Les derniers avis (46834 avis)

Par Josq
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Batman Catwoman
Batman Catwoman

J'ai lu ce volume de Batman un peu par hasard, et je ne le regrette pas trop. Même si je ne trouve pas que les deux histoires présentées ici soient incroyablement marquantes, elles sont d'une qualité certaine. La première histoire est assez emblématique, elle met en scène Batman et Catwoman comme des alter ego l'un de l'autre, et c'est très réussi. Leur relation est bien développée, et ils sont tous deux très attachants. Je trouve toutefois que l'histoire ne raconte rien. Il y a très peu de péripéties, même si je n'en dirais pas trop plus pour ne pas gâcher la surprise. Mais j'aurais mis quelques rebondissements dans le récit pour nous tenir en haleine jusqu'à la fin, ce qui ne me paraît pas incompatible avec le choix narratif effectué par l'auteur. La deuxième histoire est un peu plus générique, mais elle n'en est pas moins efficace. L'intrigue est réussie, et pour le coup, j'ai aimé la progression de l'intrigue jusqu'à un twist qui fonctionne très bien. Dans les deux cas, je trouve le dessin magnifique, ultra-efficace, stylisé juste comme il faut, et il participe beaucoup à l'ambiance du récit, servant parfaitement les profils de personnages bien construits par Tom King. Au bilan, voilà un tome vraiment réussi et agréable à lire, bien que je n'aie pas la sensation qu'il va me rester en mémoire pendant très longtemps. Mais ça n'est clairement pas une perte !

24/11/2024 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
Couverture de la série Cosmic detective
Cosmic detective

C'est marrant parce que ce Cosmic Détective commence comme un polar. Une scène de crime, un détective qui discute de manière codé avec la personne qui l'a rencardé. Une entrée en matière efficace et interessante. Puis rapidement ce polar prend une dimension fantastique un peu barré. On passe par le capot de la voiture pour glisser dans un monde sous-terrain, où par exemple, une petite dame déambule en l'air dans une soucoupe bizarroïde. OK, nous avons donc un polar fantastique... Et puis, plus on avance, plus des mises en scène abracadabrantes et des des péripéties indescriptibles donnent un coté vraiment décalé au récit. ll prend non seulement une dimension SF, mais certains passages sont carrément barrés, on les dirait directement sorti de l'esprit de Lynch ou Cronenberg... C'est pas que c'est décousu, non, tout se tient, tout s'explique, mais ça secoue un peu le lecteur cette affaire. Il faut avoir sa ceinture bien accroché pour suivre certains passages un peu psychédéliques. Graphiquement, c'est raccord avec le scénario. Du bon boulot, maitrisé, mais assez original par moment dans la mise en page. Il faut reconnaitre que malgré l'excentricité de certaines pages, ça reste lisible et compréhensible. Au final ça se tient, l'histoire est plutôt interessante, mais tout est quand même bien déjanté.

24/11/2024 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
Couverture de la série Nestor Burma
Nestor Burma

J'ai commencé à aimer lire avec des romans policiers : en 6ème avec Arsène Lupin, le Gentleman cambrioleur, mais en 4ème avec Nestor Burma, le privé parigot. L'écriture de Leo Malet, très loin de mon quotidien rural, m'a donné accès au vieil argot de Paname et m'a donné une sorte d'intimité avec la capitale et tous ses noms de stations de métro, voyageant dans les 20 arrondissements. L'univers de Tardi, imperméable et chapeau, immeubles haussmaniens et voitures hautes sur pattes, se prête bien à cette adaptation. Mais comme souvent quand on lit en BD un livre si habité par la langue, ici fleurie et évocatrice... Le dessin ne fait qu'explorer une piste là où s'ouvraient toutes les pages de l'imaginaire. Et pour tout dire mon imaginaire adolescent était bien plus coloré et multidirectionnel... Là où Tardi déploie son regard désabusé comme un voile uniforme sur le monde, chaque bas de page ouvrait pour moi sur une incertitude gigantesque même si elle était toujours teintée d'humour noir. Bref on retrouve Paris, on retrouve les dialogues chiadés de Malet, mais pas le rythme contourné de jeux de mots, le flot jouisseur et désuet du détective en relation directe avec son lecteur. En ce sens, la série télé avec Guy Marchand dans le rôle titre, était plus réussie...

