En nous plongeant dans les couloirs silencieux du musée d’Orsay, Chabouté réussit à faire parler les œuvres d’art avec son style bien à lui, mélant humour et mélancolie. Avec son noir et blanc caractéristique, il crée une ambiance qui oscille entre le poétique et le fantastique, où chaque sculpture, chaque tableau semble avoir quelque chose à dire une fois les visiteurs partis.
Le récit débute de manière muette, une approche que Chabouté maîtrise parfaitement, créant ainsi une atmosphère presque contemplative. Les premières planches nous plongent dans le silence des salles d’exposition, où les œuvres d’art semblent attendre patiemment que les regards se posent sur elles. Puis, progressivement, les dialogues s’installent, donnant vie aux personnages et aux situations avec une sensibilité qui n’appartient qu’à l’auteur.
L’idée centrale de "Musée" est simple mais efficace : que se passerait-il si les œuvres prenaient vie une fois les portes du musée fermées ? Chabouté explore cette question avec finesse, en imaginant des statues et des tableaux qui s’animent la nuit, discutent entre eux, se moquent parfois des visiteurs du jour, et s’interrogent sur leur propre existence. Cette inversion des rôles, où les œuvres deviennent les observatrices de l’humanité, apporte tout le sel de l'album. Les dialogues, bien qu’attendus dans certains cas, parviennent à capturer l’essence des œuvres et de leur relation avec le public.
Les scènes de jour, où les visiteurs interagissent avec les œuvres, sont particulièrement bien vues, offrant une réflexion subtile et drôle sur notre rapport à l’art. Les personnages, qu’ils soient en marbre ou en chair et en os, sont croqués avec une ironie douce, parfois un peu amère, mais toujours empreinte d’une profonde humanité. C'est souvent ce que j'aime chez des auteurs comme Chabouté.
Le thème des œuvres prenant vie n’est pas entièrement nouveau, et certains pourraient trouver que Chabouté n’apporte pas suffisamment de fraîcheur à cette idée. Si Chabouté parvient à insuffler sa touche personnelle, certains pourraient trouver l’ensemble un peu trop prévisible, voire attendu. Pourtant, il faut reconnaître que le charme opère, même si l’on connaît déjà la chanson.
L’album est une balade douce et introspective dans un lieu où l’art, d’ordinaire figé, prend vie sous nos yeux. C’est beau, c’est bien fait, mais peut-être un peu trop sage pour vraiment surprendre. Une lecture agréable, certes, mais qui laisse l’impression que Chabouté aurait pu aller un peu plus loin.
C’est la BD la plus drôle et la plus absurde que j’ai pu lire de l’auteur, je connaissais Mathieu Sapin principalement pour ses bandes dessinées de reportage et de portraits, c’est finalement avec beaucoup de plaisir que j’ai découvert cette BD dans lequel il est à nouveau un personnage principal mais cette fois-ci dans un univers totalement fictif; l’histoire est parfois un peu confuse tant les différents récits s’entrecoupent; j’aime aussi beaucoup l’utilisation du noir et blanc par Sapin!
Les idolâtres est la suite de La Synagogue (que je n’ai pas encore lu), mais un peu comme les célèbres carnets de l’auteur, les deux peuvent être lus indépendamment. L’aspect autobiographique de cette BD fait d’ailleurs penser à un de ces carnets à la différence que celui-ci est ancré dans le passé et en grand format, rempli de jolies couleurs. Globalement cette bande dessinée est comme un paquet de bonbons dans lequel chaque pages provoque un certain plaisir de par l’imaginaire du dessin et les pensées parfois drôles de l’auteur. La quête de l’auteur au fil des pages est de finir par comprendre/définir le sens de l’idolâtrie ce qui permet d’aborder différent sujets tels que sa mère perdue à un jeune âge ou la religion, il y a finalement une quête de sens un peu absurde et qui ne mène pas très loin non plus. Une bonne partie de l’œuvre raconte aussi l’histoire de l’auteur dans sa quête de enfin se faire publier et d’apprendre à dessiner (c’est super intéressant par soi-même également !).
Dewilde a survécu au Bataclan mais malheureusement pas au traumatisme du Bataclan. Depuis le 13 novembre, il trouve refuge à son PTSD dans l’art et notamment l’art de la BD au travers duquel il a essayé de se reconstruire. Son dessin est très riche, précis et perçant, on peut ressentir les heures passées à repasser sur chaque trait comme un échappatoire. J’aurais aimé compté les louanges de son talent de narration mais malheureusement j’ai l’impression que l’œuvre est trop personnelle pour réellement entrer dedans, c’est une conversation dans la tête de l’auteur qui tend à montrer le va et vient de la mort dans son esprit et cela dans un format assez court ; un témoignage authentique.
