Ça commence comme un roman graphique classique, avec histoire d’amour sur fond de farniente en Méditerranée, mais rapidement ça bascule vers quelque chose de plus étrange et malsain, avec un fantastique qui, sans jamais être trop présent, s’invite de plus en plus au fur et à mesure que nous suivons dans ses tourments l’adolescent au centre de l’intrigue. Le côté polar qui furtivement semblait vouloir dominer est évacué rapidement.
Le récit devient de plus en plus sombre et étrange, et Rodolphe arrive à distiller surprises et rebondissements (jusqu’à la révélation des dernières pages) pour maintenir suspens et intérêt. Rien d’extraordinaire, mais la lecture est agréable.
Le dessin de Gnoni est lui aussi simple et efficace. Je l’ai trouvé plus intéressant pour les passages sombres, et j’ai par contre moins aimé les quelques cases où le soleil écrase tout, et où la colorisation tranchée donnait quelque chose d’artificiel.
Une lecture sympathique, même si je ne pense pas y revenir.
C’est de troisième recueil d’œuvres d’auteurs africains que je lis en peu de temps après Vies volées et Afrobul. Même s’il m’a laissé sur ma faim, j’ai trouvé le travail de la majorité des auteurs représentés dans « BD Africa » plus mature – en tout cas plus proche des canons occidentaux.
Déjà au niveau du dessin, souvent plus abouti, même si certains gardent encore un style naïf et si des défauts pointent, l’ensemble se tient bien (j’ajoute que je ne suis pas amateur de changement de dessinateurs dans un même album). C’est plutôt la colorisation qui souvent laisse à désirer je trouve.
Quant aux histoires, elles souffrent d’être très courtes – c’est le lot de ce genre de recueils collectifs. Mais la plupart sont mieux construites et plus intéressantes que dans les deux recueils cités plus hauts. La plupart des auteurs sont congolais (RDC) et malgaches (Bénin, Cameroun et Afrique du Sud sont représentés chacun par une histoire), et ces histoires sont dépaysantes pour un lecteur européen, donnent à voir d’autres univers, c’est intéressant.
Parfois inabouti, maladroit, mais globalement plaisant, cet album mérite qu’on y jette un œil à l’occasion.
Une autre adaptation d'un roman que je n'ai pas lu (à croire que la moitié des one-shot qui sortent de nos jours sont des adaptations de roman !). Cela se passe au Japon et l'auteur du roman n'a pas peur de montrer certains côtés sombres de ce pays.
Je comprends que cela passionne un lecteur qui ne connait pas trop le Japon et qui va découvrir un monde différent de la belle image idéaliste que certains ont du pays, mais moi je connaissais déjà tout cela. Le récit met en avant le phénomène des évaporés, ces gens qui disparaissent volontairement par milliers chaque année au Japon. Comme on parle aussi d'autres sujets, j'avais peur que l'auteur finisse par vouloir parler de TOUS les problèmes de la société japonaise et que cela donne un truc qui part dans tous les sens.
Heureusement, après un début qui semble décousu, tout se met bien en place et tout fait sens. Malgré tout, le récit ne m'a pas trop marqué hormis pour quelques scènes chocs. La faute au fait que les personnages ne sont pas attachants et qu'il y a quand même plein de facilités dans le scénario.
2.5
Un album correct, mais qui je pense que j'aurais mieux aimé avec un autre dessinateur.
C'est l'adaptation d'un roman que je n'ai jamais lu et qui a l'originalité de mettre en vedette une femme africaine. Ce qui lui arrive est intéressant même si l'auteur lui donne pratiquement tous les problèmes qui peuvent arriver à une femme noire ce qui à la longue brise un peu la crédibilité du scénario. Le scénario en lui-même n'est pas mauvais, mais je ne suis pas trop fan de la manière dont s'est adapté.
