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Couverture de la série Le Jardin des glaces
Le Jardin des glaces

Une histoire qui se laisse lire sans problème, mais je reste quand même sur ma faim. L’album mélange plusieurs thématiques, et plusieurs histoires, qui sont de qualités inégales. Disons que j’ai bien apprécié tous les passages en Belgique, où le vieil homme au crépuscule de sa vie entretient et décrit son vaste jardin. Pratiquant tout ce qu’il est possible de faire pour défendre la biodiversité, on a là un hymne à la nature et à complicité simple entre l’homme et animaux, végétaux qui l’entourent. Tout ceci est accompagné d’un dessin réaliste et précis, plutôt agréable à l’œil. Bref, du Servais « classique ». Cette illustration et défense de la biodiversité se double d’un plaidoyer pour un autre défi contemporain et lié : Servais illustre une des conséquences du réchauffement climatique près des pôles, avec cette expédition qu’aurait mené le vieux héros quelques années auparavant – et qui s’est mal finie. Cette partie est moins convaincante et intéressante. D’abord parce que le dessin de Servais est plus réussi pour représenter des espaces lumineux et forestier, campagnards, et les sombres immensités glacières lui siéent moins. Ensuite parce que la vague intrigue policière ou romancée autour du jeune homme qui serait mort durant l’expédition polaire en accompagnant notre héros est peu captivante. Surtout qu’on devine loin en amont le cœur du problème. Note réelle 2,5/5.

09/11/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Soda - Hors-série
Soda - Hors-série

En 2014 sortait ce qui était alors le tome 13 de la série Soda. Il s'agissait du dernier scénarisé par Tome avant sa mort et du seul dessiné par Dan Verlinden. Il était très particulier car il se déroulait des années après l'époque de la série de base, intégrant dans son récit le 11 Septembre 2001, ainsi que la mort de deux personnages clés de la série ce qui brisait son consensus resté intact jusqu'alors. Sa fin tragique laissait le héros dans une situation terrible, mais les lecteurs aussi puisque c'était la dernière histoire de Tome et que l'album suivant, Pasteur Sanglant, scénarisé par Olivier Bocquet, faisait table rase du fameux tome 13 pour revenir au consensus initial de la série. Dupuis a désormais fait le choix de sortir ce fameux tome 13 de la série officielle Soda et d'en faire un diptyque à part en lui fournissant un second tome venant clore son histoire. Ce dernier a été scénarisé par Falzar et Zidrou sur la bases des notes écrites par Tome avant sa mort qui en décrivait les deux premiers tiers, laissant les deux nouveaux venus imaginer eux-mêmes la véritable fin de l'intrigue. Ceux-ci ont fait le choix de poursuivre dans l'esprit de cet album si particulier autour du thème du terrorisme, de l'obsession sécuritaire, des conséquences du 11 Septembre et de la rupture avec le consensus de Soda : il n'hésite donc pas à casser les éléments de la série tout en restant bien dans son esprit. Son décor est plus moderne que le New York années 80 de la série de base, et les dénonciations plus actuelles aussi. On retrouve avec plaisir le dessin de Dan Verlinden qui, s'il diffère un peu de celui de Gazzotti, s'en rapproche beaucoup, ainsi que du style de Janry, et il s'avère tout aussi qualitatif. Vraiment impeccable. Le cadre noir autour des planches accentue en outre le côté sombre et un peu désespéré de son histoire. L'intrigue du premier tome était bonne malgré son côté assez étonnant comparé aux Soda habituels. Sa fin dramatique surprenait mais on en a un aperçu nouveau dès le début du tome suivant qui rebat les cartes tout en poursuivant l'enquête sans rupture temporelle. Jusqu'à la planche 31 de ce second tome, on est dans du pur Soda dans l'esprit de Tome avec une intrigue sous tension, intense et prenante. Quand Zidrou et Falzar reprennent pour de bon la main sans l'aide des notes de Tome, la transition se fait douce et invisible, si l'on excepte peut-être une utilisation un peu trop sexy du personnage de Linda... ...jusqu'à la soudaine insertion d'un élément de pure science-fiction qui m'a fortement dérouté et déplu. J'ai trouvé qu'il tombait comme un cheveu sur la soupe, facilitant l'intrigue de manière inélégante et trop éloignée de l'esprit des aventures de Soda telles que j'ai appris à les aimer. Est-ce que les deux scénaristes n'ont pas su trouver comment terminer de manière plus réaliste l'intrigue de Tome ? Est-ce que quelque chose dans ses notes laissait penser à un tel élément ? Je ne sais pas et je reste un peu perplexe. J'ai beaucoup apprécié cet effort réalisé par les nouveaux scénaristes, avec l'aide des enfants de Tome, pour clore ce diptyque qui laissait la série Soda sur une drôle d'impression et d'inachevé à l'époque de la sortie de ce qui était son tome 13. Et j'aime beaucoup le dessin de Dan Verlinden. Mais j'ai été un pu déçu par la toute fin de cette histoire.

