservée aux plats mis en valeur par le récit de Peeters. Je pense que pour un tel sujet cela aurait pu être un peu plus recherché.
Une lecture agréable mais qui ne m'a pas marqué et que j'oublierai comme toute ces émissions de TV qui m'ont très vite lassé. Un 3 sans entrain.
Encore un album qui me déçoit. Et pas de bol cette fois, ça tombe sur Bouzard. Pas que ces Vacances chez pépé-mémé soit mauvais, c'est même assez bien vu. J'ai retrouvé pas mal de choses que j'ai connues étant gamin, notamment les traumatisantes mises à mort d'animaux (poules, lapins, cochons...) ou les "personnalités" parfois étonnantes des villages reculés. Sympathique donc.
Mais voilà, c'est juste sympathique alors que j'espérais quelque chose de drôle. Bouzard est moins productif ces dernières années, alors nous, les fans, on est inquiets. On se demande s'il n'a pas perdu le mojo. Quelques publications éparses semblaient suggérer que non, comme la BD à poster La sacoche à Rimbaud (certes très très courte) ou la BD collective T'inquiète dont il a quand même signé les meilleures pages.
Les vacances chez pépé-mémé nous offrent une série de gags amusants ayant pour cadre la vie à la ferme. Comme je le disais, c'est assez bien vu (et finalement pas cliché), mais cette vie existe-t-elle encore aujourd'hui ? La question est légitime au rythme où vont les choses, et je me demande si la nostalgie qui plane sur ces pages ne résulte pas de ce sentiment de vivre la fin d'un monde. Mais bref ! Qu'importe ! Le résultat n'arrache pas les zygomatiques. Il m'aura fallu attendre la page 50 pour enfin rire franchement. On retiendra également le gag final, avec son chouette hommage à Astérix.
Allez ! C'est tout pour cette fois ! Moi, je retourne attendre le prochain Bouzard...
Je suis sorti de cet album avec un ressenti mitigé. Plusieurs choses m’ont plu, mais j’ai aussi trouvé cette lecture un peu indigeste, n’arrivant pas toujours à tout saisir, en tout cas le plaisir de lecture n’était pas toujours au rendez-vous.
Commençons par le travail graphique. J’ai bien aimé le rendu, j’apprécie ce genre de Noir et Blanc, et ce type de dessin comics. Par contre, un grand nombre de planches sont surchargées, et le petit format de l’album accentue cet aspect « fouillis », qui n’aide pas à la fluidité de la lecture.
Quant à l’intrigue elle-même, j’ai plutôt aimé le thème au cœur du récit. Deitch nous plonge en effet au cœur de l’âge d’or des studios d’animation. Il le fait en usant d’un ton s’éloignant du politiquement correct, en mettant à nu les dessous de cet univers, sans occulter les pires magouilles. Le personnage de Waldo – sorte de clone de Félix le Chat – servant de fil rouge (on le voit assommer un cochon dans une vignette lenticulaire contrecollée sur la couverture).
Mais, à l’instar de l’aspect graphique, l’intrigue est un peu trop brouillonne à mon goût.
Note réelle 2,5/5.
« Je suis leur silence » bénéficie de trois gros atouts qui ont rendu ma lecture plutôt agréable.
Le premier, c’est le dessin de Jordi Lafebre, avec ces visages expressifs, ce trait dynamique, ces poses naturelles, ces couleurs agréables à l’œil. Seul petit bémol à mes yeux, le visage d’Eva qui m’a semblé trop simpliste et caricatural.
Les personnages constituent le deuxième atout de l’album : le psychiatre d’Eva, l’inspectrice, et bien évidemment Eva, qui crève l’écran avec son assurance, son humour et son franc-parler. J’ai également beaucoup aimé les trois femmes du passé d’Eva qui l’accompagnent tout au long de l’album.
La narration, enfin, est réussie. L’histoire racontée par Eva à son psychiatre est ponctuée des interactions entre eux deux, ainsi que de quelques flashbacks de son passé, ce qui rend la lecture dynamique et maintient l’intérêt. On peut noter aussi l’écriture des dialogues particulièrement soignée.
Malgré tous ces atouts, mon intérêt a décliné vers les deux tiers de l’album. La personnalité d’Eva a fini par me lasser ; sa répartie et son assurance finissent par agacer, il manque quelques failles dans son personnage pour la rendre plus attachante. Quant au récit, son rythme trop soutenu à mon goût a fini par m’essouffler ; quelques respirations auraient été bienvenues.
