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Couverture de la série Le Juge sans Terre
Le Juge sans Terre

Cette série a été abandonnée après deux tomes alors qu'elle présentait plusieurs qualités. Toutefois je ne serais pas aussi louangeur que l'avis précédent après ma lecture de ces deux tomes. Au niveau qualité, la plus évidente est le graphisme très soigné de jean marc Stalner. L'auteur travaille sur plusieurs ambiances (urbain, campagne, intérieurs bourgeois ou bureaux) avec la même maîtrise de ces intérieurs ou extérieurs. Comme les personnages dans un mode réaliste sont expressifs et très détaillés cela procure une narration visuelle de très bonne qualité. Ensuite les scénaristes ont soigné leurs dialogues ainsi que la recherche psychologique des personnages en prenant le temps de bien les installer. Malheureusement le scénario est bien trop complexe à mes yeux. Buendia et Fraioli partent sur un scénario à trois enquêtes où le juge est impliquée sans que l'on sache vraiment pourquoi sauf à l'enquête principale. On se retrouve avec une enquête londonienne type ruban moucheté avec un inspecteur Lestrade au commande, une histoire de type loup-garou dans la campagne et un suicide/meurtre dans la bourgeoisie/noblesse de Villefranche sur Saône en 1876. C'est cette dernière enquête qui sera le plus développée avec parfois des sauts à Londres sans vraiment savoir pourquoi. J'aurais aimé que l'imbrication des trois histoires où le passé du juge joue un rôle soit bien plus mis en valeur. A la fin du tome 2 on a pas beaucoup de clés sur les deux premières enquêtes ce qui rend la narration peu fluide et parfois la compréhension difficile. Dommage pour ces maladresses car il y avait du talent.

07/10/2024 (modifier)
Par Emka
Note: 3/5
Couverture de la série La Traque - L'Affaire de Ligonnès
La Traque - L'Affaire de Ligonnès

J'ai beau faire, je ne peux m'empêcher de m'intéresser à cette histoire. Le fait que j'habite à 300 m de leur maison n'y est pas pour rien je pense. Ce docu-BD propose une plongée bien renseignée dans cette affaire non résolue, qui oscille entre faits bruts et zones d’ombre. Ce qui est intéressant ici, est que l'album ne se contente pas de relater les faits. Il les replace dans leur contexte, en intégrant les fausses pistes, les mystères qui entourent la cavale de Ligonnès, et les différents témoignages qui, au fil des ans, continuent de relancer l’enquête. Le récit parvient à maintenir une tension palpable, tout en restant fidèle aux événements réels, une alternance bien maîtrisée entre moments denses et passages plus explicatifs. Visuellement, le travail de Philippe Valette fonctionne bien en apportant forcément une dimension assez sombre à cette histoire. Le trait est à la fois simple et efficace. Les auteurs n’hésitent pas à explorer les aspects les plus complexes de l’affaire, en plongeant dans la psychologie de XDDL, son passé et les différentes hypothèses qui ont été formulées au fil des années. Une BD efficace, bien documentée, qui revisite avec sérieux et suspense une affaire qui continue de hanter les esprits, en tous cas dans mon quartier.

07/10/2024 (modifier)
Par Emka
Note: 3/5
Couverture de la série Les Mémoires du Dragon Dragon
Les Mémoires du Dragon Dragon

Une plongée dans une Révolution française complètement décalée, avec un antihéros à l’opposé des figures héroïques classiques. L’humour, omniprésent, repose sur des situations absurdes et des dialogues pleins de malice. Cela fonctionne bien dans l’ensemble, mais l’insistance sur la lubricité du personnage finit par devenir répétitive et un peu lourde. Pierre-Marie Dragon, lâche et obsédé, magouille plus qu’il ne se bat, ce qui le rend à la fois attachant et irritant. Le dessin vif et caricatural de Simon Spruyt apporte un dynamisme qui colle parfaitement à cette ambiance loufoque. L’absurde et le décalage entre la grandeur des événements historiques et la petitesse des personnages créent un contraste vraiment intéressant, notamment dans les scènes avec Danton ou les batailles rocambolesques. Ce qui fonctionne bien ici, c’est la capacité de l’album à jouer entre Histoire et comédie sans jamais se prendre trop au sérieux. La revisite irrévérencieuse de moments clés comme Valmy donne un vrai souffle à l'ensemble. Il reste à voir si la série saura éviter la redondance, notamment sur le ressort comique lié aux frasques sexuelles du dragon Dragon. Un bon moment de lecture, pour ceux qui aiment l’Histoire détournée avec humour, mais il faudra que la série évite de s’enliser dans les mêmes gags pour maintenir l’intérêt.

