Quand on entame le premier tome et qu'on accroche à cette enquête d'un homme devenu riche qui fouille dans son propre passé pour comprendre qui lui en veut au point d'assassiner son fils, on s'inquiète un peu d'apprendre que cette enquête va s'étaler au long de 6 tomes, puis d'un second cycle de 2 supplémentaires.
D'autant plus qu'on va avoir droit systématiquement, voire parfois 2 fois par album, à des rappels récurrents et pénibles des évènements du début du premier tome et de la conversation téléphonique qui s'en suit. Léger sentiment de remplissage et d'intrigue un peu trop étirée en longueur donc.
Impression aussi de pas mal de stéréotypes où l'on sent qu'on est dans un scénario de Desberg et qu'il aligne les ingrédients qu'il maîtrise depuis ses nombreuses années d'expérience : maffia, nazis, businessmen mesquins, etc... On est en terrain assez connu mais l'accroche est bonne et on a envie de comprendre le fin mot de l'histoire.
D'autant que les fausses pistes sont nombreuses... si nombreuses qu'à force on se doute qu'à la manière d'un Agatha Christie, le vrai coupable est bien plus près qu'on l'imagine. Et d'ailleurs, la lecture est aussi impactée par différents éléments qui peuvent paraitre illogiques, non réalistes, et si je n'en parle pas davantage c'est qu'en fait ces invraisemblances finissent par s'expliquer... justement parce qu'elles participent de la résolution du mystère. Et c'est justement ça qui m'a donné l'impression que l'intrigue était un peu trop cousue de fil blanc pour être vraiment bonne.
Je n'ai donc pas été complètement convaincu par le scénario de ce long cycle de 6 tomes, et j'ai même trouvé la fin de celui-ci et la révélation du mystère un peu plate. Mais j'ai été bien pris tout de même par ma lecture que j'ai trouvé divertissante et bien rythmée.
A l'inverse, le second cycle de 2 tomes m'a paru très dispensable. C'est un ajout qui va s'accrocher au premier, racontant des évènements bien différents 20 ans après, avec une autre héroïne issue du premier. L'ambiance n'est pas la même, l'enquête est bien plus courte mais peu captivante, et la fin tombe encore plus à plat que celle du premier cycle à mes yeux, probablement parce qu'on n'a cette fois pas eu l'occasion de s'attacher au personnage principal. Bref, vous pouvez vous contenter des 6 premiers tomes.
« Eyes without a face », c’est d'abord un tube de Billy Idol, star de la pop punk des années 80, mais aussi le titre qu’a choisi Marie Baudet pour son second album. Elle nous replonge ainsi dans l’atmosphère de cette époque pour raconter l’histoire de ce « loser magnifique » qu’est Sylvain Fardot (évidemment inventé, faut-il le préciser ?), qui supporte mal de ne plus être sous les feux de la rampe. C’est en découvrant le clip du rocker british qu’il décide de s’identifier à son personnage, espérant ainsi sauver sa popularité. Mais ses parents s’inquiètent de son nouveau look, teinture blonde platine et piercing raté. Sa sœur Stéphanie quant à elle est excédée par son comportement de diva du petit écran.
L’ouvrage, qui se lit très vite, s’apparente à une farce tragi-comique, brocardant au passage avec un humour grinçant le milieu de la télévision et ses vedettes d’un jour. Plutôt bien brossé, le portrait de Sylvain Fardot le bien nommé est emblématique de ces personnalités qui connaissent la célébrité sans envisager qu’elles puissent un jour retourner dans l’anonymat, et préfèrent se la raconter en s’imaginant être le centre du monde. Fardot apparaît ainsi comme une diva à la fois horripilante et pathétique dans son immaturité, provoquant des situations cocasses où il se mue en victime : rembarré constamment par sa sœur (à juste titre), blessé en se perçant l’oreille ou encore assommé par un jambon dans le Super U où il était invité à une séance de dédicaces.
L’approche graphique de Marie Baudet, très éloignée des codes de la bande dessinée, évoque un style pictural où disparaissent les contours, sorte de pop-art impressionniste. On pourra apprécier ou pas l’imprécision des formes et les visages dépourvus d’yeux, de nez et de bouche (à l’exception de Billy Idol), c’est une affaire de goût. Née en 1983, l’autrice s’est davantage attachée à produire une atmosphère « eighties », en mettant en avant des éléments et objets d’époque (la Fiat Panda, les Mikado, les lampes à lave…). Les nostalgiques de cette période devraient être comblés, mais on imagine que l’histoire se déroule tout de même à notre époque étant donné la présence de smartphones et de laptops.
