Cette série m'a rappelé ma lecture de "Jésuite Jo" par son hermétisme et les thèmes abordés. Il faut d'ailleurs peut-être lire les deux ouvrages pour apprécier l'universalité du message de Pratt sur la fraternité brisée génératrice de mort, la légitimité de la violence ou l'universalité des situations sous tous les climats. C'est dans le silence des déserts glacés ou arides que les héros de Pratt nourrissent leurs réflexions. Ce sont donc des lectures qui demandent une certaine réceptivité au message mystique voire ésotérique de l'auteur. Comme pour "Jésuite Jo" Pratt ne s'encombre ni de paroles superflues ni de détails graphiques en abondance. Pratt fait du lecteur un ermite confronté à l'infini du sable et à l'incompréhension de sa situation sur terre.
Une lecture qui reste actuelle assez hermétique mais qui permet d'approcher la pensée de l'artiste. Un bon 3
Je ne suis pas fan du petit macaron jaune sur la couverture qui renvoie au succès de Jen Wang pour Le Prince et la Couturière. Je trouve cela ambigu et il faut bien lire pour se rendre compte que ce petit fauve renvoie à un autre ouvrage. Cela présente aussi un effet pervers car au bout de quelques pages je me suis vite demandé ce qui avait pu distinguer cette série. En effet cette histoire d'amitié entre deux jeunes américaines de la diaspora chinoise en Californie est assez banale. Les thèmes intéressants proposés par l'autrice comme l'ambiance communautaire, la double culture, le passage de l'enfance (Christine) à l'adolescence (Moon) sur cet âge charnière de onze ans ne sont pas très approfondis et il faut un œil averti pour les faire ressortir.
Seule une narration graphique très tonique permet de rester bien dans le fil du récit sans trop s'ennuyer. Il faut noter que Wang n'utilise aucun stéréotype pour décrire les enfants ce qui rend ses personnages sans particularité physique asiatique ou wasp. J'ai bien aimé que l'autrice centre l'intérêt des jeunes filles sur la danse et la K-pop plus que sur des histoires sentimentales prématurées à onze ans.
Par contre j'ai bien aimé la fin de l'histoire basée sur un élément autobiographique et qui apporte une vraie valeur d'humanité au récit.
Une lecture dont on comprend mieux la finalité grâce à ce bon final. J'ai aussi apprécié la postface de l'autrice. Un 3 sans rougir.
Pourquoi certaines remarques blessent ? Pourquoi des fois on est triste ? Est-ce que l'on est obligé-e de faire comme tout le monde ?
Le but de cette série de courtes histoires (très courtes, deux à trois pages maximum) est d'illustrer des situations de la vie quotidienne entre quatre ami-e-s se questionnant sur telle ou telle chose. Le but est d'aborder des sujets, de donner des points de vue sages, de valider la simple envie des enfants de se poser des questions sur le monde. Ici, on vise la base même de la philosophie : la remise en question, le questionnement pur. Les enfants, de toute origine, c'est bien connu, c'est très curieux-ses, ça pose des questions à tout va, ça se construit en absorbant ce qui les entourent. Je trouve donc cela très sain de non seulement les valider dans le simple exercice de s'interroger, de remettre en question ce qui peut leur sembler évident ou implicite (car à mon grand regret c'est bien souvent quelque chose que l'on force les jeunes à oublier), mais également de leur montrer de bons exemples de communications entre ami-e-s.
Personnellement, je ne trouverais comme défaut que le fait que le phrasé des personnages m'a parfois semblé trop artificiel, en tout cas il m'a fallu un temps d'adaptation. Ce n'est même pas que ces enfants auraient un langage trop adulte pour leur âge, non, je n'ai juste sincèrement jamais entendu qui que ce soit de manière aussi détachée (en tout cas c'est le ressenti que j'ai eu). Les personnages passent quelques fois d'un ton affecté à un ton parfaitement neutre, la courte durée des histoires donne ainsi au tout presque hyperactif aux évolutions de points de vue des personnages. Sans doute un parti-pris qui m'échappe, sans doute aussi que je serais la seule à voir ça comme un "défaut", en tout cas il m'a un peu fait tiquer.
Des histoires très simples pour les touts-tes petit-e-s mais une bonne porte ouverte aux mondes des idées et de la métaphysique.
