Un bon album mais j’avoue que je regrette un peu mon achat compulsif. Ma faute aussi, je me suis jeté dessus dès que j’ai vu le nom de l’auteur sans chercher à en connaître davantage sur le fond du récit … et finalement c’est là où ça coince un peu.
La partie graphique est conforme à mes attentes. J’apprécie toujours autant le découpage de Thierry Robin, on trouve souvent de chouettes trouvailles ou double pages. Cependant (et personnellement) je trouve que ce n’est pas son meilleur travail. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que c’était parfois trop sage ici, les couleurs ternes (la plupart du temps) n’aident sans doute pas non plus, et les personnages non pas un gros charisme (exception faite de Satan). On reconnaît quand même bien son style et le voyage pictural reste très agréable.
Par contre, ça a été moins le cas pour cette balade aux enfers. Il faut dire que tous les trucs autour des religions sont loin de me titiller et j’imaginais une adaptation « plus libre » de la part de l’auteur. Ici et à mon goût, ça manque clairement de fantaisie, l’auteur ne s’éloigne pas (trop) du texte « officiel » (même si ce dernier dénote déjà un peu des classiques, le clergé ne se pressant pas pour mettre en avant ce passage).
Le récit démarre donc par la crucifixion de Jésus et se termine par son ascension. L’entre-deux fera la part belle à ces 3 jours aux enfers.
J’ai vraiment mis du temps à rentrer ou à trouver quelque chose aux péripéties de notre héros. Le début est un peu chiant (hormis le passage avec Abaddon où Jésus se la joue limite super-héros), c’est la rencontre avec de nombreux personnages bloqués dans le Shéol : Jean, David (de Goliath), Moïse, Noé … jusqu’à Adam et Ève que Jésus libèrera pour les amener aux cieux. Bref cette partie est loin d’être ma came, en plus c’est ponctué de nombreux passages de la bible pour appuyer (psaumes, actes …) ou donner du crédit.
Mon intérêt est réellement venu à l’arrivée de Satan et des joutes avec notre héros où l’on sent l’auteur plus libre, il présente même quelques idées intéressantes autour de Judas, l’histoire Juive avant le Christianisme ou de rédemptions. Cependant ça ne vient pas chambouler notre vision, ça reste juste à l’état d’idées. Dommage que ça manque un peu de force, j’aurais bien plus adhéré si le ton ou la fin étaient plus iconoclastes.
Un résultat mi-figue mi-raisin pour moi donc, j’espérais autre chose qu’une transposition « fidèle » d’un événement méconnu. La réalisation est bonne mais le fond peut vraiment vous laisser dubitatif (ou non) en fonction de votre sensibilité ou tolérance aux écrits religieux.
Du gros boulot de la part de Thierry Robin mais j’aurais souhaité plus de trahison.
Je crois que c'est le premier volume de cette collection L'Homme de l'année" que je lis. Je ne connais donc pas trop le concept, mais je dois dire que j'ai été surpris qu'au final cet "homme de l'année" mis en avant dans le titre et le sous-titre ne soit au final qu'à peine abordé. Le robot Maria n'apparaît en effet que dans une poignée de cases. Je pense que Pécau s'est servi du prétexte de la collection pour écrire une histoire qui lui tenait plus à cœur, celle de la création de Metropolis dans une Allemagne en proie à la montée du nazisme, tout en montrant l'aspect visionnaire de celle-ci.
Sur ce plan l'histoire est assez plaisante, même si on a du mal à saisir les intentions réelles du scénariste au fil du récit. J'ai trouvé intéressante l'ambigüité de Théa von Harbou, à la fois autrice du script original et sympathisante nazie, qui presse son compagnon Lang sur plusieurs sujets, alors que lui-même essaie de tourner la page du suicide de son ancienne compagne. Le scénario aurait peut-être pu gagner en clarté sur ces enjeux.
