Des gags mettant en scène des couples, de l'humour absurde, des scènes figées, avec seulement des dialogues qui changent... On snet l'influence ou le voisinage avec Fabcaro, pour un concept qu'il a décliné presque ad nauseam.
Comme le sujet n'est pas neuf, ma crainte était que Fortu ne propose rien de nouveau. Mais finalement, il s'en sort pas trop mal, même si comme dans tout recueil de gags il y a du bon et du moins bon. Fortu va d'ailleurs plus loin que Fabcaro, en mettant en scène des situations de sexe, sans toutefois que ce soit totalement explicite. Je dois dire qu'il a réussi à proposer quelque chose de varié sur la longueur, on ne s'ennuie globalement pas. La parenté avec Fabcaro ne s'arrête pas à la méthode, le dessin est assez proche également, les habitués de l'auteur héraultais ne seront pas dépaysés.
Sympathique, sans plus.
Uriaki Posta est un coach en vie personnelle à succès qui tient sous son charme un public conquis par ses paroles motivantes enjolivées et stéréotypées. Mais quand il s'étouffe avec une olive et meurt, il se retrouve en Enfer car Dieu a décidé depuis peu que tous les harceleurs internet, escrocs et autres coachs de vie étaient de vils pêcheurs qui devaient y être jetés. Du coup, les Enfers sont en pleine ébullition sociale car les démons sont surchargés de travail et c'est la crise à la direction infernale. C'est l'occasion pour notre coach de faire jouer son éternel optimisme et ses talents de motivateurs.
Cette BD argentine rappelle par bien des aspects les satires sociales de Miguelanxo Prado, faites d'absurdité et d'humour grinçant.
Le graphisme de Gabriel Ippoliti est très latin, avec un trait entre réalisme et caricature. Son héros à la machoire virile et aux sourire charmeur devant son auditoire benêt en est le digne symbôle. La colorisation informatique refroidit un peu le ton des planches mais elles n'en restent pas moins agréables et bien construites.
L'histoire aussi est sympathique, en particulier par son idée de base amusante : celle d'un Enfer en crise syndicale, dont le management est au bord de l'effondrement, et celle d'un coach de vie surmotivé et aveuglément sûr de lui qui y déboule sans se laisser abattre par les tortures infinies qu'on lui promet. Cela donne de nombreuses situations comiques et décalées.
Et pourtant je reste frustré par cet album qui donne l'impression d'être une longue introduction et qui se termine au moment où on pourrait espérer que l'histoire allait vraiment commencer. En effet, tout au long de la lecture, on se demande comment ce héros coach va pouvoir mettre son talent en application et comment il va pouvoir transformer les Enfers... et voilà que l'album se clot juste à l'instant où il peut commencer à changer quelque chose. A tel point que l'on se demande si c'est vraiment un one shot ou si ce n'est qu'un premier tome.
Une conclusion trop logique et prévisible qui laisse le lecteur sur sa faim.
Le scénario de cette bande dessinée est assez sympathique. L'intrigue se concentre sur Makoto et Yura, un jeune couple inexpérimenté qui découvre les joies et les défis de la sexualité ensemble. C'est une idée intéressante, mais parfois, l'histoire peut sembler un peu répétitive. Néanmoins, j'ai trouvé quelques moments amusants et touchants.
Les thèmes abordés dans cette bande dessinée tournent principalement autour de la sexualité et de la découverte mutuelle. C'est traité avec un mélange d'humour et de sérieux. Cependant, certains aspects peuvent paraître un peu trop didactiques, ce qui peut ralentir le rythme de l'histoire.
Makoto et Yura sont attachants dans leur maladresse. Leur évolution est intéressante à suivre, bien que parfois prévisible. Les interactions entre eux sont souvent pleines de tendresse et de moments cocasses, ce qui ajoute une touche humaine à l'histoire.
Les dessins sont de bonne qualité pour ce type de manga. Le style graphique est clair et expressif, ce qui aide à transmettre les émotions des personnages. Cependant, certaines scènes peuvent sembler un peu redondantes visuellement, ce qui peut diminuer l'impact global.
