Poussé par l'engouement populaire et connaissant le talent graphique de Larcenet, j'ai acheté cet album il y a longtemps mais j'ai repoussé sa lecture jusqu'à hier. La raison : je n'ai pas lu le livre La Route mais j'ai vu son adaptation en film, et je connaissais la dureté de son récit ainsi que l'amertume de sa fin. Je souhaitais donc prendre mon temps pour lire cet album plutôt épais et fort en émotion.
J'ai pu constater à nouveau la virtuosité du dessin de Larcenet. Il pose une ambiance intense, toute en noirceur et grisâtre. Ses décors postapocalyptiques sont terribles de même que la morphologie des humains qui y trainent leurs carcasses de survivants désabusés et désespérés. C'est très beau, à l'exception du visage du fils quand on le voit de face : je n'aime pas la forme qu'il prend alors, comme sans relief et floue, alors qu'il est bien plus fin et précis quand on le voit de profil ou de trois-quarts. Malgré ce reproche, c'est avant tout sa beauté graphique qui fait la force de cet ouvrage.
Car pour ce qui est de l'intrigue, que je connaissais donc déjà en grande partie, elle m'a moins enthousiasmé. C'est une longue errance sans espoir, ponctuée de quelques moments plus intenses et de rares rencontres dangereuses ou navrantes. J'ai noté quelques différences avec les évènements du film et je dois dire que ce dernier était à mes yeux un peu mieux rythmé que la BD qui se rapproche sans doute plus du roman. Malgré la force de quelques dialogues et de circonstances aussi cruelles que pragmatiques, je m'y suis un peu ennuyé, et j'ai beaucoup été plombé par le désespoir d'ensemble ainsi que frustré par l'envie de comprendre comment on en était arrivé là et pourquoi il n'y avait pas d'échappatoire.
L'adaptation est très bonne, le dessin formidable, mais c'est l'adaptation d'un ouvrage qui ne me parle pas vraiment et ne m'a pas enthousiasmé.
Ce manga est le 2e spin off de Mushoku Tensei que je lis alors que je n'ai toujours pas lu cette série là. Par chance, ils peuvent tous deux se lire de manière complètement indépendante. Tout au plus celui-ci m'a-t-il donné envie de lire la série originelle pour voir comment le personnage d'Eris y était introduit et quel était son parcours.
Car c'est une histoire complètement centrée sur elle qui nous est offerte ici. Eris est une escrimeuse, une formidable guerrière à l'épée mais pas encore suffisamment forte pour affronter les pires ennemis et protéger ceux qu'elle aime contre le plus grand des dangers. Alors elle va rejoindre l'école du plus grand escrimeur humain au monde et il va s'avérer que malgré son gigantesque talent, elle est encore loin de lui arriver à la cheville. Il sera difficile pour deux personnalités aussi fortes et agressives de s'accorder sur une formation classique. Ce sera donc par des moyens détournés et en amenant Eris à découvrir les choses par la pratique que son maître va la faire progresser.
C'est une intrigue assez secondaire, parfaitement dispensable même pour les lecteurs de Mushoku Tensei, mais elle est bien construite, rythmée et suffisamment prenante pour ne pas s'y ennuyer. La personnalité d'Eris en particulier y est intéressante, ainsi que sa hargne à progresser malgré son niveau déjà très élevé. Quant au dessin, il est de belle qualité, avec un bon sens du détail et du dynamisme ainsi qu'une narration graphique claire, même dans les combats.
Bref, c'est un sympathique one-shot, et comme indiqué plus haut, il donne envie de découvrir Mushoku Tensei pour y voir Eris interagir avec d'autres personnages principaux.
Ce n'est clairement pas la came que je préfère, mais je trouve que ça marche très bien comme récit ! On est dans de l'action pur jus, commençant par une minutieuse préparation de plan qui ne pourra que foirer, tandis que la France vit le débâcle de sa drôle de guerre.
