Je suis mitigé sur mon ressenti après lecture. Au sortir de la BD, j'étais sur une bonne note, plutôt positive, avec cette fin émouvante sur plusieurs points. Maintenant que j'écris cette critique, quelques jours ont passés et avec une certaine évolution de mon avis. Quelques notes plus dissonantes restent accrochés à ma mémoire, notamment après lecture des avis y compris ceux négatifs.
Et je dois dire que la BD a une très bonne approche de la question de nos ainées qui deviennent dépendant. C'est intéressant dans la question de laisser sous sédation médicamenteuse lorsque la personne devient dangereuse pour elle-même. La BD prend une autre voie et propose que parfois, maintenir en vie semble plus un enfer qu'autre chose. On rejoint les thématiques de la fin de vie, et le traitement est ici plus humain, ça fait plaisir.
Maintenant, le road-trip avec la mémé qui perd la boule a des moments rigolos, des moments touchants et des moments qui sont plus étranges. J'ai deviné certaines péripéties avant qu'elles n'arrivent, notamment lorsqu'elle passe au motel. De fait, l'ensemble est assez hétérogène, et si il y a des idées que j'ai beaucoup appréciées je reste tout de même un peu dubitatif sur la qualité de l'ensemble.
Une BD plaisante, pas exempte de défaut mais dont la lecture est agréable. Je recommande !
Une BD sympathique dont le scénario ne permet pas d'apprécier à sa juste valeur les dessins de qualités.
L'auteur m'avait ébloui par le dessin et l'ambiance de son Béatrice, mais ici j'ai repéré les limites de l'histoire. Si le dessin est toujours aussi beau, la reconstitution de la ville méthodique et l'effet de pluie incroyable, le scénario traine un peu la patte dans l'ensemble. On voit d'abord la routine de ce brave gars qui fait office de livreur pour une blanchisserie, et ce pendant une bonne moitié de la BD. En effet, l'élément déclencheur de l'intrigue n'intervient que très tard, au point que j'ai été surpris de le voir débarquer.
A partir de là, c'est assez rapide et la conclusion est certes très ironique de noirceur d'une façon intéressante, mais je n'ai pas été plus transporté ou enchanté que ça. Il m'est surtout resté dans la tête les sublimes planches aux effets de lumières dans la pluie et l'aspect vieillot que l'auteur arrive à donner à Bruxelles. Là dessus, c'est une réussite indéniable, mais je pense que le scénario ne m'a pas assez convaincu pour que j'aille la relire.
Nouvelle aventure de notre viking sous la houlette de Fred Duval et Corentin Rouge, un duo qu’on a déjà pu apercevoir dans XIII Mystery avec l’album sur Calvin Wax.
Ils placent leur intrigue juste après le cycle du pays Qâ. Thorgal et sa famille sont sur le chemin du retour, ils devront cependant faire une halte « forcée » en Amérique du Nord chez un peuple qui rappelle celui des Iroquois.
Je dois dire que j’étais pas spécialement chaud pour cette rencontre, le choc des cultures pour notre héros (Wendigo, arbre de vie …) mais le raccrochement au monde scandinave n’est jamais loin, j’ai bien aimé cette partie.
Au final, une aventure sympathique mais moins forte que celle du 1er tome (une petite déception quand même sur ce point), plus classique dans son déroulement, une histoire qui pourrait sans problème s’intégrer dans la chronologie officielle.
Ça reste toutefois très plaisant à lire et bien réalisé. Par contre, j’ai une petite crainte ou incompréhension pour le prochain tome annoncé, où on retrouvera Yann et Surzhenko à la baguette. Quel intérêt ?! Un duo qui a déjà touché à tous les spin-off de l’univers. Pour moi, on s’éloigne complètement de l’idée que je me fais de ce type de collection, je veux voir du Andreas, du Brüno, du Trondheim, du Juncker … bref des surprises et pas des mecs qui ont déjà pu jouer avec les persos.
Antipodes est un récit qui met en scène des colons en Amérique du Sud. Nicolas, un des colons européens vit dans le village des autochtones. Il semblait au début avoir été utilisé en tant que traducteur, mais de fil en aiguille il s'est retrouvé totalement intégré à la communauté indienne. Et il a même épousé une des leurs. A partit de ce postulat de départ, David B. et Éric Lambé nous livrent une aventure et une réflexion sur la nature humaine.