Le travail des deux dessinateurs serbes est plaisant, sans plus, je trouve qu'on a un peu trop recours à ces stakhanovistes du dessin, au mépris de la qualité. La mise en couleurs par contre est vraiment bonne, elle contribue au plaisir de lecture.
Sympa, sans plus, au final, même si on apprend des choses sur cette époque troublée.
Je suis partagé à l'issue de ma lecture. D'une part j'ai bien aimé découvrir le parcours de ces deux "stars" des années 30, d'autre part Lapière n'arrive pas, à mes yeux, à équilibrer cette double biographie. En effet comme le fait supposer la couverture c'est le parcours de Young Perez qui est surtout mis en avant. Perez a une carrière fulgurante mais il reste au sommet de façon éphémère. Pour autant il reste le plus jeune champion du monde de boxe jamais consacré. Sa fin tragique à Auschwitz apporte à la série l'élément dramatique et émotionnel qui manquait au récit. En effet la voix off omniprésente qui énumère les faits principaux de sa vie fait trop encyclopédique pour être vraiment un récit marquant.
Pour Mireille Balin les auteurs orientent le récit sur sa vie de grande séductrice. C'est un peu injuste car pendant dix ans elle a eu une vraie carrière cinématographique jouant avec de grands acteurs et sous la direction de bons metteurs en scène ou scénaristes. J'ai aussi une réserve sur cette fin expéditive qui aurait mérité un petit développement .
Les peintures de Aude Samama proposent un graphisme original. L'aspect lisse des visages réduit considérablement l'expressivité des visages. C'est moins problématique pour Balin qui reste dans son personnage de beauté froide et figée comme sur une affiche. C'est plus ennuyeux pour les scènes de boxe. Par contre j'ai bien aimé la dernière partie qui rend bien l'ambiance inhumaine d'Auschwitz.
Une lecture avec des qualités mais un peu froide.
2.5
Mark Millar s'amuse avec le concept des super-héros pour la millième fois.
L'action se passe dans un monde qui pourrait être le nôtre, où une sud-coréenne a fini par découvrir comment créer des super-héros et va le partager avec quelques personnes à travers le monde, pour créer une équipe de super-héros multiethniques. Évidemment, cela ne va pas plaire aux autorités et aux gens qui ont des buts moins nobles. L'histoire se laisse lire à défaut d'être originale et Millar ne tombe pas trop dans ses travers hormis un bien récurrent depuis qu'il a fait des deals pour voir ses comics adaptés sur d'autres supports: on dirait que c'est juste un pitch prêt à être transformé en film ou série télé.
Le tome est une longue introduction sur les membres de l'équipe. C'est marqué fin du premier tome sur la dernière page, ce qui indique qu'il va avoir une suite. La minisérie est sortie aux États-Unis en 2023 et jusqu'à présent il ne semble pas avoir l'ombre d'une suite hormis la participation des personnages dans un crossover des titres de Millar et, connaissant le scénariste, on va avoir droit à aucune suite ou alors elle risque de paraitre que dans plusieurs années. Pour l'instant, on a donc droit à un premier tome qui laisse le lecteur sur sa faim.
Sinon, le fait que chaque chapitre est dessiné par un dessinateur différent va faire en sorte qu'évidemment il y a des styles de dessin qu'on va aimer plus que d'autres. Perso, les différents styles ne m'ont pas dérangé, sauf celui du dernier chapitre qui est typique le genre de dessin réaliste informatisé que je n'aime pas trop.
2.5
Philippe Girard raconte la visite d'Antoine de Saint-Exupéry au Canada pendant la seconde guerre mondiale. Je ne connais que vaguement la vie de Saint-Exupéry donc je ne sais pas si cette visite a vraiment eu lieu et ce qui s'est vraiment passé, mais il y a une bibliographie à la fin de l'album et l'auteur semble avoir fait de grosses recherches alors j'imagine qu'il y a des bases historiques solides au récit.
