C’est de la tranche de vie assez simple.
Les histoires tournent autour du quotidien d’une jeune fille (pré-ado) et des petits évènements de son quotidien.
L’œuvre brille tout de même par sa capacité à aborder des sujets vastes, complexes et propres à cette tranche d’âge (les relations sociales, la vie de famille, l’amour, les conventions sociales et les questionnements qui arrivent avec le début de la maturité) sous une forme simple.
Mira et son quotidien sont très touchants. C’est du bon mais je n’ai pas forcément réussi à retrouver ce petit plus qui arrive à me faire aimer certains récits de tranche de vie.
Je n’ai pu lire que les deux premiers tomes mais j’essaierai de lire les suivants si l’occasion se présente.
Bon, cet avis va très probablement être long et personnel.
Je vais commencer par le positif : c’est une bonne (très bonne) histoire. Rien de nécessairement révolutionnaire mais l’intrigue est entraînante et les personnages sont charismatiques.
Le récit, qui s’inscrit dans un univers étendu, s’en sort bien. On nous raconte les origines d’un personnage extrêmement important tout en rendant ça accessible et compréhensible à des néophytes (même si, c’est sûr, connaître les tenants et aboutissants de l’univers aide l’appréciation).
Le dessin de Mig est magnifique. J’apprécie énormément son style et, ici, il colle parfaitement à l’intrigue. Les personnages gagnent beaucoup en expressivité et en charisme grâce à lui.
La fratrie (que je vais vous présenter plus loin) est un groupe de personnages que je n’ai jamais vraiment aimé mais qui ici, étrangement, me plait. C’est la seule œuvre les concernant qui a vraiment réussi à me les rendre intéressant-e-s. Bon, ça reste quand-même pour la grande majorité un ramassis de salopards, mais j’arrive à en avoir quelque chose à faire de leurs pommes (et croyez-moi, pour avoir vu et lu les autres histoires les concernant, c’était pas forcément gagné).
La fratrie, justement, va me servir de pont pour aborder les problèmes de cette série.
Alors, la fratrie, c’est qui ?
C’est un groupe composé de demi-dieux, abandonnés par leurs parents divins et qui complotent dans l’ombre pour les destituer et prendre leur place (dans cet univers, les divinités se comportent de manière similaire à celles de la mythologie grecque, c’est-à-dire qu’elles sont très souvent égoïstes et créent des marmots avec des mortel-le-s par centaines – on peut comprendre l’énervement des rejetons).
Bon, en soi, la promesse d’un tel groupe est intrigante et intéressante, et il y a de quoi faire plein d’histoires autour de ce concept.
Le problème, ici, c’est qu’à la barre de ce grand projet transmédia, on peut trouver Tot.
Tot, c’est un peu celui qui gère la cohérence globale de cet univers étendu et écrit de nombreuses histoires s’y passant. Le problème donc, c’est que Tot a un jour décidé de faire de cette fratrie le centre de l’univers. C’est-à-dire que, du jour au lendemain, tous les évènements catastrophiques qui ont eu lieu, racontés dans diverses histoires, ont tous été causés ou aidés par la fratrie.
Ce choix étrange est pour moi à la fois un aveu d’échec et du sabotage.
Un aveu d’échec car je ressens par cette décision une absence d’idée sur comment rendre ce groupe intéressant. On n’avait pas d’idée pour leur raconter une histoire ou pour leur donner des choses à faire, alors du coup on les a greffés, tels des sangsues, sur toutes les autres histoires qui, elles, avaient des idées.
Du sabotage, donc, car par là-même chacune de ces histoires, chacun de ces évènements majeurs qui forment cet univers perd immédiatement de sa valeur. Un personnage était intéressant car une simple erreur a causé sa ruine et l’a fait sombrer dans la folie ? En fait non, ses malheurs ont été causés par un groupe ultra secret très méchant qui l’a manipulé. Un personnage nous faisait nous questionner sur le bien et le mal en nous montrant que, toute sincère soit votre envie de vous racheter après avoir commis des crimes, il suffit d’un malentendu pour que l’on vous renie et vous conspue ? En fait non, ses malheurs ont été causés par un groupe ultra secret très méchant qui l’a manipulé.