07/10/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 3/5
Couverture de la série Superman - Up in the Sky
Superman - Up in the Sky

Emblématique - Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre, qui ne nécessite pas de connaissance préalable de Superman ou de l'univers partagé DC. Il comprend les 16 épisodes initialement parus en 2018/2019 dans des magazines vendus dans les magasins Walmart, puis réédités en comics 1 à 6 en 2019/2020, écrits par Tom King, dessinés par Andy Kubert, encrés par Sandra Hope, et mis en couleurs par Brad Anderson, avec des couvertures de Kubert, au nombre de 19 rassemblées en fin de tome. À Metropolis, Superman est en train de régler son sort à un robot géant qui s'est attaqué à l'étage supérieur d'un gratte-ciel. Puis il rejoint Batman sur un autre gratte-ciel. Celui-ci lui parle de l'assassinat d'un couple, de leurs quatre enfants adoptifs, une qui est à l'hôpital et qui voudrait voir Superman pour lui parler de sa sœur qui a disparu. Superman va rendre visite à la fillette qui lui raconte à sa manière la disparition de sa sœur Alice, emmenée par quelqu'un là-haut dans le ciel. Le lendemain, Lois Lane et Clark Kent sont en réunion face à Perry White, l'éditeur en chef du Daily Planet. Kent essaye de suggérer qu'il pourrait couvrir la disparition d'Alice : il se fait rembarrer séance tenante. Plus tard il est en train de battre contre un tyrannosaure dans les rues de Metropolis, avec l'aide de Green Lantern (Hal Jordan). Il en profite pour lui demander s'il peut retrouver la trace de l'utilisation d'un rayon Zeta. Green Lantern répond que non, mais qu'il a demandé à tous les Lantern du corps d'être en alerte s'ils entendent parler de l'enlèvement d'Alice. Superman continue de se battre contre tous les criminels qui se manifestent cette semaine-là, tout en repensant à Alice, au fait qu'il était son héros préféré et qu'elle avait une figurine de lui, et qu'il ne peut pas quitter la Terre comme ça, juste pour sauver une enfant. Finalement, Clark Kent retourne à Smallville et en parle avec son père Jonathan. Ce dernier hésite entre deux possibilités : les Green Lanterns finiront bien par la retrouver, ou la pauvre Alice attendra son sauveur en pensant à Superman. Le lendemain, Batman prévient Superman que la petite fille à l'hôpital est décédée de ses blessures. Le soir, Superman en parle à Lois Lane, alors qu'ils sont assis sur la sphère du Daily Planet, la sculpture sur le toit des bureaux. Il finit par prendre la décision de se lancer à la recherche d'Alice pour la sauver. Le lendemain matin, il se tient dans un parc de Metropolis et il s'élance d'un bond vers le ciel. Sa première étape l'amène sur la planète Rann : il vient consulter l'ingénieur expert en rayon Zeta pour retrouver la trace du kidnappeur. L'ingénieur l'informe qu'ils ont mis un Computo 3 sur le traitement des données et que l'intelligence artificielle a fini par se suicider en cours de traitement, du fait de la trop grande masse d'informations. Superman n'hésite pas très longtemps. Il demande à être branché sur la base de données : il va en faire le traitement lui-même. Quelque temps auparavant, sur Terre, Logan Kinny, un jeune garçon, a mis son teeshirt de Superman, s'est attaché une cape autour du cou et s'est élancé dans le vide depuis le toit du pavillon de ses parents. Il est mort des suites de sa chute. Tom King a écrit la série Batman de 2016 à 2019, avec un rythme de parution bimensuel, soit 85 numéros et deux annuels. En 2018, Brian Michael