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Par Présence
Note: 3/5
Couverture de la série Bosch
Bosch

L’essentiel est d’avoir un bon fixatif. - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, une biographie partielle du peintre Jérôme Bosch. Son édition originale date de 2015 ; il fait partie de la collection Les grands peintres. Il a été réalisé par Griffo (Werner Goelen) pour le scénario et les dessins, par Florent Daniel pour les couleurs. Il comprend quarante-six pages de bande dessinée. À la fin se trouve un dossier de six pages, rédigé par Dimitri Joannidès, composé de huit parties intitulées : Le joueur de symboles, Une vie des origines entourées de mystère, De multiples sources d’inspiration, Bosch aux origines de la bande dessinée, La reconnaissance d’un art énigmatique, Le jardin des délices fête des métamorphoses, Une sagesse parfois timorée, Un diable caché dans les détails. Bois-le-Duc, anno domini 1459, la nuit, dans la maison familiale, Jérôme van Aken se réveille en sursaut, étant la proie des cauchemars. Il réveille également ses deux frères qui dorment dans le même lit, et ses parents qui dorment dans un autre lit dans la même pièce. Ses frères se plaignent de ses maudits cauchemars, car ils ont envie de dormir. Sa mère se lève et le prend par la main, pour l’emmener dormir dans la cuisine, en traversant la cour. Il lui demande de ne rien en faire, car c’est la cachette des démons, il a peur. Elle le laisse dans la cuisine en lui demandant d’arrêter ses histoires car elle va finir par croire qu’il est vraiment possédé par le diable ! Elle lui dit de répéter la prière qu’elle lui a apprise, qu’elle commence pour lui remettre en mémoire, et elle s’en va en fermant la porte. Il s’exécute et récite la prière tout en voyant les ustensiles de cuisine s’animer, se mettre à voler dans la pièce. Les couteaux et tous les instruments tranchants vont se ficher dans la porte à côté de lui, et les démons commencent à apparaître, sortant de partout. Revenue auprès de son époux Antoine, la mère lui dit que Jérôme l’inquiète : ses visions démoniaques deviennent de plus en plus fréquentes, il faut en parler à l’abbé. Antoine répond en lui montrant les dessins de leur fils : l’an prochain, dès qu’il aura l’âge, le père le prendra dans son atelier. À Gand en 2016, la professeure Mathilde de Vlaeminck donne un cours aux étudiants sur Hieronimus Bosch. Elle explique que : En contemplant son œuvre, on peut constater que Hieronimus Bosch était un conteur d’histoires uniques. Durant les sessions précédentes, ils ont vu que des dizaines d’auteurs ont commenté ses tableaux rivalisant d’érudition, admiratifs devant l’universalité d’un langage accessible à tous. Exactement comme on peut apprécier la musique sans savoir lire une partition. Parce que la relation d’un amateur d’art à l’objet d’art est une relation d’amour. Elle continue : L’homme du XVIe siècle doit nous être intelligible en fonction de ses propres idées, et non des siennes. Cet homme du moyen âge se situait entre une dévotion quasi enfantine et le fanatisme du fameux Malleus Maleficarum. Avec Bosch, c’est le dessous du moyen âge qui se vide ! Hieronimus Bosch était le maître qui donnait un visage à tous ces fantasmes, comme s’il les avait vraiment vus. Bosch, le peintre des diables, était un dompteur qui cherchait à dominer ses démons en les peignant. Pas facile de réaliser une bande dessinée sur Jérôme van Aken, dit Hieronymus Bosch, car les éléments biographiques sont assez limités et proviennent de documents établis tardivement. L’auteur est un bédéiste chevronné, ayant commencé sa carrière en 1975, et ayant travaillé avec des scénaristes comme Jean Dufaux, Patrick Cothias, Stephen Desberg, Rodolphe, Valérie Mangin, Jean Van Hamme, Yves Swolfs, etc. Il a choisi de focaliser son récit sur une courte période de la vie du peintre, après une scène en 1459, le récit passe en 1468, enfin… Le lecteur observe qu’il est difficile de se fier aux dates indiquées dans les cartouches car la première indique 1469, la seconde 1468 alors que Bosch est visiblement plus âgé avec du poil au menton, puis 1463 alors qu’il s’agit de scènes se déroulant juste après celle étiquetée en 1468. Puis quand il fait le calcul avec la date de naissance du peintre, entre 1450 et 1453, cela ne semble pas correspondre en termes d’âge, et en termes de production des premiers tableaux. Quoi qu’il en soit, avec l’apparition d’un ange incarné en hibou, le lecteur interprète la narration comme relevant du conte, et que tous les éléments factuels ne doivent pas être pris au premier degré. La seconde ligne temporelle est fixe : en 2016 à Gand, dans une université ayant la responsabilité d’un tableau célèbre, peut-être La tentation de Saint Antoine, ou Le jugement dernier, qui ont, tous les deux, été peints après 1495 (autre exemple de la relativité des dates annoncées). Les dates fluctuantes n’empêchent pas le lecteur de faire connaissance avec Jérôme van Acken, en proie à un terrible cauchemar. Le dessinateur commence par montrer une vue générale de Bois-le-Duc, puis la grande pièce principale du