On suit donc le périple canadien de l'écrivain, les gens qu'il a rencontrés et ses pensées. J'ai trouvé le résultat moyen et je suis un peu triste parce qu'on voit que le sujet tenait à cœur à Girard. En effet, c'est sa bande dessinée la plus ambitieuse au niveau de la mise en page. Peut-être même un peu trop parce que par moment je ne savais pas trop bien l'ordre de lecture des bulles et des cases ! Le problème est que le style de Girard est un peu trop figé pour ce type de récit qui aurait du nécessiter un dessin et une narration plus dynamiques. Il faut dire aussi qu'au final il ne se passe pas grand chose qui a retenu mon attention. Je ne suis jamais rentré dans le récit.
Ça se laisse lire, mais ça s'oublie aussi un peu vite.
Tiens, je ne connaissais pas le travail de Lucas Harari, et c'est un peu par hasard que je suis tombé sur cet album.
L'objet est ma foi très joli, et quand on connaît le degré d'exigence des Editions Sarbacane, on se dit qu'un tel écrin doit renfermer un petit bijou. Pour le coup c'est un album vraiment intéressant, un thriller estival entre tueur en série et amours à peine esquissées. Harari a tissé une toile complexe, avec des éléments semés tout au long de son récit de manière à faire naître une conviction, des soupçons, lesquels peuvent aussi voler en éclats. C'est suffisamment bien foutu pour qu'on n'aie pas envie de lâcher l'album, qui compte tout de même 200 pages, jusqu'à la fin. Si celle-ci n'en est pas vraiment une, elle est par ailleurs assez frustrante, puisque seule une partie du pot-aux-roses nous est dévoilé. Si le côté passionnel permet quelque part de se satisfaire de la non-résolution de l'enquête (jusque-là du moins), il n'en demeure pas moins quelques zones d'ombre, concernant le Dr Klement notamment. Et c'est ce qui m'empêche de mettre une meilleure note à ce pourtant très bon album par ailleurs.
Le dessin de Lucas Harari est plaisant, rappelant un peu la ligne claire des années 80, alliée à une belle occupation de l'espace. J'aime beaucoup ses paysages, notamment.
Bref, un album vraiment sympa, qui aurait mérité un peu plus d'explications pour être totalement plaisant.
Comme l’indique la quatrième de couverture, les personnages de Gipi sont souvent des adolescents en quête d’eux-mêmes. C’est valable pour la majorité de ces oeuvres, et cela l’est d’autant plus avec ce condensé de 12 histoires courtes
On reconnait toujours le style de l’auteur avec son alternance de crayonné et belles aquarelles dans la majorité des histoires, mais c’est également rafraîchissant de voir certaines de ces anciennes histoires avec un style plus immature et sombre.
Mes deux histoires préférées (qui sont finalement les deux premières) sont En descendant le fleuve qui transmet le mieux et en à peine quelques pages cette dose d’aventure, de non-dit, d’entrée à l’âge adulte, d’amours (toute une multitude de sujets dans laquelle l’auteur resplendit) et Le Chasseur de coeur que je trouve joliment écrit, presque poétique et qui accorde bellement le dessin à la mine et la peinture à l’aquarelle.
Une chouette lecture pour compléter votre collection de Gipi !
L'odyssée de deux, puis trois jeunes gens en quête d'un artefact divin afin de sauver leur ville du courroux des dieux. En chemin ils vont faire des rencontres bienveillantes ou malveillantes, et leur périple suivi par plusieurs groupes aux intentions diverses.
Le récit est linéaire, ménageant également des petits instants d'humour qui allègent le cadre un peu sérieux de la Grèce antique et de son panthéon de dieux aux caractères difficiles.
Le dessin de Christophe Ferreira est très agréable, lumineux et et dynamique.
Voilà une bonne petite série sans prétention, qui permet de passer un bon moment de lecture.
