Les derniers avis (47084 avis)

Couverture de la série Terrarium
Terrarium

Pour un manga destiné aux ados, j'ai trouvé cette lecture assez exigeante. C'est assez condensée puisque l'autrice boucle sa série en quatre opus. Les dialogues sont recherchés et parfois compliqués dans un monde futuriste de SF. L'autrice crée une fratrie étrange avec ce couple Pino et Chico qui sont frère et sœur d'un genre surprenant puisque Pino est un robot alors que Chico est une sorte de docteur pour humains et robots. A la recherche de leur mère, les deux personnages voyagent de colonie en colonie dans un monde hybride robots/humains ravagé par la dernière grande guerre et dont le temps est compté par faute d'énergie disponible. Cela permet à Yuna Hirasawa de travailler sur la thématique de la finitude avec plusieurs pistes intéressantes et la relation entre robots et humains qui m'a moins passionné. Le graphisme est classique avec des personnages humains stéréotypés par les codes mangas. Cela donne encore une héroïne principale au look de collégienne de 14 ans dans un monde hostile où elle agit comme une vieille pro pleine d'expérience. Par contre l'autrice n'abuse pas des super déformations pour créer de l'expressivité fictive. Les extérieurs sont bien travaillés avec un trait fin et délicat et une profusion de détails. J'ai une préférence pour le T2 au sein de la Rainforest qui donne une ambiance plus organique que le reste de la série. Les scènes de combats sont peu nombreuses ce qui montre que l'autrice a privilégié la pensée à l'action. Une lecture avec des qualités même si je ne suis pas le lecteur idéal.

18/04/2025 (modifier)
Couverture de la série J'y vais mais j'ai peur
J'y vais mais j'ai peur

Je pense que la foultitude de détails techniques et la description plutôt complète et minutieuse d'une expérience de course au large va surtout plaire aux amateurs et/ou amoureux du genre. Mais je dois dire que, même si les immensités océaniques et la voile ne m'attirent pas forcément, ma lecture de cet album s'est quand même révélée agréable. Un peu à la façon d'une Marion Montaigne (autour du voyage de Thomas Pesquet dans l'espace par exemple), Maud Bénézit produit un récit dynamique, qui s'affranchit souvent du traditionnel gaufrier, avec un dessin simple et plaisant. L'autodérision dont fait preuve Clarisse Crémer joue aussi pour intéresser les lecteurs à ses angoisses, ses questionnements, ses réflexions. Sa fraîcheur est communicative. Un album sur lequel je ne reviendrai sans doute pas, mais que je recommande à tous ceux que le sujet passionne, et même au-delà.

18/04/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Empereur Joker
Empereur Joker

Ça fait très longtemps que cette BD trainait à la maison et que je voulais la relire. C'est une étrange histoire concocté par Jeph Loeb et ses comparses, histoire qui va évoluer dans un monde crée par le Joker où sa folie s'impose au reste. L'idée permet de renverser pas mal de choses établies de l'univers des super-héros, notamment en les tournant en ridicule. C'est une riche idée, dans une histoire où le ton sombre se fait sentir. On a une petite vision de l'enfer avec ces tourments éternels que subit Batman par exemple. Maintenant, je dois dire que si la lecture est amusante parfois, elle est franchement alourdie pour un néophyte comme moi. On a des personnages qui apparaissent en permanence, la plupart m'étant parfaitement inconnu. Du coup c'est un peu confus dans l'ensemble lorsqu'on ne sait pas trop qui fait quoi et pourquoi. Et je dois dire que l'histoire reste globalement très proche de ce qu'on voit dans pas mal d'autres récits de super-héros. En fin de compte, le contexte assez sombre qui pourrait être l'intérêt central du récit est assez peu présent sauf au final. Globalement j'ai relu sans déplaisir. Il y a quelques gags qui marchent très bien, l'histoire aurait pu être plus sombre et profonde avec une réflexion sur la folie qui a trop de pouvoir. Maintenant ça reste aussi très classique dans la forme, et globalement je pense qu'il faut une meilleure connaissance des super-héros pour apprécier pleinement tout ce qui est présenté ici. Ni franchement excellent ni mauvais, un comics dans la moyenne je trouve.