Mais c’est surtout l’intrigue policière en elle-même qui a fini par me sortir de ma lecture. J’ai trouvé l’histoire de la famille Monturós peu passionnante, davantage axée sur l’histoire de l’entreprise familiale que sur les relations humaines. Le dénouement m’a d’ailleurs laissée un peu dubitative, je l’ai trouvé peu crédible, tout comme certains détails rocambolesques dans le déroulement de l’enquête menée par Eva.
En conclusion, c’est un polar sympathique, dont j’attendais plus et qui ne m’a pas complètement convaincue.
Une BD à mi-chemin entre le post-apocalyptique et le conte.
Deux récits vont se succéder régulièrement au fil des pages.
On va suivre un petit groupe d'humains, ils vivent dans les profondeurs de la terre, ils y ont construit une ville sur plusieurs niveaux. C'est là qu'ils se protègent du froid glacial qui sévit en surface. La dure vie dans le monde d'après.
On va découvrir le monde d'avant au travers une ancienne légende, celle d'une noctale, Ombrane, un être surnaturel, fille de la nuit. La partie onirique et poétique de l'album.
Pas innovant, l'ensemble fonctionne bien (il faut néanmoins quelques planches pour comprendre le "lien" entre les deux histoire) et le rythme est bien dosé malgré quelques raccourcis dans la construction. Je n'ai pas eu toutes les réponses à mes questions et il ne faut pas chercher un message de fond, cela ne m'a pas frustré.
Par contre, je ne sais pas pourquoi (peut-être la couverture et le graphisme), je pensais lire un récit jeunesse, ça n'est pas le cas, certains passages sont violents.
C'est avant tout une BD d'ambiances et celles-ci sont superbes et cela grâce au dessin de Julien Hanoteaux. Je ne suis pas toujours fan de la présence du numérique, mais ici le rendu m'a vraiment séduit. Les planches avec la fantomatique et silencieuse Ombrane sont particulièrement envoûtantes.
Les couleurs varient suivant les lieux et les protagonistes.
Très beau.
Un bon 3 étoiles.
Si ça vous intéresse, 3€ chez NOZ. ;-)
Les trois premiers albums se laissent lire. Chacun est centré sur l’un des trois protagonistes principaux. Tous cachent aux autres leur vraie vie, secrets qu’ils sont peu à peu obligés de se révéler, tant leur activité réelle principale ne peut être indéfiniment cachée (j’ai même eu du mal à croire que les deux amis d’enfance aient aussi longtemps ignoré ce que l’autre lui cachait).
Trois menteurs donc, dont les vies se croisent et finissent par se rejoindre. Le personnage de Ciseaux (mais aussi un peu les deux autres) fait basculer l’intrigue sur du polar classique (même si, là aussi, il faut accepter pas mal de facilités pour les missions de Ciseaux, tueuse à gages franchement douée – et chanceuse !).
Après le triptyque originel, les auteurs ont remis le couvert avec un prequel/one-shot, autour du couple Ciseaux/Louviers (un personnage que l’on a pas mal croisé dans le triptyque). Je n’ai pas été convaincu par l’utilité de cet ajout.
Le dessin est très lisible, mais le rendu, surtout avec une colorisation informatique lissant tout, n’est pas vraiment à mon goût.
Note réelle 2,5/5.
C'est avec un sentiment mitigé que j'ai refermé mon album de la série de Marion Montaigne. J'ai été attiré par cette autrice à la suite de son très bon album sur Thomas Pesquet où elle avait su équilibrer le scientifique avec l'humain sans oublier une belle pointe d'humour. Ici je trouve l'équilibre rompu. L'humour domine à la fois dans le propos et dans le dessin, le scientifique ressemble a une compilation d'anecdotes de valeurs inégales qui font catalogues de statistiques ou d'énumérations de thèses ou d'expériences parfois farfelues. Je reconnais que certains chapitres m'ont fait sourire alors que d'autres m'ont laissé indifférents. Il y a deux difficultés fortes sur ce type de série: un côté redondant sur certains thèmes ( le cinéma, les bébés, l'espace…) et le côté lassant quand on enchaîne plusieurs chapitres à la suite.
Le dessin choisi en style crade satirique accentue la volonté d'humour un peu loufoque. Cela frôle parfois le vulgaire sans jamais y entrer de pleins pieds. J'avais préféré son style plus soigné de la série sur Pesquet.
