Un été indien est une œuvre à la fois séduisante et frustrante.
Comme à son habitude, le dessin de Manara est d'une grande beauté et d'une finesse incomparable, particulièrement lorsqu'il met en lumière les courbes des personnages et les paysages. Son trait, très élégant, fait clairement honneur à la sensualité du récit, tout en étant adapté au contexte historique. Les scènes érotiques, bien que présentes comme si souvent chez lui, ne sont pas gratuites et servent le récit, ce qui est une belle surprise pour un auteur souvent associé à de l'érotisme pur.
L'histoire de Pratt est intéressante, bien qu'elle reste assez classique dans son genre. L'intrigue se déroule autour de tensions entre colons et Indiens, et bien que la trame ne soit pas révolutionnaire, elle permet de découvrir un aspect peu traité de l'histoire des États-Unis. La manière dont les personnages sont présentés, avec leurs passions et leurs contradictions, donne au récit une bonne intensité émotionnelle. Cependant, j'ai trouvé que l'ensemble manquait de profondeur, notamment en ce qui concerne le développement des personnages, dont les motivations restent parfois floues.
Le rythme de l'album est également un peu inégal : l’introduction est très réussie, avec des planches muettes d'une belle puissance narrative, mais la fin est, à mon sens, un peu précipitée et trop textuelle. Cela aurait mérité un meilleur équilibre entre l'action et la narration.
Si l'on excepte la série plus récente, Le Caravage, Un été indien est peut-être la meilleure BD de Manara, pour profiter de son dessin tout en ayant droit à un scénario de bonne qualité, même s'il manque un peu de complexité. L'association avec Pratt est réussie, et cette BD, même si elle ne révolutionne pas le genre, propose un moment agréable, même s'il ne m'a que peu touché.
Après A Volonté - Tu t'es vue quand tu manges ?, un nouvel album sur la grossophobie, il est encore réalisé par une autrice qui en souffre.
Marie de Brauer est journaliste, elle a réalisé un reportage "la grosse vie de Marie" pour la TV en 2020, elle récidive en 2023 avec cette BD où elle raconte son vécu de grosse.
Une narration linéaire qui relate son rapport à son corps et au regard des autres, de son enfance à ses 29 ans. Elle va se réfugier dans l'humour pour se faire accepter. Elle ne connaît pas de relations amoureuses, juste du sexe (sans orgasme). Sa bouée de sauvetage, pour ne jamais couler, sera ses rendez-vous chez une psychologue.
Un récit qui reste, hélas, superficiel sur cette discrimination silencieuse, ignorée et légitimitée. La relation avec son père est aussi juste effleurée. Dommage.
Une lecture rapide qui ne m'en a pas appris beaucoup plus sur ce sujet de société, mais cela reste une lecture recommandable.
Au dessin, Lucy Macaroni (elle n'est pas italienne pourtant) propose des planches aérées sans contours. Un dessin simple, le plus souvent avec un fond blanc, proche de la ligne claire. Des couleurs lumineuses.
Pas mon truc, mais efficace.
Un petit 3 étoiles.
Sympathique, sans grand plus. C'est un petit diptyque qui nous crie un amour du cinéma muet avec des personnages mignons, une histoire mignonne et une fin heureuse. C'est pas franchement surprenant et ça gagne surtout de l'intérêt avec l'ambiance des premiers cinémas, de la production industrielle de film de cette époque etc ...
En fait, mon avis sera très court parce qu'il n'y a pas grand chose à dire d'autre niveau histoire. C'est comme une histoire de Zidrou, on a des bons sentiments un peu trop présent et tout finira bien, bref c'est assez léger dans le ton. Je sens l'envie de bien faire mais soyons honnête, il n'y a pas de grande surprises dans le déroulé du scénario, les gentils restent les gentils jusqu'au bout et rien d'exceptionnel ne vient se rajouter dessus. Le dessin est agréable à suivre, là encore sans grand éclat à mon gout.
Une série pas bien méchante mais pas bien passionnante. Donner moins que 3 serait saquer, donner plus me semble trop.
Djief a multiplié les clins d’œil à Bruce Willis (le héros s’appelle lui aussi Willis, en a un peu la physionomie – en plus « musclé ») et certains des films dans lesquels il a joué, des « Die Hard » (Willis est ici un flic sur une planète lointaine) au « Cinquième élément » – pour certaines vues des villes et pour certaines « espèces » extra-terrestres.