Je découvre Urbinno avec cet album. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a un sacré coup de crayon ! Son trait est académique, mais franchement très plaisant. Et son choix de n’utiliser que du bleu, une fois la surprise passée, est agréable à l’œil.
Publié chez Dynamite, cet album est en fait bien plus sage que la plupart de leurs productions. On est ici davantage dans un récit érotique que pornographique. Pourtant, ne nous y trompons pas, quasiment toutes les pages sont emplies d’une grande lascivité, d’une sensualité – et Urbinno sait représenter les courbes féminines, jusque dans certains petits détails.
C’est l’ensemble de l’album qui est d’ailleurs un peu pointilliste. Décors quasi absents, beaucoup de blanc dans les pages (qui ne respectent pas toujours le traditionnel gaufrier), c’est à la fois minimaliste et efficace pour maintenir cette ambiance sensuelle.
Mais du coup l’intrigue elle-même est minimaliste. En gros nous suivons sur une courte période une histoire d’amour entre une femme et un homme aveugle, rencontré chez des amis. Tout est fugace, on n’apprend que quelques bribes de la vie et du passé de ces personnages – qui semble-t-il portent avec eux quelques fêlures, amoureuses entre autres.
C’est un peu dans cette trop grande légèreté de l’intrigue que réside mon regret. J’aurais aimé quelque chose d’un peu plus étoffé. On reste ici sur un récit rapidement lu et un chouia frustrant. Mais cette rapide lecture n’en reste pas moins agréable.
J'ai emprunté cette série pour mieux connaitre l'œuvre d'Anouk Ricard, la nouvelle grand prix d'Angoulême.
Elle dessine dans un style faussement naïf. C'est à dire qu'il va surement y avoir des lecteurs qui, en regardant rapidement le dessin, vont dire qu'ils connaissent des enfants de 5 ans qui dessinent comme ça, mais si on regarde mieux on voit que le dessin est bien maitrisé et lisible. C'est le genre de style qui ne me dérange pas du tout dans une série humoristique pour les jeunes.
Quant aux histoires, il faut garder en tête que cela s'adresse aux jeunes. Comme adulte, j'ai trouvé que plusieurs gags étaient un peu convenus, mais il y en d'autres qui ont réussi à me faire sourire. Les personnages sont attachants et je pense que j'aurais bien aimé lire ça lorsque j'étais petit. Certains posteurs parlent d'un peu de cruauté dans les récits et je ne vois pas en quoi c'est extraordinaire. N'y en avait-il pas déjà dans les contes et dessins animés de notre propre enfance ?
Je rejoins l'avis sur Mac Arthur sur ce one-shot qui ne m'a pas trop marqué.
La première partie montre comment deux collégiennes aux personnalités différentes vont finir par devenir amies grâce à l'amour du dessin qui les unies. Elles vont finir par faire des mangas ensembles jusqu'à que leur chemin se sépare une fois atteint l'âge adulte.
Pendant un bon moment, on est dans du pur roman graphique qui raconte la vie quotidienne des personnages dans une ambiance feel good. J'ai trouvé que cela se lisait bien, mai sans plus. Puis vient une tragédie qui bouleverse la vie des deux héroïnes et ensuite on a droit à une seconde version de leurs vies si un événement s'était passé autrement. Je n'ai pas trop compris si on voyait juste une version alternative d'un autre univers ou c'était une œuvre de fiction réalisé par une des deux héroïnes. Vu que le one-shot est censé parler du pouvoir de créer, j'imagine que c'est l'option fiction que je suis censé choisir.
Le résultat est correct, mais ne m'a pas touché. J'aime bien le dessin.
Je me suis depuis longtemps passionné pour les Amérindiens, leurs cultures et leur histoire, et je connaissais le sort subi par les Cherokees durant ce qui a ensuite été surnommé la « Piste des larmes ». Le sujet m’intéressait, mais je suis sorti un peu sur ma faim de cette lecture. Et ce pour plusieurs raisons.
D’abord j’ai eu du mal avec dessin et colorisation. Le dessin, s’il n’est pas mauvais, n’est pas trop mon truc. Et il est inégal, et pas toujours réussi (avis et goûts personnels). Quant à la colorisation, elle est assez surprenante. Disons que je m’attendais à quelque chose de plus classique.