Le propos sera à la critique de la religion, des croyances et coutumes en tout genre et de la bêtise humaine. Le ton est parfois léger, parfois doux-amer, parfois rigolo. Cette alternance est particulièrement efficace et sert habilement le propos du scénariste. Celui-ci est bien construit, on s'amuse des situations un peu grotesques, on se questionne face à la bêtise dans laquelle s'acharne les colons. On s'amuse des croyances improbables des indiens, on se questionne sur le fondement de leurs croyances... Tout ça fonctionne plutôt bien.
Graphiquement c'est assez simple, il y a pas mal de cases, voire de planches entières, qui mettent en scène uniquement les personnages sans décor. Ou alors éventuellement un petit aplat de couleur vite fait. Pourtant on n'a pas l'impression de trop peu, c'est plutôt efficace. Bien trouvé également l'idée d'orner les phylactères selon la langue employée par les protagonistes. Ca fluidifie bien la lecture, et ça intègre bien la diversité culturelle qui est au centre du récit.
En conclusion cet Antipodes est un album original, tant par son graphisme que par son contenu. Le propos est plutôt intelligent, on a une sorte de conte philosophique façon Candide. Ca marche plutôt bien, on passe un bon moment de lecture, même si ma toute petite réserve est que je en suis pas sur que cette lecture sera marquante durablement.
Je ne connaissais pas le roman de Daniel Pennac. Il s'avère qu'il s'agit d'une forme de conte moderne mettant en parallèle le récit de la vie d'un loup sauvage dans le Grand Nord avec celle d'un orphelin Africain ayant parcouru son continent avant qu'ils se retrouvent tous deux dans un zoo européen : deux parcours très différents mais deux âmes finalement très proches. Il aborde des thèmes intemporels sur la liberté et l'action dévastatrice des hommes sur la Nature mais les traite comme une fable semi-réaliste, qu'il s'agisse de la communauté des loups qui pensent et parlent avec une intelligence très humaine, ou de l'Afrique fantasmée qui est mise en scène, avec des animaux qui parlent et des décors très stéréotypés.
Je n'ai pas reconnu immédiatement le dessin de Mathieu Sapin car il m'a semblé un peu plus soigné qu'à son habitude. Sa narration graphique est claire et les planches se lisent bien.
Ne connaissant pas l'histoire, j'étais curieux de comprendre les raisons du comportement étrange du jeune garçon. Et comme la narration se faisait du point du vue du loup, j'ai cru qu'on n'aurait que sa vision et son propre récit. Aussi ai-je été agréablement surpris de voir que la seconde moitié de l'album présentait le parcours du garçon, une histoire très différente de celle du loup mais pour finalement se rejoindre et amener à leur rencontre qui en définitive coule presque de source.
Un joli conte, qui m'a davantage diverti que vraiment touché.
Une BD documentaire pour la jeunesse mais qui contient suffisamment de bonnes anecdotes pour intéresser un adulte.
Il s'agit de raconter le vol d'Apollo 11 et les premiers pas de l'Homme sur le Lune. L'histoire est racontée de deux points de vue : d'abord par les yeux de 2 enfants venus camper à côté du pas de tir de la fusée pour observer au plus près le décollage et suivre les évènements suivants à la télé et à la radio, et en parallèle du point de vue des astronautes et scientifiques de Houston au coeur de l'action.
Le dessin est dans une ligne assez claire un peu inégale. Si certaines cases sont soignées et agréables, d'autres tiennent un peu plus du story-board et convainquant à moitié. Ca reste très lisible visuellement.
L'histoire est racontée avec un bon rythme qui lui évite les aspects ennuyeux des documentaires classiques. On est plongés dans l'action et dans l'intensité de l'évènement. On réalise en particulier son impact médiatique au niveau mondial, et le vrai engouement qu'il a entrainé. En parallèle, la vision de comment les choses se sont passées pour les astronautes m'a bien intéressé, même si je reste frustré sur un plan technique de n'avoir aucune explication de comment le module lunaire a pu rejoindre le module orbital et de quelle manière Neil Armstrong et Buzz Aldrin sont passés de l'un à l'autre.
Second degré
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Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie parue en 2006. le scénario est Justin Gray et Jimmy Palmiotti, les dessins de Khari Evans, et l'encrage de Palmiotti.