Pour le reste c’est du classique plutôt rythmé, du polar/thriller SF qui se laisse lire, sans être hyper original. Rapidement Shelly, la fille de Willis le rejoint et, après une brouille, leur réconciliation en fait un duo de choc (un trio devrait-je dire puisque Shelly est toujours suivie par son robot domestique). Forcément elle est super douée (et possède une caractéristique physique commune avec son père qui les distingue des autres humains).
Dans un univers où les humains sont rares et mal vus, ils agissent pour faire régner un semblant d’ordre.
Reste que la série a été abandonnée après deux tomes. Willis venait de prendre du grade et de l’importance, et la mystérieuse destruction de la planète d’origine de Shelly (Blue Star), de plus en plus évoquée, restera sans explication.
A emprunter à l’occasion.
Note réelle 2,5/5.
Un petit peu déçue, mais c'est sans doute mon attente qui est en cause !
C'est une longue conversation de bistro entre la patronne, le barman et un pilier au sujet d'une nouvelle cliente qui publie des BD étranges et humoristique dans un magasine...Ils essayent de décripter le personnage à partir de ses strips, chacun avec ses moyens. Le plus touchant c'est cette divergence d'interprétations.
Le parallèle entre la vie au bar et les historiettes dessinées est bien trouvé mais pas parfaitement convaincant non plus. ( avec le même dispositif, je trouve Les Ennemis du peuple plus réussi.)
Par ailleurs, compte tenu du petit nombre de personnage (4) , le tissage de 2 histoires d'amour paraît un peu exagéré !
Bref, pour moi, il manque un peu de matière ( seconds rôles, complexité de l'intrigue...) ; cela reste une sorte de dessin de presse élargi, et pas désagréable.
Avec cet album, Bastien Vivès nous offre une aventure digne des bons films de série B. Cela va très vite, à peine fait-on la connaissance de Sophie et de Quentin, que nous sommes plongés dans une aventure qui va vite les dépasser . Dans la verve d'"A la poursuite du diamant vert", les dialogues sont bien ciselés, les situations s'enchainent à un rythme effréné , bref je ne mes suis pas ennuyé une seconde à la lecture de ce premier volume d'une histoire qui en comptera deux, je crois.
Et les amateurs de bd savoureront les références aux collectionneurs d'éditions originales, et le dédain de Sophie pour les bandes dessinées.
Le dessin de Vivès est plus fouillé qu'à l’accoutumée , et j'ai bien apprécié la mise en couleur, assez inhabituelle chez lui, tout comme le format de 48 pages.
J'ai hâte de savoir ce que Bastien Vivès nous réserve pour la suite.
Une adaptation sympathique de Valérian par Lupano, même si je dois dire que c'est une BD qui reste légère et pas franchement indispensable à lire.
J'aime beaucoup la série-mère même si je n'y suis pas attaché par souvenirs nostalgiques (je les ai lu bien plus tard), mais c'est une idée sympathique que de laisser la série être utilisée par d'autres auteurs pour en proposer une vision. Ici, Lupano qui se propose de faire une petite réécriture des personnages et de leurs aventures à sa sauce. C'est d'ailleurs assez marqué dans son style autour de certaines idées que l'on sent bien chez l'auteur (questions financières notamment).
Donc qu'en est-il de de l'histoire et l'adaptation ? C'est sympathique, je dirais pas non plus que ça dépasse ce cadre. Je trouve que l'histoire prend différentes pistes assez vite, même si tout reste autour d'une certaine histoire centrale, et chacun vivra ses péripéties dans son coin. Valérian les mains dans le cambouis et l'action, Laureline en négociations et dans l'action aussi. On retrouve les personnages principaux et quelques secondaires, des péripéties, de l'action, de l'humour, c'est envolé et l'histoire se tiens. Maintenant, ça a quelques défauts de ce genre : c'est un one-shoot qui s'inscrit dans un univers, il ne développe rien et conclut tout à la fin de son volume.
C'est ce qui me rappelle pourquoi j'aime plus certaines reprises de séries que d'autres : c'est quand quelque chose en plus vient se greffer dedans. Une petite pique, une certaine considération, le petit plus qui manque ici. Au-delà des questions financières (magouille, blanchiment, ...) qu'on sent poindre, il n'y a pas réellement cette idée qui me ferait adhérer complètement à l'histoire.
Pour moi c'est donc du très bon, mais pas au-delà. Manque le petit détail, quoi.
Je ne peux pas dire mieux que mes prédécesseurs.
Mais j'avoue que toutes les BD que j'ai lu sur la mythologie grecque ont eu tendance à me faire le même effet.
