Ce manga est un isekai d'un type particulier. On y retrouve la trame classique d'un japonais qui se réincarne dans un monde de fantasy, mais celui-ci le fait sous la forme d'un distributeur automatique de boissons et de nourriture. Ce n'est pas pour lui déplaire puisqu'il était passionné de ces machines dans sa vie précédente. Et sa nouvelle incarnation ne lui permet certes pas de bouger ni de dire autre chose que des phrases préenregistrées mais il est capable d'adapter son offre de marchandises aux besoins de son entourage et il peut aussi exceptionnellement bénéficier de pouvoirs magiques comme notamment une barrière de protection lui permettant de venir en aide à ses amis. Il se liera d'amitié avec une jeune guerrière dotée d'une force suffisante pour le porter sur son dos et grâce à un choix judicieux de boissons et de nourriture japonaise en conserve, il va devenir la coqueluche des habitants de ce monde et aussi un fidèle allié contre les monstres qu'ils combattent.
Tous les fanatiques de distributeurs automatiques seront ravis de pouvoir enfin lire ce manga ! Sont-ils nombreux ?... J'en doute...
Toujours est-il que l'idée loufoque à la base de l'intrigue de cette série a de quoi attirer et faire sourire. Et c'est bien ce qui m'a poussé vers lui, tout en étant perplexe sur comment un tel concept allait pouvoir être exploité et s'il y avait vraiment matière à trouver suffisamment d'idées pour en faire une grande histoire.
Et pour le moment, je reste sur ma perplexité...
Pour ce qui est du début de cette histoire (qui n'en est qu'à 2 tomes au Japon), on a droit à un manga bien dessiné, à la narration claire et qui n'est pas désagréable malgré quelques petits passages mous. Mais on reste quand même dubitatif quant à la manière dont il va pouvoir se développer.
Ce sujet des distributeurs automatiques parait très nippo-centré. On parle en effet d'un distributeur typiquement japonais, délivrant des soupes de maïs et autres oden, ainsi que différents types de thé au lait ou au citron : pas tellement la culture occidentale. Et de voir des personnages d'heroic-fantasy se délecter de toutes ces denrées si typiques dès la première fois qu'il les goûte, cela laisse un peu dubitatif.
Les possibilités de développement de l'histoire autour d'un personnage de distributeur paraissent aussi très limitées. D'emblée le scénariste joue la carte de la facilité en lui octroyant un pouvoir magique idéal pour les circonstances du moment, et on sent bien qu'il va faire de même plus tard dès qu'il voudra aider son histoire et sortir ses personnages de passages difficiles. Et du coup, on ne voit pas trop ce que le fait d'intégrer un distributeur dans son scénario va vraiment apporter, si ce n'est juste une source de nourriture réconfortante. Si c'est pour résoudre les vraies difficultés avec de la magie, alors ça aurait pu aussi bien être un caillou pensant ou n'importe quel autre objet.
Et à côté de ça, aussi loufoque que soit l'idée de base, il n'y a pas vraiment d'humour ou alors trop discret, donc on ne peut pas vraiment lire ça pour la rigolade.
Donc oui, ça se laisse lire, c'est bien fait, mais j'attends de voir la suite pour me forger une opinion plus définitive.
Note : 2,5/5
Une série de deux tomes sympathique à lire à défaut d'être mémorable.
On suit un étudiant à l'université qui étudie les légendes urbaines et il recherche surtout des informations sur le Kiokuya, un monstre qui dévore les souvenirs que les gens veulent volontairement oublier. Il est obsédé par ce monstre car il pense l'avoir aperçu un jour lorsqu'il était gamin.
Le scénario se laisse lire et il y a des bons moments, dont les révélations finales qui montrent que le scénariste est du genre malin. On a aussi droit à des réflexions intéressantes sur le fait si c'est bien ou non pour les humains de se débarrasser des mauvais souvenirs, ou s'ils doivent passer leur vie avec tout ce qu'ils ont vécu dans la tête, même les pires moments.
Mais bon le scénario en lui même manque d'un petit quelque chose pour être vraiment captivant. Il faut dire que les personnages sont un peu quelconques, et l'amie d'enfance du héros devient agaçante à force d'agir comme une gamine de 5 ans.