Bref, vous voyez le problème.
L’idée du groupe ultra secret qui en fait contrôlait tout depuis le début, c’est malheureusement une idée qui fleurit parfois dans les univers étendus et qui a toujours pour résultat final de tuer ledit univers et son intérêt. Et je ne comprends toujours pas comment des gens peuvent continuer de penser que cela est une bonne idée.
Pour cette série précise, on ressent aussi les effets négatifs. Je ne peux pas être sûre à 100% mais, aux vues de la correspondance entre l’arrivée (et la réception) de la saison 3 de Wakfu (centrée sur la fratrie) et le début des hiatus entre les publications de cette série, et étant donné des bruits de couloirs (qui valent ce qu’ils valent, hein, attention) que j’ai entendus, j’ai bien l’impression que de nouvelles directives de la part des décisionnaires sont venues parasiter le récit que voulait nous raconter Mig. Je le ressens particulièrement avec le personnage de Dathura qui, j’ai l’impression, voit son histoire partir dans une direction un peu mal amenée pour justifier sa présence au sein de la fratrie tel que montrée dans la série Wakfu.
Je vais arrêter là ma complainte sur ces problèmes en amont de cette série et me recentrer sur cette dernière.
Encore une fois, elle est bonne. Les personnages qu’elle introduit sont vraiment sympas, leurs designs marquants, sublimés par le trait de Mig. Les personnages existants sont approfondis ou utilisés à petite dose avec juste ce qu’il faut (je pense à Toxine et Coqueline dont les interventions sont pour l’instant très courtes mais où l’on comprend très rapidement leurs différentes personnalités).
L’histoire sait être drôle par moment. Pas par des blagues qui vous font exploser de rire, non. Mais des blagues qui font sourire et qui surtout définissent les personnages. Les interventions de Kali qui sont très souvent borderline (ou en tout cas démontrent son extrême immoralité) sont drôles mises en contraste avec les réactions des personnages, ce qui nous permet également rapidement de l’identifier comme quelqu’un de dangereux.
Vraiment, malgré tous les défauts tournant autour de la série, je l’aime sincèrement (ce n’est pas pour rien que mon avatar sur ce site est Lupa). Si j’ai écrit ce pavé et tenu à partager tout ça c’est aussi parce que ça me fait mal de voir cette histoire assez sympathique et prometteuse ne pas pouvoir atteindre son plein potentiel. D’autant qu’avec la tendance d’Ankama à annuler des séries, rien ne me dit que je pourrais voir le tome 5 et la conclusion de tout ça…
En tout cas, ne vous sentez pas découragé de lire Ogrest si son histoire vous intéresse, je suis sûre que vous pourrez passer un bon moment (les défauts dont je parle sont quasi-indétectable à la lecture si on les ignore).
J’ai hésité entre 3 et 4 étoiles, je vais partir sur 3 (mais avec un coup de cœur).
Je ne possède que les quatre premiers titres parus en kiosque (soit le récit complet du premier tome cartonné) et ne garde que de vagues souvenirs du début du deuxième cycle, lui jamais paru ailleurs qu’en kiosque.
Je ne pourrais donc, comme beaucoup ici il me semble, que parler du premier cycle.
Dans ce premier cycle, nous suivons Maskemane, détenteur de trois masques magiques puissants, pourchassé par un groupe de mercenaires voulant sa peau.
Les scènes d’actions sont belles et violentes à souhait, et la narration a quelques bonnes idées.
Bien que Maskemane parle de lui à la troisième personne et semble adorer nous rappeler son nom, ses monologues internes contiennent souvent de bonnes répliques. Beaucoup de sarcasme et de punchlines.
Tout ça donne un petit aspect de film d'action bourrin. Il faut dire que ce cycle 1 tourne autour d'une traque à mort, la violence était presque un prérequis.
Je ne saurais sans doute jamais la conclusion de ce récit, mais la lecture de ce premier cycle reste agréable.
Bon, il y avait une idée.