24/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Deadly Class
Deadly Class

Comics vraiment atypique et original, un bon délire même si parfois ça part dans tous les sens. J'ai quand même accroché jusqu'au bout.

24/11/2024 (modifier)
Par greg
Note: 3/5
Couverture de la série Jan Karta - La Fin d'un Monde (Les Enquêtes de Jan Karta)
Jan Karta - La Fin d'un Monde (Les Enquêtes de Jan Karta)

Jan Karta est un détective privé, ancien flic, originaire de Berlin. Le personnage est plutôt apolitique, même si on sent un dégoût tout particulier pour l'intolérance et plus particulièrement le fascisme. Chacune de ses enquêtes va l'amener à côtoyer la grande Histoire. Pour l'instant, 6 tomes sont sortis, couvrant la période 1925-1937. Les 4 premiers tomes ont été publiés sous le nom "les enquêtes de Jan Karta", entre 1986 et 1989 dans Pilote puis chez Dargaud. La série connaîtra ensuite un très long hiatus, le cinquième tome ne sortant en français qu'en...2023 (2007 pour la version italienne). La série étant rebaptisée pour l'occasion "Jan Karta - la fin d'un monde" du fait d'un changement d'éditeur. Je précise n'avoir lu que les tomes 1 à 4, sur lesquels portent ma critique Le premier tome se déroule en 1925, où une banale affaire de mœurs va l'amener sur la piste de ce qui semble être un financement occulte du NSDAP Le second se dérouler en Janvier 1933, et va confronter notre héro à un complot devant amener à l'incendie du Reichstag. Ces deux premiers tomes constituent la première période berlinoise (le héro ne reviendra qu'à Berlin que dans le tome 5), et sont radicalement opposés : le tome 1 est une belle enquête, faisant rejoindre subtilement la grande Histoire, et se terminant par une petite note indiquant qu'une machinerie infernale vient de s'enclencher. Les BDs ayant pour cadre la République de Weimar sont tellement rares qu'il est difficile de bouder mon plaisir. D'autant que le personnage principal n'est pas vraiment moral. Hélas, le tome 2 fait exactement l'inverse, nous plaçant au plus prêt du pouvoir nazi, tandis que Jan devient tout à coup un modèle de vertu. On ne peut que regretter qu'il n'y ait pas eu davantage de tomes dans l'atmosphère précédant la prise de pouvoir hitlérienne, ce d'autant que les histoires des tomes suivants ne sont séparés chronologiquement que par un an, alors que 8 ans séparent les deux premiers opus. Probablement que l'auteur a du se dire que les nazis étaient davantage vendeurs. Le tome 3 remonte le niveau, plaçant notre personnage principal à Rome en 1934, dans une intrigue mettant au premier plan l'idée de Mussolini de remodeler Rome. Un élément historique peu usité, même si en toute franchise l'intrigue policière en elle-même est un peu décevante. Enfin le tome 4 se déroule en 1935 à Paris et confronte Jan à la Cagoule. Une petite histoire solide et sans prétention. Graphiquement, le style est un peu figé, on dirait du Tardi, mais avec des traits précis. Par contre, le personnage de Jan change complètement de visage à partir du tome 4, ce qui est assez perturbant. Les tomes 5 et 6 quant à eux semblent renouer avec les errements du tome 2 si j'en juge par les synopsis. Au final, si je devais noter chaque opus individuellement, on aurait: Tome 1: 4/5 Tome 2: 2/5 Tome 3: 3/5 Tome 4: 3.5/5

24/11/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Le Printemps de Sakura
Le Printemps de Sakura

