Quand le cyberpunk rencontre l'anticipation écologique et le polar.
Fin du 21e siècle, la crise énergétique a rendu hors de prix les transports et les humains se sont regroupés dans des mégalopoles de plus en plus grandes dont il faut une fortune pour s'échapper et voyager. Sasha Jäger y est détective au service de la méga corporation Metropolia qui lui assigne des missions d'investigation et d'infiltration qu'il est l'un des rares à pouvoir accomplir puisque bénéficiant d'une immunité aux effets secondaires d'un liquide créé pour permettre d'acquérir temporairement des connaissances idéales pour se faire passer pour qui l'on n'est pas. En échange, il espère pouvoir récolter assez d'argent pour un jour traverser l'Atlantique et retrouver sa bien aimée qui vit de l'autre côté.
Le décor a de fortes ressemblances avec les villes cyberpunk, l'écologie en plus. Les disparités sociales y sont grandes, avec de rares privilégiés qui bénéficient de tous les avantages tandis que la population de base est contrainte de ne pas pouvoir voyager et de gagner la nouvelle monnaie locale, le mile, en comptant le nombre de pas qu'elle fait par jour. IA, robots et images holographiques y côtoient un quotidien fait de piétons et de restrictions d'énergie. Et au milieu de cela, le héros est un détective qui mène des enquêtes aux allures de polar noir mêlé de technologies futuristes.
Le dessin d'Ingo Römling est d'excellente qualité. Légèrement froid et informatisé, il se révèle très généreux sur les décors et les personnages. Sa représentation d'un Berlin futuriste est plutôt crédible, mêlant les gris bâtiments rectangulaires du Berlin contemporain, les ajouts avant-gardistes de science-fiction et les aménagements plus écologiques et piétonniers. Les personnages sont plein de vie et de dynamisme, avec notamment un héros souriant et visuellement attachant.
L'intrigue tient la route mais pêche par un manque d'exposition et une certaine complexité de son enquête.
On a un peu de mal à comprendre ce monde théoriquement en crise énergétique dès qu'il s'agit de transports longue distance mais dépensant sans trop compter pour ce qui est des transports urbains et surtout des robots et autres intelligences artificielles. S'il y a suffisamment d'électricité pour cela, pourquoi les transports électriques ne permettent-ils pas de voyager davantage ? Sans parler évidemment d'un simple voilier pour traverser l'Atlantique sans se ruiner à vie.
Comme beaucoup de polars noirs, l'enquête et les mystères dévoilés par le héros se révèlent parfois un peu ardus à suivre, notamment en ce qui concerne les motivations et actions de l'antagoniste. Là encore, il y a comme un manque d'exposition qui empêche de comprendre ce qu'il peut et ne peut pas faire, pourquoi il le fait et pourquoi il se fait aider avec autant de dévouement par sa dangereuse partenaire.
Autant j'ai été captivé par ce futur proche et l'évolution du héros en son sein, autant son enquête m'a davantage embrouillé et moins convaincu. Je suis toutefois curieux de lire d'autres aventures dans cet univers et avec cet enquêteur.
Frederic Remington était un illustrateur américain célèbre au 19e siècle, connu pour avoir dessiné la vie des pionniers dans l'Ouest américain avant que le Far West ne disparaisse pour de bon. Il a notamment réalisé des illustrations des guerres apaches. Et s'il n'a jamais véritablement rencontré le fameux Geronimo à l'époque, ça n'empêche pas les auteurs de mettre en scène cette rencontre, imaginant que la bande de Go Khla Yeh le kidnappe car celui-ci est autant fasciné par l'idée de se faire dessiner par Remington que ce dernier l'est de pouvoir le faire.
C'est un récit western réaliste, entre historique et grands espaces aventureux. Il nous plonge dans une époque de fin de colonisation, quand les blancs ont quasiment définitivement pris le dessus sur les amérindiens et qu'ils les parquent dans des réserves miteuses où la majorité se résignent à un statut misérable. Geronimo et sa poignée de guerriers mène encore une guérilla désespérée contre l'armée US pour tenter de retarder l'inévitable. Le jeune Remington, encore inconnu du grand public à l'époque, débarque de l'Est en Arizona pour constater la situation et accompagner pendant un temps le fameux régiment noir des Buffalo Soldiers, affecté avec de nombreux autres aux guerres apaches.