Si ce portrait discrètement incisif tient plutôt d’un registre récréatif, les amateurs d’objets consistants pourront toutefois regretter le côté quelque peu superficiel de l’exercice, pour un ouvrage au propos certes digne d’intérêt, loin d’être désagréable, mais trop vite lu.
Récompensée par le prix du public au festival d’Angoulême en 2023 pour Naphtaline, également publié chez ça et là, Sole Otero nous revient avec un projet très consistant : raconter sur près de 400 pages et en plusieurs histoires le parcours de trois sorcières à travers des époques différentes, du XVIIIe siècle à nos jours.
Il est difficile de classer l’ouvrage dans une catégorie précise. Bien qu’il parle de sorcellerie, ce n’est pas tant un récit fantastique, qu’un récit avec des éléments de fantastique. Superstitieuse, Sole Otero ? Au sortir de ce pavé, on ne saura pas vraiment si elle croit aux rites de magie noire. Avec « Walicho », elle ne fait qu’évoquer à travers le canal de la fiction ce thème millénaire et universel, la sorcellerie donc, pratique qui a toujours fasciné les foules, souvent associée au diable (à tort ou à raison et selon qu’on croit ou non à son existence), plus effrayante quand elle est utilisée à mauvais escient, nommée différemment selon les zones géographiques : vaudou dans les caraïbes, maraboutisme en Afrique, chamanisme en Amazonie… et quasi disparue en Europe depuis l’Inquisition…
On pourrait alors se dire que l’approche de Sole Otero est féministe, mais cela n’est pas du tout flagrant. L’autrice étant argentine, son pays n’a pas connu comme en Europe les chasses aux sorcières. Celles-ci auraient plutôt fui le Vieux continent pour se réfugier en Argentine, comme on peut d’ailleurs le voir dans le récit d’introduction. Ainsi, ses sorcières, qui sont sœurs et représentent le fil rouge pour chacune des histoires, ne suscitent ni l’antipathie ni la sympathie, mais elles semblent exercer une influence, de façon directe ou indirecte, dans la vie des protagonistes. Elles apparaissent comme des figures un peu surnaturelles, un peu inquiétantes, mais jamais Otero ne prend vraiment parti, et conserve d’ailleurs une certaine neutralité pour l’ensemble des personnages, y compris ceux qui veulent la peau des sorcières.
Quand je dis que « Walicho » est un projet consistant, ce n’est pas un vain mot. Il faut bien l’avouer, la lecture de ces huit histoires requiert une certaine concentration. Le texte est très présent et le propos assez touffu, parfois de manière anecdotique. Même si l’objet exerce une fascination incontestable sur le lecteur, on pourra toutefois rester sur sa faim. Peu fluide pour les raisons évoquées plus haut, la narration est un peu trop disloquée et souffre de l’absence d’éléments marquants ou tout simplement captivants.
Alors c’est sûr, il y a bien une volonté de la part de Sole Otero de nous proposer quelque chose d’original et qui sort des sentiers battus, et c’est assurément le cas. Cela se vérifie également dans son approche graphique, le design des personnages à l’aspect volontairement disproportionné (de petites têtes sur des corps très vastes) ou la mise en page très libre et très morcelée. Le bémol serait plutôt lié à l’identification des visages, similaires dans leur rondeur et pas toujours expressifs, autre frein à la fluidité de la lecture.
Cet album comporte certes des qualités, et toutes ces remarques ne remettent pas à cause l’intérêt que l'on peut porter à cette autrice, qui a réellement une approche novatrice, et le jury d’Angoulême ne s’y est pas trompé. Mais pour un meilleur équilibre, le successeur de Naphtaline y aurait à coup sûr gagné avec un allégement de la partition narrative.
Une série qui rentre dans ma définition typique de l’emprunt honnête de médiathèque. Ça se lit facile mais il n’y a vraiment rien d'emballant ni de franchement mauvais. Du divertissement qui sera vite oublié.
Je suis pourtant le coeur de cible, j’aime le fantastique. Mais ici les personnages ne sont pas bien mémorables, de même que les idées distillées. La réalisation est sympa mais pas transcendante.
En fait à aucun moment, je ne me suis ouais trop bien. Les auteurs fournissent du boulot correct mais trop lisse pour un déclic quelconque. Ça ne dépasse pas la simple série B, ça manque d’ambition pour succomber.
Un mix de 30 jours de nuit et de Walking Dead qui se laisse lire mais trop sage.
Ito est l’un des rares mangakas que je suis toujours avec intérêt. Avec ce triptyque, je dois dire que, si la lecture s’est globalement avérée plaisante, j’en suis sorti un chouia déçu. Je pense que ça s’explique par l’impression ressentie de longueurs. Ito aurait aisément pu trancher dans cette histoire, et élaguer quelques passages, pour donner plus de force au récit.