Cette bd est un recueil de onze histoire avec pour thème en commun la Chine (ses mythes, ses histoires méconnues ou encore simplement ce qu’elle dégage), en faite plus qu’un recueil c’est une expérience artistique comme on en fait plus: l’idée ici était de mettre en commun le travail de 6 dessinateurs français envoyés en Chine pendant deux semaines dans des villes diverses, et 5 dessinateurs chinois; les styles et sujets se mélangent; autant les styles artistiques varient énormément entre de l’abstrait, de l’animé, ou bien de la belle bd avec des personages franchement amusants, mais tous ont en commun des histoires très bien ficelées, passionnantes et originales ce qui laisse entre apercevoir la richesse de ce pays; c’est également amusant/intéressant de voir un mix d’histoires centrées sur les relations et les mythes de la part des chinois, et des histoires qui se veulent plus politisées de la part des français (seul un Hong-Kongais fait exception!), un chouette ouvrage pour quiconque a un attrait pour l’Asie!
Je me suis lancé dans cette lecture sans vraiment savoir de ce qu’il s’agissait réellement, ce qui façonne l’identité française ? l’histoire de France ? ce que cela représente d’être français ? Finalement c’est rien de cela et en même temps ça l’est. Cela traite de l’immigration en France depuis la troisième république, à la fois de manière générale avec les mouvements d’immigrations au fil de l’histoire et des différentes lois et logiques, parfois positives et parfois négatives, qui s’appliquent au fil du temps, mais aussi de manière individuelle avec de nombreux mini-témoignage qui habille ce récit, cette bd peut intéresser quiconque s’intéresse au sujet, un ami à droite sur le spectre politique trouve l’angle un peu biaisé, le dessin est sympa et correspond bien à ce type d’ouvrage.
Amitié étroite a le doux goût des premières œuvres des grands auteurs; après avoir lu la majorité des œuvres de Vives, un des bédéistes les plus talentueux et controversé de sa génération, je voulais explorer ses œuvres plus méconnues et moins mises en avant; Amitié étroite raconte l’histoire de deux jeunes: Francesca et Bruno; l’histoire explore leur relation amicale à travers le récit de soirées et de moments intimes entre les deux personnages, des jeux de jalousie, d’amitié et d’attirance se mettent en scène; le récit est entrecoupé de flashbacks entre les deux protagonistes dans lesquels nous pouvons explorer différents moments fondateurs de leur relation scolaire-amicale-ambiguë-curieuse-intéressée; c’est assez beau, triste et confus à la fois; stylistiquement j’aime toujours le style à la fois aéré et tout en mouvement de Vives, j’aime un peu moins les séquences de retour dans le passé qui sont volontairement un peu floues mais pas particulièrement agréable à l’œil; une belle œuvre à découvrir! (En me relisant je m’aperçois que ce n’est pas forcément clair, car la bd n’est pas particulièrement claire non plus, c’est ce qui lui donne son charme)
Mon avis rejoint celui de Ro.
C'est une relecture moderne du conte de Barbe Bleue avec plusieurs changements. Par exemple, ce Barbe Bleue ne prend pas des épouses, mais des colocataires. On peut se demander pourquoi la police ne fait rien comme cela semble connu que toutes les locataires précédentes ont mystérieusement disparus ou pourquoi l'héroïne n'appelle pas la police, mais je pense que c'est normal parce qu'il faut penser ce récit comme un conte et non comme un thriller.
L'histoire est prenante et il y a assez de changements dans le conte bien connu pour créer des surprises. Durant la majorité de l'album j'étais près à mettre 4 étoiles....et puis est venu la fin franchement décevante. On dirait même pas que le récit est fini. Dommage parce que le reste est très bien.
Sinon, l'autrice fait un bon travail d'adaptation. Son dessin est sympathique et il n'y pas pleins de textes narratifs comme c'est le cas avec d'autres adaptations de romans. On ne dirait pas du tout que c'est une adaptation, on pourrait prendre ça pour une BD originale.
Dès les premières pages j'ai été absorbé par cette étrange histoire.
Le dessin me rappelle un peu celui de Junji Ito. J'adore la texture et l'utilisation du noir et blanc, qui créent une ambiance particulière et renforcent le ton oppressant de ce monde qui semble être à l'agonie.
