Il y a une idée intéressante dans cette album. En tout cas, personnellement, j'aime les problèmes logiques, émotionnels et moraux amenées par le concept du voyage dans le temps.
Ici, on se pose une question vieille comme le monde : si on vous donnait la possibilité de retourner dans le passé afin de revivre une période qui vous manque ou revoir un être cher aujourd'hui disparu, le feriez-vous ? Thorgal, lui, se voit offrir le pouvoir de concrétiser cette théorie par le perfide Nidhogg. On se doute dès le début que l'offre du serpent est un cadeau empoisonné, que la situation est très faustienne, mais évidemment que poussé par le désespoir et les regrets notre héros accepte et nous ne pouvons qu'observer les conséquences de son choix.
J'aime les voyages dans le temps, j'aime les pactes faustiens et les ironies tragiques, j'ai donc apprécié ma lecture. Cependant, j'avoue que mon appréciation reste toute relative. Déjà, je n'ai pas une grande attache à Thorgal ; sûr, j'ai lu toute la série jusqu'à la saga d'Aniel, ainsi que la plupart des spin-offs, mais je suis loin d'aduler cette série (pour tout dire, à part pour son mélange audacieux de la fantaisie mythologique et de la science fiction et quelques albums et scènes vraiment prenant-e-s, je trouve la série assez surfaite). Ensuite, l'album ici présent a un rythme que j'ai trouvé assez mou, et bien que le récit m'a plu, j'avoue avoir été surtout marquée par le début et la fin de l'album, le milieu m'ayant vraiment paru long.
Donc bon, bonne lecture, je suis sûre qu'un-e fan de Thorgal trouvera l'album très bon, je peux conseiller l'emprunt comme l'achat, mais personnellement je ne pense pas relire l'album après ça.
Ces deux nouvelles fantastiques se lisent très vite (20 min). Ce n'est pas pour cela qu'elles sont dénuées de qualités. Andreas et Berthet rendent un vibrant hommage aux séries fantastiques américaines des années 50/60. Cela exploite les sentiments d'angoisses qui parcouraient la société américaine en ces années de questionnements idéologiques : peur du Rouge, du Jaune, du Martien vert et si on y ajoute les droits civiques c'est tout un arc en ciel d'angoisses qui venait troubler la prospérité d'une société Wasp unicolore bien représentée par le dessin dans l'album. Andreas pose bien les ambiances d'un univers incompréhensible qui se réduit à grande vitesse avec des scenarii vifs et sans temps morts. Ce dynamisme sied bien à l'esprit BD mais peut être une réserve pour le la thématique du héros qui bute sur des voies sans issue à chacune de ses tentatives de compréhension.
J'aime bien le dessin ligne claire de Berthet même si ici il n'est pas encore abouti. De plus le manque de personnages féminins ne m'a pas permis d'apprécier le point où il excelle à savoir ses femmes pleines de grâce et d'élégance.
Une lecture agréable d'une œuvre intelligemment construite. Un bon 3.
Je n'ai pas été transporté par la lecture de cette série. J'ai tout d'abord eu du mal à accrocher au récit. L'auteur nous propose une première partie avec de nombreux thèmes importants mais traités en passant. Les nombreux flash back sur l'histoire d'Edmond rendent le récit compréhensible sans pour autant m'attirer particulièrement tellement cette charge contre la société a déjà été de nombreuses fois utilisée. L'apparition de Jeanne Sauvage donne un autre élan au récit. Toutefois j'ai trouvé cette dramatisation souvent excessive et un partage des personnalités bien manichéen.
Le graphisme est très maitrisé pour souligner l'ambiance d'un Vercors que Rochette connait très bien.
Une bonne lecture qui a eu du mal à me toucher par excès de procédés émotifs et convenus.
Hmm, mitigée.
J'aime bien l'idée de base, c'est fantasque sur un fond de triste réalité, c'est du fantastique enrobé de lutte des classes, le dessin anguleux me plait (même si les visages et poses souvent un peu trop figé-e-s m'ont refroidie dans mon appréciation des traits), ... Sur le papier, j'aurais dû passer un bon moment.