L'histoire est très orientée action, avec une galerie de personnages forts en gueule mais avec une évolution qui les dévoile parfois plus profond qu'on ne l'imaginait. Cela dit, je dois reconnaitre que je n'ai pas été particulièrement emballé. Tout d'abord parce que deux personnages de l'histoire sont assez similaires finalement, et que je les ai parfois confondu.
D'autre part je trouve que l'histoire fait une longue ligne droite dans laquelle je n'ai eu que peu de surprises. En dehors de son histoire de casse de base et la petite histoire du personnage principal (ses combats de boxe) ou de Helmut. Les autres n'ont pas vraiment d'arcs narratifs, et je dois dire qu'en dehors du gros défouloir de la BD, elle ne raconte pas grand chose. Et il m'est assez difficile de m'y intéresser à nouveau, de fait, puisque je trouve qu'on manque vraiment d'un peu de ce petit peu qui rajoute une couche et encourage à relire. Ici, la BD étant lue, je ne suis pas tenté de la relire.
Niveau dessin, c'est pas mal du tout. Clair et lisible dans l'action, avec une tendance à faire bien bourrin dans les scènes d'explosions, mais en restant assez classique dans l'ensemble. Je n'ai pas été transporté, mais ça fait bien le travail.
Dans l'ensemble, ça reste une lecture qui a beaucoup plu mais que je n'ai pas trouvé marquante. Je laisse les lecteurs se faire un avis, personnellement je ne relirais pas.
Tome 1
Omula et Rema c'est le mélange improbable entre un récit de science-fiction et un péplum. D'un coté, des vaisseaux spatiaux, des clones, un voyage interstellaire en quête d'une nouvelle planète pour vivre, et bien sur des ennuis... De l'autre, dans ce qui ressemble énormément à une civilisation romaine, la succession du monarque en place se joue sur fond de complot familial et de trahisons.
C'est donc le grand écart. Mais cette association fonctionne à merveille, on sait évidemment que cela va se recouper tôt ou tard. Et en attendant ce croisement, les deux histoires sont interessantes. D'un coté on s'attache rapidement aux enfants, même si leur coté un peu trop sur d'elles est parfois agaçant. De l'autre on déteste tout aussi rapidement Amulius qui manœuvre pour récupérer la couronne de son père. Lorsque le récit s'arrête d'un coté pour passer sur l'autre intrigue, le moment est généralement bien choisi, et on est pressé d'y revenir. Comme dans un bon roman ou une bonne série TV.
La jonction tarde à arriver, et c'est plutôt une bonne chose. D'abord cela permet de poser solidement les bases du récit. Ensuite cela permet de développer les 2 univers de manière interessante. Et surtout cela génère une certaine attente pas désagréable tant la sauce prend bien. Le complot qui se met en place dans la cité antique implique pas mal de personnages, mais c'est limpide et bien prenant. Il se passe déjà beaucoup de choses.
Tout est bien pensé et très bien raconté. Vivement la suite.
Tome 2
Malheureusement le second tome est une petite déception. Comme on pouvait s'y attendre, fini l'alternance SF - péplum, toute l'action se passe maintenant au coeur de la civilisation antique. Les années vont défiler, les deux fillettes vont bien grandir. Ce qui était des chamailleries de gamines devient une rivalité à l'âge adulte. Leur petit côté agaçant laisse place à un côté détestable. Cette jalousie est pénible et dérangeante à la longue.
S'il reste encore des traces du complot si bien mené dans le premier tome, les quelques trahisons et coups bas auxquels on va assister sont moins percutants, moins efficaces. On sent que le cœur de l'intrigue n'est plus là, on dirait que ces évènements servent justes de péripéties anecdotiques. C'est un peu dommage. En fait, l'histoire tourne vraiment autour de la "réalisation" que les filles vont mener. Ca donne le sentiment que les deux premiers tiers de la série servent juste à amener une conclusion. Certes il y a de l'idée, ça fait sens et tout ce qu'on nous a raconté est cohérent et au service de cette fin.