Le but de cette série, c’était de faire une anthologie de mangas racontant l’histoire de divers boss de donjons du jeu vidéo Dofus. Le but étant d’étoffer des personnages à l’époque encore assez peu définis, il y aurait donc pu avoir plein de bonnes idées et de récits différents.
In fine, des seuls que j’ai pu lire (les 6 premiers), seule la moitié m’a parue intéressante, à savoir le deuxième, le cinquième et le sixième.
Parfois de bonnes idées (Le Dragon Cochon a une idée de narration intéressante par exemple) mais bien souvent des idées trop convenues.
Pour le cas-par-cas, ça donnerait ça :
1. Le Chêne mou (1,5 étoiles)
2. Le Dragon Cochon (3 étoiles)
3. Le chevalier noir (1 étoiles)
4. Firefoux (2,5 étoiles)
5. Nomekop le Crapoteur (3 étoiles)
6. Brumen Tinctorias (3 étoiles)
Note réelle : 2,5
Note : 3,5
Fan de Kid Paddle, cette BD m’a tout de suite attirée quand je l’avais vue sur ce site il y’a de cela déjà plusieurs mois.
Je l’ai trouvé d’occasion et j’ai plutôt pas mal apprécié cette BD avec un humour noir plutôt décalé et convenant quand même à des jeunes.
Le style m’a aussi vaguement rappelé Kid Paddle ou alors La Vie de Norman, il colle parfaitement à la série, bien que les décors paraissaient parfois étranges, comme si les personnages y étaient incrustés.
J’aurais aimé plus de tomes au finale, après peut être que ça aurait vite tourné en rond ?
Difficile de dire si on a entre les mains un roman graphique, un conte ou une fable fantastique. En tout cas, peu importe la classification, on a une histoire onirique et poétique. Certains thèmes assez durs sont abordés ici. Mais avec douceur, fraicheur et créativité et c'est très agréable. Il est ici question de seconde guerre mondiale, de déportation, de réfugiés. Pourtant ce n'est quasiment jamais évoqués avec ces mots. Il est aussi et surtout question de souvenirs oubliés, ce qui démarque clairement ce récit de tous les autres traitant de ces mêmes sujets.
L'idée originale réside dans la manière de mettre tout ça en scène. Tout d'abord on a une galerie de personnages haute en couleur : des chiens qui parlent avec le fantôme d'une jeune fille. Cette équipe improbable se retrouve la nuit à la recherche des souvenirs de la demoiselle. Sur leur route, des personnages fantastiques divers et variés, des bâtiments bizarres, des individus mal intentionnés. Et puis, au gré de ces aventures, on remonte le temps et on découvre progressivement l'histoire de la jeune fille. Chaque nuit leurs découvertes apportent une pièce supplémentaire au puzzle. Des rencontres qui réveillent quelques éléments passés, des bouts de souvenirs qui reviennent.
Au début ça donne l'impression d'un album destiné aux ados. C'est sans doute un peu le cas, mais pas que. Et plus on avance dans le récit plus on découvre une histoire de vie lourde et douloureuse. Le tout bercé par une jolie petite histoire d'amour. C'est très intelligemment raconté. C'est très original dans la façon d'aborder un thème vu et revu en BD.
Un album plein de fraicheur !
Un récit chorale dans une ambiance enneigée de fin du monde. En effet une météorite se dirige vers la Terre, vraisemblablement sans qu’il soit possible de faire quelque chose. C’est dans ce contexte qu’on suit un groupe de personnages, plus ou moins liés les uns aux autres.
Pas vraiment de héros à cette histoire, mais un ensemble de portraits rythmé par le quotidien, les problèmes et les doutes des uns, l’insouciance des autres. Il y a pleins de petites histoires dans l’histoire, on passe d’un personnage à l’autre. Tout ça fonctionne vraiment très bien, les personnages sont attachants pour la plupart. C’est intéressant comme leurs petits soucis du quotidien prend le pas sur la catastrophe potentielle qui les guettent. La construction du récit rend chaque petite histoire intéressante, et c’est souvent agréable et bien vu lorsque les personnages se croisent ou que leurs histoires se recoupent.