Le graphisme de Sagar est beau et évocateur. Il retranscrit aussi bien les décors grandioses des espaces américains que les visages expressifs tant des soldats américains que des indiens résignés ou des guerriers résolus de Geronimo. Hormis cette rencontre fictive entre deux personnalités, l'histoire suit la trame historique et se révèle instructive et bien rythmée. On se demande longtemps ce qui va résulter de cette tentative de Remington d'atteindre une représentation vraie de l'esprit du chef indien. Et c'est là que la conclusion du récit peut se révéler frustrante puisqu'au final tout s'arrête avant qu'on n'en sache vraiment davantage. Cela laisse le lecteur sur le sentiment d'avoir passé un moment intéressant et dépaysant mais sans plus soulever d'émotion.
C'est avec surprise que je me suis aperçu qu'il manquait cette série sur le site. Pourtant le "Grand Charles" aurait pu être ou a été à la table de nombreux autres personnages de la collection. C'est dire si sa présence est incontournable dans l'histoire du siècle dernier pour la France et au delà de nos frontières.
Je voudrais féliciter Mathieu Gabella et l'historienne Frédérique Néau-Dufour pour le gros travail effectué pour rendre la narration accessible. En effet il y a tellement de matériaux (noms, dates, événements intimes ou historiques) qu'il ,a fallu un gros travail de sélection et de présentation pour que le lecteur puisse suivre. C'est d'autant plus vrai que certains événements peuvent être encore sujet à polémique. Le tome 1 est le plus simple et fluide. Ce tome prend le temps de replacer Charles dans une jeunesse qui fonde sa vision historique de la France. C'est l'époque du Charles de Gaulle militaire qui croise la route de Pétain jusqu'à la défaite de 1940. Le tome 2 se concentre sur la période 40-45 depuis l'appel du 18 Juin jusqu'à la victoire. C'est le Charles de Gaulle de la résistance à Vichy mais en mal de légitimité populaire vis à vis des américains. Une grande partie se passe en Afrique et en Orient avec la difficile confrontation de troupe fidèle à Vichy parfois soutenues par Roosevelt. Un tome intéressant qui montre la position difficile de De Gaulle vis à vis de territoires qu'il considère comme la France mais qui aspirent déjà à l'indépendance. Le tome 3 est plus politique puisque c'est la période de la Vème République, la guerre d'Algérie, la réconciliation, la guerre froide, le nucléaire, mai 68. Des thèmes qui nous impactent encore aujourd'hui. Les auteurs ont souhaité ne pas proposer un récit hagiographique ou à charge. Ils ont voulu laisser la place à différents points de vue. Cela reste une lecture exigeante plus accessible à des personnes de ma génération qui reconnaitront les intervenants.
Je n'ai pas été vraiment séduit par le graphisme des visages très réalistes mais chargés. Comme souvent dans ce type de série historique; les extérieurs sont soignés et la mise en couleur classique. Cela reste un peu statique à cause de la figure rigide de Charles de Gaulle qui est omniprésente dans la série.
Un opus qui a évidemment toute sa place dans la collection pour une lecture documentée et sérieuse.
Beau travail pour adapter un récit important, toujours avec ce style beau, coloré et épuré en texte qui m'avait séduit dans Jours de sable, mêlant de manière inattendue le contemplatif et le rythme élevé, grâce à un découpage "cinématographique".
Pourtant, comme avec Jours de sable, sans trop m'expliquer pourquoi, l'enthousiasme est modéré. Le scénario est aussi fort que le roman, mais je pense que la charge est trop dénuée de responsabilités, telle une virulence n'attaquant finalement personne, une charge qui en fait satisferait tout le monde. Ma conclusion était similaire après lecture du 1984 de Coste : voilà de jolis récits à la dénonciation faisant tristement l'unanimité, car non revisités à l'aune du XXIe siècle. Sans compter que ces histoires plus que familières se découvrent en BD sans la moindre surprise.
Par ailleurs, la belle qualité des illustrations de De Jongh et cette manière de traverser les pages surdécoupées à grande vitesse, finissent par engendrer une lecture anodine ne laissant pas véritablement de trace.
Il s'agit donc d'une belle BD, mais...
Seuls quelques moments échappent à ce dérisoire : lorsque l'enfant à lunettes est confronté à l'émergence d'une violence et que la pire horreur, glaçante, devient soudainement envisageable. A cet instant alors, le temps s'arrête et la BD s'empare frontalement de son sujet en dépassant sa mise en scène jusqu'ici trop léchée.
