Les derniers avis (46821 avis)

Couverture de la série Tohu-Bohu
Tohu-Bohu

Un manga que j’ai emprunté au hasard, au vu de la couverture, et après un feuilletage rapide. Ma curiosité avait été titillée. Et je dois dire que, même si l’ensemble d’histoires courtes compilées ici est inégal, j’ai globalement apprécié cet album, d’un auteur que je ne connaissais pas du tout. Le dessin est très simple, ce qui n’empêche pas certaines planches d’être pas mal remplies. Un trait fin, avec des personnages essentiellement enfantins, dans des univers pas toujours réalistes, loin de là ! Un dessin très agréable. Les histoires sont le plus souvent très courtes, parfois muettes (l’une de mes préférées, « Cycling life », est d’ailleurs entièrement muette). L’ensemble est assez inclassable. Il y a certes du fantastique, mais ce qui prédomine dans beaucoup d’histoires – et ce qui m’a le plus séduit en fait – c’est un petit côté vieillot, désuet, une bonne dose de poésie, avec quelques touches de surréalisme. Pas l’album du siècle, mais une découverte intéressante, une œuvre originale en tout cas.

10/01/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Des-Agréments d'un Voyage d'Agrément
Des-Agréments d'un Voyage d'Agrément

Ma première BD du XIXe siècle, elle date de 1851. Et c'est une œuvre du grand Gustave Doré. César et Vespasie Plumet, un couple grassouillet de bourgeois fraîchement retraités de la passementerie, décident (enfin, surtout César) de profiter de leurs économies et de partir en Suisse pour goûter la vie à la montagne. On a droit à une satire, la bourgeoisie, les vacances (ici alpine) et un certain romantisme vont en prendre pour leur grade. On va suivre les mésaventures de ce couple (surtout César), c'est souvent drôle (mais pas au point de rire) et ça sonne juste. J'ai particulièrement aimé une scène qui revient régulièrement, lorsque le couple se retrouve au lit en discutant de la passementerie Gênevoise. Il y a aussi de l'autodérision lorsque Gustave Doré se met lui-même en scène dans une des aventures de César. Par contre, je suis moins enthousiaste pour certaines saynètes. Aucun phylactère, juste du texte sous chaque dessin où une voix off nous narre ce qui s'y passe tout en nous donnant les états d'âme des personnages. Un procédé qui fonctionne bien malgré la petite taille du texte (il faut une bonne vue). Une BD témoignage de son temps qui reste toujours d'actualité. Dans un beau format à l'italienne, Gustave Doré nous délecte de son superbe crayonné. Il croque avec malice les pérégrinations du couple Plumet. Chaque dessin est un petit tableau où précision, détails et virtuosité sont de mise pour caricaturer une époque. Mais la mise en page qui n'est pas toujours facile à suivre. Un album patrimonial.

10/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Brüssli
Brüssli

A quel point l'affection que l'on ressent pour des graphismes doit-elle jouer dans notre appréciation d'une œuvre ? C'est la question que je me suis posée durant (et après) ma lecture de "Brüssli". Je trouve les dessins d'Etienne Jung très charmants, les designs qu'il donne aux personnages me les rend très rapidement attachants, et j'ai beaucoup apprécié les décors et l'ambiance qu'il créait avec eux (particulièrement les décors montagneux et enneigés des deux premiers albums). Cependant, malgré toute l'affection que je ressens pour les graphismes de cette série, je dois avouer que j'en ressors un chouïa déçue (ça va finir par devenir un running-gag dans mes avis cette histoire de déception). L'œuvre est très sympathique, si ce n'est un peu simple (bien que cela ne me dérange pas outre mesure), mais je dois avouer que le troisième album a légèrement entaché mon avis sur la fin. Oh, rien de très grave, le début m'a même autant charmé que le reste de la série, avec ce décors de grande ville de la fin du XIXème siècle et ses personnages toujours attachants (je pense notamment au trio de nonnes assez amusant). Mais voilà, il n'empêche que ce troisième album m'a paru un peu trop détaché des deux premiers. Exit les antagonistes du début, place à de tous nouveaux. Je me doute qu'avec la fin du deuxième album il aurait été difficile de faire revenir Elzébeth, mais on aurait pu éventuellement faire jouer un rôle aux loups ou à Aloyse, parce que j'ai vraiment eu l'impression de lire le début d'un nouveau cycle plutôt que la conclusion de ce qui a été fait avant. Sans doute personnel comme ressenti. Et la fin m'a paru un peu trop mièvre et expédiée. Je pense qu'étoffer davantage les parents de Brüssli ou introduire plus tôt les démons aurait rendu le tout plus fluide. En tout cas, je garde quand-même un bon ressenti de ma lecture. Et même si les deux premiers tomes ne sont pas parfaits (je pense notamment au changement de personnalité d'Aldo, qui menaçait de tuer Margot dans une case au début et qui finit par être dépeint comme quelqu'un de très gentil), et bien j'ai bien apprécié ma lecture. S'il n'y avait pas eu les quelques défauts du troisième album mentionnés plus haut, tout ça aurait pu mériter un beau 3,5 selon moi. Simple mais très agréable. Mention spéciale à l'adorable Dorette, parfaite dans le rôle de la gentille un peu (beaucoup) simplette. Que voulez-vous, j'ai un faible pour les personnage un brin fêlés mais incapables de faire du mal à une puce (du moins volontairement).