Quatre supercriminels de seconde zone (Whirlwind, 8-Ball, Humbug et Freezer Burn) organisent un cambriolage dans l'appartement de Miss Ricadonna une éditrice de renom. Outre les bijoux, ils se retrouvent avec un œil dont ils ne savent pas quoi faire. Or ces quatre seconds couteaux sont tous en liberté sous caution et leurs agents de liaison ne sont autres que Misty Knight (ex-flic dotée d'un bras cybernétique) et Colleen Wing (experte en arts martiaux et maniement du sabre). Quand ils commencent à être assassinés les uns après les autres (en oubliant du coup de se présenter au commissariat), les Filles du Dragon mènent l'enquête avec un petit coup de main d'Iron Fist pour le combat final.
À la lecture de cette histoire, on peut avoir deux réactions. La première : du dégoût pour cette mise en scène de deux femmes dans des poses qui mettent en valeur leurs atouts, cette rencontre improbable de blaxploitation et kung-fu et cette collection de personnages qui auraient mieux fait de rester oublié. La deuxième réaction est de se dire que tout ça est trop gros pour être pris au sérieux et d'apprécier cette aventure pour le fun et l'autodérision. le genre des superhéros étant déjà tellement exagéré, l'humour a tendance à tomber à plat sur des situations déjà caricaturales. Ici, on a affaire à 2 scénaristes habitués à réussir des paris difficiles (par exemple, ramener de manière crédible Jonah Hex dans La traversée du désert). le tandem formé par les deux héroïnes n'a rien de mièvre et personne d'a envie des les prendre pour des femmes objets. L'intrigue n'est pas cousue de fil blanc même si le fameux trésor est absolument invraisemblable. Les touches d'humour sont bien dosées entre dérision des clichés (la chevelure afro, la taille du postérieur de Misty), intervention de personnages loufoques (Otis Johnson, leur nouveau réceptionniste, Doctor Bong) et relations entre personnages avec sous-entendus grivois. Khari Evans a choisi une mise en page plutôt sage (cases rectangulaires) et des dessins disposant d'un niveau de détails suffisant pour illustrer de manière efficace l'histoire.
Dans le style humour et dérision, cette histoire est bien ficelée et atteint ses objectifs : une lecture fun et divertissante. On retrouve les mêmes scénaristes avec les mêmes héroïnes dans Civil War: Heroes for Hire
Voici une BD (enfin un album, réédition des années 80) qui m'est tombé sous la main dans une location de vacances.
Je pense qu'on est nombreux à les avoir découverts dans le journal de Mickey. Il fait bien sûr remettre l'oeuvre dans son contexte historique, la série a été créée en ... 1897.
J'ai peu de référence de l'époque pour voir ce qu'il y avait de nouveau avec cette BD. Peut être le dessin caricatural de Dirks. En tous cas il est clairement reconnaissable et ca a été mon moment madeleine de Proust des vacances.
La série et son humour ont vieilli, forcément. Ce qui faisait rire aux les enfants (parce que la BD n'était pas un sujet pour les adultes à l'époque) du début du XXe siècle peut aujourd’hui sembler un peu daté. Les blagues se répètent, les personnages restent figés dans leurs rôles stéréotypés, et le schéma narratif ne réserve que peu de surprises.
On est clairement plus sur de la nostalgie que sur une lecture réellement drôle. Il y a un charme désuet incontestable qu'il faut repositionner dans le contexte.
J'ai quand même passé un bon moment :)
En nous plongeant dans les couloirs silencieux du musée d’Orsay, Chabouté réussit à faire parler les œuvres d’art avec son style bien à lui, mélant humour et mélancolie. Avec son noir et blanc caractéristique, il crée une ambiance qui oscille entre le poétique et le fantastique, où chaque sculpture, chaque tableau semble avoir quelque chose à dire une fois les visiteurs partis.
Le récit débute de manière muette, une approche que Chabouté maîtrise parfaitement, créant ainsi une atmosphère presque contemplative. Les premières planches nous plongent dans le silence des salles d’exposition, où les œuvres d’art semblent attendre patiemment que les regards se posent sur elles. Puis, progressivement, les dialogues s’installent, donnant vie aux personnages et aux situations avec une sensibilité qui n’appartient qu’à l’auteur.
