Les interrogations existentielles d’une jeune femme lors de son entrée dans le monde adulte, dans le monde du travail (qu’elle peine à intégrer en tout cas). En soi c’est plutôt du déjà-vu, mais Lucile Gomez réussit à rendre vivant son récit, et à s’écarter quelque peu – dans le ton déjà – des autres séries sur le même thème.
Rentrer dans la vie active, dans les métiers artistiques est compliqué. Surtout que Vétille (en partie alter-ego de l’auteure j’imagine ?) et ses copains ont des principes (ancrés à gauche, tendance altermondialiste et antilibérale) parfois difficiles à concilier avec certains compromis à faire pour trouver du boulot – même s’il n’est qu’alimentaire.
Le récit des actions militantes est intéressant, parfois amusant, avec une bonne dose d’humour pour faire passer certaines désillusions.
Le récit centré sur Vétille est lui aussi intéressant, on suit la construction d’une personnalité, des fondations d’une vie.
Le dessin est moins girly que je ne le craignais en empruntant au hasard cet album (je ne connaissais pas l’auteure). Simple mais vif et fluide, un trait fin : le rendu est assez plaisant. Il accompagne en tout cas très bien le ton employé pour le récit.
Une lecture sympathique.
Eh bah c'est pas mal comme petite série.
Les enfants à ma bibliothèque ne cessent de les emprunter (et de me demander s'il y en a actuellement dans les rayons), si bien que j'ai eu envie d'essayer la série... et que j'ai bien mis trois mois avant d'avoir eu sous la main tous les tomes. Donc voilà, si je suis en retard c'est un peu la faute de Dimitri et de SES cinq semaines de retard !
L'histoire est celle d'Amédée (ancien espion "à la James Bond"), de son petit fils Alex (fan de jeux vidéos et désireux d'aventures) et de Léïla (camarade de classe d'Alex pour qui il a le béguin) qui vont vivre des aventures pleines d'actions, de méchants mégalomanes, d'inventions dangereuses, de pistolets à fléchettes tranquillisantes, ... Bref, des aventures d'espionnage jeunesse, quoi ! Les aventures sont presque parodiques tant elles semblent clichés, mais on y ressent surtout un plaisir de référencer le genre "vieux films d'espionnage". C'est bourré de petits clins d'œil de connivences.
Même si l'histoire de fond est assez convenue et manque parfois de crédibilité quand on se penche dessus (comment est-ce que des espion-ne-s pensent pouvoir survivre plus de deux minutes en clamant sur tous les toits leur profession et leur appartenance à un certain groupe ?), bah le résultat marche bien, on se prend au jeu, on suit nos personnages sans déplaisir. Sans révolutionner le genre et sans transcender les codes, la série est sincèrement bonne.
Je suis sûre que si j'avais découvert cette série étant enfant je l'aurais beaucoup appréciée.
Un témoignage qui montre les coulisses de la Francophonie, un organisme qui m'intéresse beaucoup vu que je trouve la protection du français important, mais lorsqu'on voit l'état de cette organisme, des manigances en coulisses et ce qui arrive en Afrique francophone depuis les événements décrits dans cet album, je me dis que malheureusement le français va finir par disparaitre avec ses dirigeants qui ont aussi peu de vision. Mais bon on va peut-être aussi tous mourir de chaleur ou dans une guerre nucléaire avant que cela se produise alors ne dramatisons pas trop.
Le scénariste a travaillé sous Michaëlle Jean, une ancienne journaliste qui a sans doute beaucoup de bonnes idées et de bonnes intentions, mais qui ne sait pas trop comment bien communiquer et de toute façon le seul coin francophone de la planète qui la connait vraiment s'est le Québec où elle n’a pas bonne presse depuis qu'elle a accepté d'être gouverneure général du Canada (en gros un poste monarchie inutile où on vie de l'argent des contribuables). Elle va finir par se faire dégager suite aux manigances de Macron et au lâchage de Trudeau. C'est intéressant à lire si on aime lire les coulisses de la vie politique et comme une bonne partie de l'action se passe au Québec, cela va dépayser les lecteurs européens. Le rythme manque quand même un peu de dynamisme toutefois.