10/01/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série L'Abomination de Dunwich
L'Abomination de Dunwich

Je suis sorti un peu déçu de la lecture de cette ènime adaptation d'une nouvelle de Lovecraft par Tanabe. L'Abomination de Dunwich est une de mes nouvelles de Lovecraft préféré avec ''Le Cauchemar d'Innsmouth'' dont Tanabe en avait fait une bonne adaptation et je pensais que ça serait encore une fois le cas. J'ai eu un peu peur lorsque j'ai vu que c'était une série en 3 tomes. Je trouve déjà que les adaptations en deux tomes des histoires de Lovecraft par Tanabe contiennent souvent des longueurs, qu'est-ce que ça sera avec 3 tomes ? Ben la réponse est simple: des longueurs et encore des longueurs. Mon intérêt pour un récit que j'aime bien a baissé au fil des tomes, le premier tome est passionnant, le deuxième m'a captivé jusque vers le milieu où je commençais à trouver que cela trainait un peu et le troisième tome m'a un peu ennuyé. Je comprends que d'autres lecteurs vont trouver que le rythme lent va très bien pour bien installer le sentiment horreur chez le lecteur, mais personnellement je pense qu'on aurait pu facilement condensé l'histoire en deux tomes sans aucun problème

09/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Indésirables
Les Indésirables

Immédiatement après l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, des milliers d’habitants des Etats-Unis aux origines japonaises ont été – au mépris des règles démocratique et d’une certaine vision de l’humanité – déportés et incarcérés dans des camps aux Etats-Unis. Ça n’est pas le seul ni le premier comics à traiter de ce sujet. Ça n’est clairement pas le meilleur à le faire. Si le sujet est intéressant et scandaleux, je suis ressorti très moyennement satisfait de ma lecture. D’abord à cause du dessin. Il est très lisible, certes. Mais pas de tout à mon coup. D’une part la colorisation au rouleau gomme toute nuance, est très froide et pas du tout à mon goût. Le dessin lui-même manque de détails (pour les personnages et les décors – quasi escamotés). Il n’est pas non plus exempt de défauts. Quant à l’intrigue, je n’ai pas été convaincu par le procédé utilisé. L’auteure – par un subterfuge bizarre – se trouve « déplacée » dans le temps, pour se trouver déportée en même temps et au même endroit que ses grands-parents, avec ses connaissances du futur. Ça donne quelque chose de bancal je trouve. J’aurais préféré soit un roman graphique s’inspirant des faits, soit un témoignage documentaire se passant de ce truc scénaristique qui n’apporte rien d’intéressant. Sinon, cela reprend les grandes lignes de la vie dans ces camps, avec des informations intéressantes concernant les différentes catégories (selon qu’on était immigré de première ou de deuxième ou troisième génération). Mais ça le fait sans m’avoir captivé, le ton, les dialogues manquent sans doute de coffre. Et le lien entre l’auteure – qui avait perdu les souvenirs de ses racines – et ses grands-parents déportés est un peu distendu. Si les apparitions de Trump avec ses diatribes anti-immigrés peuvent faire sens et rappeler de douloureux souvenirs, c’est assez mal lié ici, mal exploité, je ne sais pas. Bref, un sujet douloureux, mais qui ici ne m’a pas captivé. Je dois dire que le dessin à lui seul m’a d’emblée mis sur le reculoir. Note réelle 2,5/5.