Une histoire assez banale au départ, qui vire assez rapidement en une sorte de conte. Presque classique et tout public, jusqu’au deuxième chapitre, qui voit l’humour s’inviter dans les dialogues, et surtout la noirceur de l’intrigue et la violence. On est loin ici des happy end des contes version Disney !
La narration est fluide et agréable, il n’y a pas beaucoup de texte, la lecture est globalement plaisante.
Le dessin est moderne, avec un travail en aquarelle, et une colorisation qui donne un rendu un peu « vieillot ». Belle maquette de Dupuis, pour cet album pour lequel je n’avais pas beaucoup d’appétence au départ, mais que j’ai finalement apprécié.
Une jolie chronique d'une Vietnamienne pendant la guerre qui ravagea le pays. Et l'histoire de sa vie est finalement étonnant, bien loin des images qu'on aurait de ce conflit !
Il faut dire que l'histoire est centrée avant-tout sur une relation de deux femmes, mère et fille, avec en toile de fond les questions de leur jeunesse et le rapport avec sa famille. La mère a vécue la guerre, sa jeunesse s'est envolée dans la fureur des combats et les idéaux révolutionnaires, la famille a été une souffrance ou une déception, tandis que la fille se pose des questions sur ses origines, doit refaire du lien familiale et comprendre les actions passées. C'est une double histoire qui est racontée, donc, avec deux femmes très bien campées.
Si vous espérez en apprendre sur la guerre du Vietnam, il faudrait mieux se tourner vers une autre lecture. La mère aura finalement assez peu pris part au conflit, se cantonnant aux camps dans la jungle. Cependant sa personnalité une fois adulte est surprenante, elle aussi. Et on comprend assez vite le choix de sa fille qui se demande comment renouer avec elle, tout en essayant de comprendre ce qui l'a fait devenir ainsi. En même temps, femme assez libre dans ses pensées, prise alors dans un état communiste avec lequel elle va parfois ne pas s'entendre, capable de repartir en France ... Non, c'est pas une personnalité ordinaire qui nous est présenté !
La BD a aussi des questionnements sur les deuxièmes générations, ces enfants d'immigrés qui se sentent parfois en décalage avec leur pays de naissance et celui qu'ils n'ont pas connus. L'autrice explique bien son parcours et je le trouve assez touchant. Reste juste le souci de prendre l'avion, si polluant ...
Niveau dessin, c'est assez plat avec la colorisation qui n'arrive pas à vraiment donner du relief à l'ensemble, mais c'est joli. On pourrait reprocher à la BD d'être trop lisse ou jolie dans son dessin (pour un récit se passant entre-autre au Vietnam en guerre) mais c'est assez réussi pour que rien ne retienne mon attention durant le récit. C'est la première BD de la dessinatrice, et je trouve que pour une première c'est déjà bien réussi.
Une jolie BD donc, avec plusieurs questionnements et une relation mère-fille que je ne trouve pas si souvent dans les récits. Que des femmes aux commandes, ça change et le regard apporté est assez neuf. J'ai bien aimé ma lecture, elle est agréable, peut-être pas impérissable mais recommandé quand même.
Alors que je suis loin d’être un inconditionnel de la série mère, j’ai poussé le vice avec ce préquel. Et bin j’ai trouvé ça pas trop mal.
On perd en force graphique mais les différents dessinateurs s’en sortent honnêtement. C’est surtout au niveau de l’histoire que j’ai plus « accroché », la trilogie n’est pas encore finie mais le scénariste utilise l’univers sans trop de passages wtf ?! Comprenez par là que je n’ai pas été trop largué au niveau de l’intrigue ou d’évènements (principal reproche que je fais à Druuna où rapidement je ne comprends plus ce que je lis, les interactions entre personnages etc). Je ne sais pas trop comment le formuler, disons que ça me semble plus terre à terre ou cartésien mais sans l’être.
Après je n’encourage pas la découverte de cette série, il faut aimer ce type d’univers glauque mâtiné de paires de fesses ou seins. Cependant la proposition/réalisation me paraît largement honnête pour les amateurs.
