Cela partait assez mal avec cette histoire de science-fiction au dessin peu joli. Couleurs informatiques qui piquent les yeux et personnages au physique stéréotypé, Danko, un des personnages principaux, a une tête d'américain façon Clark Kent. Reste le scénario qui au fil des pages tient malgré tout l'attention du lecteur. Il s'agit d'une rencontre au milieu de l'espace entre l'humanité et une civilisation extra-terrestre beaucoup plus évoluée technologiquement. De manière assez surprenante les Aliens (les Eo'tarx) ont une apparence presque humaine ce qui sera expliqué par la suite. Rapidement Danko et son homologue femelle de l'autre espèce vont se rapprocher et copuler en apesanteur. On découvre le passé de Danko et les souvenirs d'une ancienne relation qui a mal tourné avec une copine noire. Racismes anti latino et anti noir sont évoqués sans grande subtilité. Quelques effets graphiques pas mal quand on en vient aux explications de canaux quantiques et d'espace temps sans que cela tourne au charabia pseudo-scientifique. Une lecture passable, je ne recommande pas spécialement.
À table, bien sûr
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Cette histoire de 56 pages en couleurs est initialement parue en 1995, directement sous la forme d'un récit complet. Elle est écrite par Peter Milligan, dessinée et encrée par Dean Ormston, avec une mise en couleurs de Nathan Eyring. Elle faisait partie d'un trio d'histoires courtes réalisés cette année-là et écrites par Milligan, avec Faces dessinée par Duncan Fegredo, et Bizarre Boys, coécrite avec Grant Morrison, dessinée par Jamie Hewlett (mais jamais parue).
Dans la demeure familiale, à l'écart de la ville de Churchill dans l'état de New York, Cassy (pour Cassandra) Quill s'apprête à s'envoyer en l'air avec Duane, un beau jeune homme bien bâti. Ils ont l'assurance d'être tranquilles pour un petit moment, puisque madame & monsieur (Helen & Adam) Quill sont partis faire les courses, avec son jeune frère Adam, fan de boxe. Bien sûr, ils rentrent en avance, et sans rien à manger. Cassy et Duane doivent rapidement inventer un vague prétexte de révision des leçons d'espagnol pour ne pas perdre la face. Les parents ne sont pas dupes, mais ils se montrent étrangement accueillants, ce qui inquiète particulièrement Cassy. Elle prend sa mère à part pour lui indiquer qu'elle souhaite qu'il n'arrive rien à Duane. À peine a-t-elle le dos tourné que monsieur Quill emmène Duane voir une de ses inventions au sous-sol.
Le soir même, la famille Quill reçoit la visite de Marrion McCoy, un représentant vendeur de tarte aux pommes (apple pie) qui vient leur remettre le trophée de la meilleure famille, et le cadeau qui va avec, à savoir un superbe mobil home. Les Quill l'invite à rester manger. Le lendemain, Ham Blind vient s'enquérir de son partenaire Marrion McCoy qui ne lui a pas donné signe de vie. Après l'avoir rassuré et éconduit, la famille Quill décide de mettre à profit le mobil home, pour se rendre à San Diego, retrouver une vieille connaissance Shay Chesterton qui en est maintenant maire de la ville. Il apparaît rapidement que tous les membres de la famille Quill sont cannibales, avec un bel appétit, et un vrai talent de cuisinière pour madame.
Peter Milligan s'est fait connaitre aux États-Unis avec la série Shade the changing man, à commencer par The American Scream . C'est un auteur iconoclaste dont une partie des récits met en évidence un individu n'ayant aucune hésitation à aller fouailler les pires comportements humains. Il part donc d'un postulat tout naturel : des survivants d'une course en montgolfière ayant mal tourné ont été obligés de manger de la chair humaine pour survivre dans des montagnes inhospitalières (dans les Rocheuses) et ils y ont pris goût. Peter Milligan n'essaye pas de donner le change avec une philosophie new age, ou de rendre cette famille plausible. Le jeune frère n'a le droit qu'à quelques répliques, juste pour rappeler au lecteur qu'il est toujours là. Les copains successifs de Cassy (Duane, puis Jud) n'ont pas de personnalité à proprement parler. Les parents Quill ont un embryon d'histoire personnelle pour pouvoir justifier de leur goût pour la chair humaine, et de leur voyage vers San Diego. C'est encore Cassy qui montre le plus de caractère, exposant sans complexe qu'elle préfère ses copains bien bâtis, plutôt qu'intellos.
Ce voyage et ce récit sont donc l'occasion pour l'auteur d'aligner plusieurs séquences qui jouent sur l'humour macabre d'une famille de cannibales. L'objectif n'est pas de donner dans l'horreur graphique. Mis à part la dernière mise à mort, les autres ne sont pas montrées, et les plats sont gentiment provocateurs, avec un œil qui flotte dans un brouet. L'intérêt du récit ne réside donc pas dans le gore ou dans l'horreur visuelle. Dans un premier temps, le lecteur apprécie plutôt la culture de Peter Milligan qui évoque un individu peut-être en provenance de Lituanie, ou alors d'Herzégovine, des pays rarement évoqués dans les comics américains. Puis il liste quelques plats qui sortent de l'ordinaire du hamburger : la bouillabaisse, le bœuf Stroganoff, la terrine aux épices, l'huître de prairie surprise à la menthe (un peu louche ce dernier plat). S'il n'a pas forcément l'eau à la bouche (car ces plats sont tous cuisinés à partir d'ingrédients prélevés sur leur dernier visiteur), le lecteur constate que Peter Milligan écrit pour des adultes capables d'apprécier l'humour noir sans qu'il soit forcément graphique et en pleine face.