Cette lecture m'a laissé comme un goût de cendres une fois terminée. Denis Lapière propose ici un récit assez littéraire malgré le peu de texte qui accompagne cette histoire sociale et familiale. Le récit renvoie aux romans qui décrivent la déchéance d'une vieille France arque boutée à ses titres et châteaux dans un huis clos proche de la consanguinité. Le graphisme de Bailly fait beaucoup pour rendre cette ambiance de famille déchue prête à toutes les bassesses pour assurée sa continuité. L'ambiance est souvent lourde voire sordide et seule les incursions dans le marais poitevin permettent un espace de respiration. Cette partie m'a d'ailleurs fait penser au roman de marcel Aymé "La Vouivre" avec ici des anguilles au lieu de vipères. Cela confirme l'ambiance rude de roman paysan que Lapière donne à son scénario.
Le graphisme de Bailly accentue le contraste entre la douceur et la sérénité des paysage du marais vis à vis de la froideur cadavérique des personnages jusqu'au final émouvant où cela s'inverse.
Une lecture intéressante malgré une approche difficile. Un bon 3
Une chasse au papillon pas comme les autres.
En effet, l'entomologiste Camille Simon reçoit un colis d'Amérique du Sud et il y trouve un spécimen de papillon disparu, le Parides Ascanius. Il part aussitôt avec sa cousine Géraldine pour le Brésil, il veut confirmer son existence, celle-ci pourrait changer la vision scientifique sur la résilience de la nature. Mais sa recherche en pleine forêt amazonienne va se compliquer, des multinationales ne voient pas d'un bon œil le possible futur classement d'une partie de la forêt en parc national.
Évidemment la partie de cache-cache ne sera pas de tout repos, ce mystérieux papillon va se faire désirer.
Un récit instructif qui nous dévoile une face cachée peu reluisante du Brésil et des multinationales qui bafouent les lois en toute impunité : déforestation illégale et orpaillallage sauvage. Une face sombre où le déplacement forcé des peuples autochtones est monnaie courante et si cela ne suffit pas, il reste le meurtre. Ils sont prêts à tout pour faire échouer cette expédition scientifique. Il est effarant qu'à notre époque ces actes mafieux existent encore. Ce n'est pas nouveau, mais ce récit nous prouve encore une fois que notre monde ne tourne pas rond et que la biodiversité reste la cinquième roue du carrosse.
Un bon moment de lecture, j'ai aimé les personnages, la petite pointe d'humour, les informations sur les papillons et le côté documentaire, mais je ne suis pas comblé pour autant, j'aurais aimé en savoir plus sur ces multinationales et leurs ramifications.
Une histoire construite à partir d'un fait divers, je ne sais pas jusqu'où elle est proche de la vérité, mais Matz a passé de nombreuses heures chez Camille Le Piouff, un entomologiste, à Paris (Nature et Passion).
Si je suis reparti avec cet album sous le bras, c'est pour Frédéric Bézian, j'adore son style torturé reconnaissable au premier coup d'œil. Il nous propose un magnifique dégradé de gris où juste des touches de couleurs habilleront les différents papillons. La forêt n'a jamais été aussi belle et sauvage.
Superbe !
Note réelle : 3,5.
Un récit sincère mais qui manque parfois de profondeur
Love Me de Naomi Reboul aborde des sujets sensibles avec une certaine justesse et une touche personnelle qui se ressent dans chaque planche. Le style graphique, épuré, accompagne bien le propos, même s’il peut paraître parfois un peu trop minimaliste. Si l’intention est belle et le ton sincère, l’ensemble manque parfois de rythme ou de développement pour vraiment marquer sur la durée. Une lecture intéressante, mais qui laisse un léger goût d’inachevé.
Les amateurs de l’auteur ne seront pas déçus avec cette nouvelle déclinaison de son héros : Prétorius.
Le personnage reste le même, c’est l’environnement où il évolue qui diffère dans ce nouveau spin off de l’univers.
Si je ne dis pas de bêtises, nous nous situons quelques décennies après les événements vus dans Freaks’Squeele. Les super-héros ne sont plus et le monde a tourné post apocalypse avec l’apparition du clovd, une brume malfaisante accompagnée de son lot de monstres. L’espèce humaine survit tant bien que mal à travers différentes communautés aux styles de vie bien différents.