Bendis commence à écrire les séries Superman et Action Comics pour l'éditeur DC Comics. En 2019, ils décident donc d'intervertir leur personnage pour chacun une histoire complète hors continuité, disponible dans les magasins Walmart. Tout comme Bendis, King en profite pour mettre en scène plusieurs éléments emblématiques du personnage dans leur récit. Au fil des chapitres, le lecteur peut apercevoir, souvent juste le temps d'une case ou d'un dessin en pleine page des personnages de la mythologie de Superman : Perry White, Atomic Skull, Metallo, Doomsday, Mongul, Toyman (Winslow Schott). S'il connaît un peu les principales histories du personnage, le lecteur relève aussi un passage à la Forteresse de Solitude, le fait qu'il bondisse par-dessus les immeubles d'un bond unique. Il sourit en voyant que le scénariste a réussi à insérer une course contre la montre, en faisant plusieurs fois le tour de la planète, pour déterminer qui est le plus rapide entre Flash et Superman. En outre, le match de boxe contre Mighto semble être comme un écho de celui de Superman contre Mohamed Ali (1942-2016) dans Superman vs. Muhammad Ali (1978) de Dennis O'Neil & Neal Adams. Au fil de ses pérégrinations, Superman croise le chemin d'autres superhéros comme Batman, Green Lantern, Flash. Le scénariste consacre un peu plus de temps à deux personnages en double L : Lois Lane, Lex Luthor. Il montre plusieurs aspects de la relation de couple entre Lois et Clark, à la fois comme un soutien et une écoute de Lois pour Clark, à la fois en tournant en dérision l'habitude de Lois de servir de demoiselle en détresse en tombant des fenêtres à des moments inopportuns, un clin d'œil au rôle dans lequel elle était cantonnée dans les années 1950. La relation avec Lex Luthor est forcément de nature antagoniste, l'existence même de Superman étant insupportable au magnat industriel. King ne renouvelle pas ces deux dynamiques, mais il sait les mettre en œuvre avec intelligence et émotion. Dans la mesure où il s'agit d'une histoire distribuée dans des points de vente inhabituels pour attirer le chaland, le scénariste prend bien soin d'imaginer des situations spectaculaires tout du long de son récit, et l'artiste s'en donne à cœur jour pour en mettre plein les yeux. Le lecteur prend donc grand plaisir à voir Superman donner la mesure de sa puissance dans de dessins en pleine page : en train de démanteler un robot en plein ciel, en train de soutenir à bout de bras une rame entière de métro alors que l'ouvrage d'art en poutrelles métalliques s'est effondré, en train de décocher un direct du droit contre Doomsday qui trébuche sous l'impact, étendu sur le sol au cours du match de boxe, ou assis dans une salle d'attente en amphithéâtre pour pouvoir passer un appel interstellaire, etc. Kubert n'y va pas avec le dos de la cuillère, représentant un Superman musculeux avec une sacrée carrure. Il insiste également sur les expressions de visage et sur les regards. Le lecteur se souviendra longtemps de celui de Lex Luthor assis sur le banc des accusés dans une salle d'audience. L'artiste donne son interprétation de plusieurs poses iconiques, que ce soit Clark Kent ouvrant en grand sa chemise révélant le blason du S en dessous, ou Superman et Flash courant côte à côte dans une épreuve autour du monde. Comme souvent dans les comics de superhéros, les dessins s'inscrivent dans un registre descriptif et réaliste. Le lecteur constate rapidement qu'Andy Kubert a dû disposer d'un temps raisonnable car il soigne la plupart de