Mais le problème c'est qu'on devine cette fin bien trop tôt. Et surtout, on a du mal à croire à comment on nous y amène. Un peu trop de mal, malheureusement. Comment ce roi sans foi ni loi, qui a tué tant de personnes qui se sont dressées sur son chemin, va gentiment offrir un terrain pour avoir la paix ? Comment nos deux post adolescentes vont convaincre des centaines, des milliers, de personnes de les suivre dans leur projet ? Comment en un laps de temps si court vont-elles arriver à construire autant de choses ? Bref ça ne tient pas trop la route.
C'est pas mauvais, mais c'est pas très inspiré je trouve, et c'est malheureusement un peu décevant au vue des attentes suscitées par le tome 1.
Un Français est envoyé au nord de la Norvège par une grande compagnie pétrolière, pour évaluer le « potentiel », et éventuellement pour s’acclimater, car si un grand gisement est repéré, il pourra être amené à rester longtemps dans ce bout du monde.
Il s’acclimate bien, justement, malgré l’éloignement d’avec sa compagne. Il se fait des amis. Et surtout se pose de plus en plus de question par rapport à son boulot, à l’utilisation du pétrole, et plus généralement il remet en question peu à peu sa vision du monde. La beauté des paysages, l’affabilité des Norvégiens rencontrés, et les discussions qu’il a eues avec eux le « transforment ».
Le récit de Mathilde Ramadier est intéressant, et amène en douceur une foule de questions, sur les fondements de nos sociétés et les valeurs qui pourraient être davantage mises en avant. Il ne faut pas être allergique à la lenteur, à l’esprit contemplatif qui domine – c’est la force et la faiblesse de ce récit.
Un récit mis en images par Laurent Bonneau, avec un trait très gras, qui n’est a priori pas mon truc, mais à qui je reconnait volontiers beaucoup de qualités, et certaines planches sont vraiment très belles ! Cette région est de toute façon une de celles qui m’attirent – même si je ne sais pas si j’irais un jour la contempler de près.
Un album intéressant – même si pas autant que je l’envisageais au début.
Je ne suis pas tombé totalement sous le charme de cette série. La faute en incombe à un scénario qui m'a laissé bien des interrogations.
J'ai eu l'impression qu'Alfred juxtaposait deux ambiances bien éloignées l'une de l'autre. Le visuel très réussi rappelle les petits villages pauvres des années 60/70. Une circulation rare, des Vespas comme signe d'émancipation pour les ados et jeunes adultes, un rivage encore sauvage.
Par contre Alfred y superpose des thématiques très contemporaines inexistantes à cette époque: la montée des néofascistes, les tensions sur l'immigration africaine ou la résistance contre le surtourisme balnéaire voire une émission type "The voice".
Je l'ai lu comme une manière d'introduire un peu de tension dans le vécu de Mimmo assez commun pour un ado de 16 ans. On sent que l'auteur se fait plaisir sur certaines scènes même si cela amoindrit la crédibilité du récit( par exemple comment le plastiqueur a acquis le savoir faire et les moyens de son action) .
Le texte est rare et la narration est essentiellement visuelle. C'est la partie que j'ai préférée de l'ouvrage. La luminosité et l'ambiance de ce petit village qui suinte l'ennui renvoient à cette période de transition. La douceur du moment traduite dans le graphisme d'Alfred comme une carte postale de vacances heureuses ne cache pas les angoisses du lendemain (avec les thématiques évoquées).
Une lecture rapide et agréable mais un peu clichée et superficielle à mon goût surtout si on reste au premier degré.
2.5
Un autre récit montrant le passé de Wolverine et en plus ça se passe au Japon, pays où il a vécu plusieurs aventures. Il y a donc rien de nouveau pour un fan des comics Marvel, mais ça se laisse lire.