Il y a tellement de personnages et d'histoires à caser que ça finit par ressembler à une liste des courses, on survole chaque anecdote sans parvenir à s'en émouvoir.
Le regard féminin ne réussit pas à aller contre ce défaut sans cesse renouvelé.
Le dessin est un peut approximatif mais expressif et joyeux. C'est la couleur qui est originale, on dirait que c'est fait au feutre, cela donne une spontanéité un peu enfantine, mais aussi laisse un peu trop de blancs qui perturbent parfois la lisibilité.
Le fond est sympathique, il s'agit d'une quête qui a la particularité d'être fondée sur un mensonge. Le motif de la quête est lui aussi difficile à scénariser sans tomber dans la ritournelle, d'oú l'idée de prévoir une chanson à chaque nouveau châpitre, ( avec une bande son à écouter et les paroles en fin d'album.) pour assumer ce travers inévitable.
Donc plein de bonnes idées, mais l'éditeur s'est trompé dans la volumétrie : le volume est énorme et monotone, donc soit on part sur une série qui permet de développer mieux chaque histoire, soit on fait une bonne vieille histoire à l'ancienne avec 3 étapes et la dernière qui retourne la situation...
En tout cas, il y a du bon, et ça peut être un livre à lire le soir avec des enfants, en vacances par exemple, un soir par chapitre. Chaque âge comprendra les choses différemment.
J'avais repéré le dessin de Laurent Bonneau avec Metropolitan il y a 15 ans : j'avais apprécié le trait précis, les lumières d'un maitre de l'aquarelle et quelque chose de calme apporté à l'intrigue pourtant alambiquée. Mais j'avais perdu de vu cet auteur.
Pour ce volume, je me demande si c'est ce qu'on attend d'une bande dessinée. Cela se rapproche du travail ( un peu marginal ?) de Thierry Murat quand il adapte en BD des chefs d'œuvre de la littérature avec 2 dessins par page, très peu de dialogues et une voix Off puissante. Sauf que dans cet album les textes sont de Laurent Bonneau donc, c'était un peu casse-gueule.
Et bien j'avoue que ça m'a touché, c'est plutôt une réflexion illustrée...sur la responsabilité, je dirais. J'ai du relire certaines phrases pour arriver à me les approprier. Le titre "l'essentiel" n'est peut-être pas tout à fait juste, mais on sent qu'il y a un effort pour ramasser en peu de mots ses préoccupations du moment.
Il vagabonde de sujet en sujet, utilisant ses ateliers BD en prison (univers très contrasté, gris bleu et géométrique) et sa vie quotidienne ( toute colorée et organique) comme contre-point à ses réflexions. L'amour, les moments de la vie qui vous transforment, la liberté ...
L'objet livre lui-même contribue à une sorte de grandiloquence : papier épais, page non numérotées, jamais plus d'un personnage à la fois sur chaque case, des techniques graphiques variées...
Et à travers tout ça, une beauté qui pourra paraître à certains inutilement esthétisante...
Donc n'y allez pas la fleur au fusil , ce n'est pas une fiction haletante, c'est à la fois un exercice de style graphique et littéraire.
Si vous avez une dent contre les bobos, ça ne va pas le faire... Votre dégoût social va parler pour vous.
Une série qui démarre sur les chapeaux de roue, mais dont le rythme faiblit quelque peu par la suite. C’est d’ailleurs étonnant, j’ai trouvé que c’était plus rythmé et dense lorsque tout se passait quasiment au même endroit, et que dans les deux tomes suivants, alors qu’au contraire les personnages étaient toujours en mouvement et traversaient une partie des États-Unis, le rythme faiblissait. Mais c’est quand même une lecture que j’ai appréciée.
D’abord parce que j’ai bien aimé le dessin de Cuzor (et la colorisation qui l’accompagne). Un trait réaliste très agréable et fluide.
Ensuite parce que cette histoire, qui prend racine dans l’Amérique profonde de l’entre-deux guerres, au moment où la crise frappe durement les plus faibles/pauvres, utilise plutôt bien ces décors. Avec une bonne utilisation des hobos et de leurs habitudes. Idem pour le blues (surtout dans le dernier tome). Seul le personnage du shériff, un peu trop caricatural dans sa traque des deux fugitifs pour se faire réélire, m’a moins convaincu.
Rien d’extraordinaire, mais une lecture sympathique.