09/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Kaleïdos
Kaleïdos

Pour l’instant, je n’ai pu lire que le premier tome, j’essaierai de trouver le deuxième au plus vite pour éventuellement étoffer mon avis. Ce premier tome est un petit paradoxe pour moi. Je l’ai trouvé convenu narrativement et, en même temps, très imaginatif. Le monde qui nous est présenté est simple en apparence mais très créatif. L’idée d'avoir neuf races, chacune liée à une divinité et une couleur différente, est vraiment bonne. J’ai beaucoup aimé les designs des trois races que j’ai pu pour l’instant découvrir (les paltris, des humanoïdes à la peau bleue et avec quatre tentacules en guise de membre, m’ont particulièrement plu). Vraiment, le monde de Kaleïdos semble très coloré et imaginatif, ça fait plaisir. Et en même temps, le récit (tout du moins dans de premier tome) n’était pas vraiment original. Un grand bouleversement dans l’ordre établi, une jolie princesse rencontrée au hasard et secourue, un groupe de héros décidant de faire route ensemble après s’être rencontré (là encore) par hasard, … Tout ceci est très familier et ne chamboule pas vraiment les habitudes de ce genre de récit. A voir à l’avenir si le scénario s’étoffe, car l’idée de base est pleine de promesse. J’ai d’ailleurs de grands espoirs sur un éventuel questionnement sur le libre arbitre, quelques dialogues m’ont laissé penser qu’il s’agira du sujet de cette histoire. Le style du dessin n’a pas non plus chamboulé mes habitudes mais il restait très beau. Les designs, en revanche, m’ont beaucoup plus intéressée. Les personnages ont des apparences bien définies, des vêtements marquant bien leurs différentes cultures, leurs anatomies sont très créatives et leurs visages sont expressifs. La créativité autour de la faune et de la flore de ce monde est, là aussi, très imaginative et très belle à voir. Les nuages donnant presque un aspect sous-marin à l’atmosphère, les arbes aux gigantesques troncs, les espèces de dragon-mouches utilisés comme montures, les créatures insectoïdes attaquant nos héros, … Même si le dessin est simple, les designs ne le sont pas et c’est du bonbon pour les yeux. En somme, une série jeunesse très prometteuse. Hâte de lire la suite.

09/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Mains d'Eniripsa
Les Mains d'Eniripsa

L’histoire est trop simple, trop linéaire. L’idée des divinités jouant littéralement avec la vie des mortels pour leur bons plaisirs et leurs petits caprices, c’est une bonne idée de base. Mais si on se concentre davantage sur deux personnes ne faisant qu’avancer et subir les coups du sort, sans grands évènements ou anecdotes de voyages, ça fait un peu court. Le récit aurait à la limite mérité d’être étoffé en vrai récit de voyage avec plus d’embuches. L'œuvre souffre aussi du fait de ne pas vraiment être une porte d'entrée à l'univers de Dofus. Pour les personnes déjà familières, l'œuvre n'est plus vraiment d'actualité (l'univers a extrêmement changé depuis, il n'y a qu'à voir la représentation de Rushu pour le constater) mais elle reste intéressante pour se replonger dans les souvenir de la vieille époque de Dofus. Je ne saurais pas vraiment dire si je trouve les dessins de Dewaele beaux à proprement parler, en tout cas ils me rappellent mes lectures des premiers Dofus Mag, où l'on pouvait souvent retrouver ses illustrations. L'artbook présent dans la deuxième moitié de l'album est très intéressant et je conseillerais sans doute l'achat à des fans de l'univers, ne serait-ce que pour profiter de tous ces dessins. Je trouve d'ailleurs très amusant que l'on nous présente le design et la biographie d'un personnage qui, vraisemblablement, aurait dû apparaître dans la série animée Wakfu mais a probablement été supprimé par la suite. Ce genre de petit aperçu des coulisses d'un projet est toujours intéressant je trouve. Bref : un récit assez oubliable mais avec une bonne prémisse en première moitié, suivi par un artbook qui ravira sans doute les fans et nostalgiques de Dofus. (Note réelle 2,5)

