Un album étrange. Je suis gros amateurs de strips humoristiques, d’humour noir/con/absurde, et donc je m’attendais à y trouver tout ça.
Et ça n’est pas exactement ce que j’attendais. Certes, il y a de l’humour noir (jamais réellement dur), mais plutôt une succession d’historiettes ou de petits récits amers, avec un peu de ridicule, des chutes plus ou moins amusantes. Il y a un peu de Sempé d’ailleurs sur certaines petites histoires.
Mais l’ensemble est globalement plaisant, amusant. Et le graphisme très simple (au niveau des personnages et des décors – quasiment absents) ajoute de la légèreté, mais aussi du plaisir de lecture. C’est assez rafraichissant, sans être hilarant. Pozla arrive avec un minimum de moyens à faire passer des émotions et les situations dans lesquelles se débattent les personnages, ordinaires, amènent le lecteur à s’identifier à eux, le sourire aux lèvres.
J’avais déjà vu cette simplicité et cette efficacité du récit (beaucoup de saynètes sont muettes) dans son conte jeunesse L'homme qui courait après sa chance, assez éloigné de l’humour plus crade et trash de Monkey Bizness où je l’avais découvert).
Je suis d'accord avec la majorité des posteurs.
Commençons par le gros point fort de l'album : le dessin. Craig Thompson a beaucoup de talent en dessin et ça se voit qu'il prend du temps pour sortir un album. Le dessin est magnifique, dynamique et la mise en page est incroyable. Du côté scénario, il y a des problèmes. Déjà, il aborde plusieurs thèmes et tous ne m'ont pas intéressé. Si j'ai bien aimé le côté autobiographie et les leçons d'histoire, je me foutais un peu de savoir comment on produisait le ginseng. C'est vraiment le genre d'album où mon intérêt variait selon les pages et avoir cette sensation dans un album qui fait environ 450 pages, cela rend le temps très long... J'ai mis deux jours pour avoir la force de le finir !
Le pire est la structure de l'album. C'est complètement bordélique. Pourtant, le récit est divisé en chapitres et j'aurais pensé que l'auteur aurait fait un plan du genre un chapitre = un sujet, et ben non on saute constamment du coq à l'âne et cela donne des trucs comme le fait que des personnages semblent sortir de nulle part. Cela gâche l'envie de relire l'album un jour. Bien divisé en chapitres, j'aurais tout simplement sauté les chapitres que j'aime pas, mais là je veux vraiment pas relire un gros album en essayant de me souvenir quelles sont les pages que j'ai pas aimées.
À emprunter à la bibliothèque si on a aimé les autres œuvres de l'auteur.
J'ai peu apprécié cette histoire.
Pourtant ça partait bien, avec un protagoniste (Jérémy) a priori antipathique dont la vie subit beaucoup de bouleversements en peu de temps.
L'intrigue prend rapidement un tour de polar historique intrigant.
La relation naissante entre Jérémy et Jacqueline, bien que cousue de fil blanc, ajoute une légèreté bienvenue à ce récit sombre.
Malheureusement, les auteurs se mettent à enchainer les scènes d'action décérébrées au détriment de l'enquête, anémique.
Mon intérêt avait déjà largement chuté lorsqu'est arrivée l'explication grand-guignolesque de ce fameux "projet Bleiberg".
Pourtant, Frédéric Peynet n'a pas ménagé sa peine et propose régulièrement des cases détaillées et impressionnantes.
Il y a des passages réussis mais, connaissant le potentiel de Serge Le Tendre, je reste sur une impression générale de gâchis.
Note réelle : 2,5/ 5
Du roman graphique jouant sur la force des sentiments amoureux, autour d’un jeune couple qui arrive au moment où réflexions et décisions essentielles pointent à l'horizon. Quels compromis est-on prêt à faire pour garder celui ou celle qu’on aime ? Doit-on vraiment faire ces compromis ? Peut-on se réaliser uniquement au travers des yeux et des « règles » de son compagnon ou de sa compagne ?
Voilà en tout cas l’instant décisif atteint par Aimée et Ulysse, elle trop inquiète et souhaitant tout prévoir et contrôler, là où lui serait plus impulsif et partant pour l’improvisation.
Le dessin moderne et dynamique et la narration plutôt fluide concourent à rendre agréable la lecture. Avec un troisième personnage, vieux bonhomme énigmatique croisé en chemin par nos deux amoureux, qui va servir de révélateur pour tous les deux.
