Les derniers avis (48215 avis)

Couverture de la série Un ciel radieux
Un ciel radieux

Je n'ai pas été surpris par cette œuvre de Jiro Taniguchi. On retrouve la thématique de la relation au père qu'il a beaucoup travaillé et qui l'a rendu célèbre. Le récit est classique avec le transfert de "l'âme" dans un autre corps puis le conflit interne dans ce corps. Les conflits sont très soft que ce soit au sein des familles ou dans le corps de Takuya. Il y a beaucoup de retenues dans les personnages ce qui conduit plus à l'introspection qu'à la révolte. Le rythme est assez lent malgré le compte à rebours imposé par le scénario. Le final parachuté accentue ce côté soft qui contredit la thématique du deuil violent imposée par la première scène. N'étant pas spécialement nostalgique de nature, je suis resté entre deux chaises avec ces deux positions extrêmes entre la brutalité d'une mort violente et cet esprit cool grâce à cette présence sage vécue comme un cadeau post mortem. Le dessin de Taniguchi est toujours aussi élégant même si j'ai trouvé moins de profusion dans les détails et des personnages trop stéréotypés ou rigides. Une lecture classique qui ne m'a pas remué plus que cela.

05/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Jonny Double
Jonny Double

Cet album ne révolutionne rien, mais les amateurs de polar poisseux classique y trouveront une histoire globalement sympathique – malgré quelques facilités – agrémentée d’un dessin adapté à ce style de récit. En effet, Risso est un vieil habitué du genre. Son Noir et Blanc tranché donne un rendu assez chouette (il a déjà pas mal accompagné Trillo sur des récits du même acabit). L’histoire n’est pas inoubliable, mais c’est quand même bien mené, en restant bien ancré dans du classique. A commencer par le héros, Jonny Double (pas génial comme nom de héros, mais bon…), détective privé, ancien flic, sans client et peinant à payer son loyer, etc. Azzarello évite quand même le cliché de la bombasse et de la secrétaire pin-up amoureuse de son patron. Outre le dessin de Risso, l’autre atout est le rythme donné au récit, on ne s’ennuie pas. Une fois accepté quelque facilités (comme le braquage de l’héritage bancaire d’Al Capone ! ou la chute un peu facile), on est embarqué dans une histoire poisseuse et sanglante. Une lecture détente pas désagréable.

05/09/2025 (modifier)
Par Simili
Note: 3/5
Couverture de la série Fraise et Chocolat
Fraise et Chocolat

Il faut selon moi bien du courage, et un soupçon d'inconscience, pour mettre en scène sa vie très privée et l'offrir à la vision de tous. Aurélia AURITA n'en manque donc pas en nous offrant ainsi les émois de sa relation avec Frédéric BOILET Ainsi dans le tome 1 nous sommes plongés dans les débuts de leur relation et ce, sans fausse pudeur et autre hypocrisie puritaine. C'est tout naturellement que nous passons plus de temps couchés que debout. Nous assistons à un amour naissant sans tabou et avec des expériences que je pense nombre d'entre nous a pu essayer dans son intimité (miroir, sextoys, …). La différence d'âge marquée entre Aurélia et Fréderic, une vingtaine d'année, ne nous plonge pas pour autant dans un rapport maître/élève, ce qui selon moi marque une forme de respect entre eux. Le tome 2 est très différent car beaucoup moins orienté pratiques sexuelles. Ici on partage le quotidien d'Aurélia dans sa nouvelle vie de couple avec toutes ses interrogations, ses peurs. Pour la peine je le trouve beaucoup plus personnel que le premier. Concernant le dessin c'est assez minimaliste et semble quand même bien loin de ce que l'autrice est réellement capable de faire (voir le portrait de Frédéric au milieu du tome 1). Cela évite selon moi une trop grande projection sur nos deux protagonistes. Le ton juste avec une histoire vraie, ni trop sage ni trop hard.

