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Couverture de la série Wesh Caribou
Wesh Caribou

Une lecture sympathique et amusante, qui parlera sans doute davantage aux lecteurs français – en tout cas européens – qu’aux Québécois. Quoique, ces derniers y trouveront peut-être une vision nouvelle de la société au sein de laquelle ils vivent. Dans Bonjour Vieillesse, El Diablo nous livrait une vision bordélique mais amusante de sa crise de la quarantaine. Du changement était nécessaire. Franchir l’Atlantique et s’installer avec famille, armes et bagages au Québec lui permet de se redécouvrir, en même temps qu’il découvre une société différente. Ce sont ces petits décalages, ces anecdotes qu’El Diablo nous livre, dans un style plus « classique » que pour « Bonjour vieillesse », avec son dessin reconnaissable. La mise en page plus aérée et le format à l’italienne donnent une lecture agréable. Rien ne vraiment hilarant, mais c’est plaisant et vif.

15/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Diable et Coral
Le Diable et Coral

Prague 1938. Pour une raison mystérieuse, le Diable lui-même se retrouve bloqué sur Terre, lié à une jeune fille juive qui est la seule à pouvoir le voir et parler avec lui. Il lui a expliqué que pour les libérer tous deux, il fallait qu'elle accepte de le ramener en Enfer, mais cela implique pour elle de faire le mal et de damner son âme, ce qu'elle se refuse à faire. Intelligente et elle-même assez manipulatrice, elle va essayer de clarifier ce que cache vraiment le Diable et si cela a un rapport avec son père, un rabbin désormais en fin de vie qu'elle méprise depuis son enfance. Même si le cadre et les personnages de juifs aux prémices de la Seconde Guerre Mondiale laissent penser à une forte implication du nazisme et de l'antisémitisme dans le récit, ce dernier délaisse assez rapidement ces sombres sujets pour prendre une tournure plus Faustienne de dialogue entre le Diable et les hommes, avec une vraie envergure fantastique. D'ailleurs les clins d'oeil directs au film L'Exorciste ne laissent aucune ambiguïté, ainsi que plus tard des visions proches de l'Enfer de Bosch. C'est donc bien à un conte fantastique auquel nous avons droit avec un cadre historique et géographique qui posent juste un contexte mais ne sont pas essentiels au récit. Le dessin de José Homs est le véritable point fort de cet album. Comme à son habitude, il offre des planches superbes, tant pour les paysages et la ville de Prague elle-même, que pour les personnages qui sont aussi réussis que dynamiques. Tout de la narration à la modernité de la mise en scène est réussi. Il n'y a que le design artistique du Diable lui-même qui ne m'a pas convaincu, car je trouve qu'il manque de charisme et de présence : il tient plus du petit démon que de l'immortel roi des Enfers. Et c'est pareil dans ses dialogues : même si tous ses actes suintent d'une volonté de masquer ses vraies ambitions, de manipuler et de tromper, il le fait comme une créature faible qui a désespérément besoin de l'aide de la jeune héroïne pour s'en sortir. Bref, il n'en impose pas et ça réduit un peu l'intérêt de l'interaction entre lui et les deux personnages principaux. Hormis cela, l'intrigue est bien construite, rythmée et prenante. Elle présente quelques facilités, notamment l'absence de communication entre la fille et son père depuis tant d'années, ainsi que la manière dont l'héroïne arrive à se sortir des situations difficiles, mais elle se lit bien et on passe un bon moment qui permet de savourer agréablement l'excellent graphisme de l'auteur.