Même si la construction d’une ambiance – à la façon de Lovecraft – participe ici du malaise qui s’étend dans une ville, et dans la tête du lecteur. En effet, par petites touches, Ito réussit quand même à faire naître une gêne, puis une horreur, autour de l’obsession des spirales. Dès le départ on accepte sans sourciller un fantastique noir.
Le dessin d’Ito est comme à l’habitude très classique – peut-être son trait, très fin, est-il un peu moins précis parfois. C’est en tout cas un dessin agréable, et il ne surjoue jamais les émotions comme le font souvent les mangakas (ce que je n’aime pas). A l’inverse, il réussit très bien à montrer l’horreur, dans des scènes saisissantes, où les personnages sont comme habités par une force qui les dépasse et les détruit (là encore on pense à Lovecraft).
Un peu long parfois, mais une série tout de même recommandable.
Note réelle 3,5/5.
A côté de sa volumineuse – et souvent excellente – production humoristique, Tronchet a aussi publié pas mal de choses, avec un résultat inégal. Je trouve que cet album se situe dans une très bonne moyenne de ce pan de son œuvre.
Le début est un peu lent, ça reste souvent dans un quotidien très ordinaire. Mais Tronchet réussit a donner du corps à son personnage principal (je ne sais pas ce qu’il a mis de personnel dans cette quête improvisée de souvenirs, d’un passé familial qui ressort comme le font des momies d’un sol dégelé).
Personnage pathétique au départ, énième loser de Tronchet, notre bonhomme se transforme peu à peu et cesse de subir sa vie. J’ai trouvé que Tronchet avait bien dosé les émotions, et que son récit était crédible – y compris dans ses côtés parfois improbables.
Un petit roman graphique sympathique.
Malgré cette couverture magnifique, et surtout ce titre en guise de promesse d'une palpitante lecture, j'ai été à deux doigts d'abandonner ma lecture à la page 84, très exactement. C'est pourtant là que commence enfin l'aventure tant espérée.
Bon, en réalité, ce n'est pas vraiment d'aventures dont il va être question ici, mais plutôt de philosophie. L'aventurier est essentiellement un longue réflexion sur la vie, la mort et le sens de l'existence, et on est assez loin du rythme débridé d'une BD comme Furieuse, par exemple. L'histoire prend ici le temps de s'installer, au risque d'épuiser le lecteur par des scènes qui, de prime abord, paraissent non seulement digressives mais accessoires, et dont on peine franchement à entrevoir un sens quelconque.
Et puis le choix des couleurs m'est apparu bien terne au fil de ma lecture. Si j'aime beaucoup ce principe des aplats, il manque selon moi dans le cas présent de dynamisme. Est-ce cela qui a nourri ma lassitude ? Ou l'inverse ?
Pour ne rien arranger, je trouve aussi que l'univers, s'il est très original, manque de présence en terme de personnages. Je m'explique : les scènes se concentrent sur les personnages. Rarement on nous donne à voir des "figurants", d'où ce sentiment d'un univers vide, presque théâtral, à la Giorgio de Chirico (dont j'apprécie assez peu l'œuvre par ailleurs) ; sentiment que j'ai déjà éprouvé à la lecture de Celestia de Manuele Fior, et qui avait déjà un peu terni mon plaisir. Un sentiment presque malaisant qui, je le réalise, contribue grandement à alimenter mon désintérêt pour le Théâtre en général. Conséquemment, on a la sensation d'avoir affaire à des personnages allégoriques. Or ils le sont certes, mais ils manquent de chair, au moins au début.
Heureusement, les choses s'arrangent, même s'il m'a fallu poireauter 80 pages. Et même, l'histoire prend enfin le relief que l'on était en droit d'attendre des quelques lignes qui, en quatrième de couverture, font office de résumé. Et là, c'est maitrisé. Les auteurs posent ce récit en douceur et là, oui, l'aventurier parvient à gagner sa place sur mes étagères. La fin est franchement maitrisé, et enfin on saisit la raison de ces fausses pistes et digressions qu'il nous a fallu essuyer avant de parvenir enfin dans le gras du scénario.
Je reste malgré tout sur 3/5 (à défaut de pouvoir attribuer un 3,5) pour les deux raisons évoquées : une mise en place difficile et longuette, et un univers dépeuplé. Pour celles et ceux que ces aspects ne rebutent pas, c'est malgré tout une très bonne BD.