foyer de la famille. Il détoure les objets avec un trait fin et assuré, alliant les arrondis avec les tracés plus secs et droits. Il représente les décors et les accessoires de manière réaliste, avec un bon niveau de détails. Dans la première séquence, le lecteur peut prendre le temps de regarder chaque ustensile de cuisine : les assiettes, les couteaux, les bols et les saladiers, les chaudrons, la cruche, les pots, la table, le soufflet, le balais, l’âtre, les pinces, les râteliers, le hachoir, la pique, la broche, etc. Par la suite, le dessinateur représente le coffre en bois à côté du lit des parents, l’atelier dans lequel Jérôme apprend son métier, une clairière riante, une petite chaumière au milieu des ruines d’une église dont il ne reste que deux pans de mur, l’intérieur de la chaumière avec toutes les cornues du mage, la façade de l’hôtel particulier d’un riche marchand à Anvers, une geôle. Bien sûr, le lecteur attend avec impatience l’apparition des démons : il est servi dès la troisième planche. L’artiste prend visiblement un grand plaisir à les représenter. Dans la première scène, les démons sortent de leur cachette au fur et à mesure avec des caractéristiques grotesques : roulant des yeux, un nez métallique, des lunettes sur un museau de taupe, le célèbre entonnoir sur la tête, et même une trompe fichée dans un postérieur. Le lecteur s’amuse à détailler les apparitions suivantes pour voir les caractéristiques grotesques imaginées par l’artiste, ou reprises du peintre. Ce fil narratif correspond a priori à celui qui a attiré le lecteur : découvrir la vie de Jérôme / Hieronymus / Jheronimus Bosch, ou en apprendre plus sur son compte. L’auteur a choisi un point de vue bien défini : mettre en scène le jeune homme en proie à des visions de démons et voir comment il réagit à ces apparitions qui, pour lui, prennent vie et se répandent dans le monde. L’auteur intègre les croyances religieuses de l’époque : le risque que l’enfant soit déclaré possédé par l’abbé, la conviction que les démons existent bel et bien de manière concrète et incarnée, une référence au Malleus Maleficarum (traité de démonologie des Dominicains et inquisiteurs Henri Institoris et Jacques Sprenger, publié en en 1486, Oups ! une autre date venant infirmer celles du récit), la mention de Philippe le Beau (1478-1506), une autre au mouvement religieux des Adamites. En fonction de sa sensibilité ou de ses convictions, le lecteur peut y voir une interprétation psychanalytique, psychiatrique ou spirituelle, mystique. Dans la dernière page, Jérôme Bosch lui-même effectue une synthèse : Certains exégètes ont même cru voir un langage codifié dans ses tableaux. Il en irait de messages alchimistes, astrologiques, judéo gnostiques, rosicrucien, voire carrément hérétiques. Tout cela peint sous l’influence de drogues hallucinatoires ! Et il conclut : Rien de tout cela, sire. En réalité, il est surtout un dompteur de diables, il les chasse, il les peint et il les enferme dans ses tableaux. L’essentiel est d’avoir un bon fixatif. En alternance avec la vie de Jérôme Bosch, le lecteur découvre Mathilde de Vlaeminck, responsable de la restauration d’un tableau de Bosch, et mystifiée par la composition du vernis (ou du fixatif). Le directeur van der Kercke s’en remet à elle, plutôt qu’au technicien Bernard qui préconise d’attendre les résultats de l’analyse dudit vernis. La narration visuelle s’avère très agréable : également dans un registre descriptif, avec un bon niveau de détails et de précision, des individus ordinaires avec des mimiques plus en retenue, et une séquence de cauchemar impressionnante où Mathilde déambule dans la rue et se retrouve assaillie par des démons. Le lecteur sourit en voyant que l’attention de Mathilde est attirée par un joueur de flute traversière dans la rue, évoquant la légende allemande du joueur de flûte de Hamelin, ici il semble plutôt attirer les démons. Le lecteur reste un peu perplexe quant au fond de ce deuxième fil narratif. Il est relié en direct au premier par le tableau du peintre, et par les démons qui en sortent, ainsi que par le miracle qui permet de les y faire retourner. Cela semble indiquer que la force de l’œuvre de Jérôme Bosch perdure jusqu’à aujourd’hui : le talent artistique par lequel il a réalisé ces images saisissantes, inégalé, inégalable, dangereux d’y toucher au risque que les mêmes démons ne répandent à nouveau sur terre, sans personne sachant comment les juguler. Une étrange bande dessinée : la promesse implicite de découvrir une biographie, peut-être partielle, du célèbre peintre. La réalité : une chronologie mise à mal, laissant penser qu’il faut prendre le récit comme un conte, une narration visuelle vivante et concrète avec un humour discret et léger. L’auteur se demande comment Jérôme Bosch a pu être amené à réaliser des peintures aussi radicales, littéralement habitées par des démons, et il propose une vie intérieure de l’artiste qui laisse la place à plusieurs interprétations par le lecteur, tout en montrant que les individus contemporains sont toujours sous le charme de ce grand maître au talent inégalé.