L’idée centrale de "Musée" est simple mais efficace : que se passerait-il si les œuvres prenaient vie une fois les portes du musée fermées ? Chabouté explore cette question avec finesse, en imaginant des statues et des tableaux qui s’animent la nuit, discutent entre eux, se moquent parfois des visiteurs du jour, et s’interrogent sur leur propre existence. Cette inversion des rôles, où les œuvres deviennent les observatrices de l’humanité, apporte tout le sel de l'album. Les dialogues, bien qu’attendus dans certains cas, parviennent à capturer l’essence des œuvres et de leur relation avec le public.
Les scènes de jour, où les visiteurs interagissent avec les œuvres, sont particulièrement bien vues, offrant une réflexion subtile et drôle sur notre rapport à l’art. Les personnages, qu’ils soient en marbre ou en chair et en os, sont croqués avec une ironie douce, parfois un peu amère, mais toujours empreinte d’une profonde humanité. C'est souvent ce que j'aime chez des auteurs comme Chabouté.
Le thème des œuvres prenant vie n’est pas entièrement nouveau, et certains pourraient trouver que Chabouté n’apporte pas suffisamment de fraîcheur à cette idée. Si Chabouté parvient à insuffler sa touche personnelle, certains pourraient trouver l’ensemble un peu trop prévisible, voire attendu. Pourtant, il faut reconnaître que le charme opère, même si l’on connaît déjà la chanson.
L’album est une balade douce et introspective dans un lieu où l’art, d’ordinaire figé, prend vie sous nos yeux. C’est beau, c’est bien fait, mais peut-être un peu trop sage pour vraiment surprendre. Une lecture agréable, certes, mais qui laisse l’impression que Chabouté aurait pu aller un peu plus loin.
C’est la BD la plus drôle et la plus absurde que j’ai pu lire de l’auteur, je connaissais Mathieu Sapin principalement pour ses bandes dessinées de reportage et de portraits, c’est finalement avec beaucoup de plaisir que j’ai découvert cette BD dans lequel il est à nouveau un personnage principal mais cette fois-ci dans un univers totalement fictif; l’histoire est parfois un peu confuse tant les différents récits s’entrecoupent; j’aime aussi beaucoup l’utilisation du noir et blanc par Sapin!
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Ne m'oublie pas
Je suis mitigé sur mon ressenti après lecture. Au sortir de la BD, j'étais sur une bonne note, plutôt positive, avec cette fin émouvante sur plusieurs points. Maintenant que j'écris cette critique, quelques jours ont passés et avec une certaine évolution de mon avis. Quelques notes plus dissonantes restent accrochés à ma mémoire, notamment après lecture des avis y compris ceux négatifs. Et je dois dire que la BD a une très bonne approche de la question de nos ainées qui deviennent dépendant. C'est intéressant dans la question de laisser sous sédation médicamenteuse lorsque la personne devient dangereuse pour elle-même. La BD prend une autre voie et propose que parfois, maintenir en vie semble plus un enfer qu'autre chose. On rejoint les thématiques de la fin de vie, et le traitement est ici plus humain, ça fait plaisir. Maintenant, le road-trip avec la mémé qui perd la boule a des moments rigolos, des moments touchants et des moments qui sont plus étranges. J'ai deviné certaines péripéties avant qu'elles n'arrivent, notamment lorsqu'elle passe au motel. De fait, l'ensemble est assez hétérogène, et si il y a des idées que j'ai beaucoup appréciées je reste tout de même un peu dubitatif sur la qualité de l'ensemble. Une BD plaisante, pas exempte de défaut mais dont la lecture est agréable. Je recommande !
Nettoyage à sec
Une BD sympathique dont le scénario ne permet pas d'apprécier à sa juste valeur les dessins de qualités. L'auteur m'avait ébloui par le dessin et l'ambiance de son Béatrice, mais ici j'ai repéré les limites de l'histoire. Si le dessin est toujours aussi beau, la reconstitution de la ville méthodique et l'effet de pluie incroyable, le scénario traine un peu la patte dans l'ensemble. On voit d'abord la routine de ce brave gars qui fait office de livreur pour une blanchisserie, et ce pendant une bonne moitié de la BD. En effet, l'élément déclencheur de l'intrigue n'intervient que très tard, au point que j'ai été surpris de le voir débarquer. A partir de là, c'est assez rapide et la conclusion est certes très ironique de noirceur d'une façon intéressante, mais je n'ai pas été plus transporté ou enchanté que ça. Il m'est surtout resté dans la tête les sublimes planches aux effets de lumières dans la pluie et l'aspect vieillot que l'auteur arrive à donner à Bruxelles. Là dessus, c'est une réussite indéniable, mais je pense que le scénario ne m'a pas assez convaincu pour que j'aille la relire.