Holly Molly est une jolie BD de fantasy tous publics mettant en scène un trio d'enfants dans un monde où la magie côtoie la technologie.
Dans cet univers, les mages existaient et existent toujours, mettant leurs pouvoirs au service de la population. Mais ils ont été supplantés par les outils technologiques et autres automobiles fournis à la population par un fameux personnage nommé l'Antiquaire. Depuis les mages se font bien plus rares et la magie a quitté en partie le monde. Mais la petite Holly est toujours fascinée par eux et elle fait des rêves étranges au sujet de la magie, ce qui fâche sa grande sœur Molly qui est bien plus pragmatique et admiratrice de l'Antiquaire. Lors du stage étudiant de Molly dans un relais de poste, Holly venue lui rendre visite récupère par mégarde un tarot magique destiné à un mage. Ce tarot se lie à elle et elle se retrouve capable d'user de ses pouvoirs, ce qui attire aussitôt l'attention de kidnappeurs qui s'emparent d'elle, de sa soeur et d'un autre garçon qui en sait davantage sur la magie.
Très vite, on ressent une forte influence du studio Ghibli dans cette aventure.
Le graphisme, tout d'abord, est de forte inspiration manga, que ce soit pour les costumes et décors ou pour les personnages. C'est un style charmant, aux couleurs pastel, qui transporte immédiatement le lecteur dans un monde de merveilleux, de magie douce et d'aventure légère.
L'intrigue ensuite emprunte elle aussi beaucoup d'éléments des films de Miyazaki. C'est tout une atmosphère et une multitude de sujets qui rappellent ses films, avec parfois des points encore plus similaires. Par exemple, difficile de ne pas penser à la famille pirate du Château dans le Ciel avec les personnages bourrus des kidnappeurs et dans leur petite croisière en bateau. Ou au Château Ambulant avec ce petit garçon qui met une barbe pour se faire passer pour un mage et qui transforme les portes en moyen de sauter d'un lieu à un autre. C'est à la fois agréable de se retrouver dans un univers proche des merveilles de Miyazaki, mais cela donne aussi un peu une impression de redite, de manque d'inspiration personnelle.
On se laisse toutefois volontiers emporter par le récit et son appel à l'aventure et au merveilleux. Le rythme est bon, l'ambiance charmante, et c'est une invitation au voyage et à l'exotisme. Toutefois, un lecteur adulte aura du mal à s'empêcher d'y noter quelques facilités et petites incohérences, comme le fait que le jeune passeur n'utilise quasiment jamais ses pouvoirs pour s'enfuir alors qu'il pourrait emmener ses amies et lui n'importe où avec la moindre porte. Et surtout, on s'agacera vite du rôle trop appuyé de pénible grande sœur joué par Molly qui fait sans arrêt la gueule, bloque toute initiative de sa petite sœur et rejette obstinément toute mention de magie alors qu'elle est en plein dedans : son comportement en devient stupide et difficile à supporter. A cause de cet agacement, je n'ai pas été totalement transporté dans cette aventure pourtant mignonne et entrainante. J'espère que les auteurs sauront corriger ce point pour rendre la suite plus simplement agréable.
J'ai trouvé cette série divertissante mais pas assez originale pour me procurer un vrai plaisir. Le savoir faire de Rodolphe permet un scénario fluide qui se lit très bien mais ce mythe de Jack l'éventeur revisité manque cruellement de consistance. Un jumeau providentiel, une affaire d'adultère qui permet quelques scènes sexy et une secte sont là pour meubler une histoire sans trop de piment.
Le dessin réaliste de Wens est réussi pour traduire cette ambiance feutrée de l'aristocratie mais je n'ai pas apprécié une mise en couleur trop sombre avec un abus de brun qui rend un visuel monotone.
Une lecture divertissante mais qui manque de densité.