Certains passages sont sans doute un peu guimauves et téléphonés, mais globalement, c’est une histoire plaisante à lire.
Malgré quelques facilités et une intrigue que j’attendais un chouia plus développée, les scénaristes nous proposent avec cet album un petit polar intéressant, bien ancré dans une cité gangrénée par le trafic de drogue, qui prolifère, sous l’effet d’une certaine misère sociale.
Le point fort du récit est cette immersion dans la cité, et surtout de montrer des personnages de femmes battantes, malgré les vicissitudes (mère célibataire de trois enfants manquant de moyen pour payer les loyers, femme maltraitée par son mari islamiste, etc.). Ainsi Fatoumata, contrainte de devenir une « nourrice » par le gros dealer de la cité (et donc de planquer chez elle drogue et argent liquide), va se retrouver au cœur de la lutte entre divers gangs et la police. Nécessité faisant loi, elle va tenter de survivre au milieu de ce panier de crabes, et jouer sa carte personnelle.
Le récit est « positif » (pour sa conclusion comme pour le choix de son héroïne), ce qui n’est pas forcément toujours le cas dans ce genre d’intrigue. Mais j’ai trouvé que Fatoumata faisait preuve d’un peu trop de sang-froid, que sa métamorphose était parfois trop brutale entre victime désignée et super héroïne.
Reste que ça se laisse lire agréablement. Il est vrai que dessin et couleurs sont plaisants, avec un rendu assez chaud, loin de la froideur du béton des cités.
On a là un honnête documentaire sur les attentats ayant frappé les États-Unis le 11 septembre 2001, ainsi que leurs conséquences en matière de politique intérieure et surtout dans les relations internationales.
Le déroulé des événements du 11 septembre est bien rappelé. Je regrette juste que ne soient pas développées les causes (je me rappelle qu’à l’époque, les mêmes images tournaient en boucle sur les écrans, les mêmes « experts » autoproclamés tenaient en boucle leur même hypothèses, sans que jamais je n’ai vu une analyse des causes de ce terrorisme – comme a pu le faire le Monde diplomatique par exemple). Mais ce développement aurait sans doute amené les auteurs vers autre chose.
Baptiste Bouthier développe ensuite les conséquences, qui vont amener une série de guerres, qui vont-elles-mêmes être à l’origine d’une autre forme de terrorisme avec Daech. Surtout, il montre bien que les États-Unis ont utilisé la stratégie du choc (pour reprendre une expression popularisée par Naomi Klein dans son livre éponyme), et mis en place des mesures qui n’ont pas toujours de rapport direct avec les attentats du 11 septembre 2001 ou le terrorisme, loin s’en faut : l’Irak, l’Iran n'ont rien à voir (alors même que l’Arabie saoudite, d’où étaient originaires la plupart des terroristes n’a jamais été inquiétée), et surtout d’énormes restrictions – hélas durables – aux libertés individuelles ont été actées. La surveillance tous azimuts des citoyens, des entreprises, voire même des alliés (mais concurrents économiques) vont se développer (les auteurs auraient pu rappeler que d’autres pays, comme la France ont suivi le même chemin de ces lois scélérates, les lois luttant contre le terrorisme s’étant multipliées, et étant surtout utilisées pour surveiller et lutter contre les mouvements contestataires, écologistes, Gilets jaunes, etc.).
Si la narration de l’ouvrage est agréable, et si les grandes lignes sont présentes, c’est quand même un documentaire qui reste un peu à la surface des choses. En tout cas pour quelqu’un qui comme moi a suivi ces événements depuis le début, je n’ai rien appris. Mais c’est une bonne entrée dans le sujet quand même.
Alors là, je dois avouer que j'ai été embêté lors de ma lecture, puisqu'en commençant l'histoire j'ai eu une sensation de déjà-vu et lorsque l'histoire prend réellement son départ, j'étais certain de la fin. Et tout simplement parce que cette histoire, je l'avais déjà vu quasiment exactement pareil dans le film "Nos futurs" de Rémi Bezançon.