Une lecture parfois drôle mais dont je ne ferai pas mon quotidien. Je l'emprunterais à l'occasion
Même si cette série présente quelques défauts de jeunesse , elle m'a procuré une intéressante lecture. Les auteurs nous invitent dans un univers scandinave fantastique et glacial. Le schéma général est classique et parfois convenu. On retrouve la jeune Alva héroïne malgré elle qui va sauver son peuple ancestrale animiste des prétentions criminelles de la secte des artisans version chrétienne. Toutefois le personnage de Falk ( le méchant) semble avoir un passé plus complexe mais malheureusement pas approfondi dans cet opus. Ainsi malgré les 263 pages le final est un peu facile et expéditif voire manichéen utilisant un procédé pour finir en un happy end qui gâche l'effet dramatique du scénario et contredit le côté horreur loufoque de nombreuses scènes.
A mes yeux le dessin de Hansen présente deux gros avantages. Premièrement il rend la narration très dynamique le texte étant assez succinct et peu explicatif. Ensuite il ne s'appesantit pas sur les scènes de carnages en y introduisant un effet comique avec des têtes qui sautent comme des bouchons de Champagne. Il y a bien quelques séquences qui arrivent un peu de nulle part ainsi que plusieurs situations brouillonnes mais dans l'ensemble le tracé se lit aisément avec un graphique original.
Je cherche encore pourquoi la série est classée polar car dès le début le fantastique domine.
Une lecture détente à découvrir. Un bon 3
Je me devrais d'être objectif dans ma note car je sais que ce manga à la française ne s'adresse pas à moi mais plutôt à de jeunes lectrices. Mais c'est trop girly, et un lecteur adulte tel que moi trouve aussi que c'est souvent nunuche et stéréotypé. Bref, moi ça m'ennuie.
Mais c'est moins pire que je le craignais. Je pensais y être réfractaire mais en fait c'est du travail correct et il y a quelques idées sympathiques. Le dessin de Jenny est maîtrisé pour les personnages et même si beaucoup de décors sont vides, ceux qui ne le sont pas ne sont pas mauvais. L'intrigue emprunte fortement au genre Magical Girls, avec cette petite originalité de devoir partir en chasse de personnages de conte. Cependant, cette idée est un peu trop étirée en longueurs, et on perd beaucoup de temps en affrontement d'un même antagoniste : la méchante reine de Blanche-Neige ne me paraissait pas mériter plus de 2 tomes sur une série de 6 notamment. C'est aussi beaucoup l'occasion de parler de beauté, de fashion et de bal, ce qui accentue ce côté girly qui ne me parle vraiment pas.
Donc pour moi, ce n'est pas une série qui m'a plu, mais elle reste de bonne facture et je pourrais comprendre qu'elles plaise à des pré-ados.
Note : 2.5/5
Et oui, ce sont des choses qui arrivent. On peut tout à fait être déçu par quelqu'un dont on apprécie par ailleurs le travail. C'est le cas avec ce nouvel album de Jérémie Moreau.
Alyte n'est pas un mauvais album. Mais lorsqu'on connait les précédents opus de l'auteur, on n'y trouvera rien de bien nourrissant. Pour moi, c'est presque une redite, certes toujours un peu naïve, à la manière de JM, mais cette naïveté est ici appliquée sans souffle. Avec les contes animaliers du Discours de la panthère, il avait trouvé une forme tout à fait adaptée au fond. Du coup, le discours justement, la morale pourrait-on dire, passait très bien, en douceur, un peu comme dans Kirikou. Puis, dans les Pizzlis, il fournissait à ce dessin aux couleurs surréalistes un scénario quand même bien barré qui sut séduire mon âme voyageuse. Mais là, une impression de redite se fait sentir. En tant que lecteur, j'ai tourné en rond tout au long du récit dont j'ai vu venir la fin dès la page 2. J'exagère, mais cette histoire installe assez vite une monotonie que ne la colorisation dynamique ne parvient pas à faire sortir de ses rails. En outre, les scènes sont répétitives sans apporter d'éléments nouveaux. Pour résumé : c'est attendu !
Peut-être à tenter avec un jeune public...
