Sous cette couverture qui ne paie pas de mine se cache un grand récit grec, celui de la vie du vaniteux qui a brûlé le Temple d'Artemis à Ephèse dans le simple but de devenir célèbre. Si le personnage et son acte sont authentiques, sa vraie histoire n'est pas connue et c'est donc une vie imaginaire que Martin Veyron nous dépeint, un moyen pour lui de rassembler et mettre en image de nombreux autres mythes et anecdotes historiques de la Grèce Antique.
On sent que l'auteur a une grande affection pour ce monde, sa mythologie et son esprit. Ce qu'il nous raconte prouve une belle érudition en la matière puisqu'il ne s'agit pas des mythes les plus célèbres et que c'est aussi pour lui toute une manière de redonner vie au monde antique ainsi qu'à quelques dialogues dignes du Banquet de Platon.
J'aime aussi grandement la Grèce Antique et j'ai aimé la vie que Martin Veyron a su lui insuffler. On sent un monde qui vit, des personnages qui ont une vraie histoire, une vie intime et qui ne sont pas là que pour poser comme des acteurs sur une scène de théâtre. J'ai aimé le respect dont il fait preuve pour leurs us et coutumes. On s'y perd entre réalisme historique, mythologie et simple folklore, comme on peut l'être dans une société imprégénée de ses histoires et de ses dieux. A travers le parcours d'Erostrate, j'ai aimé retrouvé ces lieux et cet esprit, ainsi que redécouvrir quelques légendes que je connaissais mal ou que j'ignorais.
Toutefois, il faut pour cela endurer le caractère de ce fameux Erostrate et son insupportable vanité. Doué d'une beauté théoriquement digne d'Apollon, même si le dessin ne lui rend que peu hommage, tout lui sourit trop facilement malgré ses idées égoïstes et narcissiques. Jusqu'à ce que finalement il attire sur lui la jalousie et l'opprobre mais qu'il s'en fiche car il reste obnubilé par son idée de célèbrité. Du coup, autant les légendes, personnages et anecdotes historiques d'époque sont intéressantes, autant il faut supporter l'état d'esprit de ce personnage pénible et de ceux qui le côtoient. Et cela rend la lecture un peu laborieuse, d'autant qu'on a aussi parfois l'impression d'une succession de digressions et de mythes racontés qui tombent parfois comme des cheveux sur la soupe dans une narration globale qui manque de rythme.
J'ai donc à la fois aimé cette plongée dans la Grèce Antique et son esprit, et moins aimé ses personnages et leur parcours, mais je reste sur une bonne impression d'ensemble. Ce qui me fait de nouveau regretter cette couverture qui ne met pas en valeur une BD qui mériterait qu'on y porte davantage attention.
Nelson Lobster met en scène les aventures d'un vieux marin qui fuit la mort (littéralement), incarnée ici par une jolie jeune femme: en effet, tant qu'il n'a pas fini d'écrire ses mémoires, la mort ne pourra pas venir le chercher. Mais cette dernière se considère trompée, et tente de revenir sur leur marché.
On suit donc deux histoires parallèles mais séparées dans chacun des trois tomes: d'un côté une aventure passée de Lobster, tirée de ses mémoires, et racontée sous forme de flash-backs, et de l'autre une aventure contemporaine où Lobster tente d'échapper aux assassins de la grande faucheuse.
Les histoires sont assez sympathiques, tant elles rappellent, par leur esprit enjoué, le baron de Münchausen ou bien le vaillant petit tailleur des frères Grimm.
Car notre héro, bien que courageux, l'emporte avant tout par sa malignité et sa compassion.
Le tout avec une "origin story" assez touchante. A la fois pour lui, mais aussi pour un ancien agent de la mort qui est passée de son côté, également par compassion.
Hélas, le passé des deux protagonistes reste parcouru de plusieurs zones d'ombres qui resteront à jamais sans réponse, la série ayant été plus que probablement arrêtée avant la fin, même si la conclusion peut se suffire à elle-même.
Certes, les dessins ne sont pas des plus beaux. Mais ils restent de mon point de vue limite plus réussis que Antarès, Bellatrix et autres mochetés pourtant appréciées.