Dans les faits, j'ai trouvé cette lecture très... moyenne. Je n'aurais pas mieux à dire sur le ressenti final (en ça, je rejoins définitivement l'avis de bamiléké et de sa fille). Idée de base intéressante, histoire rendue au final assez peu engageante, rythme en dent de scie, c'est très convenu et, comble du malheur, c'est une fin ouverte qui m'a personnellement laissée sur ma fin. Nous terminons cette aventure fantastique, mêlant lutte des classes, meurtrier des bas-fonds et divinités aviaires, sans aucune réponse concrète apportées. : le labyrinthe est toujours livré à lui-même, la Cité est toujours oisive entre ses quatre murs, on devine ce que symbolise les deux "divinités" grâce aux dialogues de ces dernières mais on ne sait même pas si elles sont réelles, on nous laisse poindre que les changements à venir seront lents et peu sûrs, ... mais pas grand chose à vraiment se mettre sous la dent. Je ne sais pas, personnellement il m'a vraiment manqué quelque chose. Bon, en tout cas, l'intrigue des enlèvements, elle, a bien une conclusion (même si on ne nous explique pas le comment, si ce n'est le pourquoi).
Bref, ça se lit mais ça reste un peu décevant.
(Note réelle 2,5)
J’ai emprunté toute la série des Picquigny de Fred Bernard. Aujourd’hui intégré à la série Une Aventure de Jeanne Picquigny (il serait un intermède entre les tomes 2 et 3), cet album était au départ un one-shot, sorte de spin-of.
Il est en tout cas un peu déroutant, car il concerne non plus Jeanne, mais sa petite fille Lily. Surtout, il se déroule à l’époque contemporaine, et est clairement moins porté vers l’aventure avec un grand A comme les albums précédents. Du coup, en plus de surprendre, il captive un peu moins. Les questionnements d’une jeune mannequin m’ont a priori moins intéressé que les aventures de Jeanne, qui fleuraient bon les grands espaces amoureux et géographiques, à la Rider Haggard.
Il y a bien quelques passages rappelant les racines aventurières et exotiques familiales, et Lily a elle aussi connu une enfance et une vie sortant des sentiers battus. Mais ça m’a moins captivé que les albums précédents. Si ça reste néanmoins une lecture plaisante, c’est aussi grâce au dessin usant d’un Noir et Blanc simple mais agréable.
Mais je pense que cet album aurait dû rester à part. L’intégrer à la série « mère » ne lui apporte rien, et cela détone trop à mon goût par rapport à l’ensemble, c’est moins porté par le souffle de l’aventure. A noter que le dernier tome des aventures Jeanne Picquigny, « La paresse du Panda » boucle la boucle, avec Lily.
Les deux auteurs argentins nous livrent ici une histoire globalement sympathique, mais qui m’a quand même un peu laissé sur ma faim (j’ai lu la version Albin Michel, et ne sais pas ce que Drugstore a changé).
Comme à son habitude, Risso use d’un Noir et Blanc très tranché. Le rendu convient parfaitement aux récits noirs qu’il illustre souvent, et c’est le cas ici. J’aime bien l’ambiance créée par ce dessin, c’est agréable. Mon seul bémol viendrait de certains visages, que je ne trouve pas particulièrement beaux.
L’histoire de Trillo est une sorte de course-poursuite à travers les siècles (voire les millénaires, puisque ça commence dans l’Égypte pharaonique) entre un jeune homme – éternellement adolescent – et une jeune femme assez cynique et sadique. La période contemporaine est entrecoupée de très nombreux flash-back plus ou moins longs (très courts le plus souvent).
Il y a quelques accès de violence, qui donnent lieu à quelques passages glauques, un peu gores. Ça alimente la noirceur. Mais n’empêche pas des longueurs dans le récit. Un récit où le vampirisme est bien moins présent que ne le laissait penser le titre de la série.
Un classique parmi les classiques, une des premières bande-dessinées que les parents mettent dans les mains de leurs enfants (en tout cas à mon époque - avec mes 25 ans j'ai déjà un pied dans la tombe) et est au même titre qu'Astérix et Tintin une des figures de proue de la bande-dessinée franco-belge. Je vais vous avouez, j'aime bien Lucky Luke, mais je ne serais pas aussi enthousiaste que certain-e-s.