09/01/2025 (modifier)
Couverture de la série La Dernière Rose de l'été
La Dernière Rose de l'été

J’ai à peu près les mêmes ressentis au sortir de cette lecture que pour l’album précédent de Lucas Harari. Un ressenti globalement positif, mais une petite frustration, l’impression que ça pouvait être encore meilleur. Disons qu’ici ça me laisse davantage sur ma faim. Parmi les constantes, il y a bien évidemment l’aspect graphique (là encore très bien mis en valeur par le beau travail éditorial de Sarbacane – très grand format, papier épais, mise en page aérée). Une ligne claire presque stylisée. Avec là encore une prédilection pour les villas d’architecte, des décors assez froids. Tout ceci participe de l’ambiance ambiguë développée, froide et instillant un certain malaise. C’est d’ailleurs cette ambiance que j’ai trouvée la plus réussie. Plus que l’intrigue elle-même, finalement un peu décevante, en grande partie à cause d’une fin un peu bizarre. Pour le reste, il y a du Hitchcock dans la façon de construire l’intrigue, les rapports entre les personnages, dans la façon de créer une tension mystérieuse. N’était la fin (l’impression d’un soufflé qui retombe en laissant le lecteur un peu décontenancé), j’aurais sans doute davantage apprécié cette histoire, qui se laisse quand même lire agréablement, elle prend son temps, un rythme lent et des personnages qui gardent tous leur part de mystère (comme ce cousin hâbleur qui prête sa villa au héros, et dont j’ai longtemps attendu de le voir surgir pour occuper une place plus importante dans l’histoire).

09/01/2025 (modifier)
Couverture de la série La Guerre
La Guerre

Je ne sais pas trop quoi penser de cet album, que ce soit au niveau du scénario ou du dessin. L’ensemble est étrange, et, malgré des choses qui m’ont dérangé, j’admets pourtant que c’est une lecture intrigante, intéressante. Le dessin de Loïc Sécheresse est lisible, avec un trait moderne tout en courbe – un peu de Blutch dans le rendu de certaines cases. Pas forcément mon truc ici, pas toujours très lisible (la colorisation est volontairement très sombre parfois). Mais finalement il fait le boulot et accompagne bien le scénario de Cadène. Scénario un peu foutraque. A la suite d’une dispute, un jeune couple est responsable d’un accident causant la mort de plusieurs personnes. Cette scène va ensuite les hanter. Mais ils ne montrent pas de regrets. C’est surtout qu’ils vont ensuite faire des choses dures, voire dégueulasse, se comporter comme des ordures, comme s’ils voulaient se faire du mal, comme si la fange morale dans laquelle ils vont se plonger (mention spéciale à quelques scènes finales avec leur gamin comme témoin) pouvait leur donner un exutoire aux airs de purgatoire. Mais Cadène ne lève pas toutes les ambigüités. Et on voit bien (voir les discours lors du mariage) qu’avant même l’accident, ces deux personnages, grands bourgeois pétris de préjugés de classe, racistes et snobs, n’étaient à la base pas débordants d’empathie. L’accident est-il le déclencheur, le révélateur, ou fait-il partie de leur « vie normale » ? Je regrette juste une fin trop brutale.

09/01/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Astérios - Le Minotaure
Astérios - Le Minotaure

L'ambition de Serge Letendre avec cette BD était d'humaniser un personnage mythologique célèbre et je trouve qu'il a atteint son but. Il s'attache à présenter la vie du fameux minotaure de la légende de manière à la fois respectueuse du mythe, de l'Histoire antique (notamment grâce aux décors et costumes de Frédéric Peynet) mais aussi de la psychologie d'un tel personnage. Puisqu'on le suit depuis sa naissance, on est témoin avec lui du traumatisme d'être à la fois un simple bébé puis enfant très costaud mais sans haine et en même temps un monstre aux yeux des humains, partagé entre l'amour que lui portent ses parents adoptifs et sa sœur, et la haine, la peur ou le mépris des autres. Et on le voit aussi en proie aux pulsions violentes de sa nature physique, qu'on imagine ici imposées par les dieux, pulsions qu'il maîtrise comme il le peut et quand il le peut. En parlant de ses parents adoptifs, on suit également de près le parcours de Dédale, le créateur du labyrinthe et père d'Icare, avec un choix a priori inédit de la part des auteurs de lui faire aussi endosser le rôle de père adoptif du minotaure. Je ne suis pas sûr de ce que cela apporte hormis éventuellement une mise en scène précise du moment clé ayant entrainé l'enfermement du minotaure, mais ça permet au moins de continuer à le suivre comme le second personnage principal du récit. J'ai aimé tout le soin apporté à rendre cette histoire crédible et respectueuse, ainsi que le soin apporté au graphisme et à donner vie à Athènes et à la Crète antique. La mise en scène est vivante et malgré le fait que la narration se fasse sous la forme d'un long flash back, le rythme est bon et on s'attache bien tant à l'intrigue qu'aux personnages. Là où j'ai été un peu déçu c'est par la fin assez abrupte puisqu'on s'arrête assez net à la sortie de Thésée du labyrinthe alors que, ayant suivi d'aussi près le parcours d'Asterios et de Dédale, j'aurais eu envie d'une part de mieux apprécier le résultat des actes et paroles du minotaure avec Thésée, et d'autre part de voir ce qu'il se passe ensuite et qu'on connait par la légende : le vol d'Icare, le retour tragique de Thésée à Athènes et toutes autres conséquences de ce qu'il s'est déroulé sous nos yeux. Cela donne presque l'impression qu'il manque un second tome, ou au moins un dernier bon chapitre.