05/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Submersion
Submersion

Une histoire étrange, qui m’a au final laissé un peu perplexe, même si elle se laisse lire facilement, et agréablement. Couverture et début d’intrigue me laissaient penser à un récit où l’écologie allait prendre le dessus, et où les éléments naturels déchainés allaient faire monter la tension (il est en permanence question de « méga-marées » ayant forcé les habitants de la côte écossaise à se retirer plus loin dans les terres). En fait il n’en est rien. Le récit bascule petit à petit vers une sorte de polar. Mais, là aussi, tout semble presque adouci. Il y a bien deux morts, mais la fatalité semble responsable. Il y a bien quelques excès de violence, mais ils sont atténués (comme cette scène où un protagoniste est attaqué par un chien, qui se finit trop tranquillement à mon goût). Finalement, c’est presque plus une ambiance que développe Lépingle, dans les landes côtières écossaises. Si le récit manque sans doute d’aspérité, et d’un véritable méchant, il se laisse lire. Mais je reste quand même un peu sur ma faim, aussi à cause d’une conclusion qui laisse en suspens certaines choses (d’où vient ce stock de métaux rares ? Quelle est la cause réelle de la mort de Wyatt ?). Si la lecture est plaisante, c’est aussi que le dessin de Lépingle – une ligne claire un peu grasse – est agréable (je suis juste moins convaincu par les yeux des personnages).

05/09/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Les Yeux doux
Les Yeux doux

Une BD avec du bon et du moins bon. Dans le bon, il y a l'aspect société dystopique et déshumanisée qui finit par s'entretenir inutilement, ce qui est bien retranscrit. De même l'asservissement des femmes par l'image, la question écologique, la logique productiviste ... Tout est assez bien retranscrit, dans une histoire qui permet de glisser des messages pas subtils mais salutaire. D'ailleurs les citations éclairent clairement sur les intentions des auteurs (et j'ai été étonné de certains noms). D'autre part, il faut souligner que certains messages explicites dans les bulles sont clairement pour la décroissance et contre la logique capitaliste, ce qui est une bonne chose. Maintenant, dans le moins bon, il y a le dessin que je ne connaissais pas mais qui m'a gêné. En effet, il y a deux trois détails notamment le fait que les têtes aient tendance à être souvent identique (notamment pour les femmes) ce qui masque les émotions. Plusieurs fois je me demandais si c'était volontaire mais d'autres personnages ont des évolutions plus marquées, ce qui m'a dérangé. Dans les détails moins bon, j'ai aussi un gros grief envers la représentation de la clope comme une émancipation positive (vantée d'ailleurs) surtout quand on sait que la cigarette et le capitalisme, c'est un bon ménage ! La BD ose des choses, et j'apprécie ça, mais je dois dire que le dessin m'a pas mal bloqué. C'est une BD en demi-teinte pour moi même si je pense que le positif restera en mémoire.

04/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Mademoiselle Baudelaire
Mademoiselle Baudelaire

Avec cet album très épais, Yslaire rend un hommage appuyé à Baudelaire, son œuvre. Mais aussi à ce qui a pu l’inspirer, à commencer par sa muse, Jeanne Duval, évoquée dans certains poèmes, et mise en lumière ici (c’est à elle en tout cas qu’Yslaire veut donner la priorité, c’est aussi là que sa "marge de manœuvre" d’auteur est plus grande, étant données les zones d’ombre concernant Jeanne). C’est aussi un hommage à une sorte de bohème littéraire et artistique – on croise nombre de contemporains, amis ou collègues de Baudelaire dans cet album. Si l’album se laisse lire, j’ai trouvé que ça s’étirait un peu trop, que certaines longueurs auraient pu être évitées. Esthétiquement, c’est plutôt agréable. Yslaire réussit très bien à rendre l’époque, dessin et colorisation sont à la fois plaisant et raccord avec le sujet. Un peu longuet parfois, mais un sujet plaisant et globalement une bonne restitution de l’esprit de l’époque, même si le Baudelaire aigri de la fin (celui des « Fusées » ou de « Mon cœur mis à nu ») est évacué.