J'aime sincèrement Lucky Luke, en tout cas une certaine période de Lucky Luke (que je situerais entre l'arrivée de Goscinny et "Daisy Town") pour laquelle j'ai une petite affection et où je trouve que l'humour et l'aventure étaient à leur meilleur niveau de la série, avant ça le dessin et les récits ne m'emballent pas plus que ça et après cette période je trouve les histoires plus molles et moins inspirées. Peut-être même que certaines sur la fin de ma période de prédilection étaient tout aussi peu inspirées et je n'en garderais un si bon souvenir que par affect et nostalgie, c'est même fort possible. En tout cas, même dans la période que j'apprécie, je dois reconnaître que ce n'est pas parfait non plus : quelques histoires assez inégales, un certain côté "planplan"/"vitesse de croisière" qui s'installe à un moment ce qui rend les albums un peu trop convenus à mon goût, le rythme et la narration qui ont parfois mal vieilli (soyons honnêtes), ...
Reconnaissons quand-même que si elle a gardé cette aura de "culte" depuis tout ce temps, ce n'est pas parce que cette série est parfaite ou qu'elle possèderait des qualités universelles et intemporelles, mais parce qu'elle était une des premières de son genre et qu'elle a marqué une génération qui s'est empressée de vouloir la faire découvrir aux suivantes. Serais-je spontanément allez lire les albums de Lucky Luke si mon père ne me les avait pas mis entre les mains ? Je ne sais pas. En tout cas je suis sûre que si la série n'avait pas considérée comme une telle référence et que mon père ne me les avait pas fait lire étant enfant, je ne m'y serais sans doute pas autant attachée.
Mais bon, comme beaucoup je pense, j'apprécie quand-même l'humour, principalement autour de certains personnages comme les frères Dalton, Rantanplan, ou même certains plus épisodiques mais très marquants comme Calamity Jane et Ma Dalton.
Même si je ne considère pas cette série comme sincèrement méritante d'un canonique "cinq étoiles", je lui reconnais d'être toujours agréable à lire aujourd'hui, même si cela a quand-même vieilli. Les jeunes les lisent toujours avec grand plaisir, en tout cas.
Un one-shot sympathique, mais avec un scénario un peu trop léger pour être marquant.
Il y a un coté feel good dans ce récit mettant en vedette un homme qui pense qu'il va mourir et va partir en voyage avec sa femme qui je pense va toucher certains lecteurs, mais personnellement ce coté du scénario ne m'a pas touché. Les personnages ne sont pas assez attachants pour que j'éprouve des émotions sur leur situation.
Il y a des gags qui m'ont fait sourire et comme souvent avec Rabaté il y des dialogues savoureux, mais à force de voir le héros victime de hasard et de malchance, j'ai fini par trouver cela un peu lourd et artificiel.
Le dessin est très bon et va très bien pour ce type de récit.
Un album pour ne pas oublier.
Pour ne pas oublier cet homme, Missak Manouchian, issue de l'immigration, il avait fui le génocide arménien de 1915 pour se réfugier en France en 1924. Il mourra pour la France en 1944, fusillé avec ses vingt-deux compagnons d'infortune par l'occupant nazis.
Un album qui se concentre sur Missak Manouchian dans un gros premier tiers du récit, la partie la plus intéressante. On y découvre son enfance et sa rencontre avec Mélinée, elle permet de cerner le personnage, de découvrir sa relation fusionnelle avec sa Mélinée et de comprendre son militantisme. Car par la suite, c'est un peu le fourre-tout. Des actes de résistance vont se succéder entrecoupés de nombreux portraits de résistants, en mode photo d'identité, en pleine page, avec un texte conséquent sur chaque personnage. Alors oui c'est très intéressant et instructif, mais ça casse le rythme et ça fait très manuel scolaire. Une narration à deux vitesses qui me laisse sur ma faim. Dommage.
Je ne suis pas non plus convaincu par le dessin, certes il est efficace, mais je ne suis pas fan de ce trait fin accompagné par des couleurs monotones sans nuances.
Une petite déception.
"Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent."
"L'affiche rouge" de Louis Aragon.