C'est assez saisissant si vous connaissez les deux œuvres, mais c'est la même intrigue, les mêmes thématiques, les mêmes personnages, les mêmes révélations et la même fin. D'ailleurs ce que nos héros apprennent est également identique, autant dire que je n'ai pas du tout été dépaysé. De même, les indices disséminés tout au long de l'histoire m'ont sauté aux yeux vu que je savais où chercher et quoi chercher. De fait, c'est assez difficile de dire que j'ai apprécié puisque ma surprise était totalement éventée et qu'une bonne part de l'émotion vient de cette surprise. Le reste est assez classique une fois l'idée éventée, et je dirais que c'est assez linéaire dans son déroulé.
Donc une BD pas mauvaise, et si vous ne voyez pas la fin venir elle est surement bien meilleure que je ne le note, mais malheureusement j'ai eu l'impression de revoir le film et ça m'empêche de réellement apprécier son récit. Pour savoir quoi en penser, les autres avis seront bien plus éclairants que le mien, donc !
La Baba Yaga est une redoutable sorcière des légendes slaves. Mais que pouvait-elle être dans sa jeunesse, avant d'avoir tous ses pouvoirs ? Cette BD, adaptée d'un podcast, propose de le découvrir à travers une série de petites histoires pleines d'humour.
La jeune Baba Yaga est une petite mégalomane vivant isolée dans sa cabane, avec pour unique compagnie son chat qu'elle malmène volontiers. Toujours prête à l'embarquer dans ses envies soudaines d'aventure, elle compte sur les formules de son grimoire hérité de sa mémé et sur ses pouvoirs balbutiants pour se tirer de toute situation.
Découpée en courts chapitres qui se suivent ou pas, l'œuvre adopte un ton léger, volontiers farfelu. Tout repose sur le caractère imbu de l'héroïne et sa relation tendre mais tyrannique avec son chat noir, docile malgré ses protestations miaulées que seule Baba Yaga prétend comprendre. On pense souvent à Louis de Funès dans ce duo : une petite despote débordante de mauvaise foi, capable de rudoyer son compagnon tout en laissant transparaître une forme d'attachement et d'autodérision. Les dialogues simples mais vifs ajoutent une véritable efficacité comique.
Le dessin, énergique et expressif, épouse parfaitement ce ton. Basé sur un crayonné vif et épuré, il rappelle parfois Catherine Meurisse dans sa spontanéité et sa mise en scène. On peut relever quelques manques de détails et une inconstance dans les traits, mais la représentation de l'héroïne est réussie et le chat noir, malgré sa simplicité graphique, déborde d'expressivité.
Les récits s'éloignent en revanche largement du mythe slave originel. Hormis l'apparition de la cabane sur pattes, peu d'éléments rappellent la figure traditionnelle. Baba Yaga apprend par exemple à voler bien autrement qu'avec son mortier emblématique, et les auteurs l'associent au Vent du Nord, ce qui n'a pas d'équivalent dans les légendes. Anecdote amusante : ses incantations sont transcrites en écriture géorgienne, choix plutôt logique avec les racines du personnage.
Au final, on découvre une série d'histoires vives et pétillantes, parfois un peu inégales dans leur rythme et leurs intentions, mais qui séduisent par leur humour, leurs dialogues bien sentis et le duo attachant formé par une Baba Yaga égocentrique et son malheureux chat.
Le Royaume des Squelettes est un univers gris et désolé, où des squelettes se bagarrent sans crainte de se briser puisqu'ils sont déjà morts. L'arrivée soudaine de la petite Garance et de son doudou Graziella bouleverse ce quotidien : après un accueil d'abord mouvementé, elle est célébrée... avant de disparaître aussi brusquement qu'elle était arrivée en emportant par mégarde le sceptre du roi. Skeletos, le garde royal, est alors envoyé dans le monde des humains pour le récupérer.
Adaptée d'un spectacle en lecture musicale, cette BD jeunesse mêle gentils monstres et humour autour de la mort, avec comme seule ambition de divertir. On y retrouve Garance, une fillette intrépide que rien n'effraie, pas même l'idée d'un accident fatal ; Skeletos, colosse bagarreur et docile, prompt à obéir à toute figure d'autorité, Garance incluse ; et les autres autour d'eux qui oscillent entre peur et perplexité face à leurs aventures décalées.
Le dessin comme la narration rappellent fortement Joann Sfar, jusque dans la forme des bulles et dans la narration toujours conjuguée au présent. Les lecteurs de Petit Vampire retrouveront une atmosphère similaire, proche d'Halloween.