De fait, en plus de la farce macabre, Peter Milligan marie l'humour noir avec d'autres ingrédients. Ça commence avec le prix improbable remis à la famille Quill, par Marrion McCoy. Ce dernier leur explique qu'il travaille pour une société spécialisée dans l'Apple Pie, et qu'à force de travail et d'abnégation lui et son partenaire Ham Blind sont à deux doigts de devenir les meilleurs vendeurs d'apple pie de l'entreprise. La fierté qu'il met dans cet accomplissement professionnel en est comique. Un peu plus tard, Ham Blind explique qu'ils ont réussi à force d'entraînement, d'autodiscipline et de sacrifices. Cet accomplissement en devient pathétique dans sa dimension dérisoire, rappelant au lecteur qu'il ne fait pas mieux dans sa propre activité professionnelle, voire peut-être même moins bien. Cette déclaration est rendue encore plus difficile à soutenir par le fait qu'au cours du récit Hal Blind a fait preuve d'une étrange déviance le poussant à se baigner dans la sauce à la pomme des apple pies, dans une forme de fétichisme répugnant. Pire encore, au fur et à mesure qu'il prend conscience de ce qui est réellement arrivé à son collègue, il sent qu'il est sur un gros coup, et il saborde sa relation avec sa femme, imbu de l'importance que lui donne son enquête. Le lecteur ne peut que le trouver pathétique, avec une petite angoisse quant à sa propre échelle de valeur et la manière dont il la met en œuvre.
Milligan ne s'arrête pas en si bon chemin puisqu'il met également en scène un politicien bien hypocrite, plein de suffisance vis-à-vis de ses crétins d'administrés, avec un racisme bon teint totalement assumé. Le politicien véreux est un rôle assez classique, mais l'auteur aménage un autre arrêt sur la route de la famille Quill, avec une soupe populaire dans un quartier défavorisé, et un autre avec une prise d'otages dans une supérette. La pagination relativement faible ne lui permet pas de développer ces 2 situations pour filer la métaphore de la nourriture, mais elles relèvent de choix narratifs assez particuliers, avec une dimension sociale qui ne se limite pas à fournir un support pour la farce macabre. Il pousse le bouchon jusqu'à évoquer l'eucharistie, sous l'angle du cannibalisme, lorsque l'on considère ce rituel uniquement du point de vue des mots, une fois enlevé la dimension spirituelle et religieuse.
Dean Ormston est un dessinateur qui a régulièrement travaillé avec le scénariste Mike Carey, par exemple sur la série Lucifer. Il réalise des dessins avec un bon niveau descriptif. Par exemple dans la cuisine des Quill, le lecteur peut apercevoir la carrelage en damier, les chaises, le réfrigérateur, les meubles de rangement, et les étagères chargées de pots et de conserve, tout ça en 1 seule case. Un peu plus loin, il laisse son regard errer sur la table mise sur laquelle se trouvent 14 plats différents dessinés avec assez de précision pour que le lecteur puisse reconnaître des côtes et des doigts, mais sans que cela ne verse dans le gore photographique. Les lieux sont tous distincts, qu'il s'agisse des rues d'une métropole, de la chambre d'hôtel pas très propre d'Hal Blind, de la supérette, ou du bâtiment monumental correspondant à l'hôtel de ville de San Diego.
Dean Ormston utilise un trait un peu rugueux pour le détourage des formes. Cela donne une apparence plus spontanée aux personnages, sans être lisse pour autant. Il découpe ses planches sur la base d'une moyenne de 6 cases par page, ce qui donne une densité narrative substantielle. Il ne recherche pas l'exactitude photographique, se limitant parfois à l'impression donnée, en particulier pour les taches de sauce à la pomme sur le corps nu et flasque d'Hal Blind. Cette approche graphique plonge le lecteur dans un monde consistant et détaillé, présentant également une légère touche d'ironie du fait d'image parfois un peu trop sages par rapport à la nature de la séquence, ou jouant sur les conventions graphiques du genre, en reprenant une image devenu un cliché visuel, mais marquée de ces traits de contours qui disent que cette réalité n'est ni pimpante, ni lisse.
Au vu du titre, le lecteur peut s'attendre à une histoire dans un registre horrifique, avec des pratiques immondes, et des séquences gore. Il n'en est rien : la famille Quill est bien une famille de cannibales, mais ses membres ne mangent pas les humains à même l'os. Ils savourent une cuisine de type européenne, sans faire souffrir leur victime. Du coup, il découvre un récit à l'humour noir pince-sans-rire, avec des dessins en phase. Milligan & Ormston titillent la condition humaine, appuyant là où ça fait mal, mais avec le sourire.