"Dent d'ours" est pour moi la série type qui se lit facilement avec un narration fluide et bien construite mais qui reste superficielle en de nombreux endroits clés. Le scénario de Yann a peut être obtenu un prix mais si on approfondi un peu, de nombreuses facilités apparaissent. En effet à vouloir charger le personnage de Max comme Polonais et Juif, l'auteur affaiblit du même coup la crédibilité de son tome 1. En effet pas besoin pour des services secrets américains de regarder la vieille photo d'une main blessée. Il suffisait de demander à Max de baisser son pantalon et de lui réciter un passage de la Torah en Yiddish. C'est la grosse faiblesse du scénario de Yann. Les trois enfants évoluent dans une bulle sociétale où parents, relations sociales et rapport à la religion sont inexistants. Dans le contexte d'une Silésie des années 30 c'est difficilement crédible. Je trouve le côté humain du récit très forcé et peu crédible. Au contraire du côté technique et historique où Yann se régale à présenter tous les modèles aéronautiques en pointe à l'époque mais qui ont peu influencé le cours du conflit par manque de pilotes et d'appareils. C'est d'ailleurs bien exprimé dans le T2. Le T3 propose un rebondissement scénaristique intéressant mais qui repose les questions que je soulève en début d'avis. La suite devient de plus en plus loufoque en abandonnant la prédominance historique et fait appel à toutes les ficelles du métier pour meubler et proposer un semblant de cohérence ( rêve, flash back, hasard toujours bénéfique…).
La fluidité et le plaisir de lecture doit beaucoup au graphisme de Henriet. Les personnages sont expressifs et dynamiques. Les extérieurs et les lumières très bien travaillés. Le plus étant un travail de belle précision sur les avions, les combats aériens et les ambiances au sols ( armements et uniformes). J'y ai vu un graphisme qui mêle la technicité à l'esthétisme d'une très belle façon.
Une lecture plaisante si l'on reste à la surface du scénario dotée d'un graphisme très plaisant.
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Thorgal Saga - Adieu Aaricia
Il y a une idée intéressante dans cette album. En tout cas, personnellement, j'aime les problèmes logiques, émotionnels et moraux amenées par le concept du voyage dans le temps. Ici, on se pose une question vieille comme le monde : si on vous donnait la possibilité de retourner dans le passé afin de revivre une période qui vous manque ou revoir un être cher aujourd'hui disparu, le feriez-vous ? Thorgal, lui, se voit offrir le pouvoir de concrétiser cette théorie par le perfide Nidhogg. On se doute dès le début que l'offre du serpent est un cadeau empoisonné, que la situation est très faustienne, mais évidemment que poussé par le désespoir et les regrets notre héros accepte et nous ne pouvons qu'observer les conséquences de son choix. J'aime les voyages dans le temps, j'aime les pactes faustiens et les ironies tragiques, j'ai donc apprécié ma lecture. Cependant, j'avoue que mon appréciation reste toute relative. Déjà, je n'ai pas une grande attache à Thorgal ; sûr, j'ai lu toute la série jusqu'à la saga d'Aniel, ainsi que la plupart des spin-offs, mais je suis loin d'aduler cette série (pour tout dire, à part pour son mélange audacieux de la fantaisie mythologique et de la science fiction et quelques albums et scènes vraiment prenant-e-s, je trouve la série assez surfaite). Ensuite, l'album ici présent a un rythme que j'ai trouvé assez mou, et bien que le récit m'a plu, j'avoue avoir été surtout marquée par le début et la fin de l'album, le milieu m'ayant vraiment paru long. Donc bon, bonne lecture, je suis sûre qu'un-e fan de Thorgal trouvera l'album très bon, je peux conseiller l'emprunt comme l'achat, mais personnellement je ne pense pas relire l'album après ça.