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Jésus aux Enfers
Un bon album mais j’avoue que je regrette un peu mon achat compulsif. Ma faute aussi, je me suis jeté dessus dès que j’ai vu le nom de l’auteur sans chercher à en connaître davantage sur le fond du récit … et finalement c’est là où ça coince un peu. La partie graphique est conforme à mes attentes. J’apprécie toujours autant le découpage de Thierry Robin, on trouve souvent de chouettes trouvailles ou double pages. Cependant (et personnellement) je trouve que ce n’est pas son meilleur travail. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que c’était parfois trop sage ici, les couleurs ternes (la plupart du temps) n’aident sans doute pas non plus, et les personnages non pas un gros charisme (exception faite de Satan). On reconnaît quand même bien son style et le voyage pictural reste très agréable. Par contre, ça a été moins le cas pour cette balade aux enfers. Il faut dire que tous les trucs autour des religions sont loin de me titiller et j’imaginais une adaptation « plus libre » de la part de l’auteur. Ici et à mon goût, ça manque clairement de fantaisie, l’auteur ne s’éloigne pas (trop) du texte « officiel » (même si ce dernier dénote déjà un peu des classiques, le clergé ne se pressant pas pour mettre en avant ce passage). Le récit démarre donc par la crucifixion de Jésus et se termine par son ascension. L’entre-deux fera la part belle à ces 3 jours aux enfers. J’ai vraiment mis du temps à rentrer ou à trouver quelque chose aux péripéties de notre héros. Le début est un peu chiant (hormis le passage avec Abaddon où Jésus se la joue limite super-héros), c’est la rencontre avec de nombreux personnages bloqués dans le Shéol : Jean, David (de Goliath), Moïse, Noé … jusqu’à Adam et Ève que Jésus libèrera pour les amener aux cieux. Bref cette partie est loin d’être ma came, en plus c’est ponctué de nombreux passages de la bible pour appuyer (psaumes, actes …) ou donner du crédit. Mon intérêt est réellement venu à l’arrivée de Satan et des joutes avec notre héros où l’on sent l’auteur plus libre, il présente même quelques idées intéressantes autour de Judas, l’histoire Juive avant le Christianisme ou de rédemptions. Cependant ça ne vient pas chambouler notre vision, ça reste juste à l’état d’idées. Dommage que ça manque un peu de force, j’aurais bien plus adhéré si le ton ou la fin étaient plus iconoclastes. Un résultat mi-figue mi-raisin pour moi donc, j’espérais autre chose qu’une transposition « fidèle » d’un événement méconnu. La réalisation est bonne mais le fond peut vraiment vous laisser dubitatif (ou non) en fonction de votre sensibilité ou tolérance aux écrits religieux. Du gros boulot de la part de Thierry Robin mais j’aurais souhaité plus de trahison.
L'Homme de l'année - 1927
Je crois que c'est le premier volume de cette collection L'Homme de l'année" que je lis. Je ne connais donc pas trop le concept, mais je dois dire que j'ai été surpris qu'au final cet "homme de l'année" mis en avant dans le titre et le sous-titre ne soit au final qu'à peine abordé. Le robot Maria n'apparaît en effet que dans une poignée de cases. Je pense que Pécau s'est servi du prétexte de la collection pour écrire une histoire qui lui tenait plus à cœur, celle de la création de Metropolis dans une Allemagne en proie à la montée du nazisme, tout en montrant l'aspect visionnaire de celle-ci. Sur ce plan l'histoire est assez plaisante, même si on a du mal à saisir les intentions réelles du scénariste au fil du récit. J'ai trouvé intéressante l'ambigüité de Théa von Harbou, à la fois autrice du script original et sympathisante nazie, qui presse son compagnon Lang sur plusieurs sujets, alors que lui-même essaie de tourner la page du suicide de son ancienne compagne. Le scénario aurait peut-être pu gagner en clarté sur ces enjeux. Le travail des deux dessinateurs serbes est plaisant, sans plus, je trouve qu'on a un peu trop recours à ces stakhanovistes du dessin, au mépris de la qualité. La mise en couleurs par contre est vraiment bonne, elle contribue au plaisir de lecture. Sympa, sans plus, au final, même si on apprend des choses sur cette époque troublée.