C'est le nom de Risso qui a attiré mon attention sur cet album. C'est un dessinateur que j'aime bien, mais en noir et blanc. Les couleurs ne vont pas du tout avec son style et malheureusement ici c'est en couleur. Quant au scénario, il n'est pas mauvais en sois, mais je le trouve tout de même un peu trop léger. Le casting est aussi réduit à son minimum avec une belle japonaise avec qui Wolverine va vivre une histoire d'amour bien rapide et un soldat américain très méchant qui fait des trucs bien méchants pour qu'on se souvint que c'est un méchant. Bref, c'est un peu stéréotypé et peu subtil.
Bref, un récit anecdotique qui n'aurait jamais été traduit en français si les deux auteurs n'étaient pas connus. C'est un peu trop triste lorsqu'on sait que d'excellents récits de super-héros ne sont toujours pas disponibles en album en français.
Ne cherchez pas ici autre chose qu’un documentaire adapté aux enfants. En effet, l’histoire dessinée que propose La Jungle a pour unique objectif de conscientiser les jeunes lecteurs (mais aussi leurs proches) face au danger que représente le harcèlement scolaire tout en leur proposant des pistes, des solutions et des exemples de bons comportements à adopter.
L’histoire est donc extrêmement simple et très démonstrative. Les autrices usent de personnages animaliers afin de généraliser le propos (le harcèlement scolaire ne concerne ni une couleur de peau ni un compte en banque, il peut toucher tout le monde). Les situations sont caricaturales. Les solutions arrivent finalement assez aisément (lorsque l’enfant harcelé ose parler à des adultes, ceux-ci sont directement à son écoute). Pour le jeune public, ce récit est vraiment bien fait puisqu’il donne confiance aux enfants vis-à-vis des adultes, insistant sur le fait que le plus dur est d’admettre que l’on est harcelé et d’en parler à une personne de confiance.
En fin de récit, un petit dossier revient sur plusieurs points. J’ai particulièrement apprécié celui dans lequel l’autrice aborde la force de l’autodérision. Se moquer de soi-même avant que d’autres ne le fasse est bien moins blessant pour soi et très déstabilisant pour les autres (comme Edmond Rostand le faisait dire à Cyrano « je me les sers avec assez de verve mais n’accepte pas que quelqu’un me les serve » ou moque-toi de toi-même mais n’oublie pas de te respecter (et de te faire respecter)).
Clairement, c’est une bande dessinée anecdotique mais son sujet est grave et son traitement est bien adapté au public ciblé. Une œuvre utile, donc.
Oui, c’est super vite lu, et oui, le dessin est on ne peut plus minimaliste. Et donc ça ouvre la porte à des débats, mais je la ferme (la porte, hein, parce que je vais quand même l’ouvrir – ma bouche donc – pour décrire mon ressenti).
Comme certaines pattes de mouches, et comme plusieurs opus de cette même collection, je trouve que ce genre de format est adapté et très sympa, et que ce genre d’amuse-bouche y trouve parfaitement sa place. Une lecture de quelques secondes, certes, mais j’en suis sorti satisfait, c’est amusant, et on se prend à se voir dans la même situation absurde (attendre dans une longue queue sans trop savoir pourquoi, en se gaussant de ceux qui le font depuis longtemps – mais en restant dans la queue).
Bref, un petit truc sympa, gentiment absurde.
Je suis un peu ennuyé pour ma note, j’ai vraiment beaucoup aimé mais d’un autre côté les personnages ne m’ont pas parlé et je n’ai pas été bien surpris par l’histoire à la vue du titre.
Je vous laisse à votre propre imagination sur ce point, reste que c’est bien plaisant à suivre. A aucun moment je ne me suis ennuyé, c’est bien séquencé et ça se lit très facilement.
Plus que l’histoire, c’est vraiment le dessin et couleurs qui m’ont accroché. J’ai trouvé cette partie sans faute, fluide et lisible. Ça ajoute pas mal de charme à l’ensemble.
Je ne mets que 3* mais qui tire bien vers le haut, ne boudez pas la lecture si vous en avez l’occasion.