ses décors avec un bon niveau de détails : l'architecture des différents immeubles de Metropolis, le panneau d'affichage derrière le bureau de Perry White, la salle de rédaction du Daily Planet, les nombreuses races extraterrestres, les différents endroits de la planète par lesquels passent les deux coureurs, la salle d'audience, la flotte de robots humanoïdes. Sandra Hope effectue un travail très méticuleux, très respectueux des traits de Kubert, avec une grande précision dans le tracé. La mise en couleurs de Brad Anderson est riche et sophistiquée, sans écraser les traits de Kubert, tout en nourrissant chaque surface détourée avec des nuances rehaussant le relief, et des effets spéciaux lors de l'usage de superpouvoirs. Le lecteur se laisse donc emmener dans les aventures de Superman dans l'espace, grâce à une narration visuelle spectaculaires à souhait, bien calibrée, le dessinateur sachant très bien à quel moment il peut s'affranchir de représenter les arrière-plans. La dynamique du récit est simple : Superman quitte la Terre pour retrouver la petite Alice et la sauver. Pourtant le récit ne s'avère pas linéaire : les séquences ne se suivent pas avec Superman enchaînant une épreuve après l'autre. Le scénariste joue avec l'écoulement du temps, ce qui incite le lecteur à rester concentré pour comprendre la logique de certains enchaînements. À la fin du premier chapitre, Superman se trouve sur la planète Rann, et à la première page du chapitre 2 il est à nouveau sur Terre, sans que King n'explique s'il y est retourné suite à la localisation d'Alice pour dire au revoir (hypothèse la plus probable) ou s'il s'agit d'un souvenir datant de quelques jours (pas impossible non plus). Le même phénomène de rupture se produit entre le chapitre 5 et le chapitre 6 : d'une page à l'autre, Superman passe d'une salle d'attente sur une planète extraterrestre à un champ de bataille de la seconde guerre mondiale, sans aucune explication. Même hiatus entre le chapitre 6 et le 7. Le lecteur en vient même à se demander s'il ne s’agit pas de bouche-trou dans l'histoire, ce qui n'a aucun sens puisqu'il s'agit du même scénariste et du même dessinateur. Il lui faut à chaque fois prendre un peu de recul pour comprendre le lien logique. D'un autre côté, Tom King ne se contente pas d'enfiler des aventures spectaculaires, il met aussi Superman dans des dilemmes cornéliens. Doit-il quitter la Terre en abandonnant ses habitants et sa femme à toutes les menaces incessantes, juste pour sauver une petite fille qui croit en lui ? Peut-il se montrer à la hauteur de l'espoir qu'Alice entretient dans le fait qu'il la sauvera ? Doit-il vraiment refuser de capituler même quand il sait qu'il n'a aucune chance, que les probabilités sont contre lui ? Au fur et à mesure que Superman est confronté à ces évidences qui sont contre lui, son caractère se dessine plus précisément, montrant ce qui fait de lui un héros. Pour un récit servant à attirer de nouveaux lecteurs, ses caractéristiques sont un peu déconcertantes. D'un côté, Andy Kubert, Sandra Hope et Brad Anderson assurent le spectacle avec l'emphase attendue pour un récit de superhéros, avec des séquences conçues pour impressionner. De l'autre côté, Tom King fait preuve d'une ambition plus élevée en brossant le portrait psychologique d'un individu refusant de décevoir une fillette qui croit en lui, de revoir ses exigences à la baisse. Mais il a aussi choisi de privilégier les effets de surprise, aux dépends parfois de l'intelligibilité des transitions.