Petit ouvrage d’une trentaine de pages qui compile une histoire extravagante de Luz, publiée de manière hebdomadaire entre 2004 et 2005 ; Rouge Cardinal retrace l’histoire d’un nouveau soldat du Vatican qui assiste au différents travers d’histoires saugrenues, entre jeux de pouvoir pour succéder à Jean-Paul 2 qui ressemble à un Bouteflika croulant et nonnes totalement obsédées ; comme toujours j’aime bien ce genre d’œuvre anti-cléricales, et le fait qu’il s’agisse de l’époque de Jean Paul 2 est assez amusant, c’est un autre temps ; ajouté à cela le style de Luz qui n’a pas beaucoup changé au fil des décennies, Rouge Cardinal est une chouette BD à lire d’une traite !
Il y a une idée intéressante dans cette album. En tout cas, personnellement, j'aime les problèmes logiques, émotionnels et moraux amenées par le concept du voyage dans le temps.
Ici, on se pose une question vieille comme le monde : si on vous donnait la possibilité de retourner dans le passé afin de revivre une période qui vous manque ou revoir un être cher aujourd'hui disparu, le feriez-vous ? Thorgal, lui, se voit offrir le pouvoir de concrétiser cette théorie par le perfide Nidhogg. On se doute dès le début que l'offre du serpent est un cadeau empoisonné, que la situation est très faustienne, mais évidemment que poussé par le désespoir et les regrets notre héros accepte et nous ne pouvons qu'observer les conséquences de son choix.
J'aime les voyages dans le temps, j'aime les pactes faustiens et les ironies tragiques, j'ai donc apprécié ma lecture. Cependant, j'avoue que mon appréciation reste toute relative. Déjà, je n'ai pas une grande attache à Thorgal ; sûr, j'ai lu toute la série jusqu'à la saga d'Aniel, ainsi que la plupart des spin-offs, mais je suis loin d'aduler cette série (pour tout dire, à part pour son mélange audacieux de la fantaisie mythologique et de la science fiction et quelques albums et scènes vraiment prenant-e-s, je trouve la série assez surfaite). Ensuite, l'album ici présent a un rythme que j'ai trouvé assez mou, et bien que le récit m'a plu, j'avoue avoir été surtout marquée par le début et la fin de l'album, le milieu m'ayant vraiment paru long.
Donc bon, bonne lecture, je suis sûre qu'un-e fan de Thorgal trouvera l'album très bon, je peux conseiller l'emprunt comme l'achat, mais personnellement je ne pense pas relire l'album après ça.
Ces deux nouvelles fantastiques se lisent très vite (20 min). Ce n'est pas pour cela qu'elles sont dénuées de qualités. Andreas et Berthet rendent un vibrant hommage aux séries fantastiques américaines des années 50/60. Cela exploite les sentiments d'angoisses qui parcouraient la société américaine en ces années de questionnements idéologiques : peur du Rouge, du Jaune, du Martien vert et si on y ajoute les droits civiques c'est tout un arc en ciel d'angoisses qui venait troubler la prospérité d'une société Wasp unicolore bien représentée par le dessin dans l'album. Andreas pose bien les ambiances d'un univers incompréhensible qui se réduit à grande vitesse avec des scenarii vifs et sans temps morts. Ce dynamisme sied bien à l'esprit BD mais peut être une réserve pour le la thématique du héros qui bute sur des voies sans issue à chacune de ses tentatives de compréhension.
J'aime bien le dessin ligne claire de Berthet même si ici il n'est pas encore abouti. De plus le manque de personnages féminins ne m'a pas permis d'apprécier le point où il excelle à savoir ses femmes pleines de grâce et d'élégance.
Une lecture agréable d'une œuvre intelligemment construite. Un bon 3.
Je n'ai pas été transporté par la lecture de cette série. J'ai tout d'abord eu du mal à accrocher au récit. L'auteur nous propose une première partie avec de nombreux thèmes importants mais traités en passant. Les nombreux flash back sur l'histoire d'Edmond rendent le récit compréhensible sans pour autant m'attirer particulièrement tellement cette charge contre la société a déjà été de nombreuses fois utilisée. L'apparition de Jeanne Sauvage donne un autre élan au récit. Toutefois j'ai trouvé cette dramatisation souvent excessive et un partage des personnalités bien manichéen.
Le graphisme est très maitrisé pour souligner l'ambiance d'un Vercors que Rochette connait très bien.
Une bonne lecture qui a eu du mal à me toucher par excès de procédés émotifs et convenus.