C'est mignon, rythmé et souvent amusant, de quoi séduire sans mal les jeunes lecteurs. Mais si l'ensemble se lit avec plaisir, le scénario reste assez attendu et ne laisse pas une forte empreinte une fois refermé.
Une BD sur l'un des pires dirigeants de la mafia italienne, commanditaire de l'assassinat du juge Falcone dont j'ai surtout eu connaissance via l'excellente BD La Pieuvre - Quatorze ans de lutte contre la Mafia que je recommande.
La BD ici est son histoire, son parcours seulement, raconté par lui-même à lui-même alors qu'il fait le bilan de sa vie dans ses derniers instants. La lecture est fluide, on remonte à sa naissance et toute la difficulté de ses premières années lorsqu'il devient orphelin, son intégration progressive dans la mafia et sa montée vers les hautes sphères, jusqu'à commanditer des assassinats symboliquement forts.
La BD est bonne, dans l'ensemble, mais je suis un peu réservé sur le final, qui reste une "simple" histoire de mafieux raconté par lui-même. En dehors de ça, si vous n'avez pas creusé le sujet au préalable certains détails risquent de vous passer sous le nez, comme les secteurs qu'il touche ou l'importance de la drogue dans ces années-là via la French connection et les connexions politiques derrière. De même, la BD s'arrête à ce personnage et assez peu sur son impact, sur les connections qu'il eut avec les différentes mafias (ou les politiques) ou la portée réel de son autorité. La BD se concentre un long moment sur la montée en puissance de son personnage, ce qui fait manquer de temps sur la suite des évènements. D'autre part je trouve que les auteurs prennent des libertés sur la conscience du personnage que je le soupçonne de ne jamais avoir eu ...
Le dessin charbonneux convient très bien à la BD et reste lisible, sans temps mort dans la lecture. Une BD qui apporte un petit éclairage sur la mafia et ces personnes qui firent autant de victimes, mais sans grand plus. Lecture recommandé si vous vous intéressez au sujet, pas forcément indispensable même si c'est votre came cela dit.
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Linge sale, amour et céréales
Un album étrange. Je suis gros amateurs de strips humoristiques, d’humour noir/con/absurde, et donc je m’attendais à y trouver tout ça. Et ça n’est pas exactement ce que j’attendais. Certes, il y a de l’humour noir (jamais réellement dur), mais plutôt une succession d’historiettes ou de petits récits amers, avec un peu de ridicule, des chutes plus ou moins amusantes. Il y a un peu de Sempé d’ailleurs sur certaines petites histoires. Mais l’ensemble est globalement plaisant, amusant. Et le graphisme très simple (au niveau des personnages et des décors – quasiment absents) ajoute de la légèreté, mais aussi du plaisir de lecture. C’est assez rafraichissant, sans être hilarant. Pozla arrive avec un minimum de moyens à faire passer des émotions et les situations dans lesquelles se débattent les personnages, ordinaires, amènent le lecteur à s’identifier à eux, le sourire aux lèvres. J’avais déjà vu cette simplicité et cette efficacité du récit (beaucoup de saynètes sont muettes) dans son conte jeunesse L'homme qui courait après sa chance, assez éloigné de l’humour plus crade et trash de Monkey Bizness où je l’avais découvert).
Ginseng roots
Je suis d'accord avec la majorité des posteurs. Commençons par le gros point fort de l'album : le dessin. Craig Thompson a beaucoup de talent en dessin et ça se voit qu'il prend du temps pour sortir un album. Le dessin est magnifique, dynamique et la mise en page est incroyable. Du côté scénario, il y a des problèmes. Déjà, il aborde plusieurs thèmes et tous ne m'ont pas intéressé. Si j'ai bien aimé le côté autobiographie et les leçons d'histoire, je me foutais un peu de savoir comment on produisait le ginseng. C'est vraiment le genre d'album où mon intérêt variait selon les pages et avoir cette sensation dans un album qui fait environ 450 pages, cela rend le temps très long... J'ai mis deux jours pour avoir la force de le finir ! Le pire est la structure de l'album. C'est complètement bordélique. Pourtant, le récit est divisé en chapitres et j'aurais pensé que l'auteur aurait fait un plan du genre un chapitre = un sujet, et ben non on saute constamment du coq à l'âne et cela donne des trucs comme le fait que des personnages semblent sortir de nulle part. Cela gâche l'envie de relire l'album un jour. Bien divisé en chapitres, j'aurais tout simplement sauté les chapitres que j'aime pas, mais là je veux vraiment pas relire un gros album en essayant de me souvenir quelles sont les pages que j'ai pas aimées. À emprunter à la bibliothèque si on a aimé les autres œuvres de l'auteur.