07/10/2024 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série La Fillette de l'enfer
La Fillette de l'enfer

Les éditions IMHO ont réédité tous leurs albums de Hino avec une même charte pour leur couverture, une image bien flippante en noir et blanc et le titre en rouge. Dans cet album, un couple a 2 filles jumelles, l'une est normale et l'autre est une espèce de créature répugnante au visage plus qu'ingrat que le père décide de balancer à la décharge municipale ni plus ni moins, et presque avec l'assentiment du médecin. La fillette survit miraculeusement en se nourrissant de tous les déchets qui passent à sa portée ou de petits animaux. Son odeur est infâme et repousse même les rats. Elle va finir par grandir et recroiser sa famille. Hino a un vrai talent pour représenter l'ignoble, les asticots grouillants de plaies suintantes. Un maître du genre.

06/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Helvetius
Helvetius

Cette série, prévue en trois tomes, s’inspire visiblement d’une pièce de théâtre, que le dramaturge adapte lui-même. Il a forcément dû densifier l’intrigue, et multiplier personnages et lieux de l’action par rapport à la pièce. Même si je pense que dès le deuxième tome tous les protagonistes vont être réunis. L’histoire se déroule au moment de la migration des Helvètes (peuple celte cherchant à traverser la Gaule vers l’Ouest pour se mettre à ‘abri des attaques des Germains), alors même que l’immense ambition de Jules César l’amène lui aussi en Gaule, cherchant une guerre qui lui permettrait de revenir auréolé de gloire à Rome. C’est un tome inaugural, qui plante le décor, présente personnages et peuples qui vont ensuite s’affronter. Il se laisse lire, mais il manque encore du souffle à cette aventure historique, qui va ensuite déboucher sur un bouleversement majeur pour la Gaule. Le dessin est lisible, mais je ne l’ai pas trouvé excellent. Et la colorisation tranchée manque cruellement de nuances. Je reste pour le moment sur ma faim. Ça se laisse lire, sans plus. A voir ce que la suite donnera. Note réelle 2,5/5.

06/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Etoiles de l'Histoire
Les Etoiles de l'Histoire

Des trois albums déjà parus dans cette série/collection, ce sont les deux premiers (sur Brigitte Bardot et sur Marilyn Monroe) que j’ai d’abord eu l’occasion de lire. C’est vraiment dommage, car celui qui m’intéressait le plus était plutôt celui consacré à Charlie Chaplin. La principale surprise vient du dessin de Christian Paty, qui use d’un trait semi caricatural, qui est plutôt agréable. Cela donne quelques touches d’humour et aère un récit que j’ai par ailleurs trouvé ampoulé à plusieurs reprises. En effet, Swyssen accentue trop certains passages, certaines allusions, au moment de la jeunesse de ces « stars », comme des clins d’œil à ce qu’elles seront plus tard. Comme si le futur prédéterminait systématiquement leur passé. Concernant l’opus consacré à Bardot, j’ai trouvé maladroit et lourdingue le fait que celle-ci, lorsqu’elle parle à ou de quelqu’un de connu (c’est-à-dire la quasi-totalité des personnages – et ils sont nombreux !) apparaissant auprès d’elle à partir du moment où elle met les pieds sur son premier plateau de cinéma, utilise nom et prénom. Cela facilite peut-être le travail de « reconnaissance » du lecteur, mais ça fait quand même artificiel. Si Bardot garde quelques fêlures, elle apparait surtout ici comme une grande frivole. Qu’elle couche avec tout le gratin people m’importe peu, mais elle n’est ici (sans doute dans la réalité aussi, tant Swyssen cherche à coller à celle-ci – et a dû donner des gages j’imagine pour obtenir la collaboration de BB) qu’inconséquence, vacuité. Sa filmographie me parait indigente (affaire de goût peut-être), et sa personnalité creuse. Ses multiples jérémiades contre les paparazzi sont justifiées en soi, mais elles perdent de leur pertinence quand on voit que c’est grâce à eux que cette « starlette » s’est fait connaitre, et a bâti sa popularité – ce qui lui a ensuite ouvert les portes de certains studios, et de certaines chambres. Quant à sa proximité avec certaines thèses nauséabondes du FN, la présentation « pudique » et franchement euphémique qui en est donnée ici me gêne. Bref, le personnage ne m’intéresse pas. J’aurais un peu plus – à peine en fait – d’intérêt pour Monroe, mais la présentation de son enfance, qui a été quand même bien plus dure que celle, prout prout et bourgeoise de BB relève quand même le plat, et éclaire bien la personnalité tourmentée de la future « star ». Le personnage est donc en soi plus profond et intéressant, et la lecture de cet album s’est révélée plus plaisante que celui de BB. Et finalement, j’ai pu mettre la main sur le Charlie Chaplin, de loin celui qui m’attirait le plus. Le dessinateur a changé (je préférais le trait de Paty à celui de Bazile, mais il est lisible). L’album est assez déséquilibré, consacrant presque la moitié à l’enfance et à la « formation », jusqu’au départ aux Etats-Unis. Mais ça n’est pas plus mal, puisque c’est la partie la moins connue de la vie de ce génie, et c’est aussi celle qui explique ses futures idées politiques, et son personnage emblématique de Charlot. La partie américaine est parfois expédiée, mais c’est moins grave. L’album reste intéressant en tout cas. Au final, 2/5 pour Bardot ; 2,5/5 pour Monroe, et 3,5/5 pour Chaplin. J’arrondis aux trois étoiles.