Ça n’est pas l’album le plus connu – ni le plus courant – de Margerin, mais les amateurs de l’auteur y retrouveront ses thématiques habituelles, et sa vision d’une France « populaire ».
L’ensemble est inégal, et globalement je suis moins enthousiaste que mes prédécesseurs. Mais il y a suffisamment de pages sympas pour que la lecture se soit révélée agréable. L’humour est gentil le plus souvent, on sent que Margerin ne cherche pas à donner dans le féroce pour dresser le portrait de ses contemporains (à l’inverse de Rabaté parfois).
Mais parfois quelques pointes de trashouille émergent (Vuillemin n’aurait pas renié l’histoire « Dr Kosmof médecin de l’espace » à la chute poilante).
Reprise en douceur dans le monde de la BD où je n'ai pu avaler un seul tome en l'espace d'1 an (Outch ! Sacrilège !) ; je choppe donc les 2 ouvrages qui composent cette saga à l'univers steampunk... et comment dire...
Si les planches aux coloris sombres nous plongent aisément dans cet univers méca complotiste avec des dessins parfois à couper le souffle (machines impressionnantes et visages tuméfiés), l'histoire parait par moment confuse, des dialogues brouillons bourrés de faute d'orthographe et de rédaction. BD initialement éditée dans une autre langue que le français ? Possible... mais cette rédaction hasardeuse avec des textes bancals nous empêche de basculer complètement dans l'univers fascinant des scénaristes. C'est dommage, comme la sensation d'une œuvre inachevée publiée dans la précipitation.
C'est avec cette BD que je me suis dit qu'il y a un vrai air de ressemblance entre les traits de Victor Pinel et celui de Aimée de Jongh. En tout cas, elle rentre en lien avec les nombreuses BD que j'ai vues récemment sur le troisième âge et leur condition.
L'histoire tourne autour d'un Ehpad avec la venue d'une nouvelle de 80 ans qui a dû quitter sa maison pour aller vivre désormais avec tous les autres vieux. C'est une BD mélancolique sur la fin de vie. On sent que la BD se veut pas trop sombre, mais elle reste sur une note amère au global. La fin de vie, ces EHPAD que certains assimilent à des contraintes seulement, la solitude qu'on comble difficilement, l'éloignement d'un monde qui se désintéresse de ces vieux... C'est assez triste mais sans doute réaliste de la façon dont on s'occupe de nos vieux.
Bien sur, la BD n'est pas une réflexion profonde sur les vieux où la fin de vie. Elle reste légère malgré son sujet sérieux, et je trouve que c'est un peu le hic. C'est "juste" une BD mignonne et sympathique. Il manquerait le fond plus concret, plus développé sur le sujet. En l'état c'est une histoire d'une femme âgée avec des bons moments. Personnellement je ne suis pas intéressé par une relecture, par manque de fond. Dommage, j'ai apprécié la lecture mais je ne la garderais sans doute pas en mémoire.
Même si ce n'est pas officiellement une série, cette histoire complète fait suite au diptyque Arsène Lupin contre Sherlock Holmes. A la fin de celui-ci, librement inspiré de l'oeuvre de Maurice Leblanc et empruntant à celle de Conan Doyle, le gentleman cambrioleur se voyait contraint de remplacer le célèbre détective de Baker Street suite à son suicide. Ce nouvel album se déroule quelques temps plus tard, alors qu'Arsène Lupin joue le rôle de Sherlock Holmes et qu'il reçoit la visite de l'ancien amour de celui-ci, Irène Adler, qui lui demande de partir avec elle à la recherche d'un trésor bien caché : la date de la fin du monde. Un ancien peintre qui aurait reçu cette information suite à une séance de voyance l'aurait en effet dissimulée dans un code secret au sein de ses tableaux et le Vatican fait tout pour mettre la main dessus.
Véritable chasse au trésor, cette histoire tient un peu de la Comtesse de Cagliostro mais s'éloigne des classiques de Maurice Leblanc. Hormis au tout début, on n'y verra quasiment jamais Arsène Lupin déguisé, et à part une brève infiltration, il ne jouera jamais non plus son rôle de cambrioleur. On l'y voit davantage comme un enquêteur et décrypteur d'énigmes. La découverte et la résolution de celles-ci ont un côté artificiel, téléphoné. On imagine en effet mal le fameux peintre mettre en place un circuit aussi compliqué pour cacher une date et supposer que quelqu'un aurait le même cheminement de pensée biscornu que lui. Par exemple, qui irait trouver le mot Sion d'abord et ensuite aller dans cette Sion là plutôt que la ville Suisse plus connue ? Sans parler de la coïncidence d'y avoir la résidence de la fille de Lupin juste à côté... De même, le personnage d'Irène Adler est transformé en une sorte de Catwoman repentie qui se dévoue tout à coup entièrement à la religion créant un personnage nouveau certes intéressant mais peu crédible.
Si l'intrigue est dense, elle pêche également en terme de rythme. Certaines scènes sont abruptes et certains passages clés sont même carrément éludés (comme le moment de la découverte du trésor). Le lecteur a parfois l'impression d'assister à une histoire trop vite racontée aux personnages distants, en se demandant si ce qu'il se déroule est bien vrai ou si cela fait partie des machinations d'un Lupin qui manque de finesse.