Pour moi le scénario apporte une belle bouffée d'optimisme qui compense les faiblesses graphiques indéniables. J'ai passé un bon moment à lire le triptyque.
Une nouvelle version des origines des amazones et de Wonder Woman.
Globalement, on reprend ce que George Perez a fait lorsqu'il a repris Wonder Woman dans les années 80 et on étire cela en une minisérie. Je comprends qu'un lecteur qui n'a jamais lu un comics Wonder Woman trouve le scénario génial, mais personnellement j'ai eu l'impression de lire une version longue d'un récit que je connaissais déjà. Cela se laisse lire et il y a des bonnes scènes, mais j'ai lu cela sans grande passionnant.
Le dessin est très bon, mais souffre du problème qu'on retrouve souvent avec les dessinateurs qui veulent montrer à quel point ils sont de grands artistes. Il y a des cases qui sont de toute beauté, mais parfois au détriment de la lisibilité. À plusieurs reprises, je ne savais pas l'ordre de lecture des cases.
Un album à lire pour ceux qui veulent découvrir l'univers de Wonder Woman sans tomber dans un comics de super-héros où il faut lire wikipédia pour comprendre le scénario.
2.5
Je rejoins l'avis de Ro sur ce documentaire.
Je l'ai lu parce le futur de la planète est un sujet qui me préoccupe beaucoup et notamment tout ce qui tourne autour de ce que l'on devrait faire face à la crise climatique et disons que je suis resté sur ma fin.
Alors que la BD ''Le Monde sans fin'' était très bon dans la vulgarisation, ici on est dans du documentaire oû j'ai l'impression qu'on oublie parfois le grand public (donc quelqu'un comme moi qui a des connaissances scientifique nulles) pour un public qui connait déjà le sujet. Tout est raconté de manière peu passionnante, on dirait le cours d'un vieux prof à moitié-endormis qui te balance à la figure pleins de chiffres et d'informations.
Et puis si le discours de Jean-Marc Jancovici est matière à débat, il a le mérite d'êtres clair et précis. Ici, je ne suis pas certain de ce que l'auteur voulait vraiment dire. Le titre suggérait que le sujet principal serait que continuer une croissance sans fin juste en la regardant plus écologie était une utopie et que le système capitaliste touche à sa fin, mais à la place j'ai eu un truc qui partait dans tous les sens et que je ne sais pas si je vais être capable de bien résumer.
Publié il y a 17 ans, cet album est hélas toujours d'actualité. Sans doute plus même, étant données les idées éculées et nauséabondes véhiculées par certains médias et personnages politiques concernant l'immigration.
A chaque fois que j'entends la phrase de Rocard (plusieurs reprise ici): "la France ne peut accueillir toute la misère du monde ", prononcée par des dirigeants dont la politique accentue cette misère, et qui se voilent la face lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre les valeurs de la République, ça me révulse.
Enfin bref, les histoires regroupées ici sont issues de témoignages de migrants, en but à la violence durant leur migration (ou en arrivant aux frontières de l'espace Schengen), ou aux tracasseries et à l'absurdité de l'administration. Individuellement ou collectivement elles délivrent un message militant, qui ne doit et ne peut laisser le lecteur indifférent.
Deux bémols toutefois me concernant. D'abord le changement de dessinateur et donc de style d'une histoire à l'autre. Je n'en suis pas fan. Mais bon ici ça passe.
Mais c'est surtout que la majorité des histoires s'arrêtent brutalement, c'est un peu frustrant qu'elles ne soient pas plus développées.
Mais ça reste une lecture fortement recommandée.
Note réelle 2,5/5.
Vous avez aimé Battle Royale ? Vous reprendrez bien une petite dose létale version 2.0 ?
20 ans après, c'est sur une île-campus que la République d'Extrême-Orient va remettre le couvert pour "réguler les éléments posant problème". Cette île est régit par 'Sister', une intelligence artificielle qui va rapidement expliquer aux jeunes qui s'y trouvent les règles de ce nouveau "jeu".