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Comme un chef
Malgré une lecture sympathique et légère je sors avec un soupçon de déception de cet ouvrage. Il faut dire que je suis totalement ignorant dans le domaine de la haute gastronomie bien que je fasse la cuisine à la maison. Personnellement il en va de la haute cuisine comme de la haute couture, un monde duquel je me suis exclu même si j'en avais les moyens. Ainsi les plats qui illustrent les anecdotes de Peeters n'ont provoqué en moi aucune émotion et aucune envie de faire plusieurs centaines de kilomètres pour y goûter. Toutefois je reconnais que la narration est fluide avec une partie estudiantine qui m'a plu. La partie graphique d'Aurélia Aurita propose un N&B clair, simple et facilement lisible sans beaucoup d'effet de contrastes ou d'ombres. La couleur est réservée aux plats mis en valeur par le récit de Peeters. Je pense que pour un tel sujet cela aurait pu être un peu plus recherché. Une lecture agréable mais qui ne m'a pas marqué et que j'oublierai comme toute ces émissions de TV qui m'ont très vite lassé. Un 3 sans entrain.
Les Vacances chez pépé-mémé
Encore un album qui me déçoit. Et pas de bol cette fois, ça tombe sur Bouzard. Pas que ces Vacances chez pépé-mémé soit mauvais, c'est même assez bien vu. J'ai retrouvé pas mal de choses que j'ai connues étant gamin, notamment les traumatisantes mises à mort d'animaux (poules, lapins, cochons...) ou les "personnalités" parfois étonnantes des villages reculés. Sympathique donc. Mais voilà, c'est juste sympathique alors que j'espérais quelque chose de drôle. Bouzard est moins productif ces dernières années, alors nous, les fans, on est inquiets. On se demande s'il n'a pas perdu le mojo. Quelques publications éparses semblaient suggérer que non, comme la BD à poster La sacoche à Rimbaud (certes très très courte) ou la BD collective T'inquiète dont il a quand même signé les meilleures pages. Les vacances chez pépé-mémé nous offrent une série de gags amusants ayant pour cadre la vie à la ferme. Comme je le disais, c'est assez bien vu (et finalement pas cliché), mais cette vie existe-t-elle encore aujourd'hui ? La question est légitime au rythme où vont les choses, et je me demande si la nostalgie qui plane sur ces pages ne résulte pas de ce sentiment de vivre la fin d'un monde. Mais bref ! Qu'importe ! Le résultat n'arrache pas les zygomatiques. Il m'aura fallu attendre la page 50 pour enfin rire franchement. On retiendra également le gag final, avec son chouette hommage à Astérix. Allez ! C'est tout pour cette fois ! Moi, je retourne attendre le prochain Bouzard...
Une tragédie américaine
Je suis sorti de cet album avec un ressenti mitigé. Plusieurs choses m’ont plu, mais j’ai aussi trouvé cette lecture un peu indigeste, n’arrivant pas toujours à tout saisir, en tout cas le plaisir de lecture n’était pas toujours au rendez-vous. Commençons par le travail graphique. J’ai bien aimé le rendu, j’apprécie ce genre de Noir et Blanc, et ce type de dessin comics. Par contre, un grand nombre de planches sont surchargées, et le petit format de l’album accentue cet aspect « fouillis », qui n’aide pas à la fluidité de la lecture. Quant à l’intrigue elle-même, j’ai plutôt aimé le thème au cœur du récit. Deitch nous plonge en effet au cœur de l’âge d’or des studios d’animation. Il le fait en usant d’un ton s’éloignant du politiquement correct, en mettant à nu les dessous de cet univers, sans occulter les pires magouilles. Le personnage de Waldo – sorte de clone de Félix le Chat – servant de fil rouge (on le voit assommer un cochon dans une vignette lenticulaire contrecollée sur la couverture). Mais, à l’instar de l’aspect graphique, l’intrigue est un peu trop brouillonne à mon goût. Note réelle 2,5/5.
Je suis leur silence
« Je suis leur silence » bénéficie de trois gros atouts qui ont rendu ma lecture plutôt agréable. Le premier, c’est le dessin de Jordi Lafebre, avec ces visages expressifs, ce trait dynamique, ces poses naturelles, ces couleurs agréables à l’œil. Seul petit bémol à mes yeux, le visage d’Eva qui m’a semblé trop simpliste et caricatural. Les personnages constituent le deuxième atout de l’album : le psychiatre d’Eva, l’inspectrice, et bien évidemment Eva, qui crève l’écran avec son assurance, son humour et son franc-parler. J’ai également beaucoup aimé les trois femmes du passé d’Eva qui l’accompagnent tout au long de l’album. La narration, enfin, est réussie. L’histoire racontée par Eva à son psychiatre est ponctuée des interactions entre eux deux, ainsi que de quelques flashbacks de son passé, ce qui rend la lecture dynamique et maintient l’intérêt. On peut noter aussi l’écriture des dialogues particulièrement soignée. Malgré tous ces atouts, mon intérêt a décliné vers les deux tiers de l’album. La personnalité d’Eva a fini par me lasser ; sa répartie et son assurance finissent par agacer, il manque quelques failles dans son personnage pour la rendre plus attachante. Quant au récit, son rythme trop soutenu à mon goût a fini par m’essouffler ; quelques respirations auraient été bienvenues. Mais c’est surtout l’intrigue policière en elle-même qui a fini par me sortir de ma lecture. J’ai trouvé l’histoire de la famille Monturós peu passionnante, davantage axée sur l’histoire de l’entreprise familiale que sur les relations humaines. Le dénouement m’a d’ailleurs laissée un peu dubitative, je l’ai trouvé peu crédible, tout comme certains détails rocambolesques dans le déroulement de l’enquête menée par Eva. En conclusion, c’est un polar sympathique, dont j’attendais plus et qui ne m’a pas complètement convaincue.