15/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Team Robots
Team Robots

Deux jeunes collégiens particulièrement talentueux, cherchant à échapper à leur harceleur, ont l’idée ingénieuse de concevoir des robots capables de se battre à leur place. Cette initiative marque le début d’une passion pour les robots et leurs affrontements dans des arènes. S’inspirant sans doute des combats de robots, souvent présentés à la télévision ou sur internet, les auteurs offrent à leurs héros l’opportunité de créer leurs propres machines et de les faire s’affronter. Bien que l’histoire évoque un univers similaire à celui de Dennis la malice, où un enfant bricole des inventions pour impressionner ses camarades et se sortir de situations complexes, cette série va au-delà en explorant des thèmes comme la camaraderie et la rédemption. Ainsi, le harceleur se transforme progressivement en un allié et rejoint le groupe des "gentils" dès le second tome. L’histoire propose également un message d’ouverture d’esprit, soulignant que garçons comme filles, chacun peut fabriquer son robot selon ses propres idées et inspirations. La figure de la professeure de technologie joue un rôle clé en motivant ses élèves tout en veillant à leur discipline. L’oncle Yvon, poète et ferrailleur, apporte quant à lui une touche de tendresse et de poésie, enrichissant l’ensemble avec sa personnalité unique. Cette série, destinée à un jeune public, ne parviendra peut-être pas à captiver les adultes en raison de son déroulé quelque peu prévisible. Cependant, elle a un beau fond, est agréablement dessinée, et ses personnages sont crédibles et attachants. Un divertissement intelligent, à savourer avec plaisir.

15/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Final Incal
Final Incal

Je suis un inconditionnel de la série mère, j’aime beaucoup son préquel mais avais été fortement refroidi par "Après l’Incal" (finalement abandonné). Jodo recycle beaucoup et redonne une chance à sa conclusion avortée, à travers la présente série. On retrouve donc dans les grandes lignes les enjeux entraperçus de cette dernière aventure de John Difool, à savoir la confrontation entre « mécanique et organique ». Un premier tome prometteur, qui gommait bien les défauts de l’album avec Moebius. Bref j’étais bien confiant pour la suite, le final avec les 4 Difool me plaît toujours autant, et la partie graphique (même si toujours un peu métallique dans son rendu) avait l’air d’envoyé du lourd. Le deuxième m’avait déjà un peu moins intéressé. Le graphisme commence à m’apparaître un poil lourd et les péripéties sont loin de m’avoir subjugué (alors que je me faisais une joie de renouer avec des protagonistes du préquel). Je n’ai pas retrouvé ce côté inventif ou coloré qui me plaît tant dans l’univers, c’est limite trop sage ici (quoique le sort de notre séraphin reste une bonne surprise). Et enfin un troisième conclusif qui s’est avéré excessivement poussif à mes yeux. Le scénariste conclut son intrigue mais sans m’avoir convaincu, il a réussi à me désintéresser des persos (alors que je les kiffe : Gorgo, Louz …). On connaîtra le sort de notre couple d’amoureux mais où est la force et puissance de ce cycle ?? Je suis vraiment déçu de quitter ces héros de telle manière, les promesses n’ont pas été tenues. C’est pas nul, c’est pro et bien réalisé, il y a une volonté de faire un truc grandiloquent, moderne et profond (graphisme compris) mais la magie n’a pas pris sur moi. 2,5

15/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Grand Large (Jean Cremers)
Le Grand Large (Jean Cremers)

La jeune Léonie est poussée, malgré elle, par ses parents à prendre la mer dans une barque, comme tous les jeunes de son âge. L’objectif : s’élancer vers le grand large puis trouver la terre ferme au-delà. Chacun y va avec les moyens du bord : certains, comme Léonie, dans des embarcations de fortune, d’autres à bord de bateaux à moteur ou même de yachts luxueux. Mais Léonie n’a aucune envie de partir. Elle souhaite simplement rentrer chez elle. Hélas, les circonstances et les éléments en décident autrement, et la voilà errant sur les flots, bientôt rejointe par un jeune garçon muet mais attachant, ainsi qu’une vieille femme à moitié dérangée, perdue en mer depuis plus de quarante ans. Ce qui commence comme un récit d’aventure dans un monde aux coutumes étranges glisse rapidement vers une fable métaphorique sur le passage à l’âge adulte et les inégalités sociales. L’histoire, à ne pas prendre au pied de la lettre, flirte avec le conte et l’onirisme. Après tout, quel parent enverrait sciemment son enfant affronter la mer au péril de sa vie ? Certaines ambiances évoquent clairement Waterworld, avec cette société dévoyée flottant sur l’océan, sans plus aucun lien avec la terre. Les métaphores, toutefois, sont assez transparentes, parfois un peu trop appuyées. Le message — sur les injustices de la vie, la différence entre les parcours des privilégiés et des plus démunis, ou encore la nécessité d’avancer sans renier qui l’on est — est limpide, peut-être trop. Il parait un peu creux, voire attendu, et peine à susciter une véritable réflexion. Si le rythme et la mise en scène m’ont bien porté tout au long du récit, j’ai été un peu frustré par une fin abrupte, presque escamotée. Quelques pages de plus, avec davantage d’échanges entre les personnages, auraient permis de mieux conclure cette odyssée. Un récit original dans son concept, bien raconté, mais qui laisse un goût d’inachevé, et dont le fond, trop convenu, manque un peu de portée.