05/01/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série L'Île de Minuit
L'Île de Minuit

Quatre enfants se retrouvent naufragés sur une ile mystérieuse. Tous amnésiques, ils se souviennent juste de leur nom et d'informations étrangement sans lien visible avec leur passé. En fouillant les lieux, ils découvrent un pensionnat abandonné et un automate énorme qui leur délivre une mission à remplir pour le lendemain sous peine de sanction. Ne le prenant au départ pas au sérieux, ils vont réaliser que le danger est bien réel et qu'ils vont devoir découvrir les mystères de cette île sous peine d'en subir les conséquences. Série jeunesse d'aventure teintée de fantastique ou de science-fiction masquée derrière un large voile de mystère, son contexte fait fortement penser à un cocktail entre la série télévisée Lost et la série jeunesse Seuls. Des naufragés sur une île étrange qui cache un passé incompréhensible, une bande d'enfants amnésiques qui se retrouvent esseulés et en plein survival, des autres qui font peser une menace sur les héros et des dangers tellement proches du fantastique que la limite entre réalité et monde parallèle est ténue. Si le concept est efficace, il est aussi éculé. D'autant que de nombreux éléments paraissent cousus de fil blanc. Outre le sentiment de déjà vu, les caractères des protagonistes sont tellement marqués que ça parait exagérément factice, qu'il s'agisse de la grande sportive qui prend dès son apparition le rôle de la farouche guerrière ou de l'intello qui tient de l'encyclopédie sur pattes. Idem pour le sentiment que les personnages ne voient que ce que les auteurs veulent qu'ils voient, même depuis le sommet de l'île où forcément des nuages survenus au bon moment leur cachent la moitié du paysage. Et il y a ce décalage entre vues extérieures et intérieures, comme cette énorme chute et ce cours d'eau digne d'un fleuve sur une île où l'on ne voyait rien de cela auparavant, ou l'intérieur du pensionnat qui parait dix fois plus grand que son extérieur. Tout cela laisse le lecteur perplexe, à se demander si c'est voulu et plus tard expliqué par le scénario quand il lèvera le voile sur son intrigue, ou si ce sont de vraies maladresses des auteurs. Pour l'instant, on reste capté par la curiosité et le rythme élevé de la narration, mais je demande quand même encore à voir la suite pour affiner mon jugement.