Ombrane
Une BD à mi-chemin entre le post-apocalyptique et le conte. Deux récits vont se succéder régulièrement au fil des pages. On va suivre un petit groupe d'humains, ils vivent dans les profondeurs de la terre, ils y ont construit une ville sur plusieurs niveaux. C'est là qu'ils se protègent du froid glacial qui sévit en surface. La dure vie dans le monde d'après. On va découvrir le monde d'avant au travers une ancienne légende, celle d'une noctale, Ombrane, un être surnaturel, fille de la nuit. La partie onirique et poétique de l'album. Pas innovant, l'ensemble fonctionne bien (il faut néanmoins quelques planches pour comprendre le "lien" entre les deux histoire) et le rythme est bien dosé malgré quelques raccourcis dans la construction. Je n'ai pas eu toutes les réponses à mes questions et il ne faut pas chercher un message de fond, cela ne m'a pas frustré. Par contre, je ne sais pas pourquoi (peut-être la couverture et le graphisme), je pensais lire un récit jeunesse, ça n'est pas le cas, certains passages sont violents. C'est avant tout une BD d'ambiances et celles-ci sont superbes et cela grâce au dessin de Julien Hanoteaux. Je ne suis pas toujours fan de la présence du numérique, mais ici le rendu m'a vraiment séduit. Les planches avec la fantomatique et silencieuse Ombrane sont particulièrement envoûtantes. Les couleurs varient suivant les lieux et les protagonistes. Très beau. Un bon 3 étoiles. Si ça vous intéresse, 3€ chez NOZ. ;-)
Ken Games
Les trois premiers albums se laissent lire. Chacun est centré sur l’un des trois protagonistes principaux. Tous cachent aux autres leur vraie vie, secrets qu’ils sont peu à peu obligés de se révéler, tant leur activité réelle principale ne peut être indéfiniment cachée (j’ai même eu du mal à croire que les deux amis d’enfance aient aussi longtemps ignoré ce que l’autre lui cachait). Trois menteurs donc, dont les vies se croisent et finissent par se rejoindre. Le personnage de Ciseaux (mais aussi un peu les deux autres) fait basculer l’intrigue sur du polar classique (même si, là aussi, il faut accepter pas mal de facilités pour les missions de Ciseaux, tueuse à gages franchement douée – et chanceuse !). Après le triptyque originel, les auteurs ont remis le couvert avec un prequel/one-shot, autour du couple Ciseaux/Louviers (un personnage que l’on a pas mal croisé dans le triptyque). Je n’ai pas été convaincu par l’utilité de cet ajout. Le dessin est très lisible, mais le rendu, surtout avec une colorisation informatique lissant tout, n’est pas vraiment à mon goût. Note réelle 2,5/5.