En effet, je n'ai pas aimé le dessin que je trouve un peu moche et la mise en scène est un peu molle. Il y a des scènes que j'aurais surement trouvées plus prenant avec un dessin et une narration plus dynamique. Malgré le fait que je trouve qu'il y a des qualités dans ce polar, je me suis quand même un peu ennuyé.
Visiblement je n'avais jamais lu un album de Toppi, il me semblait pourtant. Son dessin est vraiment beau, noir et blanc très précis, avec notamment des animaux très réalistes. Des cadrages parfois audacieux et sortant des cases. Cet album est un recueil de plusieurs histoires, certaines sans grand intérêt sur le plan de l'histoire, mais celle qui donne son titre Fable Toscane est à la fois la plus longue et la plus agréable à lire. C'est un vieil artisan dans un village italien qui s'assoupit pour une sieste au pied d'un arbre et se réveille plusieurs dizaines d'années plus tard sans comprendre ce qui lui arrive. On est intrigué par ce saut temporel, le vieil homme se pince pourtant, est-ce un rêve ?
Avec « Mickey Mickey », on est au cœur d’un braquage qui a mal tourné. Les bandits ont dû se claquemurer à l’intérieur de la banque, un des complices ayant été gravement blessé. Le personnel et les convoyeurs ont été retenus en otage, dont une jeune femme, plutôt bien mise de sa personne, qui semble être la seule à garder son sang-froid. A l’opposé du personnage principal, le dénommé Mickey, une sorte de psychopathe très mal élevé, toujours sur le point de tabasser ce qui a le malheur de passer à sa portée, mais incapable d’anticiper le retournement de situation qui signera son arrêt de mort.
On le perçoit assez nettement, les auteurs, à l’époque ou fut publié « Mickey Mickey », n’ont pas tout à fait trouvé leur rythme de croisière, hésitant entre le thriller rythmé avec moult pétoires (à l’américaine, quoi) et le roman noir plus lent et contemplatif (disons « européen »). Dans les deux histoires, c’est l’action qui semble entrer en conflit avec la volonté de créer une ambiance, ce qui nuit à la fluidité narrative, déjà empesée par l’abondance de dialogues. Les personnages apparaissent souvent figés, pas toujours reconnaissables et engloutis dans une obscurité où on ne distingue pas toujours les détails. Clairement, on sent Mezzo moins à l’aise pour produire des scènes dynamiques, qui auraient été sans doute plus appropriées ici. En revanche, on reste impressionné par les quelques vues en plongée, assez chiadées.
Un objet plus destiné aux fans qu’aux néophytes, et ces derniers ne seront au mieux convaincus que par le dessin de Mezzo.
Dans cet album, on suit l’équipée calamiteuse de deux sicaires mandatés pour régler leurs comptes à des types employés dans un dépôt chimique. A vrai dire, on n’apprendra pas grand-chose sur l’objet de leur mission, et d’ailleurs les deux tueurs s’en moquent, ils sont juste là pour exécuter de basses œuvres. Le récit est axé principalement sur leur relation, extrêmement tendue, et les dialogues consistent principalement en un clash permanent pour savoir qui en a le plus dans le falzar. De vrais gros durs, en somme, et Pirus n’a pas lésiné sur les clichés en référence à un certain cinéma noir à la papa, avec quelques accents « tarantinesques », l’humour en moins. Et puis bien sûr comme on s’en doute, tout cela va se terminer très très mal.
Il faut bien l’avouer, on est admiratif des premières prouesses de Mezzo, qui avait déjà un style très affirmé à l’époque où fut publié « Deux tueurs ». Par son trait réaliste à la fois gras et léché, avec une prédominance des à-plats noirs, il parvient à restituer une ambiance poisseuse où la mort, évidemment violente, semble roder au détour de chaque case, où le sang est d’un noir d’encre, élégance oblige. On devine les influences de la BD alternative U.S., notamment un certain Charles Burns, ce qui préfigurait le futur « Roi des mouches », d’une tournure bien plus surréaliste, plus atmosphérique encore. Le bémol est qu’on a parfois du mal à identifier les personnages, et que les transitions entre chaque case manquent parfois de liant pour un récit d’action et qu’il faut fournir un effort pour interpréter des détails noyés dans l’ombre.