07/11/2024 (MAJ le 09/11/2024) (modifier)
Couverture de la série Helpie
Helpie

Le retour de moi qui défend des séries mal-aimées….PAUVRE HELPIE ! Série défoncée de partout, avec que du négatif et des avis n’appréciant guère la qualité de l’unique tome du coup, car bien qu’une suite fut prévue, elle n’a jamais vu le jour. Alors oui, ça s’adresse surtout à des adolescentes (pas trop jeunes car certains gags ont un langage assez cru), certains gags ont plutôt mal vieilli, d’autres par contre sont plutôt amusants et critiquent certains aspects de société, encore d’actualité. D’autres font moins mouche par contre, et finalement notre protagoniste est parfois agaçante, tout comme un de ses amis. Le graphisme, bah personnellement l’aspect « mal-fait » et « amateur », me plaît, c’est bête à dire mais ça donne un charme, et le personnage principal a un design sympathique ! Pas une série incroyable objectivement, mais un plaisir coupable.

09/11/2024 (MAJ le 09/11/2024) (modifier)
Couverture de la série Grrreeny
Grrreeny

J’adore Kid Paddle, elle fait partie de mes séries de BD préférées ! Grrreeny a été conçu par le même auteur. Il est d’abord apparu dans un p’tit carnet expliquant de manière humoristique et non barbante l’écologie, puis dans une série entière d’albums. Cette série fut boudée j’ai l’impression, déjà que un avis autre que le mien ici, et en plus négatif. Aussi, j’ai l’impression que la série ne sera jamais continuée par Midam… Personnellement, même si ya un ton moralisateur et parfois didactique, je trouve que l’humour fonctionne assez bien avec de l’humour noir par moment qui m’a fait sourire ! Graphiquement j’aime Midam donc cette série me plaît ! Je défend souvent des BD mal aimés comme Minecraft, Le Zappeurs etc, celle là ne fait pas exception!

09/11/2024 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série L'Intranquille monsieur Pessoa
L'Intranquille monsieur Pessoa

Si j'aime beaucoup, voire énormément le dessin de Nicolas Barral, je reste sur ma fin (faim) quant aux scénarios. Cela avait déjà été le cas pour Sur un air de fado, et bien rebelote en ce qui concerne L'intranquille Monsieur Pessoa. Le dessin donc, très beau, soigné, une belle ligne claire rehaussée d'aplats de couleurs choisis avec soin, me plait tout particulièrement. Il figure même dans mon panthéon graphique, c'est dire ! Alors je me dis que la déception est à la hauteur de ce petit culte que je voue au trait de l'auteur. Donc très partial. Sur un air de fado m'avait égaré, et j'avais peine à voir le fil conducteur. Ici, les choses sont plus claires : le lecteur suit un pigiste chargé de rédiger la chronique nécrologique de Fernando Pessoa qui, soit dit en passant, n'est pas encore décédé mais est en instance de passer l'arme à gauche. Déjà, j'aime beaucoup Pessoa. Je n'ai guère lu que quelques poèmes et surtout son fabuleux Banquier anarchiste qui reste pour moi un grand souvenir de lecture. L'auteur portugais s'est évertué à multiplier les pseudonymes afin sans doute de rendre compte au plus juste des nombreuses facettes de sa personnalité, et au-delà sans doute, de celle de tout un chacun. Il y a là un sujet en or massif me semble-t-il pour développer une palette de thématique variée. Seulement, j'ai le sentiment que Barral n'explore pas assez le fond de la jungle humaine. Il propose certes une chouette histoire qui reste tout à fait plaisante à lire, mais il en reste là, presque. Bien sûr, il y a cette histoire de malle contenant l'amoncellement de manuscrits écrit de sa main mais signés par l'un ou l'autre de ses avatars littéraires, mais c'est tout. Un peu simple et facile à mon goût. C'est donc clairement la déception qui m'habite au lendemain de ma lecture. Elle est relative car L'Intranquille Monsieur Pessoa, en toute honnêteté, demeure un très bon titre. J'en attendais bien plus. PS : le jeune pigiste ressemble à s'y méprendre à Adrien Brody.

