Les derniers avis (46059 avis)

Par Pierre23
Note: 3/5
Couverture de la série Punk rock Jesus
Punk rock Jesus

Les comics US c'est pas mon délire d'ordinaire, mais bon, on me l'a prêté et on m'a juré que c'était incroyable. C'est parti pour un tour donc et en VO s'il vous plait. Le thèmes abordés sont assez classiques pour de la BD d'anticipation américaine: la télé réalité à n'importe quel prix, le big corpo cynique et evil à souhait, les fondamentalistes catholiques fou de Jesus... La petite subtilité ici c'est le clonage du messi à partir du Saint Suaire comme point de départ, une petite dose d'écologie et d'anarchie en plus, du rock punk bien sur, et pas mal de baston bien bourrin. Pour shématiser, c'est un peu Jesus, le retour qui serait dans le Truman Show avec Schwartzenegger qui joue les baby sitters. Les persos sont plutot bien définis dans leurs rôles mais on a du mal à accrocher à leur développement. La romance entre Thomas et Gwen s'arrete aussi vite qu'elle a commencé. Ensuite Thomas passe 15 ans aux cotés de Chris et fait office de père de substitution mais il n'y a jamais de vraie connexion qui s'établit entre eux. C'est le plus gros problème que j'ai eu avec cette BD du coup: on n'arrive jamais à adhérer complètement aux personnages et donc à ce qui leur arrive, et les événements s'enchainent finalement de façon assez rapide et parfois même un peu confuse. Tom est le sensé être le héros de cette histoire, on a droit à toute sa "background story", mais n'a que peu de place dans le récit au fur à mesure que l'histoire progresse. C'est un vrai problème parce qu'on a finalement du mal à s'attacher à lui, d'autant qu'il est tout en muscle et en punch lines, donc pas l'archétype de la subtilité. Coté dessin par contre, c'est en effet une grosse claque. C'est très fort tant sur les personnages tous très bien définis, les corps, les visages, les expressions. Très fort sur les véhicules et les armes aussi. On sent le gros kiffe de Sean Murphy sur les planches les plus "action". Le noir et blanc rend ce futur dystopique tres oppressant et visuellement encore une fois très cohérent. Le découpage est ultra dynamique mais parfois un peu fouilli. Bref ça se lit bien mais c'est un peu long et un peu indigeste au final. Un peu comme dans un bon vieux blockbuster hollywoodien finalement.

04/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Soeurs Grémillet
Les Soeurs Grémillet

J'ai eu du plaisir à lire les premiers épisodes de cette série ( ceux de ma BM). Mon ressenti est proche de celui de Ro même si ma notation est moindre car j'ai quelques réserves pour le moment. Même si on peut considérer cette série comme tout public, elle correspond pour le moment à un lectorat de jeunes filles ados assez sages. Je n'ai pas trouvé de côtés rebelles aux trois sœurs bien mignonnes élevées par leur maman. Les trois premiers épisodes se focalisent sur le caractère d'une sœur : Sarah l'aînée au fort caractère, Cassiopée la romantique et Lucille tournée vers les animaux. Même si le graphisme installe une ambiance assez fantastique on reste dans un scénario réaliste avec des flash back bien utilisés pour découvrir le passé de la famille, la mère(T1), la grand-mère(T2) puis le papa(T4)avec une thématique assez forte sur les difficultés dans les premiers choix amoureux. Le graphisme de Barbucci est vraiment très abouti avec une grande précision dans les extérieurs surtout pour les ruines ou les vieux bâtiments. Avec une mise en couleur très lumineuse qui donne une ambiance féérique cela renforce cette impression de fantastique qui ne se réalise pas. Cette distorsion entre ce visuel et des conclusions en happy end un peu trop convenues créent un sentiment de manque. Pour le moment les personnages sont principalement féminins. Leurs expressions sont surtout portées par des yeux disproportionnés. C'est une technique efficace mais un peu facile à mon goût. Enfin difficile d'attribuer un âge aux trois soeurs et à la maman via leur visuel. Les personnages sont peu sexuées ce qui leur donne un visuel de très jeunes ados qui va à l'encontre des thématiques ou de certaines révélations. Cela reste des critiques mineures mais qui me fait garder un (bon) 3 avec la possibilité de monter plus tard. On peut lire les albums de façon indépendante. Une bonne lecture détente pour un large public dès 10 ans. 3.5

04/11/2024 (modifier)
Couverture de la série L'Homme de l'année - 1666
L'Homme de l'année - 1666