09/01/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Maya
Maya

2.5 Une série humoristique pour les jeunes qui ne m'a qu'à moitié convaincu. Il faut dire que j'ai mis un temps à comprendre le format du contenu de l'album. J'ai cru au début que je lisais une longue aventure alors qu'on fait se sont plus des histoires courtes, mais dont on indique jamais le début ou la fin, le lecteur doit jouer aux devinettes. Le ton de l'album est un mélange d'humour et de poésie avec cette petite fille qui demande à son grand-papa des questions sur la vie en générale. Il y a des moments plus sérieux comme lorsqu'elle imagine que ses parents sont encore vivants. Ça rappelle des séries comme 'Jojo' et c'est là le gros défaut de ce premier et pour l'instant unique tome: les personnages, les situations et l'humour m'ont tout semblé convenu et manqué d'originalité. Mais bon je pense que le public-cible va plus apprécier que moi. Il faut dire que le dessin est vraiment agréable à regarder, c'est typique le genre de dessin humoristique franco-belge qui me donnais envie de lire une BD. Je conseil toutefois un emprunt à la bibliothèque de la part des parents.

08/01/2025 (modifier)
Par Emka
Note: 3/5
Couverture de la série Ceux qui me restent
Ceux qui me restent

Cette histoire nous emmène dans une relation père-fille marquée par les non-dits et les malentendus, sur fond de mémoire vacillante. Florent, un père vieillissant rongé par Alzheimer, et Lilie, une fille qui revient vers lui trop tard, sont au cœur d’un récit à la fois simple et universel. Une narration touchante, mais qui m'a laissé sur ma faim. J'ai retrouvé dans le dessin de Laurent Bonneau ce que j'avais aimé dans L'Étreinte. Des grandes cases au fusain, mêlées à des touches de couleur parcimonieuses, notamment ce jaune obsédant du ciré de Lilie, créent une atmosphère qui fonctionne bien. Le mélange des techniques – fusain, crayon, et ajout numérique – donne un résultat riche, même si je le trouve un peu étrange parfois. Côté scénario, Damien Marie livre une construction que j'ai trouvée assez brillante. On avance dans cette histoire comme dans un brouillard, avec un scénario qui se délite comme les souvenirs de Florent. Ce récit fragmenté épouse parfaitement le thème central, celui de la mémoire qui s’en va et ne revient que par morceaux. Ce n’est pas seulement le drame d’un homme qui perd pied, mais aussi celui d’une relation entre un père et sa fille qui tente de survivre à l’oubli. Tout est suggéré avec délicatesse, sans jamais tomber dans le pathos ou la facilité.. Cette confusion est bien amenée, et les dialogues sonnent juste, mais l’ensemble se lit très (trop ?) vite. J'aurais aimé creuser davantage les sentiments de Lilie, son quotidien face à la maladie de son père, ou encore explorer plus profondément leurs souvenirs communs. L’émotion est là, mais elle manque parfois d’impact à cause d’un format trop court. Ça touche, mais ça ne bouscule pas. En conclusion, Ceux qui me restent est un bel album, mais un peu léger pour un one-shot à ce prix. L’histoire, bien que sincère et très bien amenée aurait gagné à s’étirer davantage. C’est une œuvre qui trouverait mieux sa place dans un recueil qu’en album unique. Un moment agréable en tous les cas.

08/01/2025 (modifier)