Il n’y a pas grand chose de gai dans ce récit, pourtant il véhicule quelque chose de positif. Il sublime le quotidien. Il y a des petites touches qui donnent le sourire. J’aime beaucoup le magasin de meuble par exemple qui a un nom rigolo et qui sera le lieu de pas mal de scènes. Malgré une colorisation un peu sombre, le dessin est plaisant et colle parfaitement à l’ambiance de ce récit.
J’ai trouvé ça simple, beau, mais pas poignant. Une belle lecture en tout cas, que je relirai avec plaisir dans quelques temps.
Après Riche, pourquoi pas toi ? (Qui m’avait moyennement accroché) et celui sur Thomas Pesquet (qui est une belle réussite), c’est la troisième œuvre de l’autrice que je découvre.
Je suis un peu sur la réserve sur certains trucs pour m’enthousiasmer davantage mais j’ai trouvé le tout franchement pas mal.
Passons rapidement sur le dessin, je n’en suis toujours pas bien fan mais il fait le taf et je note une petite amélioration d’album en album.
C’est le sujet qui retient l’attention et la vulgarisation dont fait preuve l’autrice.
Ici elle s’attaque au monde des dinosaures. J’ai appris plein de choses et j’avoue que ça m’a bien plus passionné de découvrir la genèse de la paléontologie que la moderne avec Les Dinosaures du paradis - Naissance d'une aventure paléontologique. Les tâtonnements et conclusions de nos ancêtres sont assez étonnantes.
Mais à ça se mêle une autre partie plus intime à l’auteur, j’ai bien aimé dans l’ensemble mais c’est moins passionnant.
Du coup, le résultat apparaît assez décousu, ça part un peu dans tous les sens. L’humour est bien présent mais n’échappe pas à quelques lourdeurs. Je l’ai lu en plusieurs fois.
Ça commence comme un roman graphique classique, avec histoire d’amour sur fond de farniente en Méditerranée, mais rapidement ça bascule vers quelque chose de plus étrange et malsain, avec un fantastique qui, sans jamais être trop présent, s’invite de plus en plus au fur et à mesure que nous suivons dans ses tourments l’adolescent au centre de l’intrigue. Le côté polar qui furtivement semblait vouloir dominer est évacué rapidement.
Le récit devient de plus en plus sombre et étrange, et Rodolphe arrive à distiller surprises et rebondissements (jusqu’à la révélation des dernières pages) pour maintenir suspens et intérêt. Rien d’extraordinaire, mais la lecture est agréable.
Le dessin de Gnoni est lui aussi simple et efficace. Je l’ai trouvé plus intéressant pour les passages sombres, et j’ai par contre moins aimé les quelques cases où le soleil écrase tout, et où la colorisation tranchée donnait quelque chose d’artificiel.
Une lecture sympathique, même si je ne pense pas y revenir.
C’est de troisième recueil d’œuvres d’auteurs africains que je lis en peu de temps après Vies volées et Afrobul. Même s’il m’a laissé sur ma faim, j’ai trouvé le travail de la majorité des auteurs représentés dans « BD Africa » plus mature – en tout cas plus proche des canons occidentaux.
Déjà au niveau du dessin, souvent plus abouti, même si certains gardent encore un style naïf et si des défauts pointent, l’ensemble se tient bien (j’ajoute que je ne suis pas amateur de changement de dessinateurs dans un même album). C’est plutôt la colorisation qui souvent laisse à désirer je trouve.
Quant aux histoires, elles souffrent d’être très courtes – c’est le lot de ce genre de recueils collectifs. Mais la plupart sont mieux construites et plus intéressantes que dans les deux recueils cités plus hauts. La plupart des auteurs sont congolais (RDC) et malgaches (Bénin, Cameroun et Afrique du Sud sont représentés chacun par une histoire), et ces histoires sont dépaysantes pour un lecteur européen, donnent à voir d’autres univers, c’est intéressant.
Parfois inabouti, maladroit, mais globalement plaisant, cet album mérite qu’on y jette un œil à l’occasion.