Hmm, mitigée.
J'aime bien l'idée de base, c'est fantasque sur un fond de triste réalité, c'est du fantastique enrobé de lutte des classes, le dessin anguleux me plait (même si les visages et poses souvent un peu trop figé-e-s m'ont refroidie dans mon appréciation des traits), ... Sur le papier, j'aurais dû passer un bon moment.
Dans les faits, j'ai trouvé cette lecture très... moyenne. Je n'aurais pas mieux à dire sur le ressenti final (en ça, je rejoins définitivement l'avis de Bamiléké et de sa fille). Idée de base intéressante, histoire rendue au final assez peu engageante, rythme en dent de scie, c'est très convenu et, comble du malheur, c'est une fin ouverte qui m'a personnellement laissée sur ma faim. Nous terminons cette aventure fantastique, mêlant lutte des classes, meurtrier des bas-fonds et divinités aviaires, sans aucune réponse concrète apportées. : le labyrinthe est toujours livré à lui-même, la Cité est toujours oisive entre ses quatre murs, on devine ce que symbolise les deux "divinités" grâce aux dialogues de ces dernières mais on ne sait même pas si elles sont réelles, on nous laisse poindre que les changements à venir seront lents et peu sûrs, ... mais pas grand chose à vraiment se mettre sous la dent. Je ne sais pas, personnellement il m'a vraiment manqué quelque chose. Bon, en tout cas, l'intrigue des enlèvements, elle, a bien une conclusion (même si on ne nous explique pas le comment, si ce n'est le pourquoi).
Bref, ça se lit mais ça reste un peu décevant.
(Note réelle 2,5)
J’ai emprunté toute la série des Picquigny de Fred Bernard. Aujourd’hui intégré à la série Une Aventure de Jeanne Picquigny (il serait un intermède entre les tomes 2 et 3), cet album était au départ un one-shot, sorte de spin-of.
Il est en tout cas un peu déroutant, car il concerne non plus Jeanne, mais sa petite fille Lily. Surtout, il se déroule à l’époque contemporaine, et est clairement moins porté vers l’aventure avec un grand A comme les albums précédents. Du coup, en plus de surprendre, il captive un peu moins. Les questionnements d’une jeune mannequin m’ont a priori moins intéressé que les aventures de Jeanne, qui fleuraient bon les grands espaces amoureux et géographiques, à la Rider Haggard.
Il y a bien quelques passages rappelant les racines aventurières et exotiques familiales, et Lily a elle aussi connu une enfance et une vie sortant des sentiers battus. Mais ça m’a moins captivé que les albums précédents. Si ça reste néanmoins une lecture plaisante, c’est aussi grâce au dessin usant d’un Noir et Blanc simple mais agréable.
Mais je pense que cet album aurait dû rester à part. L’intégrer à la série « mère » ne lui apporte rien, et cela détone trop à mon goût par rapport à l’ensemble, c’est moins porté par le souffle de l’aventure. A noter que le dernier tome des aventures Jeanne Picquigny, « La paresse du Panda » boucle la boucle, avec Lily.
Les deux auteurs argentins nous livrent ici une histoire globalement sympathique, mais qui m’a quand même un peu laissé sur ma faim (j’ai lu la version Albin Michel, et ne sais pas ce que Drugstore a changé).
Comme à son habitude, Risso use d’un Noir et Blanc très tranché. Le rendu convient parfaitement aux récits noirs qu’il illustre souvent, et c’est le cas ici. J’aime bien l’ambiance créée par ce dessin, c’est agréable. Mon seul bémol viendrait de certains visages, que je ne trouve pas particulièrement beaux.
L’histoire de Trillo est une sorte de course-poursuite à travers les siècles (voire les millénaires, puisque ça commence dans l’Égypte pharaonique) entre un jeune homme – éternellement adolescent – et une jeune femme assez cynique et sadique. La période contemporaine est entrecoupée de très nombreux flash-back plus ou moins longs (très courts le plus souvent).
Il y a quelques accès de violence, qui donnent lieu à quelques passages glauques, un peu gores. Ça alimente la noirceur. Mais n’empêche pas des longueurs dans le récit. Un récit où le vampirisme est bien moins présent que ne le laissait penser le titre de la série.
