Les derniers avis (46827 avis)

Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Le Molosse
Le Molosse

2,5 Un recueil de trois histoires Lovecraft qui m'a paru moyen. Le premier récit m'a un peu déçu parce que j'ai eu l'impression que ça se terminait lorsque cela commençait vraiment. Les scènes dans le sous-marin sont bien faites, mais le problème c'est que j'ai eu l'impression de déjà vu. C'était certainement plus prenant dans les années 1920 où j'imagine il y avait moins d'histoires de huis-clos dans un sous-marin. C'est le fardeau des artistes précurseurs de se retrouver tellement copiés qu'on ne voit plus l'originalité de leurs œuvres. Le second récit est correct, mais trop classique pour être captivant. La troisième est pas mal, même si c'est un peu trop court à mon goût. Au final, un manga à emprunter à la bibliothèque si on est un gros fan de Lovecraft, mais c'est pas une lecture indispensable.

02/01/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Celui qui hantait les ténèbres
Celui qui hantait les ténèbres

Un album qui contient deux adaptations de récits de Lovecraft. La première est courte et présente un intérêt limité. Il faut dire que les thèmes abordés par Lovecraft dans ce récit est du déjà vu dans son œuvre, mais il faut dire qu'à la base je ne pense pas qu'il pensait qu'on le lirait des décennies plus tard, étant un auteur peu connu de son vivant et qu'il a été tellement copié que le coté novateur de ses récits ne sautent pas aux yeux d'un lecteur moderne. La deuxième histoire qui donne son titre à l'album est plus longue et donc plus développé et présente plus d'intérêt. Le récit est au final classique si on connait bien Lovecraft, mais il est efficace. Il y a des bonnes scènes avec une bonne ambiance horrifique. Ça se lit vite, mais sans déplaisir.

02/01/2025 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Gone with the wind
Gone with the wind

Pierre Alary adapte en BD le célèbre roman, paru il y a bientôt 100 ans. Tout le monde connait, au moins de nom, que ce soit le livre ou l'adaptation cinématographique sortie peu de temps après. Autant en emporte le vent a pour moi une image désuète, associée aux images en noir et blanc de Clark Gable. C'est l'histoire d'amour par excellence, le genre d'histoire fleur bleue qui passionnait nos grands mères. Cette adaptation dépoussière bien cette image. La narration plutôt dynamique rend le récit interessant. Evidemment les problèmes de coeur de Scarlett rythment l'histoire, mais il y a beaucoup d'éléments autour qui donnent du contexte et du sens à l'ensemble. Que ce soit la condition des femmes, celles des esclaves noirs dans le sud des Etats-Unis, ou bien sûr la guerre de sécession, le cadre est bien développé et apporte une dimension interessante à cette histoire. C'est pas juste une banale love story un peu mièvre, il y a beaucoup plus que ça. Autant en emporte le vent c'est le combat d'une femme forte dans une époque historique pas facile. Cette dimension justifie pleinement le succès et la popularité de l'oeuvre originale. Et elle est très bien rendue dans cette adaptation, au gré des péripéties et des galères qui s'enchainent pour notre héroïne. Le dessin sublime vraiment bien le propos. Les personnages et les décors sont soignés et esthétiques pour le plus grand plaisir des yeux. D'autant que Rue de Sèvres propose une très belle édition grand format, dont les grandes cases permettent de mettre en valeur le dessin. Au final, un album plaisant à lire, qui modernise agréablement l'image que j'avais de cette histoire. Tome 2 Le second tome est dans la parfaite continuité du premier. Il reprend l'histoire là ou on l'avait laisser et il nous emmène pour 160 nouvelles pages dans la vie de Scarlett. Le récit reste dans la même tonalité. Notre héroïne est vraiment le centre du propos (à tel point qu'au bout d'un moment on se demande même où est son fils qu'on ne voit jamais et qui n'est jamais avec elle). Ce second tome enfonce le clou, Autant en emporte le vent, c'est effectivement l'histoire d'une femme forte, féministe avant l'heure. Elle se bat pour ses idées, ne se laisse pas faire dans l'adversité, et relève ses manches quand il le faut. On la découvre en femme d'affaires. Bien sur ses histoires de coeur continue d'alimenter le récit. Mais contrairement à l'image que j'en avais avant de lire cette adaptation, Autant en emporte le vent n'est pas juste une histoire d'amour. C'est avant tout le portrait d'une femme de caractère et de son époque. Tout ça est toujours aussi bien édité, toujours aussi bien dessiné, le trait de Pierre Alary toujours aussi agréable. Rue de Sèvre nous propose une bien belle façon de découvrir, ou redécouvrir, ce classique.