Voilà pour le background, rien de foncièrement original, un peu de The Mist, New York 1997, La route … mais bien digérés et toujours plaisant à suivre grâce aux talents de l’auteur et le ton qu’il y insuffle.
La mise en page et couleurs sont toujours aussi soignées, c’est ponctué de nombreuses références au monde actuel, ça peut paraître un peu too much mais j’ai bien aimé (la magie des miroirs sombres, le côté jeu de rôles …), il ne faut pas trop se poser de questions.
Petite précision, la connaissance du héros est un plus mais la série peut tout à fait se lire sans pour un nouveau lecteur. Bien curieux de voir où ça va nous mener, un premier tome dense qui place l’univers et différentes factions.
MàJ tome 2 :
Un petit oui ce tome. C’est rare mais cette fois Florent Maudoux ne m’a pas totalement convaincu.
Rien à dire sur le dessin (toujours aussi bon), c’est le récit qui m’a peu parlé. J’aurais peut être du relire le 1er avant (je pensais pourtant l’avoir bien en tête) mais j’ai été un peu largué avec les événements présentés (le battle royal dans l’espace, le messie tendance attila …) et l’intrigue central autour du rassemblement ne m’a pas semblé faire avancer notre compréhension de ce monde.
Je n’ai pas retrouvé la magie de l’auteur, enfin surtout son équilibre dans sa tambouille. Ici ça m’a semblé vraiment trop appuyé niveaux références, l’histoire peut le justifier mais avec ce tome on n’en croise 3 par pages. Trop lourd pour moi, le coup d’Optimus Prime m’a achevé.
Malgré une lecture sympathique et légère je sors avec un soupçon de déception de cet ouvrage. Il faut dire que je suis totalement ignorant dans le domaine de la haute gastronomie bien que je fasse la cuisine à la maison. Personnellement il en va de la haute cuisine comme de la haute couture, un monde duquel je me suis exclu même si j'en avais les moyens. Ainsi les plats qui illustrent les anecdotes de Peeters n'ont provoqué en moi aucune émotion et aucune envie de faire plusieurs centaines de kilomètres pour y goûter. Toutefois je reconnais que la narration est fluide avec une partie estudiantine qui m'a plu.
La partie graphique d'Aurélia Aurita propose un N&B clair, simple et facilement lisible sans beaucoup d'effet de contrastes ou d'ombres.
La couleur est réservée aux plats mis en valeur par le récit de Peeters. Je pense que pour un tel sujet cela aurait pu être un peu plus recherché.
Une lecture agréable mais qui ne m'a pas marqué et que j'oublierai comme toute ces émissions de TV qui m'ont très vite lassé. Un 3 sans entrain.
Encore un album qui me déçoit. Et pas de bol cette fois, ça tombe sur Bouzard. Pas que ces Vacances chez pépé-mémé soit mauvais, c'est même assez bien vu. J'ai retrouvé pas mal de choses que j'ai connues étant gamin, notamment les traumatisantes mises à mort d'animaux (poules, lapins, cochons...) ou les "personnalités" parfois étonnantes des villages reculés. Sympathique donc.
Mais voilà, c'est juste sympathique alors que j'espérais quelque chose de drôle. Bouzard est moins productif ces dernières années, alors nous, les fans, on est inquiets. On se demande s'il n'a pas perdu le mojo. Quelques publications éparses semblaient suggérer que non, comme la BD à poster La sacoche à Rimbaud (certes très très courte) ou la BD collective T'inquiète dont il a quand même signé les meilleures pages.
Les vacances chez pépé-mémé nous offrent une série de gags amusants ayant pour cadre la vie à la ferme. Comme je le disais, c'est assez bien vu (et finalement pas cliché), mais cette vie existe-t-elle encore aujourd'hui ? La question est légitime au rythme où vont les choses, et je me demande si la nostalgie qui plane sur ces pages ne résulte pas de ce sentiment de vivre la fin d'un monde. Mais bref ! Qu'importe ! Le résultat n'arrache pas les zygomatiques. Il m'aura fallu attendre la page 50 pour enfin rire franchement. On retiendra également le gag final, avec son chouette hommage à Astérix.
Allez ! C'est tout pour cette fois ! Moi, je retourne attendre le prochain Bouzard...