A l'ombre de la gloire
Je suis partagé à l'issue de ma lecture. D'une part j'ai bien aimé découvrir le parcours de ces deux "stars" des années 30, d'autre part Lapière n'arrive pas, à mes yeux, à équilibrer cette double biographie. En effet comme le fait supposer la couverture c'est le parcours de Young Perez qui est surtout mis en avant. Perez a une carrière fulgurante mais il reste au sommet de façon éphémère. Pour autant il reste le plus jeune champion du monde de boxe jamais consacré. Sa fin tragique à Auschwitz apporte à la série l'élément dramatique et émotionnel qui manquait au récit. En effet la voix off omniprésente qui énumère les faits principaux de sa vie fait trop encyclopédique pour être vraiment un récit marquant. Pour Mireille Balin les auteurs orientent le récit sur sa vie de grande séductrice. C'est un peu injuste car pendant dix ans elle a eu une vraie carrière cinématographique jouant avec de grands acteurs et sous la direction de bons metteurs en scène ou scénaristes. J'ai aussi une réserve sur cette fin expéditive qui aurait mérité un petit développement . Les peintures de Aude Samama proposent un graphisme original. L'aspect lisse des visages réduit considérablement l'expressivité des visages. C'est moins problématique pour Balin qui reste dans son personnage de beauté froide et figée comme sur une affiche. C'est plus ennuyeux pour les scènes de boxe. Par contre j'ai bien aimé la dernière partie qui rend bien l'ambiance inhumaine d'Auschwitz. Une lecture avec des qualités mais un peu froide.
The Ambassadors
2.5 Mark Millar s'amuse avec le concept des super-héros pour la millième fois. L'action se passe dans un monde qui pourrait être le nôtre, où une sud-coréenne a fini par découvrir comment créer des super-héros et va le partager avec quelques personnes à travers le monde, pour créer une équipe de super-héros multiethniques. Évidemment, cela ne va pas plaire aux autorités et aux gens qui ont des buts moins nobles. L'histoire se laisse lire à défaut d'être originale et Millar ne tombe pas trop dans ses travers hormis un bien récurrent depuis qu'il a fait des deals pour voir ses comics adaptés sur d'autres supports: on dirait que c'est juste un pitch prêt à être transformé en film ou série télé. Le tome est une longue introduction sur les membres de l'équipe. C'est marqué fin du premier tome sur la dernière page, ce qui indique qu'il va avoir une suite. La minisérie est sortie aux États-Unis en 2023 et jusqu'à présent il ne semble pas avoir l'ombre d'une suite hormis la participation des personnages dans un crossover des titres de Millar et, connaissant le scénariste, on va avoir droit à aucune suite ou alors elle risque de paraitre que dans plusieurs années. Pour l'instant, on a donc droit à un premier tome qui laisse le lecteur sur sa faim. Sinon, le fait que chaque chapitre est dessiné par un dessinateur différent va faire en sorte qu'évidemment il y a des styles de dessin qu'on va aimer plus que d'autres. Perso, les différents styles ne m'ont pas dérangé, sauf celui du dernier chapitre qui est typique le genre de dessin réaliste informatisé que je n'aime pas trop.