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C’est de la tranche de vie assez simple. Les histoires tournent autour du quotidien d’une jeune fille (pré-ado) et des petits évènements de son quotidien. L’œuvre brille tout de même par sa capacité à aborder des sujets vastes, complexes et propres à cette tranche d’âge (les relations sociales, la vie de famille, l’amour, les conventions sociales et les questionnements qui arrivent avec le début de la maturité) sous une forme simple. Mira et son quotidien sont très touchants. C’est du bon mais je n’ai pas forcément réussi à retrouver ce petit plus qui arrive à me faire aimer certains récits de tranche de vie. Je n’ai pu lire que les deux premiers tomes mais j’essaierai de lire les suivants si l’occasion se présente.
Ogrest
Bon, cet avis va très probablement être long et personnel. Je vais commencer par le positif : c’est une bonne (très bonne) histoire. Rien de nécessairement révolutionnaire mais l’intrigue est entraînante et les personnages sont charismatiques. Le récit, qui s’inscrit dans un univers étendu, s’en sort bien. On nous raconte les origines d’un personnage extrêmement important tout en rendant ça accessible et compréhensible à des néophytes (même si, c’est sûr, connaître les tenants et aboutissants de l’univers aide l’appréciation). Le dessin de Mig est magnifique. J’apprécie énormément son style et, ici, il colle parfaitement à l’intrigue. Les personnages gagnent beaucoup en expressivité et en charisme grâce à lui. La fratrie (que je vais vous présenter plus loin) est un groupe de personnages que je n’ai jamais vraiment aimé mais qui ici, étrangement, me plait. C’est la seule œuvre les concernant qui a vraiment réussi à me les rendre intéressant-e-s. Bon, ça reste quand-même pour la grande majorité un ramassis de salopards, mais j’arrive à en avoir quelque chose à faire de leurs pommes (et croyez-moi, pour avoir vu et lu les autres histoires les concernant, c’était pas forcément gagné). La fratrie, justement, va me servir de pont pour aborder les problèmes de cette série. Alors, la fratrie, c’est qui ? C’est un groupe composé de demi-dieux, abandonnés par leurs parents divins et qui complotent dans l’ombre pour les destituer et prendre leur place (dans cet univers, les divinités se comportent de manière similaire à celles de la mythologie grecque, c’est-à-dire qu’elles sont très souvent égoïstes et créent des marmots avec des mortel-le-s par centaines – on peut comprendre l’énervement des rejetons). Bon, en soi, la promesse d’un tel groupe est intrigante et intéressante, et il y a de quoi faire plein d’histoires autour de ce concept. Le problème, ici, c’est qu’à la barre de ce grand projet transmédia, on peut trouver Tot. Tot, c’est un peu celui qui gère la cohérence globale de cet univers étendu et écrit de nombreuses histoires s’y passant. Le problème donc, c’est que Tot a un jour décidé de faire de cette fratrie le centre de l’univers. C’est-à-dire que, du jour au lendemain, tous les évènements catastrophiques qui ont eu lieu, racontés dans diverses histoires, ont tous été causés ou aidés par la fratrie. Ce choix étrange est pour moi à la fois un aveu d’échec et du sabotage. Un aveu d’échec car je ressens par cette décision une absence d’idée sur comment rendre ce groupe intéressant. On n’avait pas d’idée pour leur raconter une histoire ou pour leur donner des choses à faire, alors du coup on les a greffés, tels des sangsues, sur toutes les autres histoires qui, elles, avaient des idées. Du sabotage, donc, car par là-même chacune de ces histoires, chacun de ces évènements majeurs qui forment cet univers perd immédiatement de sa valeur. Un personnage était intéressant car une simple erreur a causé sa ruine et l’a fait sombrer dans la folie ? En fait non, ses malheurs ont été causés par un groupe ultra secret très méchant qui l’a manipulé. Un personnage nous faisait nous questionner sur le bien et le mal en nous montrant que, toute sincère soit votre envie de vous racheter après avoir commis des