Les derniers avis (47083 avis)

Par sloane
Note: 3/5
Couverture de la série Horizons obliques
Horizons obliques

Visuellement cet album est magnifique, les planches nous proposent des architectures absolument délirantes toujours en mouvement. Comme le dit Noirdésir dans son avis, je trouve qu'il manque un petit quelque chose pour embarquer vraiment le lecteur, tout ça est un peu froid et sans âme. En ce qui concerne le scénario disons que c'est tout de même un brin complexe et au début il faut s'accrocher. Plus l'histoire avance plus l'on est confronté à des dialogues très obscurs, si bien qu'à certains moments j'ai eu l'impression de lire un cours de philo. A plus d'un titre ces dialogues m'ont perdu. Au final un album visuellement presque parfait, mais dont l'intrigue peuplée d'IA ne m'a que peu touché.

11/02/2025 (modifier)
Couverture de la série La Piste de l'Oregon
La Piste de l'Oregon

"La piste de l'Oregon" nous raconte l'histoire d'un convoi de colons partis s'installer dans l'ouest sauvage américain. Iels sont guidés, en tout cas aidé-e-s, dans leur périple par un couple qui fera office de protagonistes : Pierre Charpentier, un français, et Wakanda, une amérindienne, tous-tes deux marié-e-s. Plus que la conquête de l'ouest, ce premier album se centre sur le sujet des inégalités, du sexisme, du traitement horrible des populations locales et des esclaves par les blancs, du racisme et de la violence des colons donc. Pierre et Wakanda tentent tous deux d'éviter des bains de sang inutiles (même si Pierre, malgré ses désirs humanistes, étant blanc lui-même, reste malheureusement biaisé par moment). Lorsque leur route croisera celle d'un mystérieux homme noir qui semble fuir quelque chose, les tensions montent, jusqu'à ce qu'un vol survienne durant le trajet ; et c'est ainsi que l'intrigue se lance. Des discours humanistes et égalitaires, une dénonciation du caractère au mieux passif et indifférent, au pire cruel, des blancs vis à vis des autres, un duo de protagonistes unis mais aux avis parfois divergents, ... La prémisse est prometteuse (je n'ai pas un grand amour du western mais j'avoue que j'ai été curieuse d'essayer cette lecture), malheureusement j'avoue avoir trouvé le résultat un peu trop... naïf. Pas très loin du manichéisme, si vous voyez. Par là je n'essaie pas du tout de dire que le massacre des populations, le vol des terres et la cruauté et la barbarie sans nom dont ont fait preuve les américain-e-s lors de leur "conquête de l'ouest" avaient en réalité un aspect bénéfique ou positif caché (vraiment très loin de mon point de vue sur cette partie de l'histoire), mais c'est surtout que le discours humaniste m'a parfois semblé être surligné au feutre rouge. J'exagère peut-être, parce qu'en tout cas j'adhère on ne peut mieux à ce discours, mais sa forme m'a ici semblé peu subtile. En vrai, c'est surtout la scène d'explication à la toute fin, façon "whodunit" que j'ai trouvée assez mal amenée, les révélations tombent vraiment comme un cheveu sur la soupe. La naïveté du récit s'explique par son statut d’œuvre tout public, la facilité des révélations de fin m'a vraiment paru mal fichue. J'aime bien le couple Pierre/Wakanda sur le papier, mais j'avoue avoir trouvé leur relation mine de rien assez en retrait dans ce récit. Je n'aurais pas dit non à les voir un peu plus parler, se disputer ou même faire des blagues (comme lorsque Wakanda parodie un phrasé pseudo autochtone tel que l'imaginent certain-e-s blanc-he-s). En tout cas j'aurais aimé que leur relation soit un tantinet plus étoffée. Pour l'anecdote, le vendeur en magasin m'avait dit que cet album était le premier d'une série qui venait de se lancer. Bon, en fait il n'en est rien, en atteste le site de l'éditeur et le joli petit FIN sur la dernière page. Mais je me dis que, si suite il y avait eu, je n'aurais pas été contre voir ces deux personnages et leur relation être davantage développés. Le traitement presque trop enfantin de cette histoire (surtout en considérant les sujets abordés - racisme, discrimination systémique, viol, ...) m'a personnellement un peu gênée, mais le statut d’œuvre tout public peut sans doute l'expliquer. J'ai trouvé nos deux personnages principaux bons dans leur concept mais peu éclatants dans leur exécution, même si je leur reconnais d'être sympathiques. Personnellement, je pense que cette série mérite 3 étoiles, bonne pour un public jeune, sans doute moins convaincante pour un public adulte. A voir ce que quelqu'un d'autre en dirait.