Quand on découvre cette BD sans en savoir davantage, on se dit que c'est le récit fantasmé d'un quasi super-héros à la française, un petit gars ultra-motivé, dévoué et courageux qui n'hésite pas un instant à plonger sous les balles pour sauver un blessé, voire même à retourner complètement la situation quand il est seul prisonnier dans le camp ennemi et qu'il se retrouve finalement à capturer toute la faction ennemie et à les ramener en tant que prisonniers dans les lignes françaises. Tout ce qui est raconté dans cet album de 64 pages parait trop gros pour être vrai et on se dit que le scénariste a imaginé là quelque chose de peu crédible.
Sauf qu'Albert Séverin Roche a vraiment existé. Et, à moins qu'il s'agisse d'une part de propagande ou d'un récit enjolivé par les soldats et les années, ces nombreux exploits, il les a vraiment réalisés. Et le tout dans un contexte ironique où l'armée ne voulait pas de lui parce qu'il était trop chétif, et où il a même plus tard failli être fusillé par les français qui ont mal interprété les conséquences de son action probablement la plus héroïque avant qu'il ne soit sauvé au dernier moment.
Vous ne le connaissiez pas ? Moi non plus, mais cet album m'a permis de le découvrir et d'avoir presque du mal à y croire tant ce qui est raconté tient de l'héroïsme à la limite de l'inconscience.
Il est présenté en plongeant le lecteur au coeur de l'action, comme dans un récit d'aventure qui accentue cette impression de lire de la fiction et pas un documentaire. Le dessin de Stalner y est maîtrisé et efficace quoique j'y trouve son encrage un peu trop fin à mon goût. L'histoire quant à elle est tellement incroyable qu'elle a des goûts de propagande, d'autant qu'il est difficile dans la France d'hier et d'aujourd'hui de célébrer les actes d'un héros de guerre français sans y voir une possible part de nationalisme et de célébration de la guerre. Heureusement ce héros là n'est pas un tueur, et ses actions héroïques consistent davantage à sauver ses camarades et à capturer des soldats ennemis plutôt qu'à les massacrer.
Si tout ce qui est raconté ici est vrai, c'est en tout cas la vraie définition d'un héros, et pas seulement dans le contexte de la guerre puisqu'il a continué ensuite sa vie en tant que pompier pour sauver d'autres vies.
Cinq histoires courtes pour représenter les conditions de la femme dans différents endroits du monde et comment elles peuvent se retrouver bridées voire réprimées par la société patriarcale. Arabie Saoudite, Maroc, Inde, Afghanistan et même Japon. L'autrice prend bien soin de ne pas mettre en scène des familles pauvres et rétrogrades mais montre bien des foyers plutôt aisés et modernes, dont les membres sont instruits et ouverts à l'international. Mais c'est pour appuyer le fait que même dans ces conditions, le poids de traditions séculaires va immanquablement finir par rabaisser la femme et créer une injustice flagrante. Cela peut prendre une forme très visible comme le droit à la polygamie pour les hommes ou l'interdiction de l'éducation pour les femmes, mais aussi des formes plus insidieuses comme le fait qu'une femme ait forcément besoin d'être mariée et au foyer pour être acceptée dans certaines sociétés ou qu'elle ne doit pas être trop instruite, trop grande ou gagner trop d'argent sans quoi les hommes la fuiront.
Ces injustices sont flagrantes mais présentées ici avec subtilité, la condamnation étant évidente mais pas assenée par le récit qui justement montre que c'est davantage le poids d'une société ou de traditions qu'un désir de domination des hommes que cotoient ces femmes. Quant au graphisme, il est propre et agréable même si très classique, et même si on s'étonnera un peu de voir les femmes de pays si différents se ressembler tant dans la manière dont elles sont dessinés.
C'est un bon album, peut-être un peu trop académique et posé sur la forme et dans le ton, mais il transmet des informations importantes sur la situation des femmes dans le monde moderne, même dans des pays qu'on aurait pu penser largement assez développés pour avoir dépassé ce stade.
Intéressante cette collection sur les romans 'durs' de Georges Simenon, un auteur dont je n'ai jamais lu, mais dont j'ai vu plusieurs adaptations de ses romans en films et j'ai un peu une idée comment ses récits non-Maigret peuvent être noir.
Ici, c'est très noir vu que le personnage principal est une vraie ordure qui n'a aucune émotion lorsqu'il exécute froidement tous les crimes inimaginables et puis on va se rendre compte qu'il n'est pas aussi froid qu'il en a l'air. J'avoue que j'étais un peu perplexe face à ce personnage et je ne comprends pas toujours son attitude. Cela va sans doute être plus clair dans mon esprit si je relis l'album un jour.
Le fait de ne pas totalement croire à ce anti-héros a fait en sorte que je ne suis jamais totalement rentré dans le récit. Il y a des bonnes scènes et le dessin est très bon, mais je n'ai pas été grandement captivé.