Quant au dessin, il est de bonne facture : les personnages sont un peu basiques mais j'aime beaucoup certains décors.
En définitive, il y a un côté un peu forcé dans cette aventure mélangeant trop librement les univers d'Arsène Lupin et de Sherlock Holmes pour les transformer en une chasse au trésor façon Da Vinci Code. C'est divertissant mais on a du mal à y croire et à s'attacher.
La biographie de Raoul Villain, l'homme qui tua Jean Jaurès en 1914.
Les auteurs insistent sur l'aspect lunaire et ultra catholique du personnage. Cette folie, il la répercute dans leur narration, en particulier leur longue introduction narrée par un ange qui débite des envolées lyriques pas toujours très compréhensibles. On découvre ainsi un enfant puis un homme décalé, ne trouvant jamais sa place dans le monde, persuadé d'être le défenseur élu de la foi chrétienne, de la tradition, des arts et de la patrie française mais en réalité minable dans tout ce qu'il entreprend.
La BD permet de découvrir le parcours de cet homme peu attachant, dont on ne peut que regretter qu'il ait eu un tel impact sur l'histoire de France par son acte déboussolé envers Jean Jaurès. On découvre aussi son procès après la première guerre mondiale et son verdict aberrant mais sans qu'aucune explication n'y soit donné, puisque a priori personne n'en a réellement même de nos jours hormis peut-être un nationalisme aveugle.
La biographie d'un con, racontée de manière relativement originale mais malgré tout pas très passionnante.
Une série jeunesse par Lewis Trondheim.
Le scénario est simple et efficace: un orc débarque dans une école et curieusement seulement l'héroïne s'aperçoit que ce n'est pas normal. Le premier tome raconte comment l'orc découvre notre monde et le deuxième se passe en partie dans le monde d'origine de l'orc ce qui permet de renouveler les situations.
Trondheim raconte son histoire en format gag en une page et parfois la chute fonctionne et d'autres fois non. Comme le public ciblé est la jeunesse, l'humour est plus tout public que dans d'autres séries de Trondheim et fait surtout sourire un lecteur adulte. On retrouve l'imagination débordante de l'auteur et il y a des surprises dans le scénario. La fin du tome 2 se termine avec une révélation qui semble expliquer pourquoi Aurore était la seule qui remarque que l'orc est un un orc et cela me donne envie de lire la suite
C’est le genre d’album que je ne relirai jamais mais ma lecture fut tout de même bien honnête.
On va dire que si j’ai aimé en découvrir plus sur cette célèbre joueuse, sa vie ne m’a pas non plus subjugué.
Ça reste un bel hommage, bien réalisé et d’une belle fluidité mais c’est juste un peu mou à suivre. En fait, c’est pas des plus passionnants et je suis surtout un peu sur la réserve niveau révolution des codes, je m’attendais à plus marquant ou atypique (et je n’arrive pas à déterminer si c’est simplement les faits ou la manière de les amener).
Heureusement la partie graphique est très agréable et homogène, ça m’a amusé d’ailleurs de voir que c’est un Anglais qui adapte la vie de notre frenchie. Après un album sur Einstein, l’auteur a l’air de se spécialiser dans les biographies.
L’objet est soigné, comme d’hab de la part d’Ankama, préface, petit dossier final … d’ailleurs petite surprise je n’attendais pas l’éditeur sur ce sujet.
Au final, pas vraiment désagréable mais pas bien marquant. Un peu dans le même style, j’ai préféré nettement Joe la Pirate.
Cette série a été abandonnée après deux tomes alors qu'elle présentait plusieurs qualités. Toutefois je ne serais pas aussi louangeur que l'avis précédent après ma lecture de ces deux tomes. Au niveau qualité, la plus évidente est le graphisme très soigné de jean marc Stalner.
L'auteur travaille sur plusieurs ambiances (urbain, campagne, intérieurs bourgeois ou bureaux) avec la même maîtrise de ces intérieurs ou extérieurs. Comme les personnages dans un mode réaliste sont expressifs et très détaillés cela procure une narration visuelle de très bonne qualité. Ensuite les scénaristes ont soigné leurs dialogues ainsi que la recherche psychologique des personnages en prenant le temps de bien les installer.
Malheureusement le scénario est bien trop complexe à mes yeux. Buendia et Fraioli partent sur un scénario à trois enquêtes où le juge est impliquée sans que l'on sache vraiment pourquoi sauf à l'enquête principale. On se retrouve avec une enquête londonienne type ruban moucheté avec un inspecteur Lestrade au commande, une histoire de type loup-garou dans la campagne et un suicide/meurtre dans la bourgeoisie/noblesse de Villefranche sur Saône en 1876. C'est cette dernière enquête qui sera le plus développée avec parfois des sauts à Londres sans vraiment savoir pourquoi. J'aurais aimé que l'imbrication des trois histoires où le passé du juge joue un rôle soit bien plus mis en valeur. A la fin du tome 2 on a pas beaucoup de clés sur les deux premières enquêtes ce qui rend la narration peu fluide et parfois la compréhension difficile.
Dommage pour ces maladresses car il y avait du talent.