Une collection très inégale, et qui en plus a souvent du mal à tenir son concept, comme ça a été le cas ici. En effet, « L’homme » en question est ici mal identifié (s’agit-il du boulanger, du fou qui s’est accusé et a été la victime expiatoire, nul ne le sait). Et surtout, quel qu’il soit, cet « homme » n’est ici qu’accessoire. Un anonyme certes, mais qui ne joue quasiment aucun rôle en tant que personnage de cette histoire. Car en fait Duval et Moustey se sont désintéressés de lui pour se concentrer sur l’incendie lui-même, seul « personnage » de l’intrigue. D’ailleurs tous les hommes ou femmes qui traversent l’histoire ne font que passer, on ne s’attache à aucun (à part peut-être Samuel Pepys, diariste contemporain du drame, qui a été la principale source d’information pour les scénaristes). L’intrigue est donc quasi inexistante. Mais la lecture n’est pas sans intérêt, car les auteurs ont su montrer les mouvements, les avancées furieuses et indomptable de cet incendie qui, pendant plusieurs jours, a ravagé Londres. Cet aspect est bien retranscrit, et donne lieu à une sorte de « visite » guidée du Londres de l’époque, au fur et à mesure qu’elle s’embrase et disparait. C'est ce qui justifie pour moi les trois étoiles à l'arrache. Le dessin est correct sans plus. Pas toujours très réussi ou lisible dans les détails. Bref, une lecture anecdotique, qui m’a globalement laissé sur ma faim. Et qui confirme les difficultés pour cette collection à tenir ses engagements : trouver un personnage inconnu mais assez fort pour retranscrire un événement important. Ici l’incendie n’a pas fait que brûler Londres, il a aussi englouti « l’homme ». Note réelle 2,5/5.

04/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Une petite tentation
Une petite tentation

Dessin et scénario font le boulot, c’est une lecture plaisante et très rapide. Du vite consommé qui ne reste pas en mémoire, mais une lecture détente agréable. Je craignais que Jim n’embarque le lecteur dans une histoire de cul à l’eau de rose, avec situations scabreuses à gogo et nanas bien roulées à poil toutes les deux pages pour masquer le manque d’intérêt de l’histoire – et la couverture laisse quand même penser à ce genre de truc –, mais en fait c’est un peu mieux que ce que je craignais au départ. Il n’y a pas vraiment de méchant et de gentil, les saloperies sont à peu près réparties sur tous les personnages – même si Calista s’en sort mieux que les autres quand même. Pas de réelle morale non plus pour cette histoire où la notion de fidélité – toute relative – et celle de l’amour propre – dans tous les sens du terme – sont baladées au gré des rebondissements. Après, il ne faut pas non plus être trop exigeant. L’intrigue n’est pas fouillée, c’est juste un marivaudage où quelques personnages typés – et à la personnalité pas trop fouillée – ne situent pas le curseur au même endroit au niveau de l’estime de soi. Finalement, les désirs les plus raisonnables et la personnalité la plus perverse/hypocrite sont les seuls à réaliser leurs rêves. A emprunter à l’occasion.