On ne compte plus le nombre d'oeuvres anecdotiques dans la carrière trop prolifique de Christophe Bec. On peut toutefois dire que Sarah tire tout juste son épingle du jeu. Sans être un chef-d'oeuvre, la trilogie surnage au-dessus de la moyenne grâce à quelques vrais atouts.
Tout d'abord, Bec sait indéniablement créer une atmosphère. Ici, l'univers sombre à la Stephen King fonctionne assez bien, et on est relativement pris après avoir dépassé une narration confuse dont la raison d'être s'explique peu à peu. L'auteur parvient à nous offrir un récit efficace, plutôt bien mis en scène par Stefano Raffaele, qui ne fait pas dans la lisseté excessive que j'avais moins aimé dans le futur Angel - Le Sanctuaire des hérétiques.
Il faut toutefois reconnaître une chose : si tous les éléments de l'intrigue de Bec fonctionnent (plus ou moins) entre eux, il n'y a rien de très original, et l'on pourrait légitimement s'impatienter devant cette histoire, qui, certes, mêle avec un certain talent des éléments plus ou moins influencés par des récits connus, mais ne réussit jamais à créer quelque chose de nouveau. Si j'étais méchant, je dirais que le scénario pourrait presque avoir été conçu par une IA que ça ne changerait pas grand-chose... mais ce serait un peu excessif.
Quoiqu'il en soit, sans doute du fait de sa profusion excessive de nouvelles oeuvres, je trouve que Bec a souvent du mal à sortir pleinement des sentiers battus, et Sarah l'illustre une fois de plus.
Rien de honteux, donc, mais dans quelques mois, j'aurais probablement oublié que je l'ai lu.
Bien belle surprise que voici !
Blutch nous propose un Lucky Luke parodique tout à fait sympathique. L'essentiel réside dans les dialogues : la distance à l'égard du genre western, la bêtise des protagonistes, le second degré des personnages, chevaux compris.
L'histoire est certes habilement construite, mais la dramaturgie de l'intrigue voit fatalement sa puissance se réduire, à mesure que la farce s'épanouit dans les dialogues. De même, si le style graphique de Blutch, notamment sa palette de couleurs, se présente tel un respectueux hommage au chaleureux trait de Morris, l'ensemble manque de liant, de rondeur.
Une réussite admirable dans sa manière de rendre hommage tout en parodiant, de citer tout en renouvelant. Mais, les illustrations et, d'une certaine manière, l'excès de bons mots, finissent par nuire au projet global : l'humour a pris le pas sur l'aventure.
Voilà un album original, sorte de documentaire, saupoudré d'une enquête policière et accompagné d'une chronique sociale historique. Ce petit mélange prend place au début du XXe siècle. Il traite d'un fait divers de l'époque, le meurtre sordide d'une fillette de 11 ans. Les faits sont rapportés au jour le jour par le point de vue de la presse. En effet, le personnage principal, Valentin, est reporter pour un journal parisien et son patron le charge de couvrir l'affaire.
On va le suivre au fil de ses investigations, on va le voir aller à la pêche aux infos pour écrire son article du lendemain. Evidemment il est en quête du scoop, de l'info que seul son journal publiera. Mais il est loin d'être seul, et il va falloir composer avec les collègues et échanger quelques bouts d'infos pour en obtenir d'autres. Généralement c'est en taiilant le bout de gras au bistrot du coin avec ses confrères que les infos circulent le mieux. On ne suit pas tellement une enquête policière, mais on a droit à une plongée dans l'univers du journalisme il a 120 ans. C'est interessant et intelligemment raconté : on suit les évolutions de l'enquête avec intérêt, au fil des infos glanées par la presse. Les dialogues sont bien écrits et certaines formules sont très bien trouvées : il y a quelques bonnes répliques amusantes.
La dimension policière se révèle surtout être un prétexte pour introduire le sujet principal qui est une chronique sociale, historique et politique de cette époque. Un temps où les journaux influençaient grandement l'opinion publique. Tout ça prend place dans un climat social pas simple, entre insécurité, grèves et débat sur l'abolition de la peine de mort. Interessant, car le thème est plutôt original. Mais il y a quelques petites longueurs dans la seconde partie et le coté amusant des investigations du début disparait alors.