Là on se dit que ça sent la redite, mais petite subtilité, c'est cette fois-ci en équipe de 5 que nos protagonistes vont devoir combattre pour survivre : seul le groupe restant en vie pourra se sortir de cette nasse mortifère... Du coup ça change la donne ; ok, on est plus seul, mais ça veut aussi dire des embrouilles possibles en plus et du monde à gérer...
Alors oui, on est dans un tome introductif où il faut bien planter le décor et le contexte, il faut aussi introduire les personnages et déjà approfondir certains d'entre eux. Pour autant, les premiers cadavres ne se font pas attendre, et les animosités non plus... Ambiance assurée ^^
Côté dessin, comme pour la série mère, on reste sur un dessin réaliste bien géré qui exacerbe les tensions et les situations dramatiques. Les scènes de violence sont bien traitées et enfoncent le clou... voire plus si affinités !
Bref, les amateurs de la série d'origine devraient s'y retrouver ; il faudra attendre sans doute quelques tomes pour voir si on évite les redites ou le copier/coller.
Le classique de L. Frank Baum n'a de cesse d'être adapté, et Jungle, dont la collection Pépites comporte déjà pas mal d'adaptations jeunesse, se devait d'avoir la sienne.
C'est ainsi que l'infatigable Maxe L'Hermenier s'est attelé à cette transposition, qui ma foi me semble assez fidèle dans son déroulement (mes vagues souvenirs d'autres adaptations semblent correspondre). C'est un récit enlevé, pétri de bonnes intentions (jusque-là), avec des personnages bienveillants et très divers.
Côté graphique c'est Hélène Canac qui s'en occupe. J'avais bien aimé son one shot Tout jaune, même s'il était très perfectible, notamment au niveau du dessin. Ici elle progresse encore, mais n'a pas encore atteint sa maturité. Ce qui ne l'empêche pas de composer des cases et des pleines pages très agréables à l'œil, s'occupant elle-même des couleurs.
Le premier tome s'achève sur l'arrivée du groupe de héros à la Cité d'Emeraude, un petit cliffhanger, suivi d'un cahier pédagogique assez sympa et diversifié avec des questionnaires et des jeux.
Voici une nouvelle série qui va nous permettre de suivre un trio original.
Sumire est une chatte nakomata (c'est un y?kai en forme de chat, issu du folklore japonais) qui ayant perdu sa maîtresse va errer jusqu'à trouver l'entrée du monde des démons. Là, elle entre au service d'une femme qui a des collections bien étranges... Heureusement, l'arrivée de deux nouvelles servantes vont la sortir d'un très mauvais pas : Ivy, la cyborg, et Rose la morte-vivante sont en fait là pour récupérer une mystérieuse magie qui permettra de récupérer les pouvoirs du véritable roi des démons, leur maître.
Si les personnages, qu'il s'agisse des protagonistes ou des personnages secondaires sont originaux la plupart du temps, le fil de l'histoire reste classique (remettre un roi déchu sur son trône) ou parfois nébuleux (J'avoue ne pas avoir saisi l'intérêt du chapitre 3 chez les forgerons... oO ).
Heureusement le graphisme de Yugata Tanabe est de très bonne facture (Mention spéciale aux costumes des personnages qu'il représente !). Les cadrages et découpages sont réussis et on se laisse tranquillement prendre par ce trio de soubrettes au pays des démons.
Pas sûr que je me passionne pour cette histoire, mais ça tient relativement la route grâce à un graphisme travaillé et efficace.
J'ai le sentiment d'avoir déjà croisé le personnage d'Adam Strange dans une de mes lectures de DC Comics mais sans certitude et toujours avec l'impression que c'était un personnage parodiant les héros Raypunk avec leurs tenues rétrofuturistes et leurs pistolets laser. En effet, Adam Strange est un personnage créé dans les années 1950 et très inspiré de John Carter, le héros du cycle de Mars d'Edgar Rice Burroughs : un humain transporté sur une planète lointaine où il va sauver et tomber amoureux de la princesse puis sauver la planète de mille et un dangers grâce à son jetpack, son pistolet laser et son courage. Il fut ensuite plus ou moins intégré à l'univers DC, croisant la route de la Justice League of America avec qui il s'alliera. Il semble toutefois qu'il n'aura jamais de série bien à lui mais plutôt une succession de mini-séries revisitant son histoire de différente manière et modifiant ainsi son passé et son personnage.