crimes, il suffit d’un malentendu pour que l’on vous renie et vous conspue ? En fait non, ses malheurs ont été causés par un groupe ultra secret très méchant qui l’a manipulé. Bref, vous voyez le problème. L’idée du groupe ultra secret qui en fait contrôlait tout depuis le début, c’est malheureusement une idée qui fleurit parfois dans les univers étendus et qui a toujours pour résultat final de tuer ledit univers et son intérêt. Et je ne comprends toujours pas comment des gens peuvent continuer de penser que cela est une bonne idée. Pour cette série précise, on ressent aussi les effets négatifs. Je ne peux pas être sûre à 100% mais, aux vues de la correspondance entre l’arrivée (et la réception) de la saison 3 de Wakfu (centrée sur la fratrie) et le début des hiatus entre les publications de cette série, et étant donné des bruits de couloirs (qui valent ce qu’ils valent, hein, attention) que j’ai entendus, j’ai bien l’impression que de nouvelles directives de la part des décisionnaires sont venues parasiter le récit que voulait nous raconter Mig. Je le ressens particulièrement avec le personnage de Dathura qui, j’ai l’impression, voit son histoire partir dans une direction un peu mal amenée pour justifier sa présence au sein de la fratrie tel que montrée dans la série Wakfu. Je vais arrêter là ma complainte sur ces problèmes en amont de cette série et me recentrer sur cette dernière. Encore une fois, elle est bonne. Les personnages qu’elle introduit sont vraiment sympas, leurs designs marquants, sublimés par le trait de Mig. Les personnages existants sont approfondis ou utilisés à petite dose avec juste ce qu’il faut (je pense à Toxine et Coqueline dont les interventions sont pour l’instant très courtes mais où l’on comprend très rapidement leurs différentes personnalités). L’histoire sait être drôle par moment. Pas par des blagues qui vous font exploser de rire, non. Mais des blagues qui font sourire et qui surtout définissent les personnages. Les interventions de Kali qui sont très souvent borderline (ou en tout cas démontrent son extrême immoralité) sont drôles mises en contraste avec les réactions des personnages, ce qui nous permet également rapidement de l’identifier comme quelqu’un de dangereux. Vraiment, malgré tous les défauts tournant autour de la série, je l’aime sincèrement (ce n’est pas pour rien que mon avatar sur ce site est Lupa). Si j’ai écrit ce pavé et tenu à partager tout ça c’est aussi parce que ça me fait mal de voir cette histoire assez sympathique et prometteuse ne pas pouvoir atteindre son plein potentiel. D’autant qu’avec la tendance d’Ankama à annuler des séries, rien ne me dit que je pourrais voir le tome 5 et la conclusion de tout ça… En tout cas, ne vous sentez pas découragé de lire Ogrest si son histoire vous intéresse, je suis sûre que vous pourrez passer un bon moment (les défauts dont je parle sont quasi-indétectable à la lecture si on les ignore). J’ai hésité entre 3 et 4 étoiles, je vais partir sur 3 (mais avec un coup de cœur).
Maskemane
Je ne possède que les quatre premiers titres parus en kiosque (soit le récit complet du premier tome cartonné) et ne garde que de vagues souvenirs du début du deuxième cycle, lui jamais paru ailleurs qu’en kiosque. Je ne pourrais donc, comme beaucoup ici il me semble, que parler du premier cycle. Dans ce premier cycle, nous suivons Maskemane, détenteur de trois masques magiques puissants, pourchassé par un groupe de mercenaires voulant sa peau. Les scènes d’actions sont belles et violentes à souhait, et la narration a quelques bonnes idées. Bien que Maskemane parle de lui à la troisième personne et semble adorer nous rappeler son nom, ses monologues internes contiennent souvent de bonnes répliques. Beaucoup de sarcasme et de punchlines. Tout ça donne un petit aspect de film d'action bourrin. Il faut dire que ce cycle 1 tourne autour d'une traque à mort, la violence était presque un prérequis. Je ne saurais sans doute jamais la conclusion de ce récit, mais la lecture de ce premier cycle reste agréable.