Curieuse de découvrir les conditions de sa naissance en Grèce que sa mère lui a toujours cachées, l'autrice devenue adulte va finir par l'interroger, ainsi que son père séparée d'elle depuis longtemps, et un autre témoin de l'époque. À force de recoupes d'informations, elle va découvrir qu'au début des années 70 ses parents ont réalisé un de ces voyages vers l'Asie centrale à la mode chez nombre de jeunes hippies de l'époque. Partis de la région lyonnaise, ils ont traversé l'Europe en 4L, puis la Turquie et l'Iran jusqu'en Afghanistan où l'un de leurs amis leur a permis de visiter les lieux et de beaucoup fumer. Et c'est sur le chemin du retour que les choses se sont compliquées jusqu'à ce que finalement l'autrice naisse dans une prison grecque.
Le récit prend la forme du rapport d'un témoignage, avec les quelques flous et invraisemblances que les mauvais souvenirs peuvent entrainer. Il en découle une narration assez fraiche, vivante et plutôt agréable. Il en est de même du dessin, un noir et blanc au trait souple rappelant le style de Craig Thompson (Blankets) agrémenté de quelques couleurs et quelques photos de famille par-ci par-là.
Avec cet album, c'est l'occasion de découvrir l'état d'esprit des jeunes européens de l'époque, imbibés d'esprit hippie, de flower power et de pas mal de drogue. C'est avant tout leur insouciance qui ressort, comme on les voit traverser des pays devenus interdits ou dangereux depuis, et s'y balader comme des abeilles venus butiner dans un champ. Certes ils traversent pas mal de galères et quelques engueulades, et leurs conditions de voyage sont souvent roots vus par des yeux d'occidentaux, mais rien n'est plus beau pour eux que de découvrir le monde. Et c'est bien cette insouciance et un certain mépris des lois qui vont les amener à faire une connerie qu'ils auraient parfaitement pu éviter et qui va marquer à vie la mère de l'autrice.
J'ai trouvé cette lecture intéressante sans être forcément très touchante. Elle donne l'impression de lire l'aventure intime des membres d'une famille, une aventure certes instructive pour le grand public mais avec un petit quelque chose de trop personnel pour ne pas sentir un léger côté voyeur. J'ai toutefois passé un bon moment et j'ai appris pas mal de choses sur l'esprit de ces jeunes européens un peu hippies de l'époque et sur leur voyage vers Katmandou (sans que ceux-ci n'aillent jusque là)... ainsi que sur les conditions de détention en Grèce dans les années 70.
Une autobiographie centrée sur la relation complexe entre Alison Bechdel et son père, avec une narration qui revient sur leur vie commune, marquée par des secrets et des non-dits. À travers le prisme de la littérature et de leurs parcours respectifs, l’album montre comment ces deux personnages ont tenté de se comprendre malgré la distance qui les séparait. Le récit est en grande partie introspectif, avec un rythme assez constant et lent, et une ambiance plutôt froide.
Le style graphique est sobre et figuratif, sans artifice. Les personnages sont souvent représentés avec une froideur qui renforce le malaise latent de l’histoire. Le ton général du récit est assez monotone, mais c’est maîtrisé de bout en bout. Les nombreuses références littéraires — moyen utilisé par les parents pour simuler un dialogue inexistant — sont omniprésentes et viennent accentuer la prise de conscience progressive d’Alison sur les anomalies de son enfance.
Le récit introspectif, ponctué de réflexions personnelles, peut décourager certains. C'est riche mais j'avoue avoir trouvé cela assez monotone et parfois un peu long, on a l'impression de s'enliser avec eux. C'est une réflexion complexe sur la famille, l’identité, et les secrets qui façonnent une vie. Le résultat est un album introspectif, vraiment honnête mais que j'ai trouvé quand même un peu long personnellement.