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Cela partait assez mal avec cette histoire de science-fiction au dessin peu joli. Couleurs informatiques qui piquent les yeux et personnages au physique stéréotypé, Danko, un des personnages principaux, a une tête d'américain façon Clark Kent. Reste le scénario qui au fil des pages tient malgré tout l'attention du lecteur. Il s'agit d'une rencontre au milieu de l'espace entre l'humanité et une civilisation extra-terrestre beaucoup plus évoluée technologiquement. De manière assez surprenante les Aliens (les Eo'tarx) ont une apparence presque humaine ce qui sera expliqué par la suite. Rapidement Danko et son homologue femelle de l'autre espèce vont se rapprocher et copuler en apesanteur. On découvre le passé de Danko et les souvenirs d'une ancienne relation qui a mal tourné avec une copine noire. Racismes anti latino et anti noir sont évoqués sans grande subtilité. Quelques effets graphiques pas mal quand on en vient aux explications de canaux quantiques et d'espace temps sans que cela tourne au charabia pseudo-scientifique. Une lecture passable, je ne recommande pas spécialement.
Les Cannibales
À table, bien sûr - Cette histoire de 56 pages en couleurs est initialement parue en 1995, directement sous la forme d'un récit complet. Elle est écrite par Peter Milligan, dessinée et encrée par Dean Ormston, avec une mise en couleurs de Nathan Eyring. Elle faisait partie d'un trio d'histoires courtes réalisés cette année-là et écrites par Milligan, avec Faces dessinée par Duncan Fegredo, et Bizarre Boys, coécrite avec Grant Morrison, dessinée par Jamie Hewlett (mais jamais parue). Dans la demeure familiale, à l'écart de la ville de Churchill dans l'état de New York, Cassy (pour Cassandra) Quill s'apprête à s'envoyer en l'air avec Duane, un beau jeune homme bien bâti. Ils ont l'assurance d'être tranquilles pour un petit moment, puisque madame & monsieur (Helen & Adam) Quill sont partis faire les courses, avec son jeune frère Adam, fan de boxe. Bien sûr, ils rentrent en avance, et sans rien à manger. Cassy et Duane doivent rapidement inventer un vague prétexte de révision des leçons d'espagnol pour ne pas perdre la face. Les parents ne sont pas dupes, mais ils se montrent étrangement accueillants, ce qui inquiète particulièrement Cassy. Elle prend sa mère à part pour lui indiquer qu'elle souhaite qu'il n'arrive rien à Duane. À peine a-t-elle le dos tourné que monsieur Quill emmène Duane voir une de ses inventions au sous-sol. Le soir même, la famille Quill reçoit la visite de Marrion McCoy, un représentant vendeur de tarte aux pommes (apple pie) qui vient leur remettre le trophée de la meilleure famille, et le cadeau qui va avec, à savoir un superbe mobil home. Les Quill l'invite à rester manger. Le lendemain, Ham Blind vient s'enquérir de son partenaire Marrion McCoy qui ne lui a pas donné signe de vie. Après l'avoir rassuré et éconduit, la famille Quill décide de mettre à profit le mobil home, pour se rendre à San Diego, retrouver une vieille connaissance Shay Chesterton qui en est maintenant maire de la ville. Il apparaît rapidement que tous les membres de la famille Quill sont cannibales, avec un bel appétit, et un vrai talent de cuisinière pour madame. Peter Milligan s'est fait connaitre aux États-Unis avec la série Shade the changing man, à commencer par The American Scream . C'est un auteur iconoclaste dont une partie des récits met en évidence un individu n'ayant aucune hésitation à aller fouailler les pires comportements humains. Il part donc d'un postulat tout naturel : des survivants d'une course en montgolfière ayant mal tourné ont été obligés de manger de la chair humaine pour survivre dans des montagnes inhospitalières (dans les Rocheuses) et ils y ont pris goût. Peter Milligan n'essaye pas de donner le change avec une philosophie new age, ou de rendre cette famille plausible. Le jeune frère n'a le droit qu'à quelques répliques, juste pour rappeler au lecteur qu'il est toujours là. Les copains successifs de Cassy (Duane, puis Jud) n'ont pas de personnalité à proprement parler. Les parents Quill ont un embryon d'histoire personnelle pour pouvoir justifier de leur goût pour la chair humaine, et de leur voyage vers San Diego. C'est encore Cassy qui montre le plus de caractère, exposant sans complexe qu'elle préfère ses copains bien bâtis, plutôt qu'intellos. Ce voyage et ce récit sont donc l'occasion pour l'auteur d'aligner plusieurs séquences qui jouent sur l'humour macabre d'une famille de cannibales. L'objectif n'est pas de donner dans l'horreur graphique. Mis à part la dernière mise à mort, les autres ne sont pas montrées, et les plats sont gentiment provocateurs, avec un œil qui flotte dans un brouet. L'intérêt du récit ne réside donc pas dans le gore ou dans l'horreur visuelle. Dans un premier temps, le lecteur apprécie plutôt la culture de Peter Milligan qui évoque un individu peut-être en provenance de Lituanie, ou alors d'Herzégovine, des pays rarement évoqués dans les comics américains. Puis il liste quelques plats qui sortent de