Le Projet Bleiberg
J'ai peu apprécié cette histoire. Pourtant ça partait bien, avec un protagoniste (Jérémy) a priori antipathique dont la vie subit beaucoup de bouleversements en peu de temps. L'intrigue prend rapidement un tour de polar historique intrigant. La relation naissante entre Jérémy et Jacqueline, bien que cousue de fil blanc, ajoute une légèreté bienvenue à ce récit sombre. Malheureusement, les auteurs se mettent à enchainer les scènes d'action décérébrées au détriment de l'enquête, anémique. Mon intérêt avait déjà largement chuté lorsqu'est arrivée l'explication grand-guignolesque de ce fameux "projet Bleiberg". Pourtant, Frédéric Peynet n'a pas ménagé sa peine et propose régulièrement des cases détaillées et impressionnantes. Il y a des passages réussis mais, connaissant le potentiel de Serge Le Tendre, je reste sur une impression générale de gâchis. Note réelle : 2,5/ 5
Loin
Du roman graphique jouant sur la force des sentiments amoureux, autour d’un jeune couple qui arrive au moment où réflexions et décisions essentielles pointent à l'horizon. Quels compromis est-on prêt à faire pour garder celui ou celle qu’on aime ? Doit-on vraiment faire ces compromis ? Peut-on se réaliser uniquement au travers des yeux et des « règles » de son compagnon ou de sa compagne ? Voilà en tout cas l’instant décisif atteint par Aimée et Ulysse, elle trop inquiète et souhaitant tout prévoir et contrôler, là où lui serait plus impulsif et partant pour l’improvisation. Le dessin moderne et dynamique et la narration plutôt fluide concourent à rendre agréable la lecture. Avec un troisième personnage, vieux bonhomme énigmatique croisé en chemin par nos deux amoureux, qui va servir de révélateur pour tous les deux. Certains passages sont sans doute un peu guimauves et téléphonés, mais globalement, c’est une histoire plaisante à lire.
À mourir entre les bras de ma nourrice
Malgré quelques facilités et une intrigue que j’attendais un chouia plus développée, les scénaristes nous proposent avec cet album un petit polar intéressant, bien ancré dans une cité gangrénée par le trafic de drogue, qui prolifère, sous l’effet d’une certaine misère sociale. Le point fort du récit est cette immersion dans la cité, et surtout de montrer des personnages de femmes battantes, malgré les vicissitudes (mère célibataire de trois enfants manquant de moyen pour payer les loyers, femme maltraitée par son mari islamiste, etc.). Ainsi Fatoumata, contrainte de devenir une « nourrice » par le gros dealer de la cité (et donc de planquer chez elle drogue et argent liquide), va se retrouver au cœur de la lutte entre divers gangs et la police. Nécessité faisant loi, elle va tenter de survivre au milieu de ce panier de crabes, et jouer sa carte personnelle. Le récit est « positif » (pour sa conclusion comme pour le choix de son héroïne), ce qui n’est pas forcément toujours le cas dans ce genre d’intrigue. Mais j’ai trouvé que Fatoumata faisait preuve d’un peu trop de sang-froid, que sa métamorphose était parfois trop brutale entre victime désignée et super héroïne. Reste que ça se laisse lire agréablement. Il est vrai que dessin et couleurs sont plaisants, avec un rendu assez chaud, loin de la froideur du béton des cités.