Thorgal Saga - Wendigo
Nouvelle aventure de notre viking sous la houlette de Fred Duval et Corentin Rouge, un duo qu’on a déjà pu apercevoir dans XIII Mystery avec l’album sur Calvin Wax. Ils placent leur intrigue juste après le cycle du pays Qâ. Thorgal et sa famille sont sur le chemin du retour, ils devront cependant faire une halte « forcée » en Amérique du Nord chez un peuple qui rappelle celui des Iroquois. Je dois dire que j’étais pas spécialement chaud pour cette rencontre, le choc des cultures pour notre héros (Wendigo, arbre de vie …) mais le raccrochement au monde scandinave n’est jamais loin, j’ai bien aimé cette partie. Au final, une aventure sympathique mais moins forte que celle du 1er tome (une petite déception quand même sur ce point), plus classique dans son déroulement, une histoire qui pourrait sans problème s’intégrer dans la chronologie officielle. Ça reste toutefois très plaisant à lire et bien réalisé. Par contre, j’ai une petite crainte ou incompréhension pour le prochain tome annoncé, où on retrouvera Yann et Surzhenko à la baguette. Quel intérêt ?! Un duo qui a déjà touché à tous les spin-off de l’univers. Pour moi, on s’éloigne complètement de l’idée que je me fais de ce type de collection, je veux voir du Andreas, du Brüno, du Trondheim, du Juncker … bref des surprises et pas des mecs qui ont déjà pu jouer avec les persos.
Antipodes
Antipodes est un récit qui met en scène des colons en Amérique du Sud. Nicolas, un des colons européens vit dans le village des autochtones. Il semblait au début avoir été utilisé en tant que traducteur, mais de fil en aiguille il s'est retrouvé totalement intégré à la communauté indienne. Et il a même épousé une des leurs. A partit de ce postulat de départ, David B. et Éric Lambé nous livrent une aventure et une réflexion sur la nature humaine. Le propos sera à la critique de la religion, des croyances et coutumes en tout genre et de la bêtise humaine. Le ton est parfois léger, parfois doux-amer, parfois rigolo. Cette alternance est particulièrement efficace et sert habilement le propos du scénariste. Celui-ci est bien construit, on s'amuse des situations un peu grotesques, on se questionne face à la bêtise dans laquelle s'acharne les colons. On s'amuse des croyances improbables des indiens, on se questionne sur le fondement de leurs croyances... Tout ça fonctionne plutôt bien. Graphiquement c'est assez simple, il y a pas mal de cases, voire de planches entières, qui mettent en scène uniquement les personnages sans décor. Ou alors éventuellement un petit aplat de couleur vite fait. Pourtant on n'a pas l'impression de trop peu, c'est plutôt efficace. Bien trouvé également l'idée d'orner les phylactères selon la langue employée par les protagonistes. Ca fluidifie bien la lecture, et ça intègre bien la diversité culturelle qui est au centre du récit. En conclusion cet Antipodes est un album original, tant par son graphisme que par son contenu. Le propos est plutôt intelligent, on a une sorte de conte philosophique façon Candide. Ca marche plutôt bien, on passe un bon moment de lecture, même si ma toute petite réserve est que je en suis pas sur que cette lecture sera marquante durablement.
L'Oeil du loup
Je ne connaissais pas le roman de Daniel Pennac. Il s'avère qu'il s'agit d'une forme de conte moderne mettant en parallèle le récit de la vie d'un loup sauvage dans le Grand Nord avec celle d'un orphelin Africain ayant parcouru son continent avant qu'ils se retrouvent tous deux dans un zoo européen : deux parcours très différents mais deux âmes finalement très proches. Il aborde des thèmes intemporels sur la liberté et l'action dévastatrice des hommes sur la Nature mais les traite comme une fable semi-réaliste, qu'il s'agisse de la communauté des loups qui pensent et parlent avec une intelligence très humaine, ou de l'Afrique fantasmée qui est mise en scène, avec des animaux qui parlent et des décors très stéréotypés. Je n'ai pas reconnu immédiatement le dessin de Mathieu Sapin car il m'a semblé un peu plus soigné qu'à son habitude. Sa narration graphique est claire et les planches se lisent bien. Ne connaissant pas l'histoire, j'étais curieux de comprendre les raisons du comportement étrange du jeune garçon. Et comme la narration se faisait du point du vue du loup, j'ai cru qu'on n'aurait que sa vision et son propre récit. Aussi ai-je été agréablement surpris de voir que la seconde moitié de l'album présentait le parcours du garçon, une histoire très différente de celle du loup mais pour finalement se rejoindre et amener à leur rencontre qui en définitive coule presque de source. Un joli conte, qui m'a davantage diverti que vraiment touché.