04/01/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Mondes d'Arven
Les Mondes d'Arven

D'allure extérieure et à lire son résumé, on pourrait s'attendre à une série d'aventure et de science-fiction à base de réalité virtuelle. Et on sera d'autant plus surpris de découvrir son contexte très centré sur l'Auvergne et son aspect documentaire très poussé sur le volcanisme et la géothermie. Le mélange des genres est surprenant. Cela tient à la fois de la BD régionale vantant tous les mérites touristiques et énergétiques des monts d'Auvergne, de la BD d'aventure pour les jeunes modernes adeptes de codage informatique et de jeux en réseaux, et donc du pur documentaire presque scientifique sur le fonctionnement des centrales thermiques, les forages géothermiques et l'application du volcanisme et des sources chaudes depuis l'antiquité. Sur la forme, c'est celle d'une série jeunesse moderne. Le dessin est maîtrisé, souple et dynamique. Les couleurs sont informatiques mais lumineuses et chaleureuses. L'intrigue use comme fil rouge l'histoire d'une IA installée par la jeune héroïne dans le programme du jeu vidéo et qui le modifie à son insu, créant du mystère dans un monde virtuel qu'elle pensait avoir créé du début à la fin. Ce mystère et ce monde virtuel sont tous deux très inspirés de l'Auvergne, de ses paysages et donc énormément aussi de sa géothermie. Et pour mieux comprendre tout ça, l'héroïne visite sa région, ses musées et les centrales géothermiques où des experts lui apprennent tout ce qu'il y a à savoir sur le sujet, parfois de manière très poussée. L'instruction par l'amusement donc, mais en même temps un cocktail qui sonne un peu faux, surtout quand le texte documentaire remplit soudainement les bulles de dialogues de manière peu naturelle. Il y a un aspect légèrement publicitaire dans tout ça : publicité pour une région et publicité pour les bienfaits environnementaux et énergétiques de sa géothermie. A côté de cela, la partie intrigue et découverte du monde virtuel parait très annexe, factice et juste prétexte à maintenir le jeune lecteur attentif au reste. L'ensemble demeure sympathique et instructif mais un peu bancal dans son choix de mélanger les genres.

04/01/2025 (modifier)
Par Titanick
Note: 3/5
Couverture de la série Western
Western

C’est bien le dessin qui sauve cet album à mes yeux. Parce qu’on a connu Van Hamme plus inspiré. Un western avec tout ce qu’il faut dedans, le héros qui est le meilleur tireur de la région, la tête mise à prix, le shériff, les meurtres et les coups bas, les ranchs avec leur bétail. Bon la seule originalité est l’infirmité du héros et peut-être un petit jeu de qui est qui. D’ailleurs la toute dernière révélation est de trop et l’histoire se tenait mieux en enlevant les dernières pages, c’est dommage. Je note quand même, et pour beaucoup grâce au dessin et aux ambiances distillées par Rosinski, que l’histoire se laisse lire. Le découpage est bon et ça coule bien, force est de le reconnaître. Mais voilà, je ne suis pas fan des ambiances western, entre éloge de la violence par les armes et conquête des terres, pas mon truc.

04/01/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Gilgamesh (Glénat)
Gilgamesh (Glénat)

Ce n'est pas la première BD sur l'épopée de Gilgamesh que je lis mais c'est certainement la plus claire et la plus maîtrisée d'entre elles. Elle pose bien son sujet, son contexte, l'identité de Gilgamesh et de sa situation initiale, ainsi que ses origines semi-divines. Le cadre géographique est également assez clair tout en étant proche des décors bibliques, d'une Terre des débuts de la civilisation humaine, dans des paysages plus ou moins désertiques. C'est à la fois historiquement crédible, et propice au mélange entre réalisme et magie divine et mythologique. Et j'apprécie la propreté du dessin, aussi frustes que puissent paraitre les personnages, en particulier Gilgamesh et Enkidu avec leur physique d'übermenschen à la machoire en parpaing. L'histoire quant à elle n'a pas vraiment mes faveurs en terme de récit mythologique. Elle contient quelques bons thèmes, comme l'amitié, la quête de sagesse et surtout le deuil. Mais le contexte est trop cru, trop rustique. C'est bien normal puisqu'il s'agit d'un des mythes les plus anciens de l'homme, mais il est tellement loin de l'élégance et de l'équilibre des mythes grecs notamment que je le trouve un peu... grossier, lourdaud. Cette histoire en a inspiré bien d'autres, que ce soit les récits bibliques ou quelques mythes grecs, mais c'est sans doute Herakles qui se rapproche le plus de Gilgamesh et c'est justement l'un des héros grecs que j'aime le moins. Bref, s'il faut chercher une bonne adaptation en BD du mythe de Gilgamesh, celle-ci remplit complètement les critères voulus. Mais c'est le mythe lui-même qui ne me passionne pas, même si j'ai aimé le soin, la clarté et le sens du rythme avec lesquels il est raconté ici.