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Metropolia
Quand le cyberpunk rencontre l'anticipation écologique et le polar. Fin du 21e siècle, la crise énergétique a rendu hors de prix les transports et les humains se sont regroupés dans des mégalopoles de plus en plus grandes dont il faut une fortune pour s'échapper et voyager. Sasha Jäger y est détective au service de la méga corporation Metropolia qui lui assigne des missions d'investigation et d'infiltration qu'il est l'un des rares à pouvoir accomplir puisque bénéficiant d'une immunité aux effets secondaires d'un liquide créé pour permettre d'acquérir temporairement des connaissances idéales pour se faire passer pour qui l'on n'est pas. En échange, il espère pouvoir récolter assez d'argent pour un jour traverser l'Atlantique et retrouver sa bien aimée qui vit de l'autre côté. Le décor a de fortes ressemblances avec les villes cyberpunk, l'écologie en plus. Les disparités sociales y sont grandes, avec de rares privilégiés qui bénéficient de tous les avantages tandis que la population de base est contrainte de ne pas pouvoir voyager et de gagner la nouvelle monnaie locale, le mile, en comptant le nombre de pas qu'elle fait par jour. IA, robots et images holographiques y côtoient un quotidien fait de piétons et de restrictions d'énergie. Et au milieu de cela, le héros est un détective qui mène des enquêtes aux allures de polar noir mêlé de technologies futuristes. Le dessin d'Ingo Römling est d'excellente qualité. Légèrement froid et informatisé, il se révèle très généreux sur les décors et les personnages. Sa représentation d'un Berlin futuriste est plutôt crédible, mêlant les gris bâtiments rectangulaires du Berlin contemporain, les ajouts avant-gardistes de science-fiction et les aménagements plus écologiques et piétonniers. Les personnages sont plein de vie et de dynamisme, avec notamment un héros souriant et visuellement attachant. L'intrigue tient la route mais pêche par un manque d'exposition et une certaine complexité de son enquête. On a un peu de mal à comprendre ce monde théoriquement en crise énergétique dès qu'il s'agit de transports longue distance mais dépensant sans trop compter pour ce qui est des transports urbains et surtout des robots et autres intelligences artificielles. S'il y a suffisamment d'électricité pour cela, pourquoi les transports électriques ne permettent-ils pas de voyager davantage ? Sans parler évidemment d'un simple voilier pour traverser l'Atlantique sans se ruiner à vie. Comme beaucoup de polars noirs, l'enquête et les mystères dévoilés par le héros se révèlent parfois un peu ardus à suivre, notamment en ce qui concerne les motivations et actions de l'antagoniste. Là encore, il y a comme un manque d'exposition qui empêche de comprendre ce qu'il peut et ne peut pas faire, pourquoi il le fait et pourquoi il se fait aider avec autant de dévouement par sa dangereuse partenaire. Autant j'ai été captivé par ce futur proche et l'évolution du héros en son sein, autant son enquête m'a davantage embrouillé et moins convaincu. Je suis toutefois curieux de lire d'autres aventures dans cet univers et avec cet enquêteur.
Remington 1885
Frederic Remington était un illustrateur américain célèbre au 19e siècle, connu pour avoir dessiné la vie des pionniers dans l'Ouest américain avant que le Far West ne disparaisse pour de bon. Il a notamment réalisé des illustrations des guerres apaches. Et s'il n'a jamais véritablement rencontré le fameux Geronimo à l'époque, ça n'empêche pas les auteurs de mettre en scène cette rencontre, imaginant que la bande de Go Khla Yeh le kidnappe car celui-ci est autant fasciné par l'idée de se faire dessiner par Remington que ce dernier l'est de pouvoir le faire. C'est un récit western réaliste, entre historique et grands espaces aventureux. Il nous plonge dans une époque de fin de colonisation, quand les blancs ont quasiment définitivement pris le dessus sur les amérindiens et qu'ils les parquent dans des réserves miteuses où la majorité se résignent à un statut misérable. Geronimo et sa poignée de guerriers mène encore une guérilla désespérée contre l'armée US pour tenter de retarder l'inévitable. Le jeune Remington, encore inconnu du grand public à l'époque, débarque de l'Est en Arizona pour constater la situation et accompagner pendant un temps le fameux régiment noir des Buffalo Soldiers, affecté avec de nombreux autres aux guerres apaches. Le graphisme de Sagar est beau et évocateur. Il retranscrit aussi bien les décors grandioses des espaces américains que les visages expressifs tant des soldats américains que des indiens résignés ou des guerriers résolus de Geronimo. Hormis cette rencontre fictive entre deux personnalités, l'histoire suit la trame historique et se révèle instructive et bien rythmée. On se demande longtemps ce qui va résulter de cette tentative de Remington d'atteindre une représentation vraie de l'esprit du chef indien. Et c'est là que la conclusion du récit peut se révéler frustrante puisqu'au final tout s'arrête avant qu'on n'en sache vraiment davantage. Cela laisse le lecteur sur le sentiment d'avoir passé un moment intéressant et dépaysant mais sans plus soulever d'émotion.