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La Route
Poussé par l'engouement populaire et connaissant le talent graphique de Larcenet, j'ai acheté cet album il y a longtemps mais j'ai repoussé sa lecture jusqu'à hier. La raison : je n'ai pas lu le livre La Route mais j'ai vu son adaptation en film, et je connaissais la dureté de son récit ainsi que l'amertume de sa fin. Je souhaitais donc prendre mon temps pour lire cet album plutôt épais et fort en émotion. J'ai pu constater à nouveau la virtuosité du dessin de Larcenet. Il pose une ambiance intense, toute en noirceur et grisâtre. Ses décors postapocalyptiques sont terribles de même que la morphologie des humains qui y trainent leurs carcasses de survivants désabusés et désespérés. C'est très beau, à l'exception du visage du fils quand on le voit de face : je n'aime pas la forme qu'il prend alors, comme sans relief et floue, alors qu'il est bien plus fin et précis quand on le voit de profil ou de trois-quarts. Malgré ce reproche, c'est avant tout sa beauté graphique qui fait la force de cet ouvrage. Car pour ce qui est de l'intrigue, que je connaissais donc déjà en grande partie, elle m'a moins enthousiasmé. C'est une longue errance sans espoir, ponctuée de quelques moments plus intenses et de rares rencontres dangereuses ou navrantes. J'ai noté quelques différences avec les évènements du film et je dois dire que ce dernier était à mes yeux un peu mieux rythmé que la BD qui se rapproche sans doute plus du roman. Malgré la force de quelques dialogues et de circonstances aussi cruelles que pragmatiques, je m'y suis un peu ennuyé, et j'ai beaucoup été plombé par le désespoir d'ensemble ainsi que frustré par l'envie de comprendre comment on en était arrivé là et pourquoi il n'y avait pas d'échappatoire. L'adaptation est très bonne, le dessin formidable, mais c'est l'adaptation d'un ouvrage qui ne me parle pas vraiment et ne m'a pas enthousiasmé.
Mushoku Tensei - L'épée d'Eris
Ce manga est le 2e spin off de Mushoku Tensei que je lis alors que je n'ai toujours pas lu cette série là. Par chance, ils peuvent tous deux se lire de manière complètement indépendante. Tout au plus celui-ci m'a-t-il donné envie de lire la série originelle pour voir comment le personnage d'Eris y était introduit et quel était son parcours. Car c'est une histoire complètement centrée sur elle qui nous est offerte ici. Eris est une escrimeuse, une formidable guerrière à l'épée mais pas encore suffisamment forte pour affronter les pires ennemis et protéger ceux qu'elle aime contre le plus grand des dangers. Alors elle va rejoindre l'école du plus grand escrimeur humain au monde et il va s'avérer que malgré son gigantesque talent, elle est encore loin de lui arriver à la cheville. Il sera difficile pour deux personnalités aussi fortes et agressives de s'accorder sur une formation classique. Ce sera donc par des moyens détournés et en amenant Eris à découvrir les choses par la pratique que son maître va la faire progresser. C'est une intrigue assez secondaire, parfaitement dispensable même pour les lecteurs de Mushoku Tensei, mais elle est bien construite, rythmée et suffisamment prenante pour ne pas s'y ennuyer. La personnalité d'Eris en particulier y est intéressante, ainsi que sa hargne à progresser malgré son niveau déjà très élevé. Quant au dessin, il est de belle qualité, avec un bon sens du détail et du dynamisme ainsi qu'une narration graphique claire, même dans les combats. Bref, c'est un sympathique one-shot, et comme indiqué plus haut, il donne envie de découvrir Mushoku Tensei pour y voir Eris interagir avec d'autres personnages principaux.