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Reborn as a vending machine
Ce manga est un isekai d'un type particulier. On y retrouve la trame classique d'un japonais qui se réincarne dans un monde de fantasy, mais celui-ci le fait sous la forme d'un distributeur automatique de boissons et de nourriture. Ce n'est pas pour lui déplaire puisqu'il était passionné de ces machines dans sa vie précédente. Et sa nouvelle incarnation ne lui permet certes pas de bouger ni de dire autre chose que des phrases préenregistrées mais il est capable d'adapter son offre de marchandises aux besoins de son entourage et il peut aussi exceptionnellement bénéficier de pouvoirs magiques comme notamment une barrière de protection lui permettant de venir en aide à ses amis. Il se liera d'amitié avec une jeune guerrière dotée d'une force suffisante pour le porter sur son dos et grâce à un choix judicieux de boissons et de nourriture japonaise en conserve, il va devenir la coqueluche des habitants de ce monde et aussi un fidèle allié contre les monstres qu'ils combattent. Tous les fanatiques de distributeurs automatiques seront ravis de pouvoir enfin lire ce manga ! Sont-ils nombreux ?... J'en doute... Toujours est-il que l'idée loufoque à la base de l'intrigue de cette série a de quoi attirer et faire sourire. Et c'est bien ce qui m'a poussé vers lui, tout en étant perplexe sur comment un tel concept allait pouvoir être exploité et s'il y avait vraiment matière à trouver suffisamment d'idées pour en faire une grande histoire. Et pour le moment, je reste sur ma perplexité... Pour ce qui est du début de cette histoire (qui n'en est qu'à 2 tomes au Japon), on a droit à un manga bien dessiné, à la narration claire et qui n'est pas désagréable malgré quelques petits passages mous. Mais on reste quand même dubitatif quant à la manière dont il va pouvoir se développer. Ce sujet des distributeurs automatiques parait très nippo-centré. On parle en effet d'un distributeur typiquement japonais, délivrant des soupes de maïs et autres oden, ainsi que différents types de thé au lait ou au citron : pas tellement la culture occidentale. Et de voir des personnages d'heroic-fantasy se délecter de toutes ces denrées si typiques dès la première fois qu'il les goûte, cela laisse un peu dubitatif. Les possibilités de développement de l'histoire autour d'un personnage de distributeur paraissent aussi très limitées. D'emblée le scénariste joue la carte de la facilité en lui octroyant un pouvoir magique idéal pour les circonstances du moment, et on sent bien qu'il va faire de même plus tard dès qu'il voudra aider son histoire et sortir ses personnages de passages difficiles. Et du coup, on ne voit pas trop ce que le fait d'intégrer un distributeur dans son scénario va vraiment apporter, si ce n'est juste une source de nourriture réconfortante. Si c'est pour résoudre les vraies difficultés avec de la magie, alors ça aurait pu aussi bien être un caillou pensant ou n'importe quel autre objet. Et à côté de ça, aussi loufoque que soit l'idée de base, il n'y a pas vraiment d'humour ou alors trop discret, donc on ne peut pas vraiment lire ça pour la rigolade. Donc oui, ça se laisse lire, c'est bien fait, mais j'attends de voir la suite pour me forger une opinion plus définitive. Note : 2,5/5
Le Dévoreur de souvenirs
Une série de deux tomes sympathique à lire à défaut d'être mémorable. On suit un étudiant à l'université qui étudie les légendes urbaines et il recherche surtout des informations sur le Kiokuya, un monstre qui dévore les souvenirs que les gens veulent volontairement oublier. Il est obsédé par ce monstre car il pense l'avoir aperçu un jour lorsqu'il était gamin. Le scénario se laisse lire et il y a des bons moments, dont les révélations finales qui montrent que le scénariste est du genre malin. On a aussi droit à des réflexions intéressantes sur le fait si c'est bien ou non pour les humains de se débarrasser des mauvais souvenirs, ou s'ils doivent passer leur vie avec tout ce qu'ils ont vécu dans la tête, même les pires moments. Mais bon le scénario en lui même manque d'un petit quelque chose pour être vraiment captivant. Il faut dire que les personnages sont un peu quelconques, et l'amie d'enfance du héros devient agaçante à force d'agir comme une gamine de 5 ans.