11/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Sanda
Sanda

Hmm, difficile pour moi de former un avis poussé à partir de ce premier tome. D'un côté j'ai une grande affection pour les récits barrés et délirant, de l'autre je suis assez réfractaire au récits qui s'éparpillent trop. D'un côté j'aime le dessin très crayonné et stylisé de Paru Itagaki, de l'autre je n'ai pas été pour l'instant très convaincue de l'histoire qu'elle essaye de raconter. L'histoire est celle d'un jeune garçon qui est le descendant secret du père noël (Santa Claus, rien que ça), qui vit dans un futur dystopique où le Japon a vu sa situation économique et démographique grandement chuter. Les enfants sont vus comme des denrées précieuses, les saisons n'existent plus, plus personne n'ose rêver, … Alors, quand une jeune fille (un tantinet explosive - aux méthodes meurtrières dirons-nous) décide de faire appel au Père Noël pour retrouver sa meilleure amie disparue, c'est une aventure rocambolesque qui commence. Le scénario est déjanté, l'action est dantesque et explosive (il faut dire qu'avec un Père Noël si musculeux, on n'en attendais pas moins), le dessin est vifs et imaginatif, … C'est du bon, en tout cas c'est très intriguant et la lecture n'est vraiment pas désagréable. Pourtant, l'œuvre n'en est pas moins un peu trop chaotique, introduisant souvent des idées à la volée (des skis tranchants comme des lames peuvent apparaître comme par magie au pieds de notre héros, par exemple). En fait, je ne sais pas vraiment si tel ou tel aspect du chaos ambiant m'a vraiment plu ou non. En tout cas, encore une fois, la lecture n'était pas désagréable, et je me dis que cela reste un premier album (à vrai dire je reprocherais justement que pour l'instant l'intrigue ne m'a pas vraiment semblée commencer, où alors à la toute fin seulement). Je ne sais pas encore si je lirais la suite, en tout cas j'ai envie de me montrer un peu plus positive que l'avis de Spooky. Je reviendrais sans doute plus tard pour étoffer tout cela et voir s'il y aurait des choses à ajouter ou modifier. (Note réelle 2,5)

11/02/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Du Charme du parking à étages
Du Charme du parking à étages

Une histoire sombre dans l'Italie contemporaine, une histoire de petites gens minables et de lieux sordides. C'est sur, c'est pas la BD qui met en joie le matin ! Autour d'une histoire d'un gars sans boulot, alcoolique et sans avenir, la BD fait quelque chose de très bref au final. La préparation prend près de la moitié de l'album et la résolution les dernières page, tandis que nous aurons droit à une scène supplémentaire à la fin du récit. L'ensemble se lit donc très vite et apporte assez peu de gras à l'ensemble. C'est dommage, puisqu'il y avait matière à faire bien plus, surtout autour du racisme, bien présenté, des questions de bâtiments gris et terne, notamment la jolie métaphore des boules à neige, enfermant les gens dans une neige sale ... Bref, la BD a de belles idées et aurait pu aller au-delà de sa proposition, en l'état c'est seulement bien. Et je dois dire que ça m'embête un peu, lorsqu'on voit le prix du volume et le temps investi dedans. De fait, j'ai pu le lire en bibliothèque mais l'achat ne semble pas franchement recommandé. Je regrette un peu, la lecture était plaisante et la BD a de beaux atouts, mais ça ne dépasse pas le "bien".