Les paysages sont très expressifs, et les visages dégagent quelque chose de profondément malaisant, s'accordant parfaitement avec l'atmosphère de la BD. En revanche, je ne me suis pas attardé sur les scènes gore impliquant des animaux, et pour ce que j'en ai vu, je n'ai de toute façon pas aimé ces dessins.
Mis à part ces passages avec les animaux torturés, j'ai plutôt bien aimé l'intrigue, à la fois décalée et sérieuse. On y suit une quête de liberté menée par des personnages marqués par ce monde absurde et sombre.
Une lecture rapide, qui m'a avant tout marqué par son dessin.
Si la genèse et le sujet même de cet album avaient tout pour me séduire, si l’humour de Binet fonctionne encore bien sur une thématique plutôt sinistre, la pagination de l’objet me semble vraiment insuffisante pour permettre à celui-ci d’impacter en profondeur le lecteur. Je ressors donc de cette lecture plus frustré que satisfait. Et pourtant…
Cet album est né de la rencontre entre Marion Larat et Christian Binet et je vous invite à lire sa présentation ainsi que l’avant-propos signé par la principale intéressée pour bien comprendre de quoi qu’on cause. J’ai vraiment trouvé la démarche de Christian Binet touchante. Et l’anecdote de Marion Larat (victime d’un AVC alors qu’elle était en train de lire un album de Binet) a ce qu’il faut d’absurdement dramatiquement drôle pour servir de déclencheur à ce type de récit, humoristique dans la forme, grave sur le fond.
L’histoire de Marion est racontée d’une manière très plaisante. L’humour de Binet fait régulièrement mouche et atténue la tristesse de l’histoire en y apportant dérision et humour absurde. En tant que lecteur, on en apprend assez bien sur l’AVC en tous les cas, et dans le cas présent le fait que cet AVC soit lié à la prise de la pilule contraceptive chez la femme est plus qu’alarmant.
Mais purée ! Qu’est-ce que c’est court ! Alors même qu’on s’attache au personnage de Marion, alors qu’on voudrait la voir aller au bout de son combat contre l’industrie pharmaceutique, le récit se termine déjà et nous laisse comme deux ronds de flan. Pire, comme un chien d’aveugle accroché à un arbre alors que son maitre s’enfuit maladroitement en heurtant tous les poteaux disséminés sur sa route !
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Musée
En nous plongeant dans les couloirs silencieux du musée d’Orsay, Chabouté réussit à faire parler les œuvres d’art avec son style bien à lui, mélant humour et mélancolie. Avec son noir et blanc caractéristique, il crée une ambiance qui oscille entre le poétique et le fantastique, où chaque sculpture, chaque tableau semble avoir quelque chose à dire une fois les visiteurs partis. Le récit débute de manière muette, une approche que Chabouté maîtrise parfaitement, créant ainsi une atmosphère presque contemplative. Les premières planches nous plongent dans le silence des salles d’exposition, où les œuvres d’art semblent attendre patiemment que les regards se posent sur elles. Puis, progressivement, les dialogues s’installent, donnant vie aux personnages et aux situations avec une sensibilité qui n’appartient qu’à l’auteur. L’idée centrale de "Musée" est simple mais efficace : que se passerait-il si les œuvres prenaient vie une fois les portes du musée fermées ? Chabouté explore cette question avec finesse, en imaginant des statues et des tableaux qui s’animent la nuit, discutent entre eux, se moquent parfois des visiteurs du jour, et s’interrogent sur leur propre existence. Cette inversion des rôles, où les œuvres deviennent les observatrices de l’humanité, apporte tout le sel de l'album. Les dialogues, bien qu’attendus dans certains cas, parviennent à capturer l’essence des œuvres et de leur relation avec le public. Les scènes de jour, où les visiteurs interagissent avec les œuvres, sont particulièrement bien vues, offrant une réflexion subtile et drôle sur notre rapport à l’art. Les personnages, qu’ils soient en marbre ou en chair et en os, sont croqués avec une ironie douce, parfois un peu amère, mais toujours empreinte d’une profonde humanité. C'est souvent ce que j'aime chez des auteurs comme Chabouté. Le thème des œuvres prenant vie n’est pas entièrement nouveau, et certains pourraient trouver que Chabouté n’apporte pas suffisamment de fraîcheur à cette idée. Si Chabouté parvient à insuffler sa touche personnelle, certains pourraient trouver l’ensemble un peu trop prévisible, voire attendu. Pourtant, il faut reconnaître que le charme opère, même si l’on connaît déjà la chanson. L’album est une balade douce et introspective dans un lieu où l’art, d’ordinaire figé, prend vie sous nos yeux. C’est beau, c’est bien fait, mais peut-être un peu trop sage pour vraiment surprendre. Une lecture agréable, certes, mais qui laisse l’impression que Chabouté aurait pu aller un peu plus loin.