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A l'Ouest de l'Eden
Cette série m'a rappelé ma lecture de "Jésuite Jo" par son hermétisme et les thèmes abordés. Il faut d'ailleurs peut-être lire les deux ouvrages pour apprécier l'universalité du message de Pratt sur la fraternité brisée génératrice de mort, la légitimité de la violence ou l'universalité des situations sous tous les climats. C'est dans le silence des déserts glacés ou arides que les héros de Pratt nourrissent leurs réflexions. Ce sont donc des lectures qui demandent une certaine réceptivité au message mystique voire ésotérique de l'auteur. Comme pour "Jésuite Jo" Pratt ne s'encombre ni de paroles superflues ni de détails graphiques en abondance. Pratt fait du lecteur un ermite confronté à l'infini du sable et à l'incompréhension de sa situation sur terre. Une lecture qui reste actuelle assez hermétique mais qui permet d'approcher la pensée de l'artiste. Un bon 3
La Tête dans les étoiles
Je ne suis pas fan du petit macaron jaune sur la couverture qui renvoie au succès de Jen Wang pour Le Prince et la Couturière. Je trouve cela ambigu et il faut bien lire pour se rendre compte que ce petit fauve renvoie à un autre ouvrage. Cela présente aussi un effet pervers car au bout de quelques pages je me suis vite demandé ce qui avait pu distinguer cette série. En effet cette histoire d'amitié entre deux jeunes américaines de la diaspora chinoise en Californie est assez banale. Les thèmes intéressants proposés par l'autrice comme l'ambiance communautaire, la double culture, le passage de l'enfance (Christine) à l'adolescence (Moon) sur cet âge charnière de onze ans ne sont pas très approfondis et il faut un œil averti pour les faire ressortir. Seule une narration graphique très tonique permet de rester bien dans le fil du récit sans trop s'ennuyer. Il faut noter que Wang n'utilise aucun stéréotype pour décrire les enfants ce qui rend ses personnages sans particularité physique asiatique ou wasp. J'ai bien aimé que l'autrice centre l'intérêt des jeunes filles sur la danse et la K-pop plus que sur des histoires sentimentales prématurées à onze ans. Par contre j'ai bien aimé la fin de l'histoire basée sur un élément autobiographique et qui apporte une vraie valeur d'humanité au récit. Une lecture dont on comprend mieux la finalité grâce à ce bon final. J'ai aussi apprécié la postface de l'autrice. Un 3 sans rougir.
Les petits philosophes
Pourquoi certaines remarques blessent ? Pourquoi des fois on est triste ? Est-ce que l'on est obligé-e de faire comme tout le monde ? Le but de cette série de courtes histoires (très courtes, deux à trois pages maximum) est d'illustrer des situations de la vie quotidienne entre quatre ami-e-s se questionnant sur telle ou telle chose. Le but est d'aborder des sujets, de donner des points de vue sages, de valider la simple envie des enfants de se poser des questions sur le monde. Ici, on vise la base même de la philosophie : la remise en question, le questionnement pur. Les enfants, de toute origine, c'est bien connu, c'est très curieux-ses, ça pose des questions à tout va, ça se construit en absorbant ce qui les entourent. Je trouve donc cela très sain de non seulement les valider dans le simple exercice de s'interroger, de remettre en question ce qui peut leur sembler évident ou implicite (car à mon grand regret c'est bien souvent quelque chose que l'on force les jeunes à oublier), mais également de leur montrer de bons exemples de communications entre ami-e-s. Personnellement, je ne trouverais comme défaut que le fait que le phrasé des personnages m'a parfois semblé trop artificiel, en tout cas il m'a fallu un temps d'adaptation. Ce n'est même pas que ces enfants auraient un langage trop adulte pour leur âge, non, je n'ai juste sincèrement jamais entendu qui que ce soit de manière aussi détachée (en tout cas c'est le ressenti que j'ai eu). Les personnages passent quelques fois d'un ton affecté à un ton parfaitement neutre, la courte durée des histoires donne ainsi au tout presque hyperactif aux évolutions de points de vue des personnages. Sans doute un parti-pris qui m'échappe, sans doute aussi que je serais la seule à voir ça comme un "défaut", en tout cas il m'a un peu fait tiquer. Des histoires très simples pour les touts-tes petit-e-s mais une bonne porte ouverte aux mondes des idées et de la métaphysique.