04/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Penny Sugar
Penny Sugar

J’ai lu le premier tome (seul à être disponible dans ma médiathèque), chaque histoire étant indépendante. La lecture s’est avérée plaisante, même si un peu trop convenue à mon goût. Mais pour un jeune lectorat (je dirais d’une dizaine d’année), ça peut tout à fait convenir. C’est un western tardif (début du XXème siècle), qui se déroule en Californie, dans le Yosemite Park. Le Gat amène la « modernité » : Penny photographie à tout va, trouve facilement un téléphone. Mais à côté de ça l’intrigue se déroule dans des décors et avec des personnages très « western classique » : saloon, Indiens (ne ressemblant pas forcément à ceux qui vivaient dans cette région, et je ne suis pas sûr que la « ghost dance » évoquée ici ait été pratiquée là et à cette époque), vieux trappeur, sheriff dépassé – aux faux airs de Lucky Luke avec ses habits, etc. Le trappeur en question se nomme d’ailleurs John Muir : personnage authentique, à l’origine du parc Yosemite, et qui d’ailleurs s’est réellement battu contre le barrage au cœur de l’intrigue ! Car plus que de western, on pourrait presque ranger cet album dans la catégorie polar, une sorte de whodunit dans lequel notre Penny Sugar enquête – avec des moyens surprenants – pour confondre les coupables, en résolvant une énigme en usant de multiples talents appris dans un cirque (transformiste – elle change rapidement d’habits pour échapper aux méchants, se transforme en une sorte de Zorro pour enquêter la nuit – , tireuse d’élite, escaladeuse hors pair, etc). Pas mal de facilités scénaristiques donc, mais c’est rythmé, enjoué (mon principal reproche concerne l’humour, qui aurait facilement pu être davantage présent – y compris autour d’une misogynie aisée à entretenir étant donné la personnalité de Penny. Une enquêtrice qui m’a fait penser à la série Remington Steele, où une enquêtrice s’inventait un patron masculin pour « rassurer » ses clients. Le dessin et la colorisation de Pierre Fouillet sont originaux et assez réussis (et ils se prêteraient volontiers à un humour plus marqué). Une série tout public orientée jeunesse qui peut trouver son public en tout cas. ******************************* MAJ après lecture du tome 2: Nous retrouvons dans cette deuxième enquête Penny Sugar, toujours officiellement agissant au nom de son patron Angus Nyper, encore absent. On utilise les mêmes ingrédients : Penny utilise tout ce qu’elle a appris dans le cirque qui l’a formée (elle excelle au tir, est d’une grande souplesse, et ses talents de transformistes lui permettent d’agir discrètement: elle fait immanquablement penser à Zorro dans sa tenue noire de redresseuse de torts). Là aussi un scandale écologique est au cœur de l’intrigue, et notre enquêtrice se révèle perspicace, déterminée et courageuse. Bon, il y a quand même quelques largesses prises avec la réalité. Un domestique noir d’une grande propriété de Floride citant les idées de Freud en 1907 ou connaissant Ronsard par exemple me parait hautement improbable ! Toujours est-il qu’il est le seul à avoir démasqué la supercherie de Penny (et de m’avoir fait comprendre les liens anagrammatiques avec le nom de son patron). Globalement la narration est encore dynamique, et le jeune public y trouvera encore son compte. C’est dommage que l’humour s’efface autant (seuls quelques jeux de mots sur les noms y contribuent), il y a matière à faire quelque chose de plus abouti dans ce domaine. Enfin, la surprise ne joue plus sans doute, ce qui explique que j’ai trouvé cet album un chouia en deçà du précédent. Mais ça reste quand même une série jeunesse sympathique.

22/09/2024 (MAJ le 03/11/2024) (modifier)
Couverture de la série Le Divin
Le Divin

Une histoire qui se laisse lire sans problème, mais qui m’a laissé sur ma faim. Le dessin est fluide, très lisible. Mais pas forcément mon truc. Un peu de Vivès dans ce trait, mais la colorisation manque de nuance. Mais bon ça passe bien quand même. L’histoire est dynamique, on ne s’ennuie pas. Et jusqu’à la moitié du récit, ça me convenait très bien. Ce qui m’a gêné par la suite, c’est l’irruption du fantastique. Il y en a trop, et ça ne m’a pas convenu. Je pense que les auteurs auraient tout à fait pu s’en passer, pour s’en tenir à un récit d’aventure (avec un Américain confronté à une réalité qu’il préférait ignorer, celle d’enfants soldats luttant contre une dictature asiatique). Ici, le dernier tiers, pourtant toujours aussi dynamique, n’est pas ma tasse de thé. Ça dénature trop l’intrigue, et la fait basculer dans quelque chose que j’ai clairement moins apprécié.