l'ordinaire du hamburger : la bouillabaisse, le bœuf Stroganoff, la terrine aux épices, l'huître de prairie surprise à la menthe (un peu louche ce dernier plat). S'il n'a pas forcément l'eau à la bouche (car ces plats sont tous cuisinés à partir d'ingrédients prélevés sur leur dernier visiteur), le lecteur constate que Peter Milligan écrit pour des adultes capables d'apprécier l'humour noir sans qu'il soit forcément graphique et en pleine face. De fait, en plus de la farce macabre, Peter Milligan marie l'humour noir avec d'autres ingrédients. Ça commence avec le prix improbable remis à la famille Quill, par Marrion McCoy. Ce dernier leur explique qu'il travaille pour une société spécialisée dans l'Apple Pie, et qu'à force de travail et d'abnégation lui et son partenaire Ham Blind sont à deux doigts de devenir les meilleurs vendeurs d'apple pie de l'entreprise. La fierté qu'il met dans cet accomplissement professionnel en est comique. Un peu plus tard, Ham Blind explique qu'ils ont réussi à force d'entraînement, d'autodiscipline et de sacrifices. Cet accomplissement en devient pathétique dans sa dimension dérisoire, rappelant au lecteur qu'il ne fait pas mieux dans sa propre activité professionnelle, voire peut-être même moins bien. Cette déclaration est rendue encore plus difficile à soutenir par le fait qu'au cours du récit Hal Blind a fait preuve d'une étrange déviance le poussant à se baigner dans la sauce à la pomme des apple pies, dans une forme de fétichisme répugnant. Pire encore, au fur et à mesure qu'il prend conscience de ce qui est réellement arrivé à son collègue, il sent qu'il est sur un gros coup, et il saborde sa relation avec sa femme, imbu de l'importance que lui donne son enquête. Le lecteur ne peut que le trouver pathétique, avec une petite angoisse quant à sa propre échelle de valeur et la manière dont il la met en œuvre. Milligan ne s'arrête pas en si bon chemin puisqu'il met également en scène un politicien bien hypocrite, plein de suffisance vis-à-vis de ses crétins d'administrés, avec un racisme bon teint totalement assumé. Le politicien véreux est un rôle assez classique, mais l'auteur aménage un autre arrêt sur la route de la famille Quill, avec une soupe populaire dans un quartier défavorisé, et un autre avec une prise d'otages dans une supérette. La pagination relativement faible ne lui permet pas de développer ces 2 situations pour filer la métaphore de la nourriture, mais elles relèvent de choix narratifs assez particuliers, avec une dimension sociale qui ne se limite pas à fournir un support pour la farce macabre. Il pousse le bouchon jusqu'à évoquer l'eucharistie, sous l'angle du cannibalisme, lorsque l'on considère ce rituel uniquement du point de vue des mots, une fois enlevé la dimension spirituelle et religieuse. Dean Ormston est un dessinateur qui a régulièrement travaillé avec le scénariste Mike Carey, par exemple sur la série Lucifer. Il réalise des dessins avec un bon niveau descriptif. Par exemple dans la cuisine des Quill, le lecteur peut apercevoir la carrelage en damier, les chaises, le réfrigérateur, les meubles de rangement, et les étagères chargées de pots et de conserve, tout ça en 1 seule case. Un peu plus loin, il laisse son regard errer sur la table mise sur laquelle se trouvent 14 plats différents dessinés avec assez de précision pour que le lecteur puisse reconnaître des côtes et des doigts, mais sans que cela ne verse dans le gore photographique. Les lieux sont tous distincts, qu'il s'agisse des rues d'une métropole, de la chambre d'hôtel pas très propre d'Hal Blind, de la supérette, ou du bâtiment monumental correspondant à l'hôtel de ville de San Diego. Dean Ormston utilise un trait un peu rugueux pour le détourage des formes. Cela donne une apparence plus spontanée aux personnages, sans être lisse pour autant. Il découpe ses planches sur la base d'une moyenne de 6 cases par page, ce qui donne une densité narrative substantielle. Il ne recherche pas l'exactitude photographique, se limitant parfois à l'impression donnée, en particulier pour les taches de sauce à la pomme sur le corps nu et flasque d'Hal Blind. Cette approche graphique plonge le lecteur dans un monde consistant et détaillé, présentant également une légère touche d'ironie du fait d'image parfois un peu trop sages par rapport à la nature de la séquence, ou jouant sur les conventions graphiques du genre, en reprenant une image devenu un cliché visuel, mais marquée de ces traits de contours qui disent que cette réalité n'est ni pimpante, ni lisse. Au vu du titre, le lecteur peut s'attendre à une histoire dans un registre horrifique, avec des pratiques immondes, et des séquences gore. Il n'en est rien : la famille Quill est bien une famille de cannibales, mais ses membres ne mangent pas les humains à même l'os. Ils savourent une cuisine de type européenne, sans faire souffrir leur victime. Du coup, il découvre un récit à l'humour noir pince-sans-rire, avec des dessins en phase. Milligan & Ormston titillent la condition humaine, appuyant là où ça fait mal, mais avec le sourire.