Apollo 11 - Premiers pas sur la Lune
Une BD documentaire pour la jeunesse mais qui contient suffisamment de bonnes anecdotes pour intéresser un adulte. Il s'agit de raconter le vol d'Apollo 11 et les premiers pas de l'Homme sur le Lune. L'histoire est racontée de deux points de vue : d'abord par les yeux de 2 enfants venus camper à côté du pas de tir de la fusée pour observer au plus près le décollage et suivre les évènements suivants à la télé et à la radio, et en parallèle du point de vue des astronautes et scientifiques de Houston au coeur de l'action. Le dessin est dans une ligne assez claire un peu inégale. Si certaines cases sont soignées et agréables, d'autres tiennent un peu plus du story-board et convainquant à moitié. Ca reste très lisible visuellement. L'histoire est racontée avec un bon rythme qui lui évite les aspects ennuyeux des documentaires classiques. On est plongés dans l'action et dans l'intensité de l'évènement. On réalise en particulier son impact médiatique au niveau mondial, et le vrai engouement qu'il a entrainé. En parallèle, la vision de comment les choses se sont passées pour les astronautes m'a bien intéressé, même si je reste frustré sur un plan technique de n'avoir aucune explication de comment le module lunaire a pu rejoindre le module orbital et de quelle manière Neil Armstrong et Buzz Aldrin sont passés de l'un à l'autre.
Filles du Dragon
Second degré - Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie parue en 2006. le scénario est Justin Gray et Jimmy Palmiotti, les dessins de Khari Evans, et l'encrage de Palmiotti. Quatre supercriminels de seconde zone (Whirlwind, 8-Ball, Humbug et Freezer Burn) organisent un cambriolage dans l'appartement de Miss Ricadonna une éditrice de renom. Outre les bijoux, ils se retrouvent avec un œil dont ils ne savent pas quoi faire. Or ces quatre seconds couteaux sont tous en liberté sous caution et leurs agents de liaison ne sont autres que Misty Knight (ex-flic dotée d'un bras cybernétique) et Colleen Wing (experte en arts martiaux et maniement du sabre). Quand ils commencent à être assassinés les uns après les autres (en oubliant du coup de se présenter au commissariat), les Filles du Dragon mènent l'enquête avec un petit coup de main d'Iron Fist pour le combat final. À la lecture de cette histoire, on peut avoir deux réactions. La première : du dégoût pour cette mise en scène de deux femmes dans des poses qui mettent en valeur leurs atouts, cette rencontre improbable de blaxploitation et kung-fu et cette collection de personnages qui auraient mieux fait de rester oublié. La deuxième réaction est de se dire que tout ça est trop gros pour être pris au sérieux et d'apprécier cette aventure pour le fun et l'autodérision. le genre des superhéros étant déjà tellement exagéré, l'humour a tendance à tomber à plat sur des situations déjà caricaturales. Ici, on a affaire à 2 scénaristes habitués à réussir des paris difficiles (par exemple, ramener de manière crédible Jonah Hex dans La traversée du désert). le tandem formé par les deux héroïnes n'a rien de mièvre et personne d'a envie des les prendre pour des femmes objets. L'intrigue n'est pas cousue de fil blanc même si le fameux trésor est absolument invraisemblable. Les touches d'humour sont bien dosées entre dérision des clichés (la chevelure afro, la taille du postérieur de Misty), intervention de personnages loufoques (Otis Johnson, leur nouveau réceptionniste, Doctor Bong) et relations entre personnages avec sous-entendus grivois. Khari Evans a choisi une mise en page plutôt sage (cases rectangulaires) et des dessins disposant d'un niveau de détails suffisant pour illustrer de manière efficace l'histoire. Dans le style humour et dérision, cette histoire est bien ficelée et atteint ses objectifs : une lecture fun et divertissante. On retrouve les mêmes scénaristes avec les mêmes héroïnes dans Civil War: Heroes for Hire
Pim Pam Poum