Le dessin est sympathique.
Une histoire qui se laisse lire, mais sans plus me concernant. La partie polar est très classique (même si ça se moque un peu du whodunit), et l’arrière-plan historique (la montée des violences racistes nazies dans l’Allemagne des années 1930 – ici à Hambourg) n’est finalement pas tellement exploité (en tout cas pas autant que je ne l’espérais au vu des premières pages).
Reste une deuxième partie plus originale et étrange sur le paquebot. Je ne spoilerai pas, mais si c’est un peu surprenant, ça ne relève pas suffisamment le plat je trouve.
Le dessin de Chendi est lui aussi surprenant. Original. Mais pas vraiment de ceux qui me touchent, je n’en suis clairement pas fan. C’est lisible, mais brouillon. Mais c’est affaire de goût et je n’accroche pas à son style.
Voilà, un album qui peut trouver son public, mais je ne fais pas partie du cœur de cible, c’est tout.
Note réelle 2,5/5.
Au vu de la couverture, j’ai pensé retrouver quelque chose de proche du travail de Benjamin Renner (Le Grand Méchant Renard, mais surtout l’excellent et très drôle Un bébé à livrer), une aventure animalière survitaminée développant un humour tout public poilant.
Mes attentes étaient sans doute trop hautes, ou alors je visais à côté. Du coup, alors que l’album est plutôt sympathique, je suis sorti un chouia sur ma faim de cette lecture. Car l’humour est gentillet, et les quelques punch-lines des débuts s’estompent. Idem pour le rythme. Même si c’est une sorte de road trip, j’ai trouvé certains passages un peu mollassons. En fait, contrairement aux albums de Renner, je pense que celui-ci s’adresse avant tout à un jeune public. L’adulte que je suis y a moins trouvé son compte (c’est en tout cas à l’aune du public cible que je l’évalue).
Car c’est un récit parfois amusant, qui peut trouver son public. Avec un duo improbable, de belles valeurs. Et un clin d’œil final tout mimi mais bien amené.
10000 ans avant notre ère, après la Chute d'Atlantis : Valérie Mangin et Denis Bajram revisitent les millénaires avant l'Antiquité pour donner une origine de science-fiction à l'origine de la civilisation humaine, sous la forme d'un héritage de grands anciens, sans doute Atlantes, dont la technologie va permettre à une personne de créer le premier royaume d'Egypte.
Au pied des pyramides de Gizeh, que les auteurs imaginent encore à plateaux et construites par les géants anciens tant de millénaires avant leur construction historique, survit comme il le peut un peuple fruste et pacifique. Dernière survivante du pillage d'un sanguinaires vikings locaux, l'héroïne qui vit là se découvre capable d'ouvrir la porte d'une pyramide et elle entraine son meilleur ami dans ce lieu tabou. Là, ils trouvent le casque de celui qu'ils nomment Osiris qui confère au garçon la capacité d'accéder à la technologie perdue des géants, lui octroyant des pouvoirs qui le font instantanément passer pour un dieu auprès de son peuple et plus tard aussi auprès des pillards vikings qu'il soumettra à ses ordres dans le nouveau royaume qu'il va se construire. Sauf que pour permettre l'essor de ce royaume, il va faire le choix d'instaurer l'esclavage, ce qui va précipiter sa chute.
On est dans de la SF qui revisite les origines de la civilisation humaine, comme ces récits sur l'Atlantide et autres royaumes perdus.
Le dessin est assez classe et fonctionne bien pour donner des allures grandioses aux décors ainsi qu'à certains personnages clés.