Y'a plus de jeunesse
Ça n’est pas l’album le plus connu – ni le plus courant – de Margerin, mais les amateurs de l’auteur y retrouveront ses thématiques habituelles, et sa vision d’une France « populaire ». L’ensemble est inégal, et globalement je suis moins enthousiaste que mes prédécesseurs. Mais il y a suffisamment de pages sympas pour que la lecture se soit révélée agréable. L’humour est gentil le plus souvent, on sent que Margerin ne cherche pas à donner dans le féroce pour dresser le portrait de ses contemporains (à l’inverse de Rabaté parfois). Mais parfois quelques pointes de trashouille émergent (Vuillemin n’aurait pas renié l’histoire « Dr Kosmof médecin de l’espace » à la chute poilante).
Clockwerx
Reprise en douceur dans le monde de la BD où je n'ai pu avaler un seul tome en l'espace d'1 an (Outch ! Sacrilège !) ; je choppe donc les 2 ouvrages qui composent cette saga à l'univers steampunk... et comment dire... Si les planches aux coloris sombres nous plongent aisément dans cet univers méca complotiste avec des dessins parfois à couper le souffle (machines impressionnantes et visages tuméfiés), l'histoire parait par moment confuse, des dialogues brouillons bourrés de faute d'orthographe et de rédaction. BD initialement éditée dans une autre langue que le français ? Possible... mais cette rédaction hasardeuse avec des textes bancals nous empêche de basculer complètement dans l'univers fascinant des scénaristes. C'est dommage, comme la sensation d'une œuvre inachevée publiée dans la précipitation.
Le Plongeon
C'est avec cette BD que je me suis dit qu'il y a un vrai air de ressemblance entre les traits de Victor Pinel et celui de Aimée de Jongh. En tout cas, elle rentre en lien avec les nombreuses BD que j'ai vues récemment sur le troisième âge et leur condition. L'histoire tourne autour d'un Ehpad avec la venue d'une nouvelle de 80 ans qui a dû quitter sa maison pour aller vivre désormais avec tous les autres vieux. C'est une BD mélancolique sur la fin de vie. On sent que la BD se veut pas trop sombre, mais elle reste sur une note amère au global. La fin de vie, ces EHPAD que certains assimilent à des contraintes seulement, la solitude qu'on comble difficilement, l'éloignement d'un monde qui se désintéresse de ces vieux... C'est assez triste mais sans doute réaliste de la façon dont on s'occupe de nos vieux. Bien sur, la BD n'est pas une réflexion profonde sur les vieux où la fin de vie. Elle reste légère malgré son sujet sérieux, et je trouve que c'est un peu le hic. C'est "juste" une BD mignonne et sympathique. Il manquerait le fond plus concret, plus développé sur le sujet. En l'état c'est une histoire d'une femme âgée avec des bons moments. Personnellement je ne suis pas intéressé par une relecture, par manque de fond. Dommage, j'ai apprécié la lecture mais je ne la garderais sans doute pas en mémoire.
Arsène Lupin et le dernier secret de Nostradamus
Même si ce n'est pas officiellement une série, cette histoire complète fait suite au diptyque Arsène Lupin contre Sherlock Holmes. A la fin de celui-ci, librement inspiré de l'oeuvre de Maurice Leblanc et empruntant à celle de Conan Doyle, le gentleman cambrioleur se voyait contraint de remplacer le célèbre détective de Baker Street suite à son suicide. Ce nouvel album se déroule quelques temps plus tard, alors qu'Arsène Lupin joue le rôle de Sherlock Holmes et qu'il reçoit la visite de l'ancien amour de celui-ci, Irène Adler, qui lui demande de partir avec elle à la recherche d'un trésor bien caché : la date de la fin du monde. Un ancien peintre qui aurait reçu cette information suite à une séance de voyance l'aurait en effet dissimulée dans un code secret au sein de ses tableaux et le Vatican fait tout pour mettre la main dessus. Véritable chasse au trésor, cette histoire tient un peu de la Comtesse de Cagliostro mais s'éloigne des classiques de Maurice Leblanc. Hormis au tout début, on n'y verra quasiment jamais Arsène Lupin déguisé, et à part une brève infiltration, il ne jouera jamais non plus son rôle de cambrioleur. On l'y voit davantage comme un enquêteur et décrypteur d'énigmes. La découverte et la résolution de celles-ci ont un côté artificiel, téléphoné. On imagine en effet mal le fameux peintre mettre en place un circuit aussi compliqué pour cacher une date et supposer que quelqu'un aurait le même cheminement de pensée biscornu que lui. Par exemple, qui irait trouver le mot Sion d'abord et ensuite aller dans cette Sion là plutôt que la ville Suisse plus connue ? Sans parler de la coïncidence d'y avoir la résidence de la fille de Lupin juste à côté... De même, le personnage d'Irène Adler est transformé en une sorte de Catwoman repentie qui se dévoue tout à coup entièrement à la religion créant un personnage nouveau certes intéressant mais peu crédible. Si l'intrigue est dense, elle pêche également en terme de rythme. Certaines scènes sont abruptes et certains passages clés sont même carrément éludés (comme le moment de la découverte du trésor). Le lecteur a parfois l'impression d'assister à une histoire trop vite racontée aux personnages distants, en se demandant si ce qu'il se déroule est bien vrai ou si cela fait partie des machinations d'un Lupin qui manque de finesse. Quant au dessin, il est de bonne facture : les personnages sont un peu basiques mais j'aime beaucoup certains décors. En définitive, il y a un côté un peu forcé dans cette aventure mélangeant trop librement les univers d'Arsène Lupin et de Sherlock Holmes pour les transformer en une chasse au trésor façon Da Vinci Code. C'est divertissant mais on a du mal à y croire et à s'attacher.