L’histoire m’a un peu déçu. En fait elle ne fait que suivre un groupe parmi les milliers de Cherokees déportés, sans trop contextualiser, ni réellement développer le sujet. En fin d’album une petite chronologie permet au lecteur qui ne connaitrait pas le sujet d’y voir un peu plus clair. Mais là aussi je pense qu’il aurait été utile de la développer. De dire que les Cherokees (depuis Sequoyah et son alphabet, étaient souvent plus alphabétisés que la moyenne des habitants blancs des États-Unis de l’époque, qu’ils possédaient parfois des esclaves, etc.). Bref, mieux montrer la société cherokee aurait accentué le scandale de cette déportation qui a tué plusieurs milliers de personnes, qui a spolié des terres (mais depuis le refus des « Pères fondateurs » de créer un quatorzième état amérindien, on savait que le but était de voler les terres des Indiens. Et la façon dont cela s’est produit, suite à un traité frauduleux – ce qui est en partie expliqué dans la chronologie en fin d’album (mais avant du coup on ne comprend pas les assassinats de certains cherokees par d’autres) renforce le côté inique et odieux de ce crime. Que les États-Unis l’aient reconnu des années plus tard n’efface rien.
Quant à l’intrigue proprement dite, elle peine à faire ressortir l’horreur, qui m’est apparu comme atténuée. Et on a du mal à s’attacher aux personnages.
Un sujet intéressant, un traitement qui m’a déçu.
Note réelle 2,5/5.
Une lecture sympathique. Sympathique et intéressante.
Sympathique déjà par le ton employé par Nicoby pour parler de lui et de ses aventures ou mésaventures d’auteur. Pas mal d’autodérision, un peu d’humour bon enfant, et nous suivons la carrière de l’auteur, ses rencontres, ses angoisses. Quelques passages amusants (sa compagne un peu ironique à son encontre, ses bides lorsqu’il essaye de parler à Delporte par exemple).
Mais Nicoby nous sert aussi de guide pour rencontrer une foule d’auteurs. Se présentant souvent comme une groupie perdant ses moyens à leur contact, Nicoby – pour son compte, pour préparer une publication, ou en rapport avec le festival Quai des Bulles de Saint-Malo – ne fait pas que montrer son panthéon personnel. Il nous montre aussi quelques facettes des auteurs croisés (comme l’énorme collection de planches originales de Corteggiani ou – mais là on s’en doutait un peu – les archives exceptionnelles détenues par Delporte, cheville ouvrière des années essentielles de Spirou.
Au milieu de tout ça, Nicoby nous dévoile plusieurs pans de sa vie familiale (compagne et gamin, parents, surtout sa mère sur la fin). La mayonnaise prend bien avec ce mélange de sujets.
La narration est aérée, avec une succession de courts chapitres. Et son dessin est simple, et agréable.
C’est sans doute l’une des premières publications en album de Catherine Meurisse. Mais on y retrouve déjà son dessin caractéristique. Des sortes de crobars améliorés, du dessin de presse efficace, caricatural (pas forcément beau, mais fluide et lisible).
Dans un reportage immersif digne des grands reporters de guerre, Meurisse a participé à un stage d’apprentissage des usages du monde à l’Académie du savoir-vivre de la baronne de Rothschild. Déjà, rien qu’avec le nom du truc, on sent que ça pète bien plus haut que le cul de ladite baronne ! Et on imagine aisément les poilades, lorsque Meurisse a fait le débriefing de son stage dans les locaux de Charlie Hebdo !
C’est donc en s’inspirant de ce stage que Meurisse nous pond ce recueil de bonnes manières. Et le fait est qu’elle n’a pas besoin de forcer le trait pour donner dans l’humour, tant ces conseils prétentieux, pédants et/ou grotesques sentent bon la fatuité grasse et l’étiquette absurde.
On a quand même peine à croire que de telles idées d’un autre temps subsistent chez certains, qui tentent de conserver dans du formol des privilèges de classe ou de caste. Le ridicule ne tue pas, mais il peut faire rire, parfois.