De Gaulle
C'est avec surprise que je me suis aperçu qu'il manquait cette série sur le site. Pourtant le "Grand Charles" aurait pu être ou a été à la table de nombreux autres personnages de la collection. C'est dire si sa présence est incontournable dans l'histoire du siècle dernier pour la France et au delà de nos frontières. Je voudrais féliciter Mathieu Gabella et l'historienne Frédérique Néau-Dufour pour le gros travail effectué pour rendre la narration accessible. En effet il y a tellement de matériaux (noms, dates, événements intimes ou historiques) qu'il ,a fallu un gros travail de sélection et de présentation pour que le lecteur puisse suivre. C'est d'autant plus vrai que certains événements peuvent être encore sujet à polémique. Le tome 1 est le plus simple et fluide. Ce tome prend le temps de replacer Charles dans une jeunesse qui fonde sa vision historique de la France. C'est l'époque du Charles de Gaulle militaire qui croise la route de Pétain jusqu'à la défaite de 1940. Le tome 2 se concentre sur la période 40-45 depuis l'appel du 18 Juin jusqu'à la victoire. C'est le Charles de Gaulle de la résistance à Vichy mais en mal de légitimité populaire vis à vis des américains. Une grande partie se passe en Afrique et en Orient avec la difficile confrontation de troupe fidèle à Vichy parfois soutenues par Roosevelt. Un tome intéressant qui montre la position difficile de De Gaulle vis à vis de territoires qu'il considère comme la France mais qui aspirent déjà à l'indépendance. Le tome 3 est plus politique puisque c'est la période de la Vème République, la guerre d'Algérie, la réconciliation, la guerre froide, le nucléaire, mai 68. Des thèmes qui nous impactent encore aujourd'hui. Les auteurs ont souhaité ne pas proposer un récit hagiographique ou à charge. Ils ont voulu laisser la place à différents points de vue. Cela reste une lecture exigeante plus accessible à des personnes de ma génération qui reconnaitront les intervenants. Je n'ai pas été vraiment séduit par le graphisme des visages très réalistes mais chargés. Comme souvent dans ce type de série historique; les extérieurs sont soignés et la mise en couleur classique. Cela reste un peu statique à cause de la figure rigide de Charles de Gaulle qui est omniprésente dans la série. Un opus qui a évidemment toute sa place dans la collection pour une lecture documentée et sérieuse.
Sa Majesté des Mouches
Beau travail pour adapter un récit important, toujours avec ce style beau, coloré et épuré en texte qui m'avait séduit dans Jours de sable, mêlant de manière inattendue le contemplatif et le rythme élevé, grâce à un découpage "cinématographique". Pourtant, comme avec Jours de sable, sans trop m'expliquer pourquoi, l'enthousiasme est modéré. Le scénario est aussi fort que le roman, mais je pense que la charge est trop dénuée de responsabilités, telle une virulence n'attaquant finalement personne, une charge qui en fait satisferait tout le monde. Ma conclusion était similaire après lecture du 1984 de Coste : voilà de jolis récits à la dénonciation faisant tristement l'unanimité, car non revisités à l'aune du XXIe siècle. Sans compter que ces histoires plus que familières se découvrent en BD sans la moindre surprise. Par ailleurs, la belle qualité des illustrations de De Jongh et cette manière de traverser les pages surdécoupées à grande vitesse, finissent par engendrer une lecture anodine ne laissant pas véritablement de trace. Il s'agit donc d'une belle BD, mais... Seuls quelques moments échappent à ce dérisoire : lorsque l'enfant à lunettes est confronté à l'émergence d'une violence et que la pire horreur, glaçante, devient soudainement envisageable. A cet instant alors, le temps s'arrête et la BD s'empare frontalement de son sujet en dépassant sa mise en scène jusqu'ici trop léchée.