Note réelle 3,5/5.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Un été indien
Un été indien est une œuvre à la fois séduisante et frustrante. Comme à son habitude, le dessin de Manara est d'une grande beauté et d'une finesse incomparable, particulièrement lorsqu'il met en lumière les courbes des personnages et les paysages. Son trait, très élégant, fait clairement honneur à la sensualité du récit, tout en étant adapté au contexte historique. Les scènes érotiques, bien que présentes comme si souvent chez lui, ne sont pas gratuites et servent le récit, ce qui est une belle surprise pour un auteur souvent associé à de l'érotisme pur. L'histoire de Pratt est intéressante, bien qu'elle reste assez classique dans son genre. L'intrigue se déroule autour de tensions entre colons et Indiens, et bien que la trame ne soit pas révolutionnaire, elle permet de découvrir un aspect peu traité de l'histoire des États-Unis. La manière dont les personnages sont présentés, avec leurs passions et leurs contradictions, donne au récit une bonne intensité émotionnelle. Cependant, j'ai trouvé que l'ensemble manquait de profondeur, notamment en ce qui concerne le développement des personnages, dont les motivations restent parfois floues. Le rythme de l'album est également un peu inégal : l’introduction est très réussie, avec des planches muettes d'une belle puissance narrative, mais la fin est, à mon sens, un peu précipitée et trop textuelle. Cela aurait mérité un meilleur équilibre entre l'action et la narration. Si l'on excepte la série plus récente, Le Caravage, Un été indien est peut-être la meilleure BD de Manara, pour profiter de son dessin tout en ayant droit à un scénario de bonne qualité, même s'il manque un peu de complexité. L'association avec Pratt est réussie, et cette BD, même si elle ne révolutionne pas le genre, propose un moment agréable, même s'il ne m'a que peu touché.
Ne jamais couler
Après A Volonté - Tu t'es vue quand tu manges ?, un nouvel album sur la grossophobie, il est encore réalisé par une autrice qui en souffre. Marie de Brauer est journaliste, elle a réalisé un reportage "la grosse vie de Marie" pour la TV en 2020, elle récidive en 2023 avec cette BD où elle raconte son vécu de grosse. Une narration linéaire qui relate son rapport à son corps et au regard des autres, de son enfance à ses 29 ans. Elle va se réfugier dans l'humour pour se faire accepter. Elle ne connaît pas de relations amoureuses, juste du sexe (sans orgasme). Sa bouée de sauvetage, pour ne jamais couler, sera ses rendez-vous chez une psychologue. Un récit qui reste, hélas, superficiel sur cette discrimination silencieuse, ignorée et légitimitée. La relation avec son père est aussi juste effleurée. Dommage. Une lecture rapide qui ne m'en a pas appris beaucoup plus sur ce sujet de société, mais cela reste une lecture recommandable. Au dessin, Lucy Macaroni (elle n'est pas italienne pourtant) propose des planches aérées sans contours. Un dessin simple, le plus souvent avec un fond blanc, proche de la ligne claire. Des couleurs lumineuses. Pas mon truc, mais efficace. Un petit 3 étoiles.
La Parole du muet
Sympathique, sans grand plus. C'est un petit diptyque qui nous crie un amour du cinéma muet avec des personnages mignons, une histoire mignonne et une fin heureuse. C'est pas franchement surprenant et ça gagne surtout de l'intérêt avec l'ambiance des premiers cinémas, de la production industrielle de film de cette époque etc ... En fait, mon avis sera très court parce qu'il n'y a pas grand chose à dire d'autre niveau histoire. C'est comme une histoire de Zidrou, on a des bons sentiments un peu trop présent et tout finira bien, bref c'est assez léger dans le ton. Je sens l'envie de bien faire mais soyons honnête, il n'y a pas de grande surprises dans le déroulé du scénario, les gentils restent les gentils jusqu'au bout et rien d'exceptionnel ne vient se rajouter dessus. Le dessin est agréable à suivre, là encore sans grand éclat à mon gout. Une série pas bien méchante mais pas bien passionnante. Donner moins que 3 serait saquer, donner plus me semble trop.