Quant au scénario, Pirus fournit peu de clés sur la mission des tueurs, ce qui amoindrit quelque peu la tension narrative et l’intérêt que l’on pourrait porter à l’histoire, alors que paradoxalement, l’auteur n’est pas vraiment avare de textes. Un objet plus destiné aux fans qu’aux néophytes, et ces derniers ne seront au mieux convaincus que par le dessin de Mezzo.
Un bon 3/5 qui tend vers le 4. James arrive à faire de bonnes choses avec ces demies-pages de 6 cases quelque peu pince-sans-rire mettant en scène 2 enfants Charlie une fille qui se sent plutôt garçon et Malcolm qui lui n'est pas trop dans l'archétype du gamin turbulent et joueur de foot mais plutôt dans les bouquins. Chaque strip peut se lire en tant que tel mais il y a aussi une continuité de l'histoire entre les pages.
Le dessin de James est bien avec une palette de couleurs limitée à l'orange. Cela m'a rappelé Peanuts dans l'esprit. On aborde toutes sortes de sujets y compris des choses plus adultes que dans les discours d'enfants habituels, il y a une certaine légèreté et un décalage comique.
Je suis un bon amateur de la série mère mais j’avoue être parti relativement frileux avec cette déclinaison … et bien je dois dire que j’ai bien accroché finalement.
En fait, c’est toujours mieux quand on a pas d’attentes particulières. J’avais peur de tomber sur un dessin kawai et gags en une planche et heureusement ce n’est pas ça.
L’auteur qui assure dessin et scénario (à souligner) propose du bon taf dans la lignée de la série mère. Il ne révolutionne rien dans les faits mais utilise bien l’univers.
Il ancre son récit à Tempest, quand cette dernière est suffisamment développée (une période que j’aime bien). Nous y suivrons notre héroïne, une femme lapin, qui découvre la ville en interagissant avec les très nombreux personnages de la franchise. Par la suite et grâce à son talent, elle sera missionnée par notre slime pour promouvoir la cité.
Voilà pour le fond, l’auteur développe cette idée à travers de courts récits qui ne cherchent en rien à faire avancer l’histoire. Il appuie sur tous les apports/inventions que notre héros à amener de notre monde : bouffe, vêtements, sauna … et qui chamboule le quotidien des habitants.
Un rien redondant mais c’est fait avec suffisamment de talent, l’humour passe bien et le résultat est vraiment bon enfant, en plus de vraiment bien utilisé les personnages (et leurs tares).
Bref, à ne lire que si vous appréciez la série mère, plutôt creux mais assez sympathique, j’ai passé un bon moment à chaque tome lu.
J'avais été très séduit par Furieuse de Geoffroy Monde. J'entamais donc cette série avec gourmandise mais j'ai été quelque peu déçu.
Je ne m'attendais pas spécialement à ce type d'humour très décalé. Si j'apprécie quelques gags bien trouvés comme La Soirée, Le Pacte ou la Prière , la répétition dans un album de ce même type de propositions me lasse assez vite sauf à avoir une créativité exceptionnelle ce que je n'ai pas trouvé ici. Certaines histoires m'ont même laissé indifférent ( Le Yoga ou La bibliothèque) voire je n'ai pas aimé ( Le Portrait). Toutefois le ton reste incisif et dynamique sans vulgarité.
Le graphisme m'a bien séduit avec ces entrées en scène avec un dessin très détaillé qui plante un décors en N&B aux traits fins d'une précision rigoureuse suivies par ces personnages peintures aux nez de clowns expressifs dans leur univers d'une blancheur immaculée.
Une lecture plaisante mais inégale.