Comment faire fortune en juin 40
Ce n'est clairement pas la came que je préfère, mais je trouve que ça marche très bien comme récit ! On est dans de l'action pur jus, commençant par une minutieuse préparation de plan qui ne pourra que foirer, tandis que la France vit le débâcle de sa drôle de guerre. L'histoire est très orientée action, avec une galerie de personnages forts en gueule mais avec une évolution qui les dévoile parfois plus profond qu'on ne l'imaginait. Cela dit, je dois reconnaitre que je n'ai pas été particulièrement emballé. Tout d'abord parce que deux personnages de l'histoire sont assez similaires finalement, et que je les ai parfois confondu. D'autre part je trouve que l'histoire fait une longue ligne droite dans laquelle je n'ai eu que peu de surprises. En dehors de son histoire de casse de base et la petite histoire du personnage principal (ses combats de boxe) ou de Helmut. Les autres n'ont pas vraiment d'arcs narratifs, et je dois dire qu'en dehors du gros défouloir de la BD, elle ne raconte pas grand chose. Et il m'est assez difficile de m'y intéresser à nouveau, de fait, puisque je trouve qu'on manque vraiment d'un peu de ce petit peu qui rajoute une couche et encourage à relire. Ici, la BD étant lue, je ne suis pas tenté de la relire. Niveau dessin, c'est pas mal du tout. Clair et lisible dans l'action, avec une tendance à faire bien bourrin dans les scènes d'explosions, mais en restant assez classique dans l'ensemble. Je n'ai pas été transporté, mais ça fait bien le travail. Dans l'ensemble, ça reste une lecture qui a beaucoup plu mais que je n'ai pas trouvé marquante. Je laisse les lecteurs se faire un avis, personnellement je ne relirais pas.
Omula et Rema
Tome 1 Omula et Rema c'est le mélange improbable entre un récit de science-fiction et un péplum. D'un coté, des vaisseaux spatiaux, des clones, un voyage interstellaire en quête d'une nouvelle planète pour vivre, et bien sur des ennuis... De l'autre, dans ce qui ressemble énormément à une civilisation romaine, la succession du monarque en place se joue sur fond de complot familial et de trahisons. C'est donc le grand écart. Mais cette association fonctionne à merveille, on sait évidemment que cela va se recouper tôt ou tard. Et en attendant ce croisement, les deux histoires sont interessantes. D'un coté on s'attache rapidement aux enfants, même si leur coté un peu trop sur d'elles est parfois agaçant. De l'autre on déteste tout aussi rapidement Amulius qui manœuvre pour récupérer la couronne de son père. Lorsque le récit s'arrête d'un coté pour passer sur l'autre intrigue, le moment est généralement bien choisi, et on est pressé d'y revenir. Comme dans un bon roman ou une bonne série TV. La jonction tarde à arriver, et c'est plutôt une bonne chose. D'abord cela permet de poser solidement les bases du récit. Ensuite cela permet de développer les 2 univers de manière interessante. Et surtout cela génère une certaine attente pas désagréable tant la sauce prend bien. Le complot qui se met en place dans la cité antique implique pas mal de personnages, mais c'est limpide et bien prenant. Il se passe déjà beaucoup de choses. Tout est bien pensé et très bien raconté. Vivement la suite. Tome 2 Malheureusement le second tome est une petite déception. Comme on pouvait s'y attendre, fini l'alternance SF - péplum, toute l'action se passe maintenant au coeur de la civilisation antique. Les années vont défiler, les deux fillettes vont bien grandir. Ce qui était des chamailleries de gamines devient une rivalité à l'âge adulte. Leur petit côté agaçant laisse place à un côté détestable. Cette jalousie est pénible et dérangeante à la longue. S'il reste encore des traces du complot si bien mené dans le premier tome, les quelques trahisons et coups bas auxquels on va assister sont moins percutants, moins efficaces. On sent que le cœur de l'intrigue n'est plus là, on dirait que ces évènements servent justes de péripéties anecdotiques. C'est un peu dommage. En fait, l'histoire tourne vraiment autour de la "réalisation" que les filles vont mener. Ca donne le sentiment que les deux premiers tiers de la série servent juste à amener une conclusion. Certes il y a de l'idée, ça fait sens et tout ce qu'on nous a raconté est cohérent et au service de cette fin. Mais le problème c'est qu'on devine cette fin bien trop tôt. Et surtout, on a du mal à croire à comment on nous y amène. Un peu trop de mal, malheureusement. Comment ce roi sans foi ni loi, qui a tué tant de personnes qui se sont dressées sur son chemin, va gentiment offrir un terrain pour avoir la paix ? Comment nos deux post adolescentes vont convaincre des centaines, des milliers, de personnes de les suivre dans leur projet ? Comment en un laps de temps si court vont-elles arriver à construire autant de choses ? Bref ça ne tient pas trop la route. C'est pas mauvais, mais c'est pas très inspiré je trouve, et c'est malheureusement un peu décevant au vue des attentes suscitées par le tome 1.