04/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Lettres de mon Moulin
Les Lettres de mon Moulin

Je ne connais pas trop l'œuvre de Mittei même si je l'ai rencontré au détours de séries des années 70 pour lesquelles il collaborait. Comme on est de son enfance ce style graphique me convient parfaitement surtout avec cette mise en couleur. Sans être un grand nostalgique, j'aime bien retrouvé ces sensations de lectures enfantines et paisibles. Ce côté lumineux, pétillant où la bonne humeur est toujours présente correspond bien aux récits d'Alphonse Daudet. Bien que Nîmois, Daudet a surtout vécu à Paris. Cela ne l'a pas empêché de saisir l'esprit du Sud de la France lors de ses voyages . Peut être à cause de son état de santé défaillant ses récits débordent de chaleur humaine, d'aspiration à la vie à travers la bonne chère, la liberté, la lumière. C'est exactement ce que réussit à transmettre Mittei sans prise de tête et pour le plaisir de tous. On retrouve une foule de ses petits personnages habituels au banquet de Noël, Mittei n'oubliant pas de faire des apparitions pour célébrer cette poésie de la vie. Une lecture pour tous bien rafraichissante.

04/09/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Max & Cornélius
Max & Cornélius

Max est un enfant très renfermé, si timide qu'il évite toute discussion en dehors de celles avec son oncle. Il se réfugie dans son imaginaire où il se rêve héros vivant dans un château protecteur. Ce château, c'est en réalité le musée où son oncle travaille comme gardien. Max y grandit entouré d'œuvres antiques, dont le portrait terrifiant d'un pirate sanguinaire qui hante ses cauchemars. Pourtant, ce tableau attire l'intérêt de cambrioleurs, et dans le feu de l'action, Max découvre que sa présence réveille le pirate Cornélius, prisonnier de la toile. Cette BD jeunesse mêle aventure et fantastique : un garçon timide y croise un pirate finalement moins cruel qu'il n'y paraît, et une jeune fille débrouillarde. Ensemble, ils se lancent dans une quête pour empêcher le vol du trésor du pirate et tenter de briser la malédiction du tableau. Graphiquement, l'ensemble est inégal. Certains personnages paraissent lourds et maladroits, tandis que les enfants sont plutôt réussis. Les décors, très simples, rappellent parfois les univers des jeux Nintendo 64, et la mise en scène souffre de perspectives bancales et d'actions confuses. Ce n'est pas mauvais, mais ces maladresses se remarquent. Le public ciblé n'est pas toujours clair : si le héros a 10 ans et sa camarade 12, certains éléments semblent pensés pour un public plus jeune encore. Le récit souffre d'un manque de maturité : les comportements paraissent forcés, les protagonistes jouent des rôles qui manquent de naturel, les péripéties sont souvent convenues ou incohérentes, ce qui passe pour de très jeunes lecteurs mais font davantage tiquer les plus âgés. On sent malgré tout la sincérité et l'envie de bien faire. Les auteurs sont généreux dans leur offre, l'album est assez dense et occupe bien ses 72 pages et on sent qu'ils y mettent du cœur et veulent faire plaisir à leurs lecteurs quelque soit leur âge. En définitive, cela se lit comme une première œuvre : imparfaite mais attachante, sincère et pleine de bonne volonté. Et si, adulte, je reste attentif à ses défauts, je suis convaincu qu'à 10 ans ou moins, je n'y aurais vu que l'essentiel : une aventure amusante aux côtés de personnages sympathiques.