White Crows
Djief a multiplié les clins d’œil à Bruce Willis (le héros s’appelle lui aussi Willis, en a un peu la physionomie – en plus « musclé ») et certains des films dans lesquels il a joué, des « Die Hard » (Willis est ici un flic sur une planète lointaine) au « Cinquième élément » – pour certaines vues des villes et pour certaines « espèces » extra-terrestres. Pour le reste c’est du classique plutôt rythmé, du polar/thriller SF qui se laisse lire, sans être hyper original. Rapidement Shelly, la fille de Willis le rejoint et, après une brouille, leur réconciliation en fait un duo de choc (un trio devrait-je dire puisque Shelly est toujours suivie par son robot domestique). Forcément elle est super douée (et possède une caractéristique physique commune avec son père qui les distingue des autres humains). Dans un univers où les humains sont rares et mal vus, ils agissent pour faire régner un semblant d’ordre. Reste que la série a été abandonnée après deux tomes. Willis venait de prendre du grade et de l’importance, et la mystérieuse destruction de la planète d’origine de Shelly (Blue Star), de plus en plus évoquée, restera sans explication. A emprunter à l’occasion. Note réelle 2,5/5.
L'Inconnue du bar (Dans la tête de...)
Un petit peu déçue, mais c'est sans doute mon attente qui est en cause ! C'est une longue conversation de bistro entre la patronne, le barman et un pilier au sujet d'une nouvelle cliente qui publie des BD étranges et humoristique dans un magasine...Ils essayent de décripter le personnage à partir de ses strips, chacun avec ses moyens. Le plus touchant c'est cette divergence d'interprétations. Le parallèle entre la vie au bar et les historiettes dessinées est bien trouvé mais pas parfaitement convaincant non plus. ( avec le même dispositif, je trouve Les Ennemis du peuple plus réussi.) Par ailleurs, compte tenu du petit nombre de personnage (4) , le tissage de 2 histoires d'amour paraît un peu exagéré ! Bref, pour moi, il manque un peu de matière ( seconds rôles, complexité de l'intrigue...) ; cela reste une sorte de dessin de presse élargi, et pas désagréable.
Lune de miel
Avec cet album, Bastien Vivès nous offre une aventure digne des bons films de série B. Cela va très vite, à peine fait-on la connaissance de Sophie et de Quentin, que nous sommes plongés dans une aventure qui va vite les dépasser . Dans la verve d'"A la poursuite du diamant vert", les dialogues sont bien ciselés, les situations s'enchainent à un rythme effréné , bref je ne mes suis pas ennuyé une seconde à la lecture de ce premier volume d'une histoire qui en comptera deux, je crois. Et les amateurs de bd savoureront les références aux collectionneurs d'éditions originales, et le dédain de Sophie pour les bandes dessinées. Le dessin de Vivès est plus fouillé qu'à l’accoutumée , et j'ai bien apprécié la mise en couleur, assez inhabituelle chez lui, tout comme le format de 48 pages. J'ai hâte de savoir ce que Bastien Vivès nous réserve pour la suite.
Valérian - Shingouzlooz.Inc
Une adaptation sympathique de Valérian par Lupano, même si je dois dire que c'est une BD qui reste légère et pas franchement indispensable à lire. J'aime beaucoup la série-mère même si je n'y suis pas attaché par souvenirs nostalgiques (je les ai lu bien plus tard), mais c'est une idée sympathique que de laisser la série être utilisée par d'autres auteurs pour en proposer une vision. Ici, Lupano qui se propose de faire une petite réécriture des personnages et de leurs aventures à sa sauce. C'est d'ailleurs assez marqué dans son style autour de certaines idées que l'on sent bien chez l'auteur (questions financières notamment). Donc qu'en est-il de de l'histoire et l'adaptation ? C'est sympathique, je dirais pas non plus que ça dépasse ce cadre. Je trouve que l'histoire prend différentes pistes assez vite, même si tout reste autour d'une certaine histoire centrale, et chacun vivra ses péripéties dans son coin. Valérian les mains dans le cambouis et l'action, Laureline en négociations et dans l'action aussi. On retrouve les personnages principaux et quelques secondaires, des péripéties, de l'action, de l'humour, c'est envolé et l'histoire se tiens. Maintenant, ça a quelques défauts de ce genre : c'est un one-shoot qui s'inscrit dans un univers, il ne développe rien et conclut tout à la fin de son volume. C'est ce qui me rappelle pourquoi j'aime plus certaines reprises de séries que d'autres : c'est quand quelque chose en plus vient se greffer dedans. Une petite pique, une certaine considération, le petit plus qui manque ici. Au-delà des questions financières (magouille, blanchiment, ...) qu'on sent poindre, il n'y a pas réellement cette idée qui me ferait adhérer complètement à l'histoire. Pour moi c'est donc du très bon, mais pas au-delà. Manque le petit détail, quoi.