06/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Le Réveil du Tigre
Le Réveil du Tigre

Un western crépusculaire. Pour le genre, mais aussi pour Chen Long, qui règle ici ses comptes et « passe la main », en passant de vie à trépas. Le dessin de Taduc a gagné en maturité depuis Chinaman, et j’ai trouvé ici la colorisation meilleure. Le rendu est plutôt chouette, que ce soit pour les décors ou les personnages. L’intrigue de Le Tendre se laisse lire agréablement. Connaître Chinaman permet de mieux saisir certaines allusions et d’apprécier l’évolution de Chen Long, une vingtaine d’années après les événements de la série mère (ce qui a permis à Le Tendre de faire jouer un rôle clé à son fils). Mais l’album peut aussi se lire comme un one-shot (des flash-backs et quelques dialogues donnent suffisamment de clés de lecture. Même si ça hache parfois le récit, et si c’est un peu artificiel. Car il y a quelques longueurs dans ce récit, qui « réveille le tigre » pour son dernier combat. Dernier combat pour lequel Le Tendre use de facilités : comment Chen Long peut-il résister, se déplacer et se battre aussi longtemps avec une balle dans le ventre ? Il avait déjà été extrêmement efficace au milieu de l’album pour éliminer à lui tout seul une dizaine de truands (pas mal pour un type « rouillé », qui sort tout juste des vapeurs d’opium et n’a plus tiré ou combattu visiblement depuis pas mal de temps !). Bon, sinon, la personnalité « asiatique » du héros finissant mise à part, c’est un western très classique, à la trame linéaire : les amateurs du genre qui ne cherchent pas la surprise y trouveront leur compte, c’est du classique bien fait (malgré les quelques bémols pointés plus haut). Le Tendre bonifie un peu son récit par un scénario et des dialogues critiquant le racisme (anti Asiatiques ou anti Noirs) et le capitalisme rapace des exploitants de pétrole. Note réelle 3,5/5.

06/10/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 3/5
Couverture de la série La Revanche de Bane
La Revanche de Bane