15/04/2023 (MAJ le 02/01/2025) (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Randolph Carter
Randolph Carter

Cette série se déroule dans l'univers de Lovecraft et met en scène Randolph Carter. Notre homme est un légionnaire de la première guerre mondiale, blessé au front, et soigné dans un hôpital de Marseille. Le cadre est fixé d'entrée puisque son régiment est décimé, non pas pas par l'armée allemande, mais par une hordes de créatures fantastiques identifiées comme des goules. A partir de ce postulat de départ notre héros va découvrir et se livrer sur son passé et celui de ses ancêtres. Au fil de ses rencontres et ses confessions, l'intrigue se met en place et se dévoile peu à peu. La construction est efficace car le début est un peu calme, un peu lent dans son rythme, mais progresse en intensité et en intérêt de pages en pages. Et à la fin de ce premier tome la curiosité du lecteur est attisée juste ce qu'il faut pour avoir envie de connaitre la suite de l'histoire. Visuellement c'est également réussi, le trait est propre et maitrisé que ce soit les personnages, les décors ou les créatures fantastiques. Au final c'est un premier tome agréable. Peut être ne se sort-il pas spécialement du lot par une originalité particulière ? Mais ce n'est pas grave, l'histoire est plutôt efficace et c'est déjà très bien. Tome 2 Le second tome poursuit cette exploration de l'univers Lovecraftien. Coté ambiance, on retrouve encore plus de goules et de créatures fantastiques à tête de serpents ou à tentacules. Coté récit, le rythme s'accélère, les péripéties s'enchainent rapidement, presque un peu trop vite même. Il y a en toile de fond un complot contre Carter. On cherche à l'attirer quelque part, il y a des traitres autour de lui. Malheureusement ce n'est pas assez exploité et la fin ouverte, et un peu vite expédiée, ne délivre pas toutes les réponses. On a un peu l'impression qu'il fallait aller vite pour conclure en 2 tomes. Certains aspects auraient mérité d'être un peu plus développés et approfondis. Notamment la partie fantastique autour des créatures. La plupart sont un accessoire qui agrémente l'histoire. On les croise au détour d'une grotte, d'un rêve ou d'une nuit tragique. Mais on ne les revoit plus, on explique rien autour de ces bestioles : ni leurs origines, ni leurs intentions, ni leurs liens entre elle, avec Carter ou ces ancêtres. Il manque un petit quelque chose autour de tout ça.

08/06/2024 (MAJ le 02/01/2025) (modifier)
Couverture de la série Air - Sous un ciel moins gris
Air - Sous un ciel moins gris