Le Prince des oiseaux de haut vol
2.5 Philippe Girard raconte la visite d'Antoine de Saint-Exupéry au Canada pendant la seconde guerre mondiale. Je ne connais que vaguement la vie de Saint-Exupéry donc je ne sais pas si cette visite a vraiment eu lieu et ce qui s'est vraiment passé, mais il y a une bibliographie à la fin de l'album et l'auteur semble avoir fait de grosses recherches alors j'imagine qu'il y a des bases historiques solides au récit. On suit donc le périple canadien de l'écrivain, les gens qu'il a rencontrés et ses pensées. J'ai trouvé le résultat moyen et je suis un peu triste parce qu'on voit que le sujet tenait à cœur à Girard. En effet, c'est sa bande dessinée la plus ambitieuse au niveau de la mise en page. Peut-être même un peu trop parce que par moment je ne savais pas trop bien l'ordre de lecture des bulles et des cases ! Le problème est que le style de Girard est un peu trop figé pour ce type de récit qui aurait du nécessiter un dessin et une narration plus dynamiques. Il faut dire aussi qu'au final il ne se passe pas grand chose qui a retenu mon attention. Je ne suis jamais rentré dans le récit. Ça se laisse lire, mais ça s'oublie aussi un peu vite.
La Dernière Rose de l'été
Tiens, je ne connaissais pas le travail de Lucas Harari, et c'est un peu par hasard que je suis tombé sur cet album. L'objet est ma foi très joli, et quand on connaît le degré d'exigence des Editions Sarbacane, on se dit qu'un tel écrin doit renfermer un petit bijou. Pour le coup c'est un album vraiment intéressant, un thriller estival entre tueur en série et amours à peine esquissées. Harari a tissé une toile complexe, avec des éléments semés tout au long de son récit de manière à faire naître une conviction, des soupçons, lesquels peuvent aussi voler en éclats. C'est suffisamment bien foutu pour qu'on n'aie pas envie de lâcher l'album, qui compte tout de même 200 pages, jusqu'à la fin. Si celle-ci n'en est pas vraiment une, elle est par ailleurs assez frustrante, puisque seule une partie du pot-aux-roses nous est dévoilé. Si le côté passionnel permet quelque part de se satisfaire de la non-résolution de l'enquête (jusque-là du moins), il n'en demeure pas moins quelques zones d'ombre, concernant le Dr Klement notamment. Et c'est ce qui m'empêche de mettre une meilleure note à ce pourtant très bon album par ailleurs. Le dessin de Lucas Harari est plaisant, rappelant un peu la ligne claire des années 80, alliée à une belle occupation de l'espace. J'aime beaucoup ses paysages, notamment. Bref, un album vraiment sympa, qui aurait mérité un peu plus d'explications pour être totalement plaisant.
En descendant le fleuve et autres histoires
Comme l’indique la quatrième de couverture, les personnages de Gipi sont souvent des adolescents en quête d’eux-mêmes. C’est valable pour la majorité de ces oeuvres, et cela l’est d’autant plus avec ce condensé de 12 histoires courtes On reconnait toujours le style de l’auteur avec son alternance de crayonné et belles aquarelles dans la majorité des histoires, mais c’est également rafraîchissant de voir certaines de ces anciennes histoires avec un style plus immature et sombre. Mes deux histoires préférées (qui sont finalement les deux premières) sont En descendant le fleuve qui transmet le mieux et en à peine quelques pages cette dose d’aventure, de non-dit, d’entrée à l’âge adulte, d’amours (toute une multitude de sujets dans laquelle l’auteur resplendit) et Le Chasseur de coeur que je trouve joliment écrit, presque poétique et qui accorde bellement le dessin à la mine et la peinture à l’aquarelle. Une chouette lecture pour compléter votre collection de Gipi !
Alcyon
L'odyssée de deux, puis trois jeunes gens en quête d'un artefact divin afin de sauver leur ville du courroux des dieux. En chemin ils vont faire des rencontres bienveillantes ou malveillantes, et leur périple suivi par plusieurs groupes aux intentions diverses. Le récit est linéaire, ménageant également des petits instants d'humour qui allègent le cadre un peu sérieux de la Grèce antique et de son panthéon de dieux aux caractères difficiles. Le dessin de Christophe Ferreira est très agréable, lumineux et et dynamique. Voilà une bonne petite série sans prétention, qui permet de passer un bon moment de lecture.