Et il foula la terre avec légèreté
Un Français est envoyé au nord de la Norvège par une grande compagnie pétrolière, pour évaluer le « potentiel », et éventuellement pour s’acclimater, car si un grand gisement est repéré, il pourra être amené à rester longtemps dans ce bout du monde. Il s’acclimate bien, justement, malgré l’éloignement d’avec sa compagne. Il se fait des amis. Et surtout se pose de plus en plus de question par rapport à son boulot, à l’utilisation du pétrole, et plus généralement il remet en question peu à peu sa vision du monde. La beauté des paysages, l’affabilité des Norvégiens rencontrés, et les discussions qu’il a eues avec eux le « transforment ». Le récit de Mathilde Ramadier est intéressant, et amène en douceur une foule de questions, sur les fondements de nos sociétés et les valeurs qui pourraient être davantage mises en avant. Il ne faut pas être allergique à la lenteur, à l’esprit contemplatif qui domine – c’est la force et la faiblesse de ce récit. Un récit mis en images par Laurent Bonneau, avec un trait très gras, qui n’est a priori pas mon truc, mais à qui je reconnait volontiers beaucoup de qualités, et certaines planches sont vraiment très belles ! Cette région est de toute façon une de celles qui m’attirent – même si je ne sais pas si j’irais un jour la contempler de près. Un album intéressant – même si pas autant que je l’envisageais au début.
Maltempo
Je ne suis pas tombé totalement sous le charme de cette série. La faute en incombe à un scénario qui m'a laissé bien des interrogations. J'ai eu l'impression qu'Alfred juxtaposait deux ambiances bien éloignées l'une de l'autre. Le visuel très réussi rappelle les petits villages pauvres des années 60/70. Une circulation rare, des Vespas comme signe d'émancipation pour les ados et jeunes adultes, un rivage encore sauvage. Par contre Alfred y superpose des thématiques très contemporaines inexistantes à cette époque: la montée des néofascistes, les tensions sur l'immigration africaine ou la résistance contre le surtourisme balnéaire voire une émission type "The voice". Je l'ai lu comme une manière d'introduire un peu de tension dans le vécu de Mimmo assez commun pour un ado de 16 ans. On sent que l'auteur se fait plaisir sur certaines scènes même si cela amoindrit la crédibilité du récit( par exemple comment le plastiqueur a acquis le savoir faire et les moyens de son action) . Le texte est rare et la narration est essentiellement visuelle. C'est la partie que j'ai préférée de l'ouvrage. La luminosité et l'ambiance de ce petit village qui suinte l'ennui renvoient à cette période de transition. La douceur du moment traduite dans le graphisme d'Alfred comme une carte postale de vacances heureuses ne cache pas les angoisses du lendemain (avec les thématiques évoquées). Une lecture rapide et agréable mais un peu clichée et superficielle à mon goût surtout si on reste au premier degré.