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Je suis un autre
Ça commence comme un roman graphique classique, avec histoire d’amour sur fond de farniente en Méditerranée, mais rapidement ça bascule vers quelque chose de plus étrange et malsain, avec un fantastique qui, sans jamais être trop présent, s’invite de plus en plus au fur et à mesure que nous suivons dans ses tourments l’adolescent au centre de l’intrigue. Le côté polar qui furtivement semblait vouloir dominer est évacué rapidement. Le récit devient de plus en plus sombre et étrange, et Rodolphe arrive à distiller surprises et rebondissements (jusqu’à la révélation des dernières pages) pour maintenir suspens et intérêt. Rien d’extraordinaire, mais la lecture est agréable. Le dessin de Gnoni est lui aussi simple et efficace. Je l’ai trouvé plus intéressant pour les passages sombres, et j’ai par contre moins aimé les quelques cases où le soleil écrase tout, et où la colorisation tranchée donnait quelque chose d’artificiel. Une lecture sympathique, même si je ne pense pas y revenir.
BD Africa
C’est de troisième recueil d’œuvres d’auteurs africains que je lis en peu de temps après Vies volées et Afrobul. Même s’il m’a laissé sur ma faim, j’ai trouvé le travail de la majorité des auteurs représentés dans « BD Africa » plus mature – en tout cas plus proche des canons occidentaux. Déjà au niveau du dessin, souvent plus abouti, même si certains gardent encore un style naïf et si des défauts pointent, l’ensemble se tient bien (j’ajoute que je ne suis pas amateur de changement de dessinateurs dans un même album). C’est plutôt la colorisation qui souvent laisse à désirer je trouve. Quant aux histoires, elles souffrent d’être très courtes – c’est le lot de ce genre de recueils collectifs. Mais la plupart sont mieux construites et plus intéressantes que dans les deux recueils cités plus hauts. La plupart des auteurs sont congolais (RDC) et malgaches (Bénin, Cameroun et Afrique du Sud sont représentés chacun par une histoire), et ces histoires sont dépaysantes pour un lecteur européen, donnent à voir d’autres univers, c’est intéressant. Parfois inabouti, maladroit, mais globalement plaisant, cet album mérite qu’on y jette un œil à l’occasion.
Les Évaporés
Une autre adaptation d'un roman que je n'ai pas lu (à croire que la moitié des one-shot qui sortent de nos jours sont des adaptations de roman !). Cela se passe au Japon et l'auteur du roman n'a pas peur de montrer certains côtés sombres de ce pays. Je comprends que cela passionne un lecteur qui ne connait pas trop le Japon et qui va découvrir un monde différent de la belle image idéaliste que certains ont du pays, mais moi je connaissais déjà tout cela. Le récit met en avant le phénomène des évaporés, ces gens qui disparaissent volontairement par milliers chaque année au Japon. Comme on parle aussi d'autres sujets, j'avais peur que l'auteur finisse par vouloir parler de TOUS les problèmes de la société japonaise et que cela donne un truc qui part dans tous les sens. Heureusement, après un début qui semble décousu, tout se met bien en place et tout fait sens. Malgré tout, le récit ne m'a pas trop marqué hormis pour quelques scènes chocs. La faute au fait que les personnages ne sont pas attachants et qu'il y a quand même plein de facilités dans le scénario.
On la trouvait plutôt jolie
2.5 Un album correct, mais qui je pense que j'aurais mieux aimé avec un autre dessinateur. C'est l'adaptation d'un roman que je n'ai jamais lu et qui a l'originalité de mettre en vedette une femme africaine. Ce qui lui arrive est intéressant même si l'auteur lui donne pratiquement tous les problèmes qui peuvent arriver à une femme noire ce qui à la longue brise un peu la crédibilité du scénario. Le scénario en lui-même n'est pas mauvais, mais je ne suis pas trop fan de la manière dont s'est adapté. En effet, je n'ai pas aimé le dessin que je trouve un peu moche et la mise en scène est un peu molle. Il y a des scènes que j'aurais surement trouvées plus prenant avec un dessin et une narration plus dynamique. Malgré le fait que je trouve qu'il y a des qualités dans ce polar, je me suis quand même un peu ennuyé.