La Saison des anguilles
Cette lecture m'a laissé comme un goût de cendres une fois terminée. Denis Lapière propose ici un récit assez littéraire malgré le peu de texte qui accompagne cette histoire sociale et familiale. Le récit renvoie aux romans qui décrivent la déchéance d'une vieille France arque boutée à ses titres et châteaux dans un huis clos proche de la consanguinité. Le graphisme de Bailly fait beaucoup pour rendre cette ambiance de famille déchue prête à toutes les bassesses pour assurée sa continuité. L'ambiance est souvent lourde voire sordide et seule les incursions dans le marais poitevin permettent un espace de respiration. Cette partie m'a d'ailleurs fait penser au roman de marcel Aymé "La Vouivre" avec ici des anguilles au lieu de vipères. Cela confirme l'ambiance rude de roman paysan que Lapière donne à son scénario. Le graphisme de Bailly accentue le contraste entre la douceur et la sérénité des paysage du marais vis à vis de la froideur cadavérique des personnages jusqu'au final émouvant où cela s'inverse. Une lecture intéressante malgré une approche difficile. Un bon 3
Les Papillons ne meurent pas de vieillesse
Une chasse au papillon pas comme les autres. En effet, l'entomologiste Camille Simon reçoit un colis d'Amérique du Sud et il y trouve un spécimen de papillon disparu, le Parides Ascanius. Il part aussitôt avec sa cousine Géraldine pour le Brésil, il veut confirmer son existence, celle-ci pourrait changer la vision scientifique sur la résilience de la nature. Mais sa recherche en pleine forêt amazonienne va se compliquer, des multinationales ne voient pas d'un bon œil le possible futur classement d'une partie de la forêt en parc national. Évidemment la partie de cache-cache ne sera pas de tout repos, ce mystérieux papillon va se faire désirer. Un récit instructif qui nous dévoile une face cachée peu reluisante du Brésil et des multinationales qui bafouent les lois en toute impunité : déforestation illégale et orpaillallage sauvage. Une face sombre où le déplacement forcé des peuples autochtones est monnaie courante et si cela ne suffit pas, il reste le meurtre. Ils sont prêts à tout pour faire échouer cette expédition scientifique. Il est effarant qu'à notre époque ces actes mafieux existent encore. Ce n'est pas nouveau, mais ce récit nous prouve encore une fois que notre monde ne tourne pas rond et que la biodiversité reste la cinquième roue du carrosse. Un bon moment de lecture, j'ai aimé les personnages, la petite pointe d'humour, les informations sur les papillons et le côté documentaire, mais je ne suis pas comblé pour autant, j'aurais aimé en savoir plus sur ces multinationales et leurs ramifications. Une histoire construite à partir d'un fait divers, je ne sais pas jusqu'où elle est proche de la vérité, mais Matz a passé de nombreuses heures chez Camille Le Piouff, un entomologiste, à Paris (Nature et Passion). Si je suis reparti avec cet album sous le bras, c'est pour Frédéric Bézian, j'adore son style torturé reconnaissable au premier coup d'œil. Il nous propose un magnifique dégradé de gris où juste des touches de couleurs habilleront les différents papillons. La forêt n'a jamais été aussi belle et sauvage. Superbe ! Note réelle : 3,5.
Love Me
Un récit sincère mais qui manque parfois de profondeur Love Me de Naomi Reboul aborde des sujets sensibles avec une certaine justesse et une touche personnelle qui se ressent dans chaque planche. Le style graphique, épuré, accompagne bien le propos, même s’il peut paraître parfois un peu trop minimaliste. Si l’intention est belle et le ton sincère, l’ensemble manque parfois de rythme ou de développement pour vraiment marquer sur la durée. Une lecture intéressante, mais qui laisse un léger goût d’inachevé.