C'est le cas de cette nouvelle mini-série. Elle se déroule dans le contexte moderne de la Justice League of America mais est comlètement centrée sur le personnage d'Adam Strange le présentant comme l'ancien héros qui a permis de sauver la planète Rann de l'invasion des terribles Pykkts, de terribles conquérants interstellaires, et qui depuis est venu revivre sur Terre avec sa femme. Alors qu'il signe des autographes de ses mémoires, un fan en colère vient lui reprocher en hurlant les atrocités qu'il aurait commises lors de cette guerre. Ce dernier étant retrouvé mort quelques temps plus tard, tué par un tir de pistolet laser, la suspicion pointe sur Adam Strange qui demande alors à un membre de la JLA d'enquêter impartialement sur les faits pour le laver de tout soupçon.
Le récit alterne les séquences se déroulant sur Terre au cours de l'enquête et celles se déroulant sur Rann durant la guerre contre les Pykkts. Deux dessinateurs différents s'y attellent, tous deux avec un style très classe. J'ai une nette préférence pour le graphisme des séquences sur Rann du fait de leur encrage plus propre et élégant, mais les séquences sur Terre avec leurs couleurs directes sont belles également. C'est un bel ouvrage.
Ce découpage fait de nombreux flash-back parait un peu décousu au premier abord mais on finit par s'y faire, même si les enchainements chronologiques ne sont pas toujours évidents. Résultat de ce choix narratif, on a deux salles deux ambiances.
Les passages sur Rann sont dans une pure ambiance rétro d'aventure spatiale façon Raypunk, avec de vrais méchants, un vrai héros sans peur et sans reproche et des combats au pistolet laser qui fait piou piou ! C'est à la fois désuet et un peu ridicule, tout en gardant ce qu'il faut de sérieux et d'élégance pour qu'on y croit.
Les passages sur Terre eux, sont plus complexes, plus adultes, avec beaucoup de doutes et de suspicion. Longtemps on se demande qui ment et ce qu'il s'est véritablement passé. Le rythme est ici un peu plus lent, moins captivant, mais la curiosité guide le lecteur qui veut en savoir plus.
La conclusion de l'enquête prend un parti-pris fort, ce qui est possible dans le cadre d'une mini-série sur un héros plutôt rare et aurait été inconcevable dans une série plus suivie. Je l'ai trouvée en demi-teinte. J'ai été surpris d'arriver à la dernière page car j'avais un certain sentiment d'inachevé, l'impression qu'il aurait pu y en avoir davantage pour mieux enrober les choses, à la limite même ajouter un nouveau retournement de situation pour obtenir quelque chose de plus marquant.
Il en découle un mini-série au graphisme très réussi et au sujet plutôt original par son mélange de moderne et de rétrofuturiste, mais dont le fond de l'intrigue ne m'a pas totalement convaincu.
Je suis un gros amateur des auteurs publiés par Fantagraphics, et plus généralement d'auteurs indés américains. Et pourtant Clowes est un auteur que j'ai du mal à apprivoiser. Et je pense qu'il en sera toujours ainsi.
Pourtant avec cet album - sans doute l'un de ses moins faciles à appréhender - j'y ai davantage trouvé mon compte. Peut-être justement à cause de son aspect décousu, un peu foutraque. Moi qui suis amateur de surréalisme, je n'ai pas été outre mesure frustré de ne pas tout comprendre (et le final est loin d'être limpide !).
Les passages qui m'échappaient avaient le bon côté de me surprendre. Et certains passages ou certaines images un peu trash ou distillant un malaise me ramenaient à un auteur que j'aime beaucoup, Burns.
Rapprochement accentué par le dessin de Clowes, ici uniquement en Noir et Blanc (contrairement à son habitude ou à ce que nous montre la couverture - j'ai lu la récente réédition).
Une lecture déroutante. Ça n'est en tout cas pas la porte d'entrée dans l'œuvre de Clowes que je recommanderais.