Le Journal de la jungle
C’est la BD la plus drôle et la plus absurde que j’ai pu lire de l’auteur, je connaissais Mathieu Sapin principalement pour ses bandes dessinées de reportage et de portraits, c’est finalement avec beaucoup de plaisir que j’ai découvert cette BD dans lequel il est à nouveau un personnage principal mais cette fois-ci dans un univers totalement fictif; l’histoire est parfois un peu confuse tant les différents récits s’entrecoupent; j’aime aussi beaucoup l’utilisation du noir et blanc par Sapin!
Les Idolâtres
Les idolâtres est la suite de La Synagogue (que je n’ai pas encore lu), mais un peu comme les célèbres carnets de l’auteur, les deux peuvent être lus indépendamment. L’aspect autobiographique de cette BD fait d’ailleurs penser à un de ces carnets à la différence que celui-ci est ancré dans le passé et en grand format, rempli de jolies couleurs. Globalement cette bande dessinée est comme un paquet de bonbons dans lequel chaque pages provoque un certain plaisir de par l’imaginaire du dessin et les pensées parfois drôles de l’auteur. La quête de l’auteur au fil des pages est de finir par comprendre/définir le sens de l’idolâtrie ce qui permet d’aborder différent sujets tels que sa mère perdue à un jeune âge ou la religion, il y a finalement une quête de sens un peu absurde et qui ne mène pas très loin non plus. Une bonne partie de l’œuvre raconte aussi l’histoire de l’auteur dans sa quête de enfin se faire publier et d’apprendre à dessiner (c’est super intéressant par soi-même également !).
Mon Bataclan
Dewilde a survécu au Bataclan mais malheureusement pas au traumatisme du Bataclan. Depuis le 13 novembre, il trouve refuge à son PTSD dans l’art et notamment l’art de la BD au travers duquel il a essayé de se reconstruire. Son dessin est très riche, précis et perçant, on peut ressentir les heures passées à repasser sur chaque trait comme un échappatoire. J’aurais aimé compté les louanges de son talent de narration mais malheureusement j’ai l’impression que l’œuvre est trop personnelle pour réellement entrer dedans, c’est une conversation dans la tête de l’auteur qui tend à montrer le va et vient de la mort dans son esprit et cela dans un format assez court ; un témoignage authentique.
Chine
Cette bd est un recueil de onze histoire avec pour thème en commun la Chine (ses mythes, ses histoires méconnues ou encore simplement ce qu’elle dégage), en faite plus qu’un recueil c’est une expérience artistique comme on en fait plus: l’idée ici était de mettre en commun le travail de 6 dessinateurs français envoyés en Chine pendant deux semaines dans des villes diverses, et 5 dessinateurs chinois; les styles et sujets se mélangent; autant les styles artistiques varient énormément entre de l’abstrait, de l’animé, ou bien de la belle bd avec des personages franchement amusants, mais tous ont en commun des histoires très bien ficelées, passionnantes et originales ce qui laisse entre apercevoir la richesse de ce pays; c’est également amusant/intéressant de voir un mix d’histoires centrées sur les relations et les mythes de la part des chinois, et des histoires qui se veulent plus politisées de la part des français (seul un Hong-Kongais fait exception!), un chouette ouvrage pour quiconque a un attrait pour l’Asie!
La Fabrique des Français - Histoire d’un peuple et d’une nation de 1870 à nos jours
Je me suis lancé dans cette lecture sans vraiment savoir de ce qu’il s’agissait réellement, ce qui façonne l’identité française ? l’histoire de France ? ce que cela représente d’être français ? Finalement c’est rien de cela et en même temps ça l’est. Cela traite de l’immigration en France depuis la troisième république, à la fois de manière générale avec les mouvements d’immigrations au fil de l’histoire et des différentes lois et logiques, parfois positives et parfois négatives, qui s’appliquent au fil du temps, mais aussi de manière individuelle avec de nombreux mini-témoignage qui habille ce récit, cette bd peut intéresser quiconque s’intéresse au sujet, un ami à droite sur le spectre politique trouve l’angle un peu biaisé, le dessin est sympa et correspond bien à ce type d’ouvrage.