Dofus Monster
Bon, il y avait une idée. Le but de cette série, c’était de faire une anthologie de mangas racontant l’histoire de divers boss de donjons du jeu vidéo Dofus. Le but étant d’étoffer des personnages à l’époque encore assez peu définis, il y aurait donc pu avoir plein de bonnes idées et de récits différents. In fine, des seuls que j’ai pu lire (les 6 premiers), seule la moitié m’a parue intéressante, à savoir le deuxième, le cinquième et le sixième. Parfois de bonnes idées (Le Dragon Cochon a une idée de narration intéressante par exemple) mais bien souvent des idées trop convenues. Pour le cas-par-cas, ça donnerait ça : 1. Le Chêne mou (1,5 étoiles) 2. Le Dragon Cochon (3 étoiles) 3. Le chevalier noir (1 étoiles) 4. Firefoux (2,5 étoiles) 5. Nomekop le Crapoteur (3 étoiles) 6. Brumen Tinctorias (3 étoiles) Note réelle : 2,5
Damien
Note : 3,5 Fan de Kid Paddle, cette BD m’a tout de suite attirée quand je l’avais vue sur ce site il y’a de cela déjà plusieurs mois. Je l’ai trouvé d’occasion et j’ai plutôt pas mal apprécié cette BD avec un humour noir plutôt décalé et convenant quand même à des jeunes. Le style m’a aussi vaguement rappelé Kid Paddle ou alors La Vie de Norman, il colle parfaitement à la série, bien que les décors paraissaient parfois étranges, comme si les personnages y étaient incrustés. J’aurais aimé plus de tomes au finale, après peut être que ça aurait vite tourné en rond ?
Les Fantômes du Mont-Blanc
Difficile de dire si on a entre les mains un roman graphique, un conte ou une fable fantastique. En tout cas, peu importe la classification, on a une histoire onirique et poétique. Certains thèmes assez durs sont abordés ici. Mais avec douceur, fraicheur et créativité et c'est très agréable. Il est ici question de seconde guerre mondiale, de déportation, de réfugiés. Pourtant ce n'est quasiment jamais évoqués avec ces mots. Il est aussi et surtout question de souvenirs oubliés, ce qui démarque clairement ce récit de tous les autres traitant de ces mêmes sujets. L'idée originale réside dans la manière de mettre tout ça en scène. Tout d'abord on a une galerie de personnages haute en couleur : des chiens qui parlent avec le fantôme d'une jeune fille. Cette équipe improbable se retrouve la nuit à la recherche des souvenirs de la demoiselle. Sur leur route, des personnages fantastiques divers et variés, des bâtiments bizarres, des individus mal intentionnés. Et puis, au gré de ces aventures, on remonte le temps et on découvre progressivement l'histoire de la jeune fille. Chaque nuit leurs découvertes apportent une pièce supplémentaire au puzzle. Des rencontres qui réveillent quelques éléments passés, des bouts de souvenirs qui reviennent. Au début ça donne l'impression d'un album destiné aux ados. C'est sans doute un peu le cas, mais pas que. Et plus on avance dans le récit plus on découvre une histoire de vie lourde et douloureuse. Le tout bercé par une jolie petite histoire d'amour. C'est très intelligemment raconté. C'est très original dans la façon d'aborder un thème vu et revu en BD. Un album plein de fraicheur !
Les Météores
Un récit chorale dans une ambiance enneigée de fin du monde. En effet une météorite se dirige vers la Terre, vraisemblablement sans qu’il soit possible de faire quelque chose. C’est dans ce contexte qu’on suit un groupe de personnages, plus ou moins liés les uns aux autres. Pas vraiment de héros à cette histoire, mais un ensemble de portraits rythmé par le quotidien, les problèmes et les doutes des uns, l’insouciance des autres. Il y a pleins de petites histoires dans l’histoire, on passe d’un personnage à l’autre. Tout ça fonctionne vraiment très bien, les personnages sont attachants pour la plupart. C’est intéressant comme leurs petits soucis du quotidien prend le pas sur la catastrophe potentielle qui les guettent. La construction du récit rend chaque petite histoire intéressante, et c’est souvent agréable et bien vu lorsque les personnages se croisent ou que leurs histoires se recoupent. Il n’y a pas grand chose de gai dans ce récit, pourtant il véhicule quelque chose de positif. Il sublime le quotidien. Il y a des petites touches qui donnent le sourire. J’aime beaucoup le magasin de meuble par exemple qui a un nom rigolo et qui sera le lieu de pas mal de scènes. Malgré une colorisation un peu sombre, le dessin est plaisant et colle parfaitement à l’ambiance de ce récit. J’ai trouvé ça simple, beau, mais pas poignant. Une belle lecture en tout cas, que je relirai avec plaisir dans quelques temps.