11/02/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Ginseng roots
Ginseng roots

Assez bizarre ce roman graphique qui tient autant de l'autobiographie intimiste et familiale que du documentaire sur un sujet qui a priori n'a rien à voir : la culture et l'économie du ginseng. C'est un ouvrage de Craig Thompson dont j'adore le dessin. Son trait est si spécifique que j'ai eu du mal à trouver celui auquel il me faisait penser avant de me dire qu'il avait la même maîtrise, fluidité et clarté narrative qu'un Will Eisner. C'est un graphisme qui me fait immédiatement plonger dans la lecture avec envie et plaisir. Il s'agit d'une certaine manière d'une continuité de l'excellent Blankets - Manteau de neige. Craig Thompson vient compléter le point de vue qu'il avait alors donné sur sa famille et qui s'était focalisé sur certains de ses aspects, notamment la Foi et sa relation avec son petit frère. On apprend en particulier qu'il nous avait caché dans cet ouvrage qu'il avait une sœur, d'âge intermédiaire entre son frère et lui. Avec cet ouvrage, il nous permet de revenir sur leur situation familial avec 20 ans de plus de recul et de maturité, et de montrer comment à la fois les choses se sont apaisées mais comment aussi cette petite fraternité a bien du mal à trouver sa place dans le monde du fait de l'éducation particulière qu'ils ont reçue. Cette place dans le monde, l'auteur va tenter de la rechercher en revenant à ses racines campagnardes, racines qui ont été marquées durant toute leur jeunesse par des travaux dans les champs de ginseng qui font la renommée de son petit coin paumé du Wisconsin. Et c'est donc avec un vrai reportage documentaire sur le ginseng qu'il va accompagner son parcours intellectuel autobiographique. Pour vous dire à quel point je connaissais le ginseng, il me suffit d'avouer que je le confondais allègrement avec le gingembre. J'ai donc appris énormément de choses avec ce documentaire, et pas que sur la plante et son agriculture mais aussi sur toute la culture au sens plus humain du terme qui s'est développée autour, dans le Wisconsin mais aussi évidemment en Asie, en Corée, en Chine ou encore au Laos. Et comment ces cultures se sont mélangées pour former l'économie moderne du ginseng et de ses dérivés pharmaceutiques. Et comment tout cela a marqué directement ou indirectement la vie de Craig Thomson et de sa famille... Tout cela m'est apparu intéressant et original... mais trop dense, trop éparpillé, pas assez structuré. C'est un album très long à lire dans lequel on se perd facilement. Les enchainements sont souvent abrupts, avec régulièrement de nouveaux entretiens de l'auteur avec des personnes dont on ne sait pas ou plus qui ils sont et comment on est passé de la discussion précédente à celle-là. On se demande longtemps où l'auteur veut en venir à mélanger autant ce documentaire très fouillé sur le ginseng et sa vie familiale, on comprend vaguement ce qu'il veut transmettre mais ça reste flou, trop dispersé. On est très loin de l'intensité que j'avais ressentie à la lecture de Blankets. Ici on sent un auteur qui se cherche encore malgré sa maturité artistique et qui n'a pas réussi à ordonner clairement le fil de ses pensées dans son gros ouvrage.

11/02/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Beauty and the Beast of Paradise Lost
Beauty and the Beast of Paradise Lost

2.5 Un manga qui revisite le conte de la Belle et de la Bête et le traitement est plutôt original. Il y a des bonnes idées dans le scénario qui est souvent surprenant, malheureusement comme c'est souvent le cas avec cette autrice le scénario est inutilement compliqué à suivre. J'ai rien contre le fait qui se passe des choses mystérieuses et qu'on n'a droit qu'à une explication ensuite, mais ici cela arrive tout le temps et par moment il y a des éléments du scénario qui semblaient sortir de nulle part (les méchants gardes qui veulent tuer la bête par exemple). J'ai du relire plusieurs passages parce que je ne comprenais pas du tout la logique des actions des personnages et je me demandais si je n'avais pas sauté des cases par accidents. C'est aussi un peu trop mélodramatique par moment, mais ça c'est typique des shojos. Quant au dessin, il est pas trop mal. J'aime bien le look de la bête.

11/02/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série Les Filles du dessous
Les Filles du dessous

Un généreux 3/5 car il faut dire que les Filles du dessous ne brille pas spécialement par son histoire. Il s'agit de deux soeurs, l'une, Cindy, est particulièrement ouverte question sexualité quand l'autre est sage et prude. Mais cette dernière, Sylvia, travaille dans une entreprise qui crée de la lingerie pour dame et va se retrouver par un concours de circonstance tout à fait impensable à jouer la mannequin de dépannage. Puis un peu plus tard à créer des modèles car quelques dessins sont tombés de son sac, on est loin de la comptabilité. Côté érotisme c'est plutôt soft et à ranger dans la catégorie humour et quiproquos. Le dessin est assez "pop", couleurs à l'informatique mais pas trop criardes. Seulement 32 pages qui appellent une suite pour se faire un avis plus complet sur l'orientation de l'histoire.