Une BD au goût de guimauve. Le Japon sera le décor de cet album jeunesse. Sakura, 8 ans, a perdu sa maman dans un accident de la route 3 ans auparavant. Son père doit effectuer une mission professionnelle à l'étranger, il n'a pas le choix pour faire garder son enfant. La petite fille va séjourner chez sa grand-mère maternelle, elle quitte la bouillonnante Tokyo pour un petit village de pêcheurs. Un changement radical de vie avec cette mamie qu'elle va apprendre à connaître. Un retour aux sources pour Sakura dans les pas de sa défunte mère. Un récit très gentillet où les bons sentiments transpirent sur chaque page, il retranscrit néanmoins très bien le mode de vie rural et les traditions du Japon, tout en y faisant les courses au Seven Eleven (souvenirs de vacances). Le dessin de Marie Jaffredo est japonisant et apaisant avec son trait simple, léger et ses couleurs pastel. Une mise en page qui privilégie les gros plans sur les visages pour faire passer les émotions. Une histoire sur le deuil et la bienveillance pour les enfants de 8 à 10 ans.

24/11/2024 (modifier)
Couverture de la série A.D. After Death
A.D. After Death

Un album qui me laisse un peu circonspect. La construction est assez déroutante. D’abord parce qu’elle alterne longs passages constitués de textes, sorte de journal intime du héros, dans lequel il relate des événements, se questionne (tout ceci se passe dans un lointain passé), et passage en BD traditionnelle, se déroulant dans le « présent ». Mais en plus de ces allers-retours et de ces changements de rythme, la construction elle-même du récit est plutôt complexe, et je ne suis d’ailleurs pas du tout sûr d’avoir tout saisi. Ce sont d’ailleurs toutes ces choses mises bout à bout qui m’ont rendu cette lecture ardue et parfois indigeste. Surtout que ça n’est pas le genre d’album qu’on lit en le survolant en dix minutes. Mais les deux heures qu’il m’a fallu pour le lire m’ont paru parfois longues. J’aime bien le dessin de Lemire, avec son style un peu brouillon, mais terriblement efficace eu égard à sa relative modestie apparente. Mais il n’est parfois là que pour illustrer les longs passages de texte, et il ne prend son envol que lors des passages « actuels ». J’ai moins accroché à la colorisation, inégale et pas toujours mon truc, un peu trop baveuse parfois. Je reconnais une ambition certaine à cet album. Mais mon plaisir de lecture n’a pas été suffisant pour que j’aie envie d’y revenir.

24/11/2024 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Monstera
Monstera

Cet album m'a touché parce que je m'attendais à une petite bluette adolescente d'aujourd'hui et je tombe sur quelque chose d'un peu plus construit et qui touche finalement à des problèmes nouveaux de notre société de l'image. Des problèmes qui renvoient aussi à notre éducation à toustes. Çà se passe dans un milieu urbain. Un couple de jeunes se forme entre une brune à la frange courte et un longboard-dancer. L'un va être soulevé par une notoriété assez bizarre, le mannequinat, pendant que l'autre va se sentir détruite par cette popularité monstrueuse, et va avoir la tentation de sombrer sans appeler à l'aide. Je me suis bien identifiée à Lina parce que je suis aussi en couple et que voir l'autre gravir les échelons de la notoriété est une épreuve qu'on ne mesure pas. En revanche, dans le cas de nos deux héros, c'est l'homme qui se met à représenter la beauté, valeur à laquelle nous avons toutes appris à nous plier, ou en tout cas qui semble continuer à être dans nos imaginaires, résolument féminine. C'est troublant que ce partage des genres perdure, même à l'heure de la culture queer. Notre éducation est faite, et notre cerveau ne peut pas se débarrasser si facilement de ses carcans devenus inutiles. Un autre exemple de cette habitude genrée est que l'on ne sait pas quelles sont les activités de Lina, elle court pour rester maigre mais que fait-elle à part ça, on ne sait pas. Coté image, certaines trouvailles graphiques m'ont beaucoup plu , en particulier lorsque le mannequin entouré des couturiers et habilleuses est représenté comme un christ du XVIème siècle sur une déposition de croix. Les pleureuses au pied de la croix, le corps du christ contorsionné par la douleur et un type sur une échelle qui commence à le détacher... Bref c'est vraiment bien vu. Mais si le trait est élégant et fin, l'image manque d’acuité. Les visages des deux héros restent particulièrement insaisissables (sans bouche ou presque) comme s'ils devaient rester un écran sur lequel projeter nos désirs. Mais ce parti pris m'a plutôt gêné, donnant l'impression d'une froideur abstraite contreproductive. Adossé à ce tracé à la discrétion extrême, des surfaces charbonneuses marquent des ombres ou différencient des plans mais d'une manière indécise. Un ton de bleu ajouté avec un logiciel englobe des ombres propres, des ombres portées, des matières différentes... Pour moi, ce sont ces surfaces bleues, toujours de la même intensité (ni légère ni sombre) qui plombent l'ensemble. En apprenant le dessin, on représente les ombres portées plus sombres que les ombres propres, pour accentuer le relief, ici aucune variation de ce type. Comme si le curseur de cette couleur était bloqué dans un "médian" qui écrase la fragilité des traits. Quel dommage ! Si l'image avait pu mieux accompagner les dialogues justes et le scénario intéressant, cela aurait pu être une vraie réussite ! Monstera est une plante d'intérieur, et c'est peut-être aussi le message de cet album : cultivons notre intérieur et cessons de nous soucier de notre apparence. Je ne suivrai pas l'auteur sur ce terrain, en revanche la remise en cause de la SEDUCTION comme unique horizon des êtres humains me semble un objectif politique à réhabiliter !