18/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Alma - Voyage initiatique d’un astronome en terre inca
Alma - Voyage initiatique d’un astronome en terre inca

À mi-chemin entre le roman graphique et le documentaire, cette bande dessinée nous entraîne dans le désert de l’Atacama, au Chili, sur les traces de son protagoniste, un astrophysicien venu solliciter quelques précieuses minutes d’observation à l’Atacama Large Millimeter Array, le plus grand radiotélescope combiné au monde. Si sa quête scientifique est au cœur du récit, c’est également une rencontre humaine qui s’opère, avec les Atacameños, population ancestrale ayant su s’adapter à cet environnement extrême, aujourd’hui menacée par la surexploitation des ressources en eau due à l’industrie minière du lithium et du cuivre, métaux pourtant cruciaux pour les moteurs électriques censés réduire notre dépendance au pétrole. La lecture s’avère donc doublement enrichissante. D’un côté, elle offre une plongée fascinante dans le fonctionnement de ce gigantesque instrument d’observation et dans les applications astronomiques qu’il permet. De l’autre, elle ouvre une fenêtre sur une région isolée, perchée à haute altitude où l’oxygène se fait rare, et sur la situation de la population locale. Les planches de Matthieu Fauré séduisent par leurs couleurs vibrantes, particulièrement efficaces pour traduire la majesté des paysages désertiques et, surtout, la splendeur des ciels nocturnes, où la Voie lactée et ses nébuleuses apparaissent avec une intensité remarquable. En revanche, le dessin des personnages peine à convaincre : visages variables, mains souvent maladroites et proportions bancales entachent quelque peu la lisibilité du récit. Au fil des pages, la dimension scientifique cède progressivement le pas à une réflexion plus existentielle. Le héros se confronte à des interrogations universelles, portées par des séquences halucinatoires un brin déroutantes, mais toujours ancrées dans une volonté de souligner la fascination commune des êtres humains pour les étoiles, quel que soit leur point d’ancrage sur la planète. Malgré ces qualités indéniables, l’ensemble ne m’a pas pleinement emporté. Le ton, parfois un peu mièvre, notamment à travers la répétition de la formule « Là-bas, il n’y a rien et en même temps… il y a tout », m’a laissé à distance. La conclusion, censée marquer l’aboutissement de la quête du personnage, m'a laissé scientifiquement circonspect : le sens et la portée de l’observation finale manquent de clarté, et je n'ai pas compris pourquoi il fallait viser spécifiquement à cet endroit précis pour obtenir ce résultat qui donne l'impression de pouvoir être obtenu presque partout et de ne pas être très surprenant. Le message n'a pas su correctement m'atteindre et je me suis légèrement ennuyé malgré tout l'intérêt que je peux porter à ce désert de l'Atacama que j'aimerais beaucoup visiter un jour et à l'astrophysique en général. Note : 2,5/5

18/04/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Les Dossiers de Hellblazer
Les Dossiers de Hellblazer

2.5 Une série de deux albums dont chacun contient une mini-série mettant en vedette John Constantine et ce sont clairement pas des indispensables à moins de tout vouloir lire sur l'univers d'Hellblazer. Le premier tome contient la meilleure mini-série. On retrouve l'humour noir et le côté anarchique de la série que j'aime bien et le dessin de Murphy retranscrit bien le style d'ambiance que je veux retrouver lorsque je lis un récit mettant en vedette John Constantine. L'idée de départ est bien trouvée aussi. Le seul vrai défaut est que je trouve que le récit traine un peu trop en longueur et qu'au final le récit n'est pas assez percutant pour mériter d'être une mini-série. On aurait pu faire un récit en deux-trois chapitres dans la série-mère sans problème. Le second tome qui voit le retour du scénariste James Delano sur le personnage de Constantine est moins bon. Comme c'était le cas avec d'autres récits écrits dans les années 80-90, il y a un côté social avec une critique cinglante de l'Angleterre de Tony Blair qui a participé à la guerre en Irak. Seulement si le propos n'est pas dénué d'intérêt, je me suis vite un peu ennuyé. Le scénario est poussif avec quelques scènes un peu captivantes qui surnagent dans le lot. Je n'ai pas trop aimé le dessin de Jock sur ce récit, c'est trop froid et informatique pour moi. À noter que cet album contient comme bonus un récit tiré de la série régulière d'Hellblazer dessiné par Jock.