Les auteurs jouent habilement avec les connaissances et mystères autour des antiques pyramides et du sphinx pour rendre leur récit plus ou moins crédible tout en s'autorisant du grand spectacle à force de lune détruite, de chutes de météores et de pouvoirs titanesques. C'est un récit bien construit mais qui pêche par certains aspects. Autant j'ai apprécié la certaine ambivalence de l'ami de l'héroïne, qui acquiert soudain un terrible pouvoir et tente de l'exploiter pour le bien mais se fourvoie, ainsi que la relative faiblesse de l'héroïne elle-même qui se laisse séduire et plus ou moins tromper, autant le manichéisme des pillards vikings qui jouent le rôle de brutes esclavagistes qui massacrent les faibles en rigolant rabaisse l'intérêt de la série : ils sont trop caricaturaux et on peine à comprendre comment l'héroïne a pu tomber sous le charme de leur roi. Tout parait un peu trop cousu de fil blanc, comme un récit pour adolescents plutôt que pour adultes.
Mais j'ai quand même bien aimé : je lirai la suite avec curiosité, mais sans doute sans passion.
Je possède les 4 albums existants, et comme je ne suis pas masochiste (aux dernières nouvelles), vous pouvez en conclure que ce n'est pas trop mal, du moins à mes yeux d'amateur de BD depuis quelques décennies. Je reconnais que c'est inférieur au célèbre Joe Bar Team, mais ça reste néanmoins dans une très honnête moyenne haute.
Plusieurs dessinateurs se partagent le crayon, et parfois, ça se voit trop, ça nuit un peu à l'équilibre. Les engins sont bien dessinés, c'est flagrant. Pas moyen de confondre le modèle XYZ avec le ZYX ;)
Les gags se laissent lire, certains étant très bons, mais d'autres étant nuls, on ne peut pas être toujours au top. Comme beaucoup d'albums dans le même cas, ne pas tout lire d'un seul coup, mais à petites doses.
On sent que les auteurs sont de la partie (moto), mais ils n'étalent pas leur science, ça reste parfaitement lisible pour le néophyte qui n'y connait pas grand-chose. En clair, ça reste tout public. Néanmoins, certaines demoiselles (une en particulier) ne sont pas à mettre sous le nez des trop jeunes enfants. Les "éveillés" diront que c'est outrageusement sexiste et dégradant et qu'il faut impérativement bruler certaines planches (et même peut-être les auteurs) :)
Moi, je dis que c'est à lire, sachant que cette série est au dessus de la mêlée. Je songe à certaines autres séries dont on se demande si l'éditeur n'est pas hélas affublé de la même infirmité que Gilbert Montagné ou Andrea Bocelli.
Studio Danse est une série de gags humoristiques en une page de qualité relativement bonne mais sans être non plus transcendante.
Au début on pourrait s'attendre à une série de BD classique à la Bamboo sur un métier ou une passion qu'on croirait avoir été piochée au hasard par les scénaristes qui auraient dû ensuite se dépatouiller avec le peu d'inspiration que le sujet leur fournissait, mais en fait non. Les gags sont simples, souvent assez convenus, mais quelques uns arrivent un peu à faire mouche (ou a en tout cas faire sourire). Et, surtout, ce qui me fait dire que cette série arrive au moins à tenir la moyenne, c'est qu'elle réussit ce qui est pour moi essentiel dans les séries de ce genre : arriver à nous rendre les personnages un minimum attachants et le sujet un tant soi peu intéressants. Sans les avoir adorées j'avoue avoir pris plaisir à lire les petites histoires de ces personnages.
Julie, Luce et Alia sont notre trio principal ; elles ne se démarquent les unes des autres que par leurs relations familiales externes et quelques petits détails de ci de là, leurs vraies différences narratives ne tiennent en réalité qu'à leurs différences d'apparence.
Autour d'elles gravitent plusieurs personnages récurrents : Capucine (la petite sœur de Julie), Bruno (le seul garçon du cours de danse), Carla (sorte de Veronica Di Angelo locale), Mme Anne (la professeure de danse), ...
Bref, un roster classique pour ce genre de série.
Les dessins, eux aussi, sont simples mais remplissent leur office.
Vraiment, c'est ce que je retiens de ma lecture : ça ne casse pas trois pattes à un canard mais ça se laisse sincèrement lire sans déplaisir.
Un documentaire sur le monde des riches.