03/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Fog
Fog

Deux passionnés de l'ère victorienne nous offrent le plaisir de leur collaboration dans cette série, disons, intéressante. Les dialogues et plus globalement les diverses trames sont bien menées et haletantes, j'ai été happé du début à la fin de ces quatre premiers tomes. Le dessin de Bonin, atypique, particulier est au service de ces différentes enquêtes menées dans cette Angleterre du XIXème et cet ensemble fonctionne plutôt bien. Le trait de Bonin, unique, m'a complètement immergé dans cette ambiance de l'époque, avec ses vieux quais, ses ruelles sombres, ses ombres dansantes sur les longs murs de brique, ses pubs, une atmosphère qui personnellement m'a convaincu. J'ai néanmoins une petite réserve à propos de ses visages, il m'est arrivé à plusieurs reprises de m'interroger quant aux personnages mis en scène ; "est-ce Rupert ? Est-ce Nash ? Qui est ce gars, un inconnu ou un des protagoniste ? Cette ressemblance des visages rend le récit par moment moins claire et m'a poussé à rebrousser chemin, ce qui n'était pas déplaisant ceci dit mais je doute que ce soit un choix délibéré de notre dessinateur. Quant au scénario des deux premiers tomes, si dans les grandes lignes et dans les dialogues on ne peut rien lui reprocher, certains détails m'ont déçus par leur manque de crédibilité. Comme une impression que l'apothéose de ce premier cycle suffisait à occulter l'explication de détails majeurs. Je m'explique, gare aux [[spoiler]] ! [SPOILER] [[ Si j'ai précédemment affirmé que certains détails n'étaient pas expliqués, il nous est toutefois donné de comprendre certains faits, expliqués vers la fin du tome deux, alors que nos enquêteurs s'approchent peu à peu de la vérité. Nous comprenons que nos "tueurs de bijoutiers", source de l'intrigue, ne sont en réalité que deux pèquenauds préparant le "coup du siècle" à savoir dérober le trésor découvert dans le tumulus. C'est un détail majeur car c'est un des premiers événements qui donne corps au récit, il est donc primordial que lors du grand final l'explication de ces meurtres soit cohérente. Selon moi (mais aussi selon le portait dressé par les auteurs) les "tueurs de bijoutiers" ne sont en réalité que de petits truands sans le sous, incapable de planifier un plan aussi complexe et encore moins d'abattre de sang froid trois bijoutiers. Ce sentiment est renforcé lorsqu'ils essaient de dérober le trésor sur le navire en provenance du tumulus, chargé du trésor de ce dernier. L'un des deux mécréants perd la vie, l'autre est blessé, on sent que leur larcin est bancal et pas si bien organisé. J'ai donc de la réserve quant à la crédibilité de ce passage. Toujours dans la même veine, quand l'un des mécréants coupable de meurtres au premier degré (des bijoutiers) refait surface à la fin du récit, il avoue avec une facilité et un détachement anormal le pot aux roses. Aveux qui lui vaudront certainement la peine capitale. Qui, si ce n'est un pion au service du scénariste, donnerait sa vie aussi facilement ? Absolument personne. Lors du meurtre de Mr Launceston, après révélation du meurtrier, il est impensable que ce dernier ait pu l'abattre de la sorte à ce moment précis. J'ai feuilleté encore et encore les pages concernés afin de trouver une explication rationnelle.. en vain. Rebondissons sur le meurtre que je viens d'évoquer, Mr Launceston est abattu d'une flèche dans le coeur. L'arme du crime est (serait ?) un arc de plusieurs siècles, utilisé par un meurtrier dont on ne sait pas si il a les compétences requises afin d'utiliser une telle arme. Cette même arme est utilisée à deux autres reprises et fait mouche à chacune de ses utilisations. Il aurait été bienvenu d'avoir une explication rationnelle quant à ce maniement de l'arc, partir du principe que notre meurtrier sait faire et possède la matériel n'est pas suffisant car si les auteurs utilisent cette arme, c'est bien pour le parallèle avec nos deux vikings exhumés.]] [SPOILER] Les dîtes incohérences que je viens d'évoquer ne sont pas terribles dans la lecture du récit car nous pouvons imaginer des pistes d'explications plausibles quoique parfois alambiquées. Ceci dit le récit aurait gagné en cohérence et en profondeur si Seiter avait développé ces quelques points. Je reconnait, malgré ces quelques défauts, la puissance du récit et le final que je n'ai absolument pas soupçonné. Pour ce qui est des tomes trois et quatre, la part de fantastique prend un part gargantuesque et lorsqu'on le comprend , le récit perd énormément de son intérêt. Il y a également une partie écrite à la façon d'un roman, certes ponctués de quelques images mais qui, selon moi, n'a rien à faire dans une bande dessinée. Récemment dans la piètre série "West Fantasy" les auteurs ont commis le même crime et ont subit les conséquences d'une critique assez brutale. Pas de spoiler pour ce diptyque mais le scénario en plus d'être en proie au fantastique est assez décevant qui plus est dans le choix de ce final, que j'ai trouvé pathétique. Nonobstant tous ces défauts j'ai l'envie, moins ardente qu'après la lecture des deux premiers tomes, de poursuivre la série. Les points fort sont sans aucun doute l'écriture couplé à ce dessin, une belle union malgré quelques choix douteux.

03/11/2024 (modifier)
Couverture de la série 61 façons de tuer un personnage de bande dessinée
61 façons de tuer un personnage de bande dessinée