Voici une BD (enfin un album, réédition des années 80) qui m'est tombé sous la main dans une location de vacances. Je pense qu'on est nombreux à les avoir découverts dans le journal de Mickey. Il fait bien sûr remettre l'oeuvre dans son contexte historique, la série a été créée en ... 1897. J'ai peu de référence de l'époque pour voir ce qu'il y avait de nouveau avec cette BD. Peut être le dessin caricatural de Dirks. En tous cas il est clairement reconnaissable et ca a été mon moment madeleine de Proust des vacances. La série et son humour ont vieilli, forcément. Ce qui faisait rire aux les enfants (parce que la BD n'était pas un sujet pour les adultes à l'époque) du début du XXe siècle peut aujourd’hui sembler un peu daté. Les blagues se répètent, les personnages restent figés dans leurs rôles stéréotypés, et le schéma narratif ne réserve que peu de surprises. On est clairement plus sur de la nostalgie que sur une lecture réellement drôle. Il y a un charme désuet incontestable qu'il faut repositionner dans le contexte. J'ai quand même passé un bon moment :)
Musée
En nous plongeant dans les couloirs silencieux du musée d’Orsay, Chabouté réussit à faire parler les œuvres d’art avec son style bien à lui, mélant humour et mélancolie. Avec son noir et blanc caractéristique, il crée une ambiance qui oscille entre le poétique et le fantastique, où chaque sculpture, chaque tableau semble avoir quelque chose à dire une fois les visiteurs partis. Le récit débute de manière muette, une approche que Chabouté maîtrise parfaitement, créant ainsi une atmosphère presque contemplative. Les premières planches nous plongent dans le silence des salles d’exposition, où les œuvres d’art semblent attendre patiemment que les regards se posent sur elles. Puis, progressivement, les dialogues s’installent, donnant vie aux personnages et aux situations avec une sensibilité qui n’appartient qu’à l’auteur. L’idée centrale de "Musée" est simple mais efficace : que se passerait-il si les œuvres prenaient vie une fois les portes du musée fermées ? Chabouté explore cette question avec finesse, en imaginant des statues et des tableaux qui s’animent la nuit, discutent entre eux, se moquent parfois des visiteurs du jour, et s’interrogent sur leur propre existence. Cette inversion des rôles, où les œuvres deviennent les observatrices de l’humanité, apporte tout le sel de l'album. Les dialogues, bien qu’attendus dans certains cas, parviennent à capturer l’essence des œuvres et de leur relation avec le public. Les scènes de jour, où les visiteurs interagissent avec les œuvres, sont particulièrement bien vues, offrant une réflexion subtile et drôle sur notre rapport à l’art. Les personnages, qu’ils soient en marbre ou en chair et en os, sont croqués avec une ironie douce, parfois un peu amère, mais toujours empreinte d’une profonde humanité. C'est souvent ce que j'aime chez des auteurs comme Chabouté. Le thème des œuvres prenant vie n’est pas entièrement nouveau, et certains pourraient trouver que Chabouté n’apporte pas suffisamment de fraîcheur à cette idée. Si Chabouté parvient à insuffler sa touche personnelle, certains pourraient trouver l’ensemble un peu trop prévisible, voire attendu. Pourtant, il faut reconnaître que le charme opère, même si l’on connaît déjà la chanson. L’album est une balade douce et introspective dans un lieu où l’art, d’ordinaire figé, prend vie sous nos yeux. C’est beau, c’est bien fait, mais peut-être un peu trop sage pour vraiment surprendre. Une lecture agréable, certes, mais qui laisse l’impression que Chabouté aurait pu aller un peu plus loin.
Le Journal de la jungle
C’est la BD la plus drôle et la plus absurde que j’ai pu lire de l’auteur, je connaissais Mathieu Sapin principalement pour ses bandes dessinées de reportage et de portraits, c’est finalement avec beaucoup de plaisir que j’ai découvert cette BD dans lequel il est à nouveau un personnage principal mais cette fois-ci dans un univers totalement fictif; l’histoire est parfois un peu confuse tant les différents récits s’entrecoupent; j’aime aussi beaucoup l’utilisation du noir et blanc par Sapin!