Terrible - L'Enfant, la jeune fille et la sorcière
Une histoire assez banale au départ, qui vire assez rapidement en une sorte de conte. Presque classique et tout public, jusqu’au deuxième chapitre, qui voit l’humour s’inviter dans les dialogues, et surtout la noirceur de l’intrigue et la violence. On est loin ici des happy end des contes version Disney ! La narration est fluide et agréable, il n’y a pas beaucoup de texte, la lecture est globalement plaisante. Le dessin est moderne, avec un travail en aquarelle, et une colorisation qui donne un rendu un peu « vieillot ». Belle maquette de Dupuis, pour cet album pour lequel je n’avais pas beaucoup d’appétence au départ, mais que j’ai finalement apprécié.
Sông
Une jolie chronique d'une Vietnamienne pendant la guerre qui ravagea le pays. Et l'histoire de sa vie est finalement étonnant, bien loin des images qu'on aurait de ce conflit ! Il faut dire que l'histoire est centrée avant-tout sur une relation de deux femmes, mère et fille, avec en toile de fond les questions de leur jeunesse et le rapport avec sa famille. La mère a vécue la guerre, sa jeunesse s'est envolée dans la fureur des combats et les idéaux révolutionnaires, la famille a été une souffrance ou une déception, tandis que la fille se pose des questions sur ses origines, doit refaire du lien familiale et comprendre les actions passées. C'est une double histoire qui est racontée, donc, avec deux femmes très bien campées. Si vous espérez en apprendre sur la guerre du Vietnam, il faudrait mieux se tourner vers une autre lecture. La mère aura finalement assez peu pris part au conflit, se cantonnant aux camps dans la jungle. Cependant sa personnalité une fois adulte est surprenante, elle aussi. Et on comprend assez vite le choix de sa fille qui se demande comment renouer avec elle, tout en essayant de comprendre ce qui l'a fait devenir ainsi. En même temps, femme assez libre dans ses pensées, prise alors dans un état communiste avec lequel elle va parfois ne pas s'entendre, capable de repartir en France ... Non, c'est pas une personnalité ordinaire qui nous est présenté ! La BD a aussi des questionnements sur les deuxièmes générations, ces enfants d'immigrés qui se sentent parfois en décalage avec leur pays de naissance et celui qu'ils n'ont pas connus. L'autrice explique bien son parcours et je le trouve assez touchant. Reste juste le souci de prendre l'avion, si polluant ... Niveau dessin, c'est assez plat avec la colorisation qui n'arrive pas à vraiment donner du relief à l'ensemble, mais c'est joli. On pourrait reprocher à la BD d'être trop lisse ou jolie dans son dessin (pour un récit se passant entre-autre au Vietnam en guerre) mais c'est assez réussi pour que rien ne retienne mon attention durant le récit. C'est la première BD de la dessinatrice, et je trouve que pour une première c'est déjà bien réussi. Une jolie BD donc, avec plusieurs questionnements et une relation mère-fille que je ne trouve pas si souvent dans les récits. Que des femmes aux commandes, ça change et le regard apporté est assez neuf. J'ai bien aimé ma lecture, elle est agréable, peut-être pas impérissable mais recommandé quand même.
Druuna - Au commencement
Alors que je suis loin d’être un inconditionnel de la série mère, j’ai poussé le vice avec ce préquel. Et bin j’ai trouvé ça pas trop mal. On perd en force graphique mais les différents dessinateurs s’en sortent honnêtement. C’est surtout au niveau de l’histoire que j’ai plus « accroché », la trilogie n’est pas encore finie mais le scénariste utilise l’univers sans trop de passages wtf ?! Comprenez par là que je n’ai pas été trop largué au niveau de l’intrigue ou d’évènements (principal reproche que je fais à Druuna où rapidement je ne comprends plus ce que je lis, les interactions entre personnages etc). Je ne sais pas trop comment le formuler, disons que ça me semble plus terre à terre ou cartésien mais sans l’être. Après je n’encourage pas la découverte de cette série, il faut aimer ce type d’univers glauque mâtiné de paires de fesses ou seins. Cependant la proposition/réalisation me paraît largement honnête pour les amateurs.