Le résultat est pas mal même si je n'ai pas eu l'impression d'en avoir apprit plus durant ma lecture en dehors de quelques anecdotes. Il faut dire que c'est une synthèse facile à suivre pour monsieur et madame tout le monde servit par un dessin humoristique sympathique et un humour qui fonctionne parfois.
J'aurais tout de même un album qui approfondit un peu plus certains éléments parce qu'au final cela donne un one-shot sympathique à lire, mais qui n'est pas marquant. De plus, je trouve que le questionnaire sur si on est bourgeois ou non pas marrant du tout et cela prends plusieurs pages qui aurait pu être consacré à quelque chose de plus pertinent.
Pour le 10ème anniversaire des attentats de Charlie Hebdo, le rédacteur en chef du Monde, Michel Guerrin écrivait : « Les attentats à “Charlie Hebdo”, c’est aussi une censure radicale, aux conséquences lourdes pour la culture ».
Dans cette œuvre de Tetsuya Tsutsui traitant du système de censure des mangas au Japon, point d'armes à feu pour faire taire les mangakas mais une commission d'experts chargée de désigner les "ouvrages nocifs" pour les jeunes générations sur la base de critères empiriques. Autant l'annoncer directement, la désignation d'un manga en tant qu'ouvrage nocif signe quasiment l'arrêt de mort de la série.
Basée sur une histoire vraie qui est arrivée à l'auteur pour sa série Manhole déclarée nocive dans une région du Japon sans qui l'en soit averti, cet ouvrage très détaillé et documenté, s'est avéré particulièrement instructif pour moi, qui ne connaissait pas cette problématique et ce système de classification des mangas dans certaines parties du Japon ni l'histoire de la censure des comics aux Etats-Unis relancée en 1954 par Frederic Wertham.
Pour expliquer sa mésaventure, l'auteur détaille le parcours d'un jeune mangaka, créateur d'une série horrifique "Dark Walker". Le lecteur suit ainsi le parcours du héros depuis la sélection de son œuvre par une maison d'édition jusqu'à sa déconvenue une fois la série ciblée par la commission de détection des ouvrages nocifs. Tetsuya Tsutsui en profite pour décrire la vie des mangakas et le long chemin semé d'embûches pour qu'une œuvre soit éditée puis obtienne la reconnaissance des lecteurs.
Si le thème de la censure reste central tout au long des 2 tomes, comme certains avis précédents, j'ai toutefois eu l'impression que l'histoire commençait à ronronner et tournait un peu en rond à compter du second tome. Ainsi, j'ai été un peu frustré que l'auteur n'aille pas plus loin dans son plaidoyer pour la liberté d'expression et n'analyse pas davantage l'impact que pourrait avoir la violence présente dans certaines catégories de mangas sur les jeunes lecteurs. J'aurais aimé que l'auteur, au travers de cet ouvrage, amène le lecteur à réfléchir jusqu'où peut aller la liberté d'expression plutôt que simplement tenter de démontrer que les mangas, quand bien même ils traitent de sujets subversifs (inceste, cannibalisme, etc.), font partie d'une œuvre imaginée par un mangaka et ont par conséquent le droit d'être publiés en vertu de la liberté d'expression.
La fin, que je ne divulguerai pas ici afin de laisser aux prochains lecteurs la surprise de la découvrir, est plutôt habile et relève un peu mon analyse du second tome, bien que le sort infligé à notre héros semble peu crédible à l'époque actuelle.
Concernant le dessin, j'ai particulièrement apprécié le trait de Tetsuya, très fin et précis avec des ombrages faisant parfois oublier qu'on lit un manga en noir et blanc. Un petit bémol concernant certaines expressions de visage que je trouve exagérées (notamment les réactions de surprise) mais qui restent, il est vrai, cohérentes avec l'univers du manga.