J’ai bien aimé l’univers créé par Pelaez, dans lequel je suis d’emblée entré avec plaisir. On peut y retrouver des points communs avec d’autres séries (Horologiom, L'Homme sans sourire), mais elle se démarque et crée quelque chose d’original et intéressant. Surtout que les auteurs apportent un visuel lui aussi intéressant, mêlant éléments du passé et du futur pour ce qui est de l’architecture et surtout des engins. Engins qui ont souvent la particularité de voler et de se déplacer sous les flots : c’est d’ailleurs amusant de voir ces gros avions à hélice, se déplacer comme de vulgaires sous-marins. Improbable, mais ici la magie opère, on accepte aisément tout ça. Et je pense que les auteurs auraient franchement eu matière à développer davantage cet univers – sur au moins un tome de plus – pour lui donner encore plus de corps (et expliquer les villes recouvertes par les mers, cette catastrophe ayant eu lieu suite à la tombée de quelques météorites, ou alors la présence de ces crabes mutants géants au fond des mers). Ma remarque est aussi valable pour l’intrigue elle-même. En effet, j’ai trouvé le second tome un peu bâclé sur la fin, comme si celle-ci avait été expédiée, dans une série de happy-end maladroits. Dans le détail, les personnalités de Troy Denen (le vrai faux traitre), de Shanice Abendale (la cheffe des rebelles) auraient mérité d’être étoffées (et leur relation fluctuante connait des sautes un peu brutales). De la même façon, Urban Yeiger, le méchant de l’histoire, parait parfois un peu trop loufoque et, là aussi, Pelaez airait pu nuancer personnalité et actions. Je ressors globalement satisfait de ma lecture, mais avec l’impression qu’un matériau n’a pas été utilisé comme ou autant qu’il aurait dû l’être. Une petite frustration finale donc.

02/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Mes meilleurs Jésus
Mes meilleurs Jésus

Un recueil de dessins jouant sur plusieurs registres. De l’humour noir, parfois absurde, de petites réflexions philosophiques. Le dessin est épuré, minimaliste, l’auteur va à l’essentiel. On est ici dans la veine de ce que Jean Jacques Pauvert pouvait publier dans sa revue Bizarre dans les années 1960 avec des auteurs comme Chazal, Siné, Topor, etc. Il y a aussi parfois quelques accointances avec l’excellent « Catalogue d’objets introuvables » de Carelman. Un peu de surréalisme donc. C’est un album pas très courant, mais qui, sans jamais réellement déclencher l’hilarité, se révèle sympathique à lire, le sourire aux lèvres.

01/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Corps sonores
Corps sonores

Étrange album, assez décousu dans sa construction, qui ressemble à un assemblage de « moments », dans lesquelles l’auteure explore les diverses possibilités de la rencontre amoureuse. Si parfois des personnages reviennent, il n’y a pas ici d’histoire traversant l’album, ce sont bien des « exemples » différents, indépendants les uns des autres, même si pour l’auteure ils semblent former par leur diversité et le panel assez large de protagonistes, une sorte d’étude exhaustive de la relation amoureuse. Hétérosexuels, homosexuels, bisexuels, adeptes du polyamour ou triolisme, tous les personnages que Julie Maroh nous présentent explorent un aspect de l’amour. Surtout saisi à ses débuts, qu’ils soient « ratés », manqués ou pas, que le coup de foudre ait pétrifié les amoureux, que des maladresses aient gêné son épanouissement, que la routine ait sclérosé les sentiments. Ni étude sociologique ni roman graphique débridé, ni même témoignage autobiographique semble-t-il, cet album se laisse lire. Agréablement, même s’il m’a manqué un je ne sais quoi pour davantage l’apprécier.

01/01/2025 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Deux amis sur mes épaules
Deux amis sur mes épaules