Fable Toscane et autres récits
Visiblement je n'avais jamais lu un album de Toppi, il me semblait pourtant. Son dessin est vraiment beau, noir et blanc très précis, avec notamment des animaux très réalistes. Des cadrages parfois audacieux et sortant des cases. Cet album est un recueil de plusieurs histoires, certaines sans grand intérêt sur le plan de l'histoire, mais celle qui donne son titre Fable Toscane est à la fois la plus longue et la plus agréable à lire. C'est un vieil artisan dans un village italien qui s'assoupit pour une sieste au pied d'un arbre et se réveille plusieurs dizaines d'années plus tard sans comprendre ce qui lui arrive. On est intrigué par ce saut temporel, le vieil homme se pince pourtant, est-ce un rêve ?
Mickey Mickey
Avec « Mickey Mickey », on est au cœur d’un braquage qui a mal tourné. Les bandits ont dû se claquemurer à l’intérieur de la banque, un des complices ayant été gravement blessé. Le personnel et les convoyeurs ont été retenus en otage, dont une jeune femme, plutôt bien mise de sa personne, qui semble être la seule à garder son sang-froid. A l’opposé du personnage principal, le dénommé Mickey, une sorte de psychopathe très mal élevé, toujours sur le point de tabasser ce qui a le malheur de passer à sa portée, mais incapable d’anticiper le retournement de situation qui signera son arrêt de mort. On le perçoit assez nettement, les auteurs, à l’époque ou fut publié « Mickey Mickey », n’ont pas tout à fait trouvé leur rythme de croisière, hésitant entre le thriller rythmé avec moult pétoires (à l’américaine, quoi) et le roman noir plus lent et contemplatif (disons « européen »). Dans les deux histoires, c’est l’action qui semble entrer en conflit avec la volonté de créer une ambiance, ce qui nuit à la fluidité narrative, déjà empesée par l’abondance de dialogues. Les personnages apparaissent souvent figés, pas toujours reconnaissables et engloutis dans une obscurité où on ne distingue pas toujours les détails. Clairement, on sent Mezzo moins à l’aise pour produire des scènes dynamiques, qui auraient été sans doute plus appropriées ici. En revanche, on reste impressionné par les quelques vues en plongée, assez chiadées. Un objet plus destiné aux fans qu’aux néophytes, et ces derniers ne seront au mieux convaincus que par le dessin de Mezzo.
Deux tueurs
Dans cet album, on suit l’équipée calamiteuse de deux sicaires mandatés pour régler leurs comptes à des types employés dans un dépôt chimique. A vrai dire, on n’apprendra pas grand-chose sur l’objet de leur mission, et d’ailleurs les deux tueurs s’en moquent, ils sont juste là pour exécuter de basses œuvres. Le récit est axé principalement sur leur relation, extrêmement tendue, et les dialogues consistent principalement en un clash permanent pour savoir qui en a le plus dans le falzar. De vrais gros durs, en somme, et Pirus n’a pas lésiné sur les clichés en référence à un certain cinéma noir à la papa, avec quelques accents « tarantinesques », l’humour en moins. Et puis bien sûr comme on s’en doute, tout cela va se terminer très très mal. Il faut bien l’avouer, on est admiratif des premières prouesses de Mezzo, qui avait déjà un style très affirmé à l’époque où fut publié « Deux tueurs ». Par son trait réaliste à la fois gras et léché, avec une prédominance des à-plats noirs, il parvient à restituer une ambiance poisseuse où la mort, évidemment violente, semble roder au détour de chaque case, où le sang est d’un noir d’encre, élégance oblige. On devine les influences de la BD alternative U.S., notamment un certain Charles Burns, ce qui préfigurait le futur « Roi des mouches », d’une tournure bien plus surréaliste, plus atmosphérique encore. Le bémol est qu’on a parfois du mal à identifier les personnages, et que les transitions entre chaque case manquent parfois de liant pour un récit d’action et qu’il faut fournir un effort pour interpréter des détails noyés dans l’ombre. Quant au scénario, Pirus fournit peu de clés sur la mission des tueurs, ce qui amoindrit quelque peu la tension narrative et l’intérêt que l’on pourrait porter à l’histoire, alors que paradoxalement, l’auteur n’est pas vraiment avare de textes. Un objet plus destiné aux fans qu’aux néophytes, et ces derniers ne seront au mieux convaincus que par le dessin de Mezzo.