Nos Mondes perdus
Après Riche, pourquoi pas toi ? (Qui m’avait moyennement accroché) et celui sur Thomas Pesquet (qui est une belle réussite), c’est la troisième œuvre de l’autrice que je découvre. Je suis un peu sur la réserve sur certains trucs pour m’enthousiasmer davantage mais j’ai trouvé le tout franchement pas mal. Passons rapidement sur le dessin, je n’en suis toujours pas bien fan mais il fait le taf et je note une petite amélioration d’album en album. C’est le sujet qui retient l’attention et la vulgarisation dont fait preuve l’autrice. Ici elle s’attaque au monde des dinosaures. J’ai appris plein de choses et j’avoue que ça m’a bien plus passionné de découvrir la genèse de la paléontologie que la moderne avec Les Dinosaures du paradis - Naissance d'une aventure paléontologique. Les tâtonnements et conclusions de nos ancêtres sont assez étonnantes. Mais à ça se mêle une autre partie plus intime à l’auteur, j’ai bien aimé dans l’ensemble mais c’est moins passionnant. Du coup, le résultat apparaît assez décousu, ça part un peu dans tous les sens. L’humour est bien présent mais n’échappe pas à quelques lourdeurs. Je l’ai lu en plusieurs fois.
Je suis un autre
Ça commence comme un roman graphique classique, avec histoire d’amour sur fond de farniente en Méditerranée, mais rapidement ça bascule vers quelque chose de plus étrange et malsain, avec un fantastique qui, sans jamais être trop présent, s’invite de plus en plus au fur et à mesure que nous suivons dans ses tourments l’adolescent au centre de l’intrigue. Le côté polar qui furtivement semblait vouloir dominer est évacué rapidement. Le récit devient de plus en plus sombre et étrange, et Rodolphe arrive à distiller surprises et rebondissements (jusqu’à la révélation des dernières pages) pour maintenir suspens et intérêt. Rien d’extraordinaire, mais la lecture est agréable. Le dessin de Gnoni est lui aussi simple et efficace. Je l’ai trouvé plus intéressant pour les passages sombres, et j’ai par contre moins aimé les quelques cases où le soleil écrase tout, et où la colorisation tranchée donnait quelque chose d’artificiel. Une lecture sympathique, même si je ne pense pas y revenir.
BD Africa
C’est de troisième recueil d’œuvres d’auteurs africains que je lis en peu de temps après Vies volées et Afrobul. Même s’il m’a laissé sur ma faim, j’ai trouvé le travail de la majorité des auteurs représentés dans « BD Africa » plus mature – en tout cas plus proche des canons occidentaux. Déjà au niveau du dessin, souvent plus abouti, même si certains gardent encore un style naïf et si des défauts pointent, l’ensemble se tient bien (j’ajoute que je ne suis pas amateur de changement de dessinateurs dans un même album). C’est plutôt la colorisation qui souvent laisse à désirer je trouve. Quant aux histoires, elles souffrent d’être très courtes – c’est le lot de ce genre de recueils collectifs. Mais la plupart sont mieux construites et plus intéressantes que dans les deux recueils cités plus hauts. La plupart des auteurs sont congolais (RDC) et malgaches (Bénin, Cameroun et Afrique du Sud sont représentés chacun par une histoire), et ces histoires sont dépaysantes pour un lecteur européen, donnent à voir d’autres univers, c’est intéressant. Parfois inabouti, maladroit, mais globalement plaisant, cet album mérite qu’on y jette un œil à l’occasion.