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Erostrate
Sous cette couverture qui ne paie pas de mine se cache un grand récit grec, celui de la vie du vaniteux qui a brûlé le Temple d'Artemis à Ephèse dans le simple but de devenir célèbre. Si le personnage et son acte sont authentiques, sa vraie histoire n'est pas connue et c'est donc une vie imaginaire que Martin Veyron nous dépeint, un moyen pour lui de rassembler et mettre en image de nombreux autres mythes et anecdotes historiques de la Grèce Antique. On sent que l'auteur a une grande affection pour ce monde, sa mythologie et son esprit. Ce qu'il nous raconte prouve une belle érudition en la matière puisqu'il ne s'agit pas des mythes les plus célèbres et que c'est aussi pour lui toute une manière de redonner vie au monde antique ainsi qu'à quelques dialogues dignes du Banquet de Platon. J'aime aussi grandement la Grèce Antique et j'ai aimé la vie que Martin Veyron a su lui insuffler. On sent un monde qui vit, des personnages qui ont une vraie histoire, une vie intime et qui ne sont pas là que pour poser comme des acteurs sur une scène de théâtre. J'ai aimé le respect dont il fait preuve pour leurs us et coutumes. On s'y perd entre réalisme historique, mythologie et simple folklore, comme on peut l'être dans une société imprégénée de ses histoires et de ses dieux. A travers le parcours d'Erostrate, j'ai aimé retrouvé ces lieux et cet esprit, ainsi que redécouvrir quelques légendes que je connaissais mal ou que j'ignorais. Toutefois, il faut pour cela endurer le caractère de ce fameux Erostrate et son insupportable vanité. Doué d'une beauté théoriquement digne d'Apollon, même si le dessin ne lui rend que peu hommage, tout lui sourit trop facilement malgré ses idées égoïstes et narcissiques. Jusqu'à ce que finalement il attire sur lui la jalousie et l'opprobre mais qu'il s'en fiche car il reste obnubilé par son idée de célèbrité. Du coup, autant les légendes, personnages et anecdotes historiques d'époque sont intéressantes, autant il faut supporter l'état d'esprit de ce personnage pénible et de ceux qui le côtoient. Et cela rend la lecture un peu laborieuse, d'autant qu'on a aussi parfois l'impression d'une succession de digressions et de mythes racontés qui tombent parfois comme des cheveux sur la soupe dans une narration globale qui manque de rythme. J'ai donc à la fois aimé cette plongée dans la Grèce Antique et son esprit, et moins aimé ses personnages et leur parcours, mais je reste sur une bonne impression d'ensemble. Ce qui me fait de nouveau regretter cette couverture qui ne met pas en valeur une BD qui mériterait qu'on y porte davantage attention.
Nelson Lobster
Nelson Lobster met en scène les aventures d'un vieux marin qui fuit la mort (littéralement), incarnée ici par une jolie jeune femme: en effet, tant qu'il n'a pas fini d'écrire ses mémoires, la mort ne pourra pas venir le chercher. Mais cette dernière se considère trompée, et tente de revenir sur leur marché. On suit donc deux histoires parallèles mais séparées dans chacun des trois tomes: d'un côté une aventure passée de Lobster, tirée de ses mémoires, et racontée sous forme de flash-backs, et de l'autre une aventure contemporaine où Lobster tente d'échapper aux assassins de la grande faucheuse. Les histoires sont assez sympathiques, tant elles rappellent, par leur esprit enjoué, le baron de Münchausen ou bien le vaillant petit tailleur des frères Grimm. Car notre héro, bien que courageux, l'emporte avant tout par sa malignité et sa compassion. Le tout avec une "origin story" assez touchante. A la fois pour lui, mais aussi pour un ancien agent de la mort qui est passée de son côté, également par compassion. Hélas, le passé des deux protagonistes reste parcouru de plusieurs zones d'ombres qui resteront à jamais sans réponse, la série ayant été plus que probablement arrêtée avant la fin, même si la conclusion peut se suffire à elle-même. Certes, les dessins ne sont pas des plus beaux. Mais ils restent de mon point de vue limite plus réussis que Antarès, Bellatrix et autres mochetés pourtant appréciées. Pour moi le scénario apporte une belle bouffée d'optimisme qui compense les faiblesses graphiques indéniables. J'ai passé un bon moment à lire le triptyque.