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Quand on entame le premier tome et qu'on accroche à cette enquête d'un homme devenu riche qui fouille dans son propre passé pour comprendre qui lui en veut au point d'assassiner son fils, on s'inquiète un peu d'apprendre que cette enquête va s'étaler au long de 6 tomes, puis d'un second cycle de 2 supplémentaires. D'autant plus qu'on va avoir droit systématiquement, voire parfois 2 fois par album, à des rappels récurrents et pénibles des évènements du début du premier tome et de la conversation téléphonique qui s'en suit. Léger sentiment de remplissage et d'intrigue un peu trop étirée en longueur donc. Impression aussi de pas mal de stéréotypes où l'on sent qu'on est dans un scénario de Desberg et qu'il aligne les ingrédients qu'il maîtrise depuis ses nombreuses années d'expérience : maffia, nazis, businessmen mesquins, etc... On est en terrain assez connu mais l'accroche est bonne et on a envie de comprendre le fin mot de l'histoire. D'autant que les fausses pistes sont nombreuses... si nombreuses qu'à force on se doute qu'à la manière d'un Agatha Christie, le vrai coupable est bien plus près qu'on l'imagine. Et d'ailleurs, la lecture est aussi impactée par différents éléments qui peuvent paraitre illogiques, non réalistes, et si je n'en parle pas davantage c'est qu'en fait ces invraisemblances finissent par s'expliquer... justement parce qu'elles participent de la résolution du mystère. Et c'est justement ça qui m'a donné l'impression que l'intrigue était un peu trop cousue de fil blanc pour être vraiment bonne. Je n'ai donc pas été complètement convaincu par le scénario de ce long cycle de 6 tomes, et j'ai même trouvé la fin de celui-ci et la révélation du mystère un peu plate. Mais j'ai été bien pris tout de même par ma lecture que j'ai trouvé divertissante et bien rythmée. A l'inverse, le second cycle de 2 tomes m'a paru très dispensable. C'est un ajout qui va s'accrocher au premier, racontant des évènements bien différents 20 ans après, avec une autre héroïne issue du premier. L'ambiance n'est pas la même, l'enquête est bien plus courte mais peu captivante, et la fin tombe encore plus à plat que celle du premier cycle à mes yeux, probablement parce qu'on n'a cette fois pas eu l'occasion de s'attacher au personnage principal. Bref, vous pouvez vous contenter des 6 premiers tomes.
Eyes without a face
« Eyes without a face », c’est d'abord un tube de Billy Idol, star de la pop punk des années 80, mais aussi le titre qu’a choisi Marie Baudet pour son second album. Elle nous replonge ainsi dans l’atmosphère de cette époque pour raconter l’histoire de ce « loser magnifique » qu’est Sylvain Fardot (évidemment inventé, faut-il le préciser ?), qui supporte mal de ne plus être sous les feux de la rampe. C’est en découvrant le clip du rocker british qu’il décide de s’identifier à son personnage, espérant ainsi sauver sa popularité. Mais ses parents s’inquiètent de son nouveau look, teinture blonde platine et piercing raté. Sa sœur Stéphanie quant à elle est excédée par son comportement de diva du petit écran. L’ouvrage, qui se lit très vite, s’apparente à une farce tragi-comique, brocardant au passage avec un humour grinçant le milieu de la télévision et ses vedettes d’un jour. Plutôt bien brossé, le portrait de Sylvain Fardot le bien nommé est emblématique de ces personnalités qui connaissent la célébrité sans envisager qu’elles puissent un jour retourner dans l’anonymat, et préfèrent se la raconter en s’imaginant être le centre du monde. Fardot apparaît ainsi comme une diva à la fois horripilante et pathétique dans son immaturité, provoquant des situations cocasses où il se mue en victime : rembarré constamment par sa sœur (à juste titre), blessé en se perçant l’oreille ou encore assommé par un jambon dans le Super U où il était invité à une séance de dédicaces. L’approche graphique de Marie Baudet, très éloignée des codes de la bande dessinée, évoque un style pictural où disparaissent les contours, sorte de pop-art impressionniste. On pourra apprécier ou pas l’imprécision des formes et les visages dépourvus d’yeux, de nez et de bouche (à l’exception de Billy Idol), c’est une affaire de goût. Née en 1983, l’autrice s’est davantage attachée à produire une atmosphère « eighties », en mettant en avant des éléments et objets d’époque (la Fiat Panda, les Mikado, les lampes à lave…). Les nostalgiques de cette période devraient être comblés, mais on imagine que l’histoire se déroule tout de même à notre époque étant donné la présence de smartphones et de laptops. Si ce portrait discrètement incisif tient plutôt d’un registre récréatif, les amateurs d’objets consistants pourront toutefois regretter le côté quelque peu superficiel de l’exercice, pour un ouvrage au propos certes digne d’intérêt, loin d’être désagréable, mais trop vite lu.