En résumé un manga au thème original et instructif mais qui ne me donnera pas forcément envie de m'y replonger.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6,5/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10
NOTE GLOBALE : 13,5/20
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Tout est possible mais rien n'est sûr
Les interrogations existentielles d’une jeune femme lors de son entrée dans le monde adulte, dans le monde du travail (qu’elle peine à intégrer en tout cas). En soi c’est plutôt du déjà-vu, mais Lucile Gomez réussit à rendre vivant son récit, et à s’écarter quelque peu – dans le ton déjà – des autres séries sur le même thème. Rentrer dans la vie active, dans les métiers artistiques est compliqué. Surtout que Vétille (en partie alter-ego de l’auteure j’imagine ?) et ses copains ont des principes (ancrés à gauche, tendance altermondialiste et antilibérale) parfois difficiles à concilier avec certains compromis à faire pour trouver du boulot – même s’il n’est qu’alimentaire. Le récit des actions militantes est intéressant, parfois amusant, avec une bonne dose d’humour pour faire passer certaines désillusions. Le récit centré sur Vétille est lui aussi intéressant, on suit la construction d’une personnalité, des fondations d’une vie. Le dessin est moins girly que je ne le craignais en empruntant au hasard cet album (je ne connaissais pas l’auteure). Simple mais vif et fluide, un trait fin : le rendu est assez plaisant. Il accompagne en tout cas très bien le ton employé pour le récit. Une lecture sympathique.
Espions de famille
Eh bah c'est pas mal comme petite série. Les enfants à ma bibliothèque ne cessent de les emprunter (et de me demander s'il y en a actuellement dans les rayons), si bien que j'ai eu envie d'essayer la série... et que j'ai bien mis trois mois avant d'avoir eu sous la main tous les tomes. Donc voilà, si je suis en retard c'est un peu la faute de Dimitri et de SES cinq semaines de retard ! L'histoire est celle d'Amédée (ancien espion "à la James Bond"), de son petit fils Alex (fan de jeux vidéos et désireux d'aventures) et de Léïla (camarade de classe d'Alex pour qui il a le béguin) qui vont vivre des aventures pleines d'actions, de méchants mégalomanes, d'inventions dangereuses, de pistolets à fléchettes tranquillisantes, ... Bref, des aventures d'espionnage jeunesse, quoi ! Les aventures sont presque parodiques tant elles semblent clichés, mais on y ressent surtout un plaisir de référencer le genre "vieux films d'espionnage". C'est bourré de petits clins d'œil de connivences. Même si l'histoire de fond est assez convenue et manque parfois de crédibilité quand on se penche dessus (comment est-ce que des espion-ne-s pensent pouvoir survivre plus de deux minutes en clamant sur tous les toits leur profession et leur appartenance à un certain groupe ?), bah le résultat marche bien, on se prend au jeu, on suit nos personnages sans déplaisir. Sans révolutionner le genre et sans transcender les codes, la série est sincèrement bonne. Je suis sûre que si j'avais découvert cette série étant enfant je l'aurais beaucoup appréciée.
Éléments de langage – Cacophonie en Francophonie
Un témoignage qui montre les coulisses de la Francophonie, un organisme qui m'intéresse beaucoup vu que je trouve la protection du français important, mais lorsqu'on voit l'état de cette organisme, des manigances en coulisses et ce qui arrive en Afrique francophone depuis les événements décrits dans cet album, je me dis que malheureusement le français va finir par disparaitre avec ses dirigeants qui ont aussi peu de vision. Mais bon on va peut-être aussi tous mourir de chaleur ou dans une guerre nucléaire avant que cela se produise alors ne dramatisons pas trop. Le scénariste a travaillé sous Michaëlle Jean, une ancienne journaliste qui a sans doute beaucoup de bonnes idées et de bonnes intentions, mais qui ne sait pas trop comment bien communiquer et de toute façon le seul coin francophone de la planète qui la connait vraiment s'est le Québec où elle n’a pas bonne presse depuis qu'elle a accepté d'être gouverneure général du Canada (en gros un poste monarchie inutile où on vie de l'argent des contribuables). Elle va finir par se faire dégager suite aux manigances de Macron et au lâchage de Trudeau. C'est intéressant à lire si on aime lire les coulisses de la vie politique et comme une bonne partie de l'action se passe au Québec, cela va dépayser les lecteurs européens. Le rythme manque quand même un peu de dynamisme toutefois. Le dessin est sympathique.