Mortes saisons
Ces deux nouvelles fantastiques se lisent très vite (20 min). Ce n'est pas pour cela qu'elles sont dénuées de qualités. Andreas et Berthet rendent un vibrant hommage aux séries fantastiques américaines des années 50/60. Cela exploite les sentiments d'angoisses qui parcouraient la société américaine en ces années de questionnements idéologiques : peur du Rouge, du Jaune, du Martien vert et si on y ajoute les droits civiques c'est tout un arc en ciel d'angoisses qui venait troubler la prospérité d'une société Wasp unicolore bien représentée par le dessin dans l'album. Andreas pose bien les ambiances d'un univers incompréhensible qui se réduit à grande vitesse avec des scenarii vifs et sans temps morts. Ce dynamisme sied bien à l'esprit BD mais peut être une réserve pour le la thématique du héros qui bute sur des voies sans issue à chacune de ses tentatives de compréhension. J'aime bien le dessin ligne claire de Berthet même si ici il n'est pas encore abouti. De plus le manque de personnages féminins ne m'a pas permis d'apprécier le point où il excelle à savoir ses femmes pleines de grâce et d'élégance. Une lecture agréable d'une œuvre intelligemment construite. Un bon 3.
La Dernière Reine (Rochette)
Je n'ai pas été transporté par la lecture de cette série. J'ai tout d'abord eu du mal à accrocher au récit. L'auteur nous propose une première partie avec de nombreux thèmes importants mais traités en passant. Les nombreux flash back sur l'histoire d'Edmond rendent le récit compréhensible sans pour autant m'attirer particulièrement tellement cette charge contre la société a déjà été de nombreuses fois utilisée. L'apparition de Jeanne Sauvage donne un autre élan au récit. Toutefois j'ai trouvé cette dramatisation souvent excessive et un partage des personnalités bien manichéen. Le graphisme est très maitrisé pour souligner l'ambiance d'un Vercors que Rochette connait très bien. Une bonne lecture qui a eu du mal à me toucher par excès de procédés émotifs et convenus.
Les Incroyables Aventures de l'enfant plume
Hmm, mitigée. J'aime bien l'idée de base, c'est fantasque sur un fond de triste réalité, c'est du fantastique enrobé de lutte des classes, le dessin anguleux me plait (même si les visages et poses souvent un peu trop figé-e-s m'ont refroidie dans mon appréciation des traits), ... Sur le papier, j'aurais dû passer un bon moment. Dans les faits, j'ai trouvé cette lecture très... moyenne. Je n'aurais pas mieux à dire sur le ressenti final (en ça, je rejoins définitivement l'avis de bamiléké et de sa fille). Idée de base intéressante, histoire rendue au final assez peu engageante, rythme en dent de scie, c'est très convenu et, comble du malheur, c'est une fin ouverte qui m'a personnellement laissée sur ma fin. Nous terminons cette aventure fantastique, mêlant lutte des classes, meurtrier des bas-fonds et divinités aviaires, sans aucune réponse concrète apportées. : le labyrinthe est toujours livré à lui-même, la Cité est toujours oisive entre ses quatre murs, on devine ce que symbolise les deux "divinités" grâce aux dialogues de ces dernières mais on ne sait même pas si elles sont réelles, on nous laisse poindre que les changements à venir seront lents et peu sûrs, ... mais pas grand chose à vraiment se mettre sous la dent. Je ne sais pas, personnellement il m'a vraiment manqué quelque chose. Bon, en tout cas, l'intrigue des enlèvements, elle, a bien une conclusion (même si on ne nous explique pas le comment, si ce n'est le pourquoi). Bref, ça se lit mais ça reste un peu décevant. (Note réelle 2,5)
Lily Love Peacock
J’ai emprunté toute la série des Picquigny de Fred Bernard. Aujourd’hui intégré à la série Une Aventure de Jeanne Picquigny (il serait un intermède entre les tomes 2 et 3), cet album était au départ un one-shot, sorte de spin-of. Il est en tout cas un peu déroutant, car il concerne non plus Jeanne, mais sa petite fille Lily. Surtout, il se déroule à l’époque contemporaine, et est clairement moins porté vers l’aventure avec un grand A comme les albums précédents. Du coup, en plus de surprendre, il captive un peu moins. Les questionnements d’une jeune mannequin m’ont a priori moins intéressé que les aventures de Jeanne, qui fleuraient bon les grands espaces amoureux et géographiques, à la Rider Haggard. Il y a bien quelques passages rappelant les racines aventurières et exotiques familiales, et Lily a elle aussi connu une enfance et une vie sortant des sentiers battus. Mais ça m’a moins captivé que les albums précédents. Si ça reste néanmoins une lecture plaisante, c’est aussi grâce au dessin usant d’un Noir et Blanc simple mais agréable. Mais je pense que cet album aurait dû rester à part. L’intégrer à la série « mère » ne lui apporte rien, et cela détone trop à mon goût par rapport à l’ensemble, c’est moins porté par le souffle de l’aventure. A noter que le dernier tome des aventures Jeanne Picquigny, « La paresse du Panda » boucle la boucle, avec Lily.