Bon, sinon, ça n’est pas toujours amusant (même si on imagine que Catherine Meurisse a dû se retenir pour ne pas péter un plomb ou éclater de rire !) , il y a des longueurs. Mais globalement, l‘ironie qui sourd de cette plongée dans un autre monde est plutôt plaisante.
Cette série est une suite à la série Kase-san. La situation et les personnages nous sont réintroduits donc elle est compréhensible et lisible pour des néophytes, mais je recommanderais personnellement la lecture de la série précédente histoire de bien connaître les personnages et le début de leur relation.
Dans cette série, donc, nous suivons Yamada et Kase alors qu'elles viennent tous juste d'emménager à Tokyo pour leurs études. On retrouve ce qui faisait le sel de la série mère : les émois, les joies et découvertes d'une première relation amoureuse, les doutes, les manques de communication, mais on y ajoute aussi la distance (elles n'habitent pas ensemble au début et étudient dans des facs différentes), la peur que l'autre aille voir ailleurs (cette fois-ci plus plausibles), les doutes spécifiques au début de la vie d'adulte mais aussi le fait de cacher sa relation (bah oui, toute mièvre que la série soit, on reste au Japon). La série devient un peu plus classique je trouve, on retrouve des tropes classiques de yuris mais les personnages restent attachants et la lecture sympathique.
Un petit défaut ? La répétition se fait ici plus sentir que dans la première série. Nouvelle "potentielle rivale", nouveaux problèmes de communication, on nous ramène quelques fois au lycée dans des épisodes flashbacks, on nous introduit même une Yamada-bis (une camarade de fac accomplissant l'exploit d'être encore plus frêle et innocente que Yamada - un comble, une véritable apothéose du neuneu).
Le dessin reste beau, plus abouti que dans les débuts de Kase-san (même si les premiers dessins des tout débuts avaient un petit charme qui me manque).
La série reste de bonne facture, je maintiens. Mais la magie s'essouffle tout de même un peu pour moi je suppose.
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Lover Dose
Des gags mettant en scène des couples, de l'humour absurde, des scènes figées, avec seulement des dialogues qui changent... On snet l'influence ou le voisinage avec Fabcaro, pour un concept qu'il a décliné presque ad nauseam. Comme le sujet n'est pas neuf, ma crainte était que Fortu ne propose rien de nouveau. Mais finalement, il s'en sort pas trop mal, même si comme dans tout recueil de gags il y a du bon et du moins bon. Fortu va d'ailleurs plus loin que Fabcaro, en mettant en scène des situations de sexe, sans toutefois que ce soit totalement explicite. Je dois dire qu'il a réussi à proposer quelque chose de varié sur la longueur, on ne s'ennuie globalement pas. La parenté avec Fabcaro ne s'arrête pas à la méthode, le dessin est assez proche également, les habitués de l'auteur héraultais ne seront pas dépaysés. Sympathique, sans plus.
Bienvenue à Pandemonia
Uriaki Posta est un coach en vie personnelle à succès qui tient sous son charme un public conquis par ses paroles motivantes enjolivées et stéréotypées. Mais quand il s'étouffe avec une olive et meurt, il se retrouve en Enfer car Dieu a décidé depuis peu que tous les harceleurs internet, escrocs et autres coachs de vie étaient de vils pêcheurs qui devaient y être jetés. Du coup, les Enfers sont en pleine ébullition sociale car les démons sont surchargés de travail et c'est la crise à la direction infernale. C'est l'occasion pour notre coach de faire jouer son éternel optimisme et ses talents de motivateurs. Cette BD argentine rappelle par bien des aspects les satires sociales de Miguelanxo Prado, faites d'absurdité et d'humour grinçant. Le graphisme de Gabriel Ippoliti est très latin, avec un trait entre réalisme et caricature. Son héros à la machoire virile et aux sourire charmeur devant son auditoire benêt en est le digne symbôle. La colorisation informatique refroidit un peu le ton des planches mais elles n'en restent pas moins agréables et bien construites. L'histoire aussi est sympathique, en particulier par son idée de base amusante : celle d'un Enfer en crise syndicale, dont le management est au bord de l'effondrement, et celle d'un coach de vie surmotivé et aveuglément sûr de lui qui y déboule sans se laisser abattre par les tortures infinies qu'on lui promet. Cela donne de nombreuses situations comiques et décalées. Et pourtant je reste frustré par cet album qui donne l'impression d'être une longue introduction et qui se termine au moment où on pourrait espérer que l'histoire allait vraiment commencer. En effet, tout au long de la lecture, on se demande comment ce héros coach va pouvoir mettre son talent en application et comment il va pouvoir transformer les Enfers... et voilà que l'album se clot juste à l'instant où il peut commencer à changer quelque chose. A tel point que l'on se demande si c'est vraiment un one shot ou si ce n'est qu'un premier tome. Une conclusion trop logique et prévisible qui laisse le lecteur sur sa faim.