Walicho
Récompensée par le prix du public au festival d’Angoulême en 2023 pour Naphtaline, également publié chez ça et là, Sole Otero nous revient avec un projet très consistant : raconter sur près de 400 pages et en plusieurs histoires le parcours de trois sorcières à travers des époques différentes, du XVIIIe siècle à nos jours. Il est difficile de classer l’ouvrage dans une catégorie précise. Bien qu’il parle de sorcellerie, ce n’est pas tant un récit fantastique, qu’un récit avec des éléments de fantastique. Superstitieuse, Sole Otero ? Au sortir de ce pavé, on ne saura pas vraiment si elle croit aux rites de magie noire. Avec « Walicho », elle ne fait qu’évoquer à travers le canal de la fiction ce thème millénaire et universel, la sorcellerie donc, pratique qui a toujours fasciné les foules, souvent associée au diable (à tort ou à raison et selon qu’on croit ou non à son existence), plus effrayante quand elle est utilisée à mauvais escient, nommée différemment selon les zones géographiques : vaudou dans les caraïbes, maraboutisme en Afrique, chamanisme en Amazonie… et quasi disparue en Europe depuis l’Inquisition… On pourrait alors se dire que l’approche de Sole Otero est féministe, mais cela n’est pas du tout flagrant. L’autrice étant argentine, son pays n’a pas connu comme en Europe les chasses aux sorcières. Celles-ci auraient plutôt fui le Vieux continent pour se réfugier en Argentine, comme on peut d’ailleurs le voir dans le récit d’introduction. Ainsi, ses sorcières, qui sont sœurs et représentent le fil rouge pour chacune des histoires, ne suscitent ni l’antipathie ni la sympathie, mais elles semblent exercer une influence, de façon directe ou indirecte, dans la vie des protagonistes. Elles apparaissent comme des figures un peu surnaturelles, un peu inquiétantes, mais jamais Otero ne prend vraiment parti, et conserve d’ailleurs une certaine neutralité pour l’ensemble des personnages, y compris ceux qui veulent la peau des sorcières. Quand je dis que « Walicho » est un projet consistant, ce n’est pas un vain mot. Il faut bien l’avouer, la lecture de ces huit histoires requiert une certaine concentration. Le texte est très présent et le propos assez touffu, parfois de manière anecdotique. Même si l’objet exerce une fascination incontestable sur le lecteur, on pourra toutefois rester sur sa faim. Peu fluide pour les raisons évoquées plus haut, la narration est un peu trop disloquée et souffre de l’absence d’éléments marquants ou tout simplement captivants. Alors c’est sûr, il y a bien une volonté de la part de Sole Otero de nous proposer quelque chose d’original et qui sort des sentiers battus, et c’est assurément le cas. Cela se vérifie également dans son approche graphique, le design des personnages à l’aspect volontairement disproportionné (de petites têtes sur des corps très vastes) ou la mise en page très libre et très morcelée. Le bémol serait plutôt lié à l’identification des visages, similaires dans leur rondeur et pas toujours expressifs, autre frein à la fluidité de la lecture. Cet album comporte certes des qualités, et toutes ces remarques ne remettent pas à cause l’intérêt que l'on peut porter à cette autrice, qui a réellement une approche novatrice, et le jury d’Angoulême ne s’y est pas trompé. Mais pour un meilleur équilibre, le successeur de Naphtaline y aurait à coup sûr gagné avec un allégement de la partition narrative.
La Terre des vampires
Une série qui rentre dans ma définition typique de l’emprunt honnête de médiathèque. Ça se lit facile mais il n’y a vraiment rien d'emballant ni de franchement mauvais. Du divertissement qui sera vite oublié. Je suis pourtant le coeur de cible, j’aime le fantastique. Mais ici les personnages ne sont pas bien mémorables, de même que les idées distillées. La réalisation est sympa mais pas transcendante. En fait à aucun moment, je ne me suis ouais trop bien. Les auteurs fournissent du boulot correct mais trop lisse pour un déclic quelconque. Ça ne dépasse pas la simple série B, ça manque d’ambition pour succomber. Un mix de 30 jours de nuit et de Walking Dead qui se laisse lire mais trop sage.