Wonder Woman Historia
Une nouvelle version des origines des amazones et de Wonder Woman. Globalement, on reprend ce que George Perez a fait lorsqu'il a repris Wonder Woman dans les années 80 et on étire cela en une minisérie. Je comprends qu'un lecteur qui n'a jamais lu un comics Wonder Woman trouve le scénario génial, mais personnellement j'ai eu l'impression de lire une version longue d'un récit que je connaissais déjà. Cela se laisse lire et il y a des bonnes scènes, mais j'ai lu cela sans grande passionnant. Le dessin est très bon, mais souffre du problème qu'on retrouve souvent avec les dessinateurs qui veulent montrer à quel point ils sont de grands artistes. Il y a des cases qui sont de toute beauté, mais parfois au détriment de la lisibilité. À plusieurs reprises, je ne savais pas l'ordre de lecture des cases. Un album à lire pour ceux qui veulent découvrir l'univers de Wonder Woman sans tomber dans un comics de super-héros où il faut lire wikipédia pour comprendre le scénario.
Le Mirage de la croissance verte
2.5 Je rejoins l'avis de Ro sur ce documentaire. Je l'ai lu parce le futur de la planète est un sujet qui me préoccupe beaucoup et notamment tout ce qui tourne autour de ce que l'on devrait faire face à la crise climatique et disons que je suis resté sur ma fin. Alors que la BD ''Le Monde sans fin'' était très bon dans la vulgarisation, ici on est dans du documentaire oû j'ai l'impression qu'on oublie parfois le grand public (donc quelqu'un comme moi qui a des connaissances scientifique nulles) pour un public qui connait déjà le sujet. Tout est raconté de manière peu passionnante, on dirait le cours d'un vieux prof à moitié-endormis qui te balance à la figure pleins de chiffres et d'informations. Et puis si le discours de Jean-Marc Jancovici est matière à débat, il a le mérite d'êtres clair et précis. Ici, je ne suis pas certain de ce que l'auteur voulait vraiment dire. Le titre suggérait que le sujet principal serait que continuer une croissance sans fin juste en la regardant plus écologie était une utopie et que le système capitaliste touche à sa fin, mais à la place j'ai eu un truc qui partait dans tous les sens et que je ne sais pas si je vais être capable de bien résumer.
Paroles sans papiers
Publié il y a 17 ans, cet album est hélas toujours d'actualité. Sans doute plus même, étant données les idées éculées et nauséabondes véhiculées par certains médias et personnages politiques concernant l'immigration. A chaque fois que j'entends la phrase de Rocard (plusieurs reprise ici): "la France ne peut accueillir toute la misère du monde ", prononcée par des dirigeants dont la politique accentue cette misère, et qui se voilent la face lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre les valeurs de la République, ça me révulse. Enfin bref, les histoires regroupées ici sont issues de témoignages de migrants, en but à la violence durant leur migration (ou en arrivant aux frontières de l'espace Schengen), ou aux tracasseries et à l'absurdité de l'administration. Individuellement ou collectivement elles délivrent un message militant, qui ne doit et ne peut laisser le lecteur indifférent. Deux bémols toutefois me concernant. D'abord le changement de dessinateur et donc de style d'une histoire à l'autre. Je n'en suis pas fan. Mais bon ici ça passe. Mais c'est surtout que la majorité des histoires s'arrêtent brutalement, c'est un peu frustrant qu'elles ne soient pas plus développées. Mais ça reste une lecture fortement recommandée. Note réelle 2,5/5.