L’Extraordinaire Traversée de Julius Crèvecoeur
Une histoire qui se laisse lire, mais sans plus me concernant. La partie polar est très classique (même si ça se moque un peu du whodunit), et l’arrière-plan historique (la montée des violences racistes nazies dans l’Allemagne des années 1930 – ici à Hambourg) n’est finalement pas tellement exploité (en tout cas pas autant que je ne l’espérais au vu des premières pages). Reste une deuxième partie plus originale et étrange sur le paquebot. Je ne spoilerai pas, mais si c’est un peu surprenant, ça ne relève pas suffisamment le plat je trouve. Le dessin de Chendi est lui aussi surprenant. Original. Mais pas vraiment de ceux qui me touchent, je n’en suis clairement pas fan. C’est lisible, mais brouillon. Mais c’est affaire de goût et je n’accroche pas à son style. Voilà, un album qui peut trouver son public, mais je ne fais pas partie du cœur de cible, c’est tout. Note réelle 2,5/5.
Voyage de malade
Au vu de la couverture, j’ai pensé retrouver quelque chose de proche du travail de Benjamin Renner (Le Grand Méchant Renard, mais surtout l’excellent et très drôle Un bébé à livrer), une aventure animalière survitaminée développant un humour tout public poilant. Mes attentes étaient sans doute trop hautes, ou alors je visais à côté. Du coup, alors que l’album est plutôt sympathique, je suis sorti un chouia sur ma faim de cette lecture. Car l’humour est gentillet, et les quelques punch-lines des débuts s’estompent. Idem pour le rythme. Même si c’est une sorte de road trip, j’ai trouvé certains passages un peu mollassons. En fait, contrairement aux albums de Renner, je pense que celui-ci s’adresse avant tout à un jeune public. L’adulte que je suis y a moins trouvé son compte (c’est en tout cas à l’aune du public cible que je l’évalue). Car c’est un récit parfois amusant, qui peut trouver son public. Avec un duo improbable, de belles valeurs. Et un clin d’œil final tout mimi mais bien amené.
Tanis
10000 ans avant notre ère, après la Chute d'Atlantis : Valérie Mangin et Denis Bajram revisitent les millénaires avant l'Antiquité pour donner une origine de science-fiction à l'origine de la civilisation humaine, sous la forme d'un héritage de grands anciens, sans doute Atlantes, dont la technologie va permettre à une personne de créer le premier royaume d'Egypte. Au pied des pyramides de Gizeh, que les auteurs imaginent encore à plateaux et construites par les géants anciens tant de millénaires avant leur construction historique, survit comme il le peut un peuple fruste et pacifique. Dernière survivante du pillage d'un sanguinaires vikings locaux, l'héroïne qui vit là se découvre capable d'ouvrir la porte d'une pyramide et elle entraine son meilleur ami dans ce lieu tabou. Là, ils trouvent le casque de celui qu'ils nomment Osiris qui confère au garçon la capacité d'accéder à la technologie perdue des géants, lui octroyant des pouvoirs qui le font instantanément passer pour un dieu auprès de son peuple et plus tard aussi auprès des pillards vikings qu'il soumettra à ses ordres dans le nouveau royaume qu'il va se construire. Sauf que pour permettre l'essor de ce royaume, il va faire le choix d'instaurer l'esclavage, ce qui va précipiter sa chute. On est dans de la SF qui revisite les origines de la civilisation humaine, comme ces récits sur l'Atlantide et autres royaumes perdus. Le dessin est assez classe et fonctionne bien pour donner des allures grandioses aux décors ainsi qu'à certains personnages clés. Les auteurs jouent habilement avec les connaissances et mystères autour des antiques pyramides et du sphinx pour rendre leur récit plus ou moins crédible tout en s'autorisant du grand spectacle à force de lune détruite, de chutes de météores et de pouvoirs titanesques. C'est un récit bien construit mais qui pêche par certains aspects. Autant j'ai apprécié la certaine ambivalence de l'ami de l'héroïne, qui acquiert soudain un terrible pouvoir et tente de l'exploiter pour le bien mais se fourvoie, ainsi que la relative faiblesse de l'héroïne elle-même qui se laisse séduire et plus ou moins tromper, autant le manichéisme des pillards vikings qui jouent le rôle de brutes esclavagistes qui massacrent les faibles en rigolant rabaisse l'intérêt de la série : ils sont trop caricaturaux et on peine à comprendre comment l'héroïne a pu tomber sous le charme de leur roi. Tout parait un peu trop cousu de fil blanc, comme un récit pour adolescents plutôt que pour adultes. Mais j'ai quand même bien aimé : je lirai la suite avec curiosité, mais sans doute sans passion.