17/04/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Hellblazer - Le Mystère de la Prof Sans Cœur
Hellblazer - Le Mystère de la Prof Sans Cœur

Un one-shot pour les jeunes qui met en vedette un personnage issu d'une des séries les plus adultes de DC Comics à savoir John Constantine ! Évidemment, Constantine dans ce récit est un jeune ado et les pires trucs qu'il fait sont des trucs comme être prétentieux et de faire les 400 coups sans penser aux conséquences. Le résultat est pas trop mal même si cela s'adresse d'abord à un public de 8-12 ans environ. Le récit est un peu convenu par moment, mais il y a tout de même quelques surprises dans le scénario. Évidemment, le lecteur adulte aura souvent l'impression d'avoir déjà vu ce genre de récit dans un dessin animé qu'il a vu jeune, mais j'ai trouvé que c'était tout de même un peu plus original que d'autres séries de la collection Urban Kids. Il y a des bonnes idées comme le fait que Constantine, habitué à la magie européenne va se retrouver un peu désorienté lorsqu'il va être confronté au monde du surnaturel américain. J'ai bien aimé le dessin et le scénario se lit agréablement bien. C'est pas un indispensable, mais ça fait bien passer le temps.

17/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Transitions - Journal d'Anne Marbot
Transitions - Journal d'Anne Marbot

Hmm, je vais sans doute être un peu trop dure avec l'album. Je concède que le travail réalisé est de très bonne facture, que la bibliographie mise à disposition est suffisamment fournie, que la volonté d'aborder la question de la transidentité du point de vue du parent réfractaire plutôt que de celui de l'enfant concerné peut permettre une meilleure empathie de la part de personnes réagissant mal face à ce genre de situation et souhaitant s'améliorer, mais voilà justement le problème : on se centre trop sur la personne finalement pas principalement concernée. Je sais parfaitement que le sujet de l'album est l'évolution de la mère et non celle de l'enfant, mais j'avoue avoir été à plusieurs reprises gênée par cet état de fait. Plusieurs scènes de rejets, le mégenrage à répétition, tout ça fait que j'aurais aimé voir le ressenti d'Alex, la personne transgenre dont il est question. Le but de l'album était de donner le point de vue de la personne extérieure ayant du mal à accepter un coming out transgenre, mais je me dis qu'une retranscription de l'expérience de la personne directement concernée par la transition aurait été tout de même plus intéressante (en ça j'ai apprécié le texte d'Alex en toute fin d'album). L'album reste bien et fournit suffisamment de citations et de sources pour pouvoir lancer quelqu'un sur des recherches scientifiques et philosophiques très intéressantes, mais en tant que personne queer je vous avoue que j'aimerais voir davantage de témoignages de personnes directement concernées. En plus, quitte à pointer des défauts, les deux schémas d'explications pour le genre me semblent très imparfaits car toujours centrés autour d'une binarité, mais je suppose que pour expliquer les bases à des néophytes sur la question cela reste plus compréhensible. Encore une fois, l'album reste intéressant, mais j'ai personnellement été mise très mal à l'aise tout au long de l'album quand j'ai vu l'autrice deadnamer et mégenrer son fils à longueur de temps sans jamais l'écouter et sans vraiment se mettre à sa place. Je sais que tout le sujet de l'album est justement son évolution sur le sujet, mais j'ai tellement l'habitude de voir des témoignages de parents dans le même genre qui punissent malgré elleux le fait que leur enfant n'est pas une extension d'elleux-même (l'autrice exprime elle-même à un moment qu'elle souffre - ou en tout cas souffrait - du fait que toute la vie qu'elle avait imaginé pour sa fille s'effondrait). Je sais que c'est malheureusement très fréquent, comme cas de figure dans la réalité mais j'aimerais qu'on donne un peu moins la parole aux parents traitant (même inconsciemment) leurs enfants comme des poupées ou des sims, et plus aux enfants qui ont dû justement s'affirmer et tracer leur propre voie (particulièrement sur la question du genre dans nos sociétés actuelles). Donc album bon mais qui m'a semblé loin d'être parfait. Après, je conçois que, l'album s'adressant aux personnes s'y connaissant peu, je ne faisais pas partie du public cible. J'apprécie tout de même que l'autrice évoque le fait que si tant de personnes ont autant de mal avec la conception d'un spectre du genre face à la question scientifique du sexe, c'est en grande partie parce que nos études scientifiques sont malheureusement réalisées, étudiées et influencées par le prisme de nos préconceptions sociales. Tiens, comme Judith Butler est mentionnée à la fin de l'album, j'en profite pour vous conseiller l'excellente vidéo d'Abigail Thorn de la chaîne Philosophy Tube intitulée "Who's afraid of gender" que j'ai revue il y a peu et qui retrace et explique les travaux de Butler.