Spirale
Ito est l’un des rares mangakas que je suis toujours avec intérêt. Avec ce triptyque, je dois dire que, si la lecture s’est globalement avérée plaisante, j’en suis sorti un chouia déçu. Je pense que ça s’explique par l’impression ressentie de longueurs. Ito aurait aisément pu trancher dans cette histoire, et élaguer quelques passages, pour donner plus de force au récit. Même si la construction d’une ambiance – à la façon de Lovecraft – participe ici du malaise qui s’étend dans une ville, et dans la tête du lecteur. En effet, par petites touches, Ito réussit quand même à faire naître une gêne, puis une horreur, autour de l’obsession des spirales. Dès le départ on accepte sans sourciller un fantastique noir. Le dessin d’Ito est comme à l’habitude très classique – peut-être son trait, très fin, est-il un peu moins précis parfois. C’est en tout cas un dessin agréable, et il ne surjoue jamais les émotions comme le font souvent les mangakas (ce que je n’aime pas). A l’inverse, il réussit très bien à montrer l’horreur, dans des scènes saisissantes, où les personnages sont comme habités par une force qui les dépasse et les détruit (là encore on pense à Lovecraft). Un peu long parfois, mais une série tout de même recommandable. Note réelle 3,5/5.
Le Fils du Yéti
A côté de sa volumineuse – et souvent excellente – production humoristique, Tronchet a aussi publié pas mal de choses, avec un résultat inégal. Je trouve que cet album se situe dans une très bonne moyenne de ce pan de son œuvre. Le début est un peu lent, ça reste souvent dans un quotidien très ordinaire. Mais Tronchet réussit a donner du corps à son personnage principal (je ne sais pas ce qu’il a mis de personnel dans cette quête improvisée de souvenirs, d’un passé familial qui ressort comme le font des momies d’un sol dégelé). Personnage pathétique au départ, énième loser de Tronchet, notre bonhomme se transforme peu à peu et cesse de subir sa vie. J’ai trouvé que Tronchet avait bien dosé les émotions, et que son récit était crédible – y compris dans ses côtés parfois improbables. Un petit roman graphique sympathique.
L'Aventurier
Malgré cette couverture magnifique, et surtout ce titre en guise de promesse d'une palpitante lecture, j'ai été à deux doigts d'abandonner ma lecture à la page 84, très exactement. C'est pourtant là que commence enfin l'aventure tant espérée. Bon, en réalité, ce n'est pas vraiment d'aventures dont il va être question ici, mais plutôt de philosophie. L'aventurier est essentiellement un longue réflexion sur la vie, la mort et le sens de l'existence, et on est assez loin du rythme débridé d'une BD comme Furieuse, par exemple. L'histoire prend ici le temps de s'installer, au risque d'épuiser le lecteur par des scènes qui, de prime abord, paraissent non seulement digressives mais accessoires, et dont on peine franchement à entrevoir un sens quelconque. Et puis le choix des couleurs m'est apparu bien terne au fil de ma lecture. Si j'aime beaucoup ce principe des aplats, il manque selon moi dans le cas présent de dynamisme. Est-ce cela qui a nourri ma lassitude ? Ou l'inverse ? Pour ne rien arranger, je trouve aussi que l'univers, s'il est très original, manque de présence en terme de personnages. Je m'explique : les scènes se concentrent sur les personnages. Rarement on nous donne à voir des "figurants", d'où ce sentiment d'un univers vide, presque théâtral, à la Giorgio de Chirico (dont j'apprécie assez peu l'œuvre par ailleurs) ; sentiment que j'ai déjà éprouvé à la lecture de Celestia de Manuele Fior, et qui avait déjà un peu terni mon plaisir. Un sentiment presque malaisant qui, je le réalise, contribue grandement à alimenter mon désintérêt pour le Théâtre en général. Conséquemment, on a la sensation d'avoir affaire à des personnages allégoriques. Or ils le sont certes, mais ils manquent de chair, au moins au début. Heureusement, les choses s'arrangent, même s'il m'a fallu poireauter 80 pages. Et même, l'histoire prend enfin le relief que l'on était en droit d'attendre des quelques lignes qui, en quatrième de couverture, font office de résumé. Et là, c'est maitrisé. Les auteurs posent ce récit en douceur et là, oui, l'aventurier parvient à gagner sa place sur mes étagères. La fin est franchement maitrisé, et enfin on saisit la raison de ces fausses pistes et digressions qu'il nous a fallu essuyer avant de parvenir enfin dans le gras du scénario. Je reste malgré tout sur 3/5 (à défaut de pouvoir attribuer un 3,5) pour les deux raisons évoquées : une mise en place difficile et longuette, et un univers dépeuplé. Pour celles et ceux que ces aspects ne rebutent pas, c'est malgré tout une très bonne BD.