15/04/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série NeoForest
NeoForest

Si le fond de l'intrigue n'est pas très original, j'ai par contre bien aimé le décor post-post-apocalyptique de cette petite série. Il s'agit en effet de nous placer dans une civilisation renaissante dès siècles après la chute du monde que nous connaissons, avec les objets de notre quotidien qui sont devenus des reliques d'un passé mal connu. Dans ce nouveau monde, les manipulations génétiques et climatiques ont rendu exubérante la végétation qui pousse à grande vitesse et qui surtout commence à muter vers quelque chose d'encore nouveau et dangereux. Et c'est dans ce décor qu'une jeune princesse part en randonnée dans la forêt avec ses amis adolescents au moment même où un complot se joue pour renverser son père et au passage l'éliminer elle aussi. C'est surtout ce décor et le bon rythme narratif qui m'ont accroché. Le dessin est de très bonne qualité, avec des couleurs qui ont une certaine personnalité. J'ai aimé la manière dont il mélange des éléments médiévaux, futuristes, naturels et aussi des éléments incongrus et un peu ridicules vus de notre époque. Comme indiqué plus haut, la trame de fond n'est pas des plus originales avec cette histoire de complot pour le pouvoir et de tentative de meurtre de la jeune héroïne, mais placée dans ce décor et avec le mystère autour de la nature qui commence à devenir véritablement menaçante, j'ai trouvé ça prenant. Malheureusement, la fin m'a parue bâclée. J'ai la forte impression que la série se prévoyait en davantage de tomes et qu'il a fallu la précipiter pour la finir en 2 albums seulement. A partir du moment où l'héroïne revient à son château, les évènements se bousculent dans un gros n'importe quoi qui accentue trop les éléments un peu ridicules de l'intrigue, notamment la superficialité des antagonistes et de leur complot. Cette fin de l'histoire gâche la belle impression que j'avais du reste, dommage.

15/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Sam Bot
Sam Bot

Raoul Buzzelli développe ici des histoires très éloignées – que ce soit dans le dessin ou dans l’intrigue – de ce que développait son frangin (dont je connais bien mieux le travail). C’est une production relativement surprenante. D’abord parce que, publiée dans la collection Erotix, après l’avoir été dans des fumetti, elle se révèle finalement assez peu érotique. Certes, quelques bombasses dénudées, et quelques scènes « d’effusion » parsèment les pages d’une érotisation latente, mais ça reste quand même très soft dans ce domaine. L’autre surprise vient du ton, un peu loufoque, jouant sur un humour un peu potache, qui prend à contre-pied pas mal de clichés usés jusqu’à la corde dans les fumetti. Mais ça donne une lecture plaisante, amusante, en particulier autour des situations cocasses et gênantes dans lesquelles se trouve embarqué notre héros (auquel Buzzelli – à l’instar de son frère dans ses séries – a donné sa tête, ici rajeunie). Sam Bot est plutôt un anti-héros, victime d’une sorte de harcèlement de la gent féminine, un tombeur qui s’ignore. Il est aussi victime d’un oncle improbable, collectionneur de criminels, qui le force à s’embarquer dans des histoires pourries. Delcourt s’est arrêté sur un seul tome d’une intégrale, qui reprend trois histoires. J’avoue que je me serai de toute façon lassé, car ça ne se renouvèle pas suffisamment. Mais ces trois histoires se laissent lire, le sourire aux lèvres, pour suivre un jeune héros malingre ballotté par les événements, objet sexuel à son corps défendant -mal défendu il faut le dire !).