Bâtardes de Zeus
Je ne peux pas dire mieux que mes prédécesseurs. Mais j'avoue que toutes les BD que j'ai lu sur la mythologie grecque ont eu tendance à me faire le même effet. Il y a tellement de personnages et d'histoires à caser que ça finit par ressembler à une liste des courses, on survole chaque anecdote sans parvenir à s'en émouvoir. Le regard féminin ne réussit pas à aller contre ce défaut sans cesse renouvelé. Le dessin est un peut approximatif mais expressif et joyeux. C'est la couleur qui est originale, on dirait que c'est fait au feutre, cela donne une spontanéité un peu enfantine, mais aussi laisse un peu trop de blancs qui perturbent parfois la lisibilité. Le fond est sympathique, il s'agit d'une quête qui a la particularité d'être fondée sur un mensonge. Le motif de la quête est lui aussi difficile à scénariser sans tomber dans la ritournelle, d'oú l'idée de prévoir une chanson à chaque nouveau châpitre, ( avec une bande son à écouter et les paroles en fin d'album.) pour assumer ce travers inévitable. Donc plein de bonnes idées, mais l'éditeur s'est trompé dans la volumétrie : le volume est énorme et monotone, donc soit on part sur une série qui permet de développer mieux chaque histoire, soit on fait une bonne vieille histoire à l'ancienne avec 3 étapes et la dernière qui retourne la situation... En tout cas, il y a du bon, et ça peut être un livre à lire le soir avec des enfants, en vacances par exemple, un soir par chapitre. Chaque âge comprendra les choses différemment.
L'Essentiel
J'avais repéré le dessin de Laurent Bonneau avec Metropolitan il y a 15 ans : j'avais apprécié le trait précis, les lumières d'un maitre de l'aquarelle et quelque chose de calme apporté à l'intrigue pourtant alambiquée. Mais j'avais perdu de vu cet auteur. Pour ce volume, je me demande si c'est ce qu'on attend d'une bande dessinée. Cela se rapproche du travail ( un peu marginal ?) de Thierry Murat quand il adapte en BD des chefs d'œuvre de la littérature avec 2 dessins par page, très peu de dialogues et une voix Off puissante. Sauf que dans cet album les textes sont de Laurent Bonneau donc, c'était un peu casse-gueule. Et bien j'avoue que ça m'a touché, c'est plutôt une réflexion illustrée...sur la responsabilité, je dirais. J'ai du relire certaines phrases pour arriver à me les approprier. Le titre "l'essentiel" n'est peut-être pas tout à fait juste, mais on sent qu'il y a un effort pour ramasser en peu de mots ses préoccupations du moment. Il vagabonde de sujet en sujet, utilisant ses ateliers BD en prison (univers très contrasté, gris bleu et géométrique) et sa vie quotidienne ( toute colorée et organique) comme contre-point à ses réflexions. L'amour, les moments de la vie qui vous transforment, la liberté ... L'objet livre lui-même contribue à une sorte de grandiloquence : papier épais, page non numérotées, jamais plus d'un personnage à la fois sur chaque case, des techniques graphiques variées... Et à travers tout ça, une beauté qui pourra paraître à certains inutilement esthétisante... Donc n'y allez pas la fleur au fusil , ce n'est pas une fiction haletante, c'est à la fois un exercice de style graphique et littéraire. Si vous avez une dent contre les bobos, ça ne va pas le faire... Votre dégoût social va parler pour vous.
O'Boys
Une série qui démarre sur les chapeaux de roue, mais dont le rythme faiblit quelque peu par la suite. C’est d’ailleurs étonnant, j’ai trouvé que c’était plus rythmé et dense lorsque tout se passait quasiment au même endroit, et que dans les deux tomes suivants, alors qu’au contraire les personnages étaient toujours en mouvement et traversaient une partie des États-Unis, le rythme faiblissait. Mais c’est quand même une lecture que j’ai appréciée. D’abord parce que j’ai bien aimé le dessin de Cuzor (et la colorisation qui l’accompagne). Un trait réaliste très agréable et fluide. Ensuite parce que cette histoire, qui prend racine dans l’Amérique profonde de l’entre-deux guerres, au moment où la crise frappe durement les plus faibles/pauvres, utilise plutôt bien ces décors. Avec une bonne utilisation des hobos et de leurs habitudes. Idem pour le blues (surtout dans le dernier tome). Seul le personnage du shériff, un peu trop caricatural dans sa traque des deux fugitifs pour se faire réélire, m’a moins convaincu. Rien d’extraordinaire, mais une lecture sympathique. Note réelle 3,5/5.