Sam Speed
Je possède les 4 albums existants, et comme je ne suis pas masochiste (aux dernières nouvelles), vous pouvez en conclure que ce n'est pas trop mal, du moins à mes yeux d'amateur de BD depuis quelques décennies. Je reconnais que c'est inférieur au célèbre Joe Bar Team, mais ça reste néanmoins dans une très honnête moyenne haute. Plusieurs dessinateurs se partagent le crayon, et parfois, ça se voit trop, ça nuit un peu à l'équilibre. Les engins sont bien dessinés, c'est flagrant. Pas moyen de confondre le modèle XYZ avec le ZYX ;) Les gags se laissent lire, certains étant très bons, mais d'autres étant nuls, on ne peut pas être toujours au top. Comme beaucoup d'albums dans le même cas, ne pas tout lire d'un seul coup, mais à petites doses. On sent que les auteurs sont de la partie (moto), mais ils n'étalent pas leur science, ça reste parfaitement lisible pour le néophyte qui n'y connait pas grand-chose. En clair, ça reste tout public. Néanmoins, certaines demoiselles (une en particulier) ne sont pas à mettre sous le nez des trop jeunes enfants. Les "éveillés" diront que c'est outrageusement sexiste et dégradant et qu'il faut impérativement bruler certaines planches (et même peut-être les auteurs) :) Moi, je dis que c'est à lire, sachant que cette série est au dessus de la mêlée. Je songe à certaines autres séries dont on se demande si l'éditeur n'est pas hélas affublé de la même infirmité que Gilbert Montagné ou Andrea Bocelli.
Studio Danse
Studio Danse est une série de gags humoristiques en une page de qualité relativement bonne mais sans être non plus transcendante. Au début on pourrait s'attendre à une série de BD classique à la Bamboo sur un métier ou une passion qu'on croirait avoir été piochée au hasard par les scénaristes qui auraient dû ensuite se dépatouiller avec le peu d'inspiration que le sujet leur fournissait, mais en fait non. Les gags sont simples, souvent assez convenus, mais quelques uns arrivent un peu à faire mouche (ou a en tout cas faire sourire). Et, surtout, ce qui me fait dire que cette série arrive au moins à tenir la moyenne, c'est qu'elle réussit ce qui est pour moi essentiel dans les séries de ce genre : arriver à nous rendre les personnages un minimum attachants et le sujet un tant soi peu intéressants. Sans les avoir adorées j'avoue avoir pris plaisir à lire les petites histoires de ces personnages. Julie, Luce et Alia sont notre trio principal ; elles ne se démarquent les unes des autres que par leurs relations familiales externes et quelques petits détails de ci de là, leurs vraies différences narratives ne tiennent en réalité qu'à leurs différences d'apparence. Autour d'elles gravitent plusieurs personnages récurrents : Capucine (la petite sœur de Julie), Bruno (le seul garçon du cours de danse), Carla (sorte de Veronica Di Angelo locale), Mme Anne (la professeure de danse), ... Bref, un roster classique pour ce genre de série. Les dessins, eux aussi, sont simples mais remplissent leur office. Vraiment, c'est ce que je retiens de ma lecture : ça ne casse pas trois pattes à un canard mais ça se laisse sincèrement lire sans déplaisir.