Je suis un vampire
Les deux auteurs argentins nous livrent ici une histoire globalement sympathique, mais qui m’a quand même un peu laissé sur ma faim (j’ai lu la version Albin Michel, et ne sais pas ce que Drugstore a changé). Comme à son habitude, Risso use d’un Noir et Blanc très tranché. Le rendu convient parfaitement aux récits noirs qu’il illustre souvent, et c’est le cas ici. J’aime bien l’ambiance créée par ce dessin, c’est agréable. Mon seul bémol viendrait de certains visages, que je ne trouve pas particulièrement beaux. L’histoire de Trillo est une sorte de course-poursuite à travers les siècles (voire les millénaires, puisque ça commence dans l’Égypte pharaonique) entre un jeune homme – éternellement adolescent – et une jeune femme assez cynique et sadique. La période contemporaine est entrecoupée de très nombreux flash-back plus ou moins longs (très courts le plus souvent). Il y a quelques accès de violence, qui donnent lieu à quelques passages glauques, un peu gores. Ça alimente la noirceur. Mais n’empêche pas des longueurs dans le récit. Un récit où le vampirisme est bien moins présent que ne le laissait penser le titre de la série.
Lucky Luke
Un classique parmi les classiques, une des premières bande-dessinées que les parents mettent dans les mains de leurs enfants (en tout cas à mon époque - avec mes 25 ans j'ai déjà un pied dans la tombe) et est au même titre qu'Astérix et Tintin une des figures de proue de la bande-dessinée franco-belge. Je vais vous avouez, j'aime bien Lucky Luke, mais je ne serais pas aussi enthousiaste que certain-e-s. J'aime sincèrement Lucky Luke, en tout cas une certaine période de Lucky Luke (que je situerais entre l'arrivée de Goscinny et "Daisy Town") pour laquelle j'ai une petite affection et où je trouve que l'humour et l'aventure étaient à leur meilleur niveau de la série, avant ça le dessin et les récits ne m'emballent pas plus que ça et après cette période je trouve les histoires plus molles et moins inspirées. Peut-être même que certaines sur la fin de ma période de prédilection étaient tout aussi peu inspirées et je n'en garderais un si bon souvenir que par affect et nostalgie, c'est même fort possible. En tout cas, même dans la période que j'apprécie, je dois reconnaître que ce n'est pas parfait non plus : quelques histoires assez inégales, un certain côté "planplan"/"vitesse de croisière" qui s'installe à un moment ce qui rend les albums un peu trop convenus à mon goût, le rythme et la narration qui ont parfois mal vieilli (soyons honnêtes), ... Reconnaissons quand-même que si elle a gardé cette aura de "culte" depuis tout ce temps, ce n'est pas parce que cette série est parfaite ou qu'elle possèderait des qualités universelles et intemporelles, mais parce qu'elle était une des premières de son genre et qu'elle a marqué une génération qui s'est empressée de vouloir la faire découvrir aux suivantes. Serais-je spontanément allez lire les albums de Lucky Luke si mon père ne me les avait pas mis entre les mains ? Je ne sais pas. En tout cas je suis sûre que si la série n'avait pas considérée comme une telle référence et que mon père ne me les avait pas fait lire étant enfant, je ne m'y serais sans doute pas autant attachée. Mais bon, comme beaucoup je pense, j'apprécie quand-même l'humour, principalement autour de certains personnages comme les frères Dalton, Rantanplan, ou même certains plus épisodiques mais très marquants comme Calamity Jane et Ma Dalton. Même si je ne considère pas cette série comme sincèrement méritante d'un canonique "cinq étoiles", je lui reconnais d'être toujours agréable à lire aujourd'hui, même si cela a quand-même vieilli. Les jeunes les lisent toujours avec grand plaisir, en tout cas.