04/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Marathon
Marathon

Un peu comme Panaccione l’avait fait en faisant un album uniquement basé sur la retranscription exhaustive d’un match de tennis (Match), Debon ose le pari audacieux de nous présenter un album qui ne fait que dérouler une course de marathon (celui des Jeux olympiques de 1928). Panaccione usait de la carte humoristique, mais Debon – par ailleurs avare de commentaires, le texte et peu présent) choisit de rester sur du réalisme, quelque chose de très factuel. Le résultat est quand même intéressant, quand bien même on ne s’intéresse pas à cette discipline ou au sport (et même si on n’a pas de connaissances en ces domaines). En effet, parmi les rares textes accompagnant le récit, Debon place un certain nombre d’informations, présentant les différents athlètes, mais aussi le contexte. Et il laisse percer le racisme qui dominait à l’époque (car le vainqueur surprise est un Français algérien). L’autre atout de cet album est sans conteste le dessin. Très simple, avare de détails, il est très lisible, mais surtout très beau dans son rendu, avec un trait charbonneux que j’ai bien aimé. Enfin, le dossier biographique et historique en fin d’album est un très bon complément. Sur un sujet de niche, et avec un traitement relativement aride, Nicolas Debon réussit son pari de captiver au-delà des amateurs du sujet.

04/01/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Ogre Lion
L'Ogre Lion

Un 1er tome qui ne révolutionne rien mais qui m’a suffisamment titillé pour apprécier ma lecture. Un univers anthropomorphique sympathique, pas mal de peuples ou de régions qui ajoutent à la richesse, avec en toile de fond l’éternel scission entre herbivores et carnivores. Des personnages plutôt attachants et qui en gardent sous le pied, de l’aventure bien faite et plaisante à suivre. Le tout est servi par un dessin efficace de Bessadi (seul aux manettes) pour passer un agréable moment et sans temps mort. Nous sommes assez loin de la complexité et profondeur de la série Les 5 Terres (en train de devenir petit à petit la référence dans le genre), j’ai trouvé ici que les péripéties étaient plus tournées grands ados mais bien réalisées et avec du savoir faire. Je reviendrai sur ma note à l’issue de cette trilogie et de sa conclusion (qui jouera beaucoup sur mon ressenti final) mais je suis d’humeur généreuse pour arrondir au supérieur. 3,5 MàJ tome 2 et 3 : Comme promis, je reviens sur mon ressenti après découverte de la conclusion de cette série … et je revois finalement ma note à la baisse. Le résultat n’est pas mauvais, c’est honnête et divertissant mais finalement bien trop léger à mon goût. J’espérais un poil de noirceur entre autres surprises mais le final reste plutôt convenu (ici ça fait un peu bataille des 5 armées). Un récit efficace, qui reste bien fait mais qui souffre de la comparaison dans le milieu anthropomorphe. Ici on s’adresse aux plus jeunes.

14/01/2023 (MAJ le 04/01/2025) (modifier)
Couverture de la série Rebis
Rebis

Un album avec d’indéniables qualités mais qui n’a pas su me toucher. Je partais pourtant avec un bon apriori, plutôt envoûté par le dessin et les couleurs, cette partie est constante et permet d’arriver au bout de ce pavé sans trop d’encombres. C’est ce point que je retiendrais surtout de mon aventure. Pour le récit en lui-même, bien que sympathique, je ne l’ai pas trouvé ébouriffant. Les thématiques ne m’ont pas trop parlé (la question du genre m’a même un peu saoulé) et le tout manque sacrément de nuances à mes yeux. En plus, Martino/Rebis ne m’est pas apparu spécialement attachant, je l’ai accompagné facilement dans sa quête mais plus on s’approchait de la fin, plus j’ai été déçu du développement. J’avoue aussi que j’attendais un peu autre chose en terme d’histoire, de traitement ou de portée. Je ne reproche pas le fond mais ça m’a semblé un peu trop unilatéral ici. La beauté ou l’émotion (pourtant présentes) ont fini par m’échapper. Une œuvre simplement pas pour moi. Nota : au cours de ma lecture, j’ai quand même appris un truc (pas pu m’empêcher de vérifier sur le net après coup, ne croyant pas au fait), c’est que certaines larves d’insectes mettent parfois bien plusieurs années avant d’éclore.