17/04/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Bobigny 1972
Bobigny 1972

Je me retrouve beaucoup dans l'avis de Canarde. D'abord sur le dessin de Carole Maurel, je le trouve en deçà de ce que j'ai pu lire de son œuvre. Évidemment, on reconnaît son style simple et expressif au premier coup d'œil, les expressions des visages sont réussis, mais pour le reste c'est moins maîtrisé. Et son choix des couleurs ne m'a pas convaincu. L'ensemble reste tout de même agréable à regarder. Ensuite sur l'émotion que devrait dégager un tel sujet. Ben merde alors, il ne s'agit pas de n'importe quel procès. On parle de femmes qui risquent la prison pour avortement. Nous sommes en France en l'an 1972, pas pendant l'inquisition. Quoique ! C'est un tournant pour le droit des femmes à disposer de leur fœtus. Il débouchera sur la dépénalisation de l'I.V.G. en 1974 avec l'adoption de la loi Veil. Enfin, je ne me suis jamais attaché à ces femmes qui risquent la prison et l'opprobre. Le récit est mou et les dialogues sont plats, et c'est un regard par le petit bout de la lorgnette. Après tous ces reproches, je reconnais à cette BD une utilité d'intérêt public, celle du devoir de mémoire et pour ne pas oublier que le droit d'avorter n'est pas un droit dans de nombreux pays ou étonnamment dans certains états de l'oncle Sam. Une piqûre de rappel pour nous rappeler que le combat n'est pas terminé.

17/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Confession
Confession

Un huis clos aussi glaçant que le décor dans lequel il se déroule. En un seul volume, Confession parvient à installer une tension psychologique haletante entre deux amis liés par un lourd secret. Le scénario est simple en apparence, mais distille savamment le doute, la peur, et la culpabilité. L’ambiance : visages tendus, regards fuyants, silences pesants… tout est là pour accrocher le lecteur jusqu’à la dernière page. Une lecture rapide mais marquante, qui pose de bonnes questions morales sans en faire trop. Idéal pour les amateurs de thrillers psychologiques et de récits à chute. 3,5/5

17/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Dibbouk
Dibbouk

Myriam a fui Toulouse et sa famille il y a une vingtaine d’années pour une mystérieuse raison. Ayant entretemps changé de nom et fondé une famille avec deux enfants, les circonstances les contraignent à revenir tous ensemble dans la maison de son enfance, dont elle vient d’hériter. L'ainée des enfants, une ado en crise vit très mal ce déménagement. Son jeune frère, quant à lui, voit dans ce déménagement une échappatoire bienvenue au harcèlement qu’il subissait dans son ancien collège. C’est pourtant lui qui, en ouvrant une vieille boîte trouvée au grenier, va se retrouver possédé sans le savoir par une entité maléfique et dangereuse. Est-ce que le cauchemar que Myriam a vécu dans sa jeunesse va se répéter ? Dibbouk se présente comme un thriller horrifique aux accents classiques, entre possession et vengeance d’outre-tombe, dans la veine de certaines fictions télévisées. Ce qui le distingue, c’est d’une part son ancrage contemporain avec des problématiques actuelles, des personnages crédibles, et d’autre part la place accordée à la culture juive, qui imprègne subtilement l’intrigue. Loin des codes habituels des récits d’horreur dominés par l’imaginaire chrétien, cet angle culturel apporte une richesse bienvenue. Le dessin, au trait léger et aux couleurs lumineuses, favorise une lecture fluide et engageante. On entre facilement dans cette histoire où les dynamiques familiales sont bien posées, les protagonistes attachants, à l’exception d’un mari assez médiocre, et les tensions bien dosées. Le mystère s’installe avec efficacité, et l’on prend plaisir à démêler les fils du passé tout en guettant la menace. Malheureusement, le dernier tiers de l’album peine à maintenir cette qualité. À mesure que l’élément fantastique prend le dessus, les maladresses se font plus visibles. Certaines scènes évoquant les codes du cinéma d’horreur tombent à plat en bande dessinée, l’antagoniste manque de véritable présence, et la résolution s’avère un peu précipitée. Quant à l’épilogue, il est tellement prévisible qu'il en devient caricatural. Dibbouk reste une lecture agréable, portée par une ambiance originale et des personnages bien écrits. Dommage que l’intrigue, après un début prometteur, retombe dans des schémas trop balisés pour convaincre pleinement.

17/04/2025 (modifier)