11 septembre 2001 - Le jour où le monde a basculé
On a là un honnête documentaire sur les attentats ayant frappé les États-Unis le 11 septembre 2001, ainsi que leurs conséquences en matière de politique intérieure et surtout dans les relations internationales. Le déroulé des événements du 11 septembre est bien rappelé. Je regrette juste que ne soient pas développées les causes (je me rappelle qu’à l’époque, les mêmes images tournaient en boucle sur les écrans, les mêmes « experts » autoproclamés tenaient en boucle leur même hypothèses, sans que jamais je n’ai vu une analyse des causes de ce terrorisme – comme a pu le faire le Monde diplomatique par exemple). Mais ce développement aurait sans doute amené les auteurs vers autre chose. Baptiste Bouthier développe ensuite les conséquences, qui vont amener une série de guerres, qui vont-elles-mêmes être à l’origine d’une autre forme de terrorisme avec Daech. Surtout, il montre bien que les États-Unis ont utilisé la stratégie du choc (pour reprendre une expression popularisée par Naomi Klein dans son livre éponyme), et mis en place des mesures qui n’ont pas toujours de rapport direct avec les attentats du 11 septembre 2001 ou le terrorisme, loin s’en faut : l’Irak, l’Iran n'ont rien à voir (alors même que l’Arabie saoudite, d’où étaient originaires la plupart des terroristes n’a jamais été inquiétée), et surtout d’énormes restrictions – hélas durables – aux libertés individuelles ont été actées. La surveillance tous azimuts des citoyens, des entreprises, voire même des alliés (mais concurrents économiques) vont se développer (les auteurs auraient pu rappeler que d’autres pays, comme la France ont suivi le même chemin de ces lois scélérates, les lois luttant contre le terrorisme s’étant multipliées, et étant surtout utilisées pour surveiller et lutter contre les mouvements contestataires, écologistes, Gilets jaunes, etc.). Si la narration de l’ouvrage est agréable, et si les grandes lignes sont présentes, c’est quand même un documentaire qui reste un peu à la surface des choses. En tout cas pour quelqu’un qui comme moi a suivi ces événements depuis le début, je n’ai rien appris. Mais c’est une bonne entrée dans le sujet quand même.
Fidji
Alors là, je dois avouer que j'ai été embêté lors de ma lecture, puisqu'en commençant l'histoire j'ai eu une sensation de déjà-vu et lorsque l'histoire prend réellement son départ, j'étais certain de la fin. Et tout simplement parce que cette histoire, je l'avais déjà vu quasiment exactement pareil dans le film "Nos futurs" de Rémi Bezançon. C'est assez saisissant si vous connaissez les deux œuvres, mais c'est la même intrigue, les mêmes thématiques, les mêmes personnages, les mêmes révélations et la même fin. D'ailleurs ce que nos héros apprennent est également identique, autant dire que je n'ai pas du tout été dépaysé. De même, les indices disséminés tout au long de l'histoire m'ont sauté aux yeux vu que je savais où chercher et quoi chercher. De fait, c'est assez difficile de dire que j'ai apprécié puisque ma surprise était totalement éventée et qu'une bonne part de l'émotion vient de cette surprise. Le reste est assez classique une fois l'idée éventée, et je dirais que c'est assez linéaire dans son déroulé. Donc une BD pas mauvaise, et si vous ne voyez pas la fin venir elle est surement bien meilleure que je ne le note, mais malheureusement j'ai eu l'impression de revoir le film et ça m'empêche de réellement apprécier son récit. Pour savoir quoi en penser, les autres avis seront bien plus éclairants que le mien, donc !
Les Aventures pas-sages de la Baba Yaga
La Baba Yaga est une redoutable sorcière des légendes slaves. Mais que pouvait-elle être dans sa jeunesse, avant d'avoir tous ses pouvoirs ? Cette BD, adaptée d'un podcast, propose de le découvrir à travers une série de petites histoires pleines d'humour. La jeune Baba Yaga est une petite mégalomane vivant isolée dans sa cabane, avec pour unique compagnie son chat qu'elle malmène volontiers. Toujours prête à l'embarquer dans ses envies soudaines d'aventure, elle compte sur les formules de son grimoire hérité de sa mémé et sur ses pouvoirs balbutiants pour se tirer de toute situation. Découpée en courts chapitres qui se suivent ou pas, l'œuvre adopte un ton léger, volontiers farfelu. Tout repose sur le caractère imbu de l'héroïne et sa relation tendre mais tyrannique avec son chat noir, docile malgré ses protestations miaulées que seule Baba Yaga prétend comprendre. On pense souvent à Louis de Funès dans ce duo : une petite despote débordante de mauvaise foi, capable de rudoyer son compagnon tout en laissant transparaître une forme d'attachement et d'autodérision. Les dialogues simples mais vifs ajoutent une véritable efficacité comique. Le dessin, énergique et expressif, épouse parfaitement ce ton. Basé sur un crayonné vif et épuré, il rappelle parfois Catherine Meurisse dans sa spontanéité et sa mise en scène. On peut relever quelques manques de détails et une inconstance dans les traits, mais la représentation de l'héroïne est réussie et le chat noir, malgré sa simplicité graphique, déborde d'expressivité. Les récits s'éloignent en revanche largement du mythe slave originel. Hormis l'apparition de la cabane sur pattes, peu d'éléments rappellent la figure traditionnelle. Baba Yaga apprend par exemple à voler bien autrement qu'avec son mortier emblématique, et les auteurs l'associent au Vent du Nord, ce qui n'a pas d'équivalent dans les légendes. Anecdote amusante : ses incantations sont transcrites en écriture géorgienne, choix plutôt logique avec les racines du personnage. Au final, on découvre une série d'histoires vives et pétillantes, parfois un peu inégales dans leur rythme et leurs intentions, mais qui séduisent par leur humour, leurs dialogues bien sentis et le duo attachant formé par une Baba Yaga égocentrique et son malheureux chat.