Sarah
On ne compte plus le nombre d'oeuvres anecdotiques dans la carrière trop prolifique de Christophe Bec. On peut toutefois dire que Sarah tire tout juste son épingle du jeu. Sans être un chef-d'oeuvre, la trilogie surnage au-dessus de la moyenne grâce à quelques vrais atouts. Tout d'abord, Bec sait indéniablement créer une atmosphère. Ici, l'univers sombre à la Stephen King fonctionne assez bien, et on est relativement pris après avoir dépassé une narration confuse dont la raison d'être s'explique peu à peu. L'auteur parvient à nous offrir un récit efficace, plutôt bien mis en scène par Stefano Raffaele, qui ne fait pas dans la lisseté excessive que j'avais moins aimé dans le futur Angel - Le Sanctuaire des hérétiques. Il faut toutefois reconnaître une chose : si tous les éléments de l'intrigue de Bec fonctionnent (plus ou moins) entre eux, il n'y a rien de très original, et l'on pourrait légitimement s'impatienter devant cette histoire, qui, certes, mêle avec un certain talent des éléments plus ou moins influencés par des récits connus, mais ne réussit jamais à créer quelque chose de nouveau. Si j'étais méchant, je dirais que le scénario pourrait presque avoir été conçu par une IA que ça ne changerait pas grand-chose... mais ce serait un peu excessif. Quoiqu'il en soit, sans doute du fait de sa profusion excessive de nouvelles oeuvres, je trouve que Bec a souvent du mal à sortir pleinement des sentiers battus, et Sarah l'illustre une fois de plus. Rien de honteux, donc, mais dans quelques mois, j'aurais probablement oublié que je l'ai lu.
Lucky Luke - Les Indomptés
Bien belle surprise que voici ! Blutch nous propose un Lucky Luke parodique tout à fait sympathique. L'essentiel réside dans les dialogues : la distance à l'égard du genre western, la bêtise des protagonistes, le second degré des personnages, chevaux compris. L'histoire est certes habilement construite, mais la dramaturgie de l'intrigue voit fatalement sa puissance se réduire, à mesure que la farce s'épanouit dans les dialogues. De même, si le style graphique de Blutch, notamment sa palette de couleurs, se présente tel un respectueux hommage au chaleureux trait de Morris, l'ensemble manque de liant, de rondeur. Une réussite admirable dans sa manière de rendre hommage tout en parodiant, de citer tout en renouvelant. Mais, les illustrations et, d'une certaine manière, l'excès de bons mots, finissent par nuire au projet global : l'humour a pris le pas sur l'aventure.
Les Crieurs du crime
Voilà un album original, sorte de documentaire, saupoudré d'une enquête policière et accompagné d'une chronique sociale historique. Ce petit mélange prend place au début du XXe siècle. Il traite d'un fait divers de l'époque, le meurtre sordide d'une fillette de 11 ans. Les faits sont rapportés au jour le jour par le point de vue de la presse. En effet, le personnage principal, Valentin, est reporter pour un journal parisien et son patron le charge de couvrir l'affaire. On va le suivre au fil de ses investigations, on va le voir aller à la pêche aux infos pour écrire son article du lendemain. Evidemment il est en quête du scoop, de l'info que seul son journal publiera. Mais il est loin d'être seul, et il va falloir composer avec les collègues et échanger quelques bouts d'infos pour en obtenir d'autres. Généralement c'est en taiilant le bout de gras au bistrot du coin avec ses confrères que les infos circulent le mieux. On ne suit pas tellement une enquête policière, mais on a droit à une plongée dans l'univers du journalisme il a 120 ans. C'est interessant et intelligemment raconté : on suit les évolutions de l'enquête avec intérêt, au fil des infos glanées par la presse. Les dialogues sont bien écrits et certaines formules sont très bien trouvées : il y a quelques bonnes répliques amusantes. La dimension policière se révèle surtout être un prétexte pour introduire le sujet principal qui est une chronique sociale, historique et politique de cette époque. Un temps où les journaux influençaient grandement l'opinion publique. Tout ça prend place dans un climat social pas simple, entre insécurité, grèves et débat sur l'abolition de la peine de mort. Interessant, car le thème est plutôt original. Mais il y a quelques petites longueurs dans la seconde partie et le coté amusant des investigations du début disparait alors.