04/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Max et Lili (Ainsi va la vie)
Max et Lili (Ainsi va la vie)

Bon, je vais être honnête, je n'ai pas lu les 134 albums de la série, aussi courts soient-ils. J'en avais facilement lu une cinquantaine quand j'étais à l'école primaire et j'en ai relu une douzaine pour écrire cet avis (et ne pas juste me baser sur mes souvenirs). Les albums, comme dit plus haut, sont courts. Leur but n'est pas vraiment de raconter une histoire, plutôt de présenter une situation, une problématique du quotidien auxquel-le-s les enfants peuvent faire face. Max et Lili jouent leur rôles d'enfants et donc agissent et réagissent comme des enfants moyens face à ce qui leur arrive (ou ce qui arrive à leurs proches). Ça ne cherche pas à révolutionner le genre de la bande dessinée jeunesse mais ça remplit son office d'album documentaire pseudo-fictif à destination des enfants. Les albums sont très pratiques pour ouvrir des discussions auprès des jeunes et force est de constater qu'ils sont toujours autant demandés aujourd'hui (nous avons dû poser des restrictions d'emprunt à ma bibliothèque pour éviter que les enfants se battent pour les avoir, c'est vous dire). Bref, de bons albums très courts pour aborder des questions auprès des jeunes enfants.

04/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Maliki
Maliki

Les albums de Maliki, ça se divise en deux périodes (bon, techniquement c'est plus compliqué, la transition d'une période à l'autre n'a pas été fluide et s'est faite sur plusieurs albums, petit à petit). Au début, Maliki c'était de simples anecdotes, des petits sketchs du quotidien publiés sur le blog du même nom (que je visitais presque quotidiennement durant mes années collège et lycée). Bon, techniquement, toutes les histoires publiées dans ces albums ont d'abord été publiées sur le blog, mais au début il ne s'agissait que de petites histoires indépendantes (et s'il y avait des petits arcs narratifs, ils restaient similaires à ceux que l'on peut voir sur n'importe quel autre blog de BD racontant des anecdotes). Puis, progressivement, une intrigue commence à poindre. Maliki s'entoure progressivement de personnages récurrents, jouant des rôles de plus en plus importants et on place quelques mystères (comme les magouilles de la sœur de Fang ou tout ce qui tourne autours des "stands"). A la fin, dans l'album Hanami, il ne s'agit plus que d'une série avec intrigue (si bien que Souillon a finit par sortir un autre album pour compiler le reste des anecdotes et histoires indépendantes publiées sur le blog). On attend d'ailleurs toujours la suite de cette histoire si je ne m'abuse, bien que l'univers a continué de s'étendre avec des romans jeunesse et un jeu-vidéo qui sortira bientôt. Bon, mais qu'en est-il de la qualité ? Eh bien elle varie (comme c'est étonnant !). Certaines anecdotes sont drôles, d'autres non. En fait, la qualité fluctue surtout par rapport au sentiment de "daté" qu'ont certaines de ses histoires. A la fois le charme et le "défaut" inerrant aux albums compilations de blogs. Je ne parle même pas nécessairement du dessin (qui évolue au fil du temps et devient sincèrement très beau sur la fin) mais bien des sujets, des fonds d'intrigues. La petite chinoise maoïste qui parle en oubliant certains mots dans ses phrases, ça passe difficilement aujourd'hui (encore heureuse). Heureusement, encore une fois, ces personnages évoluent et Fang devient un personnage assez attachant aux fils des récits. Je ne sais pas si la publication en albums ajoute une plus-value comparé au blog en lui-même, en tout cas j'ai toujours les miens. (Note réelle 2,5)

04/01/2025 (modifier)