Freaks' Squeele - Clovd
Les amateurs de l’auteur ne seront pas déçus avec cette nouvelle déclinaison de son héros : Prétorius. Le personnage reste le même, c’est l’environnement où il évolue qui diffère dans ce nouveau spin off de l’univers. Si je ne dis pas de bêtises, nous nous situons quelques décennies après les événements vus dans Freaks’Squeele. Les super-héros ne sont plus et le monde a tourné post apocalypse avec l’apparition du clovd, une brume malfaisante accompagnée de son lot de monstres. L’espèce humaine survit tant bien que mal à travers différentes communautés aux styles de vie bien différents. Voilà pour le background, rien de foncièrement original, un peu de The Mist, New York 1997, La route … mais bien digérés et toujours plaisant à suivre grâce aux talents de l’auteur et le ton qu’il y insuffle. La mise en page et couleurs sont toujours aussi soignées, c’est ponctué de nombreuses références au monde actuel, ça peut paraître un peu too much mais j’ai bien aimé (la magie des miroirs sombres, le côté jeu de rôles …), il ne faut pas trop se poser de questions. Petite précision, la connaissance du héros est un plus mais la série peut tout à fait se lire sans pour un nouveau lecteur. Bien curieux de voir où ça va nous mener, un premier tome dense qui place l’univers et différentes factions. MàJ tome 2 : Un petit oui ce tome. C’est rare mais cette fois Florent Maudoux ne m’a pas totalement convaincu. Rien à dire sur le dessin (toujours aussi bon), c’est le récit qui m’a peu parlé. J’aurais peut être du relire le 1er avant (je pensais pourtant l’avoir bien en tête) mais j’ai été un peu largué avec les événements présentés (le battle royal dans l’espace, le messie tendance attila …) et l’intrigue central autour du rassemblement ne m’a pas semblé faire avancer notre compréhension de ce monde. Je n’ai pas retrouvé la magie de l’auteur, enfin surtout son équilibre dans sa tambouille. Ici ça m’a semblé vraiment trop appuyé niveaux références, l’histoire peut le justifier mais avec ce tome on n’en croise 3 par pages. Trop lourd pour moi, le coup d’Optimus Prime m’a achevé.
Comme un chef
Malgré une lecture sympathique et légère je sors avec un soupçon de déception de cet ouvrage. Il faut dire que je suis totalement ignorant dans le domaine de la haute gastronomie bien que je fasse la cuisine à la maison. Personnellement il en va de la haute cuisine comme de la haute couture, un monde duquel je me suis exclu même si j'en avais les moyens. Ainsi les plats qui illustrent les anecdotes de Peeters n'ont provoqué en moi aucune émotion et aucune envie de faire plusieurs centaines de kilomètres pour y goûter. Toutefois je reconnais que la narration est fluide avec une partie estudiantine qui m'a plu. La partie graphique d'Aurélia Aurita propose un N&B clair, simple et facilement lisible sans beaucoup d'effet de contrastes ou d'ombres. La couleur est réservée aux plats mis en valeur par le récit de Peeters. Je pense que pour un tel sujet cela aurait pu être un peu plus recherché. Une lecture agréable mais qui ne m'a pas marqué et que j'oublierai comme toute ces émissions de TV qui m'ont très vite lassé. Un 3 sans entrain.
Les Vacances chez pépé-mémé
Encore un album qui me déçoit. Et pas de bol cette fois, ça tombe sur Bouzard. Pas que ces Vacances chez pépé-mémé soit mauvais, c'est même assez bien vu. J'ai retrouvé pas mal de choses que j'ai connues étant gamin, notamment les traumatisantes mises à mort d'animaux (poules, lapins, cochons...) ou les "personnalités" parfois étonnantes des villages reculés. Sympathique donc. Mais voilà, c'est juste sympathique alors que j'espérais quelque chose de drôle. Bouzard est moins productif ces dernières années, alors nous, les fans, on est inquiets. On se demande s'il n'a pas perdu le mojo. Quelques publications éparses semblaient suggérer que non, comme la BD à poster La sacoche à Rimbaud (certes très très courte) ou la BD collective T'inquiète dont il a quand même signé les meilleures pages. Les vacances chez pépé-mémé nous offrent une série de gags amusants ayant pour cadre la vie à la ferme. Comme je le disais, c'est assez bien vu (et finalement pas cliché), mais cette vie existe-t-elle encore aujourd'hui ? La question est légitime au rythme où vont les choses, et je me demande si la nostalgie qui plane sur ces pages ne résulte pas de ce sentiment de vivre la fin d'un monde. Mais bref ! Qu'importe ! Le résultat n'arrache pas les zygomatiques. Il m'aura fallu attendre la page 50 pour enfin rire franchement. On retiendra également le gag final, avec son chouette hommage à Astérix. Allez ! C'est tout pour cette fois ! Moi, je retourne attendre le prochain Bouzard...