Les éditions Polystyrène ne publient que très peu de livres chaque année, mais à chaque fois ils sortent du lot, par leur format, leur découpage, leur façonnage. Ils prennent des risques, mais arrivent à publier ce qu’ils aiment, et à surprendre les lecteurs curieux. C’est en tout cas un éditeur que je suis toujours avec plaisir. Les ayant une nouvelle fois rencontrés lors du dernier salon Quai des Bulles, je leur ai acheté cet album – l’un des rares de leur catalogue que je n’avais pas encore. Si le prix est élevé pour un album un peu minimaliste et vite lu, je suis prêt à faire un effort (tant que j’en ai les moyens !) avec ce genre d’éditeur : l’achat est ici aussi un acte de soutien à la création indépendante, les éditeurs sont quasi bénévoles, et ils prennent de gros risques éditoriaux. L’album est un grand format à l’italienne, qui fait penser à un gros chéquier classique. Mais qui ne permet ici que de se payer la tête d’un pauvre personnage, zigouillé de façon plus ou moins originale une soixantaine de fois. Les conseils à suivre pour tuer le personnages sont parfois agrémentés de compléments loufoques (encore plus que la méthode de base). Comme pour l’excellent Le Coup du lapin – mais sans doute encore plus ici – la lecture d’une traite peut lasser. Je pense qu’il vaut mieux picorer quelques gags par-ci par-là. L’ensemble est inégal, mais il y a suffisamment de gags cons et noirs, mais amusants, pour que la lecture – très rapide au demeurant – soit plaisante. Une petite lecture défouloir sans prétention, mais qui m’a amusé.

02/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Monica
Monica

Plusieurs choses m’ont poussé à lire cet album. D’abord le fait qu’il ait été publié par Fantagraphics Books (leur catalogue d’auteurs indés américains est vraiment très riche et j’y ai déjà trouvé de belles pépites). Ensuite le prix glané à Angoulême – même si les lauréats ne m’ont pas toujours convaincu. Ce qui m’a un peu freiné, et ce qui explique que j’avise cette série avec un petit peu de retard, c’est Clowes lui-même. Je reconnais l’originalité de son œuvre, mais la plupart des albums que j’ai lus (je commence à avoir bien balayé sa production) m’ont laissé dubitatif. Je ne suis pas forcément son cœur de cible. Et cet album confirme mes difficultés avec cet auteur. Tout le côté graphique est intéressant. Certes, le dessin est souvent figé, mais ça participe d’un certain malaise que l’auteur cherche à montrer je pense. La colorisation, très tranchée, très marquée, accentue l’aspect un peu vieillot du contexte, assez sixties. Le papier assez fin – qui change légèrement de couleur selon les périodes – donne lui aussi une touche vintage et pop à l’album. C’est avec l’histoire que j’ai eu plus de mal. La construction de la biographie de Monica est déstructurée. On passe d’une époque et d’un genre à l’autre : on commence par un court récit de guerre, puis alternent du roman graphique pur, du fantastique mystique/grunge, de la SF, etc. Clowes passe gentiment à la moulinette les genres forts du comics, mais il égratigne aussi certains piliers de l’american way of life : la famille, la normalité sociale. Comme souvent avec lui, beaucoup de personnages sont insatisfaits, trainent un mal-être. Mais, à vouloir partir dans tous les sens, Clowes m’a un peu perdu, et certains passages m’ont paru un peu longuets. Et on ne s’attache pas aux personnages de Clowes, Monica en tête. Une histoire un peu hermétique, dans laquelle Clowes a sans doute glissé des éléments autobiographiques (je ne connais pas assez sa vie pour faire le tri), mais j’en suis sorti un peu déçu, n’ayant pas saisi suffisamment de choses dans les détails pour apprécier une histoire qui pourtant, visuellement, ne manque pas d’intérêt. Note réelle 2,5/5.

02/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Café Budapest
Café Budapest

Au travers de la vie de quelques protagonistes (Palestiniens, soldat anglais, Juifs ayant fui l’Europe), Alfonso Zapico nous donne à voir un moment important de l’histoire, dont l’onde de choc continue à se propager : la naissance d’Israël. L’auteur ne prend pas parti pour un camp, à l’image de Yosef, immigré juif hongrois, qui tente coute que coute de maintenir neutralité, amitié entre tous ses amis et clients arabes, juifs. Au travers de la détérioration de la situation, de la violence qui déchire la région, Zapico montre l’absurdité de la situation, la lâcheté du Royaume-Uni, et la prise du pouvoir dans les deux camps par des extrémistes (il est intéressant au passage de rappeler que parmi les fondateurs d’Israël figurent d’authentiques terroristes). Zapico montre qu’une cohabitation pacifique aurait très bien pu se développer et perdurer, avec le couple formé entre Yechezkel (jeune violoniste juif hongrois rescapé de la Shoah) et Yaiza, une jeune arabe palestinienne. Un roman graphique fortement imprégné d’histoire, qui met en avant personnages et idées positives et optimistes, mais qui entérine sur la fin que la paix peut n’être qu’une utopie lorsque les extrémistes de tous bords ont les coudées franches.

02/11/2024 (modifier)