Garçons manqués
Un bon 3/5 qui tend vers le 4. James arrive à faire de bonnes choses avec ces demies-pages de 6 cases quelque peu pince-sans-rire mettant en scène 2 enfants Charlie une fille qui se sent plutôt garçon et Malcolm qui lui n'est pas trop dans l'archétype du gamin turbulent et joueur de foot mais plutôt dans les bouquins. Chaque strip peut se lire en tant que tel mais il y a aussi une continuité de l'histoire entre les pages. Le dessin de James est bien avec une palette de couleurs limitée à l'orange. Cela m'a rappelé Peanuts dans l'esprit. On aborde toutes sortes de sujets y compris des choses plus adultes que dans les discours d'enfants habituels, il y a une certaine légèreté et un décalage comique.
Moi, quand je me réincarne en Slime - Comment vivre chez les monstres
Je suis un bon amateur de la série mère mais j’avoue être parti relativement frileux avec cette déclinaison … et bien je dois dire que j’ai bien accroché finalement. En fait, c’est toujours mieux quand on a pas d’attentes particulières. J’avais peur de tomber sur un dessin kawai et gags en une planche et heureusement ce n’est pas ça. L’auteur qui assure dessin et scénario (à souligner) propose du bon taf dans la lignée de la série mère. Il ne révolutionne rien dans les faits mais utilise bien l’univers. Il ancre son récit à Tempest, quand cette dernière est suffisamment développée (une période que j’aime bien). Nous y suivrons notre héroïne, une femme lapin, qui découvre la ville en interagissant avec les très nombreux personnages de la franchise. Par la suite et grâce à son talent, elle sera missionnée par notre slime pour promouvoir la cité. Voilà pour le fond, l’auteur développe cette idée à travers de courts récits qui ne cherchent en rien à faire avancer l’histoire. Il appuie sur tous les apports/inventions que notre héros à amener de notre monde : bouffe, vêtements, sauna … et qui chamboule le quotidien des habitants. Un rien redondant mais c’est fait avec suffisamment de talent, l’humour passe bien et le résultat est vraiment bon enfant, en plus de vraiment bien utilisé les personnages (et leurs tares). Bref, à ne lire que si vous appréciez la série mère, plutôt creux mais assez sympathique, j’ai passé un bon moment à chaque tome lu.
De rien
J'avais été très séduit par Furieuse de Geoffroy Monde. J'entamais donc cette série avec gourmandise mais j'ai été quelque peu déçu. Je ne m'attendais pas spécialement à ce type d'humour très décalé. Si j'apprécie quelques gags bien trouvés comme La Soirée, Le Pacte ou la Prière , la répétition dans un album de ce même type de propositions me lasse assez vite sauf à avoir une créativité exceptionnelle ce que je n'ai pas trouvé ici. Certaines histoires m'ont même laissé indifférent ( Le Yoga ou La bibliothèque) voire je n'ai pas aimé ( Le Portrait). Toutefois le ton reste incisif et dynamique sans vulgarité. Le graphisme m'a bien séduit avec ces entrées en scène avec un dessin très détaillé qui plante un décors en N&B aux traits fins d'une précision rigoureuse suivies par ces personnages peintures aux nez de clowns expressifs dans leur univers d'une blancheur immaculée. Une lecture plaisante mais inégale.