Un peu vieillot, mais très cohérent, avec un univers solidement charpenté - Ce tome contient Vengeance of Bane (1993) et la minisérie en 4 épisodes Bane of the Demon (1998). La vengeance de Bane (Scénario de Chuck Dixon, dessins de Graham Nolan, encrage d'Eduardo Barreto) - En 1993, Bane casse la colonne vertébrale de Batman. Ces histoires ont été rééditées dans Knightfall et suivants (à l'occasion du film The Dark Knight rises). En parallèle paraît ce numéro spécial qui raconte l'enfance de Bane dans une prison, jusqu'à sa première rencontre avec Batman à Gotham. Minisérie Bane (scénario de Chuck Dixon, dessins de Graham Nolan, encrage de Tom Palmer) - Bane a surmonté sa dépendance à la drogue qui lui donnait une force surhumaine, appelée Venom. Il décide de partir à la recherche de l'identité de son père. Après un bref passage par la prison de Santa Prisca, la piste des indices le ballade de Rome à Singapour, en passant par Madrid, Sarajevo, Aden, Okhost, Lusaka et Kota Kinabalu (tout ça en 1 seule page). Enfin à Singapour, il met la main sur Jean-Paul Aumont qu'il se met à torturer pour extraire des informations. Au même moment Talia al Ghul investit l'immeuble avec des hommes de main de son père à la recherche d'un incunable dans la collection d'Aumont. Dans les années 1990, Dennis O'Neil est le responsable éditorial de groupe des séries affiliées au personnage de Batman. Non seulement il coordonne les séries entre elles, mais aussi il s'assure de la cohérence de l'univers partagé spécifique au personnage. Il conçoit également des superstructures narratives qui ont fait date dans l'histoire du personnage : Knightfall, Contagion (1996), Legacy (1996), Cataclysm (1998), No man's land (1999). C'est lui qui assure une vision à moyen terme des personnages les plus significatifs et les plus structurants. C'est en partie grâce à lui que ces récits résistent à l'épreuve du temps et restent lisibles. L'enfance de Bane se déroule dans une prison sur l'île fictive de Santa Prisca qui est apparu pour la première fois dans la série The Question, écrite par O'Neil. Bane s'injecte une drogue pour décupler ses forces, appelée Venom et créée par O'Neil dans une histoire de Batman (Venom). En replongeant dans ces histoires, ou en les découvrant, le lecteur évolue dans un monde fortement structuré, même si ces éléments ne constituent pas l'intérêt principal du récit. Quant au contenu proprement dit, Chuck Dixon privilégie toujours l'action et une histoire facile à suivre. L'enfance de Bane est dénuée de tout réalisme, toute vraisemblance et toute plausibilité. Mais au final, il se dégage un léger parfum de tragédie virile assez séduisant. Comme par hasard, pendant ses pires cauchemars, Bane s'imagine en proie à une horreur indicible qui a la forme d'une chauve-souris. Bane est doué d'une force de volonté hors du commun, titanesque à ce niveau là qui fait de lui un autodidacte exceptionnel. Comme par hasard, la prison où il est détenu dispose d'une bibliothèque recelant des ouvrages didactiques sur des langues étrangères parlées un millier d'individus. Dixon s'amuse aussi un peu en faisant de Bane, l'antithèse de Doc Savage. Comme lui il est autodidacte, comme lui il représente la perfection de la performance physique, comme lui il est entouré par une bande de cinq spécialistes. La minisérie qui suit reprend le même schéma : de l'action, des coïncidences impossibles (Bane et Talia au même moment et au même endroit). Bane est plus viril que jamais, et certainement plus noble puisqu'il est maintenant sevré. Chuck Dixon en fait le successeur de Batman auprès de Talia al Ghul, avec l'ombre paternelle très présente. Ce récit simple et rapide parfait l'intégration de Bane au sein de la mythologie de Batman. Le lecteur découvre petit à petit les deux ou trois ressorts psychologiques de Bane. Cette construction est rudimentaire, mais bien conçue et solide ; elle sera reprise en l'état par Gail Simone quand elle intègrera le personnage aux Secret Six. Comme Chuck Dixon, Graham Nolan a réalisé beaucoup d'épisodes de Batman à cette époque. Il a un style relativement réaliste qui semble un amalgame entre Jim Aparo et Joe Kubert. Le résultat se laisse lire sans avoir à se forcer. La densité narrative visuelle n'est pas très élevée. Il y a une moyenne de quatre cases par page. Les visages des personnages arborent des expressions très marquées, pour ne pas dire exagérées. Les décors sont présents assez régulièrement, plus que dans des planches de Jim Aparo par exemple. Le niveau de violence est assez élevé (comme en général dans les comics), mais sans être très graphique. Les illustrations sont à l'image du scénario : directe, sans effet de manche, sans sophistication. Ce tome propose une plongée dans le passé d'un ennemi significatif de Batman (tout en étant assez récent). Il s'agit d'histoire qui se lisent vite et qui viennent apporter des précisions dans la continuité et les origines du personnage de Bane. S'il n'y a pas de quoi fouetter un chat, il ne s'agit pas non plus d'une lecture fastidieuse.

06/10/2024 (modifier)
Couverture de la série Phase finale
Phase finale

El Diablo a déjà participé à quelques séries dynamiques, et celle-ci l’est, assurément ! C’est même sa force, et sa faiblesse, de miser tout sur le rythme, l’action. Ça fuse, ça pète, sa dézingue à tout va. On ne s’ennuie pas. El Diablo mélange ici les genres, en mélangeant les vampires (l’histoire de notre héroïne vampire n’est pas sans rappeler celle de Dracula), les invasions extra-terrestres (on pense à « La guerre des mondes » de Wells). Du fantastique donc, pas mal de Science-Fiction, dans un univers apocalyptique. Et un personnage survivaliste un peu dingue, possédant assurance et arsenal de folie ! Le dessin de Baudy est fluide et dynamique (mais pas très fouillé je trouve). En tout cas il s’accorde bien avec le scénario d’El Diablo. Je ne sais pas où l’histoire va nous emmener par la suite. Pour le moment, je reste un peu sur ma faim. Il y a des passages amusants, c’est très rythmé, mais c’est une lecture détente/défouloir qui ne m’a pas encore totalement convaincu.

05/10/2024 (modifier)