Wolverine - Logan
2.5 Un autre récit montrant le passé de Wolverine et en plus ça se passe au Japon, pays où il a vécu plusieurs aventures. Il y a donc rien de nouveau pour un fan des comics Marvel, mais ça se laisse lire. C'est le nom de Risso qui a attiré mon attention sur cet album. C'est un dessinateur que j'aime bien, mais en noir et blanc. Les couleurs ne vont pas du tout avec son style et malheureusement ici c'est en couleur. Quant au scénario, il n'est pas mauvais en sois, mais je le trouve tout de même un peu trop léger. Le casting est aussi réduit à son minimum avec une belle japonaise avec qui Wolverine va vivre une histoire d'amour bien rapide et un soldat américain très méchant qui fait des trucs bien méchants pour qu'on se souvint que c'est un méchant. Bref, c'est un peu stéréotypé et peu subtil. Bref, un récit anecdotique qui n'aurait jamais été traduit en français si les deux auteurs n'étaient pas connus. C'est un peu trop triste lorsqu'on sait que d'excellents récits de super-héros ne sont toujours pas disponibles en album en français.
La Jungle - Harcèlement scolaire, tu peux t'en défaire
Ne cherchez pas ici autre chose qu’un documentaire adapté aux enfants. En effet, l’histoire dessinée que propose La Jungle a pour unique objectif de conscientiser les jeunes lecteurs (mais aussi leurs proches) face au danger que représente le harcèlement scolaire tout en leur proposant des pistes, des solutions et des exemples de bons comportements à adopter. L’histoire est donc extrêmement simple et très démonstrative. Les autrices usent de personnages animaliers afin de généraliser le propos (le harcèlement scolaire ne concerne ni une couleur de peau ni un compte en banque, il peut toucher tout le monde). Les situations sont caricaturales. Les solutions arrivent finalement assez aisément (lorsque l’enfant harcelé ose parler à des adultes, ceux-ci sont directement à son écoute). Pour le jeune public, ce récit est vraiment bien fait puisqu’il donne confiance aux enfants vis-à-vis des adultes, insistant sur le fait que le plus dur est d’admettre que l’on est harcelé et d’en parler à une personne de confiance. En fin de récit, un petit dossier revient sur plusieurs points. J’ai particulièrement apprécié celui dans lequel l’autrice aborde la force de l’autodérision. Se moquer de soi-même avant que d’autres ne le fasse est bien moins blessant pour soi et très déstabilisant pour les autres (comme Edmond Rostand le faisait dire à Cyrano « je me les sers avec assez de verve mais n’accepte pas que quelqu’un me les serve » ou moque-toi de toi-même mais n’oublie pas de te respecter (et de te faire respecter)). Clairement, c’est une bande dessinée anecdotique mais son sujet est grave et son traitement est bien adapté au public ciblé. Une œuvre utile, donc.
File d'attente
Oui, c’est super vite lu, et oui, le dessin est on ne peut plus minimaliste. Et donc ça ouvre la porte à des débats, mais je la ferme (la porte, hein, parce que je vais quand même l’ouvrir – ma bouche donc – pour décrire mon ressenti). Comme certaines pattes de mouches, et comme plusieurs opus de cette même collection, je trouve que ce genre de format est adapté et très sympa, et que ce genre d’amuse-bouche y trouve parfaitement sa place. Une lecture de quelques secondes, certes, mais j’en suis sorti satisfait, c’est amusant, et on se prend à se voir dans la même situation absurde (attendre dans une longue queue sans trop savoir pourquoi, en se gaussant de ceux qui le font depuis longtemps – mais en restant dans la queue). Bref, un petit truc sympa, gentiment absurde.
Une histoire corse
Je suis un peu ennuyé pour ma note, j’ai vraiment beaucoup aimé mais d’un autre côté les personnages ne m’ont pas parlé et je n’ai pas été bien surpris par l’histoire à la vue du titre. Je vous laisse à votre propre imagination sur ce point, reste que c’est bien plaisant à suivre. A aucun moment je ne me suis ennuyé, c’est bien séquencé et ça se lit très facilement. Plus que l’histoire, c’est vraiment le dessin et couleurs qui m’ont accroché. J’ai trouvé cette partie sans faute, fluide et lisible. Ça ajoute pas mal de charme à l’ensemble. Je ne mets que 3* mais qui tire bien vers le haut, ne boudez pas la lecture si vous en avez l’occasion.