Héros de guerre - Albert Roche
Quand on découvre cette BD sans en savoir davantage, on se dit que c'est le récit fantasmé d'un quasi super-héros à la française, un petit gars ultra-motivé, dévoué et courageux qui n'hésite pas un instant à plonger sous les balles pour sauver un blessé, voire même à retourner complètement la situation quand il est seul prisonnier dans le camp ennemi et qu'il se retrouve finalement à capturer toute la faction ennemie et à les ramener en tant que prisonniers dans les lignes françaises. Tout ce qui est raconté dans cet album de 64 pages parait trop gros pour être vrai et on se dit que le scénariste a imaginé là quelque chose de peu crédible. Sauf qu'Albert Séverin Roche a vraiment existé. Et, à moins qu'il s'agisse d'une part de propagande ou d'un récit enjolivé par les soldats et les années, ces nombreux exploits, il les a vraiment réalisés. Et le tout dans un contexte ironique où l'armée ne voulait pas de lui parce qu'il était trop chétif, et où il a même plus tard failli être fusillé par les français qui ont mal interprété les conséquences de son action probablement la plus héroïque avant qu'il ne soit sauvé au dernier moment. Vous ne le connaissiez pas ? Moi non plus, mais cet album m'a permis de le découvrir et d'avoir presque du mal à y croire tant ce qui est raconté tient de l'héroïsme à la limite de l'inconscience. Il est présenté en plongeant le lecteur au coeur de l'action, comme dans un récit d'aventure qui accentue cette impression de lire de la fiction et pas un documentaire. Le dessin de Stalner y est maîtrisé et efficace quoique j'y trouve son encrage un peu trop fin à mon goût. L'histoire quant à elle est tellement incroyable qu'elle a des goûts de propagande, d'autant qu'il est difficile dans la France d'hier et d'aujourd'hui de célébrer les actes d'un héros de guerre français sans y voir une possible part de nationalisme et de célébration de la guerre. Heureusement ce héros là n'est pas un tueur, et ses actions héroïques consistent davantage à sauver ses camarades et à capturer des soldats ennemis plutôt qu'à les massacrer. Si tout ce qui est raconté ici est vrai, c'est en tout cas la vraie définition d'un héros, et pas seulement dans le contexte de la guerre puisqu'il a continué ensuite sa vie en tant que pompier pour sauver d'autres vies.
Le Monde dans leurs yeux
Cinq histoires courtes pour représenter les conditions de la femme dans différents endroits du monde et comment elles peuvent se retrouver bridées voire réprimées par la société patriarcale. Arabie Saoudite, Maroc, Inde, Afghanistan et même Japon. L'autrice prend bien soin de ne pas mettre en scène des familles pauvres et rétrogrades mais montre bien des foyers plutôt aisés et modernes, dont les membres sont instruits et ouverts à l'international. Mais c'est pour appuyer le fait que même dans ces conditions, le poids de traditions séculaires va immanquablement finir par rabaisser la femme et créer une injustice flagrante. Cela peut prendre une forme très visible comme le droit à la polygamie pour les hommes ou l'interdiction de l'éducation pour les femmes, mais aussi des formes plus insidieuses comme le fait qu'une femme ait forcément besoin d'être mariée et au foyer pour être acceptée dans certaines sociétés ou qu'elle ne doit pas être trop instruite, trop grande ou gagner trop d'argent sans quoi les hommes la fuiront. Ces injustices sont flagrantes mais présentées ici avec subtilité, la condamnation étant évidente mais pas assenée par le récit qui justement montre que c'est davantage le poids d'une société ou de traditions qu'un désir de domination des hommes que cotoient ces femmes. Quant au graphisme, il est propre et agréable même si très classique, et même si on s'étonnera un peu de voir les femmes de pays si différents se ressembler tant dans la manière dont elles sont dessinés. C'est un bon album, peut-être un peu trop académique et posé sur la forme et dans le ton, mais il transmet des informations importantes sur la situation des femmes dans le monde moderne, même dans des pays qu'on aurait pu penser largement assez développés pour avoir dépassé ce stade.
La Neige était sale
Intéressante cette collection sur les romans 'durs' de Georges Simenon, un auteur dont je n'ai jamais lu, mais dont j'ai vu plusieurs adaptations de ses romans en films et j'ai un peu une idée comment ses récits non-Maigret peuvent être noir. Ici, c'est très noir vu que le personnage principal est une vraie ordure qui n'a aucune émotion lorsqu'il exécute froidement tous les crimes inimaginables et puis on va se rendre compte qu'il n'est pas aussi froid qu'il en a l'air. J'avoue que j'étais un peu perplexe face à ce personnage et je ne comprends pas toujours son attitude. Cela va sans doute être plus clair dans mon esprit si je relis l'album un jour. Le fait de ne pas totalement croire à ce anti-héros a fait en sorte que je ne suis jamais totalement rentré dans le récit. Il y a des bonnes scènes et le dessin est très bon, mais je n'ai pas été grandement captivé.