Step up love story
Le scénario de cette bande dessinée est assez sympathique. L'intrigue se concentre sur Makoto et Yura, un jeune couple inexpérimenté qui découvre les joies et les défis de la sexualité ensemble. C'est une idée intéressante, mais parfois, l'histoire peut sembler un peu répétitive. Néanmoins, j'ai trouvé quelques moments amusants et touchants. Les thèmes abordés dans cette bande dessinée tournent principalement autour de la sexualité et de la découverte mutuelle. C'est traité avec un mélange d'humour et de sérieux. Cependant, certains aspects peuvent paraître un peu trop didactiques, ce qui peut ralentir le rythme de l'histoire. Makoto et Yura sont attachants dans leur maladresse. Leur évolution est intéressante à suivre, bien que parfois prévisible. Les interactions entre eux sont souvent pleines de tendresse et de moments cocasses, ce qui ajoute une touche humaine à l'histoire. Les dessins sont de bonne qualité pour ce type de manga. Le style graphique est clair et expressif, ce qui aide à transmettre les émotions des personnages. Cependant, certaines scènes peuvent sembler un peu redondantes visuellement, ce qui peut diminuer l'impact global.
Visions en bleu
Je découvre Urbinno avec cet album. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a un sacré coup de crayon ! Son trait est académique, mais franchement très plaisant. Et son choix de n’utiliser que du bleu, une fois la surprise passée, est agréable à l’œil. Publié chez Dynamite, cet album est en fait bien plus sage que la plupart de leurs productions. On est ici davantage dans un récit érotique que pornographique. Pourtant, ne nous y trompons pas, quasiment toutes les pages sont emplies d’une grande lascivité, d’une sensualité – et Urbinno sait représenter les courbes féminines, jusque dans certains petits détails. C’est l’ensemble de l’album qui est d’ailleurs un peu pointilliste. Décors quasi absents, beaucoup de blanc dans les pages (qui ne respectent pas toujours le traditionnel gaufrier), c’est à la fois minimaliste et efficace pour maintenir cette ambiance sensuelle. Mais du coup l’intrigue elle-même est minimaliste. En gros nous suivons sur une courte période une histoire d’amour entre une femme et un homme aveugle, rencontré chez des amis. Tout est fugace, on n’apprend que quelques bribes de la vie et du passé de ces personnages – qui semble-t-il portent avec eux quelques fêlures, amoureuses entre autres. C’est un peu dans cette trop grande légèreté de l’intrigue que réside mon regret. J’aurais aimé quelque chose d’un peu plus étoffé. On reste ici sur un récit rapidement lu et un chouia frustrant. Mais cette rapide lecture n’en reste pas moins agréable.
Anna et Froga
J'ai emprunté cette série pour mieux connaitre l'œuvre d'Anouk Ricard, la nouvelle grand prix d'Angoulême. Elle dessine dans un style faussement naïf. C'est à dire qu'il va surement y avoir des lecteurs qui, en regardant rapidement le dessin, vont dire qu'ils connaissent des enfants de 5 ans qui dessinent comme ça, mais si on regarde mieux on voit que le dessin est bien maitrisé et lisible. C'est le genre de style qui ne me dérange pas du tout dans une série humoristique pour les jeunes. Quant aux histoires, il faut garder en tête que cela s'adresse aux jeunes. Comme adulte, j'ai trouvé que plusieurs gags étaient un peu convenus, mais il y en d'autres qui ont réussi à me faire sourire. Les personnages sont attachants et je pense que j'aurais bien aimé lire ça lorsque j'étais petit. Certains posteurs parlent d'un peu de cruauté dans les récits et je ne vois pas en quoi c'est extraordinaire. N'y en avait-il pas déjà dans les contes et dessins animés de notre propre enfance ?