Battle Royale - Enforcers
Vous avez aimé Battle Royale ? Vous reprendrez bien une petite dose létale version 2.0 ? 20 ans après, c'est sur une île-campus que la République d'Extrême-Orient va remettre le couvert pour "réguler les éléments posant problème". Cette île est régit par 'Sister', une intelligence artificielle qui va rapidement expliquer aux jeunes qui s'y trouvent les règles de ce nouveau "jeu". Là on se dit que ça sent la redite, mais petite subtilité, c'est cette fois-ci en équipe de 5 que nos protagonistes vont devoir combattre pour survivre : seul le groupe restant en vie pourra se sortir de cette nasse mortifère... Du coup ça change la donne ; ok, on est plus seul, mais ça veut aussi dire des embrouilles possibles en plus et du monde à gérer... Alors oui, on est dans un tome introductif où il faut bien planter le décor et le contexte, il faut aussi introduire les personnages et déjà approfondir certains d'entre eux. Pour autant, les premiers cadavres ne se font pas attendre, et les animosités non plus... Ambiance assurée ^^ Côté dessin, comme pour la série mère, on reste sur un dessin réaliste bien géré qui exacerbe les tensions et les situations dramatiques. Les scènes de violence sont bien traitées et enfoncent le clou... voire plus si affinités ! Bref, les amateurs de la série d'origine devraient s'y retrouver ; il faudra attendre sans doute quelques tomes pour voir si on évite les redites ou le copier/coller.
Le Magicien d'Oz (Jungle)
Le classique de L. Frank Baum n'a de cesse d'être adapté, et Jungle, dont la collection Pépites comporte déjà pas mal d'adaptations jeunesse, se devait d'avoir la sienne. C'est ainsi que l'infatigable Maxe L'Hermenier s'est attelé à cette transposition, qui ma foi me semble assez fidèle dans son déroulement (mes vagues souvenirs d'autres adaptations semblent correspondre). C'est un récit enlevé, pétri de bonnes intentions (jusque-là), avec des personnages bienveillants et très divers. Côté graphique c'est Hélène Canac qui s'en occupe. J'avais bien aimé son one shot Tout jaune, même s'il était très perfectible, notamment au niveau du dessin. Ici elle progresse encore, mais n'a pas encore atteint sa maturité. Ce qui ne l'empêche pas de composer des cases et des pleines pages très agréables à l'œil, s'occupant elle-même des couleurs. Le premier tome s'achève sur l'arrivée du groupe de héros à la Cité d'Emeraude, un petit cliffhanger, suivi d'un cahier pédagogique assez sympa et diversifié avec des questionnaires et des jeux.
Monster Maid - L'Excellent travail d'une domestique monstrueuse
Voici une nouvelle série qui va nous permettre de suivre un trio original. Sumire est une chatte nakomata (c'est un y?kai en forme de chat, issu du folklore japonais) qui ayant perdu sa maîtresse va errer jusqu'à trouver l'entrée du monde des démons. Là, elle entre au service d'une femme qui a des collections bien étranges... Heureusement, l'arrivée de deux nouvelles servantes vont la sortir d'un très mauvais pas : Ivy, la cyborg, et Rose la morte-vivante sont en fait là pour récupérer une mystérieuse magie qui permettra de récupérer les pouvoirs du véritable roi des démons, leur maître. Si les personnages, qu'il s'agisse des protagonistes ou des personnages secondaires sont originaux la plupart du temps, le fil de l'histoire reste classique (remettre un roi déchu sur son trône) ou parfois nébuleux (J'avoue ne pas avoir saisi l'intérêt du chapitre 3 chez les forgerons... oO ). Heureusement le graphisme de Yugata Tanabe est de très bonne facture (Mention spéciale aux costumes des personnages qu'il représente !). Les cadrages et découpages sont réussis et on se laisse tranquillement prendre par ce trio de soubrettes au pays des démons. Pas sûr que je me passionne pour cette histoire, mais ça tient relativement la route grâce à un graphisme travaillé et efficace.