La Loi des Probabilités
Un one-shot sympathique, mais avec un scénario un peu trop léger pour être marquant. Il y a un coté feel good dans ce récit mettant en vedette un homme qui pense qu'il va mourir et va partir en voyage avec sa femme qui je pense va toucher certains lecteurs, mais personnellement ce coté du scénario ne m'a pas touché. Les personnages ne sont pas assez attachants pour que j'éprouve des émotions sur leur situation. Il y a des gags qui m'ont fait sourire et comme souvent avec Rabaté il y des dialogues savoureux, mais à force de voir le héros victime de hasard et de malchance, j'ai fini par trouver cela un peu lourd et artificiel. Le dessin est très bon et va très bien pour ce type de récit.
Missak, Mélinée & le groupe Manouchian - Les Fusillés de l'Affiche Rouge
Un album pour ne pas oublier. Pour ne pas oublier cet homme, Missak Manouchian, issue de l'immigration, il avait fui le génocide arménien de 1915 pour se réfugier en France en 1924. Il mourra pour la France en 1944, fusillé avec ses vingt-deux compagnons d'infortune par l'occupant nazis. Un album qui se concentre sur Missak Manouchian dans un gros premier tiers du récit, la partie la plus intéressante. On y découvre son enfance et sa rencontre avec Mélinée, elle permet de cerner le personnage, de découvrir sa relation fusionnelle avec sa Mélinée et de comprendre son militantisme. Car par la suite, c'est un peu le fourre-tout. Des actes de résistance vont se succéder entrecoupés de nombreux portraits de résistants, en mode photo d'identité, en pleine page, avec un texte conséquent sur chaque personnage. Alors oui c'est très intéressant et instructif, mais ça casse le rythme et ça fait très manuel scolaire. Une narration à deux vitesses qui me laisse sur ma faim. Dommage. Je ne suis pas non plus convaincu par le dessin, certes il est efficace, mais je ne suis pas fan de ce trait fin accompagné par des couleurs monotones sans nuances. Une petite déception. "Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent." "L'affiche rouge" de Louis Aragon.
Dent d'ours
"Dent d'ours" est pour moi la série type qui se lit facilement avec un narration fluide et bien construite mais qui reste superficielle en de nombreux endroits clés. Le scénario de Yann a peut être obtenu un prix mais si on approfondi un peu, de nombreuses facilités apparaissent. En effet à vouloir charger le personnage de Max comme Polonais et Juif, l'auteur affaiblit du même coup la crédibilité de son tome 1. En effet pas besoin pour des services secrets américains de regarder la vieille photo d'une main blessée. Il suffisait de demander à Max de baisser son pantalon et de lui réciter un passage de la Torah en Yiddish. C'est la grosse faiblesse du scénario de Yann. Les trois enfants évoluent dans une bulle sociétale où parents, relations sociales et rapport à la religion sont inexistants. Dans le contexte d'une Silésie des années 30 c'est difficilement crédible. Je trouve le côté humain du récit très forcé et peu crédible. Au contraire du côté technique et historique où Yann se régale à présenter tous les modèles aéronautiques en pointe à l'époque mais qui ont peu influencé le cours du conflit par manque de pilotes et d'appareils. C'est d'ailleurs bien exprimé dans le T2. Le T3 propose un rebondissement scénaristique intéressant mais qui repose les questions que je soulève en début d'avis. La suite devient de plus en plus loufoque en abandonnant la prédominance historique et fait appel à toutes les ficelles du métier pour meubler et proposer un semblant de cohérence ( rêve, flash back, hasard toujours bénéfique…). La fluidité et le plaisir de lecture doit beaucoup au graphisme de Henriet. Les personnages sont expressifs et dynamiques. Les extérieurs et les lumières très bien travaillés. Le plus étant un travail de belle précision sur les avions, les combats aériens et les ambiances au sols ( armements et uniformes). J'y ai vu un graphisme qui mêle la technicité à l'esthétisme d'une très belle façon. Une lecture plaisante si l'on reste à la surface du scénario dotée d'un graphisme très plaisant.