04/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Escale à Yokohama
Escale à Yokohama

Parmi toutes les bandes dessinées que j’ai lues au fil des ans, qu’il s’agisse de BD, de manga ou de Comics, Escale à Yokohama occupe une place à part : il m’est impossible de comprendre pourquoi je l’ai appréciée. Car, pour être honnête, il ne s’y passe rien, les petits points nébuleux ne reçoivent aucune réponse et la fin ne débouche sur rien de neuf. Pourtant, cette lecture m’aura procuré un sentiment d’apaisement, de douce sérénité, qui est exactement le but recherché par le genre « iyashikei », genre né à la fin des années 1990 au Japon, qui traduisait le besoin pour la population locale de rêver sereinement à un avenir radieux alors même que l’actualité ne s’y prêtait pas vraiment (tremblement de terre à Kobe, attaque au gaz sarin dans le métro à Tokyo, éclatement de la bulle économique, auxquels vont encore s’ajouter un tsunami et ses conséquences (Fukushima)). Dans son genre, ce manga est donc une pleine réussite. Il ressemble à un jardin japonais dont le dépouillement et la simplicité des formes provoquent une forme de léthargie méditative chez le promeneur. Et c’est ce que j’ai été durant une bonne part de la série : un promeneur méditatif et serein. La série se compose de courts chapitres chronologiques dans lesquels on va de plus en plus découvrir Alpha, son café, ses voisins, ce monde post-apocalyptique « apaisé », la résilience qui anime chacun des acteurs. Notre curiosité est titillée, mais sur un mode contemplatif, lent, dépourvu de toute tension dramatique. Et d’ailleurs, lorsqu’un drame survient (le café d’Alpha sera détruit par une tempête), la série perd de son charme. Vraiment séduit sur une bonne première moitié des tomes, j’avoue m’être quelque peu lassé du concept sur la seconde moitié. Il était temps que ça se termine… mais j’aurais aimé quelques explications supplémentaires concernant certains personnages mystérieux. Ceci dit, ce mystère persistant, cette absence d’explications force le lecteur à mettre en pratique ce que la série montre tout au long de son fil : apprendre à accepter avec sérénité. Je n’ai juste pas encore atteint le niveau de sagesse nécessaire… Au niveau du dessin, le style de Hitoshi Ashinano est très dépouillé. Ses filiformes personnages féminins ne manquent pas de charme et ses décors créent l’ambiance post-apocalyptique souhaitée : la nature efface sans agression les traces de l’homme, à l’image de vagues qui lentement effaceraient des dessins tracés sur le sable. Certains chapitres en couleur font preuve d’une belle luminosité, accentuant encore cette impression d’apaisement, de sérénité que le scénario cherche à créer. On peut rapprocher cette série de « Les Promeneuses de l'Apocalypse » mais je trouve qu’ « Escale à Yokohama » atteint mieux son but et parvient à mieux créer une bulle autour du lecteur. Un peu plus courte et avec deux ou trois petites explications supplémentaires, elle se serait vue attribuer la note de 4/5. En l’était, c’est un 3/5 qui me vient en tête. … Et pourtant, dieu sait qu’il ne se passe rien dans ces 14 tomes !

04/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Vague de froid
Vague de froid

C'est le type de lecture que je trouve sympa mais assez facilement oubliable. Jean Cremers nous propose un récit qui hésite entre la comédie familiale et le carnet de voyage rédempteur. Cela donne un scénario linéaire très classique avec un zest de mythologie nordique pour épaissir le personnage de Martin. Toutefois c'est cette partie du personnage que j'ai eu du mal à m'approprier. Entre la sentimentalité due au drame et le côté viking amplifié par le physique, j'ai eu du mal à superposer les deux stéréotypes. Ainsi le final m'a glissé dessus sans provoquer en moi l'émotion que cela aurait du. Le graphisme s'appuie beaucoup sur les très beaux croquis de la nature norvégienne dans cette montée vers le Preikestolen. Le côté taiseux de Martin permet de limiter les dialogues et de profiter du l'aspect contemplatif de la narration visuelle. Une lecture plaisante malgré un scénario assez convenu à mes yeux.

04/09/2025 (modifier)