Skeletos
Le Royaume des Squelettes est un univers gris et désolé, où des squelettes se bagarrent sans crainte de se briser puisqu'ils sont déjà morts. L'arrivée soudaine de la petite Garance et de son doudou Graziella bouleverse ce quotidien : après un accueil d'abord mouvementé, elle est célébrée... avant de disparaître aussi brusquement qu'elle était arrivée en emportant par mégarde le sceptre du roi. Skeletos, le garde royal, est alors envoyé dans le monde des humains pour le récupérer. Adaptée d'un spectacle en lecture musicale, cette BD jeunesse mêle gentils monstres et humour autour de la mort, avec comme seule ambition de divertir. On y retrouve Garance, une fillette intrépide que rien n'effraie, pas même l'idée d'un accident fatal ; Skeletos, colosse bagarreur et docile, prompt à obéir à toute figure d'autorité, Garance incluse ; et les autres autour d'eux qui oscillent entre peur et perplexité face à leurs aventures décalées. Le dessin comme la narration rappellent fortement Joann Sfar, jusque dans la forme des bulles et dans la narration toujours conjuguée au présent. Les lecteurs de Petit Vampire retrouveront une atmosphère similaire, proche d'Halloween. C'est mignon, rythmé et souvent amusant, de quoi séduire sans mal les jeunes lecteurs. Mais si l'ensemble se lit avec plaisir, le scénario reste assez attendu et ne laisse pas une forte empreinte une fois refermé.
Le Fauve de Corleone
Une BD sur l'un des pires dirigeants de la mafia italienne, commanditaire de l'assassinat du juge Falcone dont j'ai surtout eu connaissance via l'excellente BD La Pieuvre - Quatorze ans de lutte contre la Mafia que je recommande. La BD ici est son histoire, son parcours seulement, raconté par lui-même à lui-même alors qu'il fait le bilan de sa vie dans ses derniers instants. La lecture est fluide, on remonte à sa naissance et toute la difficulté de ses premières années lorsqu'il devient orphelin, son intégration progressive dans la mafia et sa montée vers les hautes sphères, jusqu'à commanditer des assassinats symboliquement forts. La BD est bonne, dans l'ensemble, mais je suis un peu réservé sur le final, qui reste une "simple" histoire de mafieux raconté par lui-même. En dehors de ça, si vous n'avez pas creusé le sujet au préalable certains détails risquent de vous passer sous le nez, comme les secteurs qu'il touche ou l'importance de la drogue dans ces années-là via la French connection et les connexions politiques derrière. De même, la BD s'arrête à ce personnage et assez peu sur son impact, sur les connections qu'il eut avec les différentes mafias (ou les politiques) ou la portée réel de son autorité. La BD se concentre un long moment sur la montée en puissance de son personnage, ce qui fait manquer de temps sur la suite des évènements. D'autre part je trouve que les auteurs prennent des libertés sur la conscience du personnage que je le soupçonne de ne jamais avoir eu ... Le dessin charbonneux convient très bien à la BD et reste lisible, sans temps mort dans la lecture. Une BD qui apporte un petit éclairage sur la mafia et ces personnes qui firent autant de victimes, mais sans grand plus. Lecture recommandé si vous vous intéressez au sujet, pas forcément indispensable même si c'est votre came cela dit.