Hippie Trail
Curieuse de découvrir les conditions de sa naissance en Grèce que sa mère lui a toujours cachées, l'autrice devenue adulte va finir par l'interroger, ainsi que son père séparée d'elle depuis longtemps, et un autre témoin de l'époque. À force de recoupes d'informations, elle va découvrir qu'au début des années 70 ses parents ont réalisé un de ces voyages vers l'Asie centrale à la mode chez nombre de jeunes hippies de l'époque. Partis de la région lyonnaise, ils ont traversé l'Europe en 4L, puis la Turquie et l'Iran jusqu'en Afghanistan où l'un de leurs amis leur a permis de visiter les lieux et de beaucoup fumer. Et c'est sur le chemin du retour que les choses se sont compliquées jusqu'à ce que finalement l'autrice naisse dans une prison grecque. Le récit prend la forme du rapport d'un témoignage, avec les quelques flous et invraisemblances que les mauvais souvenirs peuvent entrainer. Il en découle une narration assez fraiche, vivante et plutôt agréable. Il en est de même du dessin, un noir et blanc au trait souple rappelant le style de Craig Thompson (Blankets) agrémenté de quelques couleurs et quelques photos de famille par-ci par-là. Avec cet album, c'est l'occasion de découvrir l'état d'esprit des jeunes européens de l'époque, imbibés d'esprit hippie, de flower power et de pas mal de drogue. C'est avant tout leur insouciance qui ressort, comme on les voit traverser des pays devenus interdits ou dangereux depuis, et s'y balader comme des abeilles venus butiner dans un champ. Certes ils traversent pas mal de galères et quelques engueulades, et leurs conditions de voyage sont souvent roots vus par des yeux d'occidentaux, mais rien n'est plus beau pour eux que de découvrir le monde. Et c'est bien cette insouciance et un certain mépris des lois qui vont les amener à faire une connerie qu'ils auraient parfaitement pu éviter et qui va marquer à vie la mère de l'autrice. J'ai trouvé cette lecture intéressante sans être forcément très touchante. Elle donne l'impression de lire l'aventure intime des membres d'une famille, une aventure certes instructive pour le grand public mais avec un petit quelque chose de trop personnel pour ne pas sentir un léger côté voyeur. J'ai toutefois passé un bon moment et j'ai appris pas mal de choses sur l'esprit de ces jeunes européens un peu hippies de l'époque et sur leur voyage vers Katmandou (sans que ceux-ci n'aillent jusque là)... ainsi que sur les conditions de détention en Grèce dans les années 70.
Fun Home - Une tragicomédie familiale
Une autobiographie centrée sur la relation complexe entre Alison Bechdel et son père, avec une narration qui revient sur leur vie commune, marquée par des secrets et des non-dits. À travers le prisme de la littérature et de leurs parcours respectifs, l’album montre comment ces deux personnages ont tenté de se comprendre malgré la distance qui les séparait. Le récit est en grande partie introspectif, avec un rythme assez constant et lent, et une ambiance plutôt froide. Le style graphique est sobre et figuratif, sans artifice. Les personnages sont souvent représentés avec une froideur qui renforce le malaise latent de l’histoire. Le ton général du récit est assez monotone, mais c’est maîtrisé de bout en bout. Les nombreuses références littéraires — moyen utilisé par les parents pour simuler un dialogue inexistant — sont omniprésentes et viennent accentuer la prise de conscience progressive d’Alison sur les anomalies de son enfance. Le récit introspectif, ponctué de réflexions personnelles, peut décourager certains. C'est riche mais j'avoue avoir trouvé cela assez monotone et parfois un peu long, on a l'impression de s'enliser avec eux. C'est une réflexion complexe sur la famille, l’identité, et les secrets qui façonnent une vie. Le résultat est un album introspectif, vraiment honnête mais que j'ai trouvé quand même un peu long personnellement.