Villain, l'homme qui tua Jaurès
La biographie de Raoul Villain, l'homme qui tua Jean Jaurès en 1914. Les auteurs insistent sur l'aspect lunaire et ultra catholique du personnage. Cette folie, il la répercute dans leur narration, en particulier leur longue introduction narrée par un ange qui débite des envolées lyriques pas toujours très compréhensibles. On découvre ainsi un enfant puis un homme décalé, ne trouvant jamais sa place dans le monde, persuadé d'être le défenseur élu de la foi chrétienne, de la tradition, des arts et de la patrie française mais en réalité minable dans tout ce qu'il entreprend. La BD permet de découvrir le parcours de cet homme peu attachant, dont on ne peut que regretter qu'il ait eu un tel impact sur l'histoire de France par son acte déboussolé envers Jean Jaurès. On découvre aussi son procès après la première guerre mondiale et son verdict aberrant mais sans qu'aucune explication n'y soit donné, puisque a priori personne n'en a réellement même de nos jours hormis peut-être un nationalisme aveugle. La biographie d'un con, racontée de manière relativement originale mais malgré tout pas très passionnante.
Aurore et l'Orc
Une série jeunesse par Lewis Trondheim. Le scénario est simple et efficace: un orc débarque dans une école et curieusement seulement l'héroïne s'aperçoit que ce n'est pas normal. Le premier tome raconte comment l'orc découvre notre monde et le deuxième se passe en partie dans le monde d'origine de l'orc ce qui permet de renouveler les situations. Trondheim raconte son histoire en format gag en une page et parfois la chute fonctionne et d'autres fois non. Comme le public ciblé est la jeunesse, l'humour est plus tout public que dans d'autres séries de Trondheim et fait surtout sourire un lecteur adulte. On retrouve l'imagination débordante de l'auteur et il y a des surprises dans le scénario. La fin du tome 2 se termine avec une révélation qui semble expliquer pourquoi Aurore était la seule qui remarque que l'orc est un un orc et cela me donne envie de lire la suite
Suzanne
C’est le genre d’album que je ne relirai jamais mais ma lecture fut tout de même bien honnête. On va dire que si j’ai aimé en découvrir plus sur cette célèbre joueuse, sa vie ne m’a pas non plus subjugué. Ça reste un bel hommage, bien réalisé et d’une belle fluidité mais c’est juste un peu mou à suivre. En fait, c’est pas des plus passionnants et je suis surtout un peu sur la réserve niveau révolution des codes, je m’attendais à plus marquant ou atypique (et je n’arrive pas à déterminer si c’est simplement les faits ou la manière de les amener). Heureusement la partie graphique est très agréable et homogène, ça m’a amusé d’ailleurs de voir que c’est un Anglais qui adapte la vie de notre frenchie. Après un album sur Einstein, l’auteur a l’air de se spécialiser dans les biographies. L’objet est soigné, comme d’hab de la part d’Ankama, préface, petit dossier final … d’ailleurs petite surprise je n’attendais pas l’éditeur sur ce sujet. Au final, pas vraiment désagréable mais pas bien marquant. Un peu dans le même style, j’ai préféré nettement Joe la Pirate.
Le Juge sans Terre
Cette série a été abandonnée après deux tomes alors qu'elle présentait plusieurs qualités. Toutefois je ne serais pas aussi louangeur que l'avis précédent après ma lecture de ces deux tomes. Au niveau qualité, la plus évidente est le graphisme très soigné de jean marc Stalner. L'auteur travaille sur plusieurs ambiances (urbain, campagne, intérieurs bourgeois ou bureaux) avec la même maîtrise de ces intérieurs ou extérieurs. Comme les personnages dans un mode réaliste sont expressifs et très détaillés cela procure une narration visuelle de très bonne qualité. Ensuite les scénaristes ont soigné leurs dialogues ainsi que la recherche psychologique des personnages en prenant le temps de bien les installer. Malheureusement le scénario est bien trop complexe à mes yeux. Buendia et Fraioli partent sur un scénario à trois enquêtes où le juge est impliquée sans que l'on sache vraiment pourquoi sauf à l'enquête principale. On se retrouve avec une enquête londonienne type ruban moucheté avec un inspecteur Lestrade au commande, une histoire de type loup-garou dans la campagne et un suicide/meurtre dans la bourgeoisie/noblesse de Villefranche sur Saône en 1876. C'est cette dernière enquête qui sera le plus développée avec parfois des sauts à Londres sans vraiment savoir pourquoi. J'aurais aimé que l'imbrication des trois histoires où le passé du juge joue un rôle soit bien plus mis en valeur. A la fin du tome 2 on a pas beaucoup de clés sur les deux premières enquêtes ce qui rend la narration peu fluide et parfois la compréhension difficile. Dommage pour ces maladresses car il y avait du talent.