Rouge Cardinal
Petit ouvrage d’une trentaine de pages qui compile une histoire extravagante de Luz, publiée de manière hebdomadaire entre 2004 et 2005 ; Rouge Cardinal retrace l’histoire d’un nouveau soldat du Vatican qui assiste au différents travers d’histoires saugrenues, entre jeux de pouvoir pour succéder à Jean-Paul 2 qui ressemble à un Bouteflika croulant et nonnes totalement obsédées ; comme toujours j’aime bien ce genre d’œuvre anti-cléricales, et le fait qu’il s’agisse de l’époque de Jean Paul 2 est assez amusant, c’est un autre temps ; ajouté à cela le style de Luz qui n’a pas beaucoup changé au fil des décennies, Rouge Cardinal est une chouette BD à lire d’une traite !
Thorgal Saga - Adieu Aaricia
Il y a une idée intéressante dans cette album. En tout cas, personnellement, j'aime les problèmes logiques, émotionnels et moraux amenées par le concept du voyage dans le temps. Ici, on se pose une question vieille comme le monde : si on vous donnait la possibilité de retourner dans le passé afin de revivre une période qui vous manque ou revoir un être cher aujourd'hui disparu, le feriez-vous ? Thorgal, lui, se voit offrir le pouvoir de concrétiser cette théorie par le perfide Nidhogg. On se doute dès le début que l'offre du serpent est un cadeau empoisonné, que la situation est très faustienne, mais évidemment que poussé par le désespoir et les regrets notre héros accepte et nous ne pouvons qu'observer les conséquences de son choix. J'aime les voyages dans le temps, j'aime les pactes faustiens et les ironies tragiques, j'ai donc apprécié ma lecture. Cependant, j'avoue que mon appréciation reste toute relative. Déjà, je n'ai pas une grande attache à Thorgal ; sûr, j'ai lu toute la série jusqu'à la saga d'Aniel, ainsi que la plupart des spin-offs, mais je suis loin d'aduler cette série (pour tout dire, à part pour son mélange audacieux de la fantaisie mythologique et de la science fiction et quelques albums et scènes vraiment prenant-e-s, je trouve la série assez surfaite). Ensuite, l'album ici présent a un rythme que j'ai trouvé assez mou, et bien que le récit m'a plu, j'avoue avoir été surtout marquée par le début et la fin de l'album, le milieu m'ayant vraiment paru long. Donc bon, bonne lecture, je suis sûre qu'un-e fan de Thorgal trouvera l'album très bon, je peux conseiller l'emprunt comme l'achat, mais personnellement je ne pense pas relire l'album après ça.
Mortes saisons
Ces deux nouvelles fantastiques se lisent très vite (20 min). Ce n'est pas pour cela qu'elles sont dénuées de qualités. Andreas et Berthet rendent un vibrant hommage aux séries fantastiques américaines des années 50/60. Cela exploite les sentiments d'angoisses qui parcouraient la société américaine en ces années de questionnements idéologiques : peur du Rouge, du Jaune, du Martien vert et si on y ajoute les droits civiques c'est tout un arc en ciel d'angoisses qui venait troubler la prospérité d'une société Wasp unicolore bien représentée par le dessin dans l'album. Andreas pose bien les ambiances d'un univers incompréhensible qui se réduit à grande vitesse avec des scenarii vifs et sans temps morts. Ce dynamisme sied bien à l'esprit BD mais peut être une réserve pour le la thématique du héros qui bute sur des voies sans issue à chacune de ses tentatives de compréhension. J'aime bien le dessin ligne claire de Berthet même si ici il n'est pas encore abouti. De plus le manque de personnages féminins ne m'a pas permis d'apprécier le point où il excelle à savoir ses femmes pleines de grâce et d'élégance. Une lecture agréable d'une œuvre intelligemment construite. Un bon 3.
La Dernière Reine (Rochette)
Je n'ai pas été transporté par la lecture de cette série. J'ai tout d'abord eu du mal à accrocher au récit. L'auteur nous propose une première partie avec de nombreux thèmes importants mais traités en passant. Les nombreux flash back sur l'histoire d'Edmond rendent le récit compréhensible sans pour autant m'attirer particulièrement tellement cette charge contre la société a déjà été de nombreuses fois utilisée. L'apparition de Jeanne Sauvage donne un autre élan au récit. Toutefois j'ai trouvé cette dramatisation souvent excessive et un partage des personnalités bien manichéen. Le graphisme est très maitrisé pour souligner l'ambiance d'un Vercors que Rochette connait très bien. Une bonne lecture qui a eu du mal à me toucher par excès de procédés émotifs et convenus.