24/11/2024 (modifier)
Couverture de la série La 3e Kamera
La 3e Kamera

L’histoire se déroule dans le Berlin des derniers instants du régime nazi, et des premiers mois de l’après-guerre, à l’heure de l’occupation de la ville en ruine par les Américains et les Russes, alors que tous cherchent des preuves pour alimenter les procès de Nuremberg. En particulier on recherche des anciens cadres nazis, mais aussi des photos prouvant les crimes. Les anciens photographes de la propagande nazie et leurs appareils (et ce qu’ils contiennent) deviennent ainsi l’enjeu d’une importante traque. Si l’intrigue s’inspire directement de faits et personnages historiques, elle est bâtie comme une sorte de polar/thriller, avec des officiers américains enquêtant, un ancien officier SS menant une guerre impitoyable, et l’ancien photographe d’Hitler tentant d’échapper à l’identification et l’arrestation. La narration est fluide, ça se laisse lire agréablement. Le dessin est classique, mais avare de détails. J’ai été un peu frustré par le fait que la 3ème Kamera elle-même (celle que les hommes de la propagande allemande amenaient clandestinement en sus des deux « officielles », l’utilisant pour des photos potentiellement plus intéressantes car non visées par leurs supérieurs et les SS) n’était là que comme un objet, le sujet lui-même étant un peu évacué (traité rapidement vers la fin). Par contre un important dossier final comble cette lacune. Il est très bien fait (documents photographiques, informations historiques). Au final, une lecture intéressante, sur un sujet périphérique – mais pas anodin – de la seconde guerre mondiale. Note réelle 3,5/5.

24/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Damnés du grand large
Les Damnés du grand large

Une histoire qui se passe au temps des vieux gréements, avec des équipages rêvant de se mutiner et une carte au trésor. Des ingrédients très classiques. Mais qui ne forment ici qu’un lointain décor. En effet, avec une sorte de vengeance comme fil rouge, l’histoire use de pas mal de fantastique, avec ces nombreux membres d’équipages retrouvés morts avec un grand A peint avec du sang sur leur visage. La lecture est agréable, dynamique. Mais j’ai été un peu déçu vers la fin lorsque des « explications » sont données pour tous ces morts. Ici, expliquer le fantastique en rationalisant les décès est frustrant, et certaines explications sont un peu tirées par les cheveux. Mais bon, c’est globalement un album sympathique, avec un dessin assez original, en tout cas avec un joli rendu.

24/11/2024 (modifier)