Look Back
Je rejoins l'avis sur Mac Arthur sur ce one-shot qui ne m'a pas trop marqué. La première partie montre comment deux collégiennes aux personnalités différentes vont finir par devenir amies grâce à l'amour du dessin qui les unies. Elles vont finir par faire des mangas ensembles jusqu'à que leur chemin se sépare une fois atteint l'âge adulte. Pendant un bon moment, on est dans du pur roman graphique qui raconte la vie quotidienne des personnages dans une ambiance feel good. J'ai trouvé que cela se lisait bien, mai sans plus. Puis vient une tragédie qui bouleverse la vie des deux héroïnes et ensuite on a droit à une seconde version de leurs vies si un événement s'était passé autrement. Je n'ai pas trop compris si on voyait juste une version alternative d'un autre univers ou c'était une œuvre de fiction réalisé par une des deux héroïnes. Vu que le one-shot est censé parler du pouvoir de créer, j'imagine que c'est l'option fiction que je suis censé choisir. Le résultat est correct, mais ne m'a pas touché. J'aime bien le dessin.
La Piste des larmes
Je me suis depuis longtemps passionné pour les Amérindiens, leurs cultures et leur histoire, et je connaissais le sort subi par les Cherokees durant ce qui a ensuite été surnommé la « Piste des larmes ». Le sujet m’intéressait, mais je suis sorti un peu sur ma faim de cette lecture. Et ce pour plusieurs raisons. D’abord j’ai eu du mal avec dessin et colorisation. Le dessin, s’il n’est pas mauvais, n’est pas trop mon truc. Et il est inégal, et pas toujours réussi (avis et goûts personnels). Quant à la colorisation, elle est assez surprenante. Disons que je m’attendais à quelque chose de plus classique. L’histoire m’a un peu déçu. En fait elle ne fait que suivre un groupe parmi les milliers de Cherokees déportés, sans trop contextualiser, ni réellement développer le sujet. En fin d’album une petite chronologie permet au lecteur qui ne connaitrait pas le sujet d’y voir un peu plus clair. Mais là aussi je pense qu’il aurait été utile de la développer. De dire que les Cherokees (depuis Sequoyah et son alphabet, étaient souvent plus alphabétisés que la moyenne des habitants blancs des États-Unis de l’époque, qu’ils possédaient parfois des esclaves, etc.). Bref, mieux montrer la société cherokee aurait accentué le scandale de cette déportation qui a tué plusieurs milliers de personnes, qui a spolié des terres (mais depuis le refus des « Pères fondateurs » de créer un quatorzième état amérindien, on savait que le but était de voler les terres des Indiens. Et la façon dont cela s’est produit, suite à un traité frauduleux – ce qui est en partie expliqué dans la chronologie en fin d’album (mais avant du coup on ne comprend pas les assassinats de certains cherokees par d’autres) renforce le côté inique et odieux de ce crime. Que les États-Unis l’aient reconnu des années plus tard n’efface rien. Quant à l’intrigue proprement dite, elle peine à faire ressortir l’horreur, qui m’est apparu comme atténuée. Et on a du mal à s’attacher aux personnages. Un sujet intéressant, un traitement qui m’a déçu. Note réelle 2,5/5.