Les Incroyables Aventures de l'enfant plume
Hmm, mitigée. J'aime bien l'idée de base, c'est fantasque sur un fond de triste réalité, c'est du fantastique enrobé de lutte des classes, le dessin anguleux me plait (même si les visages et poses souvent un peu trop figé-e-s m'ont refroidie dans mon appréciation des traits), ... Sur le papier, j'aurais dû passer un bon moment. Dans les faits, j'ai trouvé cette lecture très... moyenne. Je n'aurais pas mieux à dire sur le ressenti final (en ça, je rejoins définitivement l'avis de Bamiléké et de sa fille). Idée de base intéressante, histoire rendue au final assez peu engageante, rythme en dent de scie, c'est très convenu et, comble du malheur, c'est une fin ouverte qui m'a personnellement laissée sur ma faim. Nous terminons cette aventure fantastique, mêlant lutte des classes, meurtrier des bas-fonds et divinités aviaires, sans aucune réponse concrète apportées. : le labyrinthe est toujours livré à lui-même, la Cité est toujours oisive entre ses quatre murs, on devine ce que symbolise les deux "divinités" grâce aux dialogues de ces dernières mais on ne sait même pas si elles sont réelles, on nous laisse poindre que les changements à venir seront lents et peu sûrs, ... mais pas grand chose à vraiment se mettre sous la dent. Je ne sais pas, personnellement il m'a vraiment manqué quelque chose. Bon, en tout cas, l'intrigue des enlèvements, elle, a bien une conclusion (même si on ne nous explique pas le comment, si ce n'est le pourquoi). Bref, ça se lit mais ça reste un peu décevant. (Note réelle 2,5)
Lily Love Peacock
J’ai emprunté toute la série des Picquigny de Fred Bernard. Aujourd’hui intégré à la série Une Aventure de Jeanne Picquigny (il serait un intermède entre les tomes 2 et 3), cet album était au départ un one-shot, sorte de spin-of. Il est en tout cas un peu déroutant, car il concerne non plus Jeanne, mais sa petite fille Lily. Surtout, il se déroule à l’époque contemporaine, et est clairement moins porté vers l’aventure avec un grand A comme les albums précédents. Du coup, en plus de surprendre, il captive un peu moins. Les questionnements d’une jeune mannequin m’ont a priori moins intéressé que les aventures de Jeanne, qui fleuraient bon les grands espaces amoureux et géographiques, à la Rider Haggard. Il y a bien quelques passages rappelant les racines aventurières et exotiques familiales, et Lily a elle aussi connu une enfance et une vie sortant des sentiers battus. Mais ça m’a moins captivé que les albums précédents. Si ça reste néanmoins une lecture plaisante, c’est aussi grâce au dessin usant d’un Noir et Blanc simple mais agréable. Mais je pense que cet album aurait dû rester à part. L’intégrer à la série « mère » ne lui apporte rien, et cela détone trop à mon goût par rapport à l’ensemble, c’est moins porté par le souffle de l’aventure. A noter que le dernier tome des aventures Jeanne Picquigny, « La paresse du Panda » boucle la boucle, avec Lily.
Je suis un vampire
Les deux auteurs argentins nous livrent ici une histoire globalement sympathique, mais qui m’a quand même un peu laissé sur ma faim (j’ai lu la version Albin Michel, et ne sais pas ce que Drugstore a changé). Comme à son habitude, Risso use d’un Noir et Blanc très tranché. Le rendu convient parfaitement aux récits noirs qu’il illustre souvent, et c’est le cas ici. J’aime bien l’ambiance créée par ce dessin, c’est agréable. Mon seul bémol viendrait de certains visages, que je ne trouve pas particulièrement beaux. L’histoire de Trillo est une sorte de course-poursuite à travers les siècles (voire les millénaires, puisque ça commence dans l’Égypte pharaonique) entre un jeune homme – éternellement adolescent – et une jeune femme assez cynique et sadique. La période contemporaine est entrecoupée de très nombreux flash-back plus ou moins longs (très courts le plus souvent). Il y a quelques accès de violence, qui donnent lieu à quelques passages glauques, un peu gores. Ça alimente la noirceur. Mais n’empêche pas des longueurs dans le récit. Un récit où le vampirisme est bien moins présent que ne le laissait penser le titre de la série.