Amitié étroite
Amitié étroite a le doux goût des premières œuvres des grands auteurs; après avoir lu la majorité des œuvres de Vives, un des bédéistes les plus talentueux et controversé de sa génération, je voulais explorer ses œuvres plus méconnues et moins mises en avant; Amitié étroite raconte l’histoire de deux jeunes: Francesca et Bruno; l’histoire explore leur relation amicale à travers le récit de soirées et de moments intimes entre les deux personnages, des jeux de jalousie, d’amitié et d’attirance se mettent en scène; le récit est entrecoupé de flashbacks entre les deux protagonistes dans lesquels nous pouvons explorer différents moments fondateurs de leur relation scolaire-amicale-ambiguë-curieuse-intéressée; c’est assez beau, triste et confus à la fois; stylistiquement j’aime toujours le style à la fois aéré et tout en mouvement de Vives, j’aime un peu moins les séquences de retour dans le passé qui sont volontairement un peu floues mais pas particulièrement agréable à l’œil; une belle œuvre à découvrir! (En me relisant je m’aperçois que ce n’est pas forcément clair, car la bd n’est pas particulièrement claire non plus, c’est ce qui lui donne son charme)
Barbe bleue
Mon avis rejoint celui de Ro. C'est une relecture moderne du conte de Barbe Bleue avec plusieurs changements. Par exemple, ce Barbe Bleue ne prend pas des épouses, mais des colocataires. On peut se demander pourquoi la police ne fait rien comme cela semble connu que toutes les locataires précédentes ont mystérieusement disparus ou pourquoi l'héroïne n'appelle pas la police, mais je pense que c'est normal parce qu'il faut penser ce récit comme un conte et non comme un thriller. L'histoire est prenante et il y a assez de changements dans le conte bien connu pour créer des surprises. Durant la majorité de l'album j'étais près à mettre 4 étoiles....et puis est venu la fin franchement décevante. On dirait même pas que le récit est fini. Dommage parce que le reste est très bien. Sinon, l'autrice fait un bon travail d'adaptation. Son dessin est sympathique et il n'y pas pleins de textes narratifs comme c'est le cas avec d'autres adaptations de romans. On ne dirait pas du tout que c'est une adaptation, on pourrait prendre ça pour une BD originale.
Ciao bitume
Dès les premières pages j'ai été absorbé par cette étrange histoire. Le dessin me rappelle un peu celui de Junji Ito. J'adore la texture et l'utilisation du noir et blanc, qui créent une ambiance particulière et renforcent le ton oppressant de ce monde qui semble être à l'agonie. Les paysages sont très expressifs, et les visages dégagent quelque chose de profondément malaisant, s'accordant parfaitement avec l'atmosphère de la BD. En revanche, je ne me suis pas attardé sur les scènes gore impliquant des animaux, et pour ce que j'en ai vu, je n'ai de toute façon pas aimé ces dessins. Mis à part ces passages avec les animaux torturés, j'ai plutôt bien aimé l'intrigue, à la fois décalée et sérieuse. On y suit une quête de liberté menée par des personnages marqués par ce monde absurde et sombre. Une lecture rapide, qui m'a avant tout marqué par son dessin.
Marion
Si la genèse et le sujet même de cet album avaient tout pour me séduire, si l’humour de Binet fonctionne encore bien sur une thématique plutôt sinistre, la pagination de l’objet me semble vraiment insuffisante pour permettre à celui-ci d’impacter en profondeur le lecteur. Je ressors donc de cette lecture plus frustré que satisfait. Et pourtant… Cet album est né de la rencontre entre Marion Larat et Christian Binet et je vous invite à lire sa présentation ainsi que l’avant-propos signé par la principale intéressée pour bien comprendre de quoi qu’on cause. J’ai vraiment trouvé la démarche de Christian Binet touchante. Et l’anecdote de Marion Larat (victime d’un AVC alors qu’elle était en train de lire un album de Binet) a ce qu’il faut d’absurdement dramatiquement drôle pour servir de déclencheur à ce type de récit, humoristique dans la forme, grave sur le fond. L’histoire de Marion est racontée d’une manière très plaisante. L’humour de Binet fait régulièrement mouche et atténue la tristesse de l’histoire en y apportant dérision et humour absurde. En tant que lecteur, on en apprend assez bien sur l’AVC en tous les cas, et dans le cas présent le fait que cet AVC soit lié à la prise de la pilule contraceptive chez la femme est plus qu’alarmant. Mais purée ! Qu’est-ce que c’est court ! Alors même qu’on s’attache au personnage de Marion, alors qu’on voudrait la voir aller au bout de son combat contre l’industrie pharmaceutique, le récit se termine déjà et nous laisse comme deux ronds de flan. Pire, comme un chien d’aveugle accroché à un arbre alors que son maitre s’enfuit maladroitement en heurtant tous les poteaux disséminés sur sa route !