Mes quatre saisons
Une lecture sympathique. Sympathique et intéressante. Sympathique déjà par le ton employé par Nicoby pour parler de lui et de ses aventures ou mésaventures d’auteur. Pas mal d’autodérision, un peu d’humour bon enfant, et nous suivons la carrière de l’auteur, ses rencontres, ses angoisses. Quelques passages amusants (sa compagne un peu ironique à son encontre, ses bides lorsqu’il essaye de parler à Delporte par exemple). Mais Nicoby nous sert aussi de guide pour rencontrer une foule d’auteurs. Se présentant souvent comme une groupie perdant ses moyens à leur contact, Nicoby – pour son compte, pour préparer une publication, ou en rapport avec le festival Quai des Bulles de Saint-Malo – ne fait pas que montrer son panthéon personnel. Il nous montre aussi quelques facettes des auteurs croisés (comme l’énorme collection de planches originales de Corteggiani ou – mais là on s’en doutait un peu – les archives exceptionnelles détenues par Delporte, cheville ouvrière des années essentielles de Spirou. Au milieu de tout ça, Nicoby nous dévoile plusieurs pans de sa vie familiale (compagne et gamin, parents, surtout sa mère sur la fin). La mayonnaise prend bien avec ce mélange de sujets. La narration est aérée, avec une succession de courts chapitres. Et son dessin est simple, et agréable.
Savoir-vivre ou mourir
C’est sans doute l’une des premières publications en album de Catherine Meurisse. Mais on y retrouve déjà son dessin caractéristique. Des sortes de crobars améliorés, du dessin de presse efficace, caricatural (pas forcément beau, mais fluide et lisible). Dans un reportage immersif digne des grands reporters de guerre, Meurisse a participé à un stage d’apprentissage des usages du monde à l’Académie du savoir-vivre de la baronne de Rothschild. Déjà, rien qu’avec le nom du truc, on sent que ça pète bien plus haut que le cul de ladite baronne ! Et on imagine aisément les poilades, lorsque Meurisse a fait le débriefing de son stage dans les locaux de Charlie Hebdo ! C’est donc en s’inspirant de ce stage que Meurisse nous pond ce recueil de bonnes manières. Et le fait est qu’elle n’a pas besoin de forcer le trait pour donner dans l’humour, tant ces conseils prétentieux, pédants et/ou grotesques sentent bon la fatuité grasse et l’étiquette absurde. On a quand même peine à croire que de telles idées d’un autre temps subsistent chez certains, qui tentent de conserver dans du formol des privilèges de classe ou de caste. Le ridicule ne tue pas, mais il peut faire rire, parfois. Bon, sinon, ça n’est pas toujours amusant (même si on imagine que Catherine Meurisse a dû se retenir pour ne pas péter un plomb ou éclater de rire !) , il y a des longueurs. Mais globalement, l‘ironie qui sourd de cette plongée dans un autre monde est plutôt plaisante.
Kase-san & Yamada
Cette série est une suite à la série Kase-san. La situation et les personnages nous sont réintroduits donc elle est compréhensible et lisible pour des néophytes, mais je recommanderais personnellement la lecture de la série précédente histoire de bien connaître les personnages et le début de leur relation. Dans cette série, donc, nous suivons Yamada et Kase alors qu'elles viennent tous juste d'emménager à Tokyo pour leurs études. On retrouve ce qui faisait le sel de la série mère : les émois, les joies et découvertes d'une première relation amoureuse, les doutes, les manques de communication, mais on y ajoute aussi la distance (elles n'habitent pas ensemble au début et étudient dans des facs différentes), la peur que l'autre aille voir ailleurs (cette fois-ci plus plausibles), les doutes spécifiques au début de la vie d'adulte mais aussi le fait de cacher sa relation (bah oui, toute mièvre que la série soit, on reste au Japon). La série devient un peu plus classique je trouve, on retrouve des tropes classiques de yuris mais les personnages restent attachants et la lecture sympathique. Un petit défaut ? La répétition se fait ici plus sentir que dans la première série. Nouvelle "potentielle rivale", nouveaux problèmes de communication, on nous ramène quelques fois au lycée dans des épisodes flashbacks, on nous introduit même une Yamada-bis (une camarade de fac accomplissant l'exploit d'être encore plus frêle et innocente que Yamada - un comble, une véritable apothéose du neuneu). Le dessin reste beau, plus abouti que dans les débuts de Kase-san (même si les premiers dessins des tout débuts avaient un petit charme qui me manque). La série reste de bonne facture, je maintiens. Mais la magie s'essouffle tout de même un peu pour moi je suppose.