15/04/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Snow angels
Snow angels

Je rejoins les sentiments de Mac Arthur quoique je pense que j'ai encore moins accroché que lui ! Il y a des qualités dans ce one-shot, à commencer par le dessin que j'ai bien aimé. La narration est fluide et j'ai lu l'album sans aucun problème. Le gros défaut du récit selon moi est qu'au final les personnages et l'intrigue sont trop classiques et un peu trop convenus pour que je m'intéresse vraiment à cet univers de science-fiction qui se passe dans une ambiance post-apocalyptique. J'avais l'impression d'avoir déjà vu les situations décrites dans l'album dans d'autres récits du même genre. Même lorsqu'il y avait du mystère j'étais un peu indifférent à l'intrigue. Encore une fois, Lemire ne me convainc pas trop, mais ça se laisse lire et à défaut d'être passionnant au moins ça fait passer le temps.

14/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Batman - The Knight
Batman - The Knight

Je plaçais pas mal d’espoir avant mon entame de lecture, espérant un petit truc sympa de derrière les fagots. J’ai certes bien aimé mais mon enthousiasme s’est gentiment amoindri en cours de route. L’album possède de belles qualités, pas de réels gros défauts, c’est pro … pourtant le souffle n’emporte pas véritablement, ça manque un peu de surprises. Dans les bons points, je retiendrai la partie graphique, homogène, moderne et fluide. Bien agréable, surtout que c’est assuré par les mèmes dessinateur et coloriste sur l’ensemble des 10 chapitres. Les couvertures en guise de chapitres sont réussies. Nous nous situerons bien loin de Gotham mais la ville ne m’a pas manqué et si notre héros ne porte pas encore le masque, on sent bien que l’on est dans l’univers. Je serai plus dur sur les aventures. Pourtant bien hype par les 1ers chapitres, on n’évite pas une certaine routine à un moment et le personnage d’Anton manque un peu de relief, la fin sonnera également comme un peu déjà vu. Le récit se place comme un préquel à Batman begins (le film). Nous y suivrons un Bruce Wayne un peu perdu avant de commencer à apercevoir une certaine voie. Il voyagera aux 4 coins du monde pour apprendre des meilleurs dans chaque domaine (vol, théâtre, espionnage, tir …) jusqu’à être repéré et intégré par la ligue des assassins. La suite on la connaît … Une lecture distrayante qui jouit d’une belle modernité dans sa réalisation, mais finalement plutôt dispensable (et un peu long) dans les faits pour peu que l’on connaisse bien la genèse de notre justicier. Il n’y a pas de grande prise de risque.

14/04/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Hey Djo !
Hey Djo !

Pas facile de concilier une vie de famille avec celle de routier. C'est les grandes vacances, Mathilde va forcer la main à son mari André (souvent absent pour le travail) et à son fils de 13 ans, Djo, pour qu'ils apprennent à se connaître avant qu'il ne soit trop tard, se créer des souvenirs communs. C'est le début d'un voyage de plusieurs jours à bord d'un camion entre un père et un fils. Un road movie qui va brasser de nombreux sujets : l'amitié, le capitalisme, la précarité et la prostitution, la misogynie des chauffeurs, l'immigration, les premiers émois amoureux et évidemment la relation père / fils. Un road movie qui se laisse lire, les évènements s'enchaînent rapidement et naturellement autour de cette relation qui reste le point central du récit, une relation compliquée, le dialogue est difficile. On sent que l'autrice a bossé son sujet, on est véritablement plongé dans cet univers au quotidien souvent routinier, l'esprit d'entraide du milieu est très bien retranscrit. Par contre, les événements périphériques n'évitent pas les clichés, hormis le point de vue du camionneur polonais par la polonaise Sowa Marzena. Le reste est moins convainquant et je suis sur la réserve, certaines situations manquent de crédibilité et je n'ai pas du tout adhéré à l'épisode avec les migrants, même si j'aurais voulu y croire pour son côté humaniste. Le dessin de Geoffrey Delinte est simple, une ligne claire à la colorisation séduisante. La mise en page est aérée. Une agréable surprise. Lecture recommandable.

14/04/2025 (modifier)