10/02/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série La Fille
La Fille

Pas de rapport avec le film du même nom avec Mastroianni, la Fille de Christophe Blain met en scène une fille sans nom, assez majestueuse sur sa moto et parée d'une belle chevelure rousse. C'est une oeuvre hybride à la fois bande dessinée, texte littéraire et un CD fournit la bande-son (que je n'ai pas écouté car j'ai lu l'album en bibliothèque sans emprunter). La fille rencontre un tout petit cow-boy qu'elle cache dans sa culotte. Il tombe à la fois de moto et très amoureux de cette inconnue dont le souvenir le hante. Le dessin de Blain est très dynamique, avec des décors façon western. C'est un road-movie, teinté d'un soupçon d'érotisme et plus globalement de love.

10/02/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Nager à contre-courant
Nager à contre-courant

Une BD sympathique à propos de l'autrice qui grandit dans les années 80 en Turquie. Autant dire que ça peut sembler étonnant à nos yeux occidentaux ! C'est une BD sincère sur l'enfance et l'adolescence de l'autrice, de ses premiers souvenirs jusqu'à son diplôme de fin d'étude et sa résolution de poursuivre une autre voie que celle qu'elle envisageait. Lorsque je parle de sincérité, je dois dire que l'autrice arrive plutôt bien à rendre son histoire personnelle, axée sur la difficulté de communication avec son père, ses relations familiales et son parcours scolaire qui la conduisent à être malheureuse de certains choix, tandis qu'une autre partie de la BD montre l'évolution et les changements brutaux de fonctionnement de la Turquie durant ces années-là. J'ai été pas mal intéressé par la partie sur la Turquie des années 80 et la façon dont celle-ci imposait son autoritarisme notamment aux jeunes enfants (l'endoctrinement à l'école, notamment), puis son ouverture à l'Occident et tout ce que cela à déclenché, notamment de difficulté pour les personnes comme ses parents. Son parcours personnel est intéressant mais plus secondaire, à mes yeux. Le récit met en lumière un discours que bon nombre de jeunes gens ont sans doute pu entendre (passe ton diplôme d'abord), mais avec les difficultés à étudier dans les universités prestigieuses du pays, le coût financier ou la gestion entre les deux sœurs. Il y a des passages franchement touchants, c'est parfois drôle et même franchement glauque à d'autres moments. La lecture est sympathique et agréable. Je ne sais pas si j'en tirerais autant qu'un récit comme Journal inquiet d'Istanbul, qui mettait plus l'accent sur la politique et les conflits internes (de la période Erdogan), mais cette BD permet de rappeler que ces pays avaient, il y a une cinquantaine d'années, des régimes bien plus lourds que les nôtres. C'est une bonne BD !

10/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Ma circoncision
Ma circoncision

Longtemps avant son énorme succès avec L'Arabe du futur, Riad Sattouf avait déjà donné avec cet album dans l’autobiographie. Mais en racontant ici seulement un épisode – douloureux – de son enfance en Syrie. Le moment où il a été circoncis. Le récit est amusant (avec toutes ces allusions aux Cimmériens, lui et ses copains étant fan de Conan le Barbare à l'époque), avec pas mal d’autodérision de la part de l’auteur. Le jeune Riad n’en mène pas large, angoissé par cette « opération » (encore plus lorsqu’il va voir l’opérateur et on outil !) Mais d’un autre côté, cette circoncision peut convaincre ses copains qu’il n’est pas un Israélien (le régime d’Assad bourrait le mou des gamins contre l’ennemi sioniste). Et surtout son père a quasiment promis de lui offrir un Goldorak géant après son opération. Tout ceci vaut bien un bout de zizi ! Le dessin est minimaliste, avec absence de gaufrier et de décor (parfois on a seulement droit au visage des personnages). Le récit mélange textes narratifs et passages BD avec phylactères. Le récit est vivant, et vite lu. C’est une lecture accessible à de très jeunes ados – qui s’y retrouveront sans doute le plus – mais ça passe la barrière de l’âge.

10/02/2025 (modifier)