Riche, pourquoi pas toi ?
Un documentaire sur le monde des riches. Le résultat est pas mal même si je n'ai pas eu l'impression d'en avoir apprit plus durant ma lecture en dehors de quelques anecdotes. Il faut dire que c'est une synthèse facile à suivre pour monsieur et madame tout le monde servit par un dessin humoristique sympathique et un humour qui fonctionne parfois. J'aurais tout de même un album qui approfondit un peu plus certains éléments parce qu'au final cela donne un one-shot sympathique à lire, mais qui n'est pas marquant. De plus, je trouve que le questionnaire sur si on est bourgeois ou non pas marrant du tout et cela prends plusieurs pages qui aurait pu être consacré à quelque chose de plus pertinent.
Poison City
Pour le 10ème anniversaire des attentats de Charlie Hebdo, le rédacteur en chef du Monde, Michel Guerrin écrivait : « Les attentats à “Charlie Hebdo”, c’est aussi une censure radicale, aux conséquences lourdes pour la culture ». Dans cette œuvre de Tetsuya Tsutsui traitant du système de censure des mangas au Japon, point d'armes à feu pour faire taire les mangakas mais une commission d'experts chargée de désigner les "ouvrages nocifs" pour les jeunes générations sur la base de critères empiriques. Autant l'annoncer directement, la désignation d'un manga en tant qu'ouvrage nocif signe quasiment l'arrêt de mort de la série. Basée sur une histoire vraie qui est arrivée à l'auteur pour sa série Manhole déclarée nocive dans une région du Japon sans qui l'en soit averti, cet ouvrage très détaillé et documenté, s'est avéré particulièrement instructif pour moi, qui ne connaissait pas cette problématique et ce système de classification des mangas dans certaines parties du Japon ni l'histoire de la censure des comics aux Etats-Unis relancée en 1954 par Frederic Wertham. Pour expliquer sa mésaventure, l'auteur détaille le parcours d'un jeune mangaka, créateur d'une série horrifique "Dark Walker". Le lecteur suit ainsi le parcours du héros depuis la sélection de son œuvre par une maison d'édition jusqu'à sa déconvenue une fois la série ciblée par la commission de détection des ouvrages nocifs. Tetsuya Tsutsui en profite pour décrire la vie des mangakas et le long chemin semé d'embûches pour qu'une œuvre soit éditée puis obtienne la reconnaissance des lecteurs. Si le thème de la censure reste central tout au long des 2 tomes, comme certains avis précédents, j'ai toutefois eu l'impression que l'histoire commençait à ronronner et tournait un peu en rond à compter du second tome. Ainsi, j'ai été un peu frustré que l'auteur n'aille pas plus loin dans son plaidoyer pour la liberté d'expression et n'analyse pas davantage l'impact que pourrait avoir la violence présente dans certaines catégories de mangas sur les jeunes lecteurs. J'aurais aimé que l'auteur, au travers de cet ouvrage, amène le lecteur à réfléchir jusqu'où peut aller la liberté d'expression plutôt que simplement tenter de démontrer que les mangas, quand bien même ils traitent de sujets subversifs (inceste, cannibalisme, etc.), font partie d'une œuvre imaginée par un mangaka et ont par conséquent le droit d'être publiés en vertu de la liberté d'expression. La fin, que je ne divulguerai pas ici afin de laisser aux prochains lecteurs la surprise de la découvrir, est plutôt habile et relève un peu mon analyse du second tome, bien que le sort infligé à notre héros semble peu crédible à l'époque actuelle. Concernant le dessin, j'ai particulièrement apprécié le trait de Tetsuya, très fin et précis avec des ombrages faisant parfois oublier qu'on lit un manga en noir et blanc. Un petit bémol concernant certaines expressions de visage que je trouve exagérées (notamment les réactions de surprise) mais qui restent, il est vrai, cohérentes avec l'univers du manga. En résumé un manga au thème original et instructif mais qui ne me donnera pas forcément envie de m'y replonger. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6,5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10 NOTE GLOBALE : 13,5/20