Tu mourras moins bête
C'est avec un sentiment mitigé que j'ai refermé mon album de la série de Marion Montaigne. J'ai été attiré par cette autrice à la suite de son très bon album sur Thomas Pesquet où elle avait su équilibrer le scientifique avec l'humain sans oublier une belle pointe d'humour. Ici je trouve l'équilibre rompu. L'humour domine à la fois dans le propos et dans le dessin, le scientifique ressemble a une compilation d'anecdotes de valeurs inégales qui font catalogues de statistiques ou d'énumérations de thèses ou d'expériences parfois farfelues. Je reconnais que certains chapitres m'ont fait sourire alors que d'autres m'ont laissé indifférents. Il y a deux difficultés fortes sur ce type de série: un côté redondant sur certains thèmes ( le cinéma, les bébés, l'espace…) et le côté lassant quand on enchaîne plusieurs chapitres à la suite. Le dessin choisi en style crade satirique accentue la volonté d'humour un peu loufoque. Cela frôle parfois le vulgaire sans jamais y entrer de pleins pieds. J'avais préféré son style plus soigné de la série sur Pesquet. Une lecture parfois drôle mais dont je ne ferai pas mon quotidien. Je l'emprunterais à l'occasion
Alva dans la nuit
Même si cette série présente quelques défauts de jeunesse , elle m'a procuré une intéressante lecture. Les auteurs nous invitent dans un univers scandinave fantastique et glacial. Le schéma général est classique et parfois convenu. On retrouve la jeune Alva héroïne malgré elle qui va sauver son peuple ancestrale animiste des prétentions criminelles de la secte des artisans version chrétienne. Toutefois le personnage de Falk ( le méchant) semble avoir un passé plus complexe mais malheureusement pas approfondi dans cet opus. Ainsi malgré les 263 pages le final est un peu facile et expéditif voire manichéen utilisant un procédé pour finir en un happy end qui gâche l'effet dramatique du scénario et contredit le côté horreur loufoque de nombreuses scènes. A mes yeux le dessin de Hansen présente deux gros avantages. Premièrement il rend la narration très dynamique le texte étant assez succinct et peu explicatif. Ensuite il ne s'appesantit pas sur les scènes de carnages en y introduisant un effet comique avec des têtes qui sautent comme des bouchons de Champagne. Il y a bien quelques séquences qui arrivent un peu de nulle part ainsi que plusieurs situations brouillonnes mais dans l'ensemble le tracé se lit aisément avec un graphique original. Je cherche encore pourquoi la série est classée polar car dès le début le fantastique domine. Une lecture détente à découvrir. Un bon 3
Sara et les contes perdus
Je me devrais d'être objectif dans ma note car je sais que ce manga à la française ne s'adresse pas à moi mais plutôt à de jeunes lectrices. Mais c'est trop girly, et un lecteur adulte tel que moi trouve aussi que c'est souvent nunuche et stéréotypé. Bref, moi ça m'ennuie. Mais c'est moins pire que je le craignais. Je pensais y être réfractaire mais en fait c'est du travail correct et il y a quelques idées sympathiques. Le dessin de Jenny est maîtrisé pour les personnages et même si beaucoup de décors sont vides, ceux qui ne le sont pas ne sont pas mauvais. L'intrigue emprunte fortement au genre Magical Girls, avec cette petite originalité de devoir partir en chasse de personnages de conte. Cependant, cette idée est un peu trop étirée en longueurs, et on perd beaucoup de temps en affrontement d'un même antagoniste : la méchante reine de Blanche-Neige ne me paraissait pas mériter plus de 2 tomes sur une série de 6 notamment. C'est aussi beaucoup l'occasion de parler de beauté, de fashion et de bal, ce qui accentue ce côté girly qui ne me parle vraiment pas. Donc pour moi, ce n'est pas une série qui m'a plu, mais elle reste de bonne facture et je pourrais comprendre qu'elles plaise à des pré-ados. Note : 2.5/5
Alyte
Et oui, ce sont des choses qui arrivent. On peut tout à fait être déçu par quelqu'un dont on apprécie par ailleurs le travail. C'est le cas avec ce nouvel album de Jérémie Moreau. Alyte n'est pas un mauvais album. Mais lorsqu'on connait les précédents opus de l'auteur, on n'y trouvera rien de bien nourrissant. Pour moi, c'est presque une redite, certes toujours un peu naïve, à la manière de JM, mais cette naïveté est ici appliquée sans souffle. Avec les contes animaliers du Discours de la panthère, il avait trouvé une forme tout à fait adaptée au fond. Du coup, le discours justement, la morale pourrait-on dire, passait très bien, en douceur, un peu comme dans Kirikou. Puis, dans les Pizzlis, il fournissait à ce dessin aux couleurs surréalistes un scénario quand même bien barré qui sut séduire mon âme voyageuse. Mais là, une impression de redite se fait sentir. En tant que lecteur, j'ai tourné en rond tout au long du récit dont j'ai vu venir la fin dès la page 2. J'exagère, mais cette histoire installe assez vite une monotonie que ne la colorisation dynamique ne parvient pas à faire sortir de ses rails. En outre, les scènes sont répétitives sans apporter d'éléments nouveaux. Pour résumé : c'est attendu ! Peut-être à tenter avec un jeune public...