09/11/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Incognito (Brubaker)
Incognito (Brubaker)

Une autre série du duo Brubaker-Phillips que j'ai trouvé sympathique à lire sans plus. Les auteurs mélangent le genre polar et super-héros. En effet, l'ancien criminel qui essaie de se réinsérer dans la société et qui voit son passé resurgir et ses anciens associés débarquer dans sa vie après qu'il ait fait le con, cela semble être le postulat de départ de plein de polars, mais l'originalité est que le criminel est un super-méchant avec des pouvoirs. Brubaker utilise bien les possibilités de ce qui peut arriver à un super-méchant qui veut se réinsérer dans la société et il y a des bonnes surprises dans le scénario. Incognito souffre bien sûr de la comparaison avec 'Sleeper' des mêmes auteurs, mais cela ne m'a pas trop dérangé. En revanche, si j'ai bien aimé le premier tome, le deuxième m'a moins plu, même s'il contient des bons moments. Ce qui n'aide pas est qu'on dirait qu'on s'arrête au milieu du récit et qu'il va y avoir une suite qui ne va jamais arriver, vu que les auteurs ont arrêté les frais après deux mini-séries.

08/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Vu de dos
Vu de dos

On a là un recueil de dessins de presse relativement classique dans sa forme. Découpé en chapitres chronologiques (« les années Giscard », puis Mitterrand 1 et 2, puis Chirac, enfin Sarkozy – le recueil date de 2010), il donne à voir l’actualité de l’époque, vue par Cardon lorsqu’il officiait au Canard enchaîné. Cardon est un auteur que j’aime beaucoup (je m’étonne encore du peu d’avis sur ses livres enregistrés sur le site). Même s’il n’y a pas ici la force poétique de Cathédrale ou La Véridique Histoire des Compteurs à Air (tous deux d’une toute autre ambition), j’ai bien aimé la lecture de ce « Vu de dos ». Comme tous les recueils du genre, il pâtit du temps qui passe et de l’éloignement des faits et personnalités évoqués. Clairement certaines références (les diamants de Bocassa), certaines personnalités politiques (Edith Cresson) ne parleront qu’aux plus anciens ayant connu ces années 1970/1980. Mais je trouve que Cardon s’en sort ici mieux que d’autres. Justement grâce à cette poésie, que j’ai trouvée moins présente qu’ailleurs chez lui, mais qui est quand même présente dans plusieurs dessins, ce qui leur donne quelque chose d’intemporel. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Cardon est une personne – et un auteur – engagé. Plutôt très à gauche. On ne s’étonnera donc pas de la tonalité de ces dessins. En particulier lorsque la gauche mitterrandienne s’écarte de certaines promesses pour effectuer un virage libéral. Le trait de Cardon est agréable (inégal ici, il use moins de ses hachures habituelles). Et le ton est somme toute modéré. Il était plus caustique chez Pauvert ou Siné massacre que dans le Canard enchaîné. Mais ça reste quand même quelque chose d’incisif. Note réelle 3,5/5.

08/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Indigo Blue
Indigo Blue

Je découvre cette auteure avec cet album, qui s’est révélé plutôt plaisant à lire. Il n’y a pas ici les expressions surjouées qui souvent me déplaisent sur les visages des protagonistes. Disons même que c’est l’inverse, le dessin est assez minimaliste, et les visages sont peu fouillés, parfois figés (avec des formes donnant l’impression d’avoir été tracées au compas, presque trop « géométriques »). D'ailleurs Tamaki, dont l’héroïne tombe amoureuse ressemble avec son visage un peu figé, de face, à la Kim des séries de Léo. L’histoire tourne autour d’une jeune femme, écrivaine, Rutsu, qui est plus ou moins en couple avec son éditeur, mais qui, après une brève rencontre avec une jeune femme, Tamaki, va rapidement comprendre qu’elle est lesbienne. Tout en ne voulant pas forcément rompre avec son amoureux (qui la demande en mariage). Dis comme ça, ça fait mauvais marivaudage, mais en fait la narration est aussi légère que le dessin, plutôt fine et subtile, et ne tombe pas dans des bassines d’eau de rose. Il y aussi une certaine mise en abime, puisque Rutsu est un train d’écrire un roman, pas mal inspiré de sa vie, dans une sorte d’autofiction où l’héroïne s’interroge sur sa sexualité, l’homosexualité, etc. L’album est vite lu, car il y a finalement peu de texte. Mais c’est une lecture agréable, qui aborde de façon à la fois franche et pudique des questions liées à la sexualité, aux préférences sexuelles. Le personnage de Rutsu n’est d’ailleurs pas exempt de noirceur : refusant de trancher pendant un certain temps (entre deux personnes, entre deux sortes de sexualités), elle fait souffrir ses deux amoureux – surtout l’homme en fait, avec parfois l’impression qu’elle poursuit leur relation pour continuer à alimenter en idée son roman aux relents autobiographiques.

08/11/2024 (modifier)