Avant d’entamer la lecture de « Deux amis sur mes épaules », on n’est pas trop sûr de ce à quoi on a affaire. Il s’agit d’un objet assez indécis, entre la bande dessinée et le livre illustré pour enfants, plus sûrement une fable pour « young adults » et grands adolescents, capables d’appréhender le traumatisme que peut représenter l’abandon d’une mère. L’illustratrice sud-coréenne Lee Suyeon, dont c’est le premier ouvrage en tant que bédéiste, nous offre un récit plein de douceur qui puise dans l’enfance le remède pour tenter de soulager les maux adultes. Il y a beaucoup de poésie dans « Deux amis sur mes épaules », avec cette jolie trouvaille de mettre en confrontation passé et présent, par le biais de deux personnages imaginaires. Le premier d’entre eux, la panthère noire, symbolise le poids obsédant d’une enfance blessée, et le second, la perruche exotique, représente l’ouverture et la voie vers la guérison. On ne sait vraiment s’il s’agit d’une autofiction, mais on peut imaginer le fardeau douloureux que représente la « fuite » d’une mère, une souffrance qui isole et que les rares proches, même bienveillants – ici en l’occurrence l’amie d’enfance Ourselette et le jeune mari Loutrot — ne suffisent pas forcément à consoler, comme l’autrice en fait la démonstration. Le livre, qui fait près de 200 pages, n’est pas exempt de quelques longueurs mais c’est sans doute le format qu’il fallait à l’autrice pour exposer avec subtilité la douleur d’une telle absence et évoquer l’espoir qui renaît progressivement, notamment avec l’oiseau exotique qui fait son apparition en seconde partie. Graphiquement parlant, on est plus dans le registre de l’illustration que de la bande dessinée, avec les textes et les dialogues en surimpression sur les images. Le trait est fragile et enfantin, mais le jeu des couleurs, très agréable, compense habilement ces maladresses, et certaines planches pleine page sont très réussies. Reflétant les états d’âmes de la jeune Toki, elles sont un peu sombres et grisâtres au début pour évoluer vers des tonalités plus chatoyantes ensuite. « Deux amis sur mes épaules » nous réserve une fin touchante et inattendue, assortie d’une suggestion salutaire pour tous ceux qui, à l’évidence comme ce fut le cas avec elle, « rencontrent la panthère chaque fois qu’ils ferment les yeux et rêvent ». Et son propos pourrait bien concerner les victimes de traumatismes d’une manière générale, des traumatismes avec lesquels il faut bien continuer à vivre.

31/12/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Fils de l'Ursari
Le Fils de l'Ursari

C’est un récit « gentil », mais ici dans le bon sens du terme, les aspects un peu guimauve de l’intrigue passent plutôt bien, dans une histoire tout public qui plaira à de jeunes adolescents je pense. L’intrigue tourne autour d’une famille de roms méprisés et rejetés – dans leur région d’Europe centrale d’origine comme dans les bidonvilles de la région parisienne où ils ont atterri, tombant sous la coupe de passeurs peu scrupuleux. Et parmi eux, nous suivons en particulier un jeune gamin, Ciprian, qui va se révéler surdoué lorsqu’il va être en contact avec l’école, et surtout lorsqu’il va par hasard découvrir le jeu d’échecs en observant des joueurs dans le jardin du Luxembourg. Pomès réussit à faire passer des facilités scénaristiques (observer deux ou trois jours des joueurs moyens ne permet pas de devenir un crack aux échecs, au point d’être sélectionné en équipe de France de sa catégorie dans les semaines qui suivent !), la narration est fluide, et le lecteur est emporté par la candeur, la volonté de Ciprian, sa façon à lui de prononcer les mots français aussi (et les lapsus qui en découlent). Et la façon dont il va se sortir de l'engrenage mortifère dans lequel lui et sa famille étaient engagés. Du feel good plutôt bien fait, agréable, que je réserverait personnellement à un lectorat adolescent.

31/12/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Guerre à Gaza
Guerre à Gaza

Un album salutaire sur la situation à la Gaza qui a malheureusement sans doute empiré depuis. Bon, c'est quand même une BD assez courte et qui se lit assez vite. Je pense qu'on peut facilement la lire au complet en poivrant un peu chez notre libraire habituel, mais ce que dit Sacco reste gravé dans la mémoire pendant longtemps. C'est un beau cri du cœur contre une certaine hypocrisie occidentale et l'impunité du gouvernement de Netanyahou. Malheureusement, le cynique en moi se dit qu'au final Sacco ne va prêcher qu'à des lecteurs convertis, les autres ne vont juste pas lire l'album ou alors juste rejeter en bloc tout ce qu'il dit. Attention une lecture que je ne conseil pas à tout le monde parce que c'est une lecture brutale qui fait mal au cœur et ce n'est pas à lire si on est déjà trop sensible rien qu'en regardant les actualités à la télé. Moi-même je suis très sensible et j'avais vraiment envie de pleurer toute les larmes de mon corps. Je ne suis pas un grand fan du dessin de Sacco, mais son style va bien lorsqu'il s'agit de faire de la satire.

30/12/2024 (modifier)