Holly Molly
Holly Molly est une jolie BD de fantasy tous publics mettant en scène un trio d'enfants dans un monde où la magie côtoie la technologie. Dans cet univers, les mages existaient et existent toujours, mettant leurs pouvoirs au service de la population. Mais ils ont été supplantés par les outils technologiques et autres automobiles fournis à la population par un fameux personnage nommé l'Antiquaire. Depuis les mages se font bien plus rares et la magie a quitté en partie le monde. Mais la petite Holly est toujours fascinée par eux et elle fait des rêves étranges au sujet de la magie, ce qui fâche sa grande sœur Molly qui est bien plus pragmatique et admiratrice de l'Antiquaire. Lors du stage étudiant de Molly dans un relais de poste, Holly venue lui rendre visite récupère par mégarde un tarot magique destiné à un mage. Ce tarot se lie à elle et elle se retrouve capable d'user de ses pouvoirs, ce qui attire aussitôt l'attention de kidnappeurs qui s'emparent d'elle, de sa soeur et d'un autre garçon qui en sait davantage sur la magie. Très vite, on ressent une forte influence du studio Ghibli dans cette aventure. Le graphisme, tout d'abord, est de forte inspiration manga, que ce soit pour les costumes et décors ou pour les personnages. C'est un style charmant, aux couleurs pastel, qui transporte immédiatement le lecteur dans un monde de merveilleux, de magie douce et d'aventure légère. L'intrigue ensuite emprunte elle aussi beaucoup d'éléments des films de Miyazaki. C'est tout une atmosphère et une multitude de sujets qui rappellent ses films, avec parfois des points encore plus similaires. Par exemple, difficile de ne pas penser à la famille pirate du Château dans le Ciel avec les personnages bourrus des kidnappeurs et dans leur petite croisière en bateau. Ou au Château Ambulant avec ce petit garçon qui met une barbe pour se faire passer pour un mage et qui transforme les portes en moyen de sauter d'un lieu à un autre. C'est à la fois agréable de se retrouver dans un univers proche des merveilles de Miyazaki, mais cela donne aussi un peu une impression de redite, de manque d'inspiration personnelle. On se laisse toutefois volontiers emporter par le récit et son appel à l'aventure et au merveilleux. Le rythme est bon, l'ambiance charmante, et c'est une invitation au voyage et à l'exotisme. Toutefois, un lecteur adulte aura du mal à s'empêcher d'y noter quelques facilités et petites incohérences, comme le fait que le jeune passeur n'utilise quasiment jamais ses pouvoirs pour s'enfuir alors qu'il pourrait emmener ses amies et lui n'importe où avec la moindre porte. Et surtout, on s'agacera vite du rôle trop appuyé de pénible grande sœur joué par Molly qui fait sans arrêt la gueule, bloque toute initiative de sa petite sœur et rejette obstinément toute mention de magie alors qu'elle est en plein dedans : son comportement en devient stupide et difficile à supporter. A cause de cet agacement, je n'ai pas été totalement transporté dans cette aventure pourtant mignonne et entrainante. J'espère que les auteurs sauront corriger ce point pour rendre la suite plus simplement agréable.
London
J'ai trouvé cette série divertissante mais pas assez originale pour me procurer un vrai plaisir. Le savoir faire de Rodolphe permet un scénario fluide qui se lit très bien mais ce mythe de Jack l'éventeur revisité manque cruellement de consistance. Un jumeau providentiel, une affaire d'adultère qui permet quelques scènes sexy et une secte sont là pour meubler une histoire sans trop de piment. Le dessin réaliste de Wens est réussi pour traduire cette ambiance feutrée de l'aristocratie mais je n'ai pas apprécié une mise en couleur trop sombre avec un abus de brun qui rend un visuel monotone. Une lecture divertissante mais qui manque de densité.