Strange adventures
J'ai le sentiment d'avoir déjà croisé le personnage d'Adam Strange dans une de mes lectures de DC Comics mais sans certitude et toujours avec l'impression que c'était un personnage parodiant les héros Raypunk avec leurs tenues rétrofuturistes et leurs pistolets laser. En effet, Adam Strange est un personnage créé dans les années 1950 et très inspiré de John Carter, le héros du cycle de Mars d'Edgar Rice Burroughs : un humain transporté sur une planète lointaine où il va sauver et tomber amoureux de la princesse puis sauver la planète de mille et un dangers grâce à son jetpack, son pistolet laser et son courage. Il fut ensuite plus ou moins intégré à l'univers DC, croisant la route de la Justice League of America avec qui il s'alliera. Il semble toutefois qu'il n'aura jamais de série bien à lui mais plutôt une succession de mini-séries revisitant son histoire de différente manière et modifiant ainsi son passé et son personnage. C'est le cas de cette nouvelle mini-série. Elle se déroule dans le contexte moderne de la Justice League of America mais est comlètement centrée sur le personnage d'Adam Strange le présentant comme l'ancien héros qui a permis de sauver la planète Rann de l'invasion des terribles Pykkts, de terribles conquérants interstellaires, et qui depuis est venu revivre sur Terre avec sa femme. Alors qu'il signe des autographes de ses mémoires, un fan en colère vient lui reprocher en hurlant les atrocités qu'il aurait commises lors de cette guerre. Ce dernier étant retrouvé mort quelques temps plus tard, tué par un tir de pistolet laser, la suspicion pointe sur Adam Strange qui demande alors à un membre de la JLA d'enquêter impartialement sur les faits pour le laver de tout soupçon. Le récit alterne les séquences se déroulant sur Terre au cours de l'enquête et celles se déroulant sur Rann durant la guerre contre les Pykkts. Deux dessinateurs différents s'y attellent, tous deux avec un style très classe. J'ai une nette préférence pour le graphisme des séquences sur Rann du fait de leur encrage plus propre et élégant, mais les séquences sur Terre avec leurs couleurs directes sont belles également. C'est un bel ouvrage. Ce découpage fait de nombreux flash-back parait un peu décousu au premier abord mais on finit par s'y faire, même si les enchainements chronologiques ne sont pas toujours évidents. Résultat de ce choix narratif, on a deux salles deux ambiances. Les passages sur Rann sont dans une pure ambiance rétro d'aventure spatiale façon Raypunk, avec de vrais méchants, un vrai héros sans peur et sans reproche et des combats au pistolet laser qui fait piou piou ! C'est à la fois désuet et un peu ridicule, tout en gardant ce qu'il faut de sérieux et d'élégance pour qu'on y croit. Les passages sur Terre eux, sont plus complexes, plus adultes, avec beaucoup de doutes et de suspicion. Longtemps on se demande qui ment et ce qu'il s'est véritablement passé. Le rythme est ici un peu plus lent, moins captivant, mais la curiosité guide le lecteur qui veut en savoir plus. La conclusion de l'enquête prend un parti-pris fort, ce qui est possible dans le cadre d'une mini-série sur un héros plutôt rare et aurait été inconcevable dans une série plus suivie. Je l'ai trouvée en demi-teinte. J'ai été surpris d'arriver à la dernière page car j'avais un certain sentiment d'inachevé, l'impression qu'il aurait pu y en avoir davantage pour mieux enrober les choses, à la limite même ajouter un nouveau retournement de situation pour obtenir quelque chose de plus marquant. Il en découle un mini-série au graphisme très réussi et au sujet plutôt original par son mélange de moderne et de rétrofuturiste, mais dont le fond de l'intrigue ne m'a pas totalement convaincu.
Comme un gant de velours pris dans la fonte
Je suis un gros amateur des auteurs publiés par Fantagraphics, et plus généralement d'auteurs indés américains. Et pourtant Clowes est un auteur que j'ai du mal à apprivoiser. Et je pense qu'il en sera toujours ainsi. Pourtant avec cet album - sans doute l'un de ses moins faciles à appréhender - j'y ai davantage trouvé mon compte. Peut-être justement à cause de son aspect décousu, un peu foutraque. Moi qui suis amateur de surréalisme, je n'ai pas été outre mesure frustré de ne pas tout comprendre (et le final est loin d'être limpide !). Les passages qui m'échappaient avaient le bon côté de me surprendre. Et certains passages ou certaines images un peu trash ou distillant un malaise me ramenaient à un auteur que j'aime beaucoup, Burns. Rapprochement accentué par le dessin de Clowes, ici uniquement en Noir et Blanc (contrairement à son habitude ou à ce que nous montre la couverture - j'ai lu la récente réédition). Une lecture déroutante. Ça n'est en tout cas